FuturEduc, projet de la Fing et Education
et Territoires, propose de construire des visions partagées et originales du futur de l’école pour tous dans le monde francophone (France, Suisse, Canada). L’ambition est de se doter d’une prospective action sur le sujet de l’éducation en s’attachant à travailler avec les communautés éducatives (enseignants, élèves, parents, chefs d’établissement, éditeurs, innovateurs,...).
Projet Open Source Ecology - Transitions² / "Agenda pour le Futur" - Open Con...
FuturEduc : Restitution du Workshop « Imaginer l’école à l’ère du numérique »
1. « Imaginer l’école à
l’ère du numérique »
24 septembre - 2 octobre 2015
Restitution du Workshop
2.
3. À propos de FuturEduc
FuturEduc, projet de la Fing et Education
et Territoires, propose de construire des
visions partagées et originales du futur de
l’école pour tous dans le monde francophone
(France, Suisse, Canada). L’ambition est de
se doter d’une prospective action sur le sujet
de l’éducation en s’attachant à travailler avec
les communautés éducatives (enseignants,
élèves, parents, chefs d’établissement,
éditeurs, innovateurs,…).
À propos du DSAA de l’école Boulle
Le DSAA (Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués)
Design Produit soutient une approche ouverte
et diversifiée de la discipline afin d’élaborer
des démarches critiques et investies
susceptibles de rendre légitimes de nouveaux
moyens, outils, procédés, systèmes ou objets.
À propos du département Design de l’ENS-
Cachan
Orienté par le projet global de l’ENS-Cachan,
le département propose une multiplicité
de parcours en design aux élèves avec la
préparation au concours de l’agrégation d’arts,
options arts appliqués, et la construction d’un
projet de recherche.
3
4.
5. MATIÈRE PREMIÈRE :
Une cartographie des expériences, à
partir de projets éducatifs
Elle se focalise sur les changements, les
mutations, engendrées dans l’expérience
des enfants, des professeurs et des autres
acteurs.
5
6. FRONTIÈRES DE
L’ÉCOLE
RAP
S
L’ÉLÈVE
Knewton
. adaptation au niveau
. diversité des formats
d’apprentissage
. expérimentation e
manipulation de co
. mise en situation
recherche
La MISS
Les Savanturiers
Les petits
débrouillards
Domoscio
Knewton
Khan Academy
Domoscio
. enseignement parallèle et
complémentaire
. autoévaluation
Intergénér@tions
Quest To Learn
Inventors4Change
L’Atelier Numérique
Transapi
Wikimini
. création de contenu
par les apprenants
Le Labo des
histoires
Le Muz
. développement
créativité
. valorisation projet
personnel
Magic Makers
WIFILLES
. partenariat entre écoles
pour apprendre le code
. mutualisation des savoirs
. auto-formation
entre élèves
. liens intergénérationnels
. échanges interculturels
Zooniverse
Foldit
. abolition des frontières
géographiques
. évaluation entre pairs
. progression par palier
. échanges entre élèves/
entre enseignants
Transapi
Educaduino
Inventors4Change
Quest To Learn
La main à la pâte
CogniJunior
. compréhension d
technologies par le
sciences cognitives
Baref
Projec
. centra
les bes
commu
Inventors4Change
. milieux défavorisés
Barefoot College
Ecole 42
Ecole 42
Intergénér@tions
. jeunes en décro-
chage formant des
personnes âgées
Barefoot College
+ construction de soi
+ élève apprenant
+ élève contributeur/collaborateur
+ élève sachant
+ mise en réseau
+ nouvelles comp
+ ouverture au territoire
+ nouveaux cursus
+ nouvelle temporalité
ENS
& APP
PARENTS
COMM
+ suivi des acquisitions
. identification d
non-acquis
. ancrage mémor
Ohalo College
Collège coopératif
et polytechnique
. mobilisation des
parents
. ouverture au
quartier
logiques et expériences d’acteurs
éléments du dispositif
CARTOGRAPHIE DES EXPÉRIENCES
à partir de projets éducatifs
7. PPORT AUX
SAVOIRS
LIEUX
D’ENSEIGNEMENT
LES ENSEIGNANTS
Knewton
