1. Yasmina Khadra Ce
que le jour doit à la nuit
Description des lieux
Encadré par Prof. TAOUKI
Présenté par :
Mostapha KADIOUI
Najla ETANGI
2. Plan
Algérie
La conquête
Chronologie de l’indépendance
L’indépendance.
Ce que le jour doit à la nuit
Utilité des espaces convoqués
Sélection des espaces
Renouvellement continuel des lieux
3. La conquête de l'Algérie
1830
Le 14 juin 1830, l'armée du roi de France, Charles X, débarque en Algérie.
L'Algérie, alors dominée par l'Empire ottoman, voit ses dignitaires turcs s'effondrer.
La résistance à l'invasion est le fait de représentants des groupes dominants
algériens comme Abd el-Kader, vaincu en 1847.
La situation en Algérie s'aggrave avec les méthodes de « pacification » employées
par la France. Ce terme de pacification était employé pour désigner les méthodes
violentes utilisées par la France pour réprimer la révolte des populations arabes et
berbères en Algérie.
4. Chronologie de l’indépendance
1930-1946
Devant l'impossibilité d'obtenir davantage de droits, la population musulmane se radicalise. Le
mouvement nationaliste s'organise et s'amplifie à partir de 1930
L'élection du Front populaire en France redonne de l'espoir aux Algériens musulmans. En effet,
Maurice Viollette, vice-président du Conseil, propose d'ouvrir les droits politiques aux musulmans
d'Algérie : il prévoit d'étendre la plénitude de la citoyenneté française à 21 000 musulmans (sur 6
millions).
En 1945, c'est la fracture. Les émeutes de Sétif et de Guelma, sanglantes répressions d'un
soulèvement contre les Européens, font plusieurs dizaines de milliers de morts.
5. Chronologie de l’indépendance
Janvier 1957 : la « bataille d'Alger »
Le quadrillage par l'armée française du territoire algérien reste peu efficace contre le
terrorisme urbain. Le général Massu se voit alors confier la responsabilité de la sécurité.
C'est ainsi que débute la « bataille d'Alger » en janvier 1957 qui va durer neuf mois.
Contrôles, fouilles, arrestations et même pratique de la torture se multiplient alors pour
répondre aux attentats. Si l’opération est un succès sur le plan militaire, cette bataille est
pourtant un échec d'un point de vue psychologique. L'intimidation et la torture conduit à une
radicalisation communautaire et provoque l'hostilité des musulmans qui se rallient à la
cause du FLN.
6. Chronologie de l’indépendance
13 mai 1958 : la constitution d'un comité de salut public
En France, la IVe République, atteinte d'instabilité chronique, ne permet pas à ses dirigeants
d'imposer une solution au conflit algérien. L’investiture de Pierre Pflimlin, favorable à des
négociations avec le FLN, et désigné par le président du Conseil, donne lieu à une manifestation
à Alger, le 13 mai 1958. Elle débouchera sur l'instauration d'un pouvoir insurrectionnel.
Les activistes prennent le gouvernement général et proclament la constitution d'un comité de
salut public à la tête duquel est placé le général Salan. L'armée gouverne donc l'Algérie, mais
sans en avoir les pouvoirs. Le 15 mai, poussé par le général Massu, Salan fait appel au général
de Gaulle.
7. L’indépendance
• 5 juillet 1962 : l'Algérie est indépendante
Le 5 juillet 1962, l'indépendance de l'Algérie, votée le 1er Juillet par référendum dans le
cadre des accords d’Evian et reconnue par la France le 3 juillet, est officiellement
proclamée.
En contrepartie, la France s'engage à aider économiquement l'Algérie en continuant de
réaliser le plan de Constantine de 1958 (attributions de terres, construction de logements,
scolarisation, etc.). Dans les textes, les Européens d'Algérie (« pieds-noirs ») ont trois ans
pour choisir entre la nationalité française ou algérienne. Mais, malgré la fin de la guerre, les
violences perpétrées par l'OAS ‒ attentats, politique de terre brûlée ‒ séparent
définitivement les communautés musulmane et européenne. C'est dans la panique que les
Français quittent l'Algérie pour la France (200 000 Européens de mars à mai). Le jour de
l'indépendance même, à Oran, deuxième ville d’Algérie, des centaines de pieds-noirs sont
tués par la foule.
L'Algérie, fraîchement indépendante, est en proie aux divisions. Le 25 septembre 1962,
Ferhat Abbas, affaibli, proclame toutefois la République algérienne démocratique et
populaire. Ahmed Ben Bella en est élu le premier président de la République, le 15
septembre 1963.
