Quelle place pour les compétences dans l’entreprise ?France Stratégie
Les approches fondées sur les compétences occupent une place centrale dans les discours propres au monde de l’entreprise, devenant un objet de dialogue social et un composant central de la gestion des ressources humaines. La compétence est aussi devenue une référence pour les politiques de formation et d’emploi. Pourtant, dans les faits, on constate que la gestion des compétences reste encore largement minoritaire en entreprise, où prédominent des logiques de postes et de qualification.
En savoir plus :
https://www.strategie.gouv.fr/publications/place-competences-lentreprise
Introduction
Chapitre I:définition et objectifs du diagnostic
section 1 : définition et différence entre audit et diagnostic
section 2 :les objectifs du diagnostic logistique
Chapitre II :les phases et actions d’un diagnostic
section 1: les différents phases d’un diagnostic
Section 2: les actions
Chapitre III: La réalisation d’un diagnostic
section 1: les cas exigeant la réalisation du diagnostic
Section 2: les pièges à éviter lors d’un diagnostic
Conclusion
Comment travailler en equipe efficacement? Cette presentation rappelle l'essentiel des elements necessaires pour un travail d'equipe en toute cohesion et efficacite.
Quelle place pour les compétences dans l’entreprise ?France Stratégie
Les approches fondées sur les compétences occupent une place centrale dans les discours propres au monde de l’entreprise, devenant un objet de dialogue social et un composant central de la gestion des ressources humaines. La compétence est aussi devenue une référence pour les politiques de formation et d’emploi. Pourtant, dans les faits, on constate que la gestion des compétences reste encore largement minoritaire en entreprise, où prédominent des logiques de postes et de qualification.
En savoir plus :
https://www.strategie.gouv.fr/publications/place-competences-lentreprise
Introduction
Chapitre I:définition et objectifs du diagnostic
section 1 : définition et différence entre audit et diagnostic
section 2 :les objectifs du diagnostic logistique
Chapitre II :les phases et actions d’un diagnostic
section 1: les différents phases d’un diagnostic
Section 2: les actions
Chapitre III: La réalisation d’un diagnostic
section 1: les cas exigeant la réalisation du diagnostic
Section 2: les pièges à éviter lors d’un diagnostic
Conclusion
Comment travailler en equipe efficacement? Cette presentation rappelle l'essentiel des elements necessaires pour un travail d'equipe en toute cohesion et efficacite.
Plan :
Historique
Signification de la TPM
Idées de base
Bénéfices de la TPM
Les 5 principes de la TPM
Les piliers d’action de la TPM
Taux de Rendement Global : TRG
Exemple
Guide des outils d'optimisation de flux logistiques
à l'attention des PME/PMI prestataires logistiques
juin 2004
Guide des outils d'optimisation de flux
C RITT Transport & Logistique juin 2004 2
Cette étude réalisée par le CRITT Transport & Logistique a été commandée par Haute Normandie Filière Logistique.
Nous remercions vivement les membres du comité de pilotage pour leur participation et leurs conseils tout au long de nos travaux :
Jacques Brifault Westerlund France
Vincent Gerzé Logisteam
Pierre Godfroid Le Havre Développement
François-Xavier Guéné CCI de l'Eure
Mhamed Itmi INSA Rouen - Laboratoire PSI
Ludovic Lepetit CCI Dieppe
Christine Leroy CCI Rouen
Bertrand Meledo Normandie Entrepôts
Eric Misplon Institut Supérieur d'Etudes Logistiques
Jean-Yves Perodou Haute Normandie Filière Logistique
Guide des outils d'optimisation de flux
C RITT Transport & Logistique juin 2004 3
Sommaire :
1. Pourquoi ce guide ? ............................................................................................................ 4
1.1. Environnement des PME ............................................................................................ 4
1.2. Enjeux des outils d'optimisation de flux logistiques .................................................. 5
2. Optimisation opérationnelle ............................................................................................... 9
2.1. Intérêts ........................................................................................................................ 9
2.2. Principes de fonctionnement ...................................................................................... 9
2.3. Exemple de solution ................................................................................................... 9
3. Simulation de process logistique ...................................................................................... 11
3.1. Intérêts ...................................................................................................................... 11
3.2. Principes de fonctionnement .................................................................................... 11
3.3. Exemple pour un choix d'investissement ................................................................. 13
3.4. Exemple de gestion de ressources ............................................................................ 15
3.5. Pour en bénéficier ..................................................................................................... 17
4. Aide à la coordination de flux externes ............................................................................ 18
4.1. Intérêts ...................................................................................................................... 18
4.2. Principes .................................................................................................
Performance Industrielle : Rendre efficients vos flux de production avec le ...XL Groupe
Les entreprises industrielles sont de plus en plus confrontées à un environnement complexe et incertain. Face à cela, les dirigeants se doivent d’avoir une stratégie industrielle claire et partagée par l’ensemble des collaborateurs. L’Excellence Opérationnelle est un levier puissant de performance pour accélérer vos flux de production et d’information au sein de votre structure.
Cette accélération de flux est la clé de votre adaptabilité aux variabilités croissantes des demandes clients et fournisseurs.
Evidemment, pour que cela fonctionne durablement, les collaborateurs doivent se sentir en phase avec la stratégie et cela commence par leur apporter un environnement de travail sécurisé et serein.
Sommaire de la présentation :
- Contexte
- Développer et mettre en œuvre une stratégie industrielle
- Optimiser vos flux de production
- Améliorer votre qualité de service et fiabiliser le parc industriel
- Garantir un environnement de travail sécurisé
- Synthèse, conclusion
Lean Manufacturing sur une ligne de conditionnement pharmaceutiqueMouhcine Nahal
Dans un contexte économique deplus en plus exigeant, le secteur de la production pharmaceutique se tourne vers les démarches d’amélioration continue, et parmi elles, la T.P.M (Total Productive Maintenance), objet de présent projet de fin d’études, visant l’amélioration de la productivité, la réduction du prix de revient industriel de manière à tendre vers la qualité totale.L’objectif étant d’éliminer toutes sources identifiées de gaspillages afin de garantir des performances renforcées dans l’atelier de conditionnement pharmaceutique .Tout d’abord, Un diagnostic de l’état actuel a été fait suite à la mesure et le suivi de l’indicateur phare de la productivité : le TRS. Par la suite, une analyse à propos des causes de pertes majeures et leurs origines a été réalisée.Cette analyse nous a permis d’envisagées les solutions nécessaires par le biais des chantiers SMED et TPM, afin d’atteindre un taux de rendement cible de 80%.
Mots clés : Amélioration continue, conditionnement pharmaceutique, T.P.M, Performance,TRS, SMED
L'e-management n'est pas chose facile, nous somme tentés de faire passer les impératifs de productivité avant le bien être de nos salariés . quelle méthode et outils pour réussir ?
kanban est une méthode de gestion de production a stock zéro qui se base sur le principe du flux tiré (aval commande l'amont) et qui permet de réduire les volumes d'encours dans une chaîne de production
Un wiki es un sitio web cuyas páginas pueden ser editadas por múltiples usuarios a través de un navegador web. Los usuarios pueden crear, modificar o eliminar texto compartido sin necesidad de conocer sintaxis especial, simplemente haciendo clic en "editar". Esto permite una creación y mejora instantánea del contenido con gran libertad para los usuarios. Un blog es un sitio web actualizado periódicamente que recopila cronológicamente artículos de uno o varios autores, donde los lectores pueden comentar y
Diferencias entre las agendas digitales peruanasjadfr
El documento compara las agendas digitales peruanas de 2005 y 2.0. La agenda de 2005 estableció objetivos como disponer de infraestructura de telecomunicaciones y promover el desarrollo de capacidades para el acceso a la sociedad de la información. La agenda 2.0 tiene una visión de una sociedad transformada en información y conocimiento inclusiva y productiva, con objetivos como asegurar el acceso inclusivo a la población y promover la innovación y competitividad a través de las TIC. Ambas agendas buscan facilitar el acceso a las
Plan :
Historique
Signification de la TPM
Idées de base
Bénéfices de la TPM
Les 5 principes de la TPM
Les piliers d’action de la TPM
Taux de Rendement Global : TRG
Exemple
Guide des outils d'optimisation de flux logistiques
à l'attention des PME/PMI prestataires logistiques
juin 2004
Guide des outils d'optimisation de flux
C RITT Transport & Logistique juin 2004 2
Cette étude réalisée par le CRITT Transport & Logistique a été commandée par Haute Normandie Filière Logistique.
Nous remercions vivement les membres du comité de pilotage pour leur participation et leurs conseils tout au long de nos travaux :
Jacques Brifault Westerlund France
Vincent Gerzé Logisteam
Pierre Godfroid Le Havre Développement
François-Xavier Guéné CCI de l'Eure
Mhamed Itmi INSA Rouen - Laboratoire PSI
Ludovic Lepetit CCI Dieppe
Christine Leroy CCI Rouen
Bertrand Meledo Normandie Entrepôts
Eric Misplon Institut Supérieur d'Etudes Logistiques
Jean-Yves Perodou Haute Normandie Filière Logistique
Guide des outils d'optimisation de flux
C RITT Transport & Logistique juin 2004 3
Sommaire :
1. Pourquoi ce guide ? ............................................................................................................ 4
1.1. Environnement des PME ............................................................................................ 4
1.2. Enjeux des outils d'optimisation de flux logistiques .................................................. 5
2. Optimisation opérationnelle ............................................................................................... 9
2.1. Intérêts ........................................................................................................................ 9
2.2. Principes de fonctionnement ...................................................................................... 9
2.3. Exemple de solution ................................................................................................... 9
3. Simulation de process logistique ...................................................................................... 11
3.1. Intérêts ...................................................................................................................... 11
3.2. Principes de fonctionnement .................................................................................... 11
3.3. Exemple pour un choix d'investissement ................................................................. 13
3.4. Exemple de gestion de ressources ............................................................................ 15
3.5. Pour en bénéficier ..................................................................................................... 17
4. Aide à la coordination de flux externes ............................................................................ 18
4.1. Intérêts ...................................................................................................................... 18
4.2. Principes .................................................................................................
Performance Industrielle : Rendre efficients vos flux de production avec le ...XL Groupe
Les entreprises industrielles sont de plus en plus confrontées à un environnement complexe et incertain. Face à cela, les dirigeants se doivent d’avoir une stratégie industrielle claire et partagée par l’ensemble des collaborateurs. L’Excellence Opérationnelle est un levier puissant de performance pour accélérer vos flux de production et d’information au sein de votre structure.
Cette accélération de flux est la clé de votre adaptabilité aux variabilités croissantes des demandes clients et fournisseurs.
Evidemment, pour que cela fonctionne durablement, les collaborateurs doivent se sentir en phase avec la stratégie et cela commence par leur apporter un environnement de travail sécurisé et serein.
Sommaire de la présentation :
- Contexte
- Développer et mettre en œuvre une stratégie industrielle
- Optimiser vos flux de production
- Améliorer votre qualité de service et fiabiliser le parc industriel
- Garantir un environnement de travail sécurisé
- Synthèse, conclusion
Lean Manufacturing sur une ligne de conditionnement pharmaceutiqueMouhcine Nahal
Dans un contexte économique deplus en plus exigeant, le secteur de la production pharmaceutique se tourne vers les démarches d’amélioration continue, et parmi elles, la T.P.M (Total Productive Maintenance), objet de présent projet de fin d’études, visant l’amélioration de la productivité, la réduction du prix de revient industriel de manière à tendre vers la qualité totale.L’objectif étant d’éliminer toutes sources identifiées de gaspillages afin de garantir des performances renforcées dans l’atelier de conditionnement pharmaceutique .Tout d’abord, Un diagnostic de l’état actuel a été fait suite à la mesure et le suivi de l’indicateur phare de la productivité : le TRS. Par la suite, une analyse à propos des causes de pertes majeures et leurs origines a été réalisée.Cette analyse nous a permis d’envisagées les solutions nécessaires par le biais des chantiers SMED et TPM, afin d’atteindre un taux de rendement cible de 80%.
Mots clés : Amélioration continue, conditionnement pharmaceutique, T.P.M, Performance,TRS, SMED
L'e-management n'est pas chose facile, nous somme tentés de faire passer les impératifs de productivité avant le bien être de nos salariés . quelle méthode et outils pour réussir ?
kanban est une méthode de gestion de production a stock zéro qui se base sur le principe du flux tiré (aval commande l'amont) et qui permet de réduire les volumes d'encours dans une chaîne de production
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Diferencias entre las agendas digitales peruanasjadfr
El documento compara las agendas digitales peruanas de 2005 y 2.0. La agenda de 2005 estableció objetivos como disponer de infraestructura de telecomunicaciones y promover el desarrollo de capacidades para el acceso a la sociedad de la información. La agenda 2.0 tiene una visión de una sociedad transformada en información y conocimiento inclusiva y productiva, con objetivos como asegurar el acceso inclusivo a la población y promover la innovación y competitividad a través de las TIC. Ambas agendas buscan facilitar el acceso a las
La historia cuenta la conversación entre un hombre llamado Chale, que constantemente añoraba su juventud, y Dios. Chale le pide a Dios volver a tener 20 años, a lo que Dios accede pero advierte que perdería todo lo adquirido en su vida - su educación, familia, patrimonio y experiencia. Ante esta disyuntiva, Chale comprende que es mejor apreciar y disfrutar cada etapa de la vida, en lugar de aferrarse al pasado o desear retroceder.
Las tecnologías de la información y la comunicación (TIC) juegan un papel importante en la educación al facilitar la presentación interactiva de información y desarrollar habilidades, a la vez que reducen el tiempo y facilitan el trabajo. Las TIC incluyen hardware como computadoras, monitores, teclados y periféricos de entrada y salida, así como software educativo interactivo que responde a las acciones de los estudiantes.