. meilleur suivi en classe
. vision rapide et simplifiée
des niveaux et difficultés
. manipulation virtuelle
et
oncepts
de
Foldit
Quest To Learn
Barefoot College
. espace de vie comme
lieu d’intervention
Magic Makers
Educaduino
Quest To Learn
. création de jeux et
d’objets interactifs
Inventors4Change
Khan Academy
. exploitation données de
visionnage des vidéos
La MISS
. immersion
en laboratoire
scientifique
Knewton
. exploitation données
de révision
Domoscio
Zooniverse
. création de projets
internationaux
. accessibilité des
savoirs numériques/
électroniques
Magic Makers
Educaduino
Quest To Learn
Inventors4Change
. espace de réalité
augmentée
. lieu de fabrication
(type FabLab)
Quest To Learn
Magic Makers
Educaduino
Inventors4Change
. suivi de projet
Quest To Learn
Project H
Magic Makers
Educaduino
Inventors4Change
Café Cyber
des
es
s
Transapi
. un espace par activité
. organisation des espaces
par une interface
. espaces d’entraide
foot College
ct H
alisation sur
soins des
unautés
+ nouvelles disciplines
pétences
+ dissémination de la salle de classe
+ espaces techniques
SEIGNEMENT
PRENTISSAGE
MUNAUTÉS
de points
riel
+ posture de guide
+ nouveaux outils d’enseignement
+ flexibilité et modularité
Ohalo College
. apprentissage mixte
Collège coopératif
et polytechnique
. équipements
polytechniques
. variation capacité
d’accueil
Ohalo College
. mobilier mobile
+ nouvelle manière d’apprendre
Kidesign
. approche
par le design
Kidesign
Project H
Open Badges
. reconnaissance
d’apprentissages
informels
OpenClassrooms
+ enseignement à distance
L’Atelier Numérique
Knewton
Khan Academy
Domoscio
. découpage des
enseignements
. certification acquisition
de compétences
Open Badges
OpenClassrooms
. professeur-technicien
. outils numériques intégrés
dans un cadre pédagogique
Open Badges
. extension de la classe aux
apprentissages informels
PERSONNEL
DE L’ÉCOLE
8.
9. Ce que ça change pour les élèves
De écoles «nouvelles» type Ecole 42, un ancrage
dans des communautés locales (Project H,
Barefoot College), des outils ou dispositifs
qui attisent la créativité, la curiosité, le faire
(Magic Makers).
Ce que ça change pour les enseignants
De nouvelles postures : coach, guide, ou bien
disparition ? (Khan Academy), de nouvelles
manières d’enseigner : classe inversée (c’est
l’inversedequoi?),denouveauxapprentissages
(les Savanturiers), de nouveaux outils pour
accompagner, pour évaluer (connaissance de
soi, etc…).
Ce que ça change pour certains éléments
du dispositif
Le rapport au savoir : apprentissage par le
faire, par l’expérimentation, apprendre avec
d’autres (Quest to learn : apprentissage par
le jeu), l’introduction de nouvelles disciplines
: kits, tutoriels (Educaduino), de nouvelles
compétences (OpenBadges), de nouvelles
manières d’apprendre.
La reconfiguration des lieux d’apprentissage
: de nouveaux espaces : physique, virtuel,
flexible, modulable... (Blended learning).
Les nouvelles frontières de l’Ecole (mise en
réseau, ouverture du territoire).
9
10.
11. MATIÈRE PREMIÈRE :
« Ce que les sciences cognitives nous
enseignent sur l’apprentissage »
Intervention de Rémi Sussan, journaliste à
internetactu.net
Les sciences cognitives relèvent du domaine
expérimental : les expérimentations sont
réalisées sur des panels restreints de 10/15
personnes avec une limite les études sont
faites sur des adultes (à partir de 18 ans) et
non sur des enfants. Les sciences cognitives
regroupent les neuro-sciences (imagerie
cérébrale), l’intelligence artificielle, la
psychologie, la linguistique...
11
12. « Mode concentré » vs « mode diffus »
Reprenant les concepts de Barbara Oakley
(cours Coursera « apprendre à apprendre
») développées dans son ouvrage Mind
for Numbers exposant des méthodes
d’apprentissage pour les sciences et les
maths.
