L'ECBU est un examen cytobactériologique des urines, qui permet de détecter la présence de bactéries et de cellules anormales dans les urines. C'est un examen de base couramment utilisé pour diagnostiquer les infections urinaires, qui sont des affections fréquentes touchant des millions de personnes chaque année. Les infections urinaires sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes et peuvent entraîner des symptômes tels que des douleurs, des brûlures et des envies fréquentes d'uriner. Si elles ne sont pas traitées, elles peuvent causer des complications graves telles que des infections rénales et des lésions rénales irréversibles.
Dans cet exposé, nous allons explorer les aspects cliniques, diagnostiques et thérapeutiques de l'ECBU pour la détection des infections urinaires.
Aspects cliniques
Les infections urinaires sont classées en deux types : les infections urinaires basses et les infections urinaires hautes. Les infections urinaires basses, également appelées cystites, affectent la vessie et l'urètre et peuvent être accompagnées de douleurs, de brûlures et d'une envie fréquente d'uriner. Les infections urinaires hautes, également appelées pyélonéphrites, affectent les reins et peuvent causer de la fièvre, des frissons et des douleurs dorsales.
Les infections urinaires peuvent être causées par différents types de bactéries, mais la bactérie Escherichia coli est le plus souvent impliquée dans les infections urinaires basses. Les infections urinaires hautes peuvent être causées par des bactéries telles que Proteus, Klebsiella et Pseudomonas.
Les facteurs de risque pour les infections urinaires comprennent le sexe féminin, les antécédents d'infections urinaires, la grossesse, le diabète, l'utilisation de cathéters urinaires, une obstruction urinaire et une faible immunité.
Diagnostic
L'ECBU est l'examen de choix pour diagnostiquer les infections urinaires. Il est important de prélever un échantillon d'urine avant le traitement antibiotique pour éviter les faux négatifs. Pour effectuer un ECBU, le patient doit fournir un échantillon d'urine propre et stérile dans un récipient spécifique fourni par le laboratoire. L'échantillon doit être prélevé en milieu de jet pour éviter les contaminants de la flore vaginale ou péri-anale.
Le laboratoire analyse l'échantillon d'urine en examinant le nombre de bactéries présentes et en les identifiant par culture bactérienne. Le laboratoire examine également la présence de cellules anormales telles que des globules rouges et des globules blancs.
En plus de l'ECBU, des examens complémentaires tels que l'échographie rénale, la tomodensitométrie et la cystoscopie peuvent être nécessaires pour diagnostiquer les infections urinaires hautes et les complications associées.
Traitement
Le traitement des infections urinaires dépend du type d'infection et de la gravité des symptômes. Les infections urinaires basses peuvent être traitées avec des antibiot
2. PLAN:
1) Introduction
2) Modalité de prélèvement
3) Examen macroscopique et microscopique
des urines
4) Culture des urines
5) Interprétation de l’ECBU
3. Définition
L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) consiste à
analyser les urines d’une personne pour déceler une éventuelle
infection urinaire et pour déterminer quels sont les germes en
cause. Le but est d’adapter ensuite au mieux le traitement
antibiotique.
4. Pourquoi faire un examen
cytobactériologique des
urines ?
Il faut dire que les infections urinaires
représentent la seconde cause
d’infection bactérienne après les
infections respiratoires. Elles
peuvent toucher la vessie (cystite),
la prostate (prostatite) et
les reins (pyélonéphrite). L’ECBU
permet le diagnostic de ces différentes
affections chez les adultes, les enfants
et les nourrissons.
5. 02
i
Il peut être prescrit :
• En cas de symptômes de cystite (brûlures lors de la miction, douleurs,
envies fréquentes, etc.) ou de pyélonéphrite (mêmes symptômes avec fièvre
et douleurs dans le bas du dos)
• En cas de symptômes de prostatite chez l’homme (fièvre, douleurs
pelviennes, troubles urinaires etc.)
• Lors d’une fièvre élevée chez un nourrisson (plus de 39°C)
• Si une analyse d’urine par bandelette est positive, ou en présence de sang
dans l’urine
• Ou encore pour un contrôle, par exemple en cas de grossesse, chez un
patient diabétique ou ayant un déficit immunitaire, etc.
7. 1. Recueil des urines chez l’adulte
_Le milieu de jet, représentatif de l’urine vésicale, doit être recueilli
de façon à éviter sa contamination par la flore commensale de
l’urètre et, chez la femme, de la région génitale externe.
_Le prélèvement doit de préférence être réalisé au moins 4h après
la miction précédente, afin de permettre une stase suffisamment
longue dans la vessie.
_Réaliser l’ECBU avant toute antibiothérapie.
_Identifier le tube et le porter immédiatement au laboratoire
accompagné de sa prescription et de l’heure de prélèvement.
8.
9. 2. Recueil des urines chez le nourrisson et le jeune
enfant:
_Chez l’enfant ayant des mictions volontaires, le mode
opératoire est le même que pour l’adulte.
_Il est préférable d’utiliser cette technique du milieu de
jet également chez les nourrissons et les enfants trop
jeunes pour uriner volontairement.
