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Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité"
Chercheurs de connaissance,
science et technique
4 - de 1850 à 1900
Étienne Godinot .09.09.2021
Anténor Firmin
(1850-1911), homme politique, anthropologue et intellectuel
haïtien. Employé d'une maison de commerce, professeur, inspecteur
des écoles. Passionné de politique, fonde au Cap-Haïtien le journal Le
messager du Nord. S’exile à Saint Thomas puis à Paris (1885) où il
devient membre de la ‘Société d’Anthropologie de Paris’. Précurseur du
panafricanisme.
En réaction à l'Essai sur l'inégalité des races humaines de Arthur
de Gobineau (1855), publie la même année De l’égalité des races
humaines. Anthropologie positive qui est une réhabilitation de la
grandeur historique de la race noire depuis l'Égypte jusqu'à Haïti. Alors
qu'il accepte a priori la notion de race, explique le flou sur leurs défini-
tions et l'absence de fondement des théories de hiérarchisation de ces
races. Montre que l'intelligence ne peut pas être déterminée par la taille
du cerveau, mais davantage par les qualités, encore mystérieuses, du
tissu cérébral.
« Les différentes sortes de fabrications manuelles dont la connais-
sance a été de la plus grande utilité pour le développement des sociétés
humaines ont été généralement inventées en Égypte ou en Éthiopie.
L’on y découvre les traces de tous les métiers, de toutes les profes-
sions. Jamais le génie des constructions n’a été porté plus loin. »
Arsène d'Arsonval
(1851-1940), médecin, physicien et inventeur français. Études de
médecine à Paris. Préparateur dans le laboratoire de Claude Bernard.
En 1881, met à profit la différence de température entre la
surface et le fond de l'océan tropical pour faire tourner une machine
thermique et produire ainsi de l’électricité : c'est la première formulation
correcte du principe de l'énergie thermique des mers (ETM). Dirige le
laboratoire de biophysique du ‘Collège de France’, puis le nouveau
laboratoire de Nogent-sur-Marne.
Marque l'histoire de l'électrophysiologie par ses nombreuses
découvertes dans le domaine de l’électricité médicale. Père de la haute
fréquence médicale, fait naître la ‘d’arsonvalisation’ ou ‘diathermie’ en
étudiant les effets des courants à haute fréquence sur les animaux. Pour
déceler les faibles courants lors de l’étude des contractions musculaires,
construit de nombreux appareils, dont le galvanomètre balistique (photo 2)
Met au point le premier téléphone adopté par les PTT (photo 3),
démontre expérimentalement le transport de l’énergie électrique, invente
le ‘vase d’Arsonval’, un récipient de verre à double paroi, le vide étant fait
dans l'espace séparant les cloisons extérieure et intérieure (à l'origine
des bouteilles thermos).
../..
Arsène d'Arsonval
Vers 1902, collabore avec Georges Claude sur la liquéfaction
des gaz et fait naître les industries d’ ‘Air liquide’ à Champigny.
Participe, avec Gustave Ferrié* (image ci-contre), aux premières émissions
de téléphonie sans fils (TSF) et aux premiers essais de téléphone sans
fil en 1911.
Pendant la Première Guerre mondiale, alors qu'il travaille sur les
équipements électriques de transmission, montre que les chocs électri-
ques à haute tension ne provoquent pas forcément la mort immédiate,
et qu’une réanimation est possible par respiration artificielle.
Préface en 1927 le livre L’Universion de Georges Lakhovsky. Définissant
différents concepts, l'Universion, la résonance, l'oscillation cellulaire, la pensée-
vibration, G. Lakhovsky aborde des domaines apparemment disparates, de la
science pure (structure de la matière, mécanique céleste, influence des astres) à
la métaphysique en passant par des sciences plus humaines (comportement de
l'homme, des sociétés, thérapeutiques diverses : homéopathie, autosuggestion,
radiesthésie, magnétisme), et une philosophie ou plus simplement un art de vivre.
* Gustave Ferrié (1869-1932) : ingénieur et général français, pionnier de la
radiodiffusion (télégraphie sans fil, radio télégraphie) et de la normalisation des
temps et cycles, qui aboutit à la création du ‘Bureau international de l'heure’.
Henri Poincaré
(1854-1912), mathématicien français, physicien théoricien et
philosophe des sciences. ‘École Polytechnique’, ingénieur des Mines.
Docteur en mathématiques, maître de conférences à la Sorbonne, ensei-
gne la physique mathématique, le calcul des probabilités et la mécanique
céleste. En 30 ans, publie une trentaine de volumes, et près de 500
notes, articles ou longs mémoires.
Réalise des travaux d'importance majeure en optique et en calcul
infinitésimal. Son mémoire sur la théorie des 3 corps* comporte une
erreur que le jeune mathématicien suédois Lars Edvard Phragmén (1863
-1937) détecte dans le manuscrit pour l'imprimeur. Cette erreur permet à
Poincaré d'ouvrir la porte de la théorie du chaos. Fondateur de la théorie
des fonctions fuchsiennes, de l'étude qualitative des systèmes d'équa-
tions différentielles. Précurseur de la théorie de la relativité restreinte et
de la théorie des systèmes dynamiques.
Dans La Science et l'hypothèse (1902), affirme le rôle essentiel du
principe de récurrence.
« Douter de tout ou tout croire sont deux solutions également
commodes, qui l'une et l'autre nous dispensent de réfléchir. »
« La pensée n’est qu’un éclair au milieu de la nuit. Mais c’est cet
éclair qui est tout. »
« C'est avec la logique que nous prouvons et avec l'intuition que
nous trouvons. »
* Le problème à N corps consiste à résoudre les équations du mouvement de Newton de N corps
interagissant gravitationnellement, connaissant leurs masses, leurs positions et vitesses initiales.
Ernst Lecher
et Reinhard Schneider
Ernst Lecher (1856-1926), physicien autrichien spécialisé dans la
mesure des réseaux cosmo-telluriques. Commence ses travaux de
recherche sur les rayonnements infrarouges et la calorimétrie. Met au
point un dispositif, la ‘ligne de Lecher’ ou ‘fils de lecher’, permettant de
mesurer la fréquence et la longueur d'onde des ondes électromagnéti-
ques. Démontre que la vitesse de propagation de l'onde électromagné-
tique est sensiblement égale a celle de la lumière dans le vide.
Les ‘fils de Lecher’ (image du haut) constituent l’ancêtre de ‘l’anten-
ne de Lecher’ : ligne électrique formée de deux longs conducteurs
métalliques, rectilignes et court-circuités par un pont mobile qui déter-
mine différentes longueurs d’onde.
Dans les années 1950, Reinhard Schneider (1925-2001), physi-
cien allemand, constate que l'homme peut détecter les radiations de son
environnement en tenant en main une baguette de nylon dans les
mains. Il développe ensuite de nombreuses expériences en physique
avec l’aide d’une baguette-antenne de détection. La baguette du
sourcier est avant tout une antenne, l’utilisateur fonctionne comme le
‘récepteur-antenne’. Les champs de rayonnements de différentes
natures peuvent être distingués par la manipulation et l’usage d’une
‘baguette-antenne’ en forme de V (antenne dipôle) positionnée de
différentes manières entre les doigts.
Ernst Lecher, Reinhard Schneider,
Hartmut Lüdeling, Walter Kunnen
‘L'antenne de Lecher’ est une "tige" de radiesthésie créée
dans les années 1990. Elle est composée d'une boucle de deux fils
parallèles sur laquelle se déplace un court-circuit dont la position est
repérée grâce à une échelle millimétrée transparente. Elle est tenue
dans les deux mains de l'opérateur par deux branches tubulaires.
L’antenne de Lecher permet de détecter et de mesurer avec préci-
sion tout champ énergétique ou toute information vibratoire. Elle est
utilisée en bioénergétique pour communiquer avec le corps énergé-
tique via une masse métallique reliée à l’antenne et au sujet
interrogé.
En géobiologie, elle permet d’identifier les phénomènes
telluriques tels que le réseau Hartmann, Curry, Grand diagonal,
failles sèches et humides, etc.
Sur la base d’expériences de techniques de manutention,
Hartmut Lüdeling (image du haut) redessine l’antenne de Schneider
pour en faire l’antenne-H3, un instrument de radiesthésie (image
centrale).
Le géobiologiste Walter Kunnen (image du bas), ancien professeur
à l’Université de Gand (Belgique), améliore l’antenne de Lecher et
en fait un instrument utile pour les thérapeutes.
Nikola Tesla
(1856-1943), inventeur et ingénieur états-unien d'origine serbe de
Croatie. Après des études supérieures inachevées en Autriche puis à
Prague, est recruté à Paris pour intégrer la Edison General Electric
Company, fondée par Thomas Edison (1847-1931). Met au point le
premier moteur à induction à courant alternatif, travaille dans la téléphonie
et l'ingénierie électrique
Émigre aux États-Unis en 1884 pour travailler avec Thomas
Edison. Met au point les premiers alternateurs permettant la naissance des
réseaux électriques de distribution en courant alternatif. Edison s’oppose
finalement au souhait de Tesla de développer le courant alternatif. Travaille
ensuite avec George Westinghouse (1846-1914), qui enregistre un grand
nombre de ses brevets et développe le réseau de distribution d’électricité
aux États-Unis.
Dépose quelque 300 brevets couvrant 125 inventions, décrit de
nouvelles méthodes pour réaliser la "conversion de l’énergie".
Une expérience en 1895 sur champ magnétique terrestre (les
courants telluriques) lui donne la conviction que la Terre est un réservoir
d'énergie, parcourue de courants électriques.
Met en pratique la découverte du caractère ondulatoire de l’électro-
magnétisme (théorisé par Maxwell en 1864), en utilisant les fréquences
propres des composants des circuits électriques afin de maximiser leur
rendement. ../..
Nikola Tesla
Comprend le principe de l'induction : si l’on envoie du courant alter-
natif dans une bobine, un champ magnétique oscillant en sort; inversement, si
l’on envoie un champ magnétique oscillant dans la même bobine, elle produit
du courant alternatif. Mais l'induction est beaucoup plus puissante si on la
couple au principe de résonance*.
Envisage le transport d'électricité sans fil : émet une onde électrostati-
que de haute fréquence, plante une ampoule à filament en terre à 42 kilomè-
tres de là : l’ampoule brille. Imagine également des applications similaires,
dans leur principe : télécopieur, géolocalisation, synchronisation d'horloges,
radiodiffusion. Place son émetteur en hauteur, au sommet de la Wardenclyffe
Tower (photo) ou tour de Tesla. Malheureusement, son financeur, le banquier
John Pierpont Morgan, lui coupe son crédit de recherche ( « Si tout le monde
peut recevoir l'électricité, où je vais mettre le compteur, moi ? »). La Warden-
clyffe Tower est détruite en 1917.
Son rêve a été un système mondial de distribution d'énergie gratuite et
d'information sans fil. Aujourd'hui, peu de gens sont au courant (c’est le cas de
le dire) du génie de Tesla : ses inventions ont été attribuées à T. Edison, G.
Marconi (radio), voire ignorées ( la lame à pastille de carbone consomme 20
fois moins que l'ampoule à économie d'énergie).
* Le principe de résonance est présent dans la plupart des appareils, sous forme d'oscillateur
électrique généralement. L'exemple le plus instructif est le récepteur radio AM (en modulation
d’amplitude)
Lucien Lévy-Bruhl
(1857-1939), philosophe, sociologue et anthropologue français.
Originaire d’une famille juive d’Alsace, cousin par alliance et défenseur
d’Alfred Dreyfus. ‘École normale supérieure’, agrégation de philosophie,
doctorat ès lettres sur L’idée de responsabilité. Professeur à Poitiers,
Amiens puis à Paris (Faculté de lettres de la Sorbonne, ‘École libre des
sciences politiques’). Un des collaborateurs d'Émile Durkheim.
Ses travaux s'orientent d'abord vers l'histoire de la philosophie, puis
sur l'étude des peuples sans écriture. Aussi bien dans ses études sur les
primitifs que sur la morale, a pour but de faire accéder la connaissance de
l’homme à la même positivité que celle de la nature. Donne un fil conduc-
teur pour la connaissance de certains mécanismes de pensée, schèmes de
représentations et lois mentales. Fournit des éléments qui serviront à définir
certains grands problèmes soulevés par les institutions, les techniques, les
arts et les langues des primitifs.
Ouvert à la critique, répudie dans ses Carnets posthumes les principes
dont il avait fait sa base au départ.
L’esprit humain est duel, à la fois rationnel et émotionnel. Ce sont seulement
les proportions entre ces deux termes qui changent au cours de l’évolution et selon les
pays, de la mentalité primitive à la mentalité logique des sociétés occidentales.
Max Planck
(1858-1947), physicien allemand. À Berlin, poursuit des travaux en
thermodynamique, électromagnétisme et physique statistique.
En 1900, découvre la loi spectrale du rayonnement d'un corps noir et
émet la théorie d'une limite de l'univers ("le mur de Planck" ). Prix Nobel de
physique en 1918 pour ses travaux en théorie des quanta d’énergie.
L'idée de quantification est développée par d'autres, notamment A.
