Colloque, Sciences de l’information, Shippagan, Canada. Recherche‐action présentant une initiative d’implication des étudiants dans l’émission des messages sur la plateforme Twitter au nom de leur institut de formation. L’analyse préalable, les modalités de la mise en œuvre, les résultats observés et les conclusions qui en ont été tirées en termes de confiance dans la collaboration, de progression de la présence sur Internet et de complexité de la maîtrise des possibilités d’interaction offertes.
Veille stratégique et internet participatif : les usages des agents-facilitat...
Strategie Twitter d'un institut de formation_C_Marcon
1. DE LA COMMUNICATION
STRATÉGIQUE « MAITRISÉE »
À LA COMMUNICATION COLLECTIVE
INTELLIGENTE.
Le cas de la stratégie Twitter d’un
institut de communication
Christian Marcon
Laboratoire CEREGE - Université de poitiers
2. Les conséquences du passage du web 1.0 au
2.0 sur la communication via Internet.
• Web 1.0 : avantage aux organisations : complexité
technique, ressources financières et humaines
communication institutionnelle « maîtrisée ».
• Web 2.0 : « tout le monde » peut être présent et actif sur
internet (Cardon, 2010) : relative simplicité technique,
facilité d’expression communication institutionnelle
contestée.
3. Communication : la question de la taille des
réseaux
• « Loi » de Sarnoff : la valeur d’un réseau descendant (one
to many) est fonction du nombre de récepteurs.
• «Loi » de Metcalfe : la valeur d’un réseau dans lequel
chacun peut échanger avec chacun (one to one) est
fonction du nombre de paires qui peuvent se constituer
pour communiquer.
• « Loi » de Reed : la valeur d’un réseau communautaire
(many to many) augmente à la puissance du nombre
d’internautes en mesure de ce connecter techniquement.
4. Taille des réseaux et risque communicationnel
• « Loi » de Sarnoff : le risque est chez l’émetteur.
• «Loi » de Metcalfe : le risque est lié à la capacité de
mobilisation et de relais interindividuelle.
• « Loi » de Reed : le risque provient de la capacité de
mobilisation collective et de l’interaction technique semi-
automatisée.
5. Stratégies communicationnelles
• Négliger : la « vraie » communication est ailleurs ; recours
aux médias traditionnels.
• Canaliser : site web, espace d’expression organisé pour
les internautes.
• Co-construire avec les internautes, les membres de
l’organisation…
• Question centrale : pari reposant sur la confiance.
6. Le cas analysé : l’ICOMTEC
• Institut de la Communication et des Technologies
numériques - Université de Poitiers
• 2010 : une communication « canalisée »
• Un site web « classique » institutionnel
• Relations presse
• Parution institutionnelle bisannuelle
7. Analyse stratégique
• Le fait brut est souvent déjà diffusé via les multiples canaux dont
disposent les étudiants.
• Seule une petite partie de ce qui mériterait d’être communiqué
l’est effectivement.
• Les pratiques des publics de l’institut (étudiants, partenaires,
médias) ont intégré des moyens de communication plus réactifs.
• L’institut ne peut plus se contenter de communiquer sur lui-
même. Il doit s’interroger sur son rôle de « tiers facilitateur »
(Alloing & Deschamps).
• Les étudiants de l’institut ont de plus en plus une présence sur
Internet qui n’est pas utilisée par l’Institut pour démultiplier sa
communication et renforcer sa réputation numérique.
8. Contexte spécifique
• Contrainte de ressources humaines : manque de moyens
humains = communication « bricolage » (Ciborra, 2004 ;
Comtet, 2009).
• Ressources internes en termes de compétences : les
étudiants de se forment à la maîtrise des outils et
stratégies de la communication sur Internet. Parmi eux se
trouvent des quasi-experts.
• Management : la communication de l’institut est déjà
confiée un Service Communication étudiant dont les
membres ont prouvé leur sens des responsabilités vis à
vis de l’institut.
9. Le pari de la co-construction
• Page institutionnelle Facebook
• Page institutionnelle Viadeo
• Chaîne vidéo Dailymotion
• CompteTwitter institutionnel
10. Les étapes
• Etape 1. Suggestion étudiante – refus – argumentation
• Etape 2. Principes : confiance accordée à des étudiants
habilités ; choix des sujets libre ; initiative d’envoi
accordée, sans validation préalable.
• Etape 3. Création du compte le 26 janvier 2011 et début
de l’envoi de tweets.
• Etape 4. Evaluation des résultats sur une base qualitative
et quantitative.
14. Analyse qualitative
• Rythme d’émission lié à l’actualité de l’institut et à la
disponibilité des étudiants
• Une enquête de Jean-Sébastien Chouinard, du cabinet
canadien Adviso (Balagué & Fayon, 2010) : parler de ses
émotions (15% des tweets), discuter d’un sujet (20%), partager des
liens (45%), fil de presse (20%), spamming (marginal)
• Types de messages / fonctions (Jakobson) :
• messages de courtoisie (25 %) – fonction phatique
• messages relais d’informations d’origine extérieure (33 %) –
fonction phatique et expressive
• Messages d’autopromotion (42 %) à fonction conative et phatique
15. Conclusions
• Respect d’une éthique de responsabilité (Weber, 1919)
ou formelle (Reynolds, 2006) : vigilance sur les
conséquences de chaque message émis.
• Conformément aux observations de Dukerich (et al.,
1990) et Schminke (et al., 2002), notre éthique influence
celle des étudiants.
• Pas d’augmentation sensible, quantitative, de notre
présence numérique, mais renforcement qualitatif.
• Impossible programmation de l’action du réseau
numérique, donc aléa de la communication
institutionnelle.