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Cours d’économie monétaire et
financière 2
Prof: Driss ASSI
introduction
• Le fonctionnement de toute économie moderne nécessite des capitaux
importants, car les différents agents économiques ont besoin de moyens
(capitaux) pour financer leurs activités économiques.
• Cependant, tous les agents n'ont pas des besoins de capitaux. En réalité,
on a d’un côté, des agents qui dégagent des excédents et souhaitent
placer ces excédents pour en tirer une rémunération; et de l’autre des
agents, qui ont un manque de ressources, pour financer leurs activités.
Tous les deux s’adressent au système financier (institutions et
mécanismes permettant à certains agents économiques, de combler
leurs déficits et à d’autres de trouver un emploi à leurs excédents )
• Le problème de financement est donc de mettre en relation les agents à
excédent et les agents à déficit . Ainsi, Le rôle du système financier est d’
assurer la rencontre entre les agents à besoin de financement et les
agents à capacité de financement
Objectif principal du cours
• Comprendre comment le système financier
repose à la fois sur des intérmédiaires
financiers (notamment les banques) et des
marchés financiers (monétaire, boursier et
des produits dérivés)
Plan du cours
Introduction générale
Ch introductif – Le problème de financement de
l’économie et ses différentes solutions
Ch 1- La monnaie dans la théorie économique
Ch 2- L’intermédiation et la désintermédiation
financière
Ch 3- Le marché des capitaux
Ch introd – Le problème de financement
de l’économie et ses différentes solutions
• Le problème de financement nous renvoie à
l’étude du système de financement de
l’économie, c’est à dire se demander comment
les différents agents économiques se
procurent l’argent dont ils ont besoin pour
financer leurs activités économiques
• Répondre aux questions suivantes :
• Comment se fait le financement de
l’économie? Quels problèmes pose-t-il ?
Quelles sont les solutions possibles ?
• Pour tenter de répondre à ces questions,
nous allons analyser les différents circuits de
financement d’une économie (I). En fonction
de la modalité de financement dominante
dans une économie, nous allons distinguer
deux types d’économies en matière de
financement, économie d’endettement et
économie de marchés financiers (II), et enfin
anlyser les nouvelles tendances du système
de financement (III)
I - Les circuits de financement
• Le système financier vise à mettre en relation
les capacités et les besoins de financement des
agents économiques, il est composé des
banques , des institutions de crédit et des
marchés de capitaux.
• Le circuit de financement désigne la manière
dont les capacités de financement de certains
agents sont drainées vers les agents ayant des
besoins de financement. C’est-à-dire, mettre en
relation l'épargne et l'investissement (L’épargne
est un préalable et un obstacle à
l'investissement)
• L'épargne correspond à la partie du revenu qui n'est pas consommée. Elle dépend :
• Du niveau du taux d'intérêt : pour les néo-classiques, l'épargne est une fonction
croissante du taux d'intérêt qui est le prix du renoncement à la consommation.
Plus le taux d'intérêt réel est élevé, plus les agents économiques sont incités à
épargner afin d'augmenter leurs revenus.
• Du niveau du revenu : pour Keynes, l'épargne est une fonction croissante du
revenu. En effet, en s'enrichissant, les ménages augmentent leur consommation
moins rapidement que leur revenu. La propension marginale à épargner augmente.
Le taux d'intérêt ne joue que sur le choix entre la monnaie et les titres financiers.
Les ménages ont une « préférence pour la liquidité » pour des motifs de «
transaction », de « précaution » et de « spéculation ». Le taux d'intérêt doit être
très élevé pour qu'ils préfèrent les placements.
• Du niveau des prix : pour Pigou lorsque les prix augmentent, le pouvoir d'achat des
encaisses monétaire diminue. Les agents économiques vont devoir épargner pour
maintenir le pouvoir d’achat de leurs encaisses. Mais, si l'inflation devient trop
forte, les agents vont accélérer leur consommation et fuir devant la monnaie
• L’épargne brute sert avant tout à financer
l’investissement. Cependant, si l’investissement n’épuise
pas la totalité de l’épargne, les agents disposent d’une
capacité de financement qu’ils vont pouvoir placer ou
thésauriser:
- Le placement : achat de titres financiers (actions,
obligations,…) et placement dans des comptes
rémunérés (plan d’épargne logement, compte à
terme…). Il s’agit de l’épargne financière.
- La thésaurisation : avoirs en monnaie liquide (pièces,
billets, compte courant dans une banque). Il s’agit de
l’épargne monétaire.
• Pour mettre en contact les agents qui ont une
capacité de financement et ceux qui ont un besoin
de financement, un circuit de financement va se
mettre en place
• Les agents à excédent et les agents à déficit
peuvent se rencontrer à travers deux types de
circuits de financement (direct et indirect).
• Ces circuits de finacement resposent
principalement sur les intermédiaires financiers et
les marchés financiers
2 chemins relient les ABF et ACF :
un chemin indirect : financement intermédié (crédit bancaire)
un chemin direct : financement direct (finance de marché) sur le Marché des Capitaux (MC)
Les deux circuits de financement
• Cette opposition traditionnelle entre deux circuits de
financement doit laisser place à une vision plus
nuancée, plus complexe, de la banque, d’autant que,
depuis le début des années 80, le processus de
désintermédiation - le recul de l’activité traditionnelle
des banques- s’est accompagné d’un essor de
l’activité bancaire sur les marchés de titres
• Le financement par le marché et le financement par
les intermédiaires financiers ont souvent été
présentés comme alternatifs. Mais, la réalité
contemporaine est différente: Les intermédiaires
financiers, bancaires et non bancaires sont devenus
les acteurs principaux des marchés de capitaux.
• Quels agents économiques ont des besoins
ou des capacités de financement ?
Les agents à besoin de financement
• Les agents économiques qui ont une épargne inférieure à leur investissement
sont en situation de besoin de financement.
• En théorie, tous les agents peuvent être alternativement en situation de besoin
de financement ou de capacité de financement ;
• Dans les faits, les agents économiques ont des comportements spécifiques qui
les figent dans des situations durables de besoin ou de capacité de financement :
Les entreprises et les administrations publiques sont traditionnellement des
agents économiques à besoin de financement . En effet ces agents doivent
financer des investissements et des services collectifs importants. En
conséquence, ils doivent trouver des ressources financières auprès des agents qui
disposent d’une capacité de financement.
• Pour les entreprises cela se manifeste par un taux d'autofinancement inférieur à
100%. Pour les administrations publiques cela se traduit par un déficit public
Les agents à capacité de financement
Les ménages (malgré l’endettement de certains)
et les institutions financières (Banques,
compagnies d’assurance, fonds de pension et des
organismes de placement collectifs en valeurs
mobilières (OPCVM - dont nous parlerons plus
loin - qui sont des investisseurs institutionnels)
disposent d’une épargne supérieure à leurs
investissements. Ils ont une capacité de
financement. Ils vont pouvoir prêter les liquidités
dont ils disposent en excédent : les fonds
prêtables.
• Si les besoins de financement des résidents
sont supérieurs aux capacités de financement
des résidents, le pays vit au dessus de ses
moyens. La Nation a un besoin de
financement qui correspond à une balance
des paiements courants déficitaire. Elle doit
emprunter des capitaux au reste du monde.
- Les différents modes de
financement de l’économie
On distingue :
- Le financement interne: autofinancement
- Le financement externe ( direct et indirect)
A – Le financement interne
• On parle de financement interne lorsque l’on a soi-
même épargné le montant désiré : c’est
l’autofinancement (bénéfice non-distribué +
amortissement, augmentation du capital)
• Taux d’autofinancement = Epargne brute/FBCF x 100
• Des taux d'autofinancement élevés maintenus sur
une longue période impliquent que le profit non
distribué des entreprises leur permet de financer
l'investissement courant sur leur épargne préalable
B – Le financement externe indirect
ou intermmédié
1- Notion de financement indirect
• On désigne par financement indirect le
mécanisme par lequel un agent économique
obtient de la monnaie en s’adressant aux
institutions financières.Le système bancaire
joue alors un rôle d’intermédiaire : on parle
d’intermédiation bancaire, c-à-d un
intermédiaire, une banque en général,
s'interpose entre le créancier et le débiteur.
2. Mécanismes du financement
indirect
• Deux mécanismes: collecte des dépôts et création
monétaire
-Financement non monétaire: les établissements financiers
collectent, d’un côté, les dépôts et les épargnes des
agents à capacité de financement (principalement les
ménages) et prêtent, de l’autre, aux agents à besoin de
financement ( les entreprises et administrations).
- Financement monétaire: lorsque l'épargne disponible est
insuffisante pour combler tous les besoins de
financement de l'économie, les banques commerciales
utilisent leur pouvoir de création monétaire pour
répondre à ce déficit.
• Deux modalités de la finance indirecte peuvent
donc être envisagées:
- celle qui n’aboutit pas à une émission monétaire
(cad basée sur l’épargne) et qui est animée par
les intermédiaires financiers non monétaires
(sociétés de finanncement)
- et celle qui est fondée sur une création
monétaire et qui est animée par les
intermédiaires financiers monétaires (Banques)
• Trois opérations financières peuvent être
envisagées:
1- L’intermédiation de représentation: titres
émis/titres acquis :
• Une institution financière (IF) émet des titres,
par exemple des obligations pour une valeur de
100 dh, auprès des agents financiers ou non
financiers. Elle capte ainsi des ressources (de la
monnaie) qu’elle peut ensuite employer à
l’octroi de crédits ; elle acquiert alors un titre de
créance sur l’agent bénéficiant de ces crédits.
• Cette opération peut être schématisée de la
façon suivante:
Bilan de l’IF
Agents à
capacité de
financement
Agents à besoin
de fincancement Titres acqus Titres
par l’IF émis par l’IF
Titre Titre
Monnaie Monnaie
A P
Tous les IF peuvent effectuer cette opération, mais c’est surtout le rôle des IFNM
qui généralement, empruntent les fonds qu’ils reprêtent. La rémunération est la
marge entre les intérêts reçus sur les titres acquis et les intérêts sur les titres émis.
Dans ce cas, la causalité va des ressources (sommes versées par les agents à
capacité de financement en paiement des titres émis par l’IF) vers les emplois
(sommes versées par l’IF en contrepartie des titres émis par les agents à besoin de
financement).
• L’existence de ces IFNM est justifiée par le fait
que la nature du titre qu’ils vendent aux
prêteurs est différente de celle qu’ils achètent à
l’emprunteur.
• L’explication à cela est que les agents à capacité
de financement ne veulent pas détenir des
valeurs mobilières que peuvent leur vendre les
agents à besoin de financement, mais ils sont
prêts à accepter d’autres formes de titres.
2- L’intermédiation de transformation : dépôts/crédits
• Dans ce cas, l’IF (principalement la banque)
capte des fonds (en accordant des intérêts sur
les sommes collectées) représentant les
dépôts de la clientèle. Ces derniers
permettent l’octroi de crédits (les dépôts font
les crédits)
• Cette opération peut être schématisée de la
façon suivante :
Bilan de l’IF
Agents à besoin de
fincancement
Agents à capacité de
financement
Crédits Dépôts
A P
On parle alors d’une intermédiation de transformation; » : activité qui consiste pour
une banque a collecter des capitaux a court terme pour les prêter a long terme, tout
en garantissant la liquidité. La « causalité » va de la collecte de ressources au crédit,
et la rémunération est égale à la marge entre les intérêts perçus sur les crédits
accordés et les intérêts versés sur les dépôts.
3- La création monétaire : crédits/dépôts
• Le trait essentiel de cette finance est qu’il n y a
pas d’intervention des agents épargnants. Les
fonds qui sont prêtés aux agents à besoin de
financement ne sont pas collectées auprès des
agents à capacité de financement. Ils sont crées
par la banque qui monétise le titre que lui cède
son emprunteur. Dans ce cas ce sont les crédits
qui font les dépôts. Les banques créent de la
monnaie parce qu’elles peuvent se refinancer
auprès de la banque centrale
• Exemple:
• Un agent non financier (A) demande un crédit
à son IF pour un montant de 100 dh. En
ignorant l’intérêt que devra payer l’agent A,
cette opération se traduit par une double
écriture comptable :
• Bilan de A Bilan de l’IF
Dépôt auprès de Dette envers Créance sur A Dépôt de A
l’IF = 100 dh l’IF = 100 dh = 100 dh = 100 dh
Cette fois la causalité est inverse : c’est en développant son actif que l’intermédiaire
financier développe son passif. Ainsi, lorsque l’IF accorde un crédit de 100 dh à l’agent A, ce
dernier peut effectivement dépenser ces 100 dh comme s’il les avait réellement déposés au
préalable. Il y a eu création de monnaie.
A P
A P
• On dit qu’il y a intérmédiation dans la mesure où la créance
détenue par les agents à excédents ( dépôt des comptes
bancaires, de livrets) est différente de la dette des agents à
déficit (Emprunt bancaire)
• Se pose alors la question suivante : en quoi la créance finale
diffère-t-elle de la dette finale ?. Quatre différences sont à
envisager : de taille, de durée, de risque et d’e prix.
Taille. Tout d’abord la créance finale - ici le dépôt du ménage- , peut être de
dimension plus faible que la dette de l’entreprise - ici le crédit -. La banque joue un
rôle de collecte de fonds (« les petits ruisseaux font les grandes rivières »),
Durée. La créance finale, le dépôt, peut être de durée plus courte que la dette de
l’entreprise. La banque permet alors de concilier le désir de placements courts des
ménages et le désir d’emprunt long des entreprises. C’est la « transformation ».
Risque. Le risque attaché au crédit accordé par la banque à l’entreprise est beaucoup
plus fort que le risque attaché au dépôt du ménage. En d’autres termes, le ménage
court beaucoup moins de risques à placer son argent dans une banque qu’à prêter à
une entreprise. La banque joue ainsi un rôle de mutualisation des risques.
Taux. Il existe une différence entre la rémunération (intérêt versé ou service rendu)
que les banques accordent au créancier, ici les ménages, et l’intérêt que la banque
fait payer au débiteur, ici l’entreprise. Cette différence constitue la rémunération de
la banque pour cette activité.
• Dans un financement indirect, les banques font payer leur service
d’intermédiation financière aux emprunteurs (taux d’intérêts, frais de dossier,
etc); cela rend plus onéreux l’obtention de ressources de la part des agents
ayant des besoins de financement
• Les taux d’intérêts
Le taux d’intérêt est un coût pour les agents à besoin de financement et un
revenu pour les agents à capacité de financement
A – Pour les entreprises: Le taux d’intérêt est un coût de production, les
entreprises devront rembourser le capital et les intérêts. C’est une charge pour
l’entreprise. Si le taux d’intérêt est élevé, le coût du crédit sera élevé, il y aura
une baisse de la demande de capitaux et l’investissement baissera.
B – Pour les ménages: Le taux d’intérêt est un revenu : c’est le prix de l’épargne. Si
le taux d’intérêt est élevé, l’épargne augmente, la consommation chute, la
production baisse et le chômage augmente.
• Pour diminuer le coût de l’emprunt, les agents à
besoin de financement peuvent faire appel à un
autre circuit de financement que celui des
intermédiaires financiers. C’est la finance directe
– Le financement direct ou désintermédié
• Le financement direct : Dans le financement
direct, les agents à besoin de financement se
rencontrent directement avec les agents à
capacité de financement sur le marché financier
sans passer par l’intermédiaire des banques: les
agents à besoin de financement ( Entreprises et
Etat) émettent des valeurs mobilières (actions ou
des obligations) sur le marché financier, ces
dernieres sont acquises par les ménages qui
souhaitent placer leur épargne disponible. On
parle alors de désintermédiation financière
Emprunteur (Ese) Prêteur (Ménage)
Titres Titres
• Il s’agit d’un financement direct dans la
mesure où la créance détenue par le prêteur
final est identique à la dette de l’emprunteur
final. Il n’y a pas d’intermédiaire financier.
Si le prêteur recourt à une institution
financière pour réaliser l’acquisition du titre,
dans ce cas on parle d’une « intermédiation
de marché » : ou intermédiation passive, en
ce sens que le rôle de l'intermédiaire financier
se limite à aider les agents à besoin de
financement à trouver les agents à capacité de
financement pour écouler les titres que les
premiers désirent offrir à long ou court terme
aux seconds. Le rôle des banques se limite à
une mission de courtier
En résumé
Pour le financement externe les solutions sont nombreuses :
1) Financement externe direct = marchés financiers =
émissions de titres financiers négociables (ceux qui les
achètent peuvent les vendre à tout moment et leur prix est
fixé sur les marchés financiers en fonction de l’offre et de la
demande de ces titres)
a) émissions d’actions (augmentation du capital de
l’entreprise)
b) émissions d’obligations (emprunt à moyen et long terme)
c) émissions de titres à court terme : billets de trésorerie
2) Financement externe indirect = intermédiation = des
institutions financières accordent des crédits
a) Financement indirect monétaire : les banques en créant de
la monnaie accordent des crédits aux emprunteurs
b) Financement indirect non monétaire : des institutions
monétaires (dont les banques) accordent des crédits à
partir des dépôts qu’elles ont préalablement recueillis.
Choix du mode de financement
• Bien entendu chaque type de financement présente des avantages et aucun ne
peut correspondre à tous les besoins.
• L’autofinancement semble être le moins coûteux des financements, cependant
il fait courir le risque d’un "manque à gagner" que les économistes appellent le
coût d’opportunité: En achetant un équipement à partir de son épargne, un
agent renonce à une autre utilisation possible de cette épargne, par exemple un
placement financier : si les placements financiers rapportent davantage que
l’investissement prévu, il y a un manque à gagner entraîné par la dépense
d’équipement (différence entre les deux taux de rendement).
• Le financement par émission d’actions a un coût réduit mais il fait courir le
risque d’une perte de contrôle de l’entreprise pour les actionnaires
majoritaires. Les nouveaux actionnaires peuvent prendre le pouvoir ou du
moins affaiblir celui de l’ancienne direction.
• Le financement par émission d’obligations ou par endettement bancaire
implique des charges financières : il faudra payer des intérêts et rembourser le
capital prêté à l’échéance.
• Cette distinction entre finance directe et
finance indirecte (intermédiation) sert de
fondement à l’analyse de l’économie
d’endettement et l’économie de marchés
financiers
II- Economie d’endettement et économie
de marchés financiers ou de capitaux
• Traditionnellement, le système financier est
qualifié en fonction de la modalité de financement
dominante dans une économie. On peut donc
distinguer deux types de systèmes financiers:
- Un système de type « anglo-saxon ». basé sur la
banque ( économie d’endettement )
- Un autre système, essentiellement développé en
Europe (notamment en Allemagne) et au Japon,
basé sur le marché financier (économie de
marchés financiers).
Critères de distinction
• La référence à deux types d’économie en
matière de financement remontre à une
distinction établie en 1974 par l’économiste
anglais John Richard Hicks.
• Trois critères principaux sont pris en compte
pour distinguer l’économie d’endettement de
l’économie de marchés financiers : le mode de
financement de l’économie prédominant, les
modalités de fixation des taux d’intérêt et le
rôle de la banque centrale.
L'économie d'endettement
• Le mode de financement: l'économie
d'endettement est un système financier où
prédomine la finance indirecte, sous la forme d'un
financement par le crédit. cad, L’endettement
auprès des banques commerciales est la principale
source de financement de l’activité économique.
Même lorsque les entreprises ont par leur dimension
un accès au marché financier, la faiblesse du taux
d'autofinancement implique le recours
complémentaire au crédit.
• les modalités de fixation des taux d’intérêt : une
des caractéristiques principales du marché du
crédit dans les économies d’endettement est la
rigidité des taux d’intérêt. Dans ce type
d’économie les banques se refinancent
essentiellement auprès de la banque centrale, le
taux de refinancement (le taux de réescompte)
est fixé administrativement par la banque
centrale. En fixant ce taux, la banque centrale
s’engage par le fait même, à satisfaire la
demande qui s’exprime à ce taux.
• le rôle de la banque centrale : dans une économie
d’endettement, Les banques sont structurellement endettées
auprès de la banque centrale . La banque centrale est un
prêteur de dernier ressort contraint. Comme on l’a précisé dans
le point précédent, en fixant le taux de refinancement, la banque
centrale s’engage par le fait même, à satisfaire la demande des
banques en monnaie centrale. Dans un tel cas, la banque
centrale ne peut contrôler la liquidité des banque qu’a
posteriori.
• Dans ce type d’économie, les banques n’ont pas besoin de
détenir des réserves excédentaires pour accorder des crédits.
Elles accordent des crédits puisqu’elles savent d’avance qu’elles
peuvent se refinancer auprès de la banque centrale. Donc, le
sens de causalité va de la masse monétaire à la base monétaire,
l’offre de monnaie est endogène.
Dans une économie d’endettement: l’insuffisance de
l’épargne par rapport à l’investissement désiré )
implique l’endettement à 2 niveaux :
- les entreprises s’endettent auprès des banques
commerciales
- les banques commerciales endettées auprès de la BC
(la BC joue le rôle de prêteur en dernier ressort)
L'économie d'endettement ne doit pas être
confondue avec l'économie endettée. Il n'est pas
incompatible qu'une économie de marchés
financiers réalise son équilibre par l'endettement
extérieur.
