1) Pour se faire une idée de la ou des psychoses, l'argument d'autorité ne vaut pas lorsqu'on a un minimum d'esprit scientifique.
a) Nous sommes redevables à Freud d'avoir inventé la psychanalyse, mais cela ne l'a pas empêché de commettre des erreurs. Seul un acte de (mauvaise) foi incompatible avec une démarche scientifique pourrait chercher à les perpétuer.
b) Nous sommes redevables à Lacan de "l'inconscient structuré comme un langage", mais lui aussi a fait des erreurs qu'il convient de dissiper pour faire évoluer la question.
2) Les trois identifications et les trois niveaux de la structure psychique.
Il importe de bien distinguer les trois niveaux que la psychose bouleversera :
- Le niveau de la relation imaginaire m -> i (a) entre le moi et le moi idéal
- Le niveau du fantasme $ -> a reliant le sujet inconscient à l'objet du désir
- Le niveau de l'Inconscient, qui est un discours non-grammatical régi par une logique purement combinatoire
3) Complétons la définition de l'identification, envisagée à présent comme la connexion signifiant-affect, le signifiant étant le matériau sonore du langage, et l'affect toute émotion simple (en gros : plaisir/déplaisir).
4) Il y a chez le schizophrène une "carence" de la fonction métaphorique, donc de la possibilité de fantasmer.
• Il ne s'agit donc pas dans la psychothérapie des psychoses d'user d'interprétations fondées sur un repérage analytique classique. Il est inutile d'attendre qu'à la manière d'un névrotique le schizophrène livre dans ses associations libres la clef de ses symptômes.
• Ici il faut donc une "psychanalyse à l'envers" (Racamier), une "antipsychanalyse", une "psychosynthèse" qui structure. Il faut synthétiser du sens à la place du patient pour lui permettre de se constituer des fantasmes, une réalité psychique.
5) La réponse du patient à l'action psychothérapique.
Dans une analyse classique, un des critères d'efficacité, au-delà de la disparition de quelques symptômes, est le "changement de discours" : le patient se met à structurer différemment son propos, et comme "l'inconscient est structuré comme un langage", c'est le signe d'une transformation profonde de sa "personnalité".
Ici, la réponse du patient à la psychothérapie consiste à nous fournir de plus en plus de matériel verbal "'a - signifiant", comme s'il nous encourageait à continuer pour lui ce processus de symbolisation.
6) Le réveil du délire est prévisible, souhaitable et contrôlable au cours de la thérapie : on peut le décrire comme une psychose de transfert, par analogie avec la névrose de transfert de la psychanalyse classique.
Les types de psychothérapies et de psychothérapeutesArgos2savoies
Les points de la présentation
Présentation brève des modèles de psychothérapies;
Les deux orientations des psychothérapies;
Le modèle contextuel (un modèle de synthèse et
d’efficacité);
Les bons et les mauvais psy;
La position du patient;
Exemple pratique pour la maladie bipolaire: la
thérapie bipolaire (par Dr Dan Niculescu);
Recommandation pour les patients bipolaires;
Recommandation pour les psy.Les psychothérapies dominantes
La psychothérapie psychanalytique (Freud, Adler,
Young, Karen Horney);
La psychothérapie comportementale (Pavlov, Skinner,
Wolpe, etc.) ;
La psychothérapie systémique;
La thérapie cognitive et comportementale (TCC,
Beck).Les psychothérapies min
Présentation de Janie Houle, professeur au département de psychologie de l'UQAM et chercheure au CRISE, réalisée en Montérégie. La situation du suicide chez les hommes au Québec, statistiques, facteurs de risque et mesures de prévention.
Josée Lake abordera les différents facteurs de vulnérabilité, les particularités du processus suicidaire et l'intervention auprès des enfants suicidaires.
