3. Définition - Généralités
• Les potentiels évoques auditifs sont des tests objectifs
• Ils correspondent à l’enregistrement à partir d’électrodes de surface
de l’activité électrique du nerf cochléaire jusqu’au cortex induite par
une stimulation acoustique
• Ce qui permet de mettre en évidence 3 types de PEA :
– Les potentiels à latences brèves : PE précoces du TC, seuls
employés en audiométrie courante.
ils reflétent l’activité des voies auditives depuis le nerf auditif
jusqu’au colliculus inf
• Les potentiels à latences moyennes : il en existe 5 leur origine
est corticale et sous corticale,il ne sont pas employés en
audiométrie
– Les potentiels à latences longues :très liés au niveau de
vigilance,aux variations d’attentions,de mémorisation,ils ne sont
pas employés en audiométrie.
4. PEATC PEA semi-précoces PEA tardifs
10-80 ms 50-250 ms
< 6 ms
Ondes I à V Ondes Na,Pa,Nb Ondes P1,N1,P2,N2
Latences des PEA
5. Rappel anatomique
• Les voies auditives peuvent être schématisées en:
•
• Neurone de 1er ordre:nx cochléaires dorsal et ventral.
•
• Neurone de 2e ordre:le nx dorsal envoie des fibres qui décussent vers le
complexe olivaire sup centro-latéral alors que celles des nx ventraux se
distribuent aux 2 complexes olivaires sup.
•
• Neurone de 3e ordre:des complexes olivaires,les voies gagnent le
lemniscus latéral et ses nx,puis les TQP.le relais suivant est constitué par
les corps genouillés int ,au-delà, les voies thalamo-corticales constituent
les auditives.
•
• Ce sont les réponses de ces differents relais que l’on enregistre;nous les
appellons les BER(brain evoked reponse).
6. Conduite de l’examen
• L’examen est réalisé dans une cabine spécialement aménagée, avec
isolation phonique , électrique et électromagnétique.
• Le sujet est confortablement installé, allongé sur une table d’examen, la
tête sur un oreiller de manière à relaxer au max la musculature du cou.
• Les électrodes sont déposées selon un montage vertex-lobule de l’oreille.
Electrode active au niveau du front
Électrode référence au niveau de la mastoïde ipsi-latérale
Électrode de masse au niveau de la mastoïde controlatérale
Le signal sonore stimulant doit être traité grâce à
L’impédance des électrodes , elles doivent être bien collées durant tout
l’examen et placées come cité ci dessus
à l’amplificateur : qui permet de supprimer toutes les activités éléctro-
myogrphique et éléctro-encéphalique généré par le stimulus et ne laisser
que l’activite du nerf auditif
et au traitement électrique ou moyennage : qui extrait le signal du bruit de
fond
7. • La relaxation du patient est un point capital de
cette technique,
-chez l’adulte, celle-ci peut être facilement
obtenue. Chez l’enfant elle peut nécessiter
une prémédication ou une AG
-.
8. • La stimulation auditive sonore se fait par des
cliks alternés de 100ms à une fréquence de
répétition répétition de 19 à 21 par seconde à
une intensité donnée
• On teste les fréquences entre 2-4Kh
• l’oreille contro-latérale est masquée par un
bruit blanc de moins de 25 dB par rapport à
l’intensité de la stimulation
• Le nombre de stimulation pour obtenir une
courbe est de 1500 à 2000 ; ce dernier sera
augmenté près du seuil lorsque l’onde V ne
sera pas bien visible
9. • Chez l’adulte :
on commence par une intensité de 85 dB afin
d’éviter le trauma sonore , ce qui donnera une
courbe à 5 ondes normalement
puis on diminue la stimulation par pas de 10dB
jusqu’au seuil (disparition de l’onde V)
Chez l’enfant en commence à
• Chez l’enfant on commence à une intensité plus
faible (70 voire 50 dB)pour éviter de le réveiller
puis on diminue par pas de 10 dB jusqu’au seuil
• Si l’enfant est calme , on peut augmenter
l’intensité jusqu’à 80 dB afin de visualiser l’onde I
10. Résultats
• Pour chaque courbe on analyse la latence des différentes ondes ,
les délais entre les ondes et les différences inter-aurales de ses
valeurs et la disparition de l’onde V qui détermine le seuil objectif
de l’audition
• Réponses obtenues
– Onde I : nerf auditif ipsilatéral
– Onde II : noyau cochléaire ipsilatéral
– Onde III : le ou les 2 complexes olivaires
– Onde IV : le ou les 2 noyaux du lemniscus latéral