L'économie de marchés financiers
• Le mode de financement: Dans ce type d’économie,
les agents économiques se procurent leurs ressources
de financement en émettant des titres sur des
marchés. La place de l’autofinancement et des
ressources propres est importante. Ce système
privilégie donc la finance directe. Le crédit bancaire
n’est supposé jouer qu’un rôle secondaire dans le
financement de l’activité des entreprises
• L'activité des marchés permet à l'offre et à la demande
de capitaux de se rencontrer directement sans passer
par un intermédiaire financier.
le rôle de la banque centrale : les banques se refinancent sur le
marché monétaire, La banque centrale n’est pas obligée d’intervenir
sur le marché interbancaire, elle est un prêteur de dernier recours
discrétionnaire (non contraint). Elle peut mener une politique
expansionniste ou restrictive.
L’offre de monnaie est exogène. Le sens de causalité dans ce cas va
de la base monétaire à la masse monétaire. Elle contrôle la masse
monétaire à travers le contrôle de la base monétaire, elle exerce
Les modalités de fixation du taux d’intérêt : le taux d’intérêt est
libre (flexible). Il varie selon l’offre et la demande des fonds
prêtables:
- élevé si demande est supérieur à l'offre
- faible si offre est supérieur à la demande
Les banques se refinancent sur le marché monétaire selon un taux
déterminé librement sur ce marché .
La différence majeure entre une économie
d'endettement et une économie de marché financier
est que, dans la première, la Banque Centrale est un
prêteur en dernier ressort contraint d'assurer le
bouclage du financement de l'économie alors que, dans
la seconde, l'intervention du prêteur en dernier ressort
reste discrétionnaire.
Comment vérifie -t- on un développement
d'économie de marchés financiers ?
- par l'évolution des tx d'autofinancement
- par l'évolution des titres de créances
- par l'évolution des crédits bancaires
• Le Maroc est une économie d’endettement :
l’essentiel du financement de son économie
est couvert par les crédits.
• Les crédits proviennent d’un système
d’intermédiation financière composé des
institutions bancaires (les banques
commerciales) et des institutions non
bancaires (les sociétés de financement).
• Ces deux systèmes de financement sont plus complémentaires que
concurrents. Aujourd’hui, on peut parler de modèle mixte :
 Les grandes entreprises ont pris l’habitude de se financer par émission
de titres sur les marchés de même que les ménages, notamment par les
OPCVM, ont réorienté une partie de leur épargne vers les marchés.
 Le canal de la finance intermédiée reste toutefois important :
– Peu d'entreprises ont un accès direct au marché financier.
– Le financement des PME reste pour l’essentiel un financement sous
forme de crédit bancaire
– Suite à l'évolution récente, les Banques ont diversifié leurs activités:
rôle de courtier
• Elles sont devenues des intermédiaires importants entre agents
individuels (ménages, entreprises) et le marché financier, en
jouant sur un meilleur accès à l'information.
III- L’évolution du système de financement: D’une
économie d’endettement à une économie de marché
financier
• Jusqu’à la fin des années 70, le système financier est dominé
par la finance indirecte qui privilégie l'intermédiation des
banques. Il fonctionne selon les principes d'une économie
d'endettement.
• A partir des années 1980, les marchés de capitaux vont
devenir partout dans les grands pays capitalistes un mode de
financement privilégié. Ce qui se traduit par une baisse de
l'importance des crédits bancaires dans le financement
global de l'économie (désintermédiation)
A – L’apparition d’une économie d’endettement
• De 1945 jusqu’au début des années 70 ( les 30 glorieuses,) les
capacités de financement de l’économie deviennent
insuffisantes pour 2 raisons complémentaires :
1- Après la deuxième guerre et dans un contexte de
reconstruction (croissance économique très rapide), l’effort
d’investissement devient considérable.
2- Mais les ménages préfèrent consommer plutôt qu’épargner.
Dès lors , pour couvrir leurs besoins de financement, les agents
économiques ont de plus en plus recours au crédit qui est
facilité par des taux d’intérêt peu élevés et une inflation
élevée, car l’Etat (la banque centrale) répond aux besoins de
l’économie en injectant de la monnaie afin de perpétuer le
mouvement de croissance économique .
• Cette politique d’injection de monnaie dans
l’économie génère une inflation rampante ,
c’est-à-dire une hausse des prix , mais qui
reste modérée . Dès lors ,les agents
économiques anticipent que l’inflation va
faciliter leur remboursement en diminuant la
valeur de la monnaie, car elle allège leurs
charges financières . C’est donc une forte
incitation à demander de nouveaux emprunts
• Les entreprises qui constatent que le taux
d’intérêt , c’est-à-dire le coût de
l’endettement , est inférieur à leur taux de
profit, c’est-à-dire le rendement de leur
investissement , ont de plus en plus recours à
l’endettement pour financer
leur investissement
B- LES REPERCUSSIONS D’UNE ECONOMIE
D’ENDETTEMENT
1 - L’économie d’endettement est inflationniste
• Si L’endettement auprès du système bancaire a eu des
conséquences très positives à court et moyen terme ( une forte
croissance économique , un effort d’investissement et de
modernisation considérable) , cela a fini par générer des effets
pervers :
- L e financement des dépenses sociales de l’Etat providence
s’est opéré par une création de monnaie qui a gonflé la masse
monétaire , ce qui , dans une situation proche du plein emploi , a
eu tendance à générer des tensions inflationnistes .
- les entreprises , pour rembourser leurs dettes et leurs frais
financiers , ont tendance à augmenter leur prix
2 – Le surendettement des agents économiques
• A force d’emprunter , de nombreux agents
économiques se sont retrouvés lourdement
endettés:
- Pour les entreprises, le surendettement finit par
inquiéter les banques qui hésitent à accorder de
nouveaux crédits , ce qui limite leurs
investissements , d’autant plus qu’à terme la
spirale inflationniste se traduit par une forte
augmentation des taux d’intérêt qui réduit
l’incitation à investir des entreprises et leurs
capacités à rembourser leurs dettes
- les ménages : ils sont aussi victimes puisque ,
en raison de la crise d’inflation , leur pouvoir
d’achat ralentit et même quelquefois s’effondre
en raison du chômage , alors que le coût de
leur remboursement ne cesse de s’accroître en
raison de l’augmentation des taux d’intérêt
- l’Etat, en financant ses dépenses par le recours
à l’endettement, son déficit s’accroît, entrainant
une aggravation de la dette publique surtout
avec l’augmentation du taux d’intérêt
II – Le début des années 80 et le passage à une
économie de marché financier
• Depuis le début des années 1980, les systèmes
financiers ont connu de grands bouleversements. Ces
transformations vont dans le sens d’un plus grand
libéralisme économique. Le financement des
économies tendra à se faire davantage par l’appel au
marché des capitaux alors qu’il se faisait jusque là
plutôt par l’endettement auprès des banques.
• Conséquence: à priori passage d’une
économie d’endettement à une économie de
marchés financiers
Perte du monopole de financement de
l’activité économique par les banques
A – Les raisons expliquant le passage à une
écconomie de marché financier
• Plusieurs causes sont à l’origine de cette
évolution, dont la principale est le
mouvement de libéralisation financière
caractérisée par les "3D" (déréglementation,
décloisonnement, désintermédiation)
• - La déréglementation: Libéralisation des taux d'intérêt;
suppression des contrôles des taux d'intérêt C'est aussi la
libéralisation des mouvements de capitaux .
- Le décloisonnement correspond à la fois à l'ouverture
des marchés nationaux et à l'élimination des barrières
cloisonnant les différents marchés nationaux de capitaux.
• - La désintermédiation: La désintermédiation correspond
au recul de l'économie d'endettement au profit de
l'économie de marché financier ; en clair, les entreprises
se financent directement sur les marchés financiers (en
émettant des obligations, des actions, etc.) au lieu de
s'endetter auprès des banques.
• Dans ce nouveau contexte, on peut se
demander si l’intermediation financière est
menacée ou si elle conserve sa raison d’être.
ch2- La demande de monnaie
L’étude de la demande de monnaie revient à examiner
les raisons pour lesquelles les agents économiques non
financiers détiennent de la monnaie. Les
développements théoriques relatifs à cette question ne
font pas l’unanimité des économistes:
Deux principaux points de vue s’opposent: les libéraux
qui pensent que la monnaie est neutre, (un voile,
intermédiaire d’échange) et les keynesiens qui pensent
que la monnaie n’est pas neutre (la monnaie est
demandée pour elle-même).
1 La demande de monnaie chez les classiques et
néoclassiques: Détention de la monnaie dans une optique
transactionnelle
• Les classiques ont mis l’accent sur le caractère
transactionnel de la monnaie : Pour eux, la
monnaie est un bien comme les autres, elle
est détenue parce qu’elle est utile pour
effectuer des échanges
• Deux apports peuvent être distingués:
(Equation transactionnelle d’I Fisher; et
Equation monétaire de Cambridge avec A.
Marshall, A.C Pigou) .
a-La TQM: l’équation transactionnelle
d’Irving Fisher:
• La théorie quantitative de la monnaie formulée par
I. Fisher, repose sur une identité comptable: Toute
transaction met en relation un acheteur et un
vendeur, à chaque vente correspond donc un achat.
C’est dans son ouvrage « le pouvoir d’achat de la
monnaie » publié en 1911 qu’Irving Fisher a établi
l’équation quantitative de la monnaie qui se
présente comme suit :
Sachant que le montant des ventes est égal au nombre
des transactions réalisées (T) multiplié par le prix
moyen de celles-ci (P), et que le montant des achats est
égal à la quantité de monnaie en circulation (M)
multipliée par le nombre de fois que celle-ci change de
main au cours d’une même période, l’identité
comptable prend la forme suivante : M V = P T où
M: désigne la masse monétaire,
V : la vitesse de la circulation de la monnaie (elle
mesure le nombre de fois qu’une unité monétaire est
utilisée dans les transactions dans un temps donné),
P: le niveau général des prix
T: le volume global des transactions
• Pour comprendre cette équation prenons un
exemple : supposons une économie qui
produit un seul bien, le pain. Au cours d’une
année 100 pains sont vendus (T = 100) au prix
de 1,2 dhs l’unité (P = 1,2 dhs).
• La valeur totale des transactions (PT) est
égale à (1,2 dhs/pain)x(100 pains/année).
Donc PT = 120 dhs/année.
• Si la masse monétaire est égale à 40 dhs (M =
40), on peut calculer la vitesse de circulation
de la monnaie.
V = (PT/M) = (120 dhs/année)/40 dhs = 3
fois/an. Pour qu’une valeur annuelle de
transactions de 120 dhs puisse se réaliser
chaque année, il faut que chaque dh change
(en moyenne) 3 fois de propriétaire par an.
• L’idée principale de la TQM, c’est qu’il y a une
relation de causalité proportionnelle qui va de
la variation de la masse monétaire à celle du
niveau général des prix
• Lorsqu’il y a accroissement de la monnaie en
circulation , il y a accroissement des prix, c’est le
quantitativisme. Si MM augmente de 10% les
prix vont augmenter automatiquement de 10%
• Cette équation transactionnelle n’est pas une
véritable fonction de demande de monnaie.
Elle ne traduit pas une encaisse monétaire
désirée, mais une encaisse nécessaire pour
effectuer les transactions.
• L’accent est mis sur la nécessité et non la
volonté de détenir de la monnaie. Telle est la
différence fondamentale entre la TQM de
I.Fisher et l’équation monétaire de
Cambridge.
b- L’équation monétaire de Cambridge
• C’est avec l’Ecole de Cambridge (A. Marshall, A.C
Pigou) qu’apparaît pour la première fois la notion
de demande de monnaie. Selon les tenants de
cette école, les agents expriment une demande
de monnaie (M) proportionnelle au niveau des
dépenses. Le niveau des dépenses qui, lui-même,
est déterminé par le revenu (Y : revenu national
réel).
• L’équation quantitative de la monnaie (équation
de Fisher: MV = PT ) devient alors : MV = PY où Y
désigne le revenu national réel
• A partir de cette équation on aura l’équation de Pigou :
M = k.PY ( avec M : demande de monnaie ; k : l'inverse de
la vitesse de circulation de la monnaie ; P : le niveau
général des prix ; Y : le revenu réel). Ainsi il apparaît que la
demande de monnaie dépend de trois variables :
• - elle est une fonction croissante du revenu réel. Plus le
revenu est élevé, plus importante est la demande de
monnaie. Cette dernière est détenue uniquement pour
motif de transactions.
• - elle est une fonction croissante du niveau général des
prix
• - elle est une fonction décroissante de la vitesse de
circulation de la monnaie.
• La vitesse de circulation de la monnaie est relativement stable.
Certes, une innovation des moyens de paiement (comme
l’utilisation de plus en plus fréquente de la carte bancaire) entraîne
une modification de la vitesse. Mais comparée à l’évolution du
revenu national et de la masse monétaire, la vitesse est considérée
comme stable. Donc, les modifications de M se traduisent par une
modification de PY (donc du revenu national nominal).
• Si Y est déterminé par les conditions productives (fonction de
production, facteurs de production..); alors toute modification de
la masse monétaire aura un écho dans l’évolution de P
• L'encaisse réelle (M/P) devient une fonction du revenu réel et ceci
donne un contenu économique précis à la relation quantitative. Cet
effet d'encaisse réelle ou d'effet Pigou désigne le comportement
des agents qui ne sont pas victimes d'illusion.
• Supposons que tous les prix augmentent et que
M, quantité de monnaie ne varie pas. Alors les
agents observent une perte de pouvoir d'achat de
leur encaisse réelle. Les agents rétablissent alors
la valeur de leur encaisse réelle (M/P) en
réduisant leur consommation et tous les prix
diminuent, l’encaisse réelle revient à son niveau
antérieur et les agents ont substitué la monnaie
aux biens. Dans le cas inverse, les agents
substituent des biens à la monnaie. Une variation
de prix sans création de masse monétaire n'est
donc pas possible.
Critiques
• La TQM repose sur des hypothèses bien
déterminées telles que la constance de la
vitesse de circulation de la monnaie, du
revenu réel, du niveau de production et du
volume de transaction. Or, ces hypothèses
sont relativement discutables et peu
vérifiées.
• La principale critique est keynésienne
2- La demande de monnaie chez Keynes :
demande d’encaisse
• Pour Keynes, la monnaie est l’actif le moins
risqué, c’est donc un moyen de s’assurer
contre l’incertitude. Elle sera demandée pour
elle-même. Il parle de la préférence pour la
liquidité
Les motifs de détention de la monnaie
• Il distingue trois motifs de demande de la
monnaie: la transaction, la spéculation et la
précaution.
• Motif de transaction: il répond au besoin de réaliser
des dépenses courantes; car dans la vie économique
il existe un décalage entre le revenu et les dépenses
• Le motif de transaction est en fonction du revenu:Le
volume des transactions à effectuer dépend du
revenu. Plus le revenu est élevé, plus le volume des
transactions à effectuer est élevé, Donc la demande
de monnaie pour motif de transaction est une
fonction croissante du revenu.
• Motif de précaution: ce motif tient à l’incertitude
et l’imprévisibilité de l’avenir et à l’existence de
risque. On conserve sous forme liquide une partie
de ses ressources pour des besoins futurs ou
d’accidents éventuels
• Il s’en suit que la demande de monnaie pour motif
de précaution sera d’autant plus importante que les
dépenses futures sont incertaines.
• Motif de spéculation : c’est le principal motif de
thésaurisation. Il traduit la préférence des agents
pour la liquidité plutôt que d’acquérir des titres
financiers, dans l’attente de variations favorables du
taux d’intérêt ou des cours des titres
• Or la détention de la monnaie a un coût
d’opportunité c.-à-d. la renonciation aux intérêts
que procurerait le placement de ces liquidités.
L’intérêt est considéré comme le prix de
déthésaurisation
Cette encaisse de spéculation varie avec le
taux d’intérêt
• Quand le taux d’intérêt est élevé la demande
de monnaie est faible pour deux raisons:
- d’abord parce que le coût d’opportunité est
élevé
- ensuite, le taux d’intérêt a plus de chance de
baisser que de monter
C-a-d:
• Lorsque l’intérêt est élevé, le cours des titres est bas,
les spéculateurs renoncent donc à la monnaie et
achètent des titres (obligations).
• Quant au contraire l’intérêt est faible, cela
signifie que le cours des titres est élevé, la
demande de monnaie est donc forte pour
deux raisons:
- d’une part; le coût d’opportunité est faible
- d’autre part, le taux d’intérêt a plus de chance
d’augmenter que de baisser. Les spéculateurs
vont donc conserver la monnaie et renoncer à
l’achat des titres
• Il existe donc une relation inverse entre le
cours d’un titre et le taux d’intérêt: lorsque le
taux d'intérêt baisse, le cours du titre
augmente, en revanche si le taux d'intérêt
augmente, c'est le cours du titre qui baisse
illustration
• Si le titre est émis à 100 dh avec un taux d’intérêt de 5%, il
rapportera toujours 5 dh. Si l’on suppose que le cours du titre
passe de 100 à 125 dh en rapportant toujours 5 dh, son
rendement est de (5 /125) x 100 = 4%. La hausse des cours du
titre correspond à une baisse du rendement exprimé par une
baisse du taux d’intérêt.
• Inversement, si l’on suppose que le cours du titre passe de
100 à 83,30 dh, il rapporte toujours 5 dh, son rendement
(taux d’intérêt) est donc de (5x100)/83,3= 6%. A la baisse du
cours des titres correspond une hausse des taux d’intérêt.
• Soit Pt le prix d’une obligation, C son revenu (coupon) annuel
et i son rendement (taux d’intérêt), nous pouvons écrire :
• Pt = C /i ou i = C / Pt
• Exp: quand le taux d'intérêt est de 10%, il faut
investir 100 pour toucher 10 de rendement.
Supposons que le taux d'intérêt passe à 5%,
alors pour toucher 10, il faut investir 200, la
conséquence est qu'un titre rémunéré à 10%
vaut plus qu'un titre rémunéré à 5% parce que
100 placés à 10% vaut autant que 200 placés à
5%.
• Ainsi la demande de monnaie pour motif de
spéculation se présente comme une fonction
décroissante du taux d’intérêt nominal
• le motif de transaction : j’ai besoin d’argent pour
effectuer mes achats au moment voulu ;
• Le motif de précaution : je garde de l’argent « au
cas où… » ;
• Le motif de spéculation : si je trouve que les
titres (actions...) ont une valeur trop élevée et que
je m’attends à une baisse de leur cours, je préfère
« rester liquide » en attendant que la situation se
rétablisse.
Keynes nous a appris que la demande de
monnaie correspond en fait à 3 motifs :
La Courbe LM: la demande de monnaie L(y,i)
• Partant des trois motifs de détention de la monnaie,
keynes distingue deux types de demande de
monnaie: une liée aux deux motifs transaction et
précaution et l’autre au motif de spéculation.
- La première dépend du revenu : M1= L1(Y) :
- alors que la deuxième dépend du taux d’intérêt :
M2= L2(i)
La demande de monnaie globale est égale à la somme
de ces deux fonctions: M = M1 + M2 = L(y,i)
Demande L1(Y)
Tauxd’intérêti
La demande d’encaisses monétaires pour
motif de transaction ou de précaution est
indépendante du taux d’intérêt. Elle dépend
directement du niveau de revenu Y
La Courbe LM: la demande de monnaie L1
L1(Y)
La demande d’encaisses monétaires pour
motif de spéculation est une fonction inverse
du taux d’intérêt et évolue entre deux bornes.
Demande L2(i)
Trappe à liquidité
Qte de monnaie
i
La Courbe LM: la demande de monnaie L2
ie
i2
• La demande de monnaie pour le motif de
spéculation est une fonction décroissante du
taux d’intérêt :
- Quand le taux est élevé, on préfère avoir des actifs qui rapportent, on garde le
moins de liquide possible.
- Quand le taux est trop bas, on n’hésite pas à garder l’argent en attendant des
jours meilleurs…
• La courbe évolue entre deux bornes (i2 et ie):
• Au taux i2, la demande de monnaie pour motif de
spéculation ( L2) est nulle et L = L1 car le taux
d’intérêt est supposé ne pas pouvoir s’élever : les
cours des titres sont au plus bas.
• Au taux ie, la demande de monnaie pour le motif
de spéculation est infinie, c’est la situation dite de
trappe de liquidité
• Le concept de trappe à liquidité signifie qu’il existe
selon Keynes un taux d’intérêt minimum ie , en
dessous duquel le taux d’intérêt courant ne peut pas
descendre. En effet, si le taux d’intérêt est trop faible,
les cours des titres seront très élevés. Il est raisonnable
de penser qu’ils ne pourront que descendre. Les agents
craignent donc des pertes en capital, ce qui les incitent
à ne détenir que de la monnaie.
Motif de transaction
et de précaution
Motif de spéculation
Demande d’encaisses
monétaires pour tous
motifs
L1(Y) + L2(i) =L(Y,i)L2(i)L1(Y)
Tauxd’intérêti
Théorie de la préférence pour la liquidité:Demande de
monnaie pour tous motifs
Détermination du taux d’intérêt
• L’analyse de la préférence pour la liquidité aboutit
chez Keynes à une détermination du taux
d’intérêt par deux éléments de nature
strictement monétaire :
- La demande de monnaie pour motif de
spéculation
- L’offre de monnaie (La quantité de monnaie
circulant à un moment donné dans une
économie dépend des autorités monétaires (en
général la banque centrale), elle est donc
exogène).
Encaisses monétaires réelles: M/P
M
P
Demande L(Y,i)
Offre
Tauxd’intérêti
i*
Détermination du taux d’intérêt d’équilibre
• Que se passe-t-il quand il y a une variation de
l’offre de monnaie ?
• Une politique de restriction monétaire conduit
à une hausse du taux d’intérêt.
