2. Définition
• La gastrectomie est l’exérèse d’une partie plus ou
moins importante de l’estomac allant de la
gastrectomie partielle à la gastrectomie totale et
nécessitant un rétablissement de la continuité
digestive par anastomose gastro- duodénale ou
gastro- jéjunale.
Indications:
• Cancer de l’estomac
• Ulcère gastro duodénal(si echec du trt
médicamenteux)
• Hemorragie gastrique
• Ulcère perforé
3. PREPARATION PSYCHOLOGIQUE
• La relation soignant-soigné est basée sur l’écoute, le
dialogue et la disponibilité
• Important : dire au patient que sa famille pourra
demander des nouvelles à l’équipe soignante mais qu’il
sera préférable de désigner un interlocuteur unique de
façon à éviter la répétition des communications
téléphoniques
• Le patient doit pouvoir à tout moment exprimer ses
craintes et son manque de connaissance
• L’IDE comme l’AS doit expliquer le déroulement des
soins ainsi que leur objectif
• La relation de confiance établie permettra au patient
de verbaliser ses angoisses et de poser les questions
éventuelles
4. • L’IDE est souvent le relais entre le patient, sa
famille et le chirurgien
• Les craintes du patient peuvent être liées à
l’anesthésie (peur de ne pas se réveiller), et à
la maladie (peur de l’inconnu tel que le
cancer)
• Le patient sera rassuré s’il obtient des
réponses claires et cohérentes (dialogue dans
l’équipe, transmissions ciblées précises écrites
et orales)
5. LE BILAN PRE-OPERATOIRE
• Comporte l’ensemble des examens
nécessaires que le patient a eu ou doit avoir
lors de son arrivée avant son intervention
• Les examens demandés sont prescrits par le
chirurgien ou l’anesthésiste
• Pour la chirurgie lourde des patients fragiles, il
peut être nécessaire de les hospitaliser
quelques jours plus tôt pour les préparer
(alimentation parentérale, kiné respiratoire)
6. BILAN BIOLOGIQUE
• Réaliser le bilan sanguin :
• NFS : éventuelle anémie, hyper leucocytose,
thrombopénie…
• IONO : fonction rénale, troubles ioniques
• Protides : dénutrition
• CRP : surveillance de l’inflammation
• TP, TCA : surtout si anticoagulant
• Groupe sanguin (2 déterminations), RAI
7. BILAN RADIOLOGIQUE
• Récupérer ou faire réaliser les examens
demandés :
– Radio pulmonaire
– TOGD, lavement opaque
– Scanner abdominal
– …
BILAN COMPLEMENTAIRE
• Récupérer ou faire réaliser les examens
demandés
– ECG si antécédents cardio, plus de 45 ans, ou
traitement médicamenteux
– Écho cœur si ATCD cardio
– EFR si ATCD pneumo…
8. PREPARATION DU DOSSIER
• Vérification du dossier du patient la veille au
soir de l’intervention
• Le rôle de l’IDE n’est pas seulement de réaliser
les bilans et de ranger les résultats dans le
dossier mais aussi de regarder s’il y a des
anomalies et de communiquer les résultats au
médecin (chirurgien ou anesthésiste)
9. PREPARATION DU PATIENT
• Informer le patient sur la prise en charge de la
douleur post-opératoire, lui montrer le
fonctionnement d’une PCA s’il est susceptible d’en
avoir une en post-op (souvent pour les interventions
lourdes type gastrectomie ou colectomie…)
• Préparation cutanée en fonction de la voie d’abord
(champ opératoire); Dépilation à la tondeuse
chirurgicale
• Ablation du vernis à ongles
• Douche préopératoire ou bain de lit avec un
antiseptique (Bétadine scrub*1/2 flacon par douche)
• Signaler au patient qu’il doit insister sur certaines
parties du corps : l’ombilic+++ les plis et les parties
génitales
10. • Préparation colique : administration (bien donner les
explications au patient) d’un lavement par
Normacol* pour toutes les interventions de
proctologie pour vider l’ampoule rectale; vérifier la
bonne prise par le patient et son efficacité
• Administration de la préparation colique par voie
orale et vérification de son efficacité.
• Prise des constantes
• Informer le patient qu’il devra rester à jeun à partir
de minuit (ni boire, ni manger, ni fumer, ni chewing-
gum ou bonbon…)
• Informer le patient de l’heure possible de son
intervention
• Administrer la prémédication pour calmer l’anxiété
(anxiolytiques, anti-histaminiques) par voie orale
(pas de traumatisme de l’IM)
11. LE JOUR OPERATOIRE
• Avant le départ au bloc
• Réveiller le patient
• S’assurer qu’il soit bien à jeun
• Prise des constantes
• Douche préopératoire ou bain de lit
• Brossage des dents
• Donner du linge de toilette propre
• Habillage avec la tenue de bloc.
