Biens communs de la connaissance : un enjeu pour les bibliothèquesCalimaq S.I.Lex
Transcription d'une conférence donnée le 10 février 2017 à la médiathèque de Crolles par Lionel Maurel et Lionel Dujol (propos restranscrits par Anne Baudot).
Digital humanities, propriété intellectuelle et biens communs de la connaissanceCalimaq S.I.Lex
Intervention journée "Les Digital Humanities, un renouvellement des questionnements et des pratiques en SHS-ALL ?" - Université Toulouse II, 28 mai 2013.
Bibliothèques et biens communs ; bibliothèques comme biens communsCalimaq S.I.Lex
Quels liens les bibliothèques publiques entretiennent-elles avec la notion de biens communs ? Quelles contributions peuvent-elles apporter à l’enrichissement des biens communs de la connaissance ? Dans quelle mesure peut-on les penser comme des biens communs ?
Présentation réalisée par Lionel Maurel et Thomas Fourmeux lors de la journée d'étude sur les biens communs organisée par le groupe régional ABF Franche-Comté.
Biens communs de la connaissance : un enjeu pour les bibliothèquesCalimaq S.I.Lex
Transcription d'une conférence donnée le 10 février 2017 à la médiathèque de Crolles par Lionel Maurel et Lionel Dujol (propos restranscrits par Anne Baudot).
Digital humanities, propriété intellectuelle et biens communs de la connaissanceCalimaq S.I.Lex
Intervention journée "Les Digital Humanities, un renouvellement des questionnements et des pratiques en SHS-ALL ?" - Université Toulouse II, 28 mai 2013.
Bibliothèques et biens communs ; bibliothèques comme biens communsCalimaq S.I.Lex
Quels liens les bibliothèques publiques entretiennent-elles avec la notion de biens communs ? Quelles contributions peuvent-elles apporter à l’enrichissement des biens communs de la connaissance ? Dans quelle mesure peut-on les penser comme des biens communs ?
Présentation réalisée par Lionel Maurel et Thomas Fourmeux lors de la journée d'étude sur les biens communs organisée par le groupe régional ABF Franche-Comté.
Libre Accès aux publications scientifiques : quelles incidences de la loi num...Calimaq S.I.Lex
Entrée en vigueur en octobre 2016, la loi "République numérique" va favoriser le Libre Accès (Open Access ) aux publications scientifiques, en garantissant aux chercheurs un droit à la mise en ligne gratuite de leurs productions. La présentation analyse les dispositions de la loi et essaye de répondre à ces questions : qui peut publier en Open Access ? Quels types de publication sont couvertes ? Quand les chercheurs pourront-ils déposer ? Où les publications pourront-elles être déposées ?
Presentation of the use and benefits of Creative Commons for scientific publishing at the conference of the University of Angers on "Copyrights and the challence of the digital age"
Dans la jungle des licences Open Data : le point point de vue du juristeInno³
Conférence tenue lors des Journées Techniques organisées par Techni.Cités sur le thème « Open Data, mode d'emploi »
Dans la jungle des licences, Benjamin Jean, juriste, nous apportera des précisions : où, quand, comment et pourquoi utiliser une licence sur ses données ? En l'absence de directives précises et eu égard aux implications juridiques particulières pour les collectivités et administrations, les réponses à ces questions sont longtemps restées incomplètes ou imprécises. Avec le recul des expériences passées, il est aujourd'hui possible de présenter clairement les enjeux et solutions recherchés par les acteurs publics. La solution est néanmoins relativement simple une fois les enjeux clairement présentés et assimilés.
Intelligence stratégique : Protection du patrimoine intellectuel ... un débat...AKASIAS
Open Source, Open Innovation, Open Science, Open Access, … autant de paradigmes prônant le partage … et qui constituent aujourd’hui l’environnement du chercheur. Dans un tel foisonnement « culturel », comment le chercheur, comment les institutions de recherche, peuvent-elles trouver leur chemin entre ouverture, partage des données, d’information, des résultats de recherche et protection de ce patrimoine. L'article a été présenté dans le cadre de la Conférence IES 2016, Rouen (France), octobre 2016.