• Une politique d’expansion monétaire conduit
à une baisse du taux d’intérêt.
1. Une baisse de l’offre de
monnaie…
O2
2
M
P
Demande L(Y,i)
Encaisses monétaires réelles: M/P
1
M
P
i2
2. …accroît le
taux d’intérêt.
Tauxd’intérêti
i1
O1
Réduction de l’offre monétaire
Ex. : pour lutter contre l’inflation,
les autorités monétaires décident
de réduire la masse monétaire
• Lorsque les autorités monétaires baissent
l’offre de monnaie
le taux d’intérêt augmente
• Lorsque les autorités monétaires augmentent
l’offre de monnaie
le taux d’intérêt diminue
Les variations de demande de
monnaie
• Que se passe-t-il quand il y a une variation de la demande de
monnaie par suite de la modification de la politique
gouvernementale ou d’une modification du niveau de
production ?
• Si Y, L
• Si l’offre de monnaie ne varie pas, l’augmentation de la
demande de monnaie se traduira par une hausse du taux
d’intérêt qui passe de i1 à i2.
• Si l’augmentation du revenu est suivie d’une hausse de l’offre
de monnaie alors le taux d’intérêt ne varie pas.
1. Une hausse du
revenu accroît la
demande de
monnaie…
L(Y2,r)
i2
2. Ce qui fait
augmenter le taux
d’intérêt.
Revenu, Production YY2
Tauxd’intérêti
i2
i1
3. La courbe LM synthétise
ces changements
Y1
Encaisses monétaires
réelles L(Y,r)
M
P
Tauxd’intérêti
L(Y1,r)
O
i1
Construction de la courbe LM
La courbe LM traduit le taux d’intérêt qui
équilibre le marché monétaire pour tout
niveau de revenu donné.
Réduction de l’offre de monnaie
LM2
2. …et, pour une production donnée,
augmente les taux d’intérêt, et
déplace LM vers la gauche.
i2
1. Une réduction de l’offre d’encaisses monétaires
réelles déplace la courbe d’offre d’encaisse
monétaires réelles vers la gauche…
i2
O2
2
M
P
LM1
Encaisses monétaires
réelles L(Y,r)
Revenu, Production YY
i1
O1
Tauxd’intérêti
Tauxd’intérêti
i1
L(Y1,r)
• Lorsque la préférence du public pour la
liquidité s’accroît (la demande augmente)
le taux d’intérêt augmente
Ex. : le public s’attend à une baisse du taux d’intérêt dans
peu de temps (le cours des titres risque d’augmenter)
 il préfère placer maintenant et donc garder le moins de
liquide possible…
• Lorsque la préférence du public pour la
liquidité baisse ( la demande diminue)
 le taux d’intérêt diminue
Ex. : le public s’attend à une baisse du taux d’intérêt dans
peu de temps (le cours des titres va augmenter)
il préfère placer maintenant et donc garder le moins de
liquide possible…
• Il apparaît que la fonction keynésienne de la monnaie présente
plusieurs spécificités par rapport à l'approche classique :
- Keynes envisage, à l'inverse des classiques, la possibilité d'une
thésaurisation.
- pour Keynes, le taux d'intérêt, défini comme le prix de la
renonciation à la liquidité, détermine le partage de l'épargne
entre placements financiers et thésaurisation et non le partage
du revenu entre consommation et épargne tel que c'est le cas
chez les classiques.
- tandis que pour les classiques il n'existe pas d'arbitrage entre
monnaie et actifs financiers, Keynes introduit la théorie des choix
: pour tout taux d'intérêt, l'agent a le choix entre détenir de la
monnaie de spéculation ou effectuer des placements financiers.
L’analyse keynesienne a connu deux
extensions
- BAUMOL a montré que même en se limitant au
motif de transaction, il était possible de faire
apparaître une influence du taux de l’intérêt sur la
demande de monnaie, dès lors que l’on prenait en
compte les coûts de transaction.
- Et TOBIN va montrer que lorsque le rendement des
titres est incertain, l'agent peut détenir à la fois des
titres et des encaisses c'est-à-dire adopter un
comportement de diversification de portefeuille.
L’école monétariste
• Milton Friedman est le fondateur de l'école de
pensée appelée monétarisme, et remet en cause
la pensée économique keynésienne. Les
monétaristes retiennent l‘hypothèse de neutralité
de la monnaie en s'appuyant sur la théorie
quantitative de la monnaie.
• Selon cette école une modification de la masse
monétaire se traduit à long terme par une
modification dans le même sens et la même
proportion du niveau général des prix.
Friedman et la reformulation de la TQM
• Pour Friedman, la monnaie est un actif de
patrimoine comme les autres
• Le patrimoine est un stock de richesse provenant
d’un flux de revenu. Contrairement à l’analyse
classique, ces revenus ne sont pas des revenus
courants mesurés au cours d’une période arbitraire,
mais des revenus permanents
• Revenu permanent : ensemble de revenus
que l’individu pense recevoir dans l’avenir
compte tenu de ce que son expérience lui a
appris dans les périodes antérieures. C’est
l’ensemble des revenus perçus et attendus par
les agents. Ce revenu est prévisible compte
tenu de l’ensemble du patrimoine
Schématiquement, le patrimoine, ou la
richesse, d’un individu se compose de cinq
éléments : la monnaie, les actions et
obligations; le capital physique ( biens
meubles et immobiliers) et capital humain (les
potentialités de l’individu lui-même)
La fonction de demande de monnaie
• Selon Friedman, la forme de la fonction de demande
de monnaie dépend de trois variables :
• - la richesse totale détenue (W) sous toutes ces
formes que l’on approxime par le concept de revenu
permanent (Yp) : la demande de monnaie est une
fonction croissante du revenu permanent.
• - le rendement des actifs financiers, mesuré par les
taux d'intérêts : si le taux d'intérêt est élevé, les
agents préfèrent détenir des titres plutôt que de la
monnaie (spéculation)
• - le niveau général des prix : plus les prix augmentent
plus les agents ont tendance à se départir de leurs
encaisses monétaires pour acheter des biens et des
services.
Chp 3 - Intermédiation et
Désintermédiation financière
Introduction
• Depuis le début des années 1980, les systèmes financiers ont
connu de grands bouleversements dans le sens d’un grand
libéralisme économique communément appelé le phénomène
des 3D (décloisonnement , déreglementation,
désintermédiation)
• Ce mouvement est à l’origine du développement des marchés
financiers (désintermédiation) dont l’essor constitue une
concurrence directe pour les intermédiaires financiers en
l’occurrence les banques.
• Notre objet est de nous interroger sur les
fondements théoriques de l’intermédiation
financière et d’analyser l’évolution des relations
entre banques et marchés financiers ?
• Dans ce sens, nous allons dans un premier point,
présenter les fondements de l’intermédiation
financière, c-a-d la raison d’être des banques
• Ensuite, nous parlerons de la désintérmédiation,
ses causes et conséquences sur l’activité
bancaire
• Enfin, on traitera la réaction des banques à ces
mutations c’est à dire le nouveau rôle des
banques
I - Fondements théoriques de
l’intermédiation financière
• La mise en évidence théorique de l'intermédiation
financière s'est faite, à la fin des années cinquante à
partir des travaux de J.G.Gurley et E.S.Shaw en 1955
et 1956 sur l'intermédiation financière dans
l'économie américaine.
• Pourquoi les banques existent - elles?
Avant de parler des approches théoriques de
l'intermédiation financière, nous allons
commencer par la définition de l’IF et ses
formes
1- Définition de l’IF:
• L'intermédiation financière peut se définir comme
l'opération qui consiste a mettre en contact des agents
non financiers ayant une capacité de financement
appelés prêteurs avec d'autres agents non financiers
ayant un besoin de financement appelés emprunteurs.
Ceci par le biais d'un organisme appelé intermédiaire
financier qui a pour fonction de recueillir des fonds des
agents à excèdent de ressources et les mettre auprès
des agents à déficit de financement.
• On distingue deux formes d’intermédiation:
l'intermédiation de bilan et l'intermédiation de
marché
• L’intermédiation de bilan comporte une fonction de
transformation de titres, ce qui affecte nécessairement le
bilan de l'intermédiaire, d'où l'expression d'« intermédiation
de bilan » parce qu’elle implique les deux parties du bilan de
l’établissement de crédit (actif et passif)
• Dans le bilan des banques l’intermédiation se lit a priori en
repérant les dépôts des clients au passif et les crédits à la
clientèle à l’actif. C’est pour cette raison qu’on parle dans ce
cas d’intermédiation de bilan.
• Mais les banques pratiquent une autre forme
d’intermédiation : l’intermédiation de marché qui répond à
une logique de négociation en ce sens que le rôle de
l'intermédiaire financier se limite à aider les agents à besoin
de financement à trouver les agents à capacité de financement
pour écouler les titres que les premiers désirent offrir à long
ou court terme aux seconds, sans avoir à faire entrer le titre
dans son bilan pour le transformer (l’IF est un simple
courtier)
2-Les approches théoriques de l’intermédiation
financière
• Deux grandes approches permettent de
justifier l’émergence d’intermédiaires
financiers:
L’approche par les coûts de transaction
L’approche par les risques
• L’approche par les coûts de transaction : les intermédiaires
financiers permettent de faire des économies de coûts de
transaction.
• L’approche par les risques: L’intermédiation financière
résulte aussi du comportement des épargnants face aux
risques qu'ils ne veulent pas prendre, et que les
intermédiaires financiers sont mieux à même d'assumer.
Les analyses récentes ont mis l’accent sur l’avantage des
intermédiaires financiers quant à l’information sur la
qualité des emprunteurs, et sur leur rôle dans la gestion
du risque dans les marchés financiers.
a. L’approche par les coûts de transaction :
• Cette approche porte sur la théorie des coûts de transaction de R.
Coase (1937) sur la firme et son application à l’intermédiation
bancaire par Van Horne (1970): la firme (qu’elle soit bancaire ou
non bancaire) naît des imperfections des marchés dont elle
permet de réduire les coûts de transaction.
• Par coûts de transaction, on entend les coûts de fonctionnement
du système d’échange. Ces coûts de transaction comprennent
les coûts de recherche du co-contractant et du compromis, les
coûts de standardisation, de certification et de contrôle de la
bonne exécution des échanges.
• Ainsi, grâce aux intermédiaires financiers, un prêteur n’a plus
à rechercher un emprunteur aux préférences absolument
symétriques des siennes, ce qui serait en général une
opération coûteuse, voire impossible. Ces différences de
préférences peuvent notamment porter sur les montants ou
sur les durées.
• Exp: entre deux agents, l’un souhaitant prêter 100 dh, l’autre
désirant emprunter 1.000 dh, aucune transaction ne serait
possible ; l’intermédiaire surmonte cette incompatibilité en
captant de multiples dépôts de faible valeur unitaire et en
accordant des prêts de forte valeur unitaire. L’intermédiaire
peut aussi corriger l’incompatibilité apparaissant entre deux
agents dont l’un souhaiterait prêter à un an, alors que le
second désirerait emprunter à dix ans ; l’intermédiaire
surmonte cette seconde incompatibilité en acceptant des
ressources (souvent à court terme) pour financer des prêts à
long terme.
b- L’approche par les risques : la théorie de
l’asymétrie d’information (Akerlof, 1970)
• Cette approche porte sur l’analyse des défaillances de
marché causées par l’existence d’asymétries
d’information entre agents
• l’asymétrie d’information : signifie que sur un
marché, un des deux acteurs dispose d’une meilleure
information, il en sait plus que l’autre sur les
conditions de l’échange (qualité du produit, travail
fourni…). Cela contredit donc l’hypothèse de
transparence de l’information du modèle standard de
concurrence pure et parfaite. Des individus rationnels
qui maximisent leur utilité, sont donc prêts à avoir des
comportements opportunistes qui risquent de
compromettre le fonctionnement efficace du marché.
• On peut distinguer deux situations
d’information asymétrique : d’une part les
asymétries d’information ex ante (adverse
selection) et les asymétries d’information ex
post (aléa moral).
( ex ante) Séléction adverse
Asymétrie d’information
(ex post) Risque moral
• Dans une relation bilatérale entre prêteur et emprunteur,
c’est toujours l’ emprunteur qui a l’avantage d’information
sur la qualité de son projet que le prêteur. En plus,
l’emprunteur n’apas toujours l’intérêt à révéler toutes les
informations à ses situations. Alors il existe une asymétrie
d’information ex-ante entre ces deux agents.
• A cause de cette asymétrie, les prêteurs ont du mal à
distinguer entre les « bons » et les « mauvais » emprunteurs.
Pour se couvrir, les prêteurs fixent un taux d’intérêt reflétant
un risque moyen des emprunteurs.
• Donc sur le marché il ne reste que des « mauvais
emprunteurs » (les «bons» emprunteurs jugent que le risque
est surestimé et que le taux est trop élevé alors ils se
retirent) et aucun prêteur n’est prêt à supporter le risque.
Asymétrie d’information ex-ante (sélection adverse ):
• En ayant de bonnes informations, les banques jouent le
rôle de distributeur d’informations liées à la sélection
adverse et deviennent des intermédiaires financiers
entre les prêteurs et emprunteurs.
• C’est-à-dire qu’avec de bonnes informations, les
banques peuvent alors aider les prêteurs à choisir un
bon emprunteur à moindre coût et tirer le profit.
Aujourd’hui face au besoin des prêteurs, les banques
développent aussi une expertise, un savoir-faire
particulier, pour pouvoir gérer les problèmes
d’asymétrie d’information ex-ante.
Applications:
• Akerlof cherche à établir l’effet d’une asymétrie
d’information sur les marchés de voitures d’occasion:
• Hypothèses:
 Les voitures peuvent être soit de bonne qualité,
soit défectueuses.
 Le vendeur connaît la qualité de son véhicule
 L’acheteur ignore la qualité des véhicules vendus
• Comment ceci affecte-t-il l’équilibre de marché?
• L’acheteur ne peut pas observer la qualité d’une voiture
particulière. Il ne sera donc prêt à offrir que le prix
correspondant à la qualité moyenne sur le marché.
• Le vendeur d’une voiture défectueuse n’a pas intérêt à
révéler la qualité de son véhicule à un acheteur potentiel,
ainsi il recevra un prix plus élevé que ce que vaut son
véhicule.
• Le vendeur d’une voiture de bonne qualité n’a pas intérêt à
vendre, car le prix du marché est trop bas ⇒ il quitte le
marché. « Les mauvais produits chassent les bons »…
• Il ne reste donc que les véhicules de mauvaise qualité
sur le marché ⇒ la qualité moyenne sur le marché
baisse.
• Si les acheteurs potentiels s’en rendent compte, ils
réévaluent à la baisse le prix qu’ils sont prêts à payer ⇒
le marché finit par disparaître.
• Ainsi le laisser faire peut avoir des conséquences
désastreuses : élimination des bons produits, voire absence
d’échange.
solutions
• Dans ce cadre, une réglementation, assurant la
révélation de tout ou partie de l’information, ou
encore instituant des procédures de recours efficaces
contre les ventes de produits de mauvaise qualité
(garantie légale contre les vices cachés), permet
d’améliorer le fonctionnement des marchés:
Exp:
-Signaux distinctifs: La standardisation du produit
permet d’attribuer au produit un niveau donné de
qualité qui est signalé par la marque.
- Acquisition d’information: Tests de conduite , entrevues
de candidat, … etc
Asymétrie d’information ex post et aléa moral:
• Les informations jouent le rôle important non seulement au
niveau de sélection adverse mais aussi quand le contrat est
conclu. Ici les prêteurs subissent le problème d’aléa moral:
L’alea moral apparaît lorsque l’une des parties au contrat ne
peut pas observer parfaitement les actions de l’autre.
• Pour se couvrir du risque d’aléa moral, les prêteurs doivent
bien veiller sur le déroulement du financement, la capacité
de remboursement de l’emprunteur et de le contraindre à
respecter ses engagements au départ. Alors ils doivent subir
des coûts très élevés pour surveiller des emprunteurs. C’est
pourquoi les prêteurs préfèrent passer par l’intermédiaire
des banques
• Alors la banque existe comme un régulateur
pour réduire des imperfections du marché
(limitation des risques d’asymétrie
d’information, coordination des besoins)
La raison d’être des banques peut donc s’expliquer
par leurs rôles et fonctions d’intérmédiation
• La transformation des échéances: le durée du dépôt peut être
plus courte que la durée de la dette de l’entreprise. La banque
permet donc de concilier le désir de placements courts des
ménages et le désir d’emprunt long des entreprises
• La taille et le volume: les dépôts des ménages peuvent être de
dimension faible par rapport aux crédits des entreprises. Les
banques jouent ainsi le rôle de conciliation entre le faible
volume des emprunts et et le volume important des crédits
• La liquidité: la banque collecte des fonds différents pour un
crédit unique
• Le financement du risque: le risque attaché au crédit accordé
par l’entreprise est plus fort que le risque du dépôt du ménage.
La banque joue ainis le rôle de mutualisation des risques
• Mais en contrepartie, les intermédiaires
prennent à leur charge plusieurs risques
Les risques de l’activité bancaire
• De façon générale, les banques sont exposées
à des risques qu’on peut regrouper autour de
quatre grands types de risque : les risques de
crédit, les risque de liquidité, les risques de
taux d’intérêt et les risques de gestion
− le risque de crédit : lorsque plus de créanciers que
prévu ne peuvent honorer leur dette, et lorsque les
garanties éventuelles, contre lesquelles ces crédits
ont été octroyés, ont perdu de leur valeur à la suite
par exemple d’un effondrement de leur marché ;
• − le risque de liquidité : les épargnants qui ont
procédé à des placements à court terme
peuvent souhaiter récupérer leurs fonds alors
que ceux-ci, ayant permis de financer des crédits
à long terme, sont immobilisés pour une longue
période. Bien entendu, les IF développent leur
activité sur l’anticipation que tous les
épargnants ne souhaiteront pas récupérer leurs
fonds au même moment (Mais, en période de
crise, d’incertitude, c’est ce qui se passe, l’IF
devenant alors insolvable, en situation de
faillite) ;
• − Le risque de taux d’intérêt : c’est le risque
de voir les résultats affectés défavorablement
par les mouvements des taux d’intérêt. les
crédits sont le plus souvent octroyés à taux
fixe, alors que l’épargne collectée est
rémunérée à taux variable. Ainsi, une banque
qui prête à taux variable court le risque de
voir ses revenus diminuer si les taux baissent
• − le risque de gestion : le rendement des
investissements (des prêts) est aléatoire,
puisqu’il est fonction des résultats effectifs
des emprunteurs, tandis que la rémunération
de l’épargne est certaine, puisque fixée par
l’IF ;
• Pour se prémunir contre ces risques les banques
cherchent à les gérer au mieux ou à les vendre
(titrisation)
La gestion des risques
• La banque n'est pas un intermédiaire passif. Le crédit comporte
toujours un certain degré de risques. La banque ne peut éliminer
totalement les risques liés au crédit mais en les mesurant
correctement, elle doit pouvoir les gérer correctement sans mettre
en danger la sécurité des dépôts:
– En les évaluant correctement : bonne analyse du dossier,
connaissance de l'entreprise et du secteur, suivi régulier;
– En les mutualisant : diversification géographique et sectorielle;
– En incluant dans le taux d'intérêt une marge destinée à amortir
les pertes.
– En prévoyant des fonds propres adéquats ( les banques
constituent des provisions pour risques, à partir de leurs
bénéfices et consolident leurs fonds propres)
Titrisation: transfert du risque
• La titrisation consiste en la transformation des crédits,
généralement à moyen ou long terme, comportant un
risque en titres négociables et ensuite vendues à des
investisseurs.
• La titrisation a donc pour objet de transférer le risque du
détenteur des créances aux marchés financiers. Ainsi les
risques de crédit qui étaient réservés aux banques avant
la déréglementation peuvent être transférés à des
investisseurs qui choisissent d’être exposés à ce risque
II- Mutations financières et
désintermédiation
• Les foncions traditionnelles des banques sont
remises en causes par la grande ampleur de
l’expansion des marchés financiers, cette
situation a-t-elle entraîné un déclin de
l’activité bancaire et, plus largement, celui de
l’intermédiation financière ?
• Il convient d’abor d’expliquer clairement ce
phénomène de désintermédiation afin de
mieux comprendre comment il est intervenu
dans la transformation de l’activité bancaire,
et puis la réaction des banques à cette
désintermédiaton
- La désintermédiation : définition et
causes
• Vers le début des années 80 on observe un
déclin de l’activité traditionnelle des banques.
C’était le début de la désintermédiation.
• La désintermédiation signifie que l’activité
traditionnelle des banques (collecter les
dépôts, octroyer les crédits) diminue. (recul
du crédit bancaire dans le financement de
l’économie)
• Les banques subissent la concurrence des
marchés financiers :
• - du côté de leurs ressources, moins de dépôts
liquides
• - du côté de leurs emplois, perte d’agents à
grande capacité financière
• C’est à dire : une part croissante de l’épargne ne
fait plus l’objet de dépôts auprès des banques
mais est placée dans des titres que les
entreprises émettent directement sur les
marchés des capitaux, plutôt que d’emprunter
auprès de leur banquier.
• Dans ce cas, les agents en surplus achètent
directement des titres d’entreprises sur le
marché financier sans passer par un
intermédiaire financier.