Mishara, Brian. (Avril 2013). <b>La réalité du suicide des aînés au Québec: Défis pour la prévention<b>. Présentation faite lors de la Journée régionale sur le suicide et les aînés. Association québécoise de prévention du suicide: Shawinigan
Le suicide d'un membre d'un réseau vient inévitablement toucher plusieurs personnes du milieu, et ce à divers niveaux.
Bien que le suicide soit un événement tragique, il est important de prendre le temps de donner au milieu un sentiment de compétence quant à sa capacité à retomber sur ses pieds et l'aider à gérer l'inquiétude que survienne un autre suicide.
En ce sens, il faudra prendre le temps d'analyser la situation et de déterminer les personnes touchées par des réactions de stress, de crise ou de deuil afin de s'assurer de mettre en place les interventions adéquates selon le type de réaction.
Ce webinaire permettra de faire un rappel de quelques notions de Séguin. M, Roy, F et collaborateurs (2004) "Programme de postvention en milieu scolaire, Stratégies d'intervention à la suite d'un suicide".
La théorie des 4 cerveaux est un outil précieux pour le coaching scolaire.
Le coach scolaire se doit de tenir compte du profil pédagogique des jeunes auprès de qui il travaille.
Après avoir défini les notions d'évaluation, d'indicateurs, de performance et de qualité, cette présentation donne quelques éléments sur la mise en œuvre de l'évaluation d'un service de veille réglementaire. Une première réflexion sur l'évaluation du pilotage d'un projet de veille est également abordée.
Similaire à CRISE - WEBINAIRE 2013 - M. Lecavalier & H. Simoneau - Les enjeux suicidaires : Un défi au quotidien dans les centres de réadaptation en dépendance
Le CRISE, avec plusieurs partenaires, effectue présentement une recherche portant sur le parcours de soin des personnes qui se présentent à l’urgence d’un centre hospitalier suite à une tentative de suicide. Cette recherche, qui vise à suivre pendant 18 mois 700 personnes qui ont fait une tentative, a pour but d’identifier les pratiques et interventions qui contribuent à diminuer les risques de suicide. Cette recherche permettra de décrire les services et soins que reçoivent les personnes ayant fait une tentative de suicide et permettra également d’identifier les caractéristiques liées aux interventions qui contribuent à la diminution des comportements suicidaires. Nous présenterons les résultats préliminaires de cette étude et discuterons des enjeux dans la prévention des récidives et l’amélioration de l’adaptation des personnes suite à leur tentative selon les recherches antérieures ainsi que les données préliminaires de notre étude.
Présentation de Brian Mishara, professeur de psychologie et directeur du CRISE, UQAM
Dans le cadre du 15e Institut d'été du CRISE, "Suicide, santé mentale et milieu de travail"
Jour 3: postvention et retour au travail
Présentation donnée par Laurent Corthésy-Blondin, étudiant au doctorat en psychologie (UQAM), Jean-François Brodeur, paramédic et représentant à la prévention, Corporation d'urgences-santé, et Stéphanie Paquette, TS, Maison La Vigile
Institut d'été du CRISE 2019, "Suicide, santé mentale et milieu de travail"
Jour 2: comportements suicidaires: le rôle des milieux de travail
Tabac Et MéDecine Vasculaire Sfa Samedi 09 01 2010sfa_angeiologie
Similaire à CRISE - WEBINAIRE 2013 - M. Lecavalier & H. Simoneau - Les enjeux suicidaires : Un défi au quotidien dans les centres de réadaptation en dépendance (8)
Webinaire donné par Cécile Bardon, PhD, directrice associée du Centre de recherche et d'intervention sur le suicide, enjeux éthiques et pratiques de fin de vie (CRISE), le 9 avril 2021. Ce webinaire a été présenté par le Service québécois d'excellence en troubles graves du comportement (SQETGC).