_Cependant, dans le cas où il n’est vraiment pas possible
de la mettre en œuvre, un collecteur d’urine peut être
utilisé
_Il doit impérativement :
-Être posé après désinfection soigneuse de la vulve, du
méat urinaire et du périnée ou du gland et du prépuce.
-Être laissé en place 30 minutes maximum. Passé ce
délai, il faut impérativement remplacer le collecteur.
10. Cas particuliers
❐ Recherche de mycobactéries
-A effectuer sur la totalité de la première miction du matin, 3 jours de
suite après restriction hydrique la veille au soir.
❐ Recherche de bilharziose (Schistosoma haematobium)
- Trois types de prélèvements sont possibles :
- Urines de 24h
- Totalité de la 1 ère miction du matin
- totalité d’une miction émise après un effort (montée d’escalier,
marche, …)
11. -Elle doit être acheminée rapidement au laboratoire.
-Elle ne doit pas rester plus de 2 heures à température ambiante.
-Elle peut être conserver 24 heures a + 4 °c sans modification de la
bactériurie (en sachant que la réfrigération ne préserve pas les
leucocytes).
-Des milieux de transport contenant de l’acide borique
(bactériostatique) permettent de conserver les urines à température
ambiante pendant 48 heures.
Transport et conservation
12. Déroulement
l’ECBU comprend deux étapes :
-Un diagnostic cytologique qui consiste à examiner l’échantillon
d’urine au microscope. Cela permet de compter les
leucocytes/mm3 et les hématies/mm3, de noter la présence
possible de cristaux et de germes.
-Un diagnostic bactériologique qui consiste à mettre en culture
l’échantillon d’urine sur des milieux spécifiques afin de
pouvoir qualifier, quantifier et d’évaluer la sensibilité aux
antibiotiques (antibiogramme) du germe possiblement
identifié. Cette étape nécessite entre 24h et 72 h avant de
pouvoir rendre des résultats complets.
14. Homogénéiser l’urine par retournement ou par
agitation mécanique et noter l’aspect:
● Urines claires.
● Troubles purulentes
● sanglantes hématurie
● Ictérique jaune brin
● Rouge, vert origine alimentaire ou
médicamenteuse
● Présence de dépôt: cristallin, blanchâtre
(phosphate), rouge brique (acide urique), rose
(Urate de soude)
16. Examen à l’état frais C’est un examen qui se fait entre lame et lamelle, sur
cellule hématimétrique ; il présente de ce fait un double intérêt : quantitatif
et qualitatif
● Sur urine
homogénéisée:
Numération des
leucocytes sur cellule
Nageotte ou
malassez (Ou à défaut
de ces cellules (entre
lame et lamelle))
d’automate cytologie
urinaire.
● -Etat frais : recherche des
bactéries et de cellules
(hématies,levures...)
● - frottis coloré au bleu de
méthylène la nature des cellules
inflammatoires et forme de
bactéries
● - frottis coloré au Gram: voir les
bactéries
● - frottis coloré au Ziehl
Neelsen: rechercher les
❖Quantitatif(Urine entière) : ❖Qualitatif(Centrifugation) :
18. La mise en culture doit permettre
l'évaluation quantitative de la bactériurie. Ce
dénombrement peut s'opérer par technique
de l'anse calibrée (généralement à 10 µl) ou
par toute autre méthode permettant la
quantification des bactéries et des levures
après mise en culture.
19. Présentation
Cette méthode est la méthode manuelle actuellement la plus utilisée :
dénombrement des germes urinaires et isolement sont simultanés.
Elle nécessite un milieu non sélectif coulé en boite de Petri et une anse
calibrée de 10 µL. Plusieurs milieux peuvent être utilisés allant de
milieux classiques type BCP ou CLED à des milieux chromogènes
plus performants (CPS3, URISELECT4….). Ces derniers ont comme
avantage de permettre une orientation rapide voire une
identification directe des bactéries les plus fréquemment isolées
dans les infections urinaires (E. coli,
Enterococcus, Proteus, Enterobacter), c’est un gain de temps.
MÉTHODE DE L’ANSE CALIBRÉE
20. _Déposer 10 µL d’urine bien homogénéisée sur un rayon de la boite
à l’aide d’une anse calibrée stérile (a).
_Étaler le dépôt en stries perpendiculaires au rayon sur toute la
surface de la gélose (b).
_ Incuber 18 à 24 heures à 37°C.
*NB: si le prélèvement a été recueilli par ponction vésicale, on
ensemence 100 µL d’urine
Ensemencement
21. Ces systèmes sont constitués d’une lame de plastique
recouverte de 2 milieux de culture gélosés permettant
de déterminer la bactériurie après avoir été plongée
dans l’urine fraîchement émise.
La lame, protégée par un tube étanche en plastique
transparent, est recouverte par un milieu différent sur
chaque face.