2. Les causes de la désintermédiation :
• Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette
désintermédiation parmi lesquells on peut citer :
a- La globalisation financière: la globalisation s’est
principalement traduite par un grand mouvement de
libéralisation de la circulation des capitaux caractérisé
par les "3D" (déréglementation, décloisonnement,
désintermédiation)
- dérèglementation : moins de contrôles exercés sur les banques
qui doivent plus obéir à la régulation du marché qu'à la
réglementation étatique ce qui ne signifie pas que cette
dernière a totalement disparu ;
- décloisonnement : moins de limites entre les différents types
de marchés, monétaires et financiers notamment car les
agents économiques peuvent accéder au marché monétaire
autrefois réservé aux banques et parce que les nouveaux
titres émis (Titres monétaires, SICAV, FCP...) font la jonction
entre le court et le long terme.
- désintermédiation : on incite les entreprises, notamment par la
fiscalité, à se financer par le biais d’autres sources de
financement que les banques.
• Ces causes s’ajoutent à l’avantage évident d’un
financement sans intermédiaires : il coûte
moins cher parce qu’il n’y a pas
d’intermédiaire à rémunérer.
b- Comportement des agents économiques :
Avec l’augmentation de la valeur des titres, les
agents éco deviennent de plus en plus
exigeant à l’égard du système bancaire. La
hausse des taux d’intérêt a conduit les agents
à se détourner du financement bancaire vers
les marchés financiers dont l’espoir de réaliser
des opérations plus fructueuses, dans la
mesure où la rémunération de
l’intermédiation disparaît.
- Par la volonté des entreprises d’emprunter à
moindre coût soit en émettant des actions, soit
en émettant des obligations dont le taux d’intérêt
à long terme était inférieur au taux d’intérêt
bancaire.
- Par la volonté des épargnants de se protéger de
l’inflation en plaçant leur épargne à la Bourse
dont les rendements (dividendes et plus value
pour les actions, taux d’intérêt à long terme pour
les obligations) sont supérieurs au rendement des
placements bancaires.
c- Le développement technologique : L’essor des techniques
informatiques et de communication nuit à l’avantage que
possèdent les banques et ce à deux niveaux :
- Au niveau du paiement : les entreprises peuvent pratiquer
de plus en plus le « netting », à savoir les flux de paiements
bilatéraux bruts des entreprises font l’objet d’une
compensation, seuls les soldes nets transitent encore par le
circuit bancaire
- Au niveau de sa fonction transformation: la technologie
permet aujourd’hui aux entreprises extérieures au secteur
financier comme la grande distribution ou le secteur
automobile, de diversier leurs activités et de proposer du
crédit par exemple, avec un produit parfaitement adaptés
aux besoins de leurs clients
• Cependant, ce mouvement de désintérmédiation
n'implique pas un affaiblissement de l'intermédiation
financière. En effet, l'expansion des marches des
capitaux suscite une diversification de l'intermédiation
financière assurée par les établissements de crédit et
l'émergence de nouveaux intermédiaires
La réaction des banques au phénomène de
désintérmédiation: la réintermédiation
• La désintermédiation ne signifie pas un
démantèlement du secteur bancaire, la
banque n’est pas une institution figée, mais
au contraire évolutive. Elle est dotée d’une
importante capacité d’adaptation aux
changements de son environnement
• En effet, de nos jours, les commissions et
revenus divers générés par les activités de
marché permettent aux banques de pallier la
baisse des revenus d’intérêt tirés de
l’intermédiation traditionnelle de bilan. Ceci dit,
si le déclin de cette dernière fait suite aux
mutations financières, l’essor des nouvelles
activités bancaires est précisément tiré par ces
mêmes mutations. : « Le secteur bancaire peut
gagner en intermédiation de marché ce qu’il
perd en intermédiation de bilan »
Les nouvelles fonctions des banques:
a) Rôle de conseil et d’accompagnement : Avec des
informations assez complètes sur le marché, au lieu de
transformer les actifs de leur client, les banques
veilleront à accompagner leurs clients sur les marchés
financiers. Les banques jouent de plus en plus le rôle
de conseil. Par exemple dans le cas des agents non
financiers spécialement ceux de taille réduite (PME)
qui ont des difficultés à l’accès au financement de
marchés.
b) Diversification et expertise financière: Dans la mesure où les
banques accordent de moins en moins de crédits alors elles
n’ont d’autre choix que de s’adapter en se tournant vers des
produits à plus forte valeur ajoutée, auxquels la technologie ne
pourra pas venir se substituer, par exemple le forfait comprenant
différents moyens de paiement (cartes de crédit, chéquier, etc ),
les conditions privilégiées sur les découverts, les lettres
d’information, les assurances voyage ou assistance médicale, etc.
Dans cette optique, le concept de « bancassurance » est né. Les
banques ont développé des services autour de leurs produits de
base : elles associent des produits à faible rendement (crédit) à
des services complémentaires (assurances) fortement
rémunérateurs (l’assurance d’habitation, l’assurance des moyens
de paiement…).
En plus les banques jouent un rôle important dans la
commercialisation et la gestion des organismes de placement
collectif (OPCVM).
c) Le développement des NTIC : Avec le développement
des technologies, les banques peuvent exploiter des
services via Internet (commerce électronique :
consultation et gestion facilitées des comptes, gestion
des titres en temps réel, en plus, on a des possibilités
de payer directement en ligne. Le paiement par le
téléphone mobile, le porte-monnaie électronique sont
d’autres développements technologiques que font les
banques
• d) Développement des activités sur titre :
• La titrisation est le processus par lequel des crédits,
au départ non négociable deviennent négociables
sur un marché secondaire, et de ce fait, peuvent être
vendus ou achetés avant leur échéance. Elle induit
une plus grande flexibilité pour la banque car la
revente de crédits accordés lui permet d’obtenir des
liquidités en cas de besoin. Cette méthode permet
donc de gérer de façon fine la liquidité bancaire. Les
banques se financent de plus en plus par le marché
en achetant des titres émis par les sociétés non
financières.
Conclusion
• Il est aujourd’hui difficile de comparer la banque
telle que nous la connaissons actullement, avec
celle d’il y a 20 ans. En effet, les banques ont su
s’adapter aux changements imposés par leur
nouveau environnement avec de nouvelles
activités. On assiste plutôt à une transformation
de la fonction d’intermédiation bancaire et à un
nouveau partage des rôles entre les
intermédiares.On aura toujours besoin des
banques, car certaines de leurs fonctions sont
irremplaçables . Les ménages et les entreprises,
en particulier les PME ne peuvent se passer des
banques pour se financer car ils n'ont pas accès
aux émissions de titres
Chp 4- Marché des capitaux
• Il y a longtemps, pour toute opération de placement ou
d’emprunt, les agents économiques n’avaient d’autres
alternatives que de s’adresser aux intermédiaires
financiers (notamment les banques).
• Depuis la fin des années 1980 , les marchés des capitaux
sont devenus un lieu privilégié pour les agents
économiques en quête de conditions meilleures pour
leurs opérations financières. C’est ainsi que
progressivement sont apparus plusieurs types
d’instruments financiers (titres ) procurant à leurs
émetteurs des coûts moins onéreux et à leurs détenteurs
des rendements dépassant ceux des produits bancaires
classiques avec des possibilités de négociabilité assez
souples.
Qu’est ce qu’un marché des capitaux et
quelles sont ses fonctions?
Définition d’un marche des capitaux :
– Marché: Lieu de rencontre entre des offreurs et des
demandeurs
– Sur les marches de capitaux : offreurs = agents à
capacités de financement ; demandeurs = agents à
besoin de financement
– Objet recherché et échangé : des capitaux à court,
moyen et long terme, autrement dit, c’est de la
monnaie matérialisé par plusieurs produits : valeurs
mobilières (titres de propriété (actions), titres de
créances (obligations, bons de trésor, dettes); devises,
contrats à terme, etc.
• Donc on peut dire que le marché de capitaux
est un marché qui représente l’ensemble des
offres et demandes de capitaux à court,
moyen et long terme.
• Parler du marché des capitaux, c’est donc
parler de l’ensemble des marchés dédiés au
financement de l’économie
A travers cette liaison entre la demande et l’offre
des fonds nécessaires à la dynamique de
croissance de toute économie, le marché de
capitaux assure plusieurs fonctions parmi
lesquelles on peut citer:
• Participation au financement de l’économie
• Allocation efficace et optimale des capitaux:
• Production de l’information
• Gestion des risques
Principales fonctions du marché des capitaux :
• - Participation au financement de l’économie nationale :
La fonction principale d’un marché de capitaux est de
drainer l’épargne afin de la transformer en instruments
financiers susceptibles de servir au financement de
l’économie nationale. Par rapport au financement
bancaire classique le financement à travers le recours au
marché de capitaux présente des avantages , parmi
lesquels on peut citer :
a. Un coût avantageux : il est toujours vérifié que les taux
du marché de capitaux sont généralement plus attrayants
que ceux afférents au crédit bancaire classique.
b. Des procédures moins contraignantes : pour obtenir
un crédit bancaire l’entreprise est soumise à de multiples
procédures administratives engendrant souvent des
lenteurs au niveau du traitement du dossier de crédit.
• -Allocation efficace et optimale des capitaux:
Grâce à la multitude des produits, le marché
de capitaux permet une allocation optimale
de l’épargne. C’est ainsi que chaque épargnant
en fonction de son profil cherche le produit le
plus adapté à ses besoins (CT, MLT) . Le
marché des capitaux présente ainsi un
avantage de taille à savoir : l’adossement de
l’épargne au placement en fonction de la
durée, tout en assurant une fluidité des fonds
quasi-permanente
- Production de l’information : La régularité des
cotations affichées par le marché de capitaux
permet aux investisseurs d’apprécier de
manière permanente la valeur
des entreprises. L’information donnée étant
fiable, d’un accès facile et relayée par les
principaux médias financiers (presse
financière). C’est un baromètre de la
conjoncture économique
- Gestion des risques: Chacun des opérateurs du marché en fonction de
sa motivation trouve sa place au niveau du marché des capitaux .
C’est ainsi que le marché de capitaux offre la possibilité de :
• Couvrir les risques afin de se prémunir contre la volatilité des cours .
Les produits de changes à terme sont l’exemple le plus illustratif à cet
égard du moment qu’il permet l’achat ou la vente de devises avant
l’échéance.
• Spéculer : la recherche d’une rentabilité à travers l’anticipation d’une
évolution donnée des valeurs est également disponible au niveau du
marché . Les prises de position sont néanmoins périlleuses puisque
l’opérateur agissant pour son compte s’expose au risque de sa
globalité.
.
Typologie des Marches de capitaux
• Marché des capitaux a court/moyen terme ( moins
de 7ans) : marché monétaire
• Marché des capitaux a long terme (plus de 7ans):
marché financier (bourse)
• Marché de produits dérivés : marchés où se
négocient des produits dérivés permettant de se
couvrir contre les risques de marché (risque de taux
d’intérêt, de change en particulier). Ces marchés
dérivés sont des marchés organisés ou de gré à gré.
Marché monétaire et son
fonctionnement
C’est un marché des capitaux à court (moins de 2 an) et à moyen terme (2
à 7 ans). Il comprend deux marchés :
- marché interbancaire
- et marché des titres de créances négociables
• Présentation des deux composantes du
marché monétaire
Le marché interbancaire
- Le marché interbancaire : c’est un marché fermé
c-a-d exclusivement réservé aux banques
Son rôle:
• - Ajuster les besoins et les capacités de
financement des agents financiers à court terme
(redistribution des liquidités entre les banques
au jour le jour), c’est à dire Permettre les
ajustements de trésorerie entre les banques
• - Réguler la liquidité bancaire ( rôle de la BC)
- Ajuster les besoins et les capacités de
financement des banques à court terme : Les
banques se prêtent entre elles les liquidités
nécessaires pour faire face à leurs engagements
de très court terme ; notamment, les banques
doivent approvisionner leur compte à la banque
centrale, qui ne peut descendre en dessous d’un
seuil appelé réserves obligatoires. Les taux
d'intérêt de ces prêts interbancaires résultent de
l'offre et de la demande, mais aussi du niveau
des taux directeurs.
• Détermination du taux interbancaire:
• C'est le prix déterminé par la confrontation
entre l'offre et la demande de liquidités des
agents financiers et par les interventions de la
BC.
• C'est un taux d'intérêt de court terme (au jour
le jour) qui détermine ensuite les taux à 7
jours, 3 mois... 1 an.
• Il existe donc différents taux interbancaires.
• Réguler la liquidité bancaire: La Banque centrale
assure l’équilibre de ce marché : lorsque les banques
manquent de liquidité, la banque centrale leur prête
de la monnaie centrale moyennant des taux d’intérêt
fixés arbitrairement en fonction de sa politique
monétaire.
• C’est à dire que la banque centrale peut prêter ou
retirer des liquidités à l'ensemble des établissements
financiers, en fonction des décisions de politique
monétaire prises par son conseil. Les taux d'intérêt
des liquidités fournies sont fixés par la banque
centrale : ce sont les taux d'intérêt directeurs. Ils sont
directeurs car ils guident étroitement les taux
auxquels les établissements financiers se prêtent
entre eux.
De cette façon, la banque centrale peut :
• - Orienter l'évolution des taux d'intérêt à très court terme et le
taux des crédits aux entreprises et aux particuliers.
• - Réguler la liquidité des établissements financiers et,
indirectement, la quantité de monnaie et de crédit dans
l'économie.
Le marché des titres de créances
négociables
• Le marché des titres de créances négociables est ouvert :
Tous les agents peuvent y intervenir pour s’émettre et
s’échanger des titres de créances négociables
• Sa fonction : ajuster les capacités et besoins de
financement de certains agents non financiers
• Les titres portent un nom différent selon l’émetteur:
- les certificats de dépôts pour les Banques,
- les billets de trésorerie pour les entreprises
- et les bons du trésor négociables pour l'Etat.
• Les confrontations entre les offres et les
demandes de ces titres déterminent le taux
d'intérêt du marché monétaire.
• A la différence du marché interbancaire, les
entreprises et les particuliers y ont accès, mais le
marché reste tout de même difficilement
accessible en direct par les particuliers, car le
montant minimum des titres est encore élevé.
Marché financier
• Le marché financier est un marché de
capitaux à long terme (plus de 7ans) sur
lequel s’émettent et s’échangent des valeurs
mobilières (actions et obligations).
• Il comprend deux compartiments : le marché
des actions et le marché des obligations.
Les actions
• Ce sont des titres qui rendent leur détenteurs
associés ou propriétaire, d’une partie du capital
de l’entreprise émettrice. L’actionnaire dispose de
certains droits tels que :
• La participation aux assemblés générales des
actionnaires et droit de vote ;
• La participation aux bénéfices (dividendes) ;
• La participation à l’augmentation du capital ;
• Le droit de céder ses titres ;
Cependant, il est exposé à des risques de perte
ou de faillite :
L'action est un titre risqué car les bénéfices
sont variables, son prix de revente peut
fluctuer fortement et elle peut être perdue en
cas de faillite de la société.
Les obligations
• Il s’agit d’une part de dette dont le prix varie
en fonction de l’offre et de la demande
• Quels que soit les résultats de l’entreprise
émettrice, les souscripteurs d’obligations sont
assurés de percevoir leur rémunération
• La nature des émetteurs : presque tous les
acteurs, entreprises, Etats, banques, etc.
peuvent émettre des obligations
• L’obligataire est un simple créancier qui reçoit
des intérêts fixés lors de l’émission, il ne prend
pas de risques, il doit être remboursé à
l’échéance.
• L’obligataire dispose donc lui aussi de certains
droits :
• Droit à l’intérêt et au remboursement ;
• Droit de céder ses titres en bourse ;
• La rémunération (coupon) d’une obligation
dépend de :
– Son échéance
– Son émetteur (entreprise, Etat, … ) dont le risque
de défaut est évalué par les agences de notation
– Le niveau des taux d’intérêt
• Le prix de revente d’une obligation sur le marche
secondaire varie en sens inverse du taux d’intérêt
(≪ effet balançoire ≫)
• Les titres échangés sur les marches financiers
sont des contrats financiers. Un instrument
financier est, pour son détenteur à l'instant t,
la promesse et non l'assurance, qu'en un
instant t+t il pourra percevoir des liquidités en
le vendant
Les composantes du marché financier
• A l’intérieur du marché financier, que ce soit
sur le marché des actions ou sur le marché des
obligations, on peut distinguer un marché
primaire et un marché secondaire.
Marché primaire
- Le marché primaire correspond à l'émission de
titres nouveaux, à long terme, ( marché du neuf). Il
joue donc le rôle financement de l’économie
- Les entreprises émettent les actions et les
obligations ; l'Etat émet uniquement des
obligations
- Les banques et les sociétés de bourse y jouent un
rôle de courtage entre emprunteur et prêteur
- L'émission d'actions nouvelles qui permet aux entreprises d'augmenter
leurs fonds propres (augmentation de capital). Ces nouveaux capitaux sont quasi-
gratuits pour l'entreprise (elle ne s'endette pas) mais ils remettent en cause la
structure de la propriété du capital. En effet, l'action est un titre de propriété qui
donne droit à une participation indirecte à la gestion de la société (droit de vote)
et à une partie du bénéfice distribué (le dividende) et à une éventuelle plus-value
si elle est revendue plus chère qu'elle n'a été achetée.
- L'émission d'obligations nouvelles par les entreprises ou par l'Etat
correspond à un endettement à long terme. L'obligation est un titre de créance
(reconnaissance de dette), qui donne droit à remboursement de la valeur
nominale à échéance et à un taux d'intérêt fixe ou variable. C'est sur ce marché
obligataire qu'est déterminé le taux d'intérêt à long terme.
- L'émission de produits collectifs par les O.P.C.V.M (SICAV, FCP) qui
recueillent des fonds pour gérer un portefeuille de titres financiers à la place de
l'épargnant. Les épargnants, au lieu d’acheter directement les titres en bourse
achètent des titres (indirects) actions d’organisme de placements, dont la finalité
unique est la gestion de portefeuille des valeurs mobilières
Marché secondaire ou « Bourse des
valeurs »
- Sur le marché secondaire, les agents vendent et achètent des
titres anciens (marché de l'occasion). C’est donc sur ce marché
secondaire que varient les prix des valeurs mobilières, appelés
cours. Ces cours peuvent alors s’écarter considérablement du
cours d’émission fixé par l’émetteur de valeur mobilières
(marché primaire).
- Sur le marché secondaire, l’émetteur n’intervient plus (sauf s’il
souhaite racheter ses propres actions) puisque seules les offres
et les demandes de titres déterminent les cours. Le cours des
actions et des obligations varient tous les jours en fonction de
l'offre et de la demande en fonction d'un certain nombre de
variables (prévision de profits, annonce des résultats...).
Rôle de la bourse
• La Bourse joue le double rôle d'être à la fois un lieu de
financement pour les entreprises (émission d'actions ou
d'obligations) mais également un lieu de placement
(investisseurs). Ainsi, le marché boursier :
- Permet aux entreprises, à l'état ou à des organismes privés
ou publics de trouver des capitaux pour financer leurs
projets. Ainsi, ces institutions ont la possibilité de proposer
une fraction de leur capital sous forme d'actions ou de
s'endetter en émettant des obligations.
- Permet aux particuliers de faire fructifier leur épargne en la
plaçant dans les valeurs mobilières.
. C'est pour cette raison que le marché boursier est scindé en
deux sous marchés qui sont respectivement le marché
primaire et le marché secondaire.
- Le marché primaire et le financement des investissements :
Le marché primaire permet d’échanger des titres nouvellement crées, c’est
pourquoi on l’appelle aussi « marché du neuf ». Les nouvelles émissions
apportent de l’argent frais à l’appareil productif et permettent de financer
les déficits éventuels du budget de l’état
– Le marché secondaire ou « marché de l’occasion » permet d’échanger des
titres qui existent déjà et qui sont détenus par les épargnants
Remarques
Le marché de l’occasion (secondaire) ne draine pas d’épargne nouvelle ;
Il permet de valoriser des titres déjà existants ;
Il renforce le marché primaire. Quand les actions d’une entreprise sont
très demandées ou très liquides, elles se valorisent, ce qui permet à
l’entreprise émettrice d’émettre de nouveaux titres sur le marché
primaire pour obtenir de l’argent frais afin de développer son
activité.
D’une manière précise, les principales fonctions du marché
boursier sont :
- Financement de l’économie nationale; En tant que marché
primaire , la bourse permet de transformer l'épargne des
ménages en ressources longues pour le compte des
collectivités publiques et privés . Cette fonction de
financement peut être appréciée au travers de l'évolution des
émissions de valeurs mobilières et de la part qu'elle occupent
dans le volume des investissements .
- Liquidité et mobilité des capitaux ; En tant que marché
secondaire , le marché financier assure la liquidité et la
mobilité de l'épargne (marché primaire et marché secondaire
sont liés)
- Valorisation des actifs des entreprises ; Le marché
financier permet la valorisation des actifs financier qui
y sont cotées , chaque actif financier a un prix qui
dépend des anticipations des investissements sur les
revenus futurs qu'il peut rapporter
- Mutation des structures financières des entreprises ;
Le marché financier concourt a la mutation des
structure de production des entreprises En effet , celle-
ci se modifient entre autre par l'acquisition d'actif ou
par la prise de contrôle d'autre société .