Einstein qui en étudiant l'effet photoélectrique propose un modèle et une
équation dans lesquels la lumière est non seulement émise mais aussi
absorbée par paquets ou photons. C'est l'introduction de la nature
corpusculaire de la lumière. Les théories quantiques décrivent le
comportement des atomes et des particules, l’infiniment petit.
« Il n'existe pas, à proprement parler, de matière ! Toute matière tire
son origine et n'existe qu'en vertu d'une force qui fait vibrer les particules de
l'atome et tient en un seul morceau ce minuscule système solaire qu'est
l'atome (...)
Nous devons supposer, derrière cette force, l'existence d'un Esprit
conscient et intelligent. Cet Esprit est la matrice de toute matière. »
Émile Durkheim
(1858-1917), sociologue français. Issu d’une lignée de huit géné-
rations de rabbins. Agnostique, entre à l‘’École normale supérieure’.
Agrégation de philosophie. Professeur de pédagogie et sciences
sociales à Bordeaux, puis à Paris, séjour en Allemagne. Rejette l’œuvre
trop dogmatique de Marx, cofondateur de la ‘Ligue pour la défense des
droits de l’homme’.
Marqué notamment par le positivisme d’Auguste Comte et par
Herbert Spencer. Le premier à s'engager pour faire de la sociologie, " la
science des institutions, de leur genèse et de leur fonctionnement", une
discipline autonome, se distinguant des autres sciences sociales
concurrentes, comme la psychologie et la philosophie. Fonde le premier
département de sociologie à l'Université de Bordeaux, dans les années
1890. Étudie la famille, la solidarité sociale, le suicide, le langage, la
sociologie criminelle, le socialisme, la religion, la pédagogie, l'histoire de
la sociologie, les phénomènes d’effervescence collective, le changement
social. Invente le concept de "fait social".
Les faits sociaux, à la fois externes et internes aux individus, sont essen-
tiels, puisqu’ils constituent et expriment la conscience collective d’une société. Ils
ont une réalité objective qui peut être étudiée comme un physicien étudie le monde
physique. Sa méthode s'appuie sur la comparaison plutôt que sur l'étude d'un fait
social pris indépendamment.
Henri Bergson
(1859-1941), philosophe français issu de familles juives polonaise et
anglaise. ‘École Normale Supérieure’, agrégation de philosophie.
Étudie le cerveau, la perception, la mémoire, le rire, la théorie de
l'évolution, étend plus tard ses théories à la morale, à la religion, à la
société, à la guerre, à la métapsychique et à la mystique.
Affirme que la vie existe pour être créatrice et que l’affirmation de la vie
provoque la joie.
Influe sur les 14 résolutions proposées en janvier 1918 par le Président
Wilson afin de créer une instance gouvernementale internationale pour
prévenir les conflits armés. Président de l’’Académie des sciences morales
et politiques’, Prix Nobel de Littérature 1927.
Renonce à tous ses titres et honneurs, plutôt que d’accepter
l’exemption des lois antisémites du régime de Vichy.
« La joie annonce toujours que la vie a réussi, qu’elle a gagné du
terrain, qu’elle a remporté une victoire : toute grande joie a un accent
triomphal. »
Pierre Curie
(1859-1906), physicien français. Licence en sciences physique,
préparateur-adjoint au laboratoire d'enseignement de la physique de Paul
Desains.
Dans le laboratoire de Charles Friedel, étudie, en collaboration avec
son frère aîné Jacques, les propriétés des cristaux. En 1880, ils mettent en
évidence l'effet piézoélectrique et étudient ses caractéristiques. En 1883,
devient préparateur puis chef de travaux dans la nouvelle ‘École municipale
de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris’. Entreprend une
étude théorique de la symétrie en cristallographie et en physique. Dans sa
thèse de doctorat en 1895, énonce la ‘loi de Curie’ et définit le ‘point de
Curie’, température au-delà de laquelle certains matériaux perdent leurs
propriétés magnétiques.
Après son mariage avec la physicienne Maria Sklodowska, abandonne
ses recherches sur le magnétisme et travaille avec elle sur l'uranium (photo du
haut). En 1898, ils publient leurs premiers résultats et annoncent la décou-
verte de deux nouveaux radio-éléments : le polonium et le radium. Ils
utilisent pour la première fois le terme de ‘radioactivité’. En 1902, ils
déterminent la masse atomique du radium.
Prix Nobel de physique avec sa femme en 1903 (l'autre moitié étant
remise à Henri Becquerel).
Otto Lummer
(1860-1925), physicien et chercheur allemand.
En 1889, conçoit avec Eugen Brodhum un photomètre avec un
arrangement de prismes, version améliorée du photomètre à taches de
graisse inventé par Robert Bunsen. En 1892, conçoit et construit avec
Leon Arons la lampe à vapeur de mercure Arons-Lummer.
Travaille principalement dans le domaine de l'optique et de l'énergie
et la température des rayonnements. Avec Wilhelm Wien, crée le radiateur
à corps noir, qui avait été conçu comme une abstraction théorique dans
l'étude de la chaleur rayonnante. En 1899, travaille avec Ernst Pringsheim
sur la distribution de l'énergie dans le rayonnement du corps noir - travail
conduira à la formulation par Max Planck de la théorie quantique.
En 1903, avec Ernst Gehrcke , développe l'interféromètre Lummer-
Gehrcke.
Le premier, affirme en 1905 que l’extrémité d’un fouet claque en
dépassant la vitesse du son dans l’air (344 m / s ou 1238 km / h), ce qui
produit mécaniquement ce son auquel les avions nous ont habitués. Trois
autres chercheurs allemands, Peter Krehl, Stephan Engemann et Dieter
Schwenkel montrent en 1998, grâce à des photos numériques à haute
vitesse, que l’accélération de l’extrémité du fouet peut atteindre 50 000
fois celle de la force exercée par la gravitation.
Georges Lakhovsky
(1860-1942), écrivain et chercheur russe naturalisé français. Diplôme
d'ingénieur ‘arts et métiers’ à Odessa, études non terminées à la faculté de
médecine à Paris. Inventeur de la lampe radio à électrodes multiples, prend
de nombreux brevets concernant les pavillons reproducteurs de sons,
d’écouteurs, de haut-parleurs.
Après la Première Guerre mondiale, contacte Arsène d'Arsonval qui
développe alors un procédé thérapeutique électrique. Inventeur en 1927 du
concept d´’universion’, préfigurant certaines des théories les plus modernes
dans la physique actuelle, d’une vision vibratoire de l’ensemble de l'univers,
dite ‘équilibre cosmo-tellurique’. La vie est née de la radiation, elle est
entretenue par la radiation, et se trouve supprimée par tout déséquilibre
oscillatoire.
Dans son ouvrage Le secret de la vie (1929), établit une analogie entre
les ondes acoustiques, leurs harmoniques, les ondes lumineuses, les
couleurs, les ondes électro-magnétiques, qui présentent des propagations
en réflexion, réfraction, diffraction ayant des similitudes en regard des forces
d’induction, de résonance et des phénomènes d’oscillation.
* La vie et les oeuvres de G. Lakhovski sont relatées dans la thèse pour le doctorat en
médecine de Jean-Louis Portes (24.01.1984 – Université Pierre et Marie Curie, Faculté de médecine
Pitié-Salpétrière. L’article à charge de Wikipédia (avril 2021) sur G.L. est indigent.
Georges Lakhovsky
Émet l’hypothèse que toutes les cellules du corps humain
(sanguines, nerveuses, osseuses, musculaires, etc.), émettent et
absorbent des radiations électromagnétiques à des fréquences
précises. Soutient que l’état de santé des êtres vivants dépend de la
qualité des vibrations de leurs cellules. Estime possible de rehausser
ces vibrations par l'application de champs électromagnétiques accordés
sur des fréquences spécifiques, ouvrant ainsi la possibilité de
traitements thérapeutiques : l’oscillothérapie.
Invente son ‘Oscillateur à Longueurs d'Onde Multiples - OLOM’
(ou Multiple Wave Oscillator – MWO, photo du haut). Traite avec cet
appareil plusieurs patients souffrant de tumeurs, avec succès si l’on en
croit les photos prises alors.
Précurseur dans le domaine de la géobiologie.*
Ayant pris fermement position contre l'idéologie du nazisme dans
son livre La civilisation et la folie raciste (1939), émigre aux États-Unis
en 1941. Décède en 1942 à New York des suites d'un accident de la
circulation.
* s’intéresse aux ondes cosmiques et surtout telluriques, à l’électromagnétisme terrestre, aux
couronnements et rayonnements des sols et ceux des failles souterraines, en rapport
notamment avec l’activité biologique et la santé humaine, mais aussi avec l’énergie universelle.
Ferdinand Brunot
(1860-1938), linguiste et philologue français. Marchand de drap
forain, patron d'une petite entreprise de confection. Étudie à Dresde,
École Normale Supérieure’, professeur à Bar-le-Duc puis à Lyon.
Professeur d'université, premier titulaire d'une chaire d'histoire de la
langue française créée en 1899 à la Sorbonne à son intention.
Auteur d'une monumentale Histoire de la langue française des
origines à 1900 dont 9 volumes entre 1905 et 1937 sont parus de son
vivant. Véritable chercheur, précurseur de la recherche linguistique
française.
En 1911, crée en Sorbonne les ‘Archives de la parole,’ première
pierre de ‘l’Institut de phonétique’ de l’Université de Paris et cellule-
mère de la phonothèque nationale. Enregistre les langues régionales,
attentif aux moindres nuances d'accent, part recueillir les dialectes, les
traditions orales, chants et folklores des plus humbles contrées
paysannes.
Doyen de la Faculté des lettres de Paris, conçoit avec Émile
Deutsch de la Meurthe (1847-1924) l'ébauche de la ‘Cité internationale
universitaire de Paris.’ Républicain engagé, dans le courant des
radicaux réformistes et pacifistes, fait partie des premiers membres de
la ‘Ligue des droits de l’homme’ avec Lucien Herr (1864-1926).
Alfred North Whitehead
(1861-1947), philosophe, logicien et mathématicien britannique,
professeur au Trinity College de Cambridge puis à l’université de
Harvard (États-Unis).
Sa pensée, partie des mathématiques, s'oriente vers une
philosophie de la nature dans laquelle le monde est toujours en
mouvement (Process and Reality, 1929). Mais il ne s'agit pas
simplement d'un flux événementiel car le monde implique aussi la
permanence que l'on retrouve dans les objets, qu'ils soient sensibles ou
éternels. Il inclut la multiplicité des entités qui s’actualisent en
recherchant leur propre satisfaction.
Dans la ligne des philosophies de Spinoza ou de Leibniz, Dieu,
selon lui, agit dans le monde d'une manière immanente (il est la cause
efficiente de l'actualisation des entités), mais aussi de manière
transcendante (il agit aussi par la voie de la finalité). Fondateur de la
"théologie du process" (ou "théologie du dynamisme créateur de Dieu"),
représentée aussi par John B. Cobb.
« C’est un non-sens de concevoir la nature comme un fait statique. Il
n’y a pas de nature sans transition. »
Auguste et Louis Lumière
Auguste (1862-1954) et Louis (1864-1948) Lumière, ou ‘frères Lumière’,
ingénieurs et industriels français. Les deux frères, qui ont épousé deux sœurs,
vivent dans les appartements symétriques d’une même villa.
Déposent sous leurs deux noms plus de 170 brevets, essentiellement
dans le domaine de la photographie. Louis invente en 1881 les plaques
photographiques sèches instantanées prêtes à l'emploi dites ‘Étiquette bleue’
qui font la fortune de la famille. En 1893, les deux frères signent l'obtention de
la couleur sur plaque photographique sèche, dite ‘autochrome.
Réalisent en 22 mars 1895 la première projection collective gratuite de
films photographiques sur grand écran, devant un parterre restreint de
savants. Avec L’Arroseur arrosé, Louis réalise le premier film photographique.
Leur succès découle d'une suite d'inventions. En 1888, l’Anglais John
Carbutt invente une bande souple en nitrate de cellulose, que l’États-unien
George Eastman, fondateur de ‘Kodak’, commercialise aux États-Unis dès
1889. Le Français Étienne-Jules Marey analyse des mouvements par la
photographie rapide (chronophotographie). Les États-uniens Thomas Edison,
inventeur du phonographe, et le britannique William Kennedy Laurie Dickson,
inventeur du cinéma (photo), produisent et tournent 148 films, enregistrés avec
la caméra kinétographe et visionnés individuellement par le public à l'aide du
kinétoscope (visionnement par loupe).
Vladimir Vernadsky
(1863-1945), minéralogiste et chimiste russe, un des fondateurs
de la géochimie moderne (avec le chimiste norvégien d’origine suisse
Victor Goldschmidt -1888-1981).
Termine à Paris ses études sur la chimie minérale et la
cristallographie. Utilise des équipements modernes pour analyser les
propriétés optiques, thermiques, élastiques, magnétiques et électriques
des cristaux. Professeur de minéralogie à l'Université d'État de Moscou,
Travaille sur les effets des radiations solaires et cosmiques sur
l'ensemble des organismes vivants.
Fondateur de la géochimie, étudie les cycles géochimiques,
comme celui du carbone, ou l'activité géochimique d’origine humaine.