Los Proyectos Pedagógicos de Aula (PPA) son instrumentos de planificación de la enseñanza que adoptan un enfoque global e integrador de contenidos, procesos y necesidades de los estudiantes. Los PPA permiten relacionar contenidos de diferentes áreas para promover el aprendizaje significativo, y también incorporar actividades para abordar problemas detectados en la escuela. Siguen principios de globalización, investigación y evolución sistemática. Su desarrollo implica tres fases: diagnóstico inicial, elección del tema y anticipación
Despliegue de una herramienta de ingeniería de requisitos en la industria de ...Visure Solutions
Este documento describe la implementación de una herramienta de gestión de requisitos en una empresa de aviación con 26,000 empleados para mejorar la especificación y documentación de requisitos para nuevos displays LCD en aviones. La herramienta Visure Requirements se introdujo para gestionar mejor los requisitos, los cambios y la generación de documentos de acuerdo con los formatos de calidad. La transición fue gradual y se enfocó en crear estructuras de datos en lugar de formatos. Esto permitió a los ingenieros concentrarse en el contenido cualitativo
Este documento proporciona un análisis táctico de la selección alemana de fútbol en la Copa Mundial de 2010 en Sudáfrica. Identifica algunas deficiencias en la defensa alemana como la distancia incorrecta entre líneas y los espacios a la espalda de los laterales, y analiza su estilo ofensivo basado en la amplitud, la generación de espacios y el dinamismo de sus jugadores. También examina su defensa zonal a balón parado.
El documento define la tecnología educativa como el acercamiento científico basado en la teoría de sistemas que proporciona herramientas para mejorar los procesos de enseñanza y aprendizaje a través del logro de objetivos educativos de manera efectiva. Explica que los materiales didácticos son herramientas que se utilizan para enseñar, presentar y evaluar, e incluyen impresos, informáticos, audiovisuales y manipulativos. Finalmente, argumenta que para lograr resultados exitosos en
El documento trata sobre las causas de la independencia de México de España. Pregunta sobre cómo las ideas de libertad e igualdad influyeron en los habitantes de la Nueva España y qué provocó que los criollos se levantaran en armas. También menciona las diferentes clases sociales que existían y los personajes clave que intervinieron en el proceso de independencia. El objetivo es desarrollar en los estudiantes las competencias para comprender de manera crítica los hechos más relevantes del pasado de México.
Steven Jobs tuvo una infancia difícil ya que fue dado en adopción al nacer. Asistió a la universidad pero no sabía qué estudiar y gastó todos los ahorros de sus padres. Más tarde, aprendió caligrafía en el Reed College, lo que influenció el diseño de tipografías en el primer Macintosh. Fundó Apple a los 20 años en el garaje de sus padres, pero fue despedido después de varios años. Luego creó otras empresas exitosas como NeXT y Pixar. Se diagnosticó cáncer pero logró curarse gracias a una cirugía
Este documento presenta un resumen de conceptos y elementos de comunicación en tres oraciones: Introduce los conceptos básicos de comunicación, incluyendo la transferencia de información entre emisor y receptor. Explica los tipos de comunicación interna y externa de una organización, así como canales formales e informales de comunicación. Finalmente, destaca habilidades para la comunicación efectiva como la escucha activa y la comunicación no verbal a través de gestos y lenguaje corporal.
Este documento trata sobre el VIH/SIDA en jóvenes de entre 22 y 24 años en el barrio Ricardo Brugada de Asunción, Paraguay en 2010. Explica que el SIDA es el síndrome de inmunodeficiencia adquirida que debilita el sistema inmunitario, dejando al cuerpo vulnerable a infecciones. Las principales vías de transmisión del VIH son la parenteral, la sexual y la materno-filial. Los primeros síntomas de la infección por VIH pueden incluir diarrea persistente, pé
Nocion y practica de la situacion problema en historia exposicion equipo 1R00SSEE
El documento describe una pedagogía que pone a los estudiantes en situaciones para investigar mediante tres etapas: 1) cuestionamientos sobre aspectos físicos, contacto, tiempo y causa, 2) actitudes positivas, negativas y neutrales, y 3) percepciones sobre alteridad, cultura, civilización, acontecimientos, tiempo, duración y causalidad. El docente debe conocer los conceptos enseñados y considerar las representaciones sociales de los estudiantes sin ignorar sus propias representaciones ni los textos utilizados, creando situaciones donde
La carta es una expresión de amor y gratitud de una hija hacia su padre en su día. Ella agradece a Dios por permitirle tener a su padre, quien es la persona más importante en su vida, y lo ama por sobre todas las cosas. Le desea un feliz día y muchos más años de vida y salud.
El documento habla sobre las diferentes formas del agua y sus bendiciones. Describe el agua del mar, los ríos, los manantiales, la lluvia, el agua bautismal y más, resaltando que el agua nos da vida y es una bendición.
1) La historia de la repostería se remonta a la creación de panes, postres y hojaldres para deleitar el paladar. 2) Los ingredientes básicos en repostería incluyen harina, grasas, azúcar, huevos y lácteos, cuyos métodos de preparación y conservación varían. 3) Los puntos de cocción más importantes del azúcar son el jarabe, bola blanda y caramelo.
El documento presenta un resumen sobre un radar de estacionamiento para automóviles. Explica que cuando se introduce la marcha atrás, el sistema se activa generando un campo electromagnético que detecta objetos cercanos a lo largo del paragolpes a través de una tira adhesiva. Finalmente, agradece la atención del lector.
En association avec le CEFRIO et HEC Montréal, le CIGREF délivre les résultat...nuntiis
En association avec le CEFRIO et HEC Montréal, le CIGREF délivre les résultats exclusifs d’une enquête menée au sein de son réseau sur : « L’innovation par les usages et les technologies numériques. »
Ce projet a notamment permis la constitution d’un « Indice de l’innovation par les TIC ». Mis à jour sur une base annuelle, cet indice met en lumière plusieurs facteurs influençant l’innovation et la performance au sein des entreprises et organisations. Surtout, il a fait émerger des recommandations et bonnes pratiques qui permettront à tout responsable ou dirigeant de mieux orienter sa stratégie en matière d’utilisation des technologies numériques.
Living Lab e-Inclusion - Rapport de pré-étudePatrick Genoud
Ce travail de pré-étude a pour objectif d’évaluer le concept Living Lab et de l’expliciter en cristallisant les réflexions sur le domaine spécifique de l’e-Inclusion.
Pour une transition numérique écologique - SénatCHARLES Frédéric
Formidable outil de résilience de notre société et de notre économie durant la crise sanitaire, le numérique sera demain au cœur de la relance économique, avec la perspective d'accélérer la transition numérique et, à plus long terme, d'exploiter les perspectives ouvertes par le développement de l'intelligence artificielle.
S'il est un domaine en plein développement actuellement, c'est bien celui de l'intelligence artificielle.
De la reconnaissance de visages, aux assistants conversationnels, en passant par les véhicules autonomes et les systèmes de recommandations d'achats sur internet, ces nouvelles technologies envahissent notre quotidien. Et dans ce large domaine, un type de méthodes fait plus particulièrement parler de lui
Etude de la mise en place et de la stratégie de lancement d’une plateforme so...Houssem Eddine Jebri
Le cycle universitaire des étudiants en Mastère à l’Ecole Supérieure d’Economie Numérique est clôture par projet de fin d’études pour mettre au point les acquis dont
on a bénéficié pendant les années d’études avant de s’engager dans la vie professionnelle.
Dans cette optique, j’ai eu la chance de réaliser un stage d’une durée de 4 mois au sein de la start up Ghazela Technology Academy.
L’obectif principal du projet étant d’étudier la mise en place et de la stratégie de lancement de la plateforme Tufleur.
Les serious games - Mémoire de master en Sc. Educ de Bernard LamaillouxBernard Lamailloux
La transmission du savoir semble facilitée lorsque les situations
d\’apprentissage sont dédramatisées et qu’on a recours à des mises en scène
ludiques. Ce phénomène semble particulièrement flagrant lorsqu’on examine
les serious games.
Un serious game (de l\’anglais serious, « sérieux » et de game, « jeu ») est
une application informatique qui combine une intention sérieuse, de type pédagogique,
informative, communicationnelle, marketing, idéologique ou d\’entraînement
avec des ressorts ludiques issus du jeu vidéo ou de la simulation
informatique. La vocation d\’un Serious Game est donc de rendre attrayante la
dimension « sérieuse » par une forme, une interaction, des règles et éventuellement
des objectifs ludiques.
Le projet vise à répondre aux questions suivantes : Apprend-on plus et mieux
en s\’amusant, si oui quels sont les raisons ?
"Etat des lieux des Fablabs 2014" résultat de l'étude confiée au cabinet "Conseil & Recherche" et à la FING par la Direction Générale des Entreprises (DGE) .
* Enquête auprès de 86 acteurs français de la fabrication numérique et 25 à l’étranger
* Cartographie et typologie des structures existantes en France
* Etude de marché pour comprendre les attentes des entreprises vis-à-vis de ces dispositifs
* Analyse des modèles économiques des ateliers de fabrication numérique
* Benchmark avec les structures similaires à l’international
Le Référentiel Nouvelles Plateformes TechnologiquesGenève Lab
L’Observatoire technologique a élaboré un outil générique d’analyse et d’évaluation de technologie, de systèmes ou de composants informatiques. Il permet d’une part une description de l’objet étudié en terme d’architecture et d’autre part une évaluation fine de cet objet selon une série de critères déterminés.
Le référentiel e-Société est une grille de lecture qui permet d’appréhender et de mesurer la complexité des objets de type cyber-administratifs qui lui sont soumis. Il est constitué d’une quinzaine de dimensions dont le nombre découle de leur nature même : une quantité suffisamment importante pour prendre en compte les aspects essentiels des objets à étudier mais aussi suffisamment restreinte pour ne pas se perdre dans la complexité de ces objets.
MongoDB in a scale-up: how to get away from a monolithic hell — MongoDB Paris...Horgix
This is the slide deck of a talk by Alexis "Horgix" Chotard and Laurentiu Capatina presented at the MongoDB Paris User Group in June 2024 about the feedback on how PayFit move away from a monolithic hell of a self-hosted MongoDB cluster to managed alternatives. Pitch below.
March 15, 2023, 6:59 AM: a MongoDB cluster collapses. Tough luck, this cluster contains 95% of user data and is absolutely vital for even minimal operation of our application. To worsen matters, this cluster is 7 years behind on versions, is not scalable, and barely observable. Furthermore, even the data model would quickly raise eyebrows: applications communicating with each other by reading/writing in the same MongoDB documents, documents reaching the maximum limit of 16MiB with hundreds of levels of nesting, and so forth. The incident will last several days and result in the loss of many users. We've seen better scenarios.
Let's explore how PayFit found itself in this hellish situation and, more importantly, how we managed to overcome it!
On the agenda: technical stabilization, untangling data models, breaking apart a Single Point of Failure (SPOF) into several elements with a more restricted blast radius, transitioning to managed services, improving internal accesses, regaining control over risky operations, and ultimately, approaching a technical migration when it impacts all development teams.
Le Comptoir OCTO - Qu’apporte l’analyse de cycle de vie lors d’un audit d’éco...OCTO Technology
Par Nicolas Bordier (Consultant numérique responsable @OCTO Technology) et Alaric Rougnon-Glasson (Sustainable Tech Consultant @OCTO Technology)
Sur un exemple très concret d’audit d’éco-conception de l’outil de bilan carbone C’Bilan développé par ICDC (Caisse des dépôts et consignations) nous allons expliquer en quoi l’ACV (analyse de cycle de vie) a été déterminante pour identifier les pistes d’actions pour réduire jusqu'à 82% de l’empreinte environnementale du service.
Vidéo Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=7R8oL2P_DkU
Compte-rendu :
Ouvrez la porte ou prenez un mur (Agile Tour Genève 2024)Laurent Speyser
(Conférence dessinée)
Vous êtes certainement à l’origine, ou impliqué, dans un changement au sein de votre organisation. Et peut être que cela ne se passe pas aussi bien qu’attendu…
Depuis plusieurs années, je fais régulièrement le constat de l’échec de l’adoption de l’Agilité, et plus globalement de grands changements, dans les organisations. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi ils suscitent peu d'adhésion, peu d’engagement, et ils ne tiennent pas dans le temps.
Heureusement, il existe un autre chemin. Pour l'emprunter il s'agira de cultiver l'invitation, l'intelligence collective , la mécanique des jeux, les rites de passages, .... afin que l'agilité prenne racine.
Vous repartirez de cette conférence en ayant pris du recul sur le changement tel qu‘il est généralement opéré aujourd’hui, et en ayant découvert (ou redécouvert) le seul guide valable à suivre, à mon sens, pour un changement authentique, durable, et respectueux des individus! Et en bonus, 2 ou 3 trucs pratiques!
L'IA connaît une croissance rapide et son intégration dans le domaine éducatif soulève de nombreuses questions. Aujourd'hui, nous explorerons comment les étudiants utilisent l'IA, les perceptions des enseignants à ce sujet, et les mesures possibles pour encadrer ces usages.
Constat Actuel
L'IA est de plus en plus présente dans notre quotidien, y compris dans l'éducation. Certaines universités, comme Science Po en janvier 2023, ont interdit l'utilisation de l'IA, tandis que d'autres, comme l'Université de Prague, la considèrent comme du plagiat. Cette diversité de positions souligne la nécessité urgente d'une réponse institutionnelle pour encadrer ces usages et prévenir les risques de triche et de plagiat.
Enquête Nationale
Pour mieux comprendre ces dynamiques, une enquête nationale intitulée "L'IA dans l'enseignement" a été réalisée. Les auteurs de cette enquête sont Le Sphynx (sondage) et Compilatio (fraude académique). Elle a été diffusée dans les universités de Lyon et d'Aix-Marseille entre le 21 juin et le 15 août 2023, touchant 1242 enseignants et 4443 étudiants. Les questionnaires, conçus pour étudier les usages de l'IA et les représentations de ces usages, abordaient des thèmes comme les craintes, les opportunités et l'acceptabilité.
Résultats de l'Enquête
Les résultats montrent que 55 % des étudiants utilisent l'IA de manière occasionnelle ou fréquente, contre 34 % des enseignants. Cependant, 88 % des enseignants pensent que leurs étudiants utilisent l'IA, ce qui pourrait indiquer une surestimation des usages. Les usages identifiés incluent la recherche d'informations et la rédaction de textes, bien que ces réponses ne puissent pas être cumulées dans les choix proposés.