Les risques du développement des marchés financiers
• Si les marchés financiers constituent un instrument efficace de
placement et de financement, ils restent aussi un lieu de
spéculation qui aboutit à des effets pervers: Ainsi lorsque la
rentabilité des placements financiers devient supérieure à celle
des investissements, une bulle financière apparaît se terminant
par un krach boursier, tels ceux de 1987,1997 ou 2002, 2008. De
plus, la spéculation sur des marchés devenus internationaux
provoque l’instabilité des taux de change et ne permet plus à
chaque État d’agir de façon autonome sur le niveau des taux
d’intérêt. Elle favorise aussi des opérations à rentabilité
immédiate, parfois douteuses (blanchiment d’argent), parfois
sans logique industrielle, aboutissant à des restructurations
destructrices d’emplois pour peu qu’elles satisfassent les
actionnaires.
Indices Boursiers
• Un indice boursier est une valeur calculée par
le regroupement des valeurs des titres de
plusieurs sociétés.
• C'est un outil statistique qui sert à mesurer la
performance d'une bourse ou d'un marché ou
secteur ou segment. Pour ce faire, l'indice se
doit d'être représentatif, fiable et précis.
économie monétaire et financière 2 s4 Cours de assi driss
économie monétaire et financière 2 s4 Cours de assi driss
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  • 1. Cours d’économie monétaire et financière 2 Prof: Driss ASSI
  • 2. introduction • Le fonctionnement de toute économie moderne nécessite des capitaux importants, car les différents agents économiques ont besoin de moyens (capitaux) pour financer leurs activités économiques. • Cependant, tous les agents n'ont pas des besoins de capitaux. En réalité, on a d’un côté, des agents qui dégagent des excédents et souhaitent placer ces excédents pour en tirer une rémunération; et de l’autre des agents, qui ont un manque de ressources, pour financer leurs activités. Tous les deux s’adressent au système financier (institutions et mécanismes permettant à certains agents économiques, de combler leurs déficits et à d’autres de trouver un emploi à leurs excédents ) • Le problème de financement est donc de mettre en relation les agents à excédent et les agents à déficit . Ainsi, Le rôle du système financier est d’ assurer la rencontre entre les agents à besoin de financement et les agents à capacité de financement
  • 3. Objectif principal du cours • Comprendre comment le système financier repose à la fois sur des intérmédiaires financiers (notamment les banques) et des marchés financiers (monétaire, boursier et des produits dérivés)
  • 4. Plan du cours Introduction générale Ch introductif – Le problème de financement de l’économie et ses différentes solutions Ch 1- La monnaie dans la théorie économique Ch 2- L’intermédiation et la désintermédiation financière Ch 3- Le marché des capitaux
  • 5. Ch introd – Le problème de financement de l’économie et ses différentes solutions • Le problème de financement nous renvoie à l’étude du système de financement de l’économie, c’est à dire se demander comment les différents agents économiques se procurent l’argent dont ils ont besoin pour financer leurs activités économiques • Répondre aux questions suivantes : • Comment se fait le financement de l’économie? Quels problèmes pose-t-il ? Quelles sont les solutions possibles ?
  • 6. • Pour tenter de répondre à ces questions, nous allons analyser les différents circuits de financement d’une économie (I). En fonction de la modalité de financement dominante dans une économie, nous allons distinguer deux types d’économies en matière de financement, économie d’endettement et économie de marchés financiers (II), et enfin anlyser les nouvelles tendances du système de financement (III)
  • 7. I - Les circuits de financement • Le système financier vise à mettre en relation les capacités et les besoins de financement des agents économiques, il est composé des banques , des institutions de crédit et des marchés de capitaux. • Le circuit de financement désigne la manière dont les capacités de financement de certains agents sont drainées vers les agents ayant des besoins de financement. C’est-à-dire, mettre en relation l'épargne et l'investissement (L’épargne est un préalable et un obstacle à l'investissement)
  • 8. • L'épargne correspond à la partie du revenu qui n'est pas consommée. Elle dépend : • Du niveau du taux d'intérêt : pour les néo-classiques, l'épargne est une fonction croissante du taux d'intérêt qui est le prix du renoncement à la consommation. Plus le taux d'intérêt réel est élevé, plus les agents économiques sont incités à épargner afin d'augmenter leurs revenus. • Du niveau du revenu : pour Keynes, l'épargne est une fonction croissante du revenu. En effet, en s'enrichissant, les ménages augmentent leur consommation moins rapidement que leur revenu. La propension marginale à épargner augmente. Le taux d'intérêt ne joue que sur le choix entre la monnaie et les titres financiers. Les ménages ont une « préférence pour la liquidité » pour des motifs de « transaction », de « précaution » et de « spéculation ». Le taux d'intérêt doit être très élevé pour qu'ils préfèrent les placements. • Du niveau des prix : pour Pigou lorsque les prix augmentent, le pouvoir d'achat des encaisses monétaire diminue. Les agents économiques vont devoir épargner pour maintenir le pouvoir d’achat de leurs encaisses. Mais, si l'inflation devient trop forte, les agents vont accélérer leur consommation et fuir devant la monnaie
  • 9. • L’épargne brute sert avant tout à financer l’investissement. Cependant, si l’investissement n’épuise pas la totalité de l’épargne, les agents disposent d’une capacité de financement qu’ils vont pouvoir placer ou thésauriser: - Le placement : achat de titres financiers (actions, obligations,…) et placement dans des comptes rémunérés (plan d’épargne logement, compte à terme…). Il s’agit de l’épargne financière. - La thésaurisation : avoirs en monnaie liquide (pièces, billets, compte courant dans une banque). Il s’agit de l’épargne monétaire.
  • 10. • Pour mettre en contact les agents qui ont une capacité de financement et ceux qui ont un besoin de financement, un circuit de financement va se mettre en place • Les agents à excédent et les agents à déficit peuvent se rencontrer à travers deux types de circuits de financement (direct et indirect). • Ces circuits de finacement resposent principalement sur les intermédiaires financiers et les marchés financiers
  • 11. 2 chemins relient les ABF et ACF : un chemin indirect : financement intermédié (crédit bancaire) un chemin direct : financement direct (finance de marché) sur le Marché des Capitaux (MC) Les deux circuits de financement
  • 12. • Cette opposition traditionnelle entre deux circuits de financement doit laisser place à une vision plus nuancée, plus complexe, de la banque, d’autant que, depuis le début des années 80, le processus de désintermédiation - le recul de l’activité traditionnelle des banques- s’est accompagné d’un essor de l’activité bancaire sur les marchés de titres • Le financement par le marché et le financement par les intermédiaires financiers ont souvent été présentés comme alternatifs. Mais, la réalité contemporaine est différente: Les intermédiaires financiers, bancaires et non bancaires sont devenus les acteurs principaux des marchés de capitaux.
  • 13. • Quels agents économiques ont des besoins ou des capacités de financement ?
  • 14. Les agents à besoin de financement • Les agents économiques qui ont une épargne inférieure à leur investissement sont en situation de besoin de financement. • En théorie, tous les agents peuvent être alternativement en situation de besoin de financement ou de capacité de financement ; • Dans les faits, les agents économiques ont des comportements spécifiques qui les figent dans des situations durables de besoin ou de capacité de financement : Les entreprises et les administrations publiques sont traditionnellement des agents économiques à besoin de financement . En effet ces agents doivent financer des investissements et des services collectifs importants. En conséquence, ils doivent trouver des ressources financières auprès des agents qui disposent d’une capacité de financement. • Pour les entreprises cela se manifeste par un taux d'autofinancement inférieur à 100%. Pour les administrations publiques cela se traduit par un déficit public
  • 15. Les agents à capacité de financement Les ménages (malgré l’endettement de certains) et les institutions financières (Banques, compagnies d’assurance, fonds de pension et des organismes de placement collectifs en valeurs mobilières (OPCVM - dont nous parlerons plus loin - qui sont des investisseurs institutionnels) disposent d’une épargne supérieure à leurs investissements. Ils ont une capacité de financement. Ils vont pouvoir prêter les liquidités dont ils disposent en excédent : les fonds prêtables.
  • 16. • Si les besoins de financement des résidents sont supérieurs aux capacités de financement des résidents, le pays vit au dessus de ses moyens. La Nation a un besoin de financement qui correspond à une balance des paiements courants déficitaire. Elle doit emprunter des capitaux au reste du monde.
  • 17. - Les différents modes de financement de l’économie On distingue : - Le financement interne: autofinancement - Le financement externe ( direct et indirect)
  • 18. A – Le financement interne • On parle de financement interne lorsque l’on a soi- même épargné le montant désiré : c’est l’autofinancement (bénéfice non-distribué + amortissement, augmentation du capital) • Taux d’autofinancement = Epargne brute/FBCF x 100 • Des taux d'autofinancement élevés maintenus sur une longue période impliquent que le profit non distribué des entreprises leur permet de financer l'investissement courant sur leur épargne préalable
  • 19. B – Le financement externe indirect ou intermmédié 1- Notion de financement indirect • On désigne par financement indirect le mécanisme par lequel un agent économique obtient de la monnaie en s’adressant aux institutions financières.Le système bancaire joue alors un rôle d’intermédiaire : on parle d’intermédiation bancaire, c-à-d un intermédiaire, une banque en général, s'interpose entre le créancier et le débiteur.
  • 20. 2. Mécanismes du financement indirect • Deux mécanismes: collecte des dépôts et création monétaire -Financement non monétaire: les établissements financiers collectent, d’un côté, les dépôts et les épargnes des agents à capacité de financement (principalement les ménages) et prêtent, de l’autre, aux agents à besoin de financement ( les entreprises et administrations). - Financement monétaire: lorsque l'épargne disponible est insuffisante pour combler tous les besoins de financement de l'économie, les banques commerciales utilisent leur pouvoir de création monétaire pour répondre à ce déficit.
  • 21. • Deux modalités de la finance indirecte peuvent donc être envisagées: - celle qui n’aboutit pas à une émission monétaire (cad basée sur l’épargne) et qui est animée par les intermédiaires financiers non monétaires (sociétés de finanncement) - et celle qui est fondée sur une création monétaire et qui est animée par les intermédiaires financiers monétaires (Banques)
  • 22. • Trois opérations financières peuvent être envisagées:
  • 23. 1- L’intermédiation de représentation: titres émis/titres acquis : • Une institution financière (IF) émet des titres, par exemple des obligations pour une valeur de 100 dh, auprès des agents financiers ou non financiers. Elle capte ainsi des ressources (de la monnaie) qu’elle peut ensuite employer à l’octroi de crédits ; elle acquiert alors un titre de créance sur l’agent bénéficiant de ces crédits. • Cette opération peut être schématisée de la façon suivante:
  • 24. Bilan de l’IF Agents à capacité de financement Agents à besoin de fincancement Titres acqus Titres par l’IF émis par l’IF Titre Titre Monnaie Monnaie A P Tous les IF peuvent effectuer cette opération, mais c’est surtout le rôle des IFNM qui généralement, empruntent les fonds qu’ils reprêtent. La rémunération est la marge entre les intérêts reçus sur les titres acquis et les intérêts sur les titres émis. Dans ce cas, la causalité va des ressources (sommes versées par les agents à capacité de financement en paiement des titres émis par l’IF) vers les emplois (sommes versées par l’IF en contrepartie des titres émis par les agents à besoin de financement).
  • 25. • L’existence de ces IFNM est justifiée par le fait que la nature du titre qu’ils vendent aux prêteurs est différente de celle qu’ils achètent à l’emprunteur. • L’explication à cela est que les agents à capacité de financement ne veulent pas détenir des valeurs mobilières que peuvent leur vendre les agents à besoin de financement, mais ils sont prêts à accepter d’autres formes de titres.
  • 26. 2- L’intermédiation de transformation : dépôts/crédits • Dans ce cas, l’IF (principalement la banque) capte des fonds (en accordant des intérêts sur les sommes collectées) représentant les dépôts de la clientèle. Ces derniers permettent l’octroi de crédits (les dépôts font les crédits) • Cette opération peut être schématisée de la façon suivante :
  • 27. Bilan de l’IF Agents à besoin de fincancement Agents à capacité de financement Crédits Dépôts A P On parle alors d’une intermédiation de transformation; » : activité qui consiste pour une banque a collecter des capitaux a court terme pour les prêter a long terme, tout en garantissant la liquidité. La « causalité » va de la collecte de ressources au crédit, et la rémunération est égale à la marge entre les intérêts perçus sur les crédits accordés et les intérêts versés sur les dépôts.
  • 28. 3- La création monétaire : crédits/dépôts • Le trait essentiel de cette finance est qu’il n y a pas d’intervention des agents épargnants. Les fonds qui sont prêtés aux agents à besoin de financement ne sont pas collectées auprès des agents à capacité de financement. Ils sont crées par la banque qui monétise le titre que lui cède son emprunteur. Dans ce cas ce sont les crédits qui font les dépôts. Les banques créent de la monnaie parce qu’elles peuvent se refinancer auprès de la banque centrale
  • 29. • Exemple: • Un agent non financier (A) demande un crédit à son IF pour un montant de 100 dh. En ignorant l’intérêt que devra payer l’agent A, cette opération se traduit par une double écriture comptable :
  • 30. • Bilan de A Bilan de l’IF Dépôt auprès de Dette envers Créance sur A Dépôt de A l’IF = 100 dh l’IF = 100 dh = 100 dh = 100 dh Cette fois la causalité est inverse : c’est en développant son actif que l’intermédiaire financier développe son passif. Ainsi, lorsque l’IF accorde un crédit de 100 dh à l’agent A, ce dernier peut effectivement dépenser ces 100 dh comme s’il les avait réellement déposés au préalable. Il y a eu création de monnaie. A P A P
  • 31. • On dit qu’il y a intérmédiation dans la mesure où la créance détenue par les agents à excédents ( dépôt des comptes bancaires, de livrets) est différente de la dette des agents à déficit (Emprunt bancaire) • Se pose alors la question suivante : en quoi la créance finale diffère-t-elle de la dette finale ?. Quatre différences sont à envisager : de taille, de durée, de risque et d’e prix.
  • 32. Taille. Tout d’abord la créance finale - ici le dépôt du ménage- , peut être de dimension plus faible que la dette de l’entreprise - ici le crédit -. La banque joue un rôle de collecte de fonds (« les petits ruisseaux font les grandes rivières »), Durée. La créance finale, le dépôt, peut être de durée plus courte que la dette de l’entreprise. La banque permet alors de concilier le désir de placements courts des ménages et le désir d’emprunt long des entreprises. C’est la « transformation ». Risque. Le risque attaché au crédit accordé par la banque à l’entreprise est beaucoup plus fort que le risque attaché au dépôt du ménage. En d’autres termes, le ménage court beaucoup moins de risques à placer son argent dans une banque qu’à prêter à une entreprise. La banque joue ainsi un rôle de mutualisation des risques. Taux. Il existe une différence entre la rémunération (intérêt versé ou service rendu) que les banques accordent au créancier, ici les ménages, et l’intérêt que la banque fait payer au débiteur, ici l’entreprise. Cette différence constitue la rémunération de la banque pour cette activité.
  • 33. • Dans un financement indirect, les banques font payer leur service d’intermédiation financière aux emprunteurs (taux d’intérêts, frais de dossier, etc); cela rend plus onéreux l’obtention de ressources de la part des agents ayant des besoins de financement • Les taux d’intérêts Le taux d’intérêt est un coût pour les agents à besoin de financement et un revenu pour les agents à capacité de financement A – Pour les entreprises: Le taux d’intérêt est un coût de production, les entreprises devront rembourser le capital et les intérêts. C’est une charge pour l’entreprise. Si le taux d’intérêt est élevé, le coût du crédit sera élevé, il y aura une baisse de la demande de capitaux et l’investissement baissera. B – Pour les ménages: Le taux d’intérêt est un revenu : c’est le prix de l’épargne. Si le taux d’intérêt est élevé, l’épargne augmente, la consommation chute, la production baisse et le chômage augmente.
  • 34. • Pour diminuer le coût de l’emprunt, les agents à besoin de financement peuvent faire appel à un autre circuit de financement que celui des intermédiaires financiers. C’est la finance directe
  • 35. – Le financement direct ou désintermédié • Le financement direct : Dans le financement direct, les agents à besoin de financement se rencontrent directement avec les agents à capacité de financement sur le marché financier sans passer par l’intermédiaire des banques: les agents à besoin de financement ( Entreprises et Etat) émettent des valeurs mobilières (actions ou des obligations) sur le marché financier, ces dernieres sont acquises par les ménages qui souhaitent placer leur épargne disponible. On parle alors de désintermédiation financière
  • 36. Emprunteur (Ese) Prêteur (Ménage) Titres Titres
  • 37. • Il s’agit d’un financement direct dans la mesure où la créance détenue par le prêteur final est identique à la dette de l’emprunteur final. Il n’y a pas d’intermédiaire financier.
  • 38. Si le prêteur recourt à une institution financière pour réaliser l’acquisition du titre, dans ce cas on parle d’une « intermédiation de marché » : ou intermédiation passive, en ce sens que le rôle de l'intermédiaire financier se limite à aider les agents à besoin de financement à trouver les agents à capacité de financement pour écouler les titres que les premiers désirent offrir à long ou court terme aux seconds. Le rôle des banques se limite à une mission de courtier
  • 40. Pour le financement externe les solutions sont nombreuses : 1) Financement externe direct = marchés financiers = émissions de titres financiers négociables (ceux qui les achètent peuvent les vendre à tout moment et leur prix est fixé sur les marchés financiers en fonction de l’offre et de la demande de ces titres) a) émissions d’actions (augmentation du capital de l’entreprise) b) émissions d’obligations (emprunt à moyen et long terme) c) émissions de titres à court terme : billets de trésorerie 2) Financement externe indirect = intermédiation = des institutions financières accordent des crédits a) Financement indirect monétaire : les banques en créant de la monnaie accordent des crédits aux emprunteurs b) Financement indirect non monétaire : des institutions monétaires (dont les banques) accordent des crédits à partir des dépôts qu’elles ont préalablement recueillis.
  • 41. Choix du mode de financement • Bien entendu chaque type de financement présente des avantages et aucun ne peut correspondre à tous les besoins. • L’autofinancement semble être le moins coûteux des financements, cependant il fait courir le risque d’un "manque à gagner" que les économistes appellent le coût d’opportunité: En achetant un équipement à partir de son épargne, un agent renonce à une autre utilisation possible de cette épargne, par exemple un placement financier : si les placements financiers rapportent davantage que l’investissement prévu, il y a un manque à gagner entraîné par la dépense d’équipement (différence entre les deux taux de rendement). • Le financement par émission d’actions a un coût réduit mais il fait courir le risque d’une perte de contrôle de l’entreprise pour les actionnaires majoritaires. Les nouveaux actionnaires peuvent prendre le pouvoir ou du moins affaiblir celui de l’ancienne direction. • Le financement par émission d’obligations ou par endettement bancaire implique des charges financières : il faudra payer des intérêts et rembourser le capital prêté à l’échéance.
  • 42. • Cette distinction entre finance directe et finance indirecte (intermédiation) sert de fondement à l’analyse de l’économie d’endettement et l’économie de marchés financiers
  • 43. II- Economie d’endettement et économie de marchés financiers ou de capitaux • Traditionnellement, le système financier est qualifié en fonction de la modalité de financement dominante dans une économie. On peut donc distinguer deux types de systèmes financiers: - Un système de type « anglo-saxon ». basé sur la banque ( économie d’endettement ) - Un autre système, essentiellement développé en Europe (notamment en Allemagne) et au Japon, basé sur le marché financier (économie de marchés financiers).
  • 44. Critères de distinction • La référence à deux types d’économie en matière de financement remontre à une distinction établie en 1974 par l’économiste anglais John Richard Hicks. • Trois critères principaux sont pris en compte pour distinguer l’économie d’endettement de l’économie de marchés financiers : le mode de financement de l’économie prédominant, les modalités de fixation des taux d’intérêt et le rôle de la banque centrale.
  • 45. L'économie d'endettement • Le mode de financement: l'économie d'endettement est un système financier où prédomine la finance indirecte, sous la forme d'un financement par le crédit. cad, L’endettement auprès des banques commerciales est la principale source de financement de l’activité économique. Même lorsque les entreprises ont par leur dimension un accès au marché financier, la faiblesse du taux d'autofinancement implique le recours complémentaire au crédit.
  • 46. • les modalités de fixation des taux d’intérêt : une des caractéristiques principales du marché du crédit dans les économies d’endettement est la rigidité des taux d’intérêt. Dans ce type d’économie les banques se refinancent essentiellement auprès de la banque centrale, le taux de refinancement (le taux de réescompte) est fixé administrativement par la banque centrale. En fixant ce taux, la banque centrale s’engage par le fait même, à satisfaire la demande qui s’exprime à ce taux.
  • 47. • le rôle de la banque centrale : dans une économie d’endettement, Les banques sont structurellement endettées auprès de la banque centrale . La banque centrale est un prêteur de dernier ressort contraint. Comme on l’a précisé dans le point précédent, en fixant le taux de refinancement, la banque centrale s’engage par le fait même, à satisfaire la demande des banques en monnaie centrale. Dans un tel cas, la banque centrale ne peut contrôler la liquidité des banque qu’a posteriori. • Dans ce type d’économie, les banques n’ont pas besoin de détenir des réserves excédentaires pour accorder des crédits. Elles accordent des crédits puisqu’elles savent d’avance qu’elles peuvent se refinancer auprès de la banque centrale. Donc, le sens de causalité va de la masse monétaire à la base monétaire, l’offre de monnaie est endogène.