PLAN DE PRÉSENTATION
L’impact du suicide
Définition de la résilience
Le processus de résilience des familles endeuillées par le suicide d’un adolescent
Les interventions en soutien à la résilience
Présentation par Francis Roy, candidat au doctorat en psychologie, UQAM
Dans le cadre du 15e Institut d'été du CRISE, "Suicide, santé mentale et milieu de travail"
Jour 3: postvention et retour au travail
Présentation de Valérie Ulrich, Mission Recherche et Observatoire national du suicide, DREES, Ministère de la Santé, Paris
Dans le cadre du 15e Institut d'été du CRISE, "Suicide, santé mentale et milieu de travail"
Jour 3: Postvention et retour au travail
1. Prévenir la détresse et le suicide en milieu agricole, par Ginette Lafleur
2. Aller au-devant des agriculteurs pour favoriser la demande d'aide, par Josée Bergeron et Joyce Lawless du CPS Lanaudière
3. L'intervention agricole: le développement d'un réseau de travailleurs de rang, par Nancy Langevin, TS
Présentation du professeur Angelo Soares dans le cadre de l'Institut d'été du CRISE 2019, "Suicide, santé mentale et milieu de travail"
Jour deux: comportements suicidaires: le rôle des milieux de travail
Présentation de la professeure Marie Alderson dans le cadre de l'Institut d'été du CRISE 2019, "Suicide, santé mentale et milieu de travail"
Jour 2: comportements suicidaires: le rôle des milieux de travail
1. Réalité des employés des services d’urgence
2. Introduction aux meilleures pratiques dans la prévention du stress post-traumatique
3. Besoins exprimés par les milieux d’urgence
4. Outils développés par l’APSAM basés sur les meilleures pratiques
Sophie Meunier, professeure département de psychologie, UQAM
Bruno Collard, directeur clinique, Revivre
Plan de la présentation:
-Courte bio des présentateurs
-Troubles anxieux et dépressifs en milieu de travail
-Définition de l’autogestion et son utilité en milieu de travail
-Les résultats de l’étude Feeling better at work!
-Présentation de l’Atelier d’autogestion des troubles anxieux et de l’humeur en milieu de travail
Cette présentation porte sur les résultats d’une étude sur la perception des sentinelles en prévention du suicide au Québec des facteurs qui influencent leur capacité d’agir et de leurs besoins pour l’optimiser: l’importance de la formation pour développer le sentiment de compétence et la capacité à délimiter leur rôle, les conditions nécessaires pour exercer le rôle de sentinelle, les types de mesures de suivi et de soutien post formation facilitant le maintien et le renforcement de la capacité d’agir.
Lorsque le suicide d’un.e adolescent.e survient, comme il s’agit d’une mort violente, inattendue, auto-infligée et qu’elle ne s’inscrit pas dans l’ordre normal de la vie, la famille est confrontée à une situation de crise qui nécessite, de sa part, une mobilisation d’énergie. On remarque que, malgré cette épreuve, la plupart des familles continuent à fonctionner et même parfois se transforment positivement suite à cette expérience. Le concept de croissance post-traumatique pourrait permettre d’expliquer ce phénomène. En se basant sur les résultats d’une étude portant sur les familles endeuillées par le suicide d’un.e adolescent.e, le processus de croissance post-traumatique de ces familles sera présenté. De plus, des pistes d’intervention seront proposées aux participants afin de les aider à intervenir auprès de familles et d’individus endeuillés par un suicide.
Plus de Centre de recherche et d'intervention sur le suicide, enjeux éthiques et pratiques de fin de vie (20)
La postvention: comment accompagner les familles endeuillées par le suicide d...