Analyse Critique
Une analyse plus approfondie révèle que les enseignants peinent à percevoir les bénéfices de l'IA pour l'apprentissage, contrairement aux étudiants. La question de savoir si l'IA améliore les notes sans développer les compétences reste débattue. Est-ce un dopage académique ou une opportunité pour un apprentissage plus efficace ?
Acceptabilité et Éthique
L'enquête révèle que beaucoup d'étudiants jugent acceptable d'utiliser l'IA pour rédiger leurs devoirs, et même un quart des enseignants partagent cet avis. Cela pose des questions éthiques cruciales : copier-coller est-il tricher ? Utiliser l'IA sous supervision ou pour des traductions est-il acceptable ? La réponse n'est pas simple et nécessite un débat ouvert.
Propositions et Solutions
Pour encadrer ces usages, plusieurs solutions sont proposées. Plutôt que d'interdire l'IA, il est suggéré de fixer des règles pour une utilisation responsable. Des innovations pédagogiques peuvent également être explorées, comme la création de situations de concurrence professionnelle ou l'utilisation de détecteurs d'IA.
Conclusion
En conclusion, bien que l'étude présente des limites, elle souligne un besoin urgent de régulation. Une charte institutionnelle pourrait fournir un cadre pour une utilisation éthique.
De l'IA comme plagiat à la rédaction d'une « charte IA » à l'université
memoire
1. Les nanotechnologies et l'industrie sportive,
une innovation en marche
Thèse professionnelle
Mastère Spécialisé en Management de la Technologie et de l'Innovation
Sébastien Granges
Grenoble Ecole de Management
30 novembre 2007
4. Chapitre 1
Introduction
Bien que Blaise Pascal, mathématicien et physicien du XVIIme siècle, et Richard
Feynman, grand physicien du XXme siècle et prix Nobel de Physique, aient trois siècles
d'écart, les similitudes entre les aspirations de ces deux illustres scientiques n'en sont
pas moins convergentes. En ce début de XXIme siècle, leurs souhaits sont plus que jamais
d'actualité. Il n'est plus si loin le temps où en 1959, celui qu'on considère comme le père
fondateur des nanotechnologies, présentait un discours resté dans les annales dans le-
quel il soulignait, devant l'Académie des Sciences aux Etats-Unis, ses désirs de grandeurs
pour les sciences et ses envies d'exploration de l'inniment petit. There is a plenty of
room at the bottom, c'est-à-dire il y a beaucoup d'espace en bas avait-il armé, faisant
naturellement référence aux nobles sciences de base que sont la chimie, la biologie, la
physique, etc... mais surtout à la matière, à l'essence même de celle-ci. En valorisant la
miniaturisation il avait évidemment un objectif pouvant se résumer en une simple ques-
tion : Pourquoi ne pourrions-nous pas écrire les 24 volumes de l'Encyclopédie Britanica
sur une tête d'épingle ? Trois siècles auparavant, Blaise Pascal avait également compris
les enjeux scientiques impliqués et clamait que l'inniement petit est fait d'univers faits
de planètes et de terres, dans la même proportion que le monde visible et s'étalant vers
le monde de l'inniement grand. Tout comme Feynman il avançait sa théorie avangar-
diste sur les caractéristiques invisibles de la matière et commençait déjà à changer les
mentalités de l'époque.
3
5. Ils ne pouvaient évidemment pas se douter que des années plus tard, la grande aven-
ture qu'ils avaient anticipée et le pari qu'ils avaient fait sur le futur et les capacités de
la science moderne à observer, étudier et manipuler des atomes de manière individuelle,
allaient mûrir, évoluer et passer de la simple hypothèse à une vraie réalité. Il fallu donc
attendre 1985 avant que des recherches appliquées, concrètes, sur le sujet ne se mettent
en place. Personne ne pouvait alors prévoir l'essor, le foisonnement, les espoirs, également
les enjeux et les débats que cette nouvelle science et manière de raisonner allait susciter.
Personne ne supposait même qu'elle aurait les caractéristiques et le potentiel de pouvoir
améliorer radicalement, voire bouleverser, la vie de tous les hommes et leur rapport à
leur environnement.
Que celui-qui n'a jamais entendu parlé des nanotechnologies lui jette la première
puce. Cette citation, tirée de la Bible et remise au goût du jour ironiquement, pourrait
être parfaitement inscrite dans le Livre Saint si celui-ci avait été écrit à notre époque.
Maladroite ? Peut-être ; mais bien représentative de la tendance qui se met en place ac-
tuellement notamment dans le monde scientique mais aussi, à plus grande échelle, dans
le monde en général. Qui, de nos jours, n'a jamais vu ou entendu parler des nanosciences
ou des nanotechnologies ? Que ce soit à la télévision, dans une revue spécialisée ou non,
dans un journal, tous les médias parlent du phénomène. Il est pratiquement impossible
d'échapper au tourbillon nano arrivé inexorablement au premier plan il y a quelques
années et qui semble s'amplier fabuleusement et atteindre une ampleur considérable.
C'est principalement ces mêmes nanotechnologies, entourées aussi bien de conance et
d'engouement que d'inquiétudes, que prodigue naturellement la société à tout domaine
porteur, novateur, en phase de croissance (comme nous avons pu le voir avec les biotech-
nologies1 ), que nous avons choisi d'investiguer ici.
1 On peut aiséement citer à ce sujet les grandes envolées d'investissements qui ont eu lieu pour les
biotechnologies dans les années 1990, lorsque celles-ci commençaient à montrer l'étendue de leurs possi-
4
6. Le choix volontaire de traiter le sujet de ce dossier est naturellement le fruit de plu-
sieurs souhaits et de soif de découvertes liés aussi bien à des passions personnelles qu'à
de grands bouleversements actuels qu'il est impossible d'écarter. Nous avons choisi tout
d'abord de centrer l'analyse qui va suivre sur les nanotechnologies pour leur caractère
novateur et leur potentiel d'évolution. Un certain nombre de spécialistes de l'économie
les considèrent comme l'innovation la plus importante du XXIme siècle. Viens ensuite
l'aspect géographique. En eet, il est indéniable que Grenoble et tout son écosystème
unique d'innovation particulier crée une zone où la tendance est volontairement portée
vers les nanotechnologies notamment grâce au pôle Minalogic (FIG. 1.1), inauguré en
juin 2006.
Fig. 1.1 Zone d'exonération au titre de la RD pour Minalogic (source : DIACT)
En fédérant sur le même site, enseignement, recherche et industrie et faisant participer
tous les acteurs liés de près ou de loin aux nanotechnologies et nanosciences, on favorise
le croisement des connaissances pouvant faire de Grenoble un phare mondial spécique.
L'objectif est que Grenoble devienne une des références nationales et surtout internatio-
nales en matière de recherche et de développement en nanosciences. Il n'est plus besoin
de justier que celles-ci peuvent avoir un impact non négligeable, comme nous le verrons
bilités. Le fait que les biotechnologies aient à l'heure actuelle plusieurs dizaines d'années d'avance permet
d'avoir un meilleur recul sur l'évolution possible des nanotechnologies.
5
7. ultérieurement, sur des domaines stratégiques aussi poussés que la microélectronique,
l'énergie, la santé ou même le développement de nouveaux matériaux.
Fig. 1.2 Zone d'exonération au titre de la RD pour Sporaltec (source : DIACT)
Parallèlement, la proximité dont jouissent certains acteurs industriels via des clusters
(créés volontairement) ou tout simplement une contiguité fortuite peuvent jouer le rôle
de catalyseur à des échanges d'expérience et de connaissance surtout si les protagonistes
ne sont pas actifs sur le même segment de marché (et donc nullement en concurrence).
Bien que certains auteurs [12] estiment que cette conguration ne soit pas un élément
déterminant quant à l'innovation intervenant dans le domaine du sport2 , celle-ci semble
jouer en faveur de certaines régions. C'est eectivement le cas pour la région rhône-alpine
qui, de par sa proximité avec les montagnes environnantes, est devenue une des régions
européennes les plus actives en matière de production d'équipements sportifs (et surtout
de matériel de sport d'hiver). On y a vu également grandir le pôle de compétitivité
Sporaltec (FIG. 1.2) dont les objectifs premiers sont :
1. Le développement des connaissances en ingénierie sportive
2. Le renforcement de la compétitivité des entreprises rhône-alpines sur leur segment
de marché en promouvant l'innovation
2 L'étudetend à armer que la structure de la lière sportive est particulière. En eet, comme les
pôles de compétences ne sont souvent pas restreints dans un secteur commun, l'auteur prétend qu'il y
aurait moins d'échange entre les protagonistes de l'innovation de ce secteur.
6
8. 3. Tout comme Minalogic, devenir une référence mondiale d'où serait inventé les équi-
pements et pratiques du futur.
Dès lors, il nous paraît intéressant de tracer un lien entre ces diérents domaines,
d'une part, parce que peu d'études ont été réalisées sur leur interraction et, d'autre part,
parce que le rapprochement entre un domaine novateur englobant les nanotechnologies
et une industrie prospère en quête de renouveau (qu'est l'industrie du sport), ne peut
être qu'enrichissante en terme d'innovation. Même si la recherche, qui a été eectuée
dans le document qui suit, ne s'est pas cantonnée exclusivement à des informations re-
latives aux deux pôles de compétitivités susmentionnés, la contiguité de ceux-ci et leurs
caractéristiques ont joué un rôle protagoniste dans le choix du sujet du présent document.
L'analyse élaborée dans la suite sera donc principalement faite au travers d'une jumelle
dont les deux lunettes représentent d'un côté la science et la technique avec les nanotech-
nologies, de l'autre la réexion autour du process lié à des produits sportifs techniques à
vocation commerciale. C'est principalement lorsqu'on regarde à travers cet outil décrivant
l'entreprise (processus, organisation, stratégie,...) et son environnement que l'on verra le
rapprochement entre ces deux domaines. Il s'agit ici de pouvoir déchirer dans l'industrie
sportive, quelles entreprises intéressées, utilisent déjà ou utiliseront des nanotechnologies.
Comment font-elles pour se saisir et s'approprier un nouveau concept, issu de l'innovation
technologique jeune et forte qui découle des avancées techniques des nanotechnologies ?
Quel est l'impact, en terme de proposition de valeur, sur les produits sportifs nanocom-
posés ?
Dans un premier temps, il est nécessaire, avant d'analyser les diérents phénomènes
liés à l'entreprise, de dresser les portraits et donner les bases inhérentes aux principaux
concepts traités ici. Ceci permettra de comprendre les caractéristiques principales et
7
9. prendre conscience de façon globale, des enjeux sous-jacents. Avant donc de traiter les
inputs et outputs de cette jumelle, il est important de repositionner le sujet dans le
contexte et de dresser un bilan des caractéristiques des deux lentilles.
Dans un second temps nous nous intéresserons, de prime abord, à déterminer les pro-
tagonistes emprunts à des mutations internes an de rester compétitifs dans le secteur ou
de l'intégrer en tant que nouvel acteur pouvant bouleverser les règles établies du milieu
grâce aux nouvelles technologies dont il dispose. Nous tâcherons ensuite de dresser l'éven-
tail de la situation actuelle en matière de produit et, de démontrer l'apport intéressant
des nanotechnologies autant dans la chaîne de valeur elle-même que dans la proposition
de valeur de l'équipement sportif nal. Il s'agit donc de souligner le lien entre ces dif-
férents domaines et de dresser un portrait des avantages actuels et futurs que suscite le
rapprochement de ces deux secteurs.
L'objectif de ce dossier est donc de développer une analyse de la dynamique sectorielle
des nanotechnologies au travers d'un domaine porteur qu'est l'industrie sportive. Comme
l'analyse terrain, en allant directement se confronter aux entreprises concernées, n'a
pu être envisagée pour des questions de temps et de logistique, la méthode choisie pour
réaliser le présent document a été de se baser sur l'analyse d'études déjà existantes, de do-
cuments académiques, proposés sur Internet ou même via de grandes institutions comme
la Nanotechnology Initiative 3 .
3 Elle a été développée aux Etats-Unis an de pouvoir jouir d'une plate-forme exclusivement dédiée
aux nanotechnologies et à tous les secteurs qui les touchent de près ou de loin.
8
10. Chapitre 2
Le contexte des nanotechnologies
Bien que le sujet soit objet de polémique aujourd'hui avec son entrée plus ou moins
récente sous les feux des projecteurs, il n'est pas nouveau. Depuis toujours les êtres
humains vivent au milieu de nombreuses particules naturelles et invisibles à l'oeil nu.
Les poussières de cendre rejetées par les volcans en sont l'exemple. Les égyptiens même
utilisaient, certainement sans le savoir, des liquides composés de petites particules utilisés
pour teindre leurs cheveux [24]. Exposés de manière répétée à ces particules de très petite
taille nous n'avons jamais, avant le siècle passé, réellement entrepris de les étudier de
manière sérieuse, faute de moyens et de ressources. La donne a maintenant changé. Il
aura fallu attendre 1981 que le laboratoire de recherche d'IBM, basé en Suisse proche
de Zürich, développe le microscope à eet tunnel. Celui-ci a permis aux scientiques
du monde entier de visualiser de façon précise la matière à l'échelle nanoscopique et
créer ainsi de meilleurs modèles d'assemblage de la matière aux niveaux chimique et
biologique. Grâce à ce genre d'avancée scientique, le monde se passionne désormais pour
ces nouvelles technologies qui ouvrent des perspectives aussi vastes que prometteuses.