  • 48. Dans une économie d’endettement: l’insuffisance de l’épargne par rapport à l’investissement désiré ) implique l’endettement à 2 niveaux : - les entreprises s’endettent auprès des banques commerciales - les banques commerciales endettées auprès de la BC (la BC joue le rôle de prêteur en dernier ressort)
  • 49. L'économie d'endettement ne doit pas être confondue avec l'économie endettée. Il n'est pas incompatible qu'une économie de marchés financiers réalise son équilibre par l'endettement extérieur.
  • 50. L'économie de marchés financiers • Le mode de financement: Dans ce type d’économie, les agents économiques se procurent leurs ressources de financement en émettant des titres sur des marchés. La place de l’autofinancement et des ressources propres est importante. Ce système privilégie donc la finance directe. Le crédit bancaire n’est supposé jouer qu’un rôle secondaire dans le financement de l’activité des entreprises • L'activité des marchés permet à l'offre et à la demande de capitaux de se rencontrer directement sans passer par un intermédiaire financier.
  • 51. le rôle de la banque centrale : les banques se refinancent sur le marché monétaire, La banque centrale n’est pas obligée d’intervenir sur le marché interbancaire, elle est un prêteur de dernier recours discrétionnaire (non contraint). Elle peut mener une politique expansionniste ou restrictive. L’offre de monnaie est exogène. Le sens de causalité dans ce cas va de la base monétaire à la masse monétaire. Elle contrôle la masse monétaire à travers le contrôle de la base monétaire, elle exerce Les modalités de fixation du taux d’intérêt : le taux d’intérêt est libre (flexible). Il varie selon l’offre et la demande des fonds prêtables: - élevé si demande est supérieur à l'offre - faible si offre est supérieur à la demande Les banques se refinancent sur le marché monétaire selon un taux déterminé librement sur ce marché .
  • 52. La différence majeure entre une économie d'endettement et une économie de marché financier est que, dans la première, la Banque Centrale est un prêteur en dernier ressort contraint d'assurer le bouclage du financement de l'économie alors que, dans la seconde, l'intervention du prêteur en dernier ressort reste discrétionnaire.
  • 53. Comment vérifie -t- on un développement d'économie de marchés financiers ? - par l'évolution des tx d'autofinancement - par l'évolution des titres de créances - par l'évolution des crédits bancaires
  • 54. • Le Maroc est une économie d’endettement : l’essentiel du financement de son économie est couvert par les crédits. • Les crédits proviennent d’un système d’intermédiation financière composé des institutions bancaires (les banques commerciales) et des institutions non bancaires (les sociétés de financement).
  • 55. • Ces deux systèmes de financement sont plus complémentaires que concurrents. Aujourd’hui, on peut parler de modèle mixte :  Les grandes entreprises ont pris l’habitude de se financer par émission de titres sur les marchés de même que les ménages, notamment par les OPCVM, ont réorienté une partie de leur épargne vers les marchés.  Le canal de la finance intermédiée reste toutefois important : – Peu d'entreprises ont un accès direct au marché financier. – Le financement des PME reste pour l’essentiel un financement sous forme de crédit bancaire – Suite à l'évolution récente, les Banques ont diversifié leurs activités: rôle de courtier • Elles sont devenues des intermédiaires importants entre agents individuels (ménages, entreprises) et le marché financier, en jouant sur un meilleur accès à l'information.
  • 56. III- L’évolution du système de financement: D’une économie d’endettement à une économie de marché financier • Jusqu’à la fin des années 70, le système financier est dominé par la finance indirecte qui privilégie l'intermédiation des banques. Il fonctionne selon les principes d'une économie d'endettement. • A partir des années 1980, les marchés de capitaux vont devenir partout dans les grands pays capitalistes un mode de financement privilégié. Ce qui se traduit par une baisse de l'importance des crédits bancaires dans le financement global de l'économie (désintermédiation)
  • 57. A – L’apparition d’une économie d’endettement • De 1945 jusqu’au début des années 70 ( les 30 glorieuses,) les capacités de financement de l’économie deviennent insuffisantes pour 2 raisons complémentaires : 1- Après la deuxième guerre et dans un contexte de reconstruction (croissance économique très rapide), l’effort d’investissement devient considérable. 2- Mais les ménages préfèrent consommer plutôt qu’épargner. Dès lors , pour couvrir leurs besoins de financement, les agents économiques ont de plus en plus recours au crédit qui est facilité par des taux d’intérêt peu élevés et une inflation élevée, car l’Etat (la banque centrale) répond aux besoins de l’économie en injectant de la monnaie afin de perpétuer le mouvement de croissance économique .
  • 58. • Cette politique d’injection de monnaie dans l’économie génère une inflation rampante , c’est-à-dire une hausse des prix , mais qui reste modérée . Dès lors ,les agents économiques anticipent que l’inflation va faciliter leur remboursement en diminuant la valeur de la monnaie, car elle allège leurs charges financières . C’est donc une forte incitation à demander de nouveaux emprunts
  • 59. • Les entreprises qui constatent que le taux d’intérêt , c’est-à-dire le coût de l’endettement , est inférieur à leur taux de profit, c’est-à-dire le rendement de leur investissement , ont de plus en plus recours à l’endettement pour financer leur investissement
  • 60. B- LES REPERCUSSIONS D’UNE ECONOMIE D’ENDETTEMENT 1 - L’économie d’endettement est inflationniste • Si L’endettement auprès du système bancaire a eu des conséquences très positives à court et moyen terme ( une forte croissance économique , un effort d’investissement et de modernisation considérable) , cela a fini par générer des effets pervers : - L e financement des dépenses sociales de l’Etat providence s’est opéré par une création de monnaie qui a gonflé la masse monétaire , ce qui , dans une situation proche du plein emploi , a eu tendance à générer des tensions inflationnistes . - les entreprises , pour rembourser leurs dettes et leurs frais financiers , ont tendance à augmenter leur prix
  • 61. 2 – Le surendettement des agents économiques • A force d’emprunter , de nombreux agents économiques se sont retrouvés lourdement endettés: - Pour les entreprises, le surendettement finit par inquiéter les banques qui hésitent à accorder de nouveaux crédits , ce qui limite leurs investissements , d’autant plus qu’à terme la spirale inflationniste se traduit par une forte augmentation des taux d’intérêt qui réduit l’incitation à investir des entreprises et leurs capacités à rembourser leurs dettes
  • 62. - les ménages : ils sont aussi victimes puisque , en raison de la crise d’inflation , leur pouvoir d’achat ralentit et même quelquefois s’effondre en raison du chômage , alors que le coût de leur remboursement ne cesse de s’accroître en raison de l’augmentation des taux d’intérêt - l’Etat, en financant ses dépenses par le recours à l’endettement, son déficit s’accroît, entrainant une aggravation de la dette publique surtout avec l’augmentation du taux d’intérêt
  • 63. II – Le début des années 80 et le passage à une économie de marché financier • Depuis le début des années 1980, les systèmes financiers ont connu de grands bouleversements. Ces transformations vont dans le sens d’un plus grand libéralisme économique. Le financement des économies tendra à se faire davantage par l’appel au marché des capitaux alors qu’il se faisait jusque là plutôt par l’endettement auprès des banques.
  • 64. • Conséquence: à priori passage d’une économie d’endettement à une économie de marchés financiers Perte du monopole de financement de l’activité économique par les banques
  • 65. A – Les raisons expliquant le passage à une écconomie de marché financier • Plusieurs causes sont à l’origine de cette évolution, dont la principale est le mouvement de libéralisation financière caractérisée par les "3D" (déréglementation, décloisonnement, désintermédiation)
  • 66. • - La déréglementation: Libéralisation des taux d'intérêt; suppression des contrôles des taux d'intérêt C'est aussi la libéralisation des mouvements de capitaux . - Le décloisonnement correspond à la fois à l'ouverture des marchés nationaux et à l'élimination des barrières cloisonnant les différents marchés nationaux de capitaux. • - La désintermédiation: La désintermédiation correspond au recul de l'économie d'endettement au profit de l'économie de marché financier ; en clair, les entreprises se financent directement sur les marchés financiers (en émettant des obligations, des actions, etc.) au lieu de s'endetter auprès des banques.
  • 67. • Dans ce nouveau contexte, on peut se demander si l’intermediation financière est menacée ou si elle conserve sa raison d’être.
  • 68. ch2- La demande de monnaie L’étude de la demande de monnaie revient à examiner les raisons pour lesquelles les agents économiques non financiers détiennent de la monnaie. Les développements théoriques relatifs à cette question ne font pas l’unanimité des économistes: Deux principaux points de vue s’opposent: les libéraux qui pensent que la monnaie est neutre, (un voile, intermédiaire d’échange) et les keynesiens qui pensent que la monnaie n’est pas neutre (la monnaie est demandée pour elle-même).
  • 69. 1 La demande de monnaie chez les classiques et néoclassiques: Détention de la monnaie dans une optique transactionnelle • Les classiques ont mis l’accent sur le caractère transactionnel de la monnaie : Pour eux, la monnaie est un bien comme les autres, elle est détenue parce qu’elle est utile pour effectuer des échanges • Deux apports peuvent être distingués: (Equation transactionnelle d’I Fisher; et Equation monétaire de Cambridge avec A. Marshall, A.C Pigou) .
  • 70. a-La TQM: l’équation transactionnelle d’Irving Fisher: • La théorie quantitative de la monnaie formulée par I. Fisher, repose sur une identité comptable: Toute transaction met en relation un acheteur et un vendeur, à chaque vente correspond donc un achat. C’est dans son ouvrage « le pouvoir d’achat de la monnaie » publié en 1911 qu’Irving Fisher a établi l’équation quantitative de la monnaie qui se présente comme suit :
  • 71. Sachant que le montant des ventes est égal au nombre des transactions réalisées (T) multiplié par le prix moyen de celles-ci (P), et que le montant des achats est égal à la quantité de monnaie en circulation (M) multipliée par le nombre de fois que celle-ci change de main au cours d’une même période, l’identité comptable prend la forme suivante : M V = P T où M: désigne la masse monétaire, V : la vitesse de la circulation de la monnaie (elle mesure le nombre de fois qu’une unité monétaire est utilisée dans les transactions dans un temps donné), P: le niveau général des prix T: le volume global des transactions
  • 72. • Pour comprendre cette équation prenons un exemple : supposons une économie qui produit un seul bien, le pain. Au cours d’une année 100 pains sont vendus (T = 100) au prix de 1,2 dhs l’unité (P = 1,2 dhs). • La valeur totale des transactions (PT) est égale à (1,2 dhs/pain)x(100 pains/année). Donc PT = 120 dhs/année.
  • 73. • Si la masse monétaire est égale à 40 dhs (M = 40), on peut calculer la vitesse de circulation de la monnaie. V = (PT/M) = (120 dhs/année)/40 dhs = 3 fois/an. Pour qu’une valeur annuelle de transactions de 120 dhs puisse se réaliser chaque année, il faut que chaque dh change (en moyenne) 3 fois de propriétaire par an.
  • 74. • L’idée principale de la TQM, c’est qu’il y a une relation de causalité proportionnelle qui va de la variation de la masse monétaire à celle du niveau général des prix • Lorsqu’il y a accroissement de la monnaie en circulation , il y a accroissement des prix, c’est le quantitativisme. Si MM augmente de 10% les prix vont augmenter automatiquement de 10%
  • 75. • Cette équation transactionnelle n’est pas une véritable fonction de demande de monnaie. Elle ne traduit pas une encaisse monétaire désirée, mais une encaisse nécessaire pour effectuer les transactions. • L’accent est mis sur la nécessité et non la volonté de détenir de la monnaie. Telle est la différence fondamentale entre la TQM de I.Fisher et l’équation monétaire de Cambridge.
  • 76. b- L’équation monétaire de Cambridge • C’est avec l’Ecole de Cambridge (A. Marshall, A.C Pigou) qu’apparaît pour la première fois la notion de demande de monnaie. Selon les tenants de cette école, les agents expriment une demande de monnaie (M) proportionnelle au niveau des dépenses. Le niveau des dépenses qui, lui-même, est déterminé par le revenu (Y : revenu national réel). • L’équation quantitative de la monnaie (équation de Fisher: MV = PT ) devient alors : MV = PY où Y désigne le revenu national réel
  • 77. • A partir de cette équation on aura l’équation de Pigou : M = k.PY ( avec M : demande de monnaie ; k : l'inverse de la vitesse de circulation de la monnaie ; P : le niveau général des prix ; Y : le revenu réel). Ainsi il apparaît que la demande de monnaie dépend de trois variables : • - elle est une fonction croissante du revenu réel. Plus le revenu est élevé, plus importante est la demande de monnaie. Cette dernière est détenue uniquement pour motif de transactions. • - elle est une fonction croissante du niveau général des prix • - elle est une fonction décroissante de la vitesse de circulation de la monnaie.
  • 78. • La vitesse de circulation de la monnaie est relativement stable. Certes, une innovation des moyens de paiement (comme l’utilisation de plus en plus fréquente de la carte bancaire) entraîne une modification de la vitesse. Mais comparée à l’évolution du revenu national et de la masse monétaire, la vitesse est considérée comme stable. Donc, les modifications de M se traduisent par une modification de PY (donc du revenu national nominal). • Si Y est déterminé par les conditions productives (fonction de production, facteurs de production..); alors toute modification de la masse monétaire aura un écho dans l’évolution de P • L'encaisse réelle (M/P) devient une fonction du revenu réel et ceci donne un contenu économique précis à la relation quantitative. Cet effet d'encaisse réelle ou d'effet Pigou désigne le comportement des agents qui ne sont pas victimes d'illusion.
  • 79. • Supposons que tous les prix augmentent et que M, quantité de monnaie ne varie pas. Alors les agents observent une perte de pouvoir d'achat de leur encaisse réelle. Les agents rétablissent alors la valeur de leur encaisse réelle (M/P) en réduisant leur consommation et tous les prix diminuent, l’encaisse réelle revient à son niveau antérieur et les agents ont substitué la monnaie aux biens. Dans le cas inverse, les agents substituent des biens à la monnaie. Une variation de prix sans création de masse monétaire n'est donc pas possible.
  • 80. Critiques • La TQM repose sur des hypothèses bien déterminées telles que la constance de la vitesse de circulation de la monnaie, du revenu réel, du niveau de production et du volume de transaction. Or, ces hypothèses sont relativement discutables et peu vérifiées. • La principale critique est keynésienne
  • 81. 2- La demande de monnaie chez Keynes : demande d’encaisse • Pour Keynes, la monnaie est l’actif le moins risqué, c’est donc un moyen de s’assurer contre l’incertitude. Elle sera demandée pour elle-même. Il parle de la préférence pour la liquidité
  • 82. Les motifs de détention de la monnaie • Il distingue trois motifs de demande de la monnaie: la transaction, la spéculation et la précaution.
  • 83. • Motif de transaction: il répond au besoin de réaliser des dépenses courantes; car dans la vie économique il existe un décalage entre le revenu et les dépenses • Le motif de transaction est en fonction du revenu:Le volume des transactions à effectuer dépend du revenu. Plus le revenu est élevé, plus le volume des transactions à effectuer est élevé, Donc la demande de monnaie pour motif de transaction est une fonction croissante du revenu.
  • 84. • Motif de précaution: ce motif tient à l’incertitude et l’imprévisibilité de l’avenir et à l’existence de risque. On conserve sous forme liquide une partie de ses ressources pour des besoins futurs ou d’accidents éventuels • Il s’en suit que la demande de monnaie pour motif de précaution sera d’autant plus importante que les dépenses futures sont incertaines.
  • 85. • Motif de spéculation : c’est le principal motif de thésaurisation. Il traduit la préférence des agents pour la liquidité plutôt que d’acquérir des titres financiers, dans l’attente de variations favorables du taux d’intérêt ou des cours des titres • Or la détention de la monnaie a un coût d’opportunité c.-à-d. la renonciation aux intérêts que procurerait le placement de ces liquidités. L’intérêt est considéré comme le prix de déthésaurisation
  • 86. Cette encaisse de spéculation varie avec le taux d’intérêt • Quand le taux d’intérêt est élevé la demande de monnaie est faible pour deux raisons: - d’abord parce que le coût d’opportunité est élevé - ensuite, le taux d’intérêt a plus de chance de baisser que de monter C-a-d: • Lorsque l’intérêt est élevé, le cours des titres est bas, les spéculateurs renoncent donc à la monnaie et achètent des titres (obligations).
  • 87. • Quant au contraire l’intérêt est faible, cela signifie que le cours des titres est élevé, la demande de monnaie est donc forte pour deux raisons: - d’une part; le coût d’opportunité est faible - d’autre part, le taux d’intérêt a plus de chance d’augmenter que de baisser. Les spéculateurs vont donc conserver la monnaie et renoncer à l’achat des titres
  • 88. • Il existe donc une relation inverse entre le cours d’un titre et le taux d’intérêt: lorsque le taux d'intérêt baisse, le cours du titre augmente, en revanche si le taux d'intérêt augmente, c'est le cours du titre qui baisse
  • 89. illustration • Si le titre est émis à 100 dh avec un taux d’intérêt de 5%, il rapportera toujours 5 dh. Si l’on suppose que le cours du titre passe de 100 à 125 dh en rapportant toujours 5 dh, son rendement est de (5 /125) x 100 = 4%. La hausse des cours du titre correspond à une baisse du rendement exprimé par une baisse du taux d’intérêt. • Inversement, si l’on suppose que le cours du titre passe de 100 à 83,30 dh, il rapporte toujours 5 dh, son rendement (taux d’intérêt) est donc de (5x100)/83,3= 6%. A la baisse du cours des titres correspond une hausse des taux d’intérêt. • Soit Pt le prix d’une obligation, C son revenu (coupon) annuel et i son rendement (taux d’intérêt), nous pouvons écrire : • Pt = C /i ou i = C / Pt
  • 90. • Exp: quand le taux d'intérêt est de 10%, il faut investir 100 pour toucher 10 de rendement. Supposons que le taux d'intérêt passe à 5%, alors pour toucher 10, il faut investir 200, la conséquence est qu'un titre rémunéré à 10% vaut plus qu'un titre rémunéré à 5% parce que 100 placés à 10% vaut autant que 200 placés à 5%.
  • 91. • Ainsi la demande de monnaie pour motif de spéculation se présente comme une fonction décroissante du taux d’intérêt nominal
  • 92. • le motif de transaction : j’ai besoin d’argent pour effectuer mes achats au moment voulu ; • Le motif de précaution : je garde de l’argent « au cas où… » ; • Le motif de spéculation : si je trouve que les titres (actions...) ont une valeur trop élevée et que je m’attends à une baisse de leur cours, je préfère « rester liquide » en attendant que la situation se rétablisse. Keynes nous a appris que la demande de monnaie correspond en fait à 3 motifs :
  • 93. La Courbe LM: la demande de monnaie L(y,i) • Partant des trois motifs de détention de la monnaie, keynes distingue deux types de demande de monnaie: une liée aux deux motifs transaction et précaution et l’autre au motif de spéculation. - La première dépend du revenu : M1= L1(Y) : - alors que la deuxième dépend du taux d’intérêt : M2= L2(i) La demande de monnaie globale est égale à la somme de ces deux fonctions: M = M1 + M2 = L(y,i)
  • 94. Demande L1(Y) Tauxd’intérêti La demande d’encaisses monétaires pour motif de transaction ou de précaution est indépendante du taux d’intérêt. Elle dépend directement du niveau de revenu Y La Courbe LM: la demande de monnaie L1 L1(Y)
  • 95. La demande d’encaisses monétaires pour motif de spéculation est une fonction inverse du taux d’intérêt et évolue entre deux bornes. Demande L2(i) Trappe à liquidité Qte de monnaie i La Courbe LM: la demande de monnaie L2 ie i2
  • 96. • La demande de monnaie pour le motif de spéculation est une fonction décroissante du taux d’intérêt : - Quand le taux est élevé, on préfère avoir des actifs qui rapportent, on garde le moins de liquide possible. - Quand le taux est trop bas, on n’hésite pas à garder l’argent en attendant des jours meilleurs…
  • 97. • La courbe évolue entre deux bornes (i2 et ie): • Au taux i2, la demande de monnaie pour motif de spéculation ( L2) est nulle et L = L1 car le taux d’intérêt est supposé ne pas pouvoir s’élever : les cours des titres sont au plus bas. • Au taux ie, la demande de monnaie pour le motif de spéculation est infinie, c’est la situation dite de trappe de liquidité
  • 98. • Le concept de trappe à liquidité signifie qu’il existe selon Keynes un taux d’intérêt minimum ie , en dessous duquel le taux d’intérêt courant ne peut pas descendre. En effet, si le taux d’intérêt est trop faible, les cours des titres seront très élevés. Il est raisonnable de penser qu’ils ne pourront que descendre. Les agents craignent donc des pertes en capital, ce qui les incitent à ne détenir que de la monnaie.
  • 99. Motif de transaction et de précaution Motif de spéculation Demande d’encaisses monétaires pour tous motifs L1(Y) + L2(i) =L(Y,i)L2(i)L1(Y) Tauxd’intérêti Théorie de la préférence pour la liquidité:Demande de monnaie pour tous motifs
  • 100. Détermination du taux d’intérêt • L’analyse de la préférence pour la liquidité aboutit chez Keynes à une détermination du taux d’intérêt par deux éléments de nature strictement monétaire : - La demande de monnaie pour motif de spéculation - L’offre de monnaie (La quantité de monnaie circulant à un moment donné dans une économie dépend des autorités monétaires (en général la banque centrale), elle est donc exogène).