Il existe 2 modes de fonctionnement du
cerveau (le raisonnement est produit par le
mode concentré mais la résolution se fait par
le mode diffus, soit le réseau neuronal par
défaut, qui consiste à ne rien faire).
Le mode concentré (neurones proches) vs
mode diffus (toucher des neurones plus
éloignés / des clusters d’association /
combinaison de concepts)
le mode diffus peut s’expérimenter en
dormant : ex. Thomas Edison une balle dans
la main s’endormait, quand il lâchait la balle
cela le réveillait et il notait alors toutes les
pensées qui lui venait.
les maîtres d’échecs voient des
configurations, des clusters d’association.
Quelques conseils :
- Toujours jeter un coup d’oeil global sur le
manuel.
- Combiner pratique et répétition avec une
approche plus diffuse (répétition espacée) et
retravailler par la pratique
- Reformuler ce qu’on a appris (mind-
mapping / revenir sur les groupes de concepts
du mode concentré)
- Un ennemi «l’Einstellung» : ne pas se jeter
dans la résolution car souvent on ne bouge
pas de la 1ere solution.
Le corps est important
Etude sur les angles en géométrie (en les
simulant avec le corps).
La marche augmente les capacités cognitives
(expérience Stanford : soumis à un test de
créativité / trombone usages non classiques/
ceux qui ont marché ont été les plus créatifs/
2e étape : un groupe assis à l’extérieur et un
autre groupe sur tapis roulant à l’intérieur :
résultat le groupe qui marche est plus créatif.
Avec l’escalade (proprioception), on augmente
la mémoire de travail.
Les ennemis de l’apprentissage :
Combattre la procrastination : excuses données
chez les étudiants (« j’ai d’autres activités »
- plutôt les garçons -, « je suis totalement
dépassé par les événements » - plutôt les
filles).
Nous ne sommes pas multi-tâches (nous ne
pouvons pas gérer facilement plus d’une
activité - les mails à un moment précis - les
réseaux sociaux à un moment précis - faire de
vraies pauses).
Méditation en pleine conscience : capacité
de rester plus longtemps sur une tâche pour
mieux la résoudre.
Résoudre le problème de l’anxiété : la
méthode Pomodoro (pendant 25’ vous
travaillez, ensuite pause de 5’, à répéter 4 fois
de suite). Cela permet de se concentrer sur le
processus mais pas sur le résultat.
12
13. Travailler sa mémoire : l’art de la mémoire
Cicéron pratiquait l’art de la mémoire, dans
une culture orale, l’art de la mémoire était
essentiel : vous imaginez un lieu et vous
placez un élément du discours à un endroit
du lieu, etc...).
Nous avons une excellente mémoire
visio-spatiale, on s’appuie sur cette mémoire
visio-spatiale pour associer des images
mentales et des lieux (si possible des images
fortes).
Les jeux vidéo, un outil d’éducation ?
Etudes montreraient que certains jeux
augmentent les capacités cognitives :
capacité visio-spatiale, expérimentation
comme début d’apprentissage de la méthode
scientifique.
Etude sur les seniors (jeu Rise of Nations) : les
jeux augmentent notre capacité de transfert,
l’intelligence fluide (passer d’une tâche à
l’autre).
Exercices mentaux comme dual2back : bien
pour l’intelligence fluide mais ennuyeux.
Quelles technologies d’avenir ?
La réalité virtuelle.
L’imprimante 3D (créer des objets pour
permettre aux enfants de manipuler et pour
moins cher).
Minecraft (jeu de légo virtuel), en Irlande,
Minecraft devient un élément du programme
scolaire.
Lecodage:cen’estpasqu’unélément
technique, c’est le moyen de mettre en place
des idées floues, un moyen de penser, un
apprentissage important, un nouveau mode
d’expérimentation (langage Scratch).
13
14.
15. La démarche
11 missions sont proposées aux étudiants,
à partir desquelles il leur est demandé de
construire un scénario global en se centrant
sur un élément plus concret du scénario :
Les étudiants ont travaillé par groupe de 5 sur :
Le maître ignorant
L’école inversée
L’école 99% à distance
L’école refondée sur les neurosciences
A la suite de cette matinée d’interventions, les
étudiants démarrent en se positionnant à la
fois du côté de l’utopie et de la dystopie, sur
une échelle de 2015 à 2115.