CRISE - WEBINAIRE 2013 - M. Lecavalier & H. Simoneau - Les enjeux suicidaires : Un défi au quotidien dans les centres de réadaptation en dépendance
1. Les enjeux suicidaires :
Un défi au quotidien dans les
centres de réadaptation en
dépendance
rMarie Lecavalier
Hélène Simoneau
Centre Dollard-Cormier -
Institut universitaire sur les dépendances
Mai 2013
3. Surreprésentation
Ex.1: Nouveau-Brunswick
18,7% de buveurs à risque, 11% usage de
drogues illicites
59,8% des décès par suicide avaient un TUS
(Séguin et coll., 2005)
Ex.2: région de Montréal
40 cas sur 60 (66,7%) avaient un TUS
(Tousignant et coll., 2008)
3
4. Suicide et troubles liés à l’utilisation
d’une substance (TUS)
Peu d’études chez les personnes
alcooliques
Encore moins chez les autres personnes
toxicomanes
Très rares chez personnes toxicomanes
en traitement
4
5. Facteurs de risque de suicide
3 recensions d’écrits (Conner et Duberstein, 2004;
Duhamel, 2007; Sher, 2006)
Caractéristiques des individus alcooliques qui
ont tenté ou ont complété un suicide:
Ex.: épisodes dépressifs majeurs, soutien social
déficient, vivent souvent seuls, impulsifs, agressifs,
troubles de la personnalité, abus dans l’enfance, etc.
Mais presque rien sur les variables toxico!
5
6. Mécanismes d’action
2 Mécanismes susceptibles d’expliquer la forte
prévalence:
Hypothèse des facteurs communs
Les facteurs de risque sont plus fréquents dans la
population toxicomane
Hypothèse des variables spécifiques
Dépresseurs seraient plus en cause?
Polytoxicomanie (nombre de SPA vs le produit)?
Sevrage?
6
7. Bref…
la relation suicide et toxico est claire,
mais les mécanismes et les facteurs en
cause peu connus
Préoccupation des milieux cliniques
Création d’une grille (Lavoie et Lecavalier,
2008)
4e besoin de recherche au CDC-IUD
7
9. Identifier des variables associées aux
comportements suicidaires chez des
personnes en traitement pour toxicomanie
Plus précisément,
vérifier s’il existe des variables
spécifiques à la consommation qui sont
associées aux comportements suicidaires
9
11. 3 BANQUES DE DONNÉES IGT
Centre Dollard-Cormier-IUD: 893 personnes
Centre de Réadaptation Ubald-Villeneuve:
3 583 personnes
Domrémy Mauricie/ Centre-du-Québec:
2 075 personnes
Total: 6 551 personnes
entre le 01/09/94 et le 29/09/09
11
12. Description de l’échantillon
Sexe: 65,4% hommes, 34,6% femmes
Âge: 18 à 83 ans
moyenne = 37,5 ans (É.T. =11,5)
État civil:
marié (ou union libre): 31,0%
déjà vécu en couple: 54,7%
aucune relation de couple: 14,3%
12
13. Description de l’échantillon
Situation d’emploi
Emploi temps plein: 26,3%
Emploi temps partiel: 8,2%
B.E.S.: 32,3%
Retraite: 10,4%
Autres: 22,8%
Scolarité:
12 ans et moins: 60,3%
CEGEP: 28,1%
Université: 11,7%
13
14. Description de l’échantillon
Revenu personnel
moins de 12 000$: 43,5%
entre 12 000$ et 30 000$: 38,3%
entre 30 000$ et 50 000$: 13,3%
plus de 50 000$: 5,0%
14
15. Description de l’échantillon
Alcool 39,4%
Alcool et drogue 28,5%
Polydrogue 10,9%
Cannabis 8,7%
Cocaïne 7,8%
Total 95,3%
15
Principale substance problème
17. Taux de comportements suicidaires
En
traitement
Québec
Idéations suicidaires (30 derniers jours) 20,1%
2,3%-3,8%
(12 mois)
Idéations suicidaires (à vie) 56,2%
10%-14%
≈5 X plus
Tentatives de suicide (30 derniers jours) 4,5%
0,3%-0,5%
(12 mois)
Tentatives de suicide (à vie) 36,5%
3,5%-4,4%
≈9 X plus
17