Libre Accès aux publications scientifiques : quelles incidences de la loi num...Calimaq S.I.Lex
Entrée en vigueur en octobre 2016, la loi "République numérique" va favoriser le Libre Accès (Open Access ) aux publications scientifiques, en garantissant aux chercheurs un droit à la mise en ligne gratuite de leurs productions. La présentation analyse les dispositions de la loi et essaye de répondre à ces questions : qui peut publier en Open Access ? Quels types de publication sont couvertes ? Quand les chercheurs pourront-ils déposer ? Où les publications pourront-elles être déposées ?
Presentation of the use and benefits of Creative Commons for scientific publishing at the conference of the University of Angers on "Copyrights and the challence of the digital age"
Dans la jungle des licences Open Data : le point point de vue du juristeInno³
Conférence tenue lors des Journées Techniques organisées par Techni.Cités sur le thème « Open Data, mode d'emploi »
Dans la jungle des licences, Benjamin Jean, juriste, nous apportera des précisions : où, quand, comment et pourquoi utiliser une licence sur ses données ? En l'absence de directives précises et eu égard aux implications juridiques particulières pour les collectivités et administrations, les réponses à ces questions sont longtemps restées incomplètes ou imprécises. Avec le recul des expériences passées, il est aujourd'hui possible de présenter clairement les enjeux et solutions recherchés par les acteurs publics. La solution est néanmoins relativement simple une fois les enjeux clairement présentés et assimilés.
Intelligence stratégique : Protection du patrimoine intellectuel ... un débat...AKASIAS
Open Source, Open Innovation, Open Science, Open Access, … autant de paradigmes prônant le partage … et qui constituent aujourd’hui l’environnement du chercheur. Dans un tel foisonnement « culturel », comment le chercheur, comment les institutions de recherche, peuvent-elles trouver leur chemin entre ouverture, partage des données, d’information, des résultats de recherche et protection de ce patrimoine. L'article a été présenté dans le cadre de la Conférence IES 2016, Rouen (France), octobre 2016.
De la recherche d'information aux pratiques scientifiques : vers de nouveaux ...olivier
L'émergence du phénomène du web 2.0, des nouveaux outils d'accès à l'information qu'il propose, des nouveaux types de contenus qu'il met en ligne, et des nouveaux protocoles de filtrage et de validation qu'il abolit ou transcende, interroge les pratiques actuelles de formation à l'IST. Parmi d'autres, le phénomène des blogs d'experts gagne le domaine de l'enseignement en général et de l'université en particulier. Des institutions, des composantes, des formations, des services, des communautés scientifiques, mais aussi des enseignants-chercheurs ouvrent de nouveaux espaces de paroles, mettant en œuvre de nouvelles dynamique de collaboration. Ces nouveaux collaboratoires, sous l'angle des rapports entre science et société, permettent d'articuler différemment un grand nombre de pratiques scientifiques en terme de diffusion, de collecte, de recherche, de publication et d'enseignement. Le domaine de la culture informationnelle et de la maîtrise de l'information en particulier, et celui des sciences de l'information et de la communication en général est à la fois un terrain et un révélateur particulièrement pertinent pour analyser les problématiques sous-jacentes de ces nouveaux collaboratoires, au rang desquelles la construction d'une culture du préprint, la mise à disposition d'indicateurs adaptés, la facilitation du déploiement rapide d'expertises dispersées et la reconfiguration des champs.
Portrait d'ensemble de la science ouverte. Colloque de Port au PrinceFlorence Piron
Conférence prononcée lors du colloque « La science ouverte et le libre accès aux ressources scientifiques dans les universités haïtiennes : état des lieux et propositions »
Open Access Open Science : Quelles transformations pour la recherche? Célya Gruson-Daniel
Présentation au CNAM pour la séance du "libres échanges" organisé par Rémi Barré
Discussion avec Serge Bauin directeur de l'information scientifique et technique du CNRS
Tendances propositions bibliothecaire_24092014v3mdmMartel D.