15
16.
17. Le maître ignorant
Le lieu du hasard
Julie BLACHET
Alexis BLANCHARD
Sarah CARAMAN
Armelle ISNARD
Agathe MACHAVOINE
17
18. Le Hasard : source d’opportunités et
booster de curiosité
Actuellement, on pense que l’on ne peut
enseigner que ce que l’on maitrise bien.
Notre système éducatif est fondé sur le
principe d’un professeur, représenté comme
le gardien du savoir, qui a en premier lieu
la forte responsabilité de transmettre ses
connaissances.
Partons de la théorie de Jacotot : « Le maître
ignorant est celui qui révèle à l’autre sa
capacité de progresser par sa seule intelligence
dans la connaissance.»
On place maître et apprenants sur un même
niveau d’égalité, tous deux dits « ignorants ».
Le professeur adopte une position d’humilité,
il dirige, cadre et soutient l’attention de l’élève
en l’amenant à se poser les bonnes questions.
Les élèves s’aventurent eux-mêmes à la
recherche du savoir, poussés par la curiosité
mais aussi l’expérimentation, la recherche et
l’attention.
Comme fondement de ce nouveau système : le
Hasard.
Ce dernier s’avère être une source d’opportunités
pour tous, opportunité d’apprendre quelque
chose d’inconnu et d’insoupçonné. Faire face
au hasard devient un challenge à relever et
l’origine d’une motivation nouvelle. L’école
devient un lieu de prise de risque autant pour
l’élève que pour le professeur.
18
19. Aux planqués des écoles primaires et secondaires françaises, déprimés rémunérés, enseignants
prêcheurs et autres déserteurs de la Révolution Numérique
nous adressons notre
MANIFESTE DE L'IGNORANCE
ET DU HASARD !
SOURCES D’OPPORTUNITÉS ET BOOSTERS DE CURIOSITÉ
version 2.1.1.5
Nous, ex-élèves d'un système scolaire gangrené par ses lourdeurs institutionnelles et un fonctionnement obsolète
ignorant les réalités - et virtualités - de 2115, revendiquons aujourd'hui un système éducatif innovant, crédible, et
engagé pour les générations futures !
1. Le monde est à ce jour engagé dans une Révolution Numérique de grande ampleur, bouleversant l'accès à la
culture, au savoir et aux apprentissages. Et ceux-là même qui sont chargés de former les citoyens du monde se dé-
sistent lâchement de leur mission en rabâchant inlassablement les mêmes cours toute leur vie, tristement cantonnés
à un seul domaine d'enseignement, suivant les programmes officiels à la lettre dans une transmission hiérarchisée et
toujours à sens unique! Le diktat de la confiance aveugle dans le maître n'a plus lieu d'être ! Mort au prêche !
2. Nous, les non-instruits et non-savants, revendiquons notre droit à l'ignorance! L'ignorance affirmée motive la
curiosité et booste l'envie de savoir. Seules la surprise et l'étonnement incitent à l'appropriation des connaissances,
motivent notre envie d'apprendre et entretiennent la recherche. Aujourd'hui, nous voulons permettre aux généra-
tions arrivantes de révéler leurs valeurs et leurs capacités à progresser par elles-mêmes. Nous prônons l'autonomie
de l'intelligence, que chacun développe son savoir par lui-même, sans obligation d'apprentissage et de validation
des acquis. Pour cela, nous devons changer le rôle du professeur : que celui-ci adopte une position d’humilité, qu'il
dirige, cadre et soutienne l’attention de l’apprenant en l’amenant à se poser les bonnes questions. Qu'il soit là pour
l’intéresser, le mettre en haleine au travers ses questionnements !
3. L'école, lieu d'avenir, est un lieu d'encadrement et de prise de risques ! Le hasard incarne le risque et la mise en
danger. Faire face au hasard est un challenge à relever et une source de motivation. Que l'école soit un lieu de prise
de risque autant pour l’élève que pour le professeur et que l'on s’expose ensemble à l’inconnu !