  • 101. Encaisses monétaires réelles: M/P M P Demande L(Y,i) Offre Tauxd’intérêti i* Détermination du taux d’intérêt d’équilibre
  • 102. • Que se passe-t-il quand il y a une variation de l’offre de monnaie ? • Une politique de restriction monétaire conduit à une hausse du taux d’intérêt. • Une politique d’expansion monétaire conduit à une baisse du taux d’intérêt.
  • 103. 1. Une baisse de l’offre de monnaie… O2 2 M P Demande L(Y,i) Encaisses monétaires réelles: M/P 1 M P i2 2. …accroît le taux d’intérêt. Tauxd’intérêti i1 O1 Réduction de l’offre monétaire Ex. : pour lutter contre l’inflation, les autorités monétaires décident de réduire la masse monétaire
  • 104. • Lorsque les autorités monétaires baissent l’offre de monnaie le taux d’intérêt augmente • Lorsque les autorités monétaires augmentent l’offre de monnaie le taux d’intérêt diminue
  • 105. Les variations de demande de monnaie • Que se passe-t-il quand il y a une variation de la demande de monnaie par suite de la modification de la politique gouvernementale ou d’une modification du niveau de production ? • Si Y, L • Si l’offre de monnaie ne varie pas, l’augmentation de la demande de monnaie se traduira par une hausse du taux d’intérêt qui passe de i1 à i2. • Si l’augmentation du revenu est suivie d’une hausse de l’offre de monnaie alors le taux d’intérêt ne varie pas.
  • 106. 1. Une hausse du revenu accroît la demande de monnaie… L(Y2,r) i2 2. Ce qui fait augmenter le taux d’intérêt. Revenu, Production YY2 Tauxd’intérêti i2 i1 3. La courbe LM synthétise ces changements Y1 Encaisses monétaires réelles L(Y,r) M P Tauxd’intérêti L(Y1,r) O i1 Construction de la courbe LM La courbe LM traduit le taux d’intérêt qui équilibre le marché monétaire pour tout niveau de revenu donné.
  • 107. Réduction de l’offre de monnaie LM2 2. …et, pour une production donnée, augmente les taux d’intérêt, et déplace LM vers la gauche. i2 1. Une réduction de l’offre d’encaisses monétaires réelles déplace la courbe d’offre d’encaisse monétaires réelles vers la gauche… i2 O2 2 M P LM1 Encaisses monétaires réelles L(Y,r) Revenu, Production YY i1 O1 Tauxd’intérêti Tauxd’intérêti i1 L(Y1,r)
  • 108. • Lorsque la préférence du public pour la liquidité s’accroît (la demande augmente) le taux d’intérêt augmente Ex. : le public s’attend à une baisse du taux d’intérêt dans peu de temps (le cours des titres risque d’augmenter)  il préfère placer maintenant et donc garder le moins de liquide possible…
  • 109. • Lorsque la préférence du public pour la liquidité baisse ( la demande diminue)  le taux d’intérêt diminue Ex. : le public s’attend à une baisse du taux d’intérêt dans peu de temps (le cours des titres va augmenter) il préfère placer maintenant et donc garder le moins de liquide possible…
  • 110. • Il apparaît que la fonction keynésienne de la monnaie présente plusieurs spécificités par rapport à l'approche classique : - Keynes envisage, à l'inverse des classiques, la possibilité d'une thésaurisation. - pour Keynes, le taux d'intérêt, défini comme le prix de la renonciation à la liquidité, détermine le partage de l'épargne entre placements financiers et thésaurisation et non le partage du revenu entre consommation et épargne tel que c'est le cas chez les classiques. - tandis que pour les classiques il n'existe pas d'arbitrage entre monnaie et actifs financiers, Keynes introduit la théorie des choix : pour tout taux d'intérêt, l'agent a le choix entre détenir de la monnaie de spéculation ou effectuer des placements financiers.
  • 111. L’analyse keynesienne a connu deux extensions - BAUMOL a montré que même en se limitant au motif de transaction, il était possible de faire apparaître une influence du taux de l’intérêt sur la demande de monnaie, dès lors que l’on prenait en compte les coûts de transaction. - Et TOBIN va montrer que lorsque le rendement des titres est incertain, l'agent peut détenir à la fois des titres et des encaisses c'est-à-dire adopter un comportement de diversification de portefeuille.
  • 112. L’école monétariste • Milton Friedman est le fondateur de l'école de pensée appelée monétarisme, et remet en cause la pensée économique keynésienne. Les monétaristes retiennent l‘hypothèse de neutralité de la monnaie en s'appuyant sur la théorie quantitative de la monnaie. • Selon cette école une modification de la masse monétaire se traduit à long terme par une modification dans le même sens et la même proportion du niveau général des prix.
  • 113. Friedman et la reformulation de la TQM • Pour Friedman, la monnaie est un actif de patrimoine comme les autres • Le patrimoine est un stock de richesse provenant d’un flux de revenu. Contrairement à l’analyse classique, ces revenus ne sont pas des revenus courants mesurés au cours d’une période arbitraire, mais des revenus permanents
  • 114. • Revenu permanent : ensemble de revenus que l’individu pense recevoir dans l’avenir compte tenu de ce que son expérience lui a appris dans les périodes antérieures. C’est l’ensemble des revenus perçus et attendus par les agents. Ce revenu est prévisible compte tenu de l’ensemble du patrimoine
  • 115. Schématiquement, le patrimoine, ou la richesse, d’un individu se compose de cinq éléments : la monnaie, les actions et obligations; le capital physique ( biens meubles et immobiliers) et capital humain (les potentialités de l’individu lui-même)
  • 116. La fonction de demande de monnaie • Selon Friedman, la forme de la fonction de demande de monnaie dépend de trois variables : • - la richesse totale détenue (W) sous toutes ces formes que l’on approxime par le concept de revenu permanent (Yp) : la demande de monnaie est une fonction croissante du revenu permanent. • - le rendement des actifs financiers, mesuré par les taux d'intérêts : si le taux d'intérêt est élevé, les agents préfèrent détenir des titres plutôt que de la monnaie (spéculation) • - le niveau général des prix : plus les prix augmentent plus les agents ont tendance à se départir de leurs encaisses monétaires pour acheter des biens et des services.
  • 117. Chp 3 - Intermédiation et Désintermédiation financière
  • 118. Introduction • Depuis le début des années 1980, les systèmes financiers ont connu de grands bouleversements dans le sens d’un grand libéralisme économique communément appelé le phénomène des 3D (décloisonnement , déreglementation, désintermédiation) • Ce mouvement est à l’origine du développement des marchés financiers (désintermédiation) dont l’essor constitue une concurrence directe pour les intermédiaires financiers en l’occurrence les banques.
  • 119. • Notre objet est de nous interroger sur les fondements théoriques de l’intermédiation financière et d’analyser l’évolution des relations entre banques et marchés financiers ?
  • 120. • Dans ce sens, nous allons dans un premier point, présenter les fondements de l’intermédiation financière, c-a-d la raison d’être des banques • Ensuite, nous parlerons de la désintérmédiation, ses causes et conséquences sur l’activité bancaire • Enfin, on traitera la réaction des banques à ces mutations c’est à dire le nouveau rôle des banques
  • 121. I - Fondements théoriques de l’intermédiation financière • La mise en évidence théorique de l'intermédiation financière s'est faite, à la fin des années cinquante à partir des travaux de J.G.Gurley et E.S.Shaw en 1955 et 1956 sur l'intermédiation financière dans l'économie américaine. • Pourquoi les banques existent - elles?
  • 122. Avant de parler des approches théoriques de l'intermédiation financière, nous allons commencer par la définition de l’IF et ses formes
  • 123. 1- Définition de l’IF: • L'intermédiation financière peut se définir comme l'opération qui consiste a mettre en contact des agents non financiers ayant une capacité de financement appelés prêteurs avec d'autres agents non financiers ayant un besoin de financement appelés emprunteurs. Ceci par le biais d'un organisme appelé intermédiaire financier qui a pour fonction de recueillir des fonds des agents à excèdent de ressources et les mettre auprès des agents à déficit de financement. • On distingue deux formes d’intermédiation: l'intermédiation de bilan et l'intermédiation de marché
  • 124. • L’intermédiation de bilan comporte une fonction de transformation de titres, ce qui affecte nécessairement le bilan de l'intermédiaire, d'où l'expression d'« intermédiation de bilan » parce qu’elle implique les deux parties du bilan de l’établissement de crédit (actif et passif) • Dans le bilan des banques l’intermédiation se lit a priori en repérant les dépôts des clients au passif et les crédits à la clientèle à l’actif. C’est pour cette raison qu’on parle dans ce cas d’intermédiation de bilan. • Mais les banques pratiquent une autre forme d’intermédiation : l’intermédiation de marché qui répond à une logique de négociation en ce sens que le rôle de l'intermédiaire financier se limite à aider les agents à besoin de financement à trouver les agents à capacité de financement pour écouler les titres que les premiers désirent offrir à long ou court terme aux seconds, sans avoir à faire entrer le titre dans son bilan pour le transformer (l’IF est un simple courtier)
  • 125. 2-Les approches théoriques de l’intermédiation financière • Deux grandes approches permettent de justifier l’émergence d’intermédiaires financiers: L’approche par les coûts de transaction L’approche par les risques
  • 126. • L’approche par les coûts de transaction : les intermédiaires financiers permettent de faire des économies de coûts de transaction. • L’approche par les risques: L’intermédiation financière résulte aussi du comportement des épargnants face aux risques qu'ils ne veulent pas prendre, et que les intermédiaires financiers sont mieux à même d'assumer. Les analyses récentes ont mis l’accent sur l’avantage des intermédiaires financiers quant à l’information sur la qualité des emprunteurs, et sur leur rôle dans la gestion du risque dans les marchés financiers.
  • 127. a. L’approche par les coûts de transaction : • Cette approche porte sur la théorie des coûts de transaction de R. Coase (1937) sur la firme et son application à l’intermédiation bancaire par Van Horne (1970): la firme (qu’elle soit bancaire ou non bancaire) naît des imperfections des marchés dont elle permet de réduire les coûts de transaction. • Par coûts de transaction, on entend les coûts de fonctionnement du système d’échange. Ces coûts de transaction comprennent les coûts de recherche du co-contractant et du compromis, les coûts de standardisation, de certification et de contrôle de la bonne exécution des échanges.
  • 128. • Ainsi, grâce aux intermédiaires financiers, un prêteur n’a plus à rechercher un emprunteur aux préférences absolument symétriques des siennes, ce qui serait en général une opération coûteuse, voire impossible. Ces différences de préférences peuvent notamment porter sur les montants ou sur les durées. • Exp: entre deux agents, l’un souhaitant prêter 100 dh, l’autre désirant emprunter 1.000 dh, aucune transaction ne serait possible ; l’intermédiaire surmonte cette incompatibilité en captant de multiples dépôts de faible valeur unitaire et en accordant des prêts de forte valeur unitaire. L’intermédiaire peut aussi corriger l’incompatibilité apparaissant entre deux agents dont l’un souhaiterait prêter à un an, alors que le second désirerait emprunter à dix ans ; l’intermédiaire surmonte cette seconde incompatibilité en acceptant des ressources (souvent à court terme) pour financer des prêts à long terme.
  • 129. b- L’approche par les risques : la théorie de l’asymétrie d’information (Akerlof, 1970) • Cette approche porte sur l’analyse des défaillances de marché causées par l’existence d’asymétries d’information entre agents • l’asymétrie d’information : signifie que sur un marché, un des deux acteurs dispose d’une meilleure information, il en sait plus que l’autre sur les conditions de l’échange (qualité du produit, travail fourni…). Cela contredit donc l’hypothèse de transparence de l’information du modèle standard de concurrence pure et parfaite. Des individus rationnels qui maximisent leur utilité, sont donc prêts à avoir des comportements opportunistes qui risquent de compromettre le fonctionnement efficace du marché.
  • 130. • On peut distinguer deux situations d’information asymétrique : d’une part les asymétries d’information ex ante (adverse selection) et les asymétries d’information ex post (aléa moral).
  • 131. ( ex ante) Séléction adverse Asymétrie d’information (ex post) Risque moral
  • 132. • Dans une relation bilatérale entre prêteur et emprunteur, c’est toujours l’ emprunteur qui a l’avantage d’information sur la qualité de son projet que le prêteur. En plus, l’emprunteur n’apas toujours l’intérêt à révéler toutes les informations à ses situations. Alors il existe une asymétrie d’information ex-ante entre ces deux agents. • A cause de cette asymétrie, les prêteurs ont du mal à distinguer entre les « bons » et les « mauvais » emprunteurs. Pour se couvrir, les prêteurs fixent un taux d’intérêt reflétant un risque moyen des emprunteurs. • Donc sur le marché il ne reste que des « mauvais emprunteurs » (les «bons» emprunteurs jugent que le risque est surestimé et que le taux est trop élevé alors ils se retirent) et aucun prêteur n’est prêt à supporter le risque. Asymétrie d’information ex-ante (sélection adverse ):
  • 133. • En ayant de bonnes informations, les banques jouent le rôle de distributeur d’informations liées à la sélection adverse et deviennent des intermédiaires financiers entre les prêteurs et emprunteurs. • C’est-à-dire qu’avec de bonnes informations, les banques peuvent alors aider les prêteurs à choisir un bon emprunteur à moindre coût et tirer le profit. Aujourd’hui face au besoin des prêteurs, les banques développent aussi une expertise, un savoir-faire particulier, pour pouvoir gérer les problèmes d’asymétrie d’information ex-ante.
  • 134. Applications: • Akerlof cherche à établir l’effet d’une asymétrie d’information sur les marchés de voitures d’occasion: • Hypothèses:  Les voitures peuvent être soit de bonne qualité, soit défectueuses.  Le vendeur connaît la qualité de son véhicule  L’acheteur ignore la qualité des véhicules vendus • Comment ceci affecte-t-il l’équilibre de marché?
  • 135. • L’acheteur ne peut pas observer la qualité d’une voiture particulière. Il ne sera donc prêt à offrir que le prix correspondant à la qualité moyenne sur le marché. • Le vendeur d’une voiture défectueuse n’a pas intérêt à révéler la qualité de son véhicule à un acheteur potentiel, ainsi il recevra un prix plus élevé que ce que vaut son véhicule. • Le vendeur d’une voiture de bonne qualité n’a pas intérêt à vendre, car le prix du marché est trop bas ⇒ il quitte le marché. « Les mauvais produits chassent les bons »…
  • 136. • Il ne reste donc que les véhicules de mauvaise qualité sur le marché ⇒ la qualité moyenne sur le marché baisse. • Si les acheteurs potentiels s’en rendent compte, ils réévaluent à la baisse le prix qu’ils sont prêts à payer ⇒ le marché finit par disparaître. • Ainsi le laisser faire peut avoir des conséquences désastreuses : élimination des bons produits, voire absence d’échange.
  • 137. solutions • Dans ce cadre, une réglementation, assurant la révélation de tout ou partie de l’information, ou encore instituant des procédures de recours efficaces contre les ventes de produits de mauvaise qualité (garantie légale contre les vices cachés), permet d’améliorer le fonctionnement des marchés: Exp: -Signaux distinctifs: La standardisation du produit permet d’attribuer au produit un niveau donné de qualité qui est signalé par la marque. - Acquisition d’information: Tests de conduite , entrevues de candidat, … etc
  • 138. Asymétrie d’information ex post et aléa moral: • Les informations jouent le rôle important non seulement au niveau de sélection adverse mais aussi quand le contrat est conclu. Ici les prêteurs subissent le problème d’aléa moral: L’alea moral apparaît lorsque l’une des parties au contrat ne peut pas observer parfaitement les actions de l’autre. • Pour se couvrir du risque d’aléa moral, les prêteurs doivent bien veiller sur le déroulement du financement, la capacité de remboursement de l’emprunteur et de le contraindre à respecter ses engagements au départ. Alors ils doivent subir des coûts très élevés pour surveiller des emprunteurs. C’est pourquoi les prêteurs préfèrent passer par l’intermédiaire des banques
  • 139. • Alors la banque existe comme un régulateur pour réduire des imperfections du marché (limitation des risques d’asymétrie d’information, coordination des besoins)
  • 140. La raison d’être des banques peut donc s’expliquer par leurs rôles et fonctions d’intérmédiation • La transformation des échéances: le durée du dépôt peut être plus courte que la durée de la dette de l’entreprise. La banque permet donc de concilier le désir de placements courts des ménages et le désir d’emprunt long des entreprises • La taille et le volume: les dépôts des ménages peuvent être de dimension faible par rapport aux crédits des entreprises. Les banques jouent ainsi le rôle de conciliation entre le faible volume des emprunts et et le volume important des crédits • La liquidité: la banque collecte des fonds différents pour un crédit unique • Le financement du risque: le risque attaché au crédit accordé par l’entreprise est plus fort que le risque du dépôt du ménage. La banque joue ainis le rôle de mutualisation des risques
  • 141. • Mais en contrepartie, les intermédiaires prennent à leur charge plusieurs risques
  • 142. Les risques de l’activité bancaire • De façon générale, les banques sont exposées à des risques qu’on peut regrouper autour de quatre grands types de risque : les risques de crédit, les risque de liquidité, les risques de taux d’intérêt et les risques de gestion
  • 143. − le risque de crédit : lorsque plus de créanciers que prévu ne peuvent honorer leur dette, et lorsque les garanties éventuelles, contre lesquelles ces crédits ont été octroyés, ont perdu de leur valeur à la suite par exemple d’un effondrement de leur marché ;
  • 144. • − le risque de liquidité : les épargnants qui ont procédé à des placements à court terme peuvent souhaiter récupérer leurs fonds alors que ceux-ci, ayant permis de financer des crédits à long terme, sont immobilisés pour une longue période. Bien entendu, les IF développent leur activité sur l’anticipation que tous les épargnants ne souhaiteront pas récupérer leurs fonds au même moment (Mais, en période de crise, d’incertitude, c’est ce qui se passe, l’IF devenant alors insolvable, en situation de faillite) ;
  • 145. • − Le risque de taux d’intérêt : c’est le risque de voir les résultats affectés défavorablement par les mouvements des taux d’intérêt. les crédits sont le plus souvent octroyés à taux fixe, alors que l’épargne collectée est rémunérée à taux variable. Ainsi, une banque qui prête à taux variable court le risque de voir ses revenus diminuer si les taux baissent
  • 146. • − le risque de gestion : le rendement des investissements (des prêts) est aléatoire, puisqu’il est fonction des résultats effectifs des emprunteurs, tandis que la rémunération de l’épargne est certaine, puisque fixée par l’IF ;
  • 147. • Pour se prémunir contre ces risques les banques cherchent à les gérer au mieux ou à les vendre (titrisation)
  • 148. La gestion des risques • La banque n'est pas un intermédiaire passif. Le crédit comporte toujours un certain degré de risques. La banque ne peut éliminer totalement les risques liés au crédit mais en les mesurant correctement, elle doit pouvoir les gérer correctement sans mettre en danger la sécurité des dépôts: – En les évaluant correctement : bonne analyse du dossier, connaissance de l'entreprise et du secteur, suivi régulier; – En les mutualisant : diversification géographique et sectorielle; – En incluant dans le taux d'intérêt une marge destinée à amortir les pertes. – En prévoyant des fonds propres adéquats ( les banques constituent des provisions pour risques, à partir de leurs bénéfices et consolident leurs fonds propres)
  • 149. Titrisation: transfert du risque • La titrisation consiste en la transformation des crédits, généralement à moyen ou long terme, comportant un risque en titres négociables et ensuite vendues à des investisseurs. • La titrisation a donc pour objet de transférer le risque du détenteur des créances aux marchés financiers. Ainsi les risques de crédit qui étaient réservés aux banques avant la déréglementation peuvent être transférés à des investisseurs qui choisissent d’être exposés à ce risque
  • 150. II- Mutations financières et désintermédiation • Les foncions traditionnelles des banques sont remises en causes par la grande ampleur de l’expansion des marchés financiers, cette situation a-t-elle entraîné un déclin de l’activité bancaire et, plus largement, celui de l’intermédiation financière ?
  • 151. • Il convient d’abor d’expliquer clairement ce phénomène de désintermédiation afin de mieux comprendre comment il est intervenu dans la transformation de l’activité bancaire, et puis la réaction des banques à cette désintermédiaton
  • 152. - La désintermédiation : définition et causes • Vers le début des années 80 on observe un déclin de l’activité traditionnelle des banques. C’était le début de la désintermédiation. • La désintermédiation signifie que l’activité traditionnelle des banques (collecter les dépôts, octroyer les crédits) diminue. (recul du crédit bancaire dans le financement de l’économie)
  • 153. • Les banques subissent la concurrence des marchés financiers : • - du côté de leurs ressources, moins de dépôts liquides • - du côté de leurs emplois, perte d’agents à grande capacité financière
  • 154. • C’est à dire : une part croissante de l’épargne ne fait plus l’objet de dépôts auprès des banques mais est placée dans des titres que les entreprises émettent directement sur les marchés des capitaux, plutôt que d’emprunter auprès de leur banquier. • Dans ce cas, les agents en surplus achètent directement des titres d’entreprises sur le marché financier sans passer par un intermédiaire financier.
  • 155. 2. Les causes de la désintermédiation : • Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette désintermédiation parmi lesquells on peut citer : a- La globalisation financière: la globalisation s’est principalement traduite par un grand mouvement de libéralisation de la circulation des capitaux caractérisé par les "3D" (déréglementation, décloisonnement, désintermédiation)
  • 156. - dérèglementation : moins de contrôles exercés sur les banques qui doivent plus obéir à la régulation du marché qu'à la réglementation étatique ce qui ne signifie pas que cette dernière a totalement disparu ; - décloisonnement : moins de limites entre les différents types de marchés, monétaires et financiers notamment car les agents économiques peuvent accéder au marché monétaire autrefois réservé aux banques et parce que les nouveaux titres émis (Titres monétaires, SICAV, FCP...) font la jonction entre le court et le long terme. - désintermédiation : on incite les entreprises, notamment par la fiscalité, à se financer par le biais d’autres sources de financement que les banques.