Se réinventer dès aujourd'hui ? Tendances et propositions pour bibliothécaires averti(e)s. Une réflexion sur la profession de bibliothécaire au 21e siècle dans la perspective du développement durable.
Similaire à Bibliothèques et économi(s) de la connaissance : quelles valeurs ? (20)
Données personnelles et vie privée : ce qui va changer avec le RGPDCalimaq S.I.Lex
Une présentation des principales innovations apportées par le Règlement Européen de Protection des Données. Support d'intervention pour une conférence à l'Université de Technologie de Compiègne.
Protection des données personnelles : deux critiques du RGPD Calimaq S.I.Lex
Présentation de deux critiques du Règlement Européen de Protection des Données (RGPD) : une d'inspiration "libérale" et l'autre d'inspiration "sociale".
Réconcilier le droit d'auteur, les droits culturels et les droits sociauxCalimaq S.I.Lex
Réconcilier le droit d'auteur, les droits culturels et les droits sociaux : pour une refondation des solidarités dans la chaîne du livre. Avril 2018. Texte écrit pour l'Alliance Internationale des Editeurs Indépendants.
Les universités françaises et l'Open Data après la loi "République numérique"Calimaq S.I.Lex
Alors qu'elles étaient jusqu'à présent restées en marche du mouvement de l'Open Data en France, les universités seront dorénavant incluses dans le principe "d'Open Data par défaut" consacré par la loi "République numérique".
"Serez-vous des nôtres ?" - Un hommage à Aaron SwartzCalimaq S.I.Lex
Plus de deux ans après la mort tragique d'Aaron Swartz, où en sommes-nous à propos de l'accès à la connaissance sur internet, de la réforme du droit d'auteur, des lois sur la cybercriminalité ?
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Internet provoque des phénomènes de circulation et de réutilisation massif des contenus, souvent en dehors du cadre étroit de la légalité. Ces pratiques sont à l'origine d'une véritable culture de la transformation (mashup, remix, détournements, mèmes, etc). Quelles problèmes posent-elles exactement vis-à-vis du droit d'auteur ? Comment expliquer un tel décalage entre les usages et le droit ? Peut-on imaginer faire évoluer la loi pour sécuriser de telles pratiques ?
Formation M2i - Prise de parole face caméra : performer en distancielM2i Formation
Le travail en distanciel est de plus en plus incontournable et s'installe durablement dans la société, mais bien souvent, les collaborateurs d'une même entreprise n'ont pas toutes les aptitudes permettant d'être efficaces et impactants avec cette nouvelle façon de travailler : le télétravail !
Cette formation flash vous montrera qu'il est important de se professionnaliser et de faire du distanciel un agréable moment de travail.
Pour approfondir ces sujets et aller plus loin, vous pourrez vous inscrire à notre formation Prise de parole face caméra : performer en distanciel.
Formation offerte animée à distance par notre expert Camel Termellil
Résultats enquête RH 2024 Fonction Publique.pdfGERESO
Nous avons le plaisir de vous présenter les résultats de la 1ère édition de l’enquête « Professionnels RH de la Fonction Publique, comment allez-vous ? »
Forts du succès de notre baromètre annuel « Professionnels RH, comment allez-vous ? », publié pour la 4e fois en début d’année, et qui concerne principalement les professionnels RH des entreprises privées (90% des répondants exercent dans le secteur privé) nous avons souhaité, à travers ce nouveau baromètre, nous intéresser spécifiquement au moral des professionnels RH de la fonction publique.
En effet, les enjeux, les missions, les conditions de travail
des professionnels RH dans les établissements publics sont souvent bien distincts de ceux de leurs homologues du secteur privé…
Et leur moral également ! Ces différences justifiaient donc une enquête spécifique !
Merci à vous ! Vous avez été 240 professionnels RH dans
des établissements publics à répondre à nos questions et à nous livrer des aspects très personnels de votre vie de professionnel(le) des
ressources humaines du secteur public.
Alors, avez-vous un bon ou un mauvais moral en ce printemps 2024 ? Découvrez dans ce document tous les résultats de cette étude !