4. Notre moyen d'action sera la génération du hasard !
Éluard disait qu'il: « n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. ». Que notre hasard soit une source d’oppor-
tunités pour tous, opportunité d’apprendre quelque chose d’inconnu et d’insoupçonné ! Que le savoir ne soit pas
programmé, mais possible ! Que tous se forment aux fur et à mesure des sujets rencontrés par chacun, et non selon
le programme prévu par une autorité envahissante !
5. Bouleversons le rôle actuel du professeur donneur de leçon en lui offrant une responsabilité nouvelle au sein du
système scolaire. Plaçons le sur un pied d'égalité avec ses élèves en terme de savoir, tout en gardant son pouvoir
d'adulte en charge d'aider les élèves à trouver le chemin vers la connaissance. Il faut apprendre AVEC le professeur
et non PAR le professeur ! Qu'il ne soit là que pour cadrer les élèves et les mener vers une réflexion propre !
Soyons acteurs ! Forgeons nous même nos armes ! À partir d'aujourd'hui, la soif d’apprendre des élèves sera moti-
vée par l’aspect ludique du système qui leur propose chaque jour un thème nouveau, et inconnu.
6. Exploitons la capacité illimitée de stockage de l’information que représente le numérique ! C'est sous la forme
d'une base de données intelligente et omnisciente dans tous les domaines que le savoir sera enregistré. Cette base
de donnée sera le tireur des dés qui désignent au hasard un thème que les élèves aborderont par la découverte, la
discussion, et l'expérience lors de leurs journées d'études.
À partir d’aujourd’hui, l’instruction est comme la liberté, elle ne se donne pas, elle se prend.
Armelle Isnard - Agathe Macha - Alexis Blanchard - Julie Blachet - Sarah Caraman
19
21. La créativité découle de la mise en relation de
ces différentes intelligences, sollicitées grâce
à des approches diverses, pluridisciplinaires,
comme on le met en place dans Le Lieu du
Hasard. Le générateur, en diversifiant les
formes d’intelligence auxquelles on fait
appel lors des séances à thèmes, mobilise
chez les enfants les différentes manières de
percevoir la connaissance. Nous proposons
une éducation olfactive, sonore, esthétique,
émotionnelle, sportive, et abstraite à la fois.
« Il n’y a pas de hasards. Il n’y a que des
rendez-vous. » Paul Éluard
Le Lieu du Hasard
À l’origine de notre école du futur, un texte
engagé : Le Manifeste de L’Ignorance de 2115.
Suite à cette prise de conscience, des mesures
ont été prises par le gouvernement afin de
remanier le système éducatif. Le spectacle,
la découverte sont parties intégrantes de la
pédagogie défendue par les Ignorants.
Le moyen d’action, celui qui permet de tenir
en haleine enfants comme enseignants, sera
celui de la génération du hasard.
L’idée est d’exploiter la capacité illimitée de
stockage de l’information que représente
le numérique et de le retranscrire sous la
forme d’une base de donnée intelligente
et omnisciente dans tous les domaines : le
générateur Alea. Cette interface serait le tireur
de dés qui propose aléatoi- rement un thème
de travail, faisant à lui-seul appel à plusieurs
disciplines autrefois segmentées.
Différentes activités en lien avec le thème
sont alors proposées aux enfants (par
exemple la pratique plastique, la découverte
du corps, la prise de parole...) et leur permet
de développer leurs capacités.
Le hasard reste toutefois modéré puisque le
thème appartiendrait à une data contrôlée et
limitée à certains sujets, considérés comme
pertinents suivant les connaissances que doit
acquérir l’élève à son niveau.
Ignorants, les enfants ont la capacité d’oser et
de chercher par eux-mêmes.
Notre dispositif fonctionne sur le principe que
les enfants essayent, posent des questions,
testent et que le maître ignorant est là pour
les guider, les pousser à la réflexion mais non
pas pour leur donner la solution. Il se doit de
créer l’envie, la surprise et la curiosité.
L’intelligence humaine est variée. Elle
est aussi variée que toutes les manières
que nous avons de percevoir le monde :
intellectuellement, abstraitement,
visuellement, émotionnellement,
esthétiquement...