18. Taux de comportements suicidaires
Différences hommes-femmes
Hommes Femmes χ2 Quebec
Idéations suicidaires
(30 derniers jours)
19,2% 22,4% 9,07**
Pas de
différence
(12 mois)
Idéations suicidaires
(à vie)
53,5% 61,4% 37,61***
Pas de
différence
Tentatives de suicide
(30 derniers jours)
3,9% 5,8% 12,27***
Plus élevé
chez les
femmes
Tentatives de suicide
(à vie)
32,1% 44,9% 104,06***
Plus élevé
chez les
femmes
18
20. Taux de comportements suicidaires
en fonction du temps
Entre
1994-
1999
Entre
1999-2004
Entre
2004-09
χ2
Pensées suicidaires
(30 derniers jours)
19,4% 20,7% 20,0% 0,78, p=0,68
Pensées suicidaires
(à vie)
53,8% 56,5% 56,5% 1,63 p=0,44
Tentatives de suicide
(30 derniers jours)
4,0% 4,7% 4,4% 0,69 p=0,71
Tentatives de suicide
(à vie)
37,4% 37,9% 35,3% 4,55 p=0,10
20
21. Taux de mortalité par suicide au
Québec
Taux en 2007: 14 par 100 000
Taux en 1999: 22 par 100 000
Réduction moyenne de 1999 à 2007: 4,1% par
année
Aucune donnée sur l’évolution des autres
comportements suicidaires
21
22. Taux de comportements suicidaires
en fonction du type de substance
Substance
Taux (%)
Idéations
30 jours
Idéations à
vie
Tentatives
30 jours
Tentatives
à vie
Sédatifs 33 67 0 29
Alcool +
drogue
25* 65* 6* 43*
Polydrogue 19 58* 3 39
Alcool 19 52 5 33
Stimulants 18 51 4 35
Hallucinogènes 16 54 2 32
Opiacées 11 39 5 28
Moyenne 20 56 5 37 22
23. Taux de comportements suicidaires en
fonction du type de substance
(quand combinaison alcool et drogue)
Substance Pensées 30
jours
Pensées à vie Tentatives
30 jours
Tentatives à vie
% n % n % n % n
Héroïne 7,4 27 57,1 28 0 28 44,4 27
Autres opiacées 29,3 92 62,0 92 7,6 92 48,4 91
Autres sédatifs 30,6 180 72,2 180 5,0 180 57,0 179
cocaïne 26,3 990 64,5 993 5,5 988 43,3 983
amphétamines 31,4 159 69,8 159 8,3 157 44,8 154
cannabis 23,4 802 66,0 801 4,9 799 41,2 797
hallucinogènes 23,1 147 69,4 147 5,5 145 51,0 143
Taux généraux 20,3 6 493 56,2 6 502 4,5 6 483 36,5 6 47323
30. Population en traitement vs la
population générale
Tel qu’attendu, les taux sont très élevés
Certaines caractéristiques diffèrent:
Effet de l’âge
Aucun changement depuis 1999
30
31. Hypothèse des facteurs communs
vs les variables spécifiques
Les deux ont une influence
État psychiatrique demeure un facteur important
mais…
Gravité de l’usage d’alcool et de drogue
ajoute à la prédiction
Combinaison alcool et drogue semble un
«cocktail explosif»
31
32. Limites de l’étude
Données rétrospectives
La méthode ne permet pas de savoir ce qui
vient avant, durant les 30 derniers jours
Les modèles prédictifs n’incluent ni la situation
d’emploi ni la situation judiciaire
Seulement 1,5% de l’échantillon a plus de 65
ans
32
34. Nous ne pouvons pas prendre pour acquis
que le savoir issu de la population
générale est suffisant pour comprendre
les personnes toxicomanes.
Nous avons besoin de plus d’études afin
de mieux comprendre la relation entre la
dépendance et le suicide.
34
35. Estimer la dangerosité d’un
passage à l’acte suicidaire:
des outils pour mieux agir
Marie Lecavalier Philippe Angers
Centre Dollard-Cormier - Suicide Action Montréal
Institut universitaire sur les dépendances
2013
36. 36
Plan de présentation
Contexte d’origine
Démarche de validation
Développement des outils
Présentation de la grille
Bilan d’implantation
37. Comment bien estimer et agir?
André pense beaucoup au suicide depuis que sa femme l’a laissé.