MÉTHODE DE LA LAME IMMERGÉE
Présentation
22. Face 1: milieu CLED (Cystine Lactose Electrolyte Déficient ; coloration verte).
Ce milieu non sélectif permet la détermination du nombre total de
bactéries présentes dans l’urine. Il permet également de
différencier les germes fermentant le lactose des germes non
fermentatifs. Sa faible teneur en électrolytes a pour objectif de
limiter l’envahissement de la surface du milieu par les Proteus.
Néanmoins les cultures de Proteus réussissent à envahir la
surface de ce milieu et empêchent leur dénombrement.
23. Face 2 : milieu Mac Conkey (couleur brun rouge)
Ce milieu sélectif inhibe la croissance de la plupart des bactéries
Gram positif grâce à la présence des sels biliaires (les
Enterococcus cultivent sur ce milieu).Il concourt également à la
différenciation des germes présents par la présence de lactose et
de rouge neutre.
Il permet le dénombrement des Proteus car les cultures ne sont pas
ici envahissantes.
24. Utilisation
_Saisir la lame par l’intermédiaire du bouchon auquel elle est fixée,
_Immerger complètement les deux faces,
_Retirer immédiatement, laisser égoutter l’excès
_Replacer soigneusement la lame dans le tube, puis revisser le bouchon
hermétiquement.
_Compléter l’étiquette : nom, date de naissance, date, heure.
__Incuber 18-24 heures à 37°C en position verticale__
25. Détermination de la
bactériurie
_Retirer la lame du tube.
_La lecture se fait sur la gélose CLED (et non sur le milieu Mac Conkey en raison de son caractère
sélectif) en comparant la densité des colonies avec une série de reproductions étalons
correspondant à : 103, 104, 105, 106, 107 UFC/mL d’urine.
__Il est important d’observer très attentivement la surface des milieux qui peuvent être
recouverts de colonies confluentes donnant un voile homogène, difficile à détecter__
26. Résultats d’un ECBU et
interprétation de l’ECBU
(positif, négatif)
Les résultats d’un ECBU peuvent
varier selon la méthode de
comptage (méthode de l'anse
calibrée, de la lame immergée, ou
de l'ensemenceur en spirale)
Une urine normale est jaune et
limpide. Les urines d’apparence
limpide sont infectées seulement
dans 5 % des cas.
27. Les résultats de l'antibiogramme
L’antibiogramme est une technique de laboratoire qui vise à tester la
sensibilité d’une souche bactérienne vis-à-vis de plusieurs
antibiotiques. On place la culture de bactéries en présence des
différents antibiotiques et on observe les conséquences sur le
développement et la survie de cette dernière.
28. Les résultats de l'examen par bandelette urinaire
L’analyse de l’urine par bandelettes est une des analyses les plus
fréquentes. Elle permet de mettre en évidence les infections
urogénitales, mais aussi divers troubles métaboliques, hépatiques
et rénaux.
Le test se compose d’une bandelette présentant des zones réactives
permettant de rechercher dans l’urine la présence de différents
éléments tels que les nitrites, les protéines, le glucose, les corps
cétoniques, l’urobilinogène, la bilirubine mais aussi d’estimer la
densité ou le pH.
29. ECBU positif si :
Cystite ou infection basse ;Pyélonéphrite aiguë avec le même type de
germe que dans la cystite
Chez l'homme : Cystite souvent + prostatite aiguë /chronique ;
épididymite aiguë (gonocoque, Chlamydia).
Chez l'enfant jeune : si les affections sont récidivantes, rechercher une
éventuelle malformation ou un reflux urinaire.
30. 03
Dans une urine de milieu de jet recueillie en évitant toute contamination est le
reflet de la concentration bactérienne dans l’urine vésicale. C’est donc le
paramètre principal pour le diagnostic de l’infection.
Il faut particulièrement tenir compte :
• des symptômes ;
• de la présence d’un facteur de risque (sondage urinaire, intervention sur les voies urinaires) ;
• d’un éventuel traitement antibiotique en cours ;
• d’une grossesse.
02
Le contexte clinique:
L’ intérprétation de l’ECBU repose sur 3
critéres:
La leucocyturie est considérée comme le témoin de la réaction inflammatoire
(réponse inflammatoire) survenant au cours d’une infection urinaire chez
l'enfant et l'adulte, sans toutefois en être spécifique.
L’absence de leucocyturie a une bonne valeur prédictive négative et peut
permettre d’exclure l’existence d’une infection urinaire dans une
population non sondée
Leucocyturie:
La bactériurie
01
31. Plusieurs conseils permettent de limiter les risques
d’infection urinaire :
Boire suffisamment (1,5 à 2 litres par jour) pour que les urines soient
moins concentrées.
Ne pas se retenir d’uriner.
Eviter le port de vêtement trop serrés et de sous-vêtements
synthétiques qui favorisent la transpiration.
Prévention de la cystite:
32. Lutter contre la constipation grâce à un régime équilibré riche en
fibres.
Ne pas recourir trop souvent à une toilette intime excessive.
Eviter l’automédication qui peut favoriser les cystites récidivantes
en sélectionnant les bactéries résistantes.
En cas de récidives,demandez à votre compagnon de se soumettre
à une analyse d'urine. L'infection pouvant se transmettre lors des
rapports