21
25. L’école inversée
Une école saisonnière
Pauline CANEL
Pia CHEVALIER
Clémentine LAURENT
Adrien de MONTBRON
25
26. De l’école inversée à l’école saisonnière
Qu’est-ce qu’une école inversée ? S’agit-il
d’une école à renverser dans son rapport au
temps et à l’espace ? Dans sa construction
hiérarchique?Danslaposturedel’apprenant ?
Dans ses fonctions fondamentales et
périphériques ? Après un exercice de
prospective où nous avons poussé ces
paradigmes jusqu’à l’extrême, une tendance
globale a été relevée : le rejet de l’école
comme modèle figé, et non transformable.
Les espaces d’enseignement devait se
déplacer, s’ouvrir, se combiner, s’inter
changer, la temporalité devait sortir du
carcan des emplois du temps et du système
de niveau pour être plus juste, plus adaptée
à chacun. Il s’agissait donc de fabriquer
une école ou les repères séculaires soient
dépassés au profit d’un système malléable où
l’élève est appelé à trouver à son rythme ses
propres repères.
26
29. L’école saisonnière
La structure scolaire dans ses fondements
est conçue sur un modèle avant tout stable.
C’est le lieu de la discipline, de l’ordre, et
en définitive d’une certaine fixité. Si cette
statique rassure l’élève et lui offre un certain
nombre de repères elle ne laisse que peu
de place à l’individualité et le fige dans un
format d’étude non discutable. L’école doit
être une expérience mouvante organisée
selon des rythmes et des espaces ouverts.
Elle doit pouvoir se réinventer, être le lieu
d’expériences et de déambulations aussi bien
physiques qu’intellectuelles. Plutôt que de
considérer l’évolution de l’élève à travers le
prisme de niveaux, il s’agira d’appréhender
son parcours, de l’inviter au voyage.
L’école saisonnière est un modèle supplantant
l’emploi du temps par l’édition mensuelle
d’une nouvelle cartographie de l’école.
Pensée comme une succession d’espaces
modulables articulés autour d’une traverse
et d’une agora (lieu des rassemblements et
espace de rencontre) cette école propose à
l’élève non pas un programme mais plutôt
un plan de vol à suivre pour mener à bien
une expédition dans un espace à découvrir.
Ces paysages combinent des espaces
d’enseignement fondamentaux et des
espaces de déambulations, espaces moins
conventionnels et ouverts à des découvertes
en tout genre qui peuvent assurer la
transition d’un département à l’autre mais
aussi apporter dans l’école des compétences
externes, constituer des ateliers ou encore
des espaces d’inspiration, de relaxation.
On peut ainsi y trouver des espaces de
fabrication, de projection, de discussion. Les
laboratoires et bibliothèques constituent les
seuls points fixes dans ces paysages. Tous les
autres pôles sont prévu pour se déplacer, être
mis plus ou moins en avant selon les paysages
mensuels. L’élève doit se présenter à chaque
étapes de son voyage et y passer une durée
définie pour y valider des acquis.
Le parcours dans l’école passe par plusieurs
phases nommées saisons remplaçant l’espace
allant du collège au lycée. Elles décrivent à
l’évolution de l’élève en 4 temps au sein de
l’école entre approche dirigée, d’exploration,
d’expédition, puis libre et assimilée. L’élève
peut mettre plus ou moins de temps à passer
d’une saison à l’autre selon son « agilité ».
29
33. L’école 99% à distance
Le bus magique
Thomas COMBES
Laura GOURGEON
Ebra KAOUAHOULÉ
Longhue LI
Elise RIGOT
33
34. Apprendre dans une communauté
itinérante par des expériences immersives
En quoi un lieu quelconque devient-il un
espace d’apprentissage ?
La philosophie du bus magique amène à
penser l’école à distance par des expériences
fortes, singulières, vécues en groupe, menant
à une construction personnelle de l’élève.
A la rencontre de la connaissance dans des
contextes variés utilisant des ressources locales,
les élèves construisent des projets communs
avec des intervenants professionnels.
Que convoque cette décentralisation des
savoirs en terme de logistique ?