  • 157. • Ces causes s’ajoutent à l’avantage évident d’un financement sans intermédiaires : il coûte moins cher parce qu’il n’y a pas d’intermédiaire à rémunérer.
  • 158. b- Comportement des agents économiques : Avec l’augmentation de la valeur des titres, les agents éco deviennent de plus en plus exigeant à l’égard du système bancaire. La hausse des taux d’intérêt a conduit les agents à se détourner du financement bancaire vers les marchés financiers dont l’espoir de réaliser des opérations plus fructueuses, dans la mesure où la rémunération de l’intermédiation disparaît.
  • 159. - Par la volonté des entreprises d’emprunter à moindre coût soit en émettant des actions, soit en émettant des obligations dont le taux d’intérêt à long terme était inférieur au taux d’intérêt bancaire. - Par la volonté des épargnants de se protéger de l’inflation en plaçant leur épargne à la Bourse dont les rendements (dividendes et plus value pour les actions, taux d’intérêt à long terme pour les obligations) sont supérieurs au rendement des placements bancaires.
  • 160. c- Le développement technologique : L’essor des techniques informatiques et de communication nuit à l’avantage que possèdent les banques et ce à deux niveaux : - Au niveau du paiement : les entreprises peuvent pratiquer de plus en plus le « netting », à savoir les flux de paiements bilatéraux bruts des entreprises font l’objet d’une compensation, seuls les soldes nets transitent encore par le circuit bancaire - Au niveau de sa fonction transformation: la technologie permet aujourd’hui aux entreprises extérieures au secteur financier comme la grande distribution ou le secteur automobile, de diversier leurs activités et de proposer du crédit par exemple, avec un produit parfaitement adaptés aux besoins de leurs clients
  • 161. • Cependant, ce mouvement de désintérmédiation n'implique pas un affaiblissement de l'intermédiation financière. En effet, l'expansion des marches des capitaux suscite une diversification de l'intermédiation financière assurée par les établissements de crédit et l'émergence de nouveaux intermédiaires
  • 162. La réaction des banques au phénomène de désintérmédiation: la réintermédiation • La désintermédiation ne signifie pas un démantèlement du secteur bancaire, la banque n’est pas une institution figée, mais au contraire évolutive. Elle est dotée d’une importante capacité d’adaptation aux changements de son environnement
  • 163. • En effet, de nos jours, les commissions et revenus divers générés par les activités de marché permettent aux banques de pallier la baisse des revenus d’intérêt tirés de l’intermédiation traditionnelle de bilan. Ceci dit, si le déclin de cette dernière fait suite aux mutations financières, l’essor des nouvelles activités bancaires est précisément tiré par ces mêmes mutations. : « Le secteur bancaire peut gagner en intermédiation de marché ce qu’il perd en intermédiation de bilan »
  • 164. Les nouvelles fonctions des banques: a) Rôle de conseil et d’accompagnement : Avec des informations assez complètes sur le marché, au lieu de transformer les actifs de leur client, les banques veilleront à accompagner leurs clients sur les marchés financiers. Les banques jouent de plus en plus le rôle de conseil. Par exemple dans le cas des agents non financiers spécialement ceux de taille réduite (PME) qui ont des difficultés à l’accès au financement de marchés.
  • 165. b) Diversification et expertise financière: Dans la mesure où les banques accordent de moins en moins de crédits alors elles n’ont d’autre choix que de s’adapter en se tournant vers des produits à plus forte valeur ajoutée, auxquels la technologie ne pourra pas venir se substituer, par exemple le forfait comprenant différents moyens de paiement (cartes de crédit, chéquier, etc ), les conditions privilégiées sur les découverts, les lettres d’information, les assurances voyage ou assistance médicale, etc. Dans cette optique, le concept de « bancassurance » est né. Les banques ont développé des services autour de leurs produits de base : elles associent des produits à faible rendement (crédit) à des services complémentaires (assurances) fortement rémunérateurs (l’assurance d’habitation, l’assurance des moyens de paiement…). En plus les banques jouent un rôle important dans la commercialisation et la gestion des organismes de placement collectif (OPCVM).
  • 166. c) Le développement des NTIC : Avec le développement des technologies, les banques peuvent exploiter des services via Internet (commerce électronique : consultation et gestion facilitées des comptes, gestion des titres en temps réel, en plus, on a des possibilités de payer directement en ligne. Le paiement par le téléphone mobile, le porte-monnaie électronique sont d’autres développements technologiques que font les banques
  • 167. • d) Développement des activités sur titre : • La titrisation est le processus par lequel des crédits, au départ non négociable deviennent négociables sur un marché secondaire, et de ce fait, peuvent être vendus ou achetés avant leur échéance. Elle induit une plus grande flexibilité pour la banque car la revente de crédits accordés lui permet d’obtenir des liquidités en cas de besoin. Cette méthode permet donc de gérer de façon fine la liquidité bancaire. Les banques se financent de plus en plus par le marché en achetant des titres émis par les sociétés non financières.
  • 168. Conclusion • Il est aujourd’hui difficile de comparer la banque telle que nous la connaissons actullement, avec celle d’il y a 20 ans. En effet, les banques ont su s’adapter aux changements imposés par leur nouveau environnement avec de nouvelles activités. On assiste plutôt à une transformation de la fonction d’intermédiation bancaire et à un nouveau partage des rôles entre les intermédiares.On aura toujours besoin des banques, car certaines de leurs fonctions sont irremplaçables . Les ménages et les entreprises, en particulier les PME ne peuvent se passer des banques pour se financer car ils n'ont pas accès aux émissions de titres
  • 169. Chp 4- Marché des capitaux
  • 170. • Il y a longtemps, pour toute opération de placement ou d’emprunt, les agents économiques n’avaient d’autres alternatives que de s’adresser aux intermédiaires financiers (notamment les banques). • Depuis la fin des années 1980 , les marchés des capitaux sont devenus un lieu privilégié pour les agents économiques en quête de conditions meilleures pour leurs opérations financières. C’est ainsi que progressivement sont apparus plusieurs types d’instruments financiers (titres ) procurant à leurs émetteurs des coûts moins onéreux et à leurs détenteurs des rendements dépassant ceux des produits bancaires classiques avec des possibilités de négociabilité assez souples.
  • 171. Qu’est ce qu’un marché des capitaux et quelles sont ses fonctions? Définition d’un marche des capitaux : – Marché: Lieu de rencontre entre des offreurs et des demandeurs – Sur les marches de capitaux : offreurs = agents à capacités de financement ; demandeurs = agents à besoin de financement – Objet recherché et échangé : des capitaux à court, moyen et long terme, autrement dit, c’est de la monnaie matérialisé par plusieurs produits : valeurs mobilières (titres de propriété (actions), titres de créances (obligations, bons de trésor, dettes); devises, contrats à terme, etc.
  • 172. • Donc on peut dire que le marché de capitaux est un marché qui représente l’ensemble des offres et demandes de capitaux à court, moyen et long terme. • Parler du marché des capitaux, c’est donc parler de l’ensemble des marchés dédiés au financement de l’économie
  • 173. A travers cette liaison entre la demande et l’offre des fonds nécessaires à la dynamique de croissance de toute économie, le marché de capitaux assure plusieurs fonctions parmi lesquelles on peut citer: • Participation au financement de l’économie • Allocation efficace et optimale des capitaux: • Production de l’information • Gestion des risques Principales fonctions du marché des capitaux :
  • 174. • - Participation au financement de l’économie nationale : La fonction principale d’un marché de capitaux est de drainer l’épargne afin de la transformer en instruments financiers susceptibles de servir au financement de l’économie nationale. Par rapport au financement bancaire classique le financement à travers le recours au marché de capitaux présente des avantages , parmi lesquels on peut citer : a. Un coût avantageux : il est toujours vérifié que les taux du marché de capitaux sont généralement plus attrayants que ceux afférents au crédit bancaire classique. b. Des procédures moins contraignantes : pour obtenir un crédit bancaire l’entreprise est soumise à de multiples procédures administratives engendrant souvent des lenteurs au niveau du traitement du dossier de crédit.
  • 175. • -Allocation efficace et optimale des capitaux: Grâce à la multitude des produits, le marché de capitaux permet une allocation optimale de l’épargne. C’est ainsi que chaque épargnant en fonction de son profil cherche le produit le plus adapté à ses besoins (CT, MLT) . Le marché des capitaux présente ainsi un avantage de taille à savoir : l’adossement de l’épargne au placement en fonction de la durée, tout en assurant une fluidité des fonds quasi-permanente
  • 176. - Production de l’information : La régularité des cotations affichées par le marché de capitaux permet aux investisseurs d’apprécier de manière permanente la valeur des entreprises. L’information donnée étant fiable, d’un accès facile et relayée par les principaux médias financiers (presse financière). C’est un baromètre de la conjoncture économique
  • 177. - Gestion des risques: Chacun des opérateurs du marché en fonction de sa motivation trouve sa place au niveau du marché des capitaux . C’est ainsi que le marché de capitaux offre la possibilité de : • Couvrir les risques afin de se prémunir contre la volatilité des cours . Les produits de changes à terme sont l’exemple le plus illustratif à cet égard du moment qu’il permet l’achat ou la vente de devises avant l’échéance. • Spéculer : la recherche d’une rentabilité à travers l’anticipation d’une évolution donnée des valeurs est également disponible au niveau du marché . Les prises de position sont néanmoins périlleuses puisque l’opérateur agissant pour son compte s’expose au risque de sa globalité. .
  • 178. Typologie des Marches de capitaux • Marché des capitaux a court/moyen terme ( moins de 7ans) : marché monétaire • Marché des capitaux a long terme (plus de 7ans): marché financier (bourse) • Marché de produits dérivés : marchés où se négocient des produits dérivés permettant de se couvrir contre les risques de marché (risque de taux d’intérêt, de change en particulier). Ces marchés dérivés sont des marchés organisés ou de gré à gré.
  • 179. Marché monétaire et son fonctionnement C’est un marché des capitaux à court (moins de 2 an) et à moyen terme (2 à 7 ans). Il comprend deux marchés : - marché interbancaire - et marché des titres de créances négociables
  • 180. • Présentation des deux composantes du marché monétaire
  • 181. Le marché interbancaire - Le marché interbancaire : c’est un marché fermé c-a-d exclusivement réservé aux banques Son rôle: • - Ajuster les besoins et les capacités de financement des agents financiers à court terme (redistribution des liquidités entre les banques au jour le jour), c’est à dire Permettre les ajustements de trésorerie entre les banques • - Réguler la liquidité bancaire ( rôle de la BC)
  • 182. - Ajuster les besoins et les capacités de financement des banques à court terme : Les banques se prêtent entre elles les liquidités nécessaires pour faire face à leurs engagements de très court terme ; notamment, les banques doivent approvisionner leur compte à la banque centrale, qui ne peut descendre en dessous d’un seuil appelé réserves obligatoires. Les taux d'intérêt de ces prêts interbancaires résultent de l'offre et de la demande, mais aussi du niveau des taux directeurs.
  • 183. • Détermination du taux interbancaire: • C'est le prix déterminé par la confrontation entre l'offre et la demande de liquidités des agents financiers et par les interventions de la BC. • C'est un taux d'intérêt de court terme (au jour le jour) qui détermine ensuite les taux à 7 jours, 3 mois... 1 an. • Il existe donc différents taux interbancaires.
  • 184. • Réguler la liquidité bancaire: La Banque centrale assure l’équilibre de ce marché : lorsque les banques manquent de liquidité, la banque centrale leur prête de la monnaie centrale moyennant des taux d’intérêt fixés arbitrairement en fonction de sa politique monétaire. • C’est à dire que la banque centrale peut prêter ou retirer des liquidités à l'ensemble des établissements financiers, en fonction des décisions de politique monétaire prises par son conseil. Les taux d'intérêt des liquidités fournies sont fixés par la banque centrale : ce sont les taux d'intérêt directeurs. Ils sont directeurs car ils guident étroitement les taux auxquels les établissements financiers se prêtent entre eux.
  • 185. De cette façon, la banque centrale peut : • - Orienter l'évolution des taux d'intérêt à très court terme et le taux des crédits aux entreprises et aux particuliers. • - Réguler la liquidité des établissements financiers et, indirectement, la quantité de monnaie et de crédit dans l'économie.
  • 186. Le marché des titres de créances négociables • Le marché des titres de créances négociables est ouvert : Tous les agents peuvent y intervenir pour s’émettre et s’échanger des titres de créances négociables • Sa fonction : ajuster les capacités et besoins de financement de certains agents non financiers • Les titres portent un nom différent selon l’émetteur: - les certificats de dépôts pour les Banques, - les billets de trésorerie pour les entreprises - et les bons du trésor négociables pour l'Etat.
  • 187. • Les confrontations entre les offres et les demandes de ces titres déterminent le taux d'intérêt du marché monétaire. • A la différence du marché interbancaire, les entreprises et les particuliers y ont accès, mais le marché reste tout de même difficilement accessible en direct par les particuliers, car le montant minimum des titres est encore élevé.
  • 188. Marché financier • Le marché financier est un marché de capitaux à long terme (plus de 7ans) sur lequel s’émettent et s’échangent des valeurs mobilières (actions et obligations). • Il comprend deux compartiments : le marché des actions et le marché des obligations.
  • 189. Les actions • Ce sont des titres qui rendent leur détenteurs associés ou propriétaire, d’une partie du capital de l’entreprise émettrice. L’actionnaire dispose de certains droits tels que : • La participation aux assemblés générales des actionnaires et droit de vote ; • La participation aux bénéfices (dividendes) ; • La participation à l’augmentation du capital ; • Le droit de céder ses titres ;
  • 190. Cependant, il est exposé à des risques de perte ou de faillite : L'action est un titre risqué car les bénéfices sont variables, son prix de revente peut fluctuer fortement et elle peut être perdue en cas de faillite de la société.
  • 191. Les obligations • Il s’agit d’une part de dette dont le prix varie en fonction de l’offre et de la demande • Quels que soit les résultats de l’entreprise émettrice, les souscripteurs d’obligations sont assurés de percevoir leur rémunération • La nature des émetteurs : presque tous les acteurs, entreprises, Etats, banques, etc. peuvent émettre des obligations
  • 192. • L’obligataire est un simple créancier qui reçoit des intérêts fixés lors de l’émission, il ne prend pas de risques, il doit être remboursé à l’échéance. • L’obligataire dispose donc lui aussi de certains droits : • Droit à l’intérêt et au remboursement ; • Droit de céder ses titres en bourse ;
  • 193. • La rémunération (coupon) d’une obligation dépend de : – Son échéance – Son émetteur (entreprise, Etat, … ) dont le risque de défaut est évalué par les agences de notation – Le niveau des taux d’intérêt • Le prix de revente d’une obligation sur le marche secondaire varie en sens inverse du taux d’intérêt (≪ effet balançoire ≫)
  • 194. • Les titres échangés sur les marches financiers sont des contrats financiers. Un instrument financier est, pour son détenteur à l'instant t, la promesse et non l'assurance, qu'en un instant t+t il pourra percevoir des liquidités en le vendant
  • 195. Les composantes du marché financier • A l’intérieur du marché financier, que ce soit sur le marché des actions ou sur le marché des obligations, on peut distinguer un marché primaire et un marché secondaire.
  • 196. Marché primaire - Le marché primaire correspond à l'émission de titres nouveaux, à long terme, ( marché du neuf). Il joue donc le rôle financement de l’économie - Les entreprises émettent les actions et les obligations ; l'Etat émet uniquement des obligations - Les banques et les sociétés de bourse y jouent un rôle de courtage entre emprunteur et prêteur
  • 197. - L'émission d'actions nouvelles qui permet aux entreprises d'augmenter leurs fonds propres (augmentation de capital). Ces nouveaux capitaux sont quasi- gratuits pour l'entreprise (elle ne s'endette pas) mais ils remettent en cause la structure de la propriété du capital. En effet, l'action est un titre de propriété qui donne droit à une participation indirecte à la gestion de la société (droit de vote) et à une partie du bénéfice distribué (le dividende) et à une éventuelle plus-value si elle est revendue plus chère qu'elle n'a été achetée. - L'émission d'obligations nouvelles par les entreprises ou par l'Etat correspond à un endettement à long terme. L'obligation est un titre de créance (reconnaissance de dette), qui donne droit à remboursement de la valeur nominale à échéance et à un taux d'intérêt fixe ou variable. C'est sur ce marché obligataire qu'est déterminé le taux d'intérêt à long terme. - L'émission de produits collectifs par les O.P.C.V.M (SICAV, FCP) qui recueillent des fonds pour gérer un portefeuille de titres financiers à la place de l'épargnant. Les épargnants, au lieu d’acheter directement les titres en bourse achètent des titres (indirects) actions d’organisme de placements, dont la finalité unique est la gestion de portefeuille des valeurs mobilières
  • 198. Marché secondaire ou « Bourse des valeurs » - Sur le marché secondaire, les agents vendent et achètent des titres anciens (marché de l'occasion). C’est donc sur ce marché secondaire que varient les prix des valeurs mobilières, appelés cours. Ces cours peuvent alors s’écarter considérablement du cours d’émission fixé par l’émetteur de valeur mobilières (marché primaire). - Sur le marché secondaire, l’émetteur n’intervient plus (sauf s’il souhaite racheter ses propres actions) puisque seules les offres et les demandes de titres déterminent les cours. Le cours des actions et des obligations varient tous les jours en fonction de l'offre et de la demande en fonction d'un certain nombre de variables (prévision de profits, annonce des résultats...).
  • 199. Rôle de la bourse • La Bourse joue le double rôle d'être à la fois un lieu de financement pour les entreprises (émission d'actions ou d'obligations) mais également un lieu de placement (investisseurs). Ainsi, le marché boursier : - Permet aux entreprises, à l'état ou à des organismes privés ou publics de trouver des capitaux pour financer leurs projets. Ainsi, ces institutions ont la possibilité de proposer une fraction de leur capital sous forme d'actions ou de s'endetter en émettant des obligations. - Permet aux particuliers de faire fructifier leur épargne en la plaçant dans les valeurs mobilières. . C'est pour cette raison que le marché boursier est scindé en deux sous marchés qui sont respectivement le marché primaire et le marché secondaire.
  • 200. - Le marché primaire et le financement des investissements : Le marché primaire permet d’échanger des titres nouvellement crées, c’est pourquoi on l’appelle aussi « marché du neuf ». Les nouvelles émissions apportent de l’argent frais à l’appareil productif et permettent de financer les déficits éventuels du budget de l’état – Le marché secondaire ou « marché de l’occasion » permet d’échanger des titres qui existent déjà et qui sont détenus par les épargnants Remarques Le marché de l’occasion (secondaire) ne draine pas d’épargne nouvelle ; Il permet de valoriser des titres déjà existants ; Il renforce le marché primaire. Quand les actions d’une entreprise sont très demandées ou très liquides, elles se valorisent, ce qui permet à l’entreprise émettrice d’émettre de nouveaux titres sur le marché primaire pour obtenir de l’argent frais afin de développer son activité.
  • 201. D’une manière précise, les principales fonctions du marché boursier sont : - Financement de l’économie nationale; En tant que marché primaire , la bourse permet de transformer l'épargne des ménages en ressources longues pour le compte des collectivités publiques et privés . Cette fonction de financement peut être appréciée au travers de l'évolution des émissions de valeurs mobilières et de la part qu'elle occupent dans le volume des investissements . - Liquidité et mobilité des capitaux ; En tant que marché secondaire , le marché financier assure la liquidité et la mobilité de l'épargne (marché primaire et marché secondaire sont liés)
  • 202. - Valorisation des actifs des entreprises ; Le marché financier permet la valorisation des actifs financier qui y sont cotées , chaque actif financier a un prix qui dépend des anticipations des investissements sur les revenus futurs qu'il peut rapporter - Mutation des structures financières des entreprises ; Le marché financier concourt a la mutation des structure de production des entreprises En effet , celle- ci se modifient entre autre par l'acquisition d'actif ou par la prise de contrôle d'autre société .
  • 203. Les risques du développement des marchés financiers • Si les marchés financiers constituent un instrument efficace de placement et de financement, ils restent aussi un lieu de spéculation qui aboutit à des effets pervers: Ainsi lorsque la rentabilité des placements financiers devient supérieure à celle des investissements, une bulle financière apparaît se terminant par un krach boursier, tels ceux de 1987,1997 ou 2002, 2008. De plus, la spéculation sur des marchés devenus internationaux provoque l’instabilité des taux de change et ne permet plus à chaque État d’agir de façon autonome sur le niveau des taux d’intérêt. Elle favorise aussi des opérations à rentabilité immédiate, parfois douteuses (blanchiment d’argent), parfois sans logique industrielle, aboutissant à des restructurations destructrices d’emplois pour peu qu’elles satisfassent les actionnaires.
  • 204. Indices Boursiers • Un indice boursier est une valeur calculée par le regroupement des valeurs des titres de plusieurs sociétés. • C'est un outil statistique qui sert à mesurer la performance d'une bourse ou d'un marché ou secteur ou segment. Pour ce faire, l'indice se doit d'être représentatif, fiable et précis.