Comment les entreprises peuvent-elles tirer profit de la révolution des réseaux sociaux ? Stratégie publicitaire et marketing ne peuvent plus exclure ces espaces de communication virtuels. Encore faut-il savoir comment s’y prendre.
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professionnelles dans le monde entier, trouver
des prospects et se renseigner sur eux ou
encore partager de l’information et des idées.
Twitter permet à ses membres de diffuser
des messages courts à une liste de contacts
personnels appelés « Followers ». Il sert à
suivre et diffuser de l’information en temps
réel. Les Followers de marques sur Twitter
sont en général plus fidèles et engagés auprès
de cette marque que d’autres Followers de
cette même marque sur d’autres réseaux
sociaux. Selon Twitter, une personne sur
trois ayant visité une marque sur le réseau
réalise un achat de cette marque par la suite.
Les membres de Tumblr bloguent avec
leurs amis. Ce réseau est un mélange entre
Facebook, Twitter et les blogs.
Pinterest est un réseau social de partage
d’images, qui tire son nom de la contraction
entre « Pin », qui signifie épingler en
anglais, et « Interest » qui signifie intérêt.
Sur ce réseau, les membres épinglent leurs
centres d’intérêt et font découvrir des idées
à d’autres internautes. Selon une étude
CapGemini- MIT : « Pinterest est mieux
que Facebook pour inspirer des achats à ses
utilisateurs et ces derniers ont tendance à
dépenser davantage sur chaque achat que les
utilisateurs d’autres réseaux sociaux. »
Instagram est un réseau social de partage
de photos et vidéos, plus branché que
Pinterest. Il est prisé par les annonceurs du
monde de la mode et du luxe.
DES BÉNÉFICES CONSIDÉRABLES
Selon l’agence de média social « We
Are Social Singapore », dans le monde
deux internautes sur trois sont actifs sur
les réseaux sociaux, soit près du tiers de
la population mondiale. Ils y passent en
moyenne deux heures par jour et ce chiffre
croît constamment. Les réseaux sociaux
constituent donc un marché colossal pour les
annonceurs.
Lorsqu’un utilisateur navigue sur un
réseau, il fournit des informations précieuses
aux annonceurs. Les annonceurs récoltent
des données démographiques comme l’âge,
le sexe et la catégorie socioprofessionnelle
des utilisateurs, ou encore des données
comportementales et des données de
localisation.
Grâce aux réseaux sociaux, les annonceurs
ont la possibilité de diffuser le message idoine
Source : Alexa.
4. En Afrique, le taux de pénétration Internet
demeure encore faible et le coût de connexion
relativement élevé.80 % des utilisateurs de
Facebook y accèdent via leur téléphone mobile.
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le nombre de personnes ayant accès à
Internet. Celles-ci deviendront autant
d’utilisatrices Facebook potentielles ! 85 %
des habitants des zones privées d’Internet
fixe ont accès à une couverture mobile,
Facebook souhaite apporter gratuitement
Internet à ces populations sur des téléphones
basiques. Il a lancé l’initiative internet.org
avec plusieurs partenaires, dont l’opérateur
mobile Airtel, présent dans dix-sept pays
africains. Les abonnés zambiens et kenyans
d’Airtel peuvent se connecter gratuitement
à Facebook, à Wikipédia, aux services
d’information comme Google Search ou
encore à des services locaux d’éducation, de
santé et d’emploi. Ce projet est amené à être
étendu à d’autres pays d’Afrique.
LES RÉSEAUX SOCIAUX AFRICAINS
Les géants mondiaux des réseaux sociaux
sont fortement concurrencés par des acteurs
africains qui ont su fournir une offre plus
adaptée au continent.
Une forte pénétration mobile, une
faible pénétration d’Internet, un coût de
connexion relativement élevé et une vitesse
de connexion relativement lente caractérisent
le réseau de télécommunications du
continent africain. Les réseaux sociaux
« made in Africa » l’ont bien compris et ont
su dès le départ proposer une offre moins
lourde à télécharger et accessible depuis
des téléphones bas de gamme. Elle requiert
seulement une connexion 2G et le coût pour
envoyer un message via leurs réseaux est
nettement moins onéreux que celui pour
envoyer un SMS via l’opérateur mobile de
l’utilisateur. Les acteurs locaux ont également
proposé des solutions hybrides innovantes,
combinant des services de réseaux sociaux
classiques avec des messageries instantanées
pour être au plus près des attentes de leurs
jeunes utilisateurs.
Mxit est le premier réseau social en
Afrique du Sud devant Facebook. Il est
également présent dans d’autres marchés
clés, dont l’Inde, le Nigeria et l’Indonésie.
Avec 7 millions d’abonnés, il devance
Facebook en Afrique du Sud. En moyenne, un
utilisateur se connecte 5 fois par jour et passe
105 minutes sur ce réseau.
Selon son fondateur, Mxit est un mixte
entre WhatsApp et Facebook, « plus simple,
plus rapide et moins cher ». Il place la
conversation au cœur de son modèle en
permettant à ses membres d’échanger avec
leurs contacts et avec des entreprises. Ses
utilisateurs peuvent également y acheter des
jeux et de la musique par mobile banking.
Avec 10 millions d’utilisateurs actifs chaque
mois, 2go devance Facebook au Nigeria. 2go
est une application mobile de messagerie
qui permet à ses membres de communiquer
facilement et gratuitement avec leurs amis et
de rencontrer de nouvelles personnes. 85 %
des utilisateurs de 2go au Nigeria ont entre
18 et 35 ans et sont de jeunes professionnels,
soucieux d’être à la mode. Grâce à 2go, les
annonceurs engagent les consommateurs avec
leurs marques préférées.
ESKIMI : DE LA LITUANIE À L’AFRIQUE !
Eskimi est un réseau social mobile lituanien
qui a remporté un vif succès en Afrique, en
particulier au Nigeria. Les fondateurs de ce
réseau social ont immédiatement pensé à
l’Afrique pour leur expansion internationale.
D’après Vytautas Paukstys, le directeur
général d’Eskimi : « Nous avons commencé
avec les pays de la Baltique et cela a bien
marché. Sur cette base, nous avons décidé
de nous lancer à l’international – en Asie
et ensuite en Afrique, avec quatre pays :
l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya et le
Ghana. » Effectivement, ce réseau social cible
particulièrement les possesseurs de mobiles
basiques, ce qui correspond parfaitement au
continent africain.
Les membres d’Eskimi passent la moitié
de leur temps à chatter et le reste à consulter
les fan-clubs dont ils sont membres, à
microblogger, rechercher un emploi ou
encore acheter de la musique. Les fan-clubs
d’Eskimi suscitent en moyenne 5 fois plus
d’engagements que Facebook.
Par ailleurs, ce réseau a mis en place
un système de mobile banking sur son site
permettant aux entreprises de vendre leurs
produits directement et aux consommateurs
de les acheter sans utiliser de cash.