34
37. Le bus magique
Penserl’école99%àdistancepourraitrevenir
à imaginer une école dématérialisée, où
chaque élève serait relié à son ordinateur,
seul chez lui.
Mais pourquoi l’école 99% à distance ne
serait-elle pas une école hyper locale, dont le
1% serait le fil connecteur entre les acteurs,
les élèves, les professeurs devenus mentors et
organisateurs d’expériences ?
Cette école c’est l’idée du Bus Magique,
communauté qui évolue au rythme des
parcours.
Que doit-on apprendre à l’école ? Le contenu
de l’éducation doit-il vraiment suivre un
programme prédéfini ?
Le bus magique devient alors une plate-forme,
outil à la fois pour le professeur, pour les
élèves et les acteurs locaux. Cette interface
les mets en contact et permet la construction
d’une expérience spécialisée au contenu
éducatif ciblé.
Sur la plate-forme, le professeur rentre les
paramètres désirés pour l’expérience qu’il
organise (territoire touché, thématique
choisie, âges et nombre des élèves). La
plate-forme propose alors de contacter
les différents acteurs (lieux, intervenants
spécialisés) disponibles et intéressés. Elle
propose aussi une organisation logistique
de l’expérience : transport, hébergement,
restauration et lui met à disposition un
contexte élargi qui renseigne sur les
potentiels du territoire. Une estimation
tarifaire est donnée et les financements
potentiels sont recensés.
Le professeur aura aussi accès à un contenu
spécialisé sur l’expérience dont il peut se
servir comme préparation auprès des élèves.
Après avoir confirmé tous les paramètres, un
carnet d’expérience est généré et envoyé en
version papier aux élèves avant le voyage.
Celui-ci permet à l’élève de découvrir le
parcours, les différents intervenants et
des références diverses en rapport avec
l’expérience.
L’élève peut aussi se connecter sur la plate-
forme du bus magique, commenter chaque
contenu, le noter, ajouter des fichiers (de
manière public, à la communauté ou de
manière privé), et partager le contenu de
leurs échanges au professeur.
De son côté, le professeur peut faire des
retours à ses élèves par le biais de l’interface,
ce qui lui permet de les suivre prolonger la
réflexion apportée pendant l’expérience. Ce
retour est une autre manière d’évaluer de
façon qualitative plus que quantitative.
L’interface du bus magique offre aussi la
possibilité aux professeurs de créer un
nouveau projet en rentrant lui-même les
différentes données pour une expérience
(événement, acteurs locaux, lieux,
hebergement...) qui sera gardée en mémoire
par la plate-forme.
Les professionnels désireux de partager leur
savoirs avec des jeunes sont aussi conviés à
proposer leurs idées et peuvent être mis en
relation avec les professeurs-organisateurs
pour participer à un projet commun.
Le bus magique est ainsi une nouvelle
philosophie éducative. La magie, c’est la
liberté laissée aux acteurs et la profondeur
de l’expérience pour l’élève rendue possible
par la plate-forme. Son école est ainsi en
prise avec le terrain, évolutive, adaptée à ses
envies. Réel voyage initiatique, ce moment
hors les murs, lui offre le plus riche des
épanouissements personnels possibles.
37
41. L’école refondée sur les
neurosciences
Bioveille
Marina KHÉMIS
Kaoura KOZAK
Gaëtan MOREN
Carole PAPION
Julie ROUGE
41
42. L’école refondée sur les neurosciences
Neurosciences : Étude scientifique du
système nerveux, de sa structure et de son
fonctionnement, depuis l’échelle moléculaire
jusqu’aux organes, du cerveau à l’organisme
tout entier.
Les neurosciences ont prouvé que le cerveau
humain n’est pas multitâche, et que sa
capacité à apprendre nécessite le passage
d’un mode « diffus » à un mode « concentré »,
comme le décrit Barbara Oakley. Ceci induit
une partition du temps permettant de passer
de l’expérimentation à la théorie et au lâcher-
prise.