La rupture remonte à il y a une semaine.
Il pense se suicider dans sa chambre avec une arme à feu.
Il y a accès et elle se trouve sous son lit présentement.
Il n’a toutefois pas arrêté de date. Nous sommes présentement lundi soir.
André consomme beaucoup d’alcool mais seulement la fin de semaine.
Il ne consomme jamais la semaine puisqu’il doit aller travailler le lendemain.
Il a déjà fait une tentative de suicide il y a 6 mois lors de sa dernière rupture.
Depuis, il est ambivalent d’être en vie
Il se sent seul depuis que sa femme est partie et il vit seul.
Il a un ami avec qui il part «sur la brosse», «Il connaît tout de moi…LUI, il me comprend».
Mais ce soir, André est découragé et nous dit : «Je n’y arriverai pas» (à m’en sortir),
«Y a rien à faire». «Mon gars serait mieux si j’étais mort»,
«Je suis un mauvais père».
Son contrôle à ne pas se suicider est présentement de 6 sur l’échelle.
Quand il boit par contre, il se sent alors à 3-4/10.
André dort mal, a un sommeil agité depuis quelque temps mais il mange, se lave
et va travailler en maintenant sa ponctualité même s’il est fatigué.
Il avait un suivi avec un travailleur social mais il l’a laissé tomber.
Il voit peu son fils, 1 fois par mois et il est possible qu’il en ait la garde 1 fin de semaine sur 2.
38. 38
Contexte d’origine
Sur une période de 6 mois (en 2006), quatre
personnes sont décédées par suicide pendant la
phase active de leur suivi au Centre Dollard-Cormier –
Institut universitaire sur les dépendances
L’analyse des dossiers a révélé que seuls les
éléments de la planification du suicide étaient pris en
compte, sans considérer l’influence des facteurs de
risque et de protection
39. 39
Principes directeurs
Élargir l’estimation du danger à d’autres facteurs
que le COQ (Comment, Où, Quand)
Privilégier les facteurs proximaux, ceux les plus près
du passage à l’acte
Situer sur un continuum les facteurs de risque et de
protection
Tenir compte des symptômes liés aux problèmes de
santé mentale
Favoriser le jugement clinique dans la prise de
décision
40. 40
Démarche de validation
Cohérence avec les connaissances scientifiques et
les savoirs expérientiels
Recension des écrits et des outils d’évaluation existants
Guides de bonnes pratiques en prévention du suicide
Consultations d’experts et groupes de discussion avec des
professionnels
Convergence avec les recommandations d’experts
d’Amérique du Nord (National Suicide Prevention
Lifeline, 2007)
41. 41
Développement des outils
Identification des variables
Création de différents prototypes
Élaboration de la pondération
Focus groups et échanges avec divers experts
Utilisation de vignettes cliniques et comparaison des
cotes obtenues entre différents évaluateurs
42. 42
Objectifs des outils
Aide à la décision permettant de:
mieux estimer la dangerosité
cibler des leviers d’intervention
encadrer la conduite à tenir pour assurer la sécurité
À noter que la grille ne s’applique
qu’aux personnes de 14 ans et plus
44. 44
Les 4 couleurs
Couleurs au lieu de chiffres
Couleurs déjà utilisées dans les
milieux médicaux, des
dépendances et loi P-38
(nouveauté: le orange)
Continuum (facteur de protection-
facteur de risque)
Chaque critère sera évalué
Vert Jaune Orange Rouge
45. 45
Grille d’estimation de la dangerosité
d’un passage à l’acte suicidaire
Planification du suicide
Passage à
l’acte imminent /
en cours
Pas de
planification
46. 46
Grille d’estimation de la dangerosité
d’un passage à l’acte suicidaire
Tentative de suicide