9
11. 2.1 Dénition
Il est réellement dicile de donner une dénition précise de ce qu'est les nanotechno-
logies. En eet, sous ce nom générique, se regroupe une multitude de spécialités scien-
tiques, parfois sans réelle correspondance, ayant chacune leur propre dénition de ce
qu'est réellement cette science. On peut néanmoins aisément partir de l'éthymologie du
terme qui nous renvoie vers le mot grec nannos, traduisant vieille homme, nain : la
science du petit voire de l'inniement petit ! Bien qu'il n'existe ociellement pas de dé-
nition, d'après la National Nanotechnology Initiative, chaque tentative d'explication va,
à coup sûr, mettre en avant trois caractéristiques prépondérantes :
• La taille des systèmes considérés : Le préxe nano se réfère à une unité de me-
sure mille fois plus petite que le micromètre : le nanomètre ou mathématiquement
10−9 . Toutes les diérentes actions entreprises sont donc liées de près ou de loin à
cette échelle de mesure.
• La capacité à mesurer et à transformer la matière à l'échelle du nanomètre,
désormais possible grâce au développement de nouveaux systèmes de mesure.
• La possibilité d'exploiter de nouvelles propriétés à partir des matériaux créés
à l'image de ceux qu'il était déjà possible de faire à l'échelle du micromètre.
Une encyclopédie virtuelle, liée à la science de la biologie, tente de donner une dé-
nition de ce que sont les nanotechnologies telles que nous les voyons actuellement. Claire
et succincte, celle-ci reste assez générale de manière à englober toutes les disciplines 1 .
L'ensemble des théories et techniques permettant de produire et manipuler
1 http ://www.dictionnaire-biologie.com
10
12. des objets minuscules à l'échelle du milliardième de mètre.
Les nanosciences et nanotechnologies englobent alors toutes les recherches, travaux et
dernières découvertes de ce que peut faire l'homme de mieux en matière d'étude de la ma-
tière au niveau de l'organisation des atomes et molécules que ce soit de systèmes vivants
ou anthropogènes. Le graphique ci-dessous (c.f. FIG. 2.1) permet de prendre conscience
de cette réalité en dressant des parallèles entre les objets créés par l'homme et ceux qui
se trouvent dans la nature depuis des décennies.
Fig. 2.1 Comparaison de taille (source : National Nanotechnology Initiative)
11
13. Les molécules manipulées sont de l'ordre de la taille d'une vingtaine d'atomes d'hy-
drogène. An de mieux cerner le niveau auquel nous nous arrêtons lorsqu'on parle de
nanotechnologie, nous devrions diviser un cheveux par 50'000 pour arriver à l'échelle
nanoscopique. Au nal, le rapport entre un nanomètre et un mètre correspondrait au
rapport entre un pamplemousse et la Terre. Ceci laisse rapidement présager des enjeux
à étudier et maîtriser ainsi que la portée réelle des dicultés techniques auxquelles la
recherche devra faire face.
2.2 Un autre référentiel
Pour qu'un système quelconque étudié soit considéré comme membre de la famille
des nano-systèmes, au moins une de ses caractéristiques ou dimensions doit être comprise
dans un intervalle allant du nanomètre à quelques centaines de nanomètres. Tout l'inté-
rêt de ces systèmes réside dans la nouveauté de leurs caractéristiques. En eet, comme
Jean-Yves Marzin, directeur de recherche au CNRS l'explique [23], leurs propriétés ne se
résument ni à celles des matériaux massifs, ni à celles des atomes qui les constituent. Les
phénomènes liés à ces systèmes sont donc dépendants de leur taille intermédiaire.
Au delà du fait qu'il faille maîtriser la taille des objets de manière précise, degré de
complexité supplémentaire, à cette échelle les théories de la physique dites classiques ne
peuvent plus être utilisées comme telles. En diminuant les dimensions jusqu'au nanomètre,
une nouvelle frontière fait donc son apparition. Le comportement de la matière change
radicalement et les méthodes utilisées pour les systèmes macroscopiques, valables au-
dessus du micron, deviennent obsolètes. Les caractéristiques importantes à notre échelle
tendent à devenir négligeables laissant place à de nouvelles contraintes2 . Cet aspect est
essentiellement dû à un eet de taille ou changement de référentiel . Si on prend un objet
2 L'exemple de la gravité terrestre est agrant. Les modèles utilisés ne l'exploitent plus car son impact
à cette échelle peut être considérée comme quasie nulle.
12
14. macroscopique quelconque, le nombre d'atome qu'il possède à sa surface est négligeable
par rapport à la globalité des atomes présent en son coeur. Comme à l'échelle nano-
scopique, les molécules présentant de nouvelles propriétés et le rapport entre le nombre
d'atomes en volume et en surface étant inversé, il est évident que la surface joue un rôle
essentiel dans l'établissement des caractéristiques des nanoparticules.
2.3 La nano-dichotomie
Bien que le sujet soit vaste et complexe de par sa multidisciplinarité, il est possible de
classer les diverses avancées scientiques selon deux aspects très importants de l'univers
des nanosciences. Deux démarches antagonistes mais néanmoins liées par l'atome comme
base de travail tendent à se singulariser nettement de nos jours :
2.3.1 L'approche Top Down (de haut en bas)
Toujours plus rapide, toujours plus petit pourrait être le slogan d'un des secteurs
porteurs des nanotechnologies dont l'évolution représente bien l'approche dont il est ques-
tion ici. Beaucoup de temps a passé depuis les débuts3 du transistor en 1947 qui fait,
aujourd'hui l'objet d'attention toute particulière dans le secteur nanoélectronique, no-
tamment avec l'arrivée de plusieurs successeurs comme le transistor moléculaire ou le
transistor à électron. Olivier Vanbésien [19] voit cet axe privilégié de recherche comme
une réponse aux dés technologiques lancés par la miniaturisation des systèmes et leur
montée en fréquence. Avec l'évolution actuelle des méthodes de synthèse de nano-objets
comme les techniques de lithographie, l'industrie du semiconducteur possède dorénavant
les armes pour continuer la miniaturisation des systèmes entamée par la microélectronique
jusqu'à l'échelle du nanomètre. La course erennée n'est pas prête de s'arrêter à l'image
même de la fameuse loi de Gordon E. Moore 2.2. Celui-ci avait, en 1975, annoncé une
3 Le transistor a été inventé dans les laboratoires de Bell Labs. On pensait qu'il était possible de
contrôler le ux électrique dans le silicium en rendant des zones conductrices et d'autres isolantes.
13
15. loi empirique prévoyant le doublement de la puissance et des performances des circuits
intégrés chaque 18 mois jusqu'en 2017 date à laquelle elle rencontrera des contraintes
physiques. Au nal, les scientiques cherchent de nouveaux moyens d'extrapolation des
méthodes habituelles à des échelles plus petites dans le but ultime d'augmenter la densité
d'intégration des circuits.
Fig. 2.2 Loi de Moore
2.3.2 L'approche Bottom Up (de bas en haut)
Cette démarche peut être vue naïvement comme un jeu de construction. Il s'agit en
fait, au contraire de l'approche Top Down, non pas de voir les atomes comme le but
à atteindre, mais plutôt de l'utiliser comme un outil de construction. Le concept est,
d'étudier et de synthétiser des entités physico-chimiques ou nano-objets aux propriétés
et particularités nouvelles et voulues. Comme il a été dit précédemment, ces propriétés
peuvent évidemment être de plusieurs ordres : chimiques, mécaniques, biologiques...etc
De plus, il permet de trouver de nouvelles méthodes an d'assembler et de construire
articiellement et de manière durable des nouveaux nanomatériaux. Il s'agit, en résumé,
de partir de l'échelle atomique pour aller vers l'échelle des nanosystèmes.
C'est cette démarche qui nous intéressera principalement pour la suite de ce dossier.
14
16. En eet, comme nous le verrons plus tard, l'intérêt majeur de l'industrie du sport (pro-
duction et utilisation de textiles, équipements,...) est de voguer sur cette vague de succès
scientiques qui touche les nanotechnologies actuellement.
Bien que les nanotechnologies soient considérées comme une technologies dite disrup-
tive 4 , il s'agit ici non pas de changer radicalement les produits (image, forme,...) que
l'entreprise développe avec le savoir-faire plus ou moins important qu'elle a emmagasiné
au l des ans, mais de souligner comment elle confronte cette expérience qu'elle peut
et doit encore utiliser5 avec une nouvelle vision. Celle-ci implique en même temps une
nouvelle adaptation que ce soit d'un point de vue interne ou externe. Par exemple, il
s'agit de se baser sur de nouveaux procédés de fabrication (diminution si possible des
coûts de production,...) ainsi que de nouveaux matériaux aux caractéristiques novatrices
et de tendre vers des applications aux performances améliorées voire même n'ayant pas
pu être créées jusqu'à aujourd'hui, faute de ressources et/ou de connaissances.
2.4 Un domaine porteur
Tout le monde s'accorde à le dire : il est fortement probable que les nanotechnologies
ont encore de beaux jours devant elles. Elles ne sont nalement en train de vivre que
les premières lignes de leur histoire. Ce qui paraît impressionnant c'est que ces nouvelles
technologies, à l'image de ce qu'elles sont, un composant clef à la convergence des techno-
logies [4], ne se cantonnent pas à un, voire deux, domaines précis d'action. Les secteurs
d'applications sont tellement vastes que leurs potentiels théoriques est excessivement dif-
cile à estimer. Il est cependant clair que leur avenir s'annonce plus qu'encourageant et
que la croissance qu'elles vivront sera à coup sûr très élevée.
4 Nous renvoyons ici à la dénition de l'innovation radicale ou disruptive en anglais proposée par Mr.
Clayton Christensen.
5 Michael L. George, dans son livre Fast Innovation parle de re-use. Il s'agit de réutiliser de l'expé-
rience (connaissances techniques, partie d'organisation,...), dans une nouvelle intégration, comme moyen
d'accélération son processus, de minimiser le time-to-market et de se diérentier.
15
17. 2.4.1 Des investissements colossaux
La plupart des pays industrialisés ont placé le domaine émergent des nanotechnologies
au premier rang de leur priorité. En eet, l'évolution potentielle est nettement bien pres-
sentie pour aboutir à des avancées dans un premier temps scientiques puis naturellement
commerciales. La création de grandes associations telles que la National nanotechnology
Initiative (NNI) aux Etats-Unis ou Nanoforum en Europe sont en dénitive des anoncia-
teurs de l'importance que la société place dans ces technologies. D'après Daniel Kaplan
[40], elles seraient même mises au rang de priorité de la recherche américaine, inscrite
dans une but de convergence entre Nanotechnologies, Biotechnologies, Technologies de
l'Information et Sciences Cognitives. Celles-ci portent la promesse d'améliorer l'ecacité
des industries traditionnelles et apportent radicalement de nouvelles applications au tra-
vers de technologies émergentes.
Le monde, non seulement les spécialistes scientiques mais aussi les industriels, est
en train de se passionner pour ces nouvelles technologies. On y voit non seulement de
nouvelles réponses technologiques à des problèmes sur lesquels la science butait, mais
aussi des implications sociales comme des solutions à des problèmes globaux aussi di-
verses que l'environnement, la santé, la pollution,...etc voire même comme une fabuleuse
voie de création d'emploi. Large amounts of public money are being used to support
nanotechnology research and development. The calculation is that as the technology is
commercialised, this funding will generate a return on the investment in the form of di-
rect economic growth, and indirect social benets [10]. Elles sont, au nal, de grandes
opportunités susceptibles de revigorier les économies nationales (et mondiale !) oerte à
ceux qui sauront prendre le virage nano : la révolution nano se fera avec ou sans eux.
Certains Etats ont bien compris ce phénomène. En alerte permanente, ils tentent
d'apporter leur soutien croissant aux projets dans ce domaine. La part des fonds de
16
18. recherche gouvernementaux, les Etats-Unis, le Japon et l'Europe en tête de liste représente
plus de 50% des capitaux mondiaux engagés dans la recherche et le développement.
Fig. 2.3 Résumé des fonds mondiaux placés dans la recherche et développement (source : Lux Research)
Le tableau 2.1 est un bref résumé des capitaux gouvernementaux classés par région
et versés dans le but de favoriser la recherche et le développement dans le domaine des
nanotechnologies. L'engouement et la croyance des Etats pour ces nouvelles technologies
se lisent facilement à travers l'accroissement de ces investissements puisque de 1997 à
2006, en seulement neuf ans, les ressources ont été multipliées par un facteur 10,81.
L'évolution se voit également au nombre d'entreprises impliquées dans l'environne-
ment de la nanotechnologie. Alors qu'en 2000, seule une poignée d'entreprises américaines
(moins de 1% des entreprises) portaient un réel intérêt pour les nanotechnologies ou les
avaient déjà introduites dans un rouage de leur process, c'est bien à 18% que le chire se
monte, cinq ans plus tard, pour la même population d'entreprises. On prévoit même qu'en
2008, environ 1200 start-ups liées à ces technologies, vont voir le jour. Les espoirs sont
optimistes pour le futur au regard d'une étude du National Center for Manufacturing
Sciences, publiée en 2006, qui relate même une espérance de 80% d'entreprises ayant des
17
19. nanoproduits en 2010 voire même jusqu'à 98% pour les années ultérieures [1].
($ million/an) 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Europe 126 151 179 200 225 400 650 950 1'050 1'150
Japon 120 135 157 245 465 720 800 900 950 980
USA 116 190 255 270 464 697 862 989 1'200 1'351
Autres 70 83 96 110 380 550 800 900 1'000 1'200
Total 432 559 687 825 1'534 2'367 3'112 3'739 4'200 4'681
Tab. 2.1 Evolution annuelle estimée des dépenses gouvernementales en RD selon les principales régions du monde
impliquées dans les nanotechnologies (source NNI)
Même si les investissements publics restent majoritaires, de plus en plus d'investisseurs
privés devraient s'engager dans ce secteur. Il est évidemment logique que les capitaux pri-
vés vont dépendre directement des croyances (ou méances) des privés en les produits
commerciaux liés à de nouvelles applications. Il est clair qu'investir dans les nanotech-
nologies n'est pas chose aisée. D'autant plus que le principal problème des entreprises
est de produire en quantité industrielle6 . Il faut remarquer également que le prol des
entreprises liés aux nanotechnologies est assez diversié puisque certaines sont déjà en
voie de commercialisation du produit alors que d'autres (beaucoup de start-ups) ne sont
qu'en phase de développement. De plus, on peut également faire la diérence entre une
entreprise s'occupant exclusivement des nanotechnologies et celle dont le principal corps
de métiers n'est pas les NTS.