Définit en 1926 la notion de biosphère, dans une optique bio-
géologique et écologique, posant comme hypothèse que la vie est une
force géologique qui transforme la Terre.
Premier à envisager scientifiquement l'impact de l'activité
humaine sur le climat, est cependant peu écouté à une époque où l'on
pense que la nature était dotée de capacités de régénération
inépuisables. ../..
Vladimir Vernadsky
Le modèle que Vernadski propose pour notre planète se
compose de cinq différentes couches en interaction :
- la lithosphère, noyau de roche et d'eau ;
- la biosphère constituée par la vie ;
- l'atmosphère, enveloppe gazeuse constituant l'air ;
- la technosphère résultant de l'activité humaine ;
- la noosphère ou sphère de la pensée.
La notion de noosphère a marqué ensuite Teilhard de Chardin et
James Lovelock.
Ernst Cassirer
(1874-1945), philosophe allemand issue d’une famille juive. Études de
droit, littérature, philologie et philosophie à Marburg, Berlin, Leipzig et
Heidelberg. Maître de conférences à Berlin, puis professeur à l’université de
Hambourg. Quitte l’Allemagne pour la Suède quand Hitler accède au pouvoir
(professeur à Göteborg), puis pour les États-Unis (professeur à Yale).
Développe une tentative originale pour unifier les modes de pensée
scientifique et non-scientifique. Grâce à l'exploration des « formes symbo-
liques », sortes d'invariants de la culture humaine, espère réunir la science et
les autres productions culturelles de l'esprit dans une même vision philoso-
phique. Les "formes symboliques" (directions empruntées par le sens) sont
multiples : l’art, le langage, la pensée mythico-religieuse, la science en sont
les formes principales. La symbolisation part de la perception brute telle
qu'elle est donnée par les sens, pour ensuite la structurer au moyen de
concepts et idées toujours plus exactes. S’efforce de créer une grammaire
de la fonction symbolique.
« La psychologie, l’ethnologie, l’anthropologie et l’histoire ont réuni un
ensemble de faits d’une richesse étonnante et qui ne cesse de croître. [...] Si
nous ne parvenons pas à trouver un fil d’Ariane pour sortir de ce labyrinthe,
aucune connaissance réelle du caractère général de la culture humaine ne
sera possible. »
Marie Skłodowska-Curie
(1867-1934), physicienne et chimiste polonaise,
naturalisée française. Co-titulaire (avec son mari Pierre Curie et
avec Henri Becquerel) du prix Nobel de physique 1903 pour ses
recherches sur les radiations, prix Nobel de chimie 1911 pour ses
travaux sur le polonium et le radium.
Pendant la 1ère Guerre mondiale, aux côtés d’Antoine
Béclère, directeur du service radiologique des armées, et avec
l'aide de la Croix-Rouge, participe à la conception de 18 unités
chirurgicales mobiles, des “ambulances radiologiques” surnom-
mées a posteriori les “petites Curies”.
Transforme l’Institut du radium déserté en août 1914 en
véritable centre de formation de jeunes femmes aide-radiologistes,
participe à la création de 150 postes fixes de radiologie au sein des
hôpitaux militaires.
Dans les années 1920, s'engage aux côtés d'Albert
Einstein dans la ‘Commission internationale de coopération
intellectuelle’.
Maria Montessori
(1870-1952), médecin psychiatre et pédagogue italienne.
Crée une école d’orthophrénie et d’éducation sensorielle, fait
prendre conscience aux enseignants de l’importance d’ «observer et
non juger». En 1906, tournant dans sa vie, s'occupe d'enfants
"normaux" d'âge préscolaire, pour lesquels elle va créer sa méthode
pédagogique. Crée la première Casa dei bambini (Maison pour enfants)
en 1907 dans un quartier populaire de Rome. En 1929, fonde
l'Association Montessori Internationale dont les objectifs sont de
préserver, propager et promouvoir les principes pédagogiques et
pratiques qu'elle a formulés pour le plein développement de l'être
humain.
Fuit l’Italie fasciste puis l’Espagne franquiste, vit aux États-Unis,
puis en Inde, décède aux Pays-Bas.
«Toute personne dans une position d’autorité incontestée, libre de
toute critique, court le danger de devenir un tyran.»
«La fonction du milieu n’est pas de former l’enfant, mais de lui
permettre de se révéler. L’enfant nous demande de l’aider à agir tout
seul.»
Marcel Mauss
(1872-1950), anthropologue français. Agrégé de philosophie.
Étudie les langues, notamment le sanskrit, et les sciences religieuses à
l’’École pratique des Hautes Études’, en vue d’une thèse de doctorat sur
le prière. En 1901, rejoint l'équipe de L'Année sociologique, revue créée
par son oncle Émile Durckheim.
En 1925, fonde, avec Lucien Lévy-Bruhl et Paul Rivet l'Institut
d'ethnologie de Paris. Militant socialiste fidèle à ses convictions,
défenseur d’Alfred Dreyfus. Considéré comme le père de l'anthropologie
française. Étudie les techniques du corps, la religion, la magie. Veut
aussi appréhender l'être humain dans sa réalité concrète : physio-
logique, psychologique et sociologique, esquisse ainsi le concept
d‘ "homme total.
À l'aide d'exemples empruntés à des sociétés diverses, montre
que le don est obligatoirement suivi d'un contre-don selon des codes
préétablis. Dons et contre-dons, articulés autour de la triple obligation
de « donner-recevoir-rendre », créent un état de dépendance qui
autorise la recréation permanente du lien social.
« Refuser de donner, négliger d'inviter, comme refuser de
prendre, équivaut à déclarer la guerre ; c'est refuser l'alliance et la
communion ».
Albert Einstein
(1879-1955), physicien théoricien d’origine allemande, issu d’une
famille juive. Publie en 1915 une théorie de la gravitation dite relativité
générale, contribue au développement de la mécanique quantique et de la
cosmologie. Avec Albert lui, ce sont les fondements mêmes de notre
univers, les grandeurs physiques et leurs significations, qui sont décisive-
ment bouleversés : l'espace et le temps fusionnés, combinés avec la
matière elle-même pour constituer une nouvelle géométrie du monde réel.
Émerveillé par la nature, se définit comme "un non-croyant profondé-
ment religieux".
Cherche avec hantise l’unification des champs du savoir humain, la
formule unique qui unifierait la théorie quantique de Planck, de Heisen-
berg, de Bohr, et sa propre théorie de la relativité. Ne s’intéresse pas
seulement à la mise en équation de l’univers : en des moments de total
silence, pratique une contemplation apparentée à la prière.
« Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu, et je vous
dirai si j’y crois ! »
../..
Voir aussi A. Einstein dans les diaporamas "Chercheurs et acteurs de changement
sociétal" et "Figures de la résistance à l’arme nucléaire".
Alfred Wegener
(1880-1930), astronome et climatologue allemand. Études aux
universités de Heidelberg, Innsbrück et Berlin, astronome à Berlin
Tegel, Marbourg, Hambourg. Fait de nombreuses expéditions au
Groenland (où il mourra de froid) pour étudier la météorologie des
régions polaires.
Publie en 1915 la première édition de son livre La Genèse des
continents et des océans. Dans sa théorie de la dérive des continents,
affirme qu’ils ont formé il y a 200 millions d'années un super-continent
unique, la Pangée, bordé d'un super-océan, la Panthalassa. Son
hypothèse théorie repose sur de nombreux arguments appartenant à
des champs disciplinaires variés (géodésie, géophysique, géologie
structurale, paléontologie).
Ignorant à l'époque les mouvements de convection du
manteau terrestre, impute l'origine de ces mouvements aux
marées lunaires. Sa théorie ne sera admise par la majorité
de la communauté scientifique que 40 ans après sa mort,
lorsque les mécanismes de la tectonique des plaques sont
devenus évidents.
« Du moment que les translations continentales se sont
produites au cours des longues périodes géologiques, il est probable
qu'elles durent encore. »
Pierre Teilhard de Chardin
(1881-1955), jésuite, philosophe, géologue et paléontologue
français. Tout au long de sa vie, essaye de concilier sa foi chrétienne et
la vision du monde donnée par la science.
Fait la description du chemin de l’Être, du divin répandu partout,
observe que cette expérience peut être le fait d’un athée. Annonce la
fécondité spirituelle de la femme du 21ème siècle.
Évincé de sa chaire de géologie à l’’Institut catholique de Paris’,
éloigné de Paris, interdit d’accepter une chaire au ‘Collège de France’.
Mort à New-York à Pâques 1955 sans avoir été reconnu ni réhabilité.
Un monitum de Rome en 1962 demande de retirer ses oeuvres des
séminaires et de s'en méfier. Aura un réel impact sur le concile Vatican II.
Dans l’histoire de l’univers, ajoute aux deux axes de l'infiniment
petit et l'infiniment grand celui de la complexité en organisation
croissante, constatant l'émergence de la spiritualité humaine à son plus
haut degré d'organisation, celle du système nerveux verticalisé. Matière
et esprit ne sont que les deux facettes d’une même réalité.
Gaston Bachelard
(1884-1962), philosophe français des sciences, de la poésie et du
temps. Études de physique, chimie, agrégation de philosophie. Occupe
la chaire d'histoire et de philosophie des sciences à la Sorbonne.
Un des principaux représentants de l'école française d'épistémolo-
gie historique. Interroge les rapports entre la littérature et la science,
c'est-à-dire entre l'imaginaire et la rationalité. Comprend l'imaginaire et
non la perception comme l'origine première de la vie psychique. Il faut
accepter une véritable rupture entre la connaissance sensible et la
connaissance scientifique. À cette unique condition l’homme peut
atteindre « la physique de la sérénité » et devenir un être en harmonie
parfaite avec le cosmos.
Meuble l'espace de symboles au croisement de la science et de la
culture. Classe les inspirations poétiques en quatre catégories, corres-
pondant aux quatre éléments des Anciens et des alchimistes : l'eau, le
feu l'air et la terre.
« L'imagination trouve plus de réalité à ce qui se cache qu'à ce
qui se montre. »
« Devant une flamme, dès qu'on rêve, ce que l'on perçoit n'est
rien au regard de ce qu'on imagine. »
Auguste Piccard
(1884-1962), physicien, aéronaute et océanaute suisse. Études
de sciences naturelles à l’université de Bâle, publie en 1904 son
premier travail scientifique Nouveaux essais sur la sensibilité
géotropique des extrémités des racines. Titulaire de la chaire de
physique expérimentale à ‘l’École polytechnique de Zurich’, repré-
sente en 1923 la Suisse à la ‘Coupe Gordon Bennett’, compétition de
vol en ballon libre. Enseignant à ‘l'université libre de Bruxelles’,
bénéficie de l'aide du ‘Fonds national de la recherche scientifique’
(FNRS) de Belgique pour la construction de ses ballons et du
bathyscaphe.
En 1931, s'élève en ballon libre dans la stratosphère et atteint
l'altitude de 15 781 mètres, homologuée comme record du monde. En
1948, réalise la première descente en profondeur, au large de Dakar,
en compagnie de Théodore Monod. En 1960, l'un de ses bathysca-
phes atteint la profondeur de 10 916 m dans la fosse des Mariannes
(océan Pacifique).
Ami de Hergé, inspire au dessinateur le personnage du
professeur Tournesol dans les aventures de Tintin.
Theodor Kaluza et Oskar Klein
(1885-1954), physicien et mathématicien allemand. Étudie les mathéma-
tiques, la physique et l'astronomie à ‘l’Albertina’. Professeur à l’université de Kiel
puis de Göttingen (par mépris pour l’idéologie nazie, refuse de faire le salut
hitlérien, ce qui complique son recrutement à l'université de Göttingen en 1935).
Érudit et polyglotte, parle ou écrit 17 langues, dont l’arabe, l’hébreu, le lituanien,
le hongrois etc.
Formule et publie en 1921 une théorie des champs qui unifie sur le plan
théorique la gravitation universelle et l’électromagnétisme de Maxwell. Ajoute
aux 4 dimensions spatio-temporelles (largeur, longueur, hauteur et temps) une
cinquième dimension qui rend intégrables les équations de Maxwell. Son nom
est souvent évoqué en introduction à la théorie des cordes.
En 1926 le physicien suédois Oskar Klein (1894-1977, photo du bas)
codécouvre l'équation appelée aujourd'hui équation de Klein-Gordon* : les
dimensions supplémentaires peuvent exister physiquement mais sont enroulées
et très petites. Walter Gordon (1893-1939), physicien théoricien allemand,
décrit avec Oskar Klein les particules quantiques dans le cadre de la relativité
restreinte.
Les équations de la théorie des cordes n'ont de sens que si les cordes évoluent
dans un univers muni de 10 dimensions spatio-temporelles. Dans les années 1970, d’autres
théories proposent un univers à 9, 10 ou même 26 dimensions, toutes inaccessibles aux
sens humains.
Viktor Schauberger
(1885-1958), garde forestier, naturaliste, philosophe et inventeur
autrichien.