La relation corps-esprit est centrale dans
notre projet. Nous nous sommes concentrés
sur une tension inhérente aux neurosciences,
à savoir d’une part une expression
hypertechnologique et virtuelle qui quantifie
des données corporelles et d’autre part une
visée sensible permettant de mener à l’écoute
de soi, de son corps, de ses émotions. Cette
dualité entre quantifier et qualifier a guidé
notre questionnement sur la capacité de
cette connaissance de soi à réinterroger les
conditions d’apprentissage.
Cette balance est en effet apparue essentielle
pour ne pas tomber dans la dystopie d’un
contrôle total des individualités en fonction
de preuves neuroscientifiques absolues.
La dimension expérimentale et relative des
neurosciences nous a conduit à imaginer
une école évolutive qui remet en question
régulièrement sa pédagogie et ses contenus
en fonction de l’apport de données
corporelles et consultatives.
42
45. de méditation, de conscience de soi où la
veilleuse serait coupée. L’idée étant de revenir
à des fondamentaux, le lien essentiel entre le
corps et l’esprit. Enfin la troisième permettrait
l’apprentissage par l’immersion et favoriserait
ainsi le plaisir d’apprendre via l’Hologround.
C’est un espace construit autour d’une
surface au sol, à partir de laquelle se
déploierait un univers d’hologrammes
sensibles, tangibles et interactifs à visée
pédagogique. Il permettrait d’appréhender
différentes thématiques notamment les
environnements macro ou microscopiques,
au moyen d’une alternance de phases
d’observation distancée, d’immersion et
d’explication.
La Bioveille pourrait s’inscrire dans un réseau
d’écoles, depuis l’échelle locale jusqu’à
l’international, permettant un partage
des expériences et une émulation dans
la recherche de dispositifs pédagogiques
novateurs.
L’école qui veille sur vous, des Veilleuses à
l’Hologround
Les données neuroscientifiques peuvent-
elles apporter une meilleure connaissance
de soi ? Cette connaissance de soi
peut-elle requestionner les conditions
d’apprentissage ?
Partant d’une école refondée sur les
neurosciences, notre analyse nous a conduit
à mettre en tension deux notions essentielles
: l’hypertechnologie (intelligible, virtuelle,
numérique) et l’écoute de soi (sensible,
émotions, corps).
Les neurosciences étant une science inexacte,
nous avons créé un lieu d’apprentissage basé
sur l’expérimentation, la Bioveille. Le principe
de cette école est qu’elle évolue au fur et à
mesure des expériences neuroscientifiques
qui y sont menées.
L’enseignement est proposé sous forme
de séquences, qui sont régulièrement
remises en question suite aux résultats
des expériences menés. Ainsi l’école est
en constante évolution. Les veilleuses
seraient un dispositif d’écoute apposé sur
le corps, capable d’analyser un ensemble
de données corporelles et neurologiques
(rythme cardiaque, taux d’endorphine, de
sucre, activité neuronale, etc.). Les données
recueillies à l’échelle de l’élève permettraient
de faire évoluer le Bioschedule, l’emploi du
temps biologique. Les veilleuses auraient
pour principales fonctions de revoir et
faire évoluer régulièrement les modes
d’apprentissage, les séquences.
Nous avons proposé trois exemples de
séquences.La première considère la classe
comme énergie, pour développer la capacité
d’interpenser. L’ensemble des données
collectées par les veilleuses serait repris
dans les séquences de synthèse collective.
Elles permettraient de faire valoir de
nouveaux apprentissages, en supprimer ou
en réadapter, selon l’expérience vécue de
chacun. La seconde séquence serait un temps
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48. Contribuer, s’informer
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49. Merci
aux enseignants
Vincent ROSSIN, Antoine FERMEY
aux intervenants
Rémi SUSSAN, Marine ROYER
aux partenaires présents et aux personnes
présentes lors de la restitution
aux étudiants
Julie BLACHET
Alexis BLANCHARD
Pauline CANEL
Sarah CARAMAN
Pia CHEVALIER
Thomas COMBES
Laura GOURGEON
Armelle ISNARD
Ebra KAOUAHOULÉ
Marina KHÉMIS
Kaoura KOZAK
Clémentine LAURENT
Longhue LI
Agathe MACHAVOINE
Adrien de MONTBRON
Gaëtan MOREN
Carole PAPION
Elise RIGOT
Julie ROUGE
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