Si en matière d'investissement public les Etats-Unis et l'Europe sont au coude à coude,
la diérence est totale lorsqu'on observe les investissements privés. Un bulletin électro-
nique de l'ambassade française aux Etats-Unis7 en n 2006 relate que le fossé entre les
investissements privés européens et américains est grand puisqu'il y a entre eux pres-
qu'un écart de facteur 3. Celui-ci est dû à une Europe plus discrète et craintive lors de la
fabrication-commercialisation de ses produits face à une Amérique plutôt acquise à ces
6 Passer du laboratoire à la production industrielle peut être un grand problème pour l'industriel
7 BE Etats-Unis numéro 59 du 7/12/2006 rédigé par l'Ambassade de France aux Etats-Unis
18
20. nouvelles technologies.
En matière d'investissement public la situation est plutôt maussade dixit la phrase
accrocheuse de l'article de Mr Michael Berger [14] Slowly but surely the relization begins
to sink in that there is no quick buck to be made for individual investors in nanotech-
nology companies (Lentement mais surement la situation commence à sombrer dans la
perspective qu'il n'y a pas d'argent à mettre rapidement dans des compagnies de nano-
technologies pour des investisseurs individuels). Il n'y a en fait pas de grandes envolées
d'IPO (initial public oering) à l'horizon. La majorité des activités commerciales nano-
technologiques sont l'oeuvre de grande rmes qui avancent la plupart du temps de façon
plutôt silencieuse. Il est cenpendant dicile d'analyser les investissements en nanotech-
nologie pour la simple raison que l'industrie nanotechnologique n'existe pas vraiment. On
parle plus de nanotechnologies que de nanotechnologie.
Ci-dessous (c.f. FIG 2.4) nous pouvons apercevoir un graphique représentant les per-
formances d'indices nanotechnologiques durant les douze derniers mois de l'année 2007.
Il s'agit des trois grands index d'échange dont le premier est le ISE-CCM Nanotechnology
Index (TNY, courbe orange), le second est le Lux Nanotechnology Index (LUXNI, courbe
verte) et le dernier, le Merrill Lynch Nanotech Index (NNZ, courbe bleue). Selon la dé-
nition de Merrill Lynch, le critère pour prendre en compte une nouvelle entreprise c'est
qu'elle indique clairement dans sa documentation publique qu'elle a mis une stratégie en
place dont les nanotechnologies représentent une élément signicatif.
Le point de départ des graphiques a été pris en novembre 2005, les deux index TNY
et LUXNI ayant commencé à cette date. Les index ont clairement les caractéristiques de
marchés boursiers plutôt volatiles. De novembre 2005 à Juin 2006, les index ont surpassé
l'index du Dow Jones pour ensuite sombrer en dessous de celui-ci allant jusqu'à -15% de
19
21. perte.
Fig. 2.4 Benchmarking entre trois grands index nanotechnologique et le Dow Jones Industrial Average, source [14]
2.4.2 Un marché potentiel gigantesque
On peut positionner les nanotechnologies à la frontière entre une vision ambitieuse et
une réalité scientique. En eet, bien que d'un côté de nombreux produits intègrent déjà
des nanoparticules (c.f chapitre 4), de l'autre il est nécessaire d'analyser les nanotechno-
logies avec une vision à plus ou moins long terme.
Dans toutes les études actuelles, aucun analyste ne s'aventurerait à prédire une ou
plusieurs applications bouleversantes8 avant plusieurs années, voire quelques dizaines
d'années. En eet, il a été démontré que les caractéristiques des nanotechnologies tra-
hissent bien une technologie de rupture délivrant avec elles tous les espoirs et risques
que suscite ce genre d'innovation. Partant de la dénition d'innovation de rupture on
s'aperçoit vite que celle-ci colle parfaitement à ces nouvelles sciences émergentes. Elles
représentent bien un potentiel énorme de changement par rapport à ce qui a été fait
8 Par bouleversante nous entendons une innovation qui aurait un impact relativement important
pour la société telle qu'un nouveau traitement contre une grave maladie. Dès lors, l'utilisation actuelles
des nanotechnologies dans des produits de consommation n'atteint pas encore ce genre de limite.
20
22. précédemment. Il est bien évident qu'elles vont permettre de pouvoir évoluer jusqu'à des
limites impensables précédemment, et ceci parallèlement sur plusieurs secteurs industriels.
Cependant, comme toute innovation de rupture, une de ses caractéristiques principales
demeure le manque de possibilité de la projeter dans le futur. Ce manque de visibilité
complique passablement la donne et il devient ardu de pouvoir prédire précisément le
futur en terme scientique ou d'applications commerciales. Bien que les diverses visions
pour les quinze ans soient toutes empruntes d'optimisme, des estimations divergentes
tirées de plusieurs études dénotent cette opacité à laquelle est liée le futur des nanotech-
nologies. La National Science fondation l'estime à un chire exhorbitant de mille milliards
de dollars pour 2015 (c.f g. 2.6), le Mitsubishi Institute (2002) à 150 milliard pour 2010
et même 2600 milliard en 2014 pour Lux Research (2004) alors que le marché s'élevait
seulement à 40 milliards de dollars en 2001. Même les estimations les plus optimistes
prévoient que le marché des produits nanocomposés va clairement dépasser ceux de la
biotechnologie ou même des technologies de l'information et des télécommunications [3].
Fig. 2.5 Evolution (en mio$) du marché incorporant des nanotechnologies (source : NNI)
Vu les diérences notables entre ces estimations, il s'agit évidemment d'être prudent
dans leur interprétation. Cependant, une chose est sûre, l'ascension a déjà commencé !
21
23. Fig. 2.6 estimation (en mia$9 du marché des nanotechnologies (source : [3])
Bien que des applications actuelles soient déjà commercialisées, c'est vraisemblablement
durant les années à venir que nous verrons une plus grande diversités d'applications com-
merciales. Durant les 5 prochaines décennies 4 grandes familles de nanotechnologies ont
été identiées en terme d'application commerciales (g. 2.7).
Fig. 2.7 Prévisions des applications commerciales des nanotechnologies (source : Nanoledge)
Nous sommes actuellement en train de vivre la révolution des matériaux. Grâce aux
avancées des connaissances dans ce domaine, synthétiser de nouveaux nano-objets à la
taille désirée avant de pouvoir les intégrer dans des systèmes plus développés permet
déjà et permettra d'atteindre des fonctions jusqu'ici improbables et inespérées avec les
sciences modernes telles que la chimie, la biologie, la physique, ...etc. C'est principalement
ce genre de possibilités qui sont et seront exploitées dans l'industrie des produits sportifs.
22
24. Le tableaux ci-dessous (FIG. 2.8) récapitule les neuf grands marchés actuels dans la
branche des nanomatériaux et les prévisions pour 2010 de l'étendue de chaque marché
(en million de dollars), ainsi qu'une liste non exhaustive de leurs applications actuelles
respectives. Les prévisions sont plutôt optimistes puisqu'en 5 ans la plus petite diérence
de ces marchés est de l'ordre de 16 millions de dollars !
Fig. 2.8 Estimation de l'évolution de diérents marchés des nanomatériaux (source : Lux Research)
Nous l'avons vu, la force des nanotechnologies réside dans la diversité. Les deux ap-
proches précitées (Top down et Bottom up) permettent non seulement d'atteindre un
éventail énorme de possibilités en matière de développement produit mais, peuvent aussi
être impliquées dans une multitude de secteurs diérents. En tête de le, comme il a été
expliqué dans l'approche Top Down, le secteur de la nanoélectronique dont le marché est
bien évidemment gigantesque.
2.4.3 La nano-évolution
Roland Egger, dans un bulletin rédigé dans le cadre d'une étude de la liale BASF,
faite pour le service d'analyse nancière de la banque cantonale de Zürich, souligne une
étude que le Woodrow Wilson Center for Scholars à Washington a réalisée au sujet des
étapes de développement des nanotechnologies. Ce rapport montre une estimation perti-
nente des importantes et probables mutations que le secteur va subir d'ici jusqu'en 2040
23
25. (g. 2.9).
Fig. 2.9 source : NNI
Il est clair, que même si ces quatre grands changements vont intervenir de façon consé-
quente dans la vie du secteur, l'échelle de temps doit ne pas être considéré de manière
rigide. Le premier niveau, dans lequel nous sommes actuellement, représente l'indus-
trie des nanoparticules que nous arrivons déjà à produire en grande quantité. Ce sont
ces mêmes particules qui existent dans les produits rescensés dans l'étude mise en avant
au chapitre 4.1.1. Il s'agit de la génération dite passive des nanotechnologies. Ensuite,
le futur des nanotechnologies se tournera vers le monde de l'informatique et robotique
(nano-robotique) puisqu'on est relativement optimiste quand au développement d'appli-
cations actives. Les caractéristiques changeront durant leur utilisation. La génération
suivante sera déterminée par une meilleure maîtrise des molécules qu'ont pourra synthé-
tiser articellement, à savoir la programmation de la matière.
24
26. Chapitre 3
L'industrie sportive
3.1 Un secteur en expension, une industrie déstabilisée
D'après une étude du ministère de l'économie et des nances français, les entreprises
impliquées dans la fabrication d'articles de sport seraient constituées de PMI à 57%1 .
La région rhône-alpine clairement positionnée sur le secteur de la fabrication de maté-
riaux de sport d'hiver, concentre plus de 56% des eectifs à elle-seule. Avec une portée
internationale, quelques-unes de ses sociétés occupent des positions de leaders mondiaux
(Salomon, Rossignol,...).
Cependant, l'industrie du sport français, et plus précisément les équipmentiers, sont
en dicultés depuis quelques années (cf estimation(e) et prévision(p) g. 4.2). Majoritai-
rement représentée par la production de ski et de matériel de sports d'hiver, elle s'attend
à vivre pour la cinquième année consécutive une période plus ou moins ardue. Victime
de la mondialisation, elle est touchée de plein fouet comme beaucoup d'autres secteurs
de l'industrie, par la délocalisation qui devient inévitable pour pouvoir prétendre contrer
la concurrence internationale.
1 Entreprises entre 20 et 50 salariés
25
27. Fig. 3.1 Production française d'article de sport, % des variations annuelles en valeur (source : Xer700)
L'année 2006 est marquée par une stabilité voire portée vers une hausse de la demande.
Celle-ci est inuencée par le déroulement de rassemblements internationaux prestigieux
tels que la coupe du monde de football ou les jeux olympiques mais aussi par des médias
enclins à retransmettre de plus en plus d'événements sportifs.
La hausse du pouvoir d'achat, l'apparition de nouvelles activités ou même l'augmen-
tation du temps libre des familles sont autant d'éléments qui ont contribués à développer
la pratique du sport en règle général. Pour preuve, la pratique d'un sport occasionnel est
même passée de 42% en 1999 à 47% en 2004 tandis le pourcentage d'amateurs réguliers
a augmenté de 5 points en cinq ans pour atteindre 32% en 2004. Bien que d'une manière
générale, le bilan de la consommation se porte plutôt bien avec une augmentation de 80%,
la France et son industrie d'articles de sport peinent à proter de ce développement de la
demande. Les fabricants étrangers prennent de plus en plus de point dans la répartition
de la demande intérieure. Les entreprises locales ont de réelles dicultés à ne pas se laisser
distancer par des concurrents principalement asiatiques. Ceux-ci proposent des produits
excessivement compétitifs, à bas prix, bénéciant d'une réduction importante des coûts
de production, notamment salariaux.
26
28. 3.2 Un secteur tourné vers les produits de masse
Avant toute analyse, il est indispensable d'éclaircir un point important en matière de
logique interne à ce secteur industriel.
L'industrie du sport est aussi une industrie particulière, dans le sens qu'elle peut re-
présenter deux personnalités totalement diérentes. Dieter Hillaret dans son papier sur
l'innovation et l'industrie sportive, propose une étude de son concept intrinsèque. Cette
industrie se singularise par la diversité de ses activités économiques et industrielles des
segments qui la composent comme le cyclisme, les sports de glisse,... De plus, selon ses
dires dans la lière les modalités d'organisation de ces segments sont souvent divergentes
les unes des autres, ce qui rend dicile tout déterminisme et toutes analogies .
L'auteur prend ensuite comme exemple la divergence entre le secteur professionnel
(compétition de haut niveau, matériel de haut niveau, la prouesse technique est très
importante) et les applications dédiées aux besoins de masse (le sport pratiqué en tant
que loisir). Il est clair que les deux activités génèrent une activité économique, bien que
le rapport entre les résultats respectifs tendent à placer le second comme majoritaire.
En eet, le premier pouvant être qualié de sport-performance, ce secteur est plus attiré
par la prouesse technologique voire l'excellence technologique et se voit plutôt éloigné du
but premier de l'industrie sportive, on parle même de marginalisation2 . Il est cependant
impossible de nier qu'il a un rôle important et un impact évident sur la commercialisation
de produits. Cette partie de l'industrie du sport constitue un véritable banc d'essai pour
les nouvelles technologies et les nouveaux matériaux. Dès lors les premiers bénéciaires
des nouveautés en matière d'équipement sportifs semblent non pas être les consommateurs
dits moyens mais plutôt les professionnels du milieu. Cependant, comme nous l'avons
2 Danscertains sports comme la formule 1, le sport est plus dépendant d'autres secteurs industriels
que nalement l'industrie sportive.
27
29. dit précédemment, le secteur devient alors une vitrine marketing importante oerte au
grand public.
3.3 L'innovation comme moyen de survie
L'industrie du sport, comme toutes les autres industries, fait partie d'un système qui
se globalise de plus en plus depuis plusieurs dizaines d'années (c.f. chapitre 3.1). Leur
environnement est en constante mutation. Dans un contexte ou le cycle de vie de certains
produits tend à s'amenuiser3 et les exigences des consommateurs à prendre l'ascenseur, la
capacité à évaluer de manière régulière ses produits et à les remplacer constamment par
des versions plus adaptées au marché, est une aptitude prépondérante. Les entreprises ne
peuvent dorénavant plus négliger l'inertie de l'innovation qu'elles doivent mettre en place
et stabiliser à tout prix dans leur organisation.