• Réfection de lit complète avec du linge propre
• Vérification ultime du champ opératoire et de l’état
cutané du patient
• Faire uriner le patient juste avant le départ au bloc
12. • Lui demander de retirer les prothèses
dentaires et auditives, les lentilles oculaires,
les bijoux et percings
• Administration de la prémédication
• Vérification ultime du dossier
• Mettre un bracelet d’identification au poignet
droit
• Remplir la feuille de liaison bloc-service
• Si le patient est arrivé en urgence, la
démarche sera identique sauf qu’il faudra
débuter et planifier le traitement prescrit
• Patient descendu au bloc sur appel
13. • Avant le retour du bloc
• Préparation de la chambre
• Aérer et faire l’entretien quotidien de la chambre
• Installer le débit-litre à oxygène
• Installer le régulateur de dépression suivant le
type d’intervention
• Prévoir les tubulures nécessaires
• Mettre un pied à perfusion, un bassin ou un
urinal
14. • Le retour du bloc
• Prendre connaissance du compte rendu de
l’intervention, des prescriptions post-opératoires,
des médicaments déjà reçus avant son retour
dans le service
• Installation du patient :
– Donner la sonnette
– Le prévenir qu’il ne doit pas se lever seul la première
fois même s’il se sent bien
– Lui laisser les barrières jusqu’à son réveil complet
– Lui proposer de fermer le store pour qu’il se repose
mieux car la luminosité peut être désagréable
15. • Installer le patient en décubitus dorsal à plat
ou légèrement demi-assis pour les
laparotomies. Pour les coelioscopies,
installation du pied du lit un peu surélevé pour
limiter les douleurs des épaules (liées au
pneumopéritoine)
• Procéder au branchement des différents
appareils : oxygène, aspiration gastrique sur
prescription médicale.
• Surveillance neurologique : état de
conscience, motricité
• Surveillance hémodynamique : pouls, TA,
coloration des muqueuses
16. • Surveillance respiratoire : recherche d’une cyanose,
d’un encombrement bronchique.
Fréquence et amplitude respiratoire (surtout si
morphine)
• Surveillance de la coloration des téguments.
• Surveillance de la douleur : EVA ou autre mode
d’évaluation de la douleur
Pour la proctologie, important de prévenir que la
douleur peut être due au pansement qui comprime la
zone opérée (souvent douleur similaire à l’envie
d’aller à la selle)
Souvent 2 à 3 antalgiques sont prescrits
systématiquement quelque soit la douleur; un
antalgique supplémentaire est prescrit si besoin le
plus souvent
17. • Surveillance du risque hémorragique :
Surveillance de l’abdomen, du pansement
(décollé, tâché,…) de la perfusion et du point de
ponction (rougeur, chaleur, douleur), des
différents drainages (quantité, aspect et couleur
du liquide )
Pour la proctologie, des saignements peuvent
survenir; en général, ils sont de faible abondance
et nécessitent une réfection du pansement
Surveillance des drainages : installation des
drainages en déclive (redon, poche de drain),
surveillance de la quantité, de la couleur et de
l’aspect du liquide de drainage (bile, sang pur…)
18. • Surveillance de la fonction rénale : diurèse,
couleur et aspect des urines
Pour la proctologie, le risque de rétention
urinaire post-opératoire est important, même
transitoire; il est en général maîtrisé par la prise
de médicaments décontracturants; en cas de
persistance, la sonde vésicale est utile pour 2 à 3
jours; son ablation sera faite lors de la reprise de
transit.
• Surveillance des signes d’infection : température,
aspect de la cicatrice, surveillance des liquides de
drainage
19. • Surveillance des troubles digestifs : nausées,
vomissements, pouvant être des effets secondaires
des antalgiques, ou un dysfonctionnement du
matériel d’aspiration gastrique.
• Surveillance biologique : sur prescription médicale,
rare le jour même de l’intervention (NFS, TP TCA,
ionogramme, BH…, troponine)
• Protection gastrique : prescrits pour plusieurs
raisons :
– Risque d’ulcère de stress
– Traitement par AINS
– Patient à jeun
– Sonde gastrique irritative pour la muqueuse
20. • Traitement antibiotique : soit curatif soit
prophylactique
• Traitement anticoagulant : le plus souvent en
préventif sauf en cas d’anticoagulant antérieur
(curatif)
• Lever précoce pour diminuer le risque thrombo-
embolique, les escarres et les pneumopathies.