Sainte Jeanne d'Arc, patronne de la France 1412-1431.pptxMartin M Flynn
sainte patronne de la France, honorée en tant que défenseure de la nation française pour son rôle dans le siège d'Orléans et son insistance sur le couronnement de Charles VII de France pendant la guerre de Cent Ans.
Newsletter SPW Agriculture en province du Luxembourg du 17-05-24BenotGeorges3
Les informations et évènements agricoles en province du Luxembourg et en Wallonie susceptibles de vous intéresser et diffusés par le SPW Agriculture, Direction de la Recherche et du Développement, Service extérieur de Libramont.
https://agriculture.wallonie.be/home/recherche-developpement/acteurs-du-developpement-et-de-la-vulgarisation/les-services-exterieurs-de-la-direction-de-la-recherche-et-du-developpement/newsletters-des-services-exterieurs-de-la-vulgarisation/newsletters-du-se-de-libramont.html
Newsletter SPW Agriculture en province du Luxembourg du 03-06-24BenotGeorges3
Les informations et évènements agricoles en province du Luxembourg et en Wallonie susceptibles de vous intéresser et diffusés par le SPW Agriculture, Direction de la Recherche et du Développement, Service extérieur de Libramont.
https://agriculture.wallonie.be/home/recherche-developpement/acteurs-du-developpement-et-de-la-vulgarisation/les-services-exterieurs-de-la-direction-de-la-recherche-et-du-developpement/newsletters-des-services-exterieurs-de-la-vulgarisation/newsletters-du-se-de-libramont.html
Bonne lecture et bienvenue aux activités proposées.
#Agriculture #Wallonie #Newsletter #Recherche #Développement #Vulgarisation #Evènement #Information #Formation #Innovation #Législation #PAC #SPW #ServicepublicdeWallonie
Bibliothèques et économi(s) de la connaissance : quelles valeurs ?
1. (Dossier… LES BIBLIOTHÈQUES DANS L’ÉCONOMIE DE LA CONNAISSANCE )
Bibliothèques et économie(s)
de la connaissance : quelles
valeurs ?
Si, de toute évidence, les bibliothèques sont un des acteurs de l’économie de la connaissance, reste à définir
de laquelle il s’agit et pourquoi. Point de vue engagé de Lionel Maurel, cofondateur du collectif SavoirsCom1
et membre du Conseil d’orientation stratégique de l’association La Quadrature du Net.
C’est devenu un lieu commun de dire que nous
avons basculé dans une économie de la connais-sance,
mais cette mutation s’est fortement accé-lérée
avec le développement des technologies
numériques. Signe des temps, la capitalisation bour-sière
de Google s’était hissée en février dernier au
deuxième rang mondial1, en passant devant celle
du groupe pétrolier Exxon (Apple occupant le pre-mier
rang). Un vrai symbole de l’essor des entre-prises
ayant misé sur le « capitalisme cognitif »,
selon l’expression de Yann Moulier Boutang2, par
rapport aux firmes de l’âge industriel centrées sur
l’exploitation des ressources rares.
L’activité des bibliothèques universitaires est direc-tement
affectée par cette évolution et cela n’est pas
sans incidence sur les valeurs et principes à défendre
collectivement par les professionnels du secteur.
À première vue, les bibliothèques semblent natu-rellement
placées du côté de l’accès à la connais-sance
et de la diffusion des savoirs,mais cette vision
des choses est trop réductrice pour cerner tous les
enjeux de la question telle qu’elle se pose aujourd’hui.
EXPLOITATION PRIVATIVE VS PARTAGE
DU SAVOIR
Car il existe en réalité deux économies de la connais-sance
et de la culture, très différentes l’une de l’autre.
La première – la plus visible – est centrée sur l’ex-ploitation
privative du savoir et de la culture, incarnée
par des firmes comme Apple, Google, Facebook,
Amazon, de grands groupes d’édition scientifique
ou des laboratoires, utilisant des titres de propriété
intellectuelle (droit d’auteur,marques, brevets) pour
capter et concentrer la valeur. L’autre économie de
la connaissance est organisée au contraire autour
de l’ouverture et du partage du savoir, avec des
exemples comme ceux du logiciel libre, deWikipédia
et des initiatives diverses oeuvrant pour le dévelop-pement
de biens communs de la connaissance3.