La réussite de l'entreprise dépend en grande partie de sa politique d'innovation qui
va lui permettre d'atteindre partiellement/totalement trois grands impératifs.
• Le premier est la diérentiation. Le but ici est de fournir une ore diérente et
évidemment supérieure à celle proposée par ses concurrents.
• Le second avantage est un time-to-market rapide. Plus on atteint le marché tôt
avec un produit diérencié, plus la marge a des chances d'être élevée. Un time-
to-market rapide permet d'avoir un temps d'avance par rapport à la moyenne et
d'avoir la possibilité de pouvoir contrer ainsi le canibalisme du marché (l'innovation
diérentiante va devenir la proie d'autres acteurs).
3 Tout comme la télévision et autres produits électoniques et bien que sa durée de vie pratique peut
durer plusieurs années contre bons soins, la durée de vie d'un modèle particulier de snowboard, d'une
paire de ski ou d'une veste d'hiver se compte généralement en mois.
28
30. • Finalement, l'innovation radicale est vue comme le moyen de rendre obsolète les
ores de la concurrence. Elle peut dénir, selon la complexité des connaissances,
du processus mis en place, une barrière à l'entrée excessivement forte pour tout
concurrent désirant intégrer les changements survenus.
De plus, comme dans beaucoup de domaines, la stabilité générale de la lière dépend
non seulement des possibilités technologiques (et les NTS sont une option à prendre très
au sérieux) qui lui sont oertes mais aussi du pouvoir de sa clientèle. En eet, le consom-
mateur n'est dorénavant plus dèle à une marque particulière. Soumis à une multitude
de possibilités (large choix d'équipements et d'application) il est devenu un pratiquant
boulimique d'ores toujours plus originales et innovantes.
Au nal, l'évolution de ce secteur est constant et très rapide. Dépendant aussi bien du
goût personnel, des jeux populaires et des technologies, la performance d'une entreprise
est directement liée à sa stratégie d'innovation, à son ecacité et rapidité à la mettre
en oeuvre. Cependant une diculté supplémentaire rentre en ligne de compte. En ma-
tière de technologie sportive, les objectifs sont très précis et ciblés. Il s'agit naturellement
d'innover mais pas au détriment d'autres caractéristiques. Les équipements sportifs per-
mettent d'atteindre un niveau actuel de performance que les industriels ne veulent et
ne peuvent pas se permettre de dévaloriser en supprimant des fonctionnalités sans ris-
quer de bouleverser les habitudes de ses consommateurs. Prenons l'exemple d'un produit
de masse : la raquette de tennis. Comme dans beaucoup de secteurs du monde spor-
tif, la recherche sur la diminution du poids est un sujet récurrent. Cependant, il serait
impensable actuellement de créer, sous prétexte de pouvoir l'alléger, un produit dont
quelques simples chocs le rendraient totalement inutilisable. Dans ce cas-ci, la recherche
de la diminution du poids ne doit pas se faire au détriment de la résistance des matériaux.
29
31. Fig. 3.2 Récapitulatifs des propriétés importantes des matériaux composites par secteur (source : Sessi, 2006)
Le tableau ci-dessus (c.f. FIG. 3.2) représente le résumé des divers caractéristiques les
plus importantes pour les secteurs considérés. Comme on l'a armé dans le précédent
chapitre, la légèreté est aussi important que la résistance pour le secteur du sport et loisir
(qui est un grand consommateur de produits composites).
3.4 Les diérentes étapes de la lière industrielle des
articles de sport
3.4.1 La lière
Avant de pouvoir comprendre par qui l'intégration des NTS dans la lière va se faire,
il est intéressant de pouvoir lister tous les intervenants et acteurs à partir de la matière
première jusqu'au consommateur nal. Par soucis de simplicité, nous scinderons la lière
en 4 diérents niveaux.
• Le niveau N-3 est représenté par les semi-intégrateurs. Leur but est de créer un
30
32. produit semi-ni représentant une partie de la fabrication de la future applica-
tion commerciale. On peut y voir des producteurs de matière première comme des
nanotubes de carbone, des fournisseurs du secteur amont (résines, bres,...) ou des
fournisseurs d'équipements de transformation tels que des machines ou des logiciels.
• Viennent ensuite les industriels appelés également intégrateurs. Ils ont comme mis-
sion de récupérer les diérents produits semis-nis qu'ils jugent intéressants et de
les transformer en produits commercialisables. Ils utilisent, par exemple, les maté-
riaux que les semi-intégrateurs leurs ont fourni.
• Au niveau N-1, la chaine de distribution est présente pour évidemment faire l'inter-
face entre le monde industriel et la demande nale représentée par le consommateur.
Son rôle est double. Premièrement, il s'agit de pouvoir proposer à ses clients le plus
large choix possible de produits sur le lieu où il se trouve an de lui éviter de se
déplacer, dans un second temps, elle relaye le fabricant en assurant certains services
comme le conseil, la livraison,...
• Au bout de la chaine, se positionne le consommateur d'article de sport qui, lui, est
friant de nouveautés, de plus en plus demandeur de choix4 et de moins en moins
attaché à une marque propre.
Au nal, de manière générale, la chaîne industrielle se compose de quatre étapes
successives disctinctes présentant chacune sa particularité :
1. La fabrication des nano-objets
2. L'intégration des nano-objets
4 Le consommateur n'a plus l'envie de se cantonner à faire son choix entre quelques produits de même
utilisation, il souhaite choisir parmis des gammes de produits toujours plus complètes, étoées et high-
tech.
31
33. 3. La distribution des produits nis
4. Le consommateur nal
D'après Yole développement 5 , les entreprises seraient de plus en plus attirées par la
fabrication de nano-objets, pour preuve, plus de 150 sociétés spécialisées dans ce domaine
ont vu le jour durant les 10 dernières années. On voit également de grands acteurs de la
chimie comme Bayer ou Rhodia s'intéresser à ce domaine, signe avant coureur de l'attrac-
tion grandissante de ce secteur. Les nanocomposites sont également bien servis par des
intégrateurs devenus nombreux misant sur l'évolution de la procédure d'intégration maî-
trisée avec toujours plus de facilité. Le consommateur nal prend, quant à lui, conscience
des diérentes possibilités d'évolution que peuvent apporter ces nouveaux matériaux aux
produits dont il est demandeur.
5 Barbara Pieters, Conférence Nanozoom, Applications industrielles des nanotechnologies, 27 et 28
septembre 2006
32
34. Chapitre 4
Sport et Nanotechnologies
4.1 Introduction
4.1.1 Une augmentation importante des produits nanocomposés
Les laboratoires industriels ou académiques de recherche et développement nous ont
habitués, depuis quelques dizaines d'années, à un foisonnement d'innovations au niveau
mondial qui nous ont plongés dans de profonds changements technologiques. Preuve en
est, le 15 avril dernier, le Woodrow Wilson International center annonçait les résultats
d'une étude mondiale visant à répertorier et cartographier de façon précise tous les pro-
duits intégrant des nanotechnologies. Reconnues comme la souche d'un futur vivier d'in-
novations potentielles que ce soit en terme de brevets ou d'une abondante littérature
(c.f. FIG. 4.1.1), elles se retrouvent dans un environnement en constante mutation et
voient leurs impacts grandissants en matière de science, d'économie mais aussi sociale-
ment. Néanmoins, après une vingtaines d'années seulement, elles ne sont qu'aux prémices
de leur développement.
Suite à une première période focalisée sur les propriétés passives des matériaux (c.f
nanotubes de carbone,...), elles ont actuellement atteint le stade suivant dit actif ca-
33
35. Fig. 4.1 Journal articles on EHS implications by nanomaterial (source : ICON database
ractérisé par des nanostructures destinées à réagir à leur environnement en répondant
de manière prédictive et modiant leur état durant leur utilisation [2]. Nous pouvons
prendre ici l'exemple de nouvelles catégories de skis dont la semelle réagit selon le type
de neige (devient molle ou durcit pour permettre un meilleur touché de neige et avoir une
conguration de ski toujours adéquate quelque soit leur environnement).
C'est parallèlement au solide développement dont sont touchés les nano-sciences et
technologies (NST) ces dernières années, que la palette de leurs applications, fortement
inuencée par la demande du marché, s'est étoée peu à peu de manière caractéristique
[6]. Même s'il est vrai que le mot nano est à la mode et qu'il est souvent perçu comme
un gadget à avoir impérativement, on l'utilise de nos jours parfois comme synonyme de
nouveau ou même innovation. C'est en eet souvent pour des raisons plus marketing
que réellement scientiques que des technologies existantes sont simplement renommées
[13]. De plus, dans le domaine académique, l'utilisation du mot nano a tendance à
favoriser des investissements beaucoup plus conséquents. On avait le micro dans les
années huitante, le .com dans les années nonante, c'est dorénavant l'aire du nano
34
36. puisque même les entreprises l'utilisent dans leur nom (c.f Nanoledge, Nanodynamic, Na-
nosys,...etc).
Néanmoins, au delà de ces fausses considérations, les applications des nanotechnolo-
gies sont réellement accessibles. On les utilise déjà dans les voitures, les crèmes solaires,
les habits, les clubs de golf ou même les produits nettoyants... et la liste s'allonge. En
eet, il existe actuellement sur le marché mondial, de nombreux types de produits dont
les processus de conception sont complètement divergeants mais impliquant réellement
les NTS et exploitant les caractéristiques qui en découlent (par exemple le secteur des
cosmétiques et du textile n'ont à priori aucun lien).
Témoin de l'engouement et des espoirs que suscitent ces technologies, l'étude précitée
révèle des résultats très encourageants. La liste des produits a plus que doublé durant les
14 derniers mois passant de 212 à 475, en grande partie liés à des marques aussi connues
qu'Intel, IBM, L'Oréal ou même Kodak. Bien que les applications soient vastes et les
frontières entre spécialités oues, l'étude dresse un inventaire de huit grands secteurs
industriels principaux tirant déjà parti des possibilités que ces nouvelles technologies
orent :
• l'électroménager
• l'automobile
• les produits pour enfants : jeux, jouets,...
• l'électonique et l'informatique : caméra, appareil de photo, ordinateur, écran, télé-
phone, télévision,...
• la santé et le bien-être
• l'alimentation
• la maison et le jardin
• les revêtements, traitements de surface
Parmi ces domaines, un seul se détache singulièrement. En voyant sa liste augmen-
35
37. Fig. 4.2 Etude mondiale sur les produits composés de nanotechnologies (source : Joint Economic Committee)
ter de plus de 50% par rapport à mars 2006, il se place désormais au premier rang de
l'ensemble de l'étude possédant plus de la moitié des produits globalement répertoriés.
Il s'agit du secteur de la santé et du bien-être. L'industrie du sport, représentée par les
équipementiers et les fabricants de textiles sportifs, se retrouvent dans cette première
catégorie (c.f résultats du chapitre 4.1.1).
4.1.2 Où se cachent les nanotechnologies ?
A la vue des explications du paragraphe précédent, en tant que néophyte, il semble
légitime de se poser la question : où se cache la technologie nano dans les produits
se rapportant au secteur sportif ? Nous tenterons, dans ce chapitre, de dresser un panel
non exhaustif des diverses possibilités qui sont utilisées par les industriels pour créer ces
produits innovants. Avant de prendre quelques exemples particuliers nous allons discuter
rapidement le portrait de 3 secteurs importants et montrer où et pourquoi sont utilisées
les nanotechnologies.
Le secteur phare des nanotechnologies reste évidemment l'électronique. En eet, il
est facile de se rendre compte des nombreuses applications actuelles (et futures) toujours
plus dépendantes de cette industrie (exemple : les voitures, l'électroménager, jouets pour
36
38. enfants, l'informatique,...etc). Le but recherché dans cette industrie est d'utiliser les na-
notechnologies an de pouvoir, soit diminuer de façon drastique la taille des puces, soit
garder la taille actuelle et disposer, sur une même surface de wafer, d'un nombre tou-
jours plus important de transistors. Que ce soit l'une ou l'autre des deux situations, la
nalité est la recherche d'une puissance de calcul et d'une gestion des données toujours
plus performante, rapide avec des options toujours plus nombreuses. La loi de Moore
(c.f chapitre 2.3.1) est ici importante. En eet, à un certain moment les scientiques
vont se heurter à des limites physiques/mécaniques en matière de taille de transistor.
Pour l'instant, seul des courants électriques (mouvements continus d'électrons dans le
système tel le courant d'une rivière) sont pris en compte pour les composants électro-
niques. En raison de ces dicultés mécaniques, les scientiques s'attèlent déjà à créer
des composants dits quantiques capables de gérer non plus un inux électrique, à savoir
des grappes d'électrons, mais plutôt de prendre en compte l'électron lui-même, et de maî-
triser électron après électron. Dès lors, on s'aperçoit bien de la portée nano de ce milieu.
Maintenant que nous avons vu à quel niveau se situent les nanotechnologies dans l'in-
dustrie électronique, comment les lier au monde du sport ? Simplement en rééchissant
non pas l'équipement sportif comme un simple produit passif mais en proposant une in-
terraction entre l'environnement, l'utilisateur et son équipement.
Prenons exemple de la marque Apple qui a vu sa notoriété grandir ces quelques der-
nières années grâce au lancement de sa gamme de produit IPOD. A priori, la relation
entre cette marque et le monde du sport n'est pas clairement visible1 . Cependant, en
proposant une extension des options de sont IPOD, Apple montre son désir d'intervenir
de manière plus conséquente dans le domaine sportif. Le produit est simple, il s'agit d'un
capteur que l'on positionne sous la semelle de la chaussure (à l'intérieur de la chaussure)
1 Sauf si on considère évidemment que le sportif peut écouter de la musique en faisant du sport.
37
39. qui envoie les données du sportif directement à son IPOD, permettant à l'utilisateur
d'avoir en temps réel les caractéristiques de sa course à pied et l'état de fatigue de son
corps. En guise de second exemple, on peut mettre en avant tous les équipements (sou-
vent des habits de sport d'hiver) dans lequel des capteurs, puces,... électroniques on été
incorporés, il peut s'agir d'ordinateurs-vêtements (c.f. FIG. 4.3) ou même d'équipements
sportifs non-textiles comme des skis, chaussures de ski2 ,...