Est fasciné par la manière dont la truite reste immobile dans le
courant le plus violent. Température et mouvement étant les fondements
de ses concepts et découvertes, calque les principes physiques mis en
jeu, développe des théories basées sur les vortex fluidiques, réalise un
prototype d’appareil destiné à produire de l'énergie directement à partir
de l'air et de l'eau, le « moteur à implosion » ne consommant aucun
carburant.
Ses réflexions et découvertes entraînent des applications directes
dans la sylviculture, l'agriculture biodynamique et l'hydrologie : cours
d'eau, barrages, dynamisation de l'eau, organisation des espaces
forestiers - gage de la qualité du bois et de l'irrigation naturelle des sols.
Par ses observations attentives du monde vivant, aboutit à la
conclusion que la vie procède d'un type d'énergie ignoré dans
réalisations humaines actuelles : la Nature semble capable de produire
du mouvement sans consommer d'énergie au sens de la
thermodynamique.
../..
Viktor Schauberger
« Je considère l’eau comme le sang de la Terre »
« L’agriculture contemporaine traite la Terre-Mère comme une putain et la viole.
Tout au long de l’année, elle écorche sa peau et l’empoisonne avec des engrais artificiels
conçus par une science qui a rompu tout lien avec la nature »
« Son drame existentiel fut de naître dans une société qui ne manifestait que peu
d’intérêt pour son rêve d’aider l’humanité à devenir libre et responsable. Au lieu de cela,
son immense tristesse et son profond chagrin furent de constater que sa vision inspirée
consistant à œuvrer avec la Nature a été détournée vers les objectifs militaires d’un des
régimes les plus sadiques de l’époque moderne. »
Alik Bartholomew
Photos : Étude de la truite dans le courant, moteur à implosion
Niels Bohr
(1885-1962), physicien danois, professeur à l’université de
Copenhague, père de la mécanique quantique.
Prix Nobel de physique en 1922 "pour ses études de la
structure des atomes et des radiations qui en proviennent".
Pendant la 2ème guerre mondiale, travaille à Los Alamos au
projet de bombe atomique.
Milite ensuite pour une utilisation pacifique de l'énergie
nucléaire.
« Deux sortes de vérités. De l’une sont les propositions si
simples et si claires que la proposition contraire est évidemment
insoutenable. De l’autre, de celle des "vérités profondes", sont les
propositions dont le contraire contient aussi une vérité profonde. »
« Quand un enfant jette sa poupée hors du berceau, Sirius est
ébranlé dans sa trajectoire. »
« Quiconque n'est pas choqué par la théorie quantique ne la
comprend pas. »
Marcel Jousse
(1886-1961), jésuite français, chercheur, anthropologue et
pédagogue. Né dans un milieu de paysans illettrés : sa mère récite, en
les rythmant et en les balançant, des traditions orales. Guerre 1914-18
comme officier d'artillerie. En 1918, et séjourne dans les réserves des
Indiens d’Amérique, dont il étudie les expressions gestuelles. À Paris,
entreprend des études de phonétique, de psychologie normale et patho-
logique, d'ethnologie.
Cherche les lois universelles de l’expression humaine et établit
une théorie de la connaissance, à partir de la tendance instinctive de
l’être humain à rejouer les gestes du réel environnant. Initiateur d'une
anthropologie du geste, où il étudie le rapport du geste avec les
mécanismes de la connaissance, de la mémoire et de l'expression.
En 1932, crée l'Institut de rythmo-pédagogie avec un groupe
d'anthropologues, de pédagogues et de psychiatres. Intervient en tant
que psychologue de l’enfant en classes maternelles.
« Mémoriser c’est enregistrer de telle sorte que l’on soit
capable d’évoquer de manière nouvelle. » « L’écrit n’est qu’un outil de
transport. C’est une fin, non un commencement. Il faut aller bien plus
profond. La manducation de la parole est l'acte concret de connaître
dans une expérience vitale. »
Nikolaï Vavilov
(1887-1943), botaniste et généticien russe et soviétique. Études à
l'Institut agronomique de Moscou. Travaille dans les départements de
botanique appliquée, mycologie, phytopathologie. Organise des expéditions
botaniques et agronomiques à travers le monde afin de fournir des
arguments à sa théorie sur l'origine des plantes cultivées, qui détermine 7
"berceaux" de végétaux dans le monde.
Crée en 1926 la plus grande collection de semences, l‘’Institut
pansoviétique de culture des plantes’. Effectue 200 missions dans 64 pays
sur les 5 continents, organise un réseau de 115 stations d’essai. En étu-
diant l'histoire évolutive du seigle, met au point la théorie du "mimétisme des
plantes cultivées". Préoccupé par les risques de famine, se consacre en
particulier à l’amélioration de la production de céréales, blé et maïs.
Un des premiers scientifiques à avoir saisi l’importance du lien entre
diversité biologique et sécurité alimentaire des sociétés.
Adversaire du pseudo-généticien stalinien Trofim Lyssenko (1898-
1976), est arrêté en 1940. Meurt en prison trois ans plus tard.
Photo : l’institut Vavilov à St Pétersbourg. 500 chercheurs scientifiques de haut vol y
travaillent encore. L'institut possède 12 stations dont un terrain de 500 ha. La collection abrite
aujourd’hui les graines et semences d'environ 400 000 variétés végétales dont 43 000 légumes, 5 000
petits fruits et près de 400 variétés de chanvre, faisant d'elle la quatrième banque de semence au
monde. Selon les connaisseurs, 90 % des collections de cette « banque » ne se trouvent dans aucun
autre établissement comparable.
Edwin Hubble
(1889-1953) astronome états-unien. Chercheur à l'observa-toire
du Mont Wilson, près de Pasadena en Californie où il utilise le
télescope Hooker de 250 cm, le plus puissant à l'époque.
Améliore la compréhension de la nature de l‘univers en démon-
trant l'existence d'autres galaxies en dehors de notre Voie lactée.
En observant un décalage vers le rouge du spectre de plusieurs
galaxies, montre en 1929 que celles-ci s'éloignent les unes des autres
à une vitesse proportionnelle à leur distance (ce qu’avait affirmé
Georges Lemaître en 1927). Classifie les galaxies en les regroupant
sur des critères morphologiques.
Le télescope spatial Hubble (photo du bas) est lancé en avril 1990 avec la
navette Discovery par la NASA avec une participation de l'Agence spatiale
européenne (sur une idée de Hermann Oberth en 1923 développée par Lyman
Spitzer en 1946). Les données collectées par ce télescope ont contribué à des
découvertes de grande portée dans le domaine de l'astrophysique telles que la
mesure du taux d'expansion de l‘univers, la confirmation de la présence de trous
noirs supermassifs au centre des galaxies ou l'existence de la matière noire et
de l’énergie noire.
Louis de Broglie
(1892-1987), mathématicien et physicien français. Licence en
sciences, est affecté durant la Première Guerre mondiale à l’émetteur de
radio de la tour Eiffel. Thèse sur la théorie des quanta, docteur en
physique, maître de conférences à la faculté des sciences de l’université
de Paris.
Alors que les héritiers de Huygens et de Newton s’affrontaient sur
la nature de la lumière, celle-ci étant faite pour les uns d’ondes, et pour
les autres, de particules, découvre qu’à chaque mouvement de particule
de matière est associé une onde. À l’âge de 37 ans, devient lauréat du
prix Nobel de physique de 1929 « pour sa découverte de la nature
ondulatoire des électrons.»
Ses derniers travaux font de la thermodynamique et de la
mécanique deux grands systèmes de lois qu’il réunit en un seul système.
Sa dernière idée est la thermodynamique cachée de la particule isolée.
Premier scientifique de haut niveau à demander la création d'un
laboratoire multinational. Cette proposition conduit à la création de
l‘’Organisation européenne pour la recherche nucléaire’ (CERN).
Georges Lemaître
(1894-1966), prêtre catholique belge, astronome et physicien,
professeur à l’’Université catholique de Louvain’. Passe une année au
Harvard College Observatory de Cambridge (USA) puis s'inscrit au
Massachusetts Institute of Technology. Rencontre Albert Einstein et
Edwin Hubble.
S'appuyant sur les travaux du savant russe Alexandre Friedmann,
affirme dès 1927 que l’univers est en expansion, ce qui est confirmé en
1929 par Hubble. Émet ensuite la "théorie de l'atome primitif", début
temporel de l'univers*.
Soupçonne le rayonnement cosmique de porter la trace des
événements initiaux, évoque l’ "écho disparu de la formation des
mondes", confirmé en 1965 sous le nom de "fond diffus cosmologique"
par Arno Penzias et Robert Wilson.
Amené à utiliser des machines à calculer, en apprend la program-
mation. Se spécialise dans l'étude de la formation des nébuleuses.
* Cette théorie est appelée ironiquement big bang par Fred Hoyle en 1949, au
cours d'une émission de radio, nom qui restera.
Lev Vygotski
(1896-1934) psychologue biélorusse puis soviétique, d’origine
juive.
Crée un laboratoire de psychologie pour étudier les petits du
jardin d’enfants, invente des démarches pédagogiques pour lutter contre
l’analphabétisme et résoudre des problèmes de défectologie (de la surdité
au retard mental), crée un laboratoire de psychologie pour l’enfance
anormale.
Mène des recherches en psychologie du développement. Se
sachant destiné à mourir jeune, car atteint de tuberculose, travaille de
façon acharnée pour développer sa théorie historico-culturelle du
psychisme.
Introduit la notion du développement intellectuel de l'enfant
comme une fonction des groupes humains plutôt que comme un
processus individuel.
Définit 2 fonctions au langage : la fonction sociale (communi-
quer avec les autres), et la fonction régulatrice (qui permet de contrôler
ses comportements). Si l’émotion ne peut pas s’exprimer par le langage,
cela se fera par le corps et les actes.
Gaston Bouthoul
Né Gaston Boutboul (1896-1980), sociologue français. Doctorat
en droit et en sciences économiques, puis spécialisation en sociologie.
Fondateur et promoteur d'une nouvelle discipline qu'il appelle
polémologie, lui fixant pour objectif l'étude scientifique de la guerre et
des formes de violence organisées dans les sociétés, afin de
comprendre la place dans l'histoire humaine de ces phénomènes et
d'en proposer des substituts.
Fonde en 1945, avec Louise Weiss, l'Institut français de
polémologie. Auteur de nombreux ouvrages universitaires, pense que
cette connaissance est en mesure de jeter les fondements d'un
nouveau pacifisme « scientifique ».
L'approche positive de la guerre devait constituer une alternative
efficace au moralisme militant des mouvements pacifistes, moins pour
parvenir à l’abolition de la guerre que pour lui trouver des substituts
moins sanglants. Cette discipline étudie les facteurs dits « polémo-
gènes » : les corrélations éventuelles entre les explosions de violence
et des phénomènes économiques, culturels, psychologiques et surtout
démographiques récurrents.
Norbert Elias
(1897-1990), écrivain et sociologue allemand né de parents juifs à
Breslau, ville aujourd'hui polonaise (Wroclaw). Études de médecine et de
philosophie. Marqué par son expérience au front et comme aide-infirmier
pendant la 1ère Guerre mondiale. Fuyant l'Allemagne nazie, s'exile en
1933 en Suisse, puis à Paris et s'établit à Londres en 1935. Obtient à 57
ans un poste d'enseignant-chercheur (lecturer puis reader) à l'Université
de Leicester. Après sa retraite en 1962, dirige pendant 2 ans le départe-
ment de sociologie de l'Université Legon au Ghana. Mort à Amsterdam.
Auteur d'un ouvrage majeur de sociologie historique, Über den
Prozeß der Zivilisation : Soziogenetische und psychogenetische
Untersuchungen : Sur le processus de civilisation (1939), paru, en
France, en deux volumes, La civilisation des mœurs (1973) et La
dynamique de l'Occident (1975). Le « processus de civilisation » est à la
fois la manière dont l’État moderne se constitue en se réservant le mono-
pole de la violence, et l’autocontrôle exercé par les individus sur leur
violence spontanée, leurs instincts et leurs affects. Étudie « le grand
relâchement de la conscience morale » qui s’est produit en Allemagne à
l’époque du national-socialisme.
« C’est l'observation des faits présents qui permet de mieux
comprendre les phénomènes passés, et c'est l'approfondissement du
passé qui ouvre l'accès à ce qui s'accomplit sous nos yeux. »
Fritz Zwicky
(1898-1974), astrophysicien suisse naturalisé états-unien.
Doctorat de physique à ‘l’École Polytechnique Fédérale’ de Zürich. Après
1925, enseigne la physique théorique et l'astrophysique au California
Institute of Technology de Pasadena.
Émet l'hypothèse de la ‘lumière fatiguée’, qui suppose que les
photons sont probablement ralentis par le champ de force gravitationnel
des zones traversées. En collaboration avec l'astronome allemand
Walter Baade, découvre vers 1932 des étoiles (en fin de vie) devenant
brusquement très lumineuses, les supernovas.
En 1933, à la suite de ses observations à l’observatoire du Mont
Wilson, est le premier à suggérer la présence d’une matière invisible
entre les galaxies. L'existence de la ‘matière noire’* sera à nouveau
proposée en 1970 par Vera Rubin et Kent Ford à partir d'observations
plus solides.