Ces deux économies s’appuient parfois l’une sur
l’autre,mais il existe une tension etmême un conflit
latent entre ces deux logiques, qui sera sans doute
un des traits dominants du XXIe siècle.
04 Ar(abes)ques N°76 OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014
Ce qui se joue dans cet affrontement est un nouvel
acte du «secondmouvement des enclosures», selon
l’expression du juriste américain James Boyle, qui
après avoir frappé les ressources naturelles, a touché
à partir du XIXe siècle la connaissance4. L’information
scientifique et technique a été progressivement tou-chée
par cette tendance, jusqu’à aboutir à la situa-tion
actuelle d’un marché dominé par un oligopole
d’éditeurs scientifiques. L’augmentation exponen-tielle
du coût des abonnements aux revues électro-niques
en résultant place les bibliothèques
universitaires et de recherche dans une situation
complexe qui brouille les valeurs défendues jusqu’ici
par les professionnels de l’information.
VERROUILLEURS VS DONNEURS D’ACCÈS
En effet, les bibliothèques peuvent constituer un
rouage à part entière de ce système d’enclosures
sur le savoir et l’objectif consensuel de « donner
accès à la connaissance » a profondément changé
de nature avec le basculement dans l’environne-ment
numérique. En contrôlant l’accès par les com-munautés
qu’elles desservent aux ressources qu’elles
acquièrent, les bibliothécaires se transforment de
« donneurs d’accès » en « verrouilleurs d’accès ».
Desservir un public donné revient à exclure les
autres de l’accès à la ressource et une partie des
compétences professionnelles mises en oeuvre par
les bibliothécaires se sont reconfigurées autour de
ces techniques de contrôle visant à garantir que les
ressources cognitives restent rares dans un envi-ronnement
d’abondance.
Un geste accompli par l’activiste américain Aaron
Swartz en 2011 a violemment mis en lumière les
contradictions dans lesquelles cette situation plonge
les bibliothèques et l’ensemble des professionnels
de l’information. Profitant des codes d’accès qui lui
étaient fournis par le Massachusetts Institute of
Technology (MIT) à Harvard, Aaron Swartz télé-chargea
plus de 4,5 millions d’articles scientifiques
figurant dans la base de données JSTOR avec l’in-tention
de les libérer sur Internet, dans le but de
dénoncer les restrictions d’accès à la connaissance.
[1] Nil Sanyas, « Google,
deuxième capitalisation
boursière entre Apple et
Exxon », Next INpact,
11/02/2014 :
www.nextinpact.com/news/
85867-google-deuxieme-capitalisation-
boursiere-au-monde-
entre-apple-et-exxon.
htm
[2] Cf. «Le capitalisme
cognitif », Multitudes n° 32,
éd. Amsterdam, printemps
2008.
[3] Sur cette notion, voir
Libres savoirs : les biens
communs de la
connaissance, C&F Éditions,
2011 : http://cfeditions.com/
libresSavoirs
[4] James Boyle, The Public
Domain : enclosing the
commons of the mind, Yale
University Press, 2008.
2. Le professeur Grasset et sa « balance aux responsabilités ».
Image de B. Moloch, parue dans la revue Chanteclair, 1908. L’ensemble de la
revue Chanteclair vient d’être numérisée par la BIU Santé et sera mise en ligne sous
licence ouverte d’ici la fin 2014.
05 N°76 OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 Ar(abes)ques
Dans son Guerilla Open Access Manifesto 5, il jus-tifie
cette action en faisant appel à des considéra-tions
d’ordre moral :
« Vous qui avez accès à ces ressources, étudiants,
bibliothécaires, scientifiques, on vous a donné un
privilège. Vous pouvez vous nourrir au banquet de
la connaissance pendant que le reste du monde
en est exclu. Mais vous n’êtes pas obligés – mora-lement,
vous n’en avez même pas le droit – de
conserver ce privilège pour vous seuls. Il est de
votre devoir de le partager avec le monde […] Nous
avons besoin de récolter l’information où qu’elle
soit stockée, d’en faire des copies et de la partager
avec le monde. Nous devons nous emparer du
domaine public et l’ajouter aux archives. Nous
devons acheter des bases de données secrètes et
les mettre sur le web. Nous devons télécharger des
revues scientifiques et les poster sur des réseaux
de partage de fichiers. Nous devonsmener le combat
de la guérilla pour le libre accès ».