Fig. 4.3 Veste d'hiver intégrant de l'électronique (source : Nanoforum.org)
Bien souvent, quand on pense sport, on pense directement équipement, rassem-
blement,... et peu au domaine agro-alimentaire. Le domaine de l'agro-alimentaire est
fortement attiré par les nanotechnologies. Ces nouvelles techniques sont la promesse de
pouvoir développer d'un côté, les caractéristiques des produits alimentaires, notamment
la saveur, la sécurité mais aussi de les rendre plus nourrissants et sains ou même fonction-
nels et interractifs (aliments personnalisables en fonction des goûts du consommateur, des
besoins par rapport à son état de santé et de ses carences nutritionnelles,...). De plus,
elles permettraient de mieux gérer les ressources nécessaires à leur fabrication comme
l'énergie ou l'eau. Lorsqu'on pense alimentaire on visualise naturellement les produits
consommables mais les nanotechnologies sont aussi utilisées dans leur conditionnement
2 Le capteur remarque la diérence de terrain, de neige et gère l'équipement de façon à le rendre
otpimal pour le type d'environnement dans lequel l'utilisateur évolue.
38
40. (meilleure sécurité alimentaire). Comme on l'a déjà dit, il existe déjà des matériaux dont
les propriétés peuvent changer en fonction des conditions extérieures où voire même in-
ternes (variations de pression, température,...). Cette technique peut être utilisée dans
le conditionnement pour pouvoir avertir le consommateur et ceci en tout temps, de la
qualité du produit qu'il va trouver à l'intérieur de l'emballage.
La santé et le bien-être est évidemment le secteur à mettre en parallèle avec l'indus-
trie sportive. Il peut se décliner aussi bien sous un regard de prévention, de diagnostique
que de traitement. Avec les nanotechnologies nous parlons souvent de capteurs. Il s'agit
ici d'utiliser des sondes nanoscopiques qui pourront surveiller notre santé de manière
permanente. Dans un autre registre que celui du sport, mais très important également,
l'élaboration d'outils permettra de prétendre à de nouveaux traitements contre des ma-
ladies génétiques, ou à réussir à positionner précisément des traitements médicaux et
erradiquer des cellules cancéreuses...etc (textile technique texticament).
Il est clair que même si les nanotechnologies ont le vent en poupe, la réticence de
certains acteurs sportifs à se lancer dans le secteur se fait sentir. Les raisons sont que
cette technologie coûte très chère, nécessite des connaissances pluridisciplinaires (et par
là même n'est pas facile à appréhender).
Dans son article pour US Today, Kevin Maney cite Wilson Thurman armant que les
nanotechnologies ne sont nalement pas si attirantes puisqu'il ne semble avoir quasiment
aucune diérence visuelle entre une raquette de tennis fabriquée en utilisant des nano-
tubes de carbone et une autre faite à l'ancienne. le sexy d'après lui c'était de passer
du bois au métal, l'aspect extérieur étant un des éléments prépondérants dans l'industrie
sportive. L'utilisation de nanotechnologies ne répond, de toute évidence, pas toujours à ce
critère. C'est entre autre pour cette raison qu'actuellement, même s'il existe un large panel
39
41. de produits diérents liés aux nanotechnologies, l'évolution de celui-ci tend à être linéaire
et non exponentielle. En d'autres termes, les entreprises sont frileuses pour les raisons
précitées mais aussi à cause d'un manque de recul par rapport à la demande potentielle
et l'enthousiasme que peut susciter l'utilisation des NTS dans leurs produits. Cependant,
même si le nombre de produits sportifs intégrant des NTS est toujours assez limité, nous
allons présenter plusieurs applications principales qui ont abondamment fait parler d'elles
ces dernières années et qu'il est impossible de manquer si l'on s'intéresse de près aux NTS.
• Le matériel de tennis : On dit généralement qu'une balle de tennis, dans des
conditions normales, ne tient pas plus de trois sets d'un match. Il s'agit ici de
diminuer la perméabilité du gaz3 pour permettre à la balle de rester gonée plus
longtemps qu'une balle conventionnelle. La balle est aussi légère si ce n'est plus que
les anciennes. Les nouvelles caractéristiques donnent non seulement aux joueurs les
moyens d'un précision accrue mais aussi d'une vitesse de balle accélérée tout en
augmentant la longévité du matériel.
Fig. 4.4 Intérieur d'une balle de tennis utilisant des NTS(source : USA Today)
Le but premier concernant la raquette de tennis est de la faire beaucoup plus lé-
gère tout en laissant à l'utilisateur la possibilité d'insuer de la puissance dans la
raquette sans entraver son contrôle.
3 Wilson l'a diminuée de 200%.
40
42. • Le matériel de golf : Le design des balles de golf évolue rapidement actuelle-
ment. Comme des caractéristiques du noyau dépend le toucher de balle, un noyau
plus tendre a toujours eu plus de considération auprès des joueurs. Cependant le
choix d'une balle plus molle (pour un meilleur toucher) se fait au détriment de la
distance parcourue, un noyau plus dur emmagasinant plus d'énergie qu'un noyau
souple (coecient de restitution).
Nous sommes en passe d'obtenir actuellement un autre type de balles de golf : une
sorte de sphère métallique creuse. Cette technique a pour but de diminuer les eets
de rotation et de slice an d'obtenir des drives plus longs, droits et des parcours rou-
lés moins aectés par les irrégularités du green. Arriver à ces conditions sous-entend
un coecient de restitution, une résistance mécanique,... élevés an qu'elle puisse
avoir l'eet attendu. Ceci est à mettre en relation avec les contraintes élastiques des
polymères utilisés pour fabriquer les balles, pour diminuer au maximum le risque de
ssure. La répétition des chocs peut provoquer des déformations qui peuvent donc
entrainer des modication de microstructures et diminuer les capacités du matériel.
Tout comme les raquettes de tennis, les clubs de golf voient aussi leur matériaux
évoluer pour leur prodiguer de meilleures caractéristiques. A lot of times when
you make a golf shaft, it's not always perfectly straight. Often there are gaps in the
shaft assure Todd Cassidy, le vice président d'AccuFLEX, une entreprise améri-
caine spécialisée dans l'utilisation d'une technologie pour créer des clubs de golf
beaucoup plus résistants, légers et à durée de vie prolongée (appelé Evolution ).
• Le cyclisme : L'industrie du cyclisme n'est pas en reste face aux nanotechnologies.
Comme tous les équipements sportifs composés à base de composite, ceux-ci peuvent
dors et déjà potentiellement contenir des technologies nano.
41
43. • L'habillement : Des textiles high tech sont développés avec des caractéristiques in-
téressantes. Les textiles sportif (outre ceux qu'on utilise dans les matériaux compo-
sites) doivent être unidirectionnels : Non seulement le sportif a besoin d'expulser
sa transpiration au travers de ses habits tout en gardant de la chaleur, mais aussi
d'empêcher tout interraction avec l'extérieur (par exemple, deviendrait humide en
raison de pluie,...). Les nouvelles bres appelées nano-bres sont mélangées avec
des bres plus conventionnelles pour donner ce type de propriétés (ignifuge, hydro-
phobe,respirant,...). On pourrait parler d'une veste de ski coupe-vent, hydrophobe
et à l'épreuve des tâches tout en la laissant perméable à l'air. La durée de vie fonc-
tionnelle de ce type de vestes est supérieure aux vestes standards et compétitionnent
avantageusement les produits de Gore-Tex.4
• Le surf : D'après Nanoquébec, une rme d'Honolulu estime avoir conçu le pre-
mier surf nanocomposé [32]. Bien que la planche n'aie pas pu être encore testée
par manque de vague, les laboratoires Oceanit Laboratories Inc sont conants et
pensent qu'elle va aussi bien servir que les anciennes. Pour la fabrication du pro-
totype, l'entreprise utilise les mêmes type de matériaux (mousse et bre de verre).
La diérence réside dans la résine utilisée contenant des nanoparticules de titane.
The board's skin is twice as resistant to dings and three times as resistant
to fractures as that of a regular board. Vinod Veedu, senior nanotechno-
logy engineer, Oceanit Laboratories Inc
4 Nanoquébec
42
44. Fig. 4.5 Exemple de surf intégrant des nanotechnologies (source : Nanoquébec)
4.2 Une industrie porteuse pour les nanotechnologies
Le sport fait actuellement de plus en plus d'émules. Porté par diérents facteurs so-
ciaux, il est maintenant bien plus considéré comme un loisir qu'un moyen de compétition.
Comme exemple citons le succès des produits sportifs dit outdoors. Le sport est dé-
sormais reconnu comme un moyen d'accéder au bien-être, de se rapprocher de la nature
et évidemment de se maintenir en bonne forme [12]. L'augmentation de l'importance de
l'apparence physique est de toute évidence un des catalyseurs dont découle le succès de
ce secteur qui en quelques années l'a rendu très lucratif.
La montée en puissance du secteur du sport, et l'engouement qu'il suscite donnent
bien évidemment le pouvoir au consommateur. Celui-ci, même amateur mais néanmoins
exigeant, tend à vouloir obtenir du matériel de plus en plus performant. Il est vrai que
les technologies utilisées pour la production d'articles de sport proposent une large pa-
43
45. lette d'applications et de développements mais elles ont, ces dernière années, montré
leurs limites. Dans certaines situations et utilisations de ces technologies, il est devenu
impossible d'améliorer la performance du produit puisque certains résultats n'ont jamais
été atteints. C'est évidemment, comme nous le verrons plus tard (c.f. chapitre 4.5), en
confrontant les possibilités des anciennes technologies utilisées avec les NTS que nous
verrons l'avancée réalisée.
La citation de Jim Von Ehr5 démontre bien de l'avenir des NTS : It's amazing in
sport how much just incremental increases in performance can mean. Sport equipement
makers are happy when a production is 10% to 20% better, nano-material can make some
items perhaps four times better.6 . Finalement, on comprendra donc nalement aisément
que la conjonction d'une avancée technologique prometteuse que sont les NTS et de
changements socio-culturels tournés vers le bien-être et le sport rend le secteur fortement
attrayant et idéal pour les investisseurs.
4.3 Le bouleversement de la concurrence
L'arrivée d'une nouvelle technologie peut être perçue comme un déclencheur de dis-
continuité. En eet, un événement fortuit peut bouleverser le climat de stabilité dans
lequel l'innovation avait pris place. Ceci intervient dans le sens que chaque entreprise est
soumise et se doit d'accepter les mêmes règles que ses concurrentes et tente d'en tirer
parti de façon plus ecace que les autres. Au nal, elle s'eorce d'innover en continuant
à faire ce qu'elle a déjà fait par le passé [30].
Au contraire, la rupture ne s'intègre pas, dans une multitude de cas, dans l'extension
de l'existant mais plutôt dans une démarche extrême radicale applicable aux produits,
5 Jim Von Ehr est CEO d'une compagnie active dans les nanotechnologies appelée Zyvex.
6 USA Today, 17.11.2004
44
46. process,... et qui peut renverser les règles établies. On peut même y voir un bouleverse-
ment des positions concurrentielles. Celà peut être le fruit de diérents acteurs comme
par exemple de nouveaux entrants sur le marché (exemple : Nanoledge) qui détiennent
la connaissance susante pour créer une société et répondre au besoin de certains clients
sur le marché. Nous sommes ici renvoyé à la dénition du marketing puisque les be-
soins peuvent être latents ou évidemment insatisfaits. Il est clair que, même si l'industrie
sportive actuelle propose de nombreux excellents produits pour des dizaines de sports
diérents, l'ecacité de beaucoup d'entre eux pourrait considérablement être améliorée
(durée de vie, nouvelle fonctionnalité,...). Le consommateur s'est évidemment satisfait
de ce qu'il avait puisque, faute de connaissances supplémentaires, les équipementiers
n'étaient pas en mesure de pouvoir proposer de nouvelles congurations de matériel.
4.4 Quel type d'innovation pour les produits sportifs
nano ?
4.4.1 Le produit comme un ensemble de connaissances
Bien que l'intégration de nouvelles technologies, telles que les NTS dans des produits,
semble novateur, et qu'au préalable plusieurs chercheurs à l'instar du réputé Clayton
Christensen qui les a, selon ses caractéristiques, cataloguées comme disruptive, il serait
hâtif d'attribuer aux nouvelles applications ou nouveaux produits tels que les équipe-
ments sportifs nano-composés le label d'innovation radicale. Il s'agit ici de s'interroger
sur la nature du changement, de l'innovation apportée dans le domaine des équipements
de sport via les nanotechnologies. Qu'est-ce qui a été transformé, changé, modié ou
adapté ? Qu'est-ce qui est dépassé, arrêté ou a été rendu obsolète ?
A titre informatif nous développons ci-dessous les cinq points importants du modèle
45
47. d'innovation disruptif proposé par Mr Clayton Christensen lorsque celui-ci est appliqué
à des produits ou services [5] :
1. L'innovation peut être le catalyseur à des changements sociaux im-
portants.
2. L'innovation rencontre un marché qui est déjà bien développé, le
besoin des utilisateurs est soit, en grande partie, satisfait (la nouvelle
solution est la plupart du temps plus complexe que ce que les gens ont
besoin), soit pas du tout exploité.
3. Les innovations concernées sont représentées par des produits ou services
qui sont plus simples et coûtent moins chers que les alternatives
existantes d'un moins bon niveau de performance. Cependant, les utili-
sateurs considèrent ces dernières toujours comme des solutions toujours
bonnes pour eux.
4. Les ressources nécessaires sont telles (main d'oeuvre, connaissances,...),
qu'elles représentent des barrières à l'entrée qui rendent l'innovation
initialement repoussante pour des nouveaux arrivants.