Insupportable et auteur de proposition farfelues pour la conquête
de l’espace, mais aussi inventeur de ‘l'analyse morphologique’, méthode
de pensée qui consiste à rechercher la solution d’un problème en
essayant toutes les combinaisons possibles dans une matrice appelée
‘boîte morphologique’. Auteur d’un Catalogue of Galaxies and of Clusters
of Galaxies contenant 9134 amas de galaxies.
* selon Hubert Reeves, il faudrait plutôt l’appeler ‘matière transparente’ : comme le verre,
elle ignore la lumière qui le traverse.
Ehrenfried Pfeiffer
(1899-1961), chimiste, ingénieur en électricité et agronome
allemand. Prend contact puis collabore étroitement avec Rudolf Steiner
au Goetheanum de Dornach (Suisse), où se trouve le centre des
anthroposophes. Met en place un laboratoire de recherche biochimique à
Dornach.
Dans les années 1930, participe en Angleterre à de nombreuses
conférences sur l’agriculture biologique, rencontre notamment sir Albert
Howard et lord Northbourne.
À la demande d’un groupe d’anthroposophes américains de Spring
Valley, se rend aux États-Unis en 1933 afin de promouvoir la biodynamie.
Fonde un institut de recherche et invente un procédé très novateur
de compostage des déchets urbains et industriels.
Met au point deux techniques, la cristallisation sensible du
chlorure de cuivre et la morpho-chromatographie, censées permettre de
visualiser les "forces formatrices éthérées" et la "vitalité" des aliments
cultivés en agriculture biodynamique.
Theodosius Dobzhansky
(1900-1975), biologiste ukrainien, généticien et théoricien de
l'évolution. Émigre en 1927 aux États-Unis.
Son ouvrage Genetics and the origin of species (1937) est la
synthèse la plus ambitieuse depuis Darwin, par l'importance des données
scientifiques qu'il apporte et par l'audace des propositions théoriques
qu'on y trouve. Un des principaux contributeurs et promoteurs de ce qui
va devenir la théorie synthétique de l'évolution, tente tout au long ses
recherches de comprendre le sens du monde et de la vie au regard de
cette théorie. Renouvelle le concept d’ "espèce" qu'il définit comme unité
biologique, étudie la génétique des populations.
Pour répondre aux grandes questions de l'évolution (l'émergence
du vivant et de la conscience), élabore une conception philosophique du
monde. L’évolution est une séquence linéaire d'étapes - matière inerte,
vie biologique, conscience humaine - dont chacune transcende la
précédente. L'homme, avec sa conscience et sa culture, représente alors
une forme ultime de transcendance.
« Rien en biologie n'a de sens, si ce n'est à la lumière de
l'évolution. » ../..
Theodosius Dobzhansky
L’évolution universelle est caractérisée par quelques principes :
- L'univers est en progrès et tend vers ce que l'homme qualifierait
d'amélioration ;
- L'évolution de l'univers est un processus toujours actif et dont le futur
est indéterminé ;
- L'évolution de l'univers est marquée par la croissance de la liberté ;
- Les trois phases évolutives auxquelles l'univers a été soumis sont
irréversibles : il est impossible pour le monde organique de retourner à
son état d'origine inorganique, ni pour l'homme de revenir à son état
antérieur d'organisme biologique ;
- Le rythme des transformations majeures de l'univers s'accélère avec
le temps.
« Aucune espèce avant l'homme ne pouvait choisir sa destinée
évolutive. Doté de connaissances, l'homme peut le faire. Il peut amener
l'évolution de l'espèce humaine dans la direction qu'il considère bonne
et souhaitable, ou il peut choisir de se laisser dériver par les forces
biologiques aveugles comme la sélection naturelle, oublieux des
conséquences. (…) L'homme peut acquérir suffisamment de
connaissances pour diriger sa propre évolution et celle des autres
espèces, et en fin de compte peut-être, celle de l'univers entier. »
Jan Oort
(1900-1992), astronome néerlandais. Études à l’université de
Groningue. Directeur de l'observatoire de Leyden de 1945 à 1970,
mène de nombreuses recherches sur notre galaxie.
Démontre que le Soleil se situe à environ 19 200 années-
lumière du centre de notre galaxie, la Voie Lactée, dans la direction
de la constellation du Sagittaire. Après avoir mis en évidence la
rotation différentielle de la Voie lactée (1927), s'attache à déterminer
sa masse, par l'étude des mouvements des étoiles et leur distribution
dans l'espace (1932). Peut ainsi établir sa structure en spirale et la
durée de sa révolution, qu’il estime à 200 millions d'années.
Développe, à partir de 1950, la théorie - aujourd'hui universel-
lement admise - selon laquelle il existerait, à des distances du Soleil
comprises entre 40 000 et 100 000 unités astronomiques*, une vaste
concentration de comètes. Le ‘nuage de Oort’ est un vestige de la
nébuleuse primitive qui s’est effondrée sur elle-même il y a 5 milliards
d’années. ■
* ua : correspond approximativement à la distance entre la Terre et le Soleil soit environ 150
millions de kilomètres

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Chercheurs de connaissance, science et technique. — 04. De 1850 à 1900

  • 1. Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité" Chercheurs de connaissance, science et technique 4 - de 1850 à 1900 Étienne Godinot .09.09.2021
  • 2. Anténor Firmin (1850-1911), homme politique, anthropologue et intellectuel haïtien. Employé d'une maison de commerce, professeur, inspecteur des écoles. Passionné de politique, fonde au Cap-Haïtien le journal Le messager du Nord. S’exile à Saint Thomas puis à Paris (1885) où il devient membre de la ‘Société d’Anthropologie de Paris’. Précurseur du panafricanisme. En réaction à l'Essai sur l'inégalité des races humaines de Arthur de Gobineau (1855), publie la même année De l’égalité des races humaines. Anthropologie positive qui est une réhabilitation de la grandeur historique de la race noire depuis l'Égypte jusqu'à Haïti. Alors qu'il accepte a priori la notion de race, explique le flou sur leurs défini- tions et l'absence de fondement des théories de hiérarchisation de ces races. Montre que l'intelligence ne peut pas être déterminée par la taille du cerveau, mais davantage par les qualités, encore mystérieuses, du tissu cérébral. « Les différentes sortes de fabrications manuelles dont la connais- sance a été de la plus grande utilité pour le développement des sociétés humaines ont été généralement inventées en Égypte ou en Éthiopie. L’on y découvre les traces de tous les métiers, de toutes les profes- sions. Jamais le génie des constructions n’a été porté plus loin. »
  • 3. Arsène d'Arsonval (1851-1940), médecin, physicien et inventeur français. Études de médecine à Paris. Préparateur dans le laboratoire de Claude Bernard. En 1881, met à profit la différence de température entre la surface et le fond de l'océan tropical pour faire tourner une machine thermique et produire ainsi de l’électricité : c'est la première formulation correcte du principe de l'énergie thermique des mers (ETM). Dirige le laboratoire de biophysique du ‘Collège de France’, puis le nouveau laboratoire de Nogent-sur-Marne. Marque l'histoire de l'électrophysiologie par ses nombreuses découvertes dans le domaine de l’électricité médicale. Père de la haute fréquence médicale, fait naître la ‘d’arsonvalisation’ ou ‘diathermie’ en étudiant les effets des courants à haute fréquence sur les animaux. Pour déceler les faibles courants lors de l’étude des contractions musculaires, construit de nombreux appareils, dont le galvanomètre balistique (photo 2) Met au point le premier téléphone adopté par les PTT (photo 3), démontre expérimentalement le transport de l’énergie électrique, invente le ‘vase d’Arsonval’, un récipient de verre à double paroi, le vide étant fait dans l'espace séparant les cloisons extérieure et intérieure (à l'origine des bouteilles thermos). ../..
  • 4. Arsène d'Arsonval Vers 1902, collabore avec Georges Claude sur la liquéfaction des gaz et fait naître les industries d’ ‘Air liquide’ à Champigny. Participe, avec Gustave Ferrié* (image ci-contre), aux premières émissions de téléphonie sans fils (TSF) et aux premiers essais de téléphone sans fil en 1911. Pendant la Première Guerre mondiale, alors qu'il travaille sur les équipements électriques de transmission, montre que les chocs électri- ques à haute tension ne provoquent pas forcément la mort immédiate, et qu’une réanimation est possible par respiration artificielle. Préface en 1927 le livre L’Universion de Georges Lakhovsky. Définissant différents concepts, l'Universion, la résonance, l'oscillation cellulaire, la pensée- vibration, G. Lakhovsky aborde des domaines apparemment disparates, de la science pure (structure de la matière, mécanique céleste, influence des astres) à la métaphysique en passant par des sciences plus humaines (comportement de l'homme, des sociétés, thérapeutiques diverses : homéopathie, autosuggestion, radiesthésie, magnétisme), et une philosophie ou plus simplement un art de vivre. * Gustave Ferrié (1869-1932) : ingénieur et général français, pionnier de la radiodiffusion (télégraphie sans fil, radio télégraphie) et de la normalisation des temps et cycles, qui aboutit à la création du ‘Bureau international de l'heure’.
  • 5. Henri Poincaré (1854-1912), mathématicien français, physicien théoricien et philosophe des sciences. ‘École Polytechnique’, ingénieur des Mines. Docteur en mathématiques, maître de conférences à la Sorbonne, ensei- gne la physique mathématique, le calcul des probabilités et la mécanique céleste. En 30 ans, publie une trentaine de volumes, et près de 500 notes, articles ou longs mémoires. Réalise des travaux d'importance majeure en optique et en calcul infinitésimal. Son mémoire sur la théorie des 3 corps* comporte une erreur que le jeune mathématicien suédois Lars Edvard Phragmén (1863 -1937) détecte dans le manuscrit pour l'imprimeur. Cette erreur permet à Poincaré d'ouvrir la porte de la théorie du chaos. Fondateur de la théorie des fonctions fuchsiennes, de l'étude qualitative des systèmes d'équa- tions différentielles. Précurseur de la théorie de la relativité restreinte et de la théorie des systèmes dynamiques. Dans La Science et l'hypothèse (1902), affirme le rôle essentiel du principe de récurrence. « Douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes, qui l'une et l'autre nous dispensent de réfléchir. » « La pensée n’est qu’un éclair au milieu de la nuit. Mais c’est cet éclair qui est tout. » « C'est avec la logique que nous prouvons et avec l'intuition que nous trouvons. » * Le problème à N corps consiste à résoudre les équations du mouvement de Newton de N corps interagissant gravitationnellement, connaissant leurs masses, leurs positions et vitesses initiales.
  • 6. Ernst Lecher et Reinhard Schneider Ernst Lecher (1856-1926), physicien autrichien spécialisé dans la mesure des réseaux cosmo-telluriques. Commence ses travaux de recherche sur les rayonnements infrarouges et la calorimétrie. Met au point un dispositif, la ‘ligne de Lecher’ ou ‘fils de lecher’, permettant de mesurer la fréquence et la longueur d'onde des ondes électromagnéti- ques. Démontre que la vitesse de propagation de l'onde électromagné- tique est sensiblement égale a celle de la lumière dans le vide. Les ‘fils de Lecher’ (image du haut) constituent l’ancêtre de ‘l’anten- ne de Lecher’ : ligne électrique formée de deux longs conducteurs métalliques, rectilignes et court-circuités par un pont mobile qui déter- mine différentes longueurs d’onde. Dans les années 1950, Reinhard Schneider (1925-2001), physi- cien allemand, constate que l'homme peut détecter les radiations de son environnement en tenant en main une baguette de nylon dans les mains. Il développe ensuite de nombreuses expériences en physique avec l’aide d’une baguette-antenne de détection. La baguette du sourcier est avant tout une antenne, l’utilisateur fonctionne comme le ‘récepteur-antenne’. Les champs de rayonnements de différentes natures peuvent être distingués par la manipulation et l’usage d’une ‘baguette-antenne’ en forme de V (antenne dipôle) positionnée de différentes manières entre les doigts.
  • 7. Ernst Lecher, Reinhard Schneider, Hartmut Lüdeling, Walter Kunnen ‘L'antenne de Lecher’ est une "tige" de radiesthésie créée dans les années 1990. Elle est composée d'une boucle de deux fils parallèles sur laquelle se déplace un court-circuit dont la position est repérée grâce à une échelle millimétrée transparente. Elle est tenue dans les deux mains de l'opérateur par deux branches tubulaires. L’antenne de Lecher permet de détecter et de mesurer avec préci- sion tout champ énergétique ou toute information vibratoire. Elle est utilisée en bioénergétique pour communiquer avec le corps énergé- tique via une masse métallique reliée à l’antenne et au sujet interrogé. En géobiologie, elle permet d’identifier les phénomènes telluriques tels que le réseau Hartmann, Curry, Grand diagonal, failles sèches et humides, etc. Sur la base d’expériences de techniques de manutention, Hartmut Lüdeling (image du haut) redessine l’antenne de Schneider pour en faire l’antenne-H3, un instrument de radiesthésie (image centrale). Le géobiologiste Walter Kunnen (image du bas), ancien professeur à l’Université de Gand (Belgique), améliore l’antenne de Lecher et en fait un instrument utile pour les thérapeutes.