Poursuivi pour ces faits par la justice américaine,
A. Swartz risquait plus de 35 ans de prison et un
million de dollars d’amende, ce qui le conduisit à
mettre fin à ses jours. Des centaines de bibliothèques
universitaires et de recherche dans le monde étaient
et sont pourtant toujours abonnées à la base de
données JSTOR, ainsi qu’à de nombreuses autres
ressources similaires. Cet épisode tragique amontré
que de très lourdes questions éthiques portent sur
l’activité des bibliothèques, qui doivent être regar-dées
en face.
CONTRIBUER AUX BIENS COMMUNS DE LA
CONNAISSANCE
Bien entendu, les bibliothèques peuvent aussi
apporter une contribution décisive à la préservation
et à la formation de biens communs de la connais-sance.
Elles le font, par exemple, en soutenant le
mouvement de l’open access, par lequel les cher-cheurs
essaient de reprendre le contrôle sur leurs
publications. Elles le font également dans le cadre
de l’activité des consortiums d’achat de ressources
électroniques, afin de peser face aux grands groupes
d’édition pour élargir les conditions de mises à dis-position.
Elles peuvent encore le faire en numéri-sant
leurs propres collections appartenant au domaine
public, à condition de ne pas tomber dans le « copy-fraud
» en entravant la réutilisation des fichiers par
le rajout de nouvelles couches de droits6. Les biblio-thèques
ont aussi un rôle décisif à jouer en matière
d’open data, en ouvrant à la réutilisation les don-nées
bibliographiques qu’elles produisent.
Au cours de la période qui s’ouvre, les débats seront
sans doute nombreux à propos des valeurs à défendre
par les bibliothécaires au sein des deux économies
de la connaissance qui s’opposent, sachant qu’elles
sont souvent inextricablement entremêlées. Les dis-cussions
soulevées cette année par la conclusion
d’un accord entre Couperin et Elsevier en vue
d’aboutir à une licence nationale pour la mise à dis-position
du corpus Science Direct ont été révéla-trices
à cet égard de ces tensions. Les licences
nationales participent incontestablement au pro-cessus
de reprise de contrôle sur l’information scien-tifique
et technique.Mais fallait-il accepter le principe
des clauses de confidentialité ou les dispositions
portant sur le text & data mining, qui constituent
pour cet éditeur une manière de maintenir une
enclosure sur les données scientifiques7 ?
On ne peut apporter de réponses à de telles ques-tions
en restant simplement sur le plan technique
et il importe que de vrais espaces d’échanges s’ou-vrent
pour que les bibliothécaires, entre eux et avec
d’autres communautés concernées, interrogent leur
éthique professionnelle et la réinventent pour faire
face à ces défis.
LionelMaurel
Conservateur à la BDIC
Auteur du blog S.I.Lex
calimaq@gmail.com
[5] Guerilla Open Access
Manifesto / Manifeste de la
guerre pour le libre accès :
http://openaccessmanifesto.org/
manifeste-de-la-guerilla-pour-le-
libre-acces
[6] Voir, par exemple, le choix
en faveur de l’ouverture fait
notamment par la BNU ou
par la BIU Santé en utilisant
la licence ouverte pour la
diffusion de leurs documents
numérisés :
www.bnu.fr/collections/
la-bibliotheque-numerique/
les-images-de-la-bnu-et-la-licence-
ouverte
et www.bium.univ-paris5.fr/
histmed/medica_pres4.htm
[7] Cf. Pier-Carl Langlais,
«Faut-il signer l’accord avec
Elsevier ? », Sciences
communes, 12/02/2014 :
http://scoms.hypotheses.org/119