De nombreux travaux sur la question [11] décrivent celle-ci comme intimement liée
avec les compétences d'une entreprise, groupe d'entreprises, organisation,... Daniel Ka-
plan, dans son article sur les enjeux et les débats que suscitent les nanotechnologies [40]
ne les décrit même pas comme un secteur intégré en lui même. Daniel kaplan prend
comme exemple les nanomatériaux qui s'insèrent dans des produits existants dont ils ne
constituent nalement, selon lui, qu'une évolution incrémentale. In any case, alle these
nanotechnology-based materials are incremental improvements over existing materials and
not revolutionary devices. Of course when we look back 10 years from now, there will have
been one or two great performing nanotech stocks but then there will be one or two great
46
48. performing stocks in almost any other investment sector 7 . Joe Tidd [30], dans son livre
sur le management, fait référence à l'innovation comme une nalité dépendante du savoir
- créatrice de nouvelles opportunités en combinant diérents ensembles de connaissances.
Le simple fait d'avoir un rouage du système ou processus innovant emprunt d'un carac-
tère radical ne découle donc pas nécessairement le caractère radical de l'innovation nale.
Cette caractéristique est visible dans la chaîne de valeur des nanotechnologies (c.f. FIG.
4.6). Le fait d'utiliser des nanotechnologies dans les voitures, les avions où les ordinateurs
n'en fait pas des produits de rupture.
Fig. 4.6 Chaîne de valeur des nanotechnologiestes (source : lux Research)
Henderson et Clark [9], cités également par Mr Tidd, mettent en avant l'importance
de l'architecture d'une innovation. Selon eux, une technologie isolée est rarement la seule
base d'une innovation. Le succès de l'innovation est directement lié à deux aspects com-
plémentaires : l'utilisation des connaissances respectives pour chaque composant mais
aussi la façon dont ceux-ci vont être rassemblés. A titre d'exemple, nous pouvons mettre
en avant des produit nanostructurés tels que la raquette de tennis, le snowboard/ski ou
même certains vêtements d'hiver. Comme nous le verrons plus tard, des changements de
comportement de ces applications par rapport à leurs ancêtres découlent une restructu-
ration des matériaux utilisés pour les réaliser. Ceci implique évidemment une diversica-
7 Michael Berger, Nanowerk [14]
47
49. tion de l'expérience et le mélange de celle-ci avec des nouvelles connaissances en matière
de nanotechnologie. Néanmoins, les bouleversments apportés au niveau des composants
de chaque application n'évincent pas le fait qu'il existe bel et bien une connaissance de
base pour lier ces diérents composants entre eux.
Nous avons tendance à penser produit lorsque nous pensons innovation, certai-
nement parce que nous le voyons au travers du référentiel consommateur que nous
sommes notamment via de nouvelles fonctionnalités, de nouveaux produits par rapport
aux concurrents ou tout simplement une amélioration de ce qui existait déjà. Cependant,
d'autres types d'innovation peuvent contribuer à maintenir également un développement
à long-terme. A ce titre, en guise d'exemple, nous citerons le modèle triangulaire [31] qui
propose une vue tridimensionnelle de l'innovation et ne considère pas le produit comme
une source unique de renouveau. Souvent cité après l'innovation produit, le processus, et
l'innovation (Process and Business model Innovation ) qui l'accompagne tient une place
tout aussi importante. Selon Lou Giuliano8 , le coût et le risque pour créer ce type d'in-
novation seraient même moins élevés et beaucoup plus diciles à imiter. Etre capable
de réaliser ce que personne d'autre ne peut faire ou évidemment le faire d'une meilleure
façon est évidemment une avantage non négligeable. Le Foresight Insitute parle même de
révolution industrielle. Au delà des perspectives d'évolution dites produit, elle décrit
notamment l'ouverture de nouvelles possibilités dans le circuit de production lui-même :
• Une production automatisée : Moins de main-d'oeuvre et de matière
première nécessaire ce qui engendre une diminution des coûts.
• Une production totalement personnalisable : le fait que la nanotech-
nologie utilisera un placement précis des atomes, le potentiel d'application
8 Lou Giuliano, Chairman, président et CEO de ITT Industrie
48
50. est grand.
• Une production moins consommatrice d'énergie : Il y a moins de
gaspillage d'énergie travaillant à une échelle plus petite et plus ciblée.
• Une production qui rejette moins de déchets : Les nanotechnologies
sous-entendent la gestion des atomes. Ceux-ci ayant un comportement pré-
déterminé, ils sont sous contrôle, ce qui implique une diminution des déchets
et des connaissances plus précises pour les traiter.
A titre d'exemple, la rme Nanoledge est active directement dans le domaine du sport.
Initialement prévue comme productrice de nanotubes de carbone9 , elle a décidé depuis
2002 de se spécialiser dans l'intégration de ces mêmes nanotubes de carbone avec comme
principale cible l'industrie des matériaux composites. Son application centrale est de gé-
nérer des résines nano-formulées dont l'intégration des nanotubes de carbone engendre
une amélioration des propriétés mécaniques. Elle a tout d'abord dirigé son activité vers
des domaines aussi diverses que l'automobile, la plasturgie, l'électronique,... mais depuis
peu, a nalement décidé de se consacrer uniquement à l'industrie sportive pour des ap-
plications commerciales. Ses clients sont principalement des fabricants de résine et des
fournisseurs de matériaux composites.
La proposition de cette entreprise est simple. Nanoledge a centré ses compétences
sur les techniques de compatibilisation, de dispersion et d'intégration des nanotubes de
carbone sous diverses formes (résines, granulés, bres). Il s'agit donc d'intégrer, dans la
chaine de valeur établie pour des articles commerciaux à but sportif, leur connaissance
technologique appelée NANO IN an de changer les caractéristiques des matériaux de
9 Elle fut le premier producteur de nanotubes de carbone en Europe
49
51. Fig. 4.7 Intégration de Nanoledge dans la chaine de valeur des produits sportif à nanocomposites (source : Nanoledge)
haute performance utilisés et proposer à la lière des nouvelles possibilités de réexion
autour de l'évolution de la rigidité, la conductivité, la exibilité, la ténacité et solidité
des composants utilisés. Les procédés de fabrications restent les mêmes, c'est nalement
certains des matériaux composant les équipements qui évoluent.
4.5 Proposition de valeur
Les entreprises intéressées par l'application des NTS dans l'univers du sport y voient
eectivement un intérêt et une possibilité d'innovation conséquente. Mais quelle est leur
stratégie en matière d'innovation-produit ? Quelles caractéristiques font de ces nanopro-
duits, des applications plus ecaces et intéressantes pour le consommateur ? Dans les
paragraphes suivant nous nous arrêterons surtout à démontrer la proposition de valeur
des applications inhérentes à la réunion de ces deux domaines.
De manière générale l'industrie et la science s'attellent déjà à créer des équipements
toujours plus performants en améliorant sans cesse leurs propriétés. Comme toute nou-
velle application, celles-ci doivent, sous peine d'être reléguées au second plan, pouvoir
proposer des options égales voire meilleures (ou diérentes) du produit au consommateur
nal. C'est la diérentiation que nous avons rapidement évoquée précédemment (c.f. cha-
50
52. pitre 3.3). Plusieurs évolutions de concepts centraux sont révélatrices de la nouveauté de
certains produits sportifs. Citons, pour les plus importantes : la souplesse, la résistance,
la durée de vie, la bonne tenue à la fatigue, la bonne tenue aux chocs et à l'abrasion...
(c.f. FIG. 3.2, chapitre 3.3)
An de les développer, nous allons proposer ici deux approches diérentes en matière
d'équipements sportifs. Bien que les deux concernent les matériaux au sens large, il est
judicieux cependant de pouvoir traiter séparément ce que nous appellerons textile et
non-textile.
4.5.1 Les produits non-textiles
Les Nanotubes de carbone, dépasser les limites existantes
En matière de matériaux, les équipementiers ont, depuis longtemps adoptés les com-
posites. En eet, il y a pléthore d'activités sportives dans lesquelles les composites sont
devenus un outil indispensable et omniprésent. Citons à cet eet la course automobile,
la voile, le bobsleigh, le ski/snowboard ou même le tennis. Il est évident que le type de
matériaux utilisé dans les équipements sportifs est d'une extrême importance pour pré-
tendre prendre part à la course à la performance. Même si ceux-ci ont un coût un peu
plus élevé que les matières traditionnelles (bois, acier, aluminium,...), ils apportent à leur
utilisateur des propriétés plus étoées et une exibilité accrue notamment au niveau de
la légèreté, de la résistance thermique et mécanique, de la faible masse volumique,... Pour
exemple, à l'origine, les premières planches de surf étaient faites uniquement de bois et
leur poids pouvait atteindre environ cinquante kilos pour une longueur de 3,50 mètres.
Actuellement une planche mesurant 2,70 mètres pèse environ 6,5 kilos.
Les matériaux composites orent la possibilité d'être un outil très maléable et de
pouvoir s'adapter à la performance demandée. En 2002 on parlait à leur égard de saut
51
53. technologique [8]. Ils sont maintenant bien connus et leur procédé de fabrication est
bien maîtrisé ce qui permet d'obtenir un rapport prix/performance minimisé et optimisé.
Cependant, les matériaux utilisés dans le domaine du sport sont déjà très performants
et leurs propriétés mécaniques ne peuvent guère être améliorées davantage en utilisant
des charges conventionnelles. On a donc atteint actuellement les limites mécaniques des
matériaux utilisés dans les équipements sportifs.
Les applications liées aux nouveaux matériaux sont de plus en plus nombreuses notam-
ment grâce aux nano-objets les plus innovants actuellement : les nano-particules (oxyde
de zinc, alumine, nano-argiles,...) et les nano-tubes de carbone. L'arrivée de cette der-
nière a radicalement changé la donne. Comme nous l'avons dit, il existe actuellement des
produits novateurs déjà commercialisés. Ceux-ci peuvent être segmentés en trois grandes
familles selon la technique utilisée :
• Les matrices liquides telles que les crèmes solaires,...
• Les plastiques ou composites déclinés sous la forme de pièces automobiles, équipe-
ments sportifs,...
• Les revêtements de surface organique comme la peinture, le vernis,...
De manière générale l'industrie sportive fait partie de la seconde catégorie et est in-
timement liée aux nanotubes de carbone (NTC)10 , fer de lance actuel des NTS. Intégré
pour créer des nanocomposites, ils sont la clefs pour atteindre de nouveaux matériaux.
Citons à titre indicatif qu'il existe deux types de nanocomposites : certains composites
consistent en une matrice d'un matériaux rempli de nanoparticules ou nanobres d'un
autre matériaux. Il est aussi possible que le nano-coomposite existe en tant que matériaux
composite, la taille de tous les grains le constituant étant à l'échelle nanoscopique.
10 Le nanotube forme un des quatre éléments organisé connus sur la Terre avec le diamant, les fullerènes
et le graphite.
52
54. Les NTC sont créés à partir de feuilles de graphène enroulées suivant un axe et une
direction de référence.
Fig. 4.8 Disposition des quatres molécule terrestre composées de carbone : diamant, graphite, fullerène, nanoparticule
de carbone (source : JF Maquiné, Etudier la toxicité des nanoparticules 12 )
Stratégiquement, les entreprises qui produisent des NTC peuvent se positionner sur
deux marchés diérents : les monoparois ou Single Wall Carbon Nanotubes, dont l'in-
dustrialisation est dicile, et les multiparois (Multi Wall Carbon Nanotubes ) dont la
production est désormais bien maîtrisée.
Fig. 4.9 Conguration des nanotubes monoparois et multiparois (source : CNRS)
Tandis que d'un côté, les monoparois peuvent déboucher sur des applications à forte
valeur ajoutée et sont plutôt dirigés vers la micro-électronique13 , de l'autre, les multi-
parois sont la clefs de l'amélioration des caractéristiques mécaniques et physiques sur
des applications plus courantes telles que les équipements sportifs. Leur structure est
13 En plus de leurs propriétés mécaniques, les nanotubes de carbone possèdent des propriétés conduc-
trices intéressantes.
53
55. aussi simple que stable, doublée par des propriétés physiques inégalées jusqu'à pré-
sent. D'après Jean-Paul Salvetat, physicien au centre de recherche de la matière divisée
(CNRS), on conserve tous les avantages, sans les inconvénients. L'application la plus
immédiate consiste à les utiliser comme additifs de spécialités dans des polymères, ther-
moplastiques, thermodurcissables ou élastomères, an d'en modier les propriétés. Elles
sont d'ailleurs déjà utilisées dans le renforcement des matrices époxy/bre de carbone
des articles de sport.
Un marché à l'image de ses possibilités
Leur potentiel de devenir rapidement une réelle force commerciale est dès lors mani-
feste. Porté par l'industrie des matériaux, le marché des NTC commence à devenir viable.
Techniquement, des progrès ont été apportés au développement de ces molécules puisqu'il
y a quelques années il était encore impossible de les produire en quantité industrielle. Les
applications commerciales ont eu des dicultés à se développer suite à de forts coûts de
production. Actuellement, les techniques de fabrication ont été améliorées et le marché
des NTC est de mieux en mieux ciblé. Comme l'explique le directeur des opérations de
la société Nanoledge, Benoît Balmana, aujourd'hui le marché des nanomatériaux hautes
performances est essentiellement tiré par les nanotubes de carbone. Ils sont rentrés dans
une réalité industrielle : leur qualité est stable d'un lot à l'autre, la fourniture garantie
en quantité importante et à des prix compatibles avec les applications [39]. A l'image
des NTS, les prévisions du marché mondial des NTC sont plutôt optimistes avec une
croissance du marché de 60% par an pour atteindre les 10 milliards de dollars vers 2020.
Des caractéristiques inégalées
On l'a armé précédemment, les matériaux composites sont énormément utilisés dans
la fabrication d'articles de sport. Comme ces technologies ne peuvent être guère amélio-
rées, l'industrie (et pas seulement sportive) s'approprie actuellement les nanotubes de
54