Aucune
tentative
Tentative
récente
47. 47
Grille d’estimation de la dangerosité
d’un passage à l’acte suicidaire
Capacité à espérer un changement
Capable
d’espérer
Grand
désespoir
48. 48
Grille d’estimation de la dangerosité
d’un passage à l’acte suicidaire
Usage de substances
Consomme
peu ou pas
Abus grave
de
substances
49. 49
Grille d’estimation de la dangerosité
d’un passage à l’acte suicidaire
Capacité à se contrôler
Contrôle Forte
impulsivité
50. 50
Grille d’estimation de la dangerosité
d’un passage à l’acte suicidaire
Présence de proches
Présence
d’un
proche
Seul(e) ou
isolé(e)
51. 51
Grille d’estimation de la dangerosité
d’un passage à l’acte suicidaire
Capacité à prendre soin de soi
Prend soi
de lui/elle
Se laisse
aller
53. 53
Grille d’estimation de la dangerosité
d’un passage à l’acte suicidaire
Absence
d’indice de
danger
Indices de
danger
(faible)
Danger grave
à court terme
Danger grave
et imminent
Estimation finale
54. Approche orientée vers les solutions
Permet de travailler l’ambivalence, les raisons de
vivre et un avenir qui vaut la peine de rester en
vie
Mieux adaptée aux besoins des hommes, car mise
sur leurs forces, utilise des échelles et des plans
d’action
Permet d’agir rapidement, en crise ou en suivi
Peut être utilisée aussi bien par des professionnels
que par des proches et des bénévoles
55. 55
La force d’un langage commun
Recommandée par le MSSS dans ses guides de
bonnes pratiques (msss.gouv.qc.ca)
Intégrée dans la formation accréditée par l’AQPS
Appui de l’OPQ
Intérêt de l’ACRDQ
Intérêt des Centres jeunesse du Québec
Intérêt prononcé du milieu médical
Participation à un projet de recherche (CRISE)
57. Références
Camirand, Hélène & Légaré, Gilles (2010). « Chapitre 4 : Santé mentale ». in L’Enquête québécoise sur la santé de la
population 2008 : pour en savoir plus sur la santé des Québécois. Institut de la statistique du Québec, 206 p.
Conner, K.R. et Duberstein, P.R. (2004). Predisposing and precipiting factors for suicide among alcoholics : empirical review
and conceptual integration. Alcoholism Clinical and experimental Research, 28(5), 6S-17S.
Duhamel, D. (2007). Toxicomanie et phénomènes suicidaires : savoir pour mieux intervenir. Montréal : Direction des services
professionnels et de la qualité-Service de formation et de consultation clinique du Centre Dollard-Cormier.
Kairouz, Sylvia; Boyer, Richard; Nadeau, Louise; Perreault, Michel & Fiset-Laniel, Julie (2008). « Troubles mentaux, jeu
pathologique et suicide ». In Troubles mentaux, toxicomanie et autres problèmes liés à la santé mentale chez les adultes
québécois : Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (cycle 1.2). Institut national de la statistique du
Québec, 68 p.
Lavoie, B. et Lecavalier, M. (2008). Grille d’estimation de la dangerosité suicidaire. Congrès canadien en prévention du suicide :
Suicide et dépendances. Québec, oct. 2008.
Séguin, M., Lesage, A., Turecki, G., Daigle, F. et Guy, A. (2005). Projet de recherche sur les décès par suicide au Nouveau-
Brunswick entre avril 2002 et mai 2003. Ministère de la Santé et du Mieux-être, Division de la santé mentale,
gouvernement du Nouveau-Brunswick.
Sher, L. (2006). Alcoholism and suicidal behavior : a clinical overview. Acta Psychiatrica Scandinavia, 113, 13-22.
Tousignant, M., Payette, T., Séguin, M. et Turecki, G. (2008). Trauma de l’enfance, alcoolisme et suicide. Congrès canadien en
prévention du suicide : Suicide et dépendances. Québec, oct. 2008.
57