  • 8. Nikola Tesla (1856-1943), inventeur et ingénieur états-unien d'origine serbe de Croatie. Après des études supérieures inachevées en Autriche puis à Prague, est recruté à Paris pour intégrer la Edison General Electric Company, fondée par Thomas Edison (1847-1931). Met au point le premier moteur à induction à courant alternatif, travaille dans la téléphonie et l'ingénierie électrique Émigre aux États-Unis en 1884 pour travailler avec Thomas Edison. Met au point les premiers alternateurs permettant la naissance des réseaux électriques de distribution en courant alternatif. Edison s’oppose finalement au souhait de Tesla de développer le courant alternatif. Travaille ensuite avec George Westinghouse (1846-1914), qui enregistre un grand nombre de ses brevets et développe le réseau de distribution d’électricité aux États-Unis. Dépose quelque 300 brevets couvrant 125 inventions, décrit de nouvelles méthodes pour réaliser la "conversion de l’énergie". Une expérience en 1895 sur champ magnétique terrestre (les courants telluriques) lui donne la conviction que la Terre est un réservoir d'énergie, parcourue de courants électriques. Met en pratique la découverte du caractère ondulatoire de l’électro- magnétisme (théorisé par Maxwell en 1864), en utilisant les fréquences propres des composants des circuits électriques afin de maximiser leur rendement. ../..
  • 9. Nikola Tesla Comprend le principe de l'induction : si l’on envoie du courant alter- natif dans une bobine, un champ magnétique oscillant en sort; inversement, si l’on envoie un champ magnétique oscillant dans la même bobine, elle produit du courant alternatif. Mais l'induction est beaucoup plus puissante si on la couple au principe de résonance*. Envisage le transport d'électricité sans fil : émet une onde électrostati- que de haute fréquence, plante une ampoule à filament en terre à 42 kilomè- tres de là : l’ampoule brille. Imagine également des applications similaires, dans leur principe : télécopieur, géolocalisation, synchronisation d'horloges, radiodiffusion. Place son émetteur en hauteur, au sommet de la Wardenclyffe Tower (photo) ou tour de Tesla. Malheureusement, son financeur, le banquier John Pierpont Morgan, lui coupe son crédit de recherche ( « Si tout le monde peut recevoir l'électricité, où je vais mettre le compteur, moi ? »). La Warden- clyffe Tower est détruite en 1917. Son rêve a été un système mondial de distribution d'énergie gratuite et d'information sans fil. Aujourd'hui, peu de gens sont au courant (c’est le cas de le dire) du génie de Tesla : ses inventions ont été attribuées à T. Edison, G. Marconi (radio), voire ignorées ( la lame à pastille de carbone consomme 20 fois moins que l'ampoule à économie d'énergie). * Le principe de résonance est présent dans la plupart des appareils, sous forme d'oscillateur électrique généralement. L'exemple le plus instructif est le récepteur radio AM (en modulation d’amplitude)
  • 10. Lucien Lévy-Bruhl (1857-1939), philosophe, sociologue et anthropologue français. Originaire d’une famille juive d’Alsace, cousin par alliance et défenseur d’Alfred Dreyfus. ‘École normale supérieure’, agrégation de philosophie, doctorat ès lettres sur L’idée de responsabilité. Professeur à Poitiers, Amiens puis à Paris (Faculté de lettres de la Sorbonne, ‘École libre des sciences politiques’). Un des collaborateurs d'Émile Durkheim. Ses travaux s'orientent d'abord vers l'histoire de la philosophie, puis sur l'étude des peuples sans écriture. Aussi bien dans ses études sur les primitifs que sur la morale, a pour but de faire accéder la connaissance de l’homme à la même positivité que celle de la nature. Donne un fil conduc- teur pour la connaissance de certains mécanismes de pensée, schèmes de représentations et lois mentales. Fournit des éléments qui serviront à définir certains grands problèmes soulevés par les institutions, les techniques, les arts et les langues des primitifs. Ouvert à la critique, répudie dans ses Carnets posthumes les principes dont il avait fait sa base au départ. L’esprit humain est duel, à la fois rationnel et émotionnel. Ce sont seulement les proportions entre ces deux termes qui changent au cours de l’évolution et selon les pays, de la mentalité primitive à la mentalité logique des sociétés occidentales.
  • 11. Max Planck (1858-1947), physicien allemand. À Berlin, poursuit des travaux en thermodynamique, électromagnétisme et physique statistique. En 1900, découvre la loi spectrale du rayonnement d'un corps noir et émet la théorie d'une limite de l'univers ("le mur de Planck" ). Prix Nobel de physique en 1918 pour ses travaux en théorie des quanta d’énergie. L'idée de quantification est développée par d'autres, notamment A. Einstein qui en étudiant l'effet photoélectrique propose un modèle et une équation dans lesquels la lumière est non seulement émise mais aussi absorbée par paquets ou photons. C'est l'introduction de la nature corpusculaire de la lumière. Les théories quantiques décrivent le comportement des atomes et des particules, l’infiniment petit. « Il n'existe pas, à proprement parler, de matière ! Toute matière tire son origine et n'existe qu'en vertu d'une force qui fait vibrer les particules de l'atome et tient en un seul morceau ce minuscule système solaire qu'est l'atome (...) Nous devons supposer, derrière cette force, l'existence d'un Esprit conscient et intelligent. Cet Esprit est la matrice de toute matière. »
  • 12. Émile Durkheim (1858-1917), sociologue français. Issu d’une lignée de huit géné- rations de rabbins. Agnostique, entre à l‘’École normale supérieure’. Agrégation de philosophie. Professeur de pédagogie et sciences sociales à Bordeaux, puis à Paris, séjour en Allemagne. Rejette l’œuvre trop dogmatique de Marx, cofondateur de la ‘Ligue pour la défense des droits de l’homme’. Marqué notamment par le positivisme d’Auguste Comte et par Herbert Spencer. Le premier à s'engager pour faire de la sociologie, " la science des institutions, de leur genèse et de leur fonctionnement", une discipline autonome, se distinguant des autres sciences sociales concurrentes, comme la psychologie et la philosophie. Fonde le premier département de sociologie à l'Université de Bordeaux, dans les années 1890. Étudie la famille, la solidarité sociale, le suicide, le langage, la sociologie criminelle, le socialisme, la religion, la pédagogie, l'histoire de la sociologie, les phénomènes d’effervescence collective, le changement social. Invente le concept de "fait social". Les faits sociaux, à la fois externes et internes aux individus, sont essen- tiels, puisqu’ils constituent et expriment la conscience collective d’une société. Ils ont une réalité objective qui peut être étudiée comme un physicien étudie le monde physique. Sa méthode s'appuie sur la comparaison plutôt que sur l'étude d'un fait social pris indépendamment.
  • 13. Henri Bergson (1859-1941), philosophe français issu de familles juives polonaise et anglaise. ‘École Normale Supérieure’, agrégation de philosophie. Étudie le cerveau, la perception, la mémoire, le rire, la théorie de l'évolution, étend plus tard ses théories à la morale, à la religion, à la société, à la guerre, à la métapsychique et à la mystique. Affirme que la vie existe pour être créatrice et que l’affirmation de la vie provoque la joie. Influe sur les 14 résolutions proposées en janvier 1918 par le Président Wilson afin de créer une instance gouvernementale internationale pour prévenir les conflits armés. Président de l’’Académie des sciences morales et politiques’, Prix Nobel de Littérature 1927. Renonce à tous ses titres et honneurs, plutôt que d’accepter l’exemption des lois antisémites du régime de Vichy. « La joie annonce toujours que la vie a réussi, qu’elle a gagné du terrain, qu’elle a remporté une victoire : toute grande joie a un accent triomphal. »
  • 14. Pierre Curie (1859-1906), physicien français. Licence en sciences physique, préparateur-adjoint au laboratoire d'enseignement de la physique de Paul Desains. Dans le laboratoire de Charles Friedel, étudie, en collaboration avec son frère aîné Jacques, les propriétés des cristaux. En 1880, ils mettent en évidence l'effet piézoélectrique et étudient ses caractéristiques. En 1883, devient préparateur puis chef de travaux dans la nouvelle ‘École municipale de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris’. Entreprend une étude théorique de la symétrie en cristallographie et en physique. Dans sa thèse de doctorat en 1895, énonce la ‘loi de Curie’ et définit le ‘point de Curie’, température au-delà de laquelle certains matériaux perdent leurs propriétés magnétiques. Après son mariage avec la physicienne Maria Sklodowska, abandonne ses recherches sur le magnétisme et travaille avec elle sur l'uranium (photo du haut). En 1898, ils publient leurs premiers résultats et annoncent la décou- verte de deux nouveaux radio-éléments : le polonium et le radium. Ils utilisent pour la première fois le terme de ‘radioactivité’. En 1902, ils déterminent la masse atomique du radium. Prix Nobel de physique avec sa femme en 1903 (l'autre moitié étant remise à Henri Becquerel).
  • 15. Otto Lummer (1860-1925), physicien et chercheur allemand. En 1889, conçoit avec Eugen Brodhum un photomètre avec un arrangement de prismes, version améliorée du photomètre à taches de graisse inventé par Robert Bunsen. En 1892, conçoit et construit avec Leon Arons la lampe à vapeur de mercure Arons-Lummer. Travaille principalement dans le domaine de l'optique et de l'énergie et la température des rayonnements. Avec Wilhelm Wien, crée le radiateur à corps noir, qui avait été conçu comme une abstraction théorique dans l'étude de la chaleur rayonnante. En 1899, travaille avec Ernst Pringsheim sur la distribution de l'énergie dans le rayonnement du corps noir - travail conduira à la formulation par Max Planck de la théorie quantique. En 1903, avec Ernst Gehrcke , développe l'interféromètre Lummer- Gehrcke. Le premier, affirme en 1905 que l’extrémité d’un fouet claque en dépassant la vitesse du son dans l’air (344 m / s ou 1238 km / h), ce qui produit mécaniquement ce son auquel les avions nous ont habitués. Trois autres chercheurs allemands, Peter Krehl, Stephan Engemann et Dieter Schwenkel montrent en 1998, grâce à des photos numériques à haute vitesse, que l’accélération de l’extrémité du fouet peut atteindre 50 000 fois celle de la force exercée par la gravitation.
  • 16. Georges Lakhovsky (1860-1942), écrivain et chercheur russe naturalisé français. Diplôme d'ingénieur ‘arts et métiers’ à Odessa, études non terminées à la faculté de médecine à Paris. Inventeur de la lampe radio à électrodes multiples, prend de nombreux brevets concernant les pavillons reproducteurs de sons, d’écouteurs, de haut-parleurs. Après la Première Guerre mondiale, contacte Arsène d'Arsonval qui développe alors un procédé thérapeutique électrique. Inventeur en 1927 du concept d´’universion’, préfigurant certaines des théories les plus modernes dans la physique actuelle, d’une vision vibratoire de l’ensemble de l'univers, dite ‘équilibre cosmo-tellurique’. La vie est née de la radiation, elle est entretenue par la radiation, et se trouve supprimée par tout déséquilibre oscillatoire. Dans son ouvrage Le secret de la vie (1929), établit une analogie entre les ondes acoustiques, leurs harmoniques, les ondes lumineuses, les couleurs, les ondes électro-magnétiques, qui présentent des propagations en réflexion, réfraction, diffraction ayant des similitudes en regard des forces d’induction, de résonance et des phénomènes d’oscillation. * La vie et les oeuvres de G. Lakhovski sont relatées dans la thèse pour le doctorat en médecine de Jean-Louis Portes (24.01.1984 – Université Pierre et Marie Curie, Faculté de médecine Pitié-Salpétrière. L’article à charge de Wikipédia (avril 2021) sur G.L. est indigent.
  • 17. Georges Lakhovsky Émet l’hypothèse que toutes les cellules du corps humain (sanguines, nerveuses, osseuses, musculaires, etc.), émettent et absorbent des radiations électromagnétiques à des fréquences précises. Soutient que l’état de santé des êtres vivants dépend de la qualité des vibrations de leurs cellules. Estime possible de rehausser ces vibrations par l'application de champs électromagnétiques accordés sur des fréquences spécifiques, ouvrant ainsi la possibilité de traitements thérapeutiques : l’oscillothérapie. Invente son ‘Oscillateur à Longueurs d'Onde Multiples - OLOM’ (ou Multiple Wave Oscillator – MWO, photo du haut). Traite avec cet appareil plusieurs patients souffrant de tumeurs, avec succès si l’on en croit les photos prises alors. Précurseur dans le domaine de la géobiologie.* Ayant pris fermement position contre l'idéologie du nazisme dans son livre La civilisation et la folie raciste (1939), émigre aux États-Unis en 1941. Décède en 1942 à New York des suites d'un accident de la circulation. * s’intéresse aux ondes cosmiques et surtout telluriques, à l’électromagnétisme terrestre, aux couronnements et rayonnements des sols et ceux des failles souterraines, en rapport notamment avec l’activité biologique et la santé humaine, mais aussi avec l’énergie universelle.