– Onde V :colliculus inférieur controlatéral
– Onde VI, VII : inconstantes
11. • Le tracé subit des modifications en fonction de l’intensité du
stimulus :
– Aux fortes intensités (70-100 dB), on reconnaît les 04 ondes
constantes (I, II, III, V). Les ondes I, III et V sont les plus nettes
– Entre 40-70 dB, les ondes sont de moins en moins identifiables (
par baisse d’amplitudes) exceptée l’onde VEt leur latences
respectives augmentent
– < 30 dB : il ne persiste que l’onde V qui diminuera jusqu’à
disparaitre au seuil
• Le seuil correspond à la plus faible intensité de stimulation
permettant de visualiser l’onde V
12. Caractéristiques des réponses
Amplitude des ondes
• Ondes I, III, IV, V : amplitudes élevées
• L’onde V est la plus ample
• Ondes II, VI, VII : amplitudes plus faibles ; les 1ères à disparaître
quand on diminue l’intensité
13. Latences des ondes
• Elle augmente au fur et à mesure que l’on diminue le niveau de
stimulation
• Il n’existe pas de corrélation entre temps de latence et
amplitude des ondes
• Les latences constituent un paramètre très précis : elles varient
peu d’un sujet à l'autre
14. I-III I-V III-V
2.5 ms 4 ms 1.9 ms
• Les délais I-V, I-III ,III-V, sont les plus utilisés dans
l’interprétation des réponses
• Le délai I-V est indispensable dans l’appréciation d’une surdité
endo ou rétro cochléaires
• Au-delà de 0.3 ms, l’écart est statistiquement pathologique et
doit faire craindre une atteinte rétrocochléaire
Intervalles entre les ondes
17. Particularités chez l’enfant
• avant 6 mois, l’examen doit être réalisé en période postprandiale sans
prémédication , de préférence pendant la sieste
• après 6 mois, 1 prémédication voire une AG sont indispensables
• Toutes les ondes sont perçus à partir de l’age de 35 semaines post natal
• Comme chez l’adultes on mesure la latences des principales ondes et on
recherche le seuil
• Ces latences sont variables selon l’âge et permettent d’apprécier la
maturation des voies auditives
• les PEA peuvent être effectuées dès la naissance et chez le prématuré >35
sem pour obtenir le seuil qui est obtenu par la persistance de l’onde V à 10
dB
• Prématuré de < 35 sem , seuil augmenté
• avec l’âge Protocole : suppositoires de pentobarbital ou sirop atarax dosé
selon le poids
18. Limites des PEA
► Les PEA sont précieux pour l’évaluation objective de l’audition
surtout chez l’enfant ; la netteté des réponses ne pose aucun
problème et les seuils sont proches des seuils
psychophysiologiques, mais il est impératif de bien connaître les
limites du test :
– Il ne permet d’étudier que la portion aigue du spectre.
– Il ne concerne les voies auditives que jusqu’aux TQP et peut
être normal dans une atteinte plus haute.
– De plus, certaines lésions du SNC peuvent désynchroniser les
influx et rendre le tracé méconnaissable.
– Ces limites imposent donc tjrs que les PEA soient complétés
par les méthodes conventionnelles propres aux divers âges.
19. Applications cliniques
• Dans les surdités de perception :
Endocochléaires :
se caractérisent par une Élévation des seuils
+/- légère auugmentation des latences des ondes I, III et V
Rétrocochléaires : les critères en faveur d’un processus
tumoral du nerf auditif sont
-intervalle I-V >4,4ms
-Intervalle I-III >2,4ms *
-Onde I seule
-Tracés plat (absence d’onde), alors que la perte auditive sur
les fréquences aigues (en audiométrie)suppose une
réponse aux PEAP
-Discordance des seuils PEA/ seuils audiométrique de > de 25
dB
La sensiblité des PEAP dans les lésions tumorales
rétrocochléaires est diminuée dans les TM< 1cm
Un ou plusieurs des critères suivants doivent être positifs
20. • Dans les surdités de transmission : latences
des ondes globalement prolongées mais
intervalles entre les ondes inchangées
• Chez l’enfant Dans les surdités de perception
des voies auditives , elles permettent de
détecter les neuropathies auditives
21. Conclusion
• Les PEA apportent une nouvelle dimension à
l’audiologie puisqu’ils permettent d’apprécier
non seulement le fonctionnement du nerf
auditif, mais également celui des voies et relais
auditifs du tronc cérébral.
• C’est une méthode objective non agressive
donnant des réponses fiables et spécifiques.