8. Ce que le jour doit à la nuit
Dans « Ce que le jour doit à la nuit », Khadra joue sur les lieux, les décrit minutieusement,
aucun élément n’y échappe, que ce soient les couleurs, les formes, l’agencement des objets, le
ressenti des personnages à l’égard de ces espaces, leur historique, la signification des
espaces…etc.
Cette spatialité s’inscrit, dès lors, comme élément discursif et énonciatif, permettant de
mouvoir les événements et les personnages à travers le récit.
Younes, héros et personnage-narrateur du récit, côtoie un bon nombre d’espaces. Chaque
espace occupé brode son devenir. De son douar natal à la belle Oran, en passant par Río
Salado, Younes se façonne au fur et à mesure de notre lecture, à travers les divers espaces qu’il
arpente, tout le long du récit.
9. Yasmina Khadra situe l’appartenance familiale en
évoquant les « terres ancestrales »,
Issa, père de famille, voit en son imminente récolte le signe d’un lendemain ensoleillé.
De par cette information, l’appartenance paysanne de Issa est ainsi révélée.
Ainsi, la famille est positionné sur le plan sociétal.
En effet, même si le père semble euphorique, ou du moins, heureux et optimiste quant à la
moisson, le reste de la famille suffoque dans cet espace de renfermement, où ils ne font
qu’exister.
11. Ce lopin de terre » représente l’espace de leur perte, le
point de leur déchéance.
Aucune perspective en vue hormis l’espoir en un lointain ailleurs que dans ces lieux « où
l’enfer avait jeté son dévolu sur nos (leurs) champs » (Khadra, 2009, p. 19).
13. L’installation à Oran
Il s’agit effectivement d’une
minuscule salle, ou plutôt, d’une
« tombe » puisque sa superficie
« était à peine plus large » que
cette dernière. L’étroitesse de la
chambre et la puanteur de
l’urine de chat contribuent à la
rendre frustrante, également
l’odeur des volailles et du vomi
qui ne font qu’accentuer le
dégoût du lecteur.
15. Contraint de se relever après sa chute, Issa ne sait pas que le choix pour lequel il
vient d’opter ne fera qu’éclater la famille et la dissocier jusqu’à sa perte.
17. L’inadaptation de Youness.
Pour un individu issu d’une famille pauvre,
dormir seul dans une chambre est un luxe,
l’aspect chrétien avec son crucifix, sa statue
et les icones le dérangent au point de
cauchemarder toute la nuit.
Dans ce passage, les objets ne sont plus pris
dans leur fonction première, à savoir celle
d’occuper un espace et d’enjoliver une salle
ou une chambre.
18. L’apport de la ville européenne
Oran est la ville salvatrice qui aidera Younes/Jonas à prendre son envol avant de
rejoindre l’espace de Rio Salado dans lequel il évoluera par la suite. Oran est ce rêve
qui se concrétise, cette bouffée d’oxygène. En évoquant Oran, c’est la facette
européenne qui surgit. Dorénavant, ce sera son nouvel espace résidentiel, il y vivra
avec son oncle et Germaine.
21. Río Salado est l’incarnation de l’Algérie en plein essor,
Village colonial et dont le narrateur s’est donné un plaisir de décrire dans un
vocabulaire sans restriction, un langage glorificateur et fier des lieux et de ce qu’il
renfermait.
C’est le parfait décor pour une histoire d’amour, une histoire tragique sur un fond
sauvage. Río est l’endroit par excellence pour planter le récit. L’implantation
parfaite des Gaulois. Le succès de la spoliation et de l’accaparement.
22. Conclusion
La spatialité du roman et la spatialité mise au service du récit sont deux choses distinctes ; à
travers les espaces convoqués, inspirés du monde réel, les écrivains « produisent leur propre
espace textuel ». La spatialité scripturale hybride atteste d’une culturalité et d’une identité
plurielle revendiquée.
Notes de l'éditeur
Par là débute la narration du récit, il n’est pas gratuit d’évoquer un espace aussi « négativement » et « péjorativement » présenté.
Le départ est nécessaire dans l’intention de mettre fin à ce lieu clos, son rejet est donc essentiel pour la suite de la fiction, se débarrasser d’un tel endroit est une opportunité pour l’histoire et pour les personnages de muter en toute liberté en investissant d’autres lieux en mesure de leur garantir une mouvance et un épanouissement.