  • 18. Ferdinand Brunot (1860-1938), linguiste et philologue français. Marchand de drap forain, patron d'une petite entreprise de confection. Étudie à Dresde, École Normale Supérieure’, professeur à Bar-le-Duc puis à Lyon. Professeur d'université, premier titulaire d'une chaire d'histoire de la langue française créée en 1899 à la Sorbonne à son intention. Auteur d'une monumentale Histoire de la langue française des origines à 1900 dont 9 volumes entre 1905 et 1937 sont parus de son vivant. Véritable chercheur, précurseur de la recherche linguistique française. En 1911, crée en Sorbonne les ‘Archives de la parole,’ première pierre de ‘l’Institut de phonétique’ de l’Université de Paris et cellule- mère de la phonothèque nationale. Enregistre les langues régionales, attentif aux moindres nuances d'accent, part recueillir les dialectes, les traditions orales, chants et folklores des plus humbles contrées paysannes. Doyen de la Faculté des lettres de Paris, conçoit avec Émile Deutsch de la Meurthe (1847-1924) l'ébauche de la ‘Cité internationale universitaire de Paris.’ Républicain engagé, dans le courant des radicaux réformistes et pacifistes, fait partie des premiers membres de la ‘Ligue des droits de l’homme’ avec Lucien Herr (1864-1926).
  • 19. Alfred North Whitehead (1861-1947), philosophe, logicien et mathématicien britannique, professeur au Trinity College de Cambridge puis à l’université de Harvard (États-Unis). Sa pensée, partie des mathématiques, s'oriente vers une philosophie de la nature dans laquelle le monde est toujours en mouvement (Process and Reality, 1929). Mais il ne s'agit pas simplement d'un flux événementiel car le monde implique aussi la permanence que l'on retrouve dans les objets, qu'ils soient sensibles ou éternels. Il inclut la multiplicité des entités qui s’actualisent en recherchant leur propre satisfaction. Dans la ligne des philosophies de Spinoza ou de Leibniz, Dieu, selon lui, agit dans le monde d'une manière immanente (il est la cause efficiente de l'actualisation des entités), mais aussi de manière transcendante (il agit aussi par la voie de la finalité). Fondateur de la "théologie du process" (ou "théologie du dynamisme créateur de Dieu"), représentée aussi par John B. Cobb. « C’est un non-sens de concevoir la nature comme un fait statique. Il n’y a pas de nature sans transition. »
  • 20. Auguste et Louis Lumière Auguste (1862-1954) et Louis (1864-1948) Lumière, ou ‘frères Lumière’, ingénieurs et industriels français. Les deux frères, qui ont épousé deux sœurs, vivent dans les appartements symétriques d’une même villa. Déposent sous leurs deux noms plus de 170 brevets, essentiellement dans le domaine de la photographie. Louis invente en 1881 les plaques photographiques sèches instantanées prêtes à l'emploi dites ‘Étiquette bleue’ qui font la fortune de la famille. En 1893, les deux frères signent l'obtention de la couleur sur plaque photographique sèche, dite ‘autochrome. Réalisent en 22 mars 1895 la première projection collective gratuite de films photographiques sur grand écran, devant un parterre restreint de savants. Avec L’Arroseur arrosé, Louis réalise le premier film photographique. Leur succès découle d'une suite d'inventions. En 1888, l’Anglais John Carbutt invente une bande souple en nitrate de cellulose, que l’États-unien George Eastman, fondateur de ‘Kodak’, commercialise aux États-Unis dès 1889. Le Français Étienne-Jules Marey analyse des mouvements par la photographie rapide (chronophotographie). Les États-uniens Thomas Edison, inventeur du phonographe, et le britannique William Kennedy Laurie Dickson, inventeur du cinéma (photo), produisent et tournent 148 films, enregistrés avec la caméra kinétographe et visionnés individuellement par le public à l'aide du kinétoscope (visionnement par loupe).
  • 21. Vladimir Vernadsky (1863-1945), minéralogiste et chimiste russe, un des fondateurs de la géochimie moderne (avec le chimiste norvégien d’origine suisse Victor Goldschmidt -1888-1981). Termine à Paris ses études sur la chimie minérale et la cristallographie. Utilise des équipements modernes pour analyser les propriétés optiques, thermiques, élastiques, magnétiques et électriques des cristaux. Professeur de minéralogie à l'Université d'État de Moscou, Travaille sur les effets des radiations solaires et cosmiques sur l'ensemble des organismes vivants. Fondateur de la géochimie, étudie les cycles géochimiques, comme celui du carbone, ou l'activité géochimique d’origine humaine. Définit en 1926 la notion de biosphère, dans une optique bio- géologique et écologique, posant comme hypothèse que la vie est une force géologique qui transforme la Terre. Premier à envisager scientifiquement l'impact de l'activité humaine sur le climat, est cependant peu écouté à une époque où l'on pense que la nature était dotée de capacités de régénération inépuisables. ../..
  • 22. Vladimir Vernadsky Le modèle que Vernadski propose pour notre planète se compose de cinq différentes couches en interaction : - la lithosphère, noyau de roche et d'eau ; - la biosphère constituée par la vie ; - l'atmosphère, enveloppe gazeuse constituant l'air ; - la technosphère résultant de l'activité humaine ; - la noosphère ou sphère de la pensée. La notion de noosphère a marqué ensuite Teilhard de Chardin et James Lovelock.
  • 23. Ernst Cassirer (1874-1945), philosophe allemand issue d’une famille juive. Études de droit, littérature, philologie et philosophie à Marburg, Berlin, Leipzig et Heidelberg. Maître de conférences à Berlin, puis professeur à l’université de Hambourg. Quitte l’Allemagne pour la Suède quand Hitler accède au pouvoir (professeur à Göteborg), puis pour les États-Unis (professeur à Yale). Développe une tentative originale pour unifier les modes de pensée scientifique et non-scientifique. Grâce à l'exploration des « formes symbo- liques », sortes d'invariants de la culture humaine, espère réunir la science et les autres productions culturelles de l'esprit dans une même vision philoso- phique. Les "formes symboliques" (directions empruntées par le sens) sont multiples : l’art, le langage, la pensée mythico-religieuse, la science en sont les formes principales. La symbolisation part de la perception brute telle qu'elle est donnée par les sens, pour ensuite la structurer au moyen de concepts et idées toujours plus exactes. S’efforce de créer une grammaire de la fonction symbolique. « La psychologie, l’ethnologie, l’anthropologie et l’histoire ont réuni un ensemble de faits d’une richesse étonnante et qui ne cesse de croître. [...] Si nous ne parvenons pas à trouver un fil d’Ariane pour sortir de ce labyrinthe, aucune connaissance réelle du caractère général de la culture humaine ne sera possible. »
  • 24. Marie Skłodowska-Curie (1867-1934), physicienne et chimiste polonaise, naturalisée française. Co-titulaire (avec son mari Pierre Curie et avec Henri Becquerel) du prix Nobel de physique 1903 pour ses recherches sur les radiations, prix Nobel de chimie 1911 pour ses travaux sur le polonium et le radium. Pendant la 1ère Guerre mondiale, aux côtés d’Antoine Béclère, directeur du service radiologique des armées, et avec l'aide de la Croix-Rouge, participe à la conception de 18 unités chirurgicales mobiles, des “ambulances radiologiques” surnom- mées a posteriori les “petites Curies”. Transforme l’Institut du radium déserté en août 1914 en véritable centre de formation de jeunes femmes aide-radiologistes, participe à la création de 150 postes fixes de radiologie au sein des hôpitaux militaires. Dans les années 1920, s'engage aux côtés d'Albert Einstein dans la ‘Commission internationale de coopération intellectuelle’.
  • 25. Maria Montessori (1870-1952), médecin psychiatre et pédagogue italienne. Crée une école d’orthophrénie et d’éducation sensorielle, fait prendre conscience aux enseignants de l’importance d’ «observer et non juger». En 1906, tournant dans sa vie, s'occupe d'enfants "normaux" d'âge préscolaire, pour lesquels elle va créer sa méthode pédagogique. Crée la première Casa dei bambini (Maison pour enfants) en 1907 dans un quartier populaire de Rome. En 1929, fonde l'Association Montessori Internationale dont les objectifs sont de préserver, propager et promouvoir les principes pédagogiques et pratiques qu'elle a formulés pour le plein développement de l'être humain. Fuit l’Italie fasciste puis l’Espagne franquiste, vit aux États-Unis, puis en Inde, décède aux Pays-Bas. «Toute personne dans une position d’autorité incontestée, libre de toute critique, court le danger de devenir un tyran.» «La fonction du milieu n’est pas de former l’enfant, mais de lui permettre de se révéler. L’enfant nous demande de l’aider à agir tout seul.»
  • 26. Marcel Mauss (1872-1950), anthropologue français. Agrégé de philosophie. Étudie les langues, notamment le sanskrit, et les sciences religieuses à l’’École pratique des Hautes Études’, en vue d’une thèse de doctorat sur le prière. En 1901, rejoint l'équipe de L'Année sociologique, revue créée par son oncle Émile Durckheim. En 1925, fonde, avec Lucien Lévy-Bruhl et Paul Rivet l'Institut d'ethnologie de Paris. Militant socialiste fidèle à ses convictions, défenseur d’Alfred Dreyfus. Considéré comme le père de l'anthropologie française. Étudie les techniques du corps, la religion, la magie. Veut aussi appréhender l'être humain dans sa réalité concrète : physio- logique, psychologique et sociologique, esquisse ainsi le concept d‘ "homme total. À l'aide d'exemples empruntés à des sociétés diverses, montre que le don est obligatoirement suivi d'un contre-don selon des codes préétablis. Dons et contre-dons, articulés autour de la triple obligation de « donner-recevoir-rendre », créent un état de dépendance qui autorise la recréation permanente du lien social. « Refuser de donner, négliger d'inviter, comme refuser de prendre, équivaut à déclarer la guerre ; c'est refuser l'alliance et la communion ».
  • 27. Albert Einstein (1879-1955), physicien théoricien d’origine allemande, issu d’une famille juive. Publie en 1915 une théorie de la gravitation dite relativité générale, contribue au développement de la mécanique quantique et de la cosmologie. Avec Albert lui, ce sont les fondements mêmes de notre univers, les grandeurs physiques et leurs significations, qui sont décisive- ment bouleversés : l'espace et le temps fusionnés, combinés avec la matière elle-même pour constituer une nouvelle géométrie du monde réel. Émerveillé par la nature, se définit comme "un non-croyant profondé- ment religieux". Cherche avec hantise l’unification des champs du savoir humain, la formule unique qui unifierait la théorie quantique de Planck, de Heisen- berg, de Bohr, et sa propre théorie de la relativité. Ne s’intéresse pas seulement à la mise en équation de l’univers : en des moments de total silence, pratique une contemplation apparentée à la prière. « Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu, et je vous dirai si j’y crois ! » ../.. Voir aussi A. Einstein dans les diaporamas "Chercheurs et acteurs de changement sociétal" et "Figures de la résistance à l’arme nucléaire".
  • 28. Alfred Wegener (1880-1930), astronome et climatologue allemand. Études aux universités de Heidelberg, Innsbrück et Berlin, astronome à Berlin Tegel, Marbourg, Hambourg. Fait de nombreuses expéditions au Groenland (où il mourra de froid) pour étudier la météorologie des régions polaires. Publie en 1915 la première édition de son livre La Genèse des continents et des océans. Dans sa théorie de la dérive des continents, affirme qu’ils ont formé il y a 200 millions d'années un super-continent unique, la Pangée, bordé d'un super-océan, la Panthalassa. Son hypothèse théorie repose sur de nombreux arguments appartenant à des champs disciplinaires variés (géodésie, géophysique, géologie structurale, paléontologie). Ignorant à l'époque les mouvements de convection du manteau terrestre, impute l'origine de ces mouvements aux marées lunaires. Sa théorie ne sera admise par la majorité de la communauté scientifique que 40 ans après sa mort, lorsque les mécanismes de la tectonique des plaques sont devenus évidents. « Du moment que les translations continentales se sont produites au cours des longues périodes géologiques, il est probable qu'elles durent encore. »
  • 29. Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), jésuite, philosophe, géologue et paléontologue français. Tout au long de sa vie, essaye de concilier sa foi chrétienne et la vision du monde donnée par la science. Fait la description du chemin de l’Être, du divin répandu partout, observe que cette expérience peut être le fait d’un athée. Annonce la fécondité spirituelle de la femme du 21ème siècle. Évincé de sa chaire de géologie à l’’Institut catholique de Paris’, éloigné de Paris, interdit d’accepter une chaire au ‘Collège de France’. Mort à New-York à Pâques 1955 sans avoir été reconnu ni réhabilité. Un monitum de Rome en 1962 demande de retirer ses oeuvres des séminaires et de s'en méfier. Aura un réel impact sur le concile Vatican II. Dans l’histoire de l’univers, ajoute aux deux axes de l'infiniment petit et l'infiniment grand celui de la complexité en organisation croissante, constatant l'émergence de la spiritualité humaine à son plus haut degré d'organisation, celle du système nerveux verticalisé. Matière et esprit ne sont que les deux facettes d’une même réalité.