• Le premier lever doit être réalisé en présence d’une
IDE et se fait à J1 post op, parfois le jour même pour
favoriser les mictions
• En cas d’anticoagulant par HBPM, une prescription
de NFS doit être faite deux fois par semaine pour le
taux de plaquettes (thrombopénie à l’héparine avec
risques de phlébite)
21. • Traitement anti-émétique : souvent associé au
traitement antalgique afin d’inhiber son effet
secondaire; il peut être associé dans la même
seringue ou prescrit en « si besoin »
• L’hydratation : systématiquement prescrite en
post-op; durée variable selon la chirurgie, 24
heures à plusieurs jours voire semaines pour les
interventions lourdes.
• Une nutrition parentérale est associée pour les
interventions lourdes de type gastrectomie,
22. LES SOINS INFIRMIERS A PARTIR DE J1
• Surveillance des constantes
– Pouls, TA, température, saturation si patient sous
O2
– De J1 jusqu’à la fin du séjour
• Surveillance de la douleur
– EVA afin d’adapter le traitement antalgique et le
faire modifier par le médecin si nécessaire
– De J1 à la fin du séjour
– Expliquer la prise des antalgiques et donner des
horaires de prise
23. • Surveillance de la diurèse
– Diurèse des 24h pour tous les patients perfusés (bilan
entrées-sorties), voire diurèse horaire si nécessaire
(traitement diurétique, oedèmes ou troubles de la
diurèse)
– Surveillance de la sonde vésicale pour les
interventions lourdes
– Ablation de la SV sur prescription médicale
– Quand le patient est déperfusé sauf traitement
particulier ou troubles persistants
– En procto, ablation après transit normal
24. • Surveillance de la reprise du transit
– Reprise des gaz et des selles (délai variable en
fonction de l’intervention)
– Pour la procto : un traitement par laxatifs est débuté
dès J1 pour faciliter l’évacuation; apport hydrique
nécessaire (2 l par jour en dehors repas)
– Si à J3 pas de selles, 1 l de PEG sera donné
– Troubles locaux de perception du passage des selles
peuvent persister pour un mois; rassurer le patient,
ils disparaîtront avec la cicatrisation
25. • Surveillance des différents drainages
– Quantification des drainages (redons, lames, drains, etc…)
– Surveiller la couleur et l’aspect du liquide)
– Le tout jusqu’à ablation
– L’ablation ou la mobilisation sera faite sur prescription
médicale.
• Surveillance de la sonde naso-gastrique
– Quantité, aspect et couleur du liquide
– Vérifier le bon fonctionnement de la sonde et du matériel
d’aspiration
– Effectuer les soins de sondes (nettoyer la narine, fixer la
sonde), afin d’éviter les escarres
– A réaliser jusqu’à l’ablation
– Celle-ci se fera sur prescription médicale, elle dépendra de
la quantité quotidienne, de l’aspect du liquide et de la
reprise du transit.
26. • Surveillance de l’abord veineux
– Il peut être périphérique ou central
– Surveillance du point de ponction
– Surveillance du débit de la perfusion…
– Changement du cathlon et de ligne de perfusion
suivant le protocole
– L’ablation se fera sur prescription médicale.
• Surveillance des pansements
– Vérifier qu’il soit en place et occlusif
– Les refaire à J1 s’ils sont tâchés puis remettre un
pansement sec
– Les refaire à J3 puis mettre la cicatrice à l’air si elle
n’est pas suintante
– Refaire les pansements de drainages si nécessaire
27. • Les soins de nursing
– Aide à la toilette pour certains patients
– Soins de bouche pour ceux qui doivent rester à jeun
longtemps
– Réfection du lit, hygiène du lit
– Prévention d’escarres
– 1er lever précoce à J1 post-op en présence de l’infirmière.
• Reprise de l’alimentation : sur prescription
– Plus tardive à la reprise du transit pour les résections
digestives
– La diététicienne intervient dès le début de la
réalimentation pour informer le patient du régime et
l’éduquer
– Conseiller l’arrêt des aliments à fermentation et boissons
gazeuses
28. Education
• Information du patient lors de sa sortie
– Informer la famille du patient : communiquer la
date de sortie (le patient le fait le plus souvent)
– Se préoccuper du transport (en semaine, rôle de
la secrétaire, en week end, rôle de l’IDE), la famille
du patient peut venir le chercher
– Remettre les papiers de sortie et leurs explications
– Redonner les conseils sur l’hygiène, les
pansement, l’alimentation (consignes comprises
par le patient et sa famille)
– Pas de port de charges lourdes pendant 3 sem
29. • Education du patient pour les soins d’hygiène au
niveau de sa cicatrice; l’informer qu’il peut
prendre une douche, pas de bains pendant 3
semaines
• Éducation pour les bains de siège
• Éducation pour l’appareillage des stomies (en
coordination avec les stomathérapeutes).
• Explications et éducation pour les prises
médicamenteuses (antalgiques, traitement de la
constipation, etc…)
• Éducations pour l’alimentation et le respect du
régime prescrit par le chirurgien.
• L’intervention de la diététicienne devra se faire
dès le début de la réalimentation
30. LES COMPLICATIONS POST-OP
• Certaines manifestations sont transitoires :
– Irritation de la muqueuse oro-pharyngée due à l’intubation ou
à la sonde gastrique
– Troubles digestifs et nausées
– Certains troubles neurologiques chez le sujet âgé
(désorientation transitoire, somnolence et état d’agitation).
• Complications respiratoires
– La principale cause est le syndrome infectieux pleuro-
pulmonaire;
– Sont favorisées par l’anesthésie, l’inhibition de la mécanique
ventilatoire (douleur, distensions abdominale), par un sepsis
pré ou post-op (péritonite, abcès profond), ou par l’inhalation
de liquide gastrique
– Le kiné aura un rôle important, de la kiné respiratoire sera
prescrite par les médecins
31. • Complications cardio-vasculaires
– Elles peuvent être cardiaques, hémorragiques ou thrombo-
emboliques
– Les complications cardiaques sont des troubles du rythme,
un OAP, une poussée d’insuffisance cardiaque, un infarctus
du myocarde, une crise d’angor
– Elles surviennent en général chez des sujets ayant un passé
cardiologique.
– La thrombose veineuse est une complications qui peut
compromettre le pronostic vital en raison du risque
d’embolie pulmonaire
– C’est la raison pour laquelle un traitement préventif est
mis en place dès le post-op immédiat
– Une douleur du mollet associé à un fébricule à 38° doit
l’évoquer et le patient doit rester allongé jusqu’à l’avis du
médecin
– Elle peut être favorisée par le terrain (obésité, insuffisance
cardiaque…)ou la chirurgie (cancer, infection profonde…)
32. • Complications hémorragiques
– Elles peuvent être dues à des problèmes
techniques (sutures, lésions d’artérioles…), des
troubles de l’hémostase (hémophilie, traitement
anticoagulant, allergie à l’héparine, autres…)
– Elles peuvent être internes ou extériorisés par la
cicatrice ou les drainages
– Elles peuvent nécessiter une réintervention.
• Complications urinaires
– Le plus souvent, infections urinaires secondaires à
la présence d’une sonde vésicale
– Rétention aiguë d’urines (médicamenteuse, liée à
la douleur, à un fécalome…)
– Insuffisance rénale (circulatoire sur bas-débit,
infectieuse ou médicamenteuse)
33. • Complications pariétales
– Hématomes de paroi, qui peuvent s’infecter (parfois
pose d’un drain sous scanner)
– Abcès de paroi localisés à la cicatrice; le plus souvent,
le traitement local est suffisant : enlever des agrafes
et mécher; le drainage sous scanner est rare (sous-
cutané profond, intervention relativement ancienne)
– Désunions ou éviscérations liées à une infection locale
ou le plus souvent profonde
34. • Autres complications :
– Les complications de décubitus (sujets affaiblis et
dénutris, alitement prolongé)
– Complications psychiques (état d’agitation post-op
delirium tremens de l’alcoolique, sevrage des
benzodiazépines, dépression…)
– Désordres métaboliques dus à une décompensation
d’un diabète, à des troubles hydro-électrolytiques
35. Surveillance de l’apparition de
complications tardives
• Syndrome de petit estomac: sensation de
ballonnement après qq cuillères de nourriture
d’où fractionner les repas.
• Dumping Syndrome: Malaise post prandiale lié
à l’arrivée brutale d’aliments dans le jéjunum,
survient 10mn ou ½ heure après les repas:
sueurs, nausées, vomissements, paleur,
angoisse, hypotension orthostatique.
• Hypoglycémie post prandiale: survient 2
heures après les repas donc favoriser les
sucres lents et diminuer les sucres rapides.
36. Surveillance de l’apparition de
complications nutritionnelles
• Amaigrissement: chez tous les patients
opérés. Reprise progressive de l’alimentation
et reprise de poids.
• Nombreuses carences: Protéines, Fer, Vit B12,
• Asthénie suite à l’intervention chirurgicale.
Merci