  • 30. Gaston Bachelard (1884-1962), philosophe français des sciences, de la poésie et du temps. Études de physique, chimie, agrégation de philosophie. Occupe la chaire d'histoire et de philosophie des sciences à la Sorbonne. Un des principaux représentants de l'école française d'épistémolo- gie historique. Interroge les rapports entre la littérature et la science, c'est-à-dire entre l'imaginaire et la rationalité. Comprend l'imaginaire et non la perception comme l'origine première de la vie psychique. Il faut accepter une véritable rupture entre la connaissance sensible et la connaissance scientifique. À cette unique condition l’homme peut atteindre « la physique de la sérénité » et devenir un être en harmonie parfaite avec le cosmos. Meuble l'espace de symboles au croisement de la science et de la culture. Classe les inspirations poétiques en quatre catégories, corres- pondant aux quatre éléments des Anciens et des alchimistes : l'eau, le feu l'air et la terre. « L'imagination trouve plus de réalité à ce qui se cache qu'à ce qui se montre. » « Devant une flamme, dès qu'on rêve, ce que l'on perçoit n'est rien au regard de ce qu'on imagine. »
  • 31. Auguste Piccard (1884-1962), physicien, aéronaute et océanaute suisse. Études de sciences naturelles à l’université de Bâle, publie en 1904 son premier travail scientifique Nouveaux essais sur la sensibilité géotropique des extrémités des racines. Titulaire de la chaire de physique expérimentale à ‘l’École polytechnique de Zurich’, repré- sente en 1923 la Suisse à la ‘Coupe Gordon Bennett’, compétition de vol en ballon libre. Enseignant à ‘l'université libre de Bruxelles’, bénéficie de l'aide du ‘Fonds national de la recherche scientifique’ (FNRS) de Belgique pour la construction de ses ballons et du bathyscaphe. En 1931, s'élève en ballon libre dans la stratosphère et atteint l'altitude de 15 781 mètres, homologuée comme record du monde. En 1948, réalise la première descente en profondeur, au large de Dakar, en compagnie de Théodore Monod. En 1960, l'un de ses bathysca- phes atteint la profondeur de 10 916 m dans la fosse des Mariannes (océan Pacifique). Ami de Hergé, inspire au dessinateur le personnage du professeur Tournesol dans les aventures de Tintin.
  • 32. Theodor Kaluza et Oskar Klein (1885-1954), physicien et mathématicien allemand. Étudie les mathéma- tiques, la physique et l'astronomie à ‘l’Albertina’. Professeur à l’université de Kiel puis de Göttingen (par mépris pour l’idéologie nazie, refuse de faire le salut hitlérien, ce qui complique son recrutement à l'université de Göttingen en 1935). Érudit et polyglotte, parle ou écrit 17 langues, dont l’arabe, l’hébreu, le lituanien, le hongrois etc. Formule et publie en 1921 une théorie des champs qui unifie sur le plan théorique la gravitation universelle et l’électromagnétisme de Maxwell. Ajoute aux 4 dimensions spatio-temporelles (largeur, longueur, hauteur et temps) une cinquième dimension qui rend intégrables les équations de Maxwell. Son nom est souvent évoqué en introduction à la théorie des cordes. En 1926 le physicien suédois Oskar Klein (1894-1977, photo du bas) codécouvre l'équation appelée aujourd'hui équation de Klein-Gordon* : les dimensions supplémentaires peuvent exister physiquement mais sont enroulées et très petites. Walter Gordon (1893-1939), physicien théoricien allemand, décrit avec Oskar Klein les particules quantiques dans le cadre de la relativité restreinte. Les équations de la théorie des cordes n'ont de sens que si les cordes évoluent dans un univers muni de 10 dimensions spatio-temporelles. Dans les années 1970, d’autres théories proposent un univers à 9, 10 ou même 26 dimensions, toutes inaccessibles aux sens humains.
  • 33. Viktor Schauberger (1885-1958), garde forestier, naturaliste, philosophe et inventeur autrichien. Est fasciné par la manière dont la truite reste immobile dans le courant le plus violent. Température et mouvement étant les fondements de ses concepts et découvertes, calque les principes physiques mis en jeu, développe des théories basées sur les vortex fluidiques, réalise un prototype d’appareil destiné à produire de l'énergie directement à partir de l'air et de l'eau, le « moteur à implosion » ne consommant aucun carburant. Ses réflexions et découvertes entraînent des applications directes dans la sylviculture, l'agriculture biodynamique et l'hydrologie : cours d'eau, barrages, dynamisation de l'eau, organisation des espaces forestiers - gage de la qualité du bois et de l'irrigation naturelle des sols. Par ses observations attentives du monde vivant, aboutit à la conclusion que la vie procède d'un type d'énergie ignoré dans réalisations humaines actuelles : la Nature semble capable de produire du mouvement sans consommer d'énergie au sens de la thermodynamique. ../..
  • 34. Viktor Schauberger « Je considère l’eau comme le sang de la Terre » « L’agriculture contemporaine traite la Terre-Mère comme une putain et la viole. Tout au long de l’année, elle écorche sa peau et l’empoisonne avec des engrais artificiels conçus par une science qui a rompu tout lien avec la nature » « Son drame existentiel fut de naître dans une société qui ne manifestait que peu d’intérêt pour son rêve d’aider l’humanité à devenir libre et responsable. Au lieu de cela, son immense tristesse et son profond chagrin furent de constater que sa vision inspirée consistant à œuvrer avec la Nature a été détournée vers les objectifs militaires d’un des régimes les plus sadiques de l’époque moderne. » Alik Bartholomew Photos : Étude de la truite dans le courant, moteur à implosion
  • 35. Niels Bohr (1885-1962), physicien danois, professeur à l’université de Copenhague, père de la mécanique quantique. Prix Nobel de physique en 1922 "pour ses études de la structure des atomes et des radiations qui en proviennent". Pendant la 2ème guerre mondiale, travaille à Los Alamos au projet de bombe atomique. Milite ensuite pour une utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. « Deux sortes de vérités. De l’une sont les propositions si simples et si claires que la proposition contraire est évidemment insoutenable. De l’autre, de celle des "vérités profondes", sont les propositions dont le contraire contient aussi une vérité profonde. » « Quand un enfant jette sa poupée hors du berceau, Sirius est ébranlé dans sa trajectoire. » « Quiconque n'est pas choqué par la théorie quantique ne la comprend pas. »
  • 36. Marcel Jousse (1886-1961), jésuite français, chercheur, anthropologue et pédagogue. Né dans un milieu de paysans illettrés : sa mère récite, en les rythmant et en les balançant, des traditions orales. Guerre 1914-18 comme officier d'artillerie. En 1918, et séjourne dans les réserves des Indiens d’Amérique, dont il étudie les expressions gestuelles. À Paris, entreprend des études de phonétique, de psychologie normale et patho- logique, d'ethnologie. Cherche les lois universelles de l’expression humaine et établit une théorie de la connaissance, à partir de la tendance instinctive de l’être humain à rejouer les gestes du réel environnant. Initiateur d'une anthropologie du geste, où il étudie le rapport du geste avec les mécanismes de la connaissance, de la mémoire et de l'expression. En 1932, crée l'Institut de rythmo-pédagogie avec un groupe d'anthropologues, de pédagogues et de psychiatres. Intervient en tant que psychologue de l’enfant en classes maternelles. « Mémoriser c’est enregistrer de telle sorte que l’on soit capable d’évoquer de manière nouvelle. » « L’écrit n’est qu’un outil de transport. C’est une fin, non un commencement. Il faut aller bien plus profond. La manducation de la parole est l'acte concret de connaître dans une expérience vitale. »
  • 37. Nikolaï Vavilov (1887-1943), botaniste et généticien russe et soviétique. Études à l'Institut agronomique de Moscou. Travaille dans les départements de botanique appliquée, mycologie, phytopathologie. Organise des expéditions botaniques et agronomiques à travers le monde afin de fournir des arguments à sa théorie sur l'origine des plantes cultivées, qui détermine 7 "berceaux" de végétaux dans le monde. Crée en 1926 la plus grande collection de semences, l‘’Institut pansoviétique de culture des plantes’. Effectue 200 missions dans 64 pays sur les 5 continents, organise un réseau de 115 stations d’essai. En étu- diant l'histoire évolutive du seigle, met au point la théorie du "mimétisme des plantes cultivées". Préoccupé par les risques de famine, se consacre en particulier à l’amélioration de la production de céréales, blé et maïs. Un des premiers scientifiques à avoir saisi l’importance du lien entre diversité biologique et sécurité alimentaire des sociétés. Adversaire du pseudo-généticien stalinien Trofim Lyssenko (1898- 1976), est arrêté en 1940. Meurt en prison trois ans plus tard. Photo : l’institut Vavilov à St Pétersbourg. 500 chercheurs scientifiques de haut vol y travaillent encore. L'institut possède 12 stations dont un terrain de 500 ha. La collection abrite aujourd’hui les graines et semences d'environ 400 000 variétés végétales dont 43 000 légumes, 5 000 petits fruits et près de 400 variétés de chanvre, faisant d'elle la quatrième banque de semence au monde. Selon les connaisseurs, 90 % des collections de cette « banque » ne se trouvent dans aucun autre établissement comparable.
  • 38. Edwin Hubble (1889-1953) astronome états-unien. Chercheur à l'observa-toire du Mont Wilson, près de Pasadena en Californie où il utilise le télescope Hooker de 250 cm, le plus puissant à l'époque. Améliore la compréhension de la nature de l‘univers en démon- trant l'existence d'autres galaxies en dehors de notre Voie lactée. En observant un décalage vers le rouge du spectre de plusieurs galaxies, montre en 1929 que celles-ci s'éloignent les unes des autres à une vitesse proportionnelle à leur distance (ce qu’avait affirmé Georges Lemaître en 1927). Classifie les galaxies en les regroupant sur des critères morphologiques. Le télescope spatial Hubble (photo du bas) est lancé en avril 1990 avec la navette Discovery par la NASA avec une participation de l'Agence spatiale européenne (sur une idée de Hermann Oberth en 1923 développée par Lyman Spitzer en 1946). Les données collectées par ce télescope ont contribué à des découvertes de grande portée dans le domaine de l'astrophysique telles que la mesure du taux d'expansion de l‘univers, la confirmation de la présence de trous noirs supermassifs au centre des galaxies ou l'existence de la matière noire et de l’énergie noire.
  • 39. Louis de Broglie (1892-1987), mathématicien et physicien français. Licence en sciences, est affecté durant la Première Guerre mondiale à l’émetteur de radio de la tour Eiffel. Thèse sur la théorie des quanta, docteur en physique, maître de conférences à la faculté des sciences de l’université de Paris. Alors que les héritiers de Huygens et de Newton s’affrontaient sur la nature de la lumière, celle-ci étant faite pour les uns d’ondes, et pour les autres, de particules, découvre qu’à chaque mouvement de particule de matière est associé une onde. À l’âge de 37 ans, devient lauréat du prix Nobel de physique de 1929 « pour sa découverte de la nature ondulatoire des électrons.» Ses derniers travaux font de la thermodynamique et de la mécanique deux grands systèmes de lois qu’il réunit en un seul système. Sa dernière idée est la thermodynamique cachée de la particule isolée. Premier scientifique de haut niveau à demander la création d'un laboratoire multinational. Cette proposition conduit à la création de l‘’Organisation européenne pour la recherche nucléaire’ (CERN).
  • 40. Georges Lemaître (1894-1966), prêtre catholique belge, astronome et physicien, professeur à l’’Université catholique de Louvain’. Passe une année au Harvard College Observatory de Cambridge (USA) puis s'inscrit au Massachusetts Institute of Technology. Rencontre Albert Einstein et Edwin Hubble. S'appuyant sur les travaux du savant russe Alexandre Friedmann, affirme dès 1927 que l’univers est en expansion, ce qui est confirmé en 1929 par Hubble. Émet ensuite la "théorie de l'atome primitif", début temporel de l'univers*. Soupçonne le rayonnement cosmique de porter la trace des événements initiaux, évoque l’ "écho disparu de la formation des mondes", confirmé en 1965 sous le nom de "fond diffus cosmologique" par Arno Penzias et Robert Wilson. Amené à utiliser des machines à calculer, en apprend la program- mation. Se spécialise dans l'étude de la formation des nébuleuses. * Cette théorie est appelée ironiquement big bang par Fred Hoyle en 1949, au cours d'une émission de radio, nom qui restera.
  • 41. Lev Vygotski (1896-1934) psychologue biélorusse puis soviétique, d’origine juive. Crée un laboratoire de psychologie pour étudier les petits du jardin d’enfants, invente des démarches pédagogiques pour lutter contre l’analphabétisme et résoudre des problèmes de défectologie (de la surdité au retard mental), crée un laboratoire de psychologie pour l’enfance anormale. Mène des recherches en psychologie du développement. Se sachant destiné à mourir jeune, car atteint de tuberculose, travaille de façon acharnée pour développer sa théorie historico-culturelle du psychisme. Introduit la notion du développement intellectuel de l'enfant comme une fonction des groupes humains plutôt que comme un processus individuel. Définit 2 fonctions au langage : la fonction sociale (communi- quer avec les autres), et la fonction régulatrice (qui permet de contrôler ses comportements). Si l’émotion ne peut pas s’exprimer par le langage, cela se fera par le corps et les actes.
  • 42. Gaston Bouthoul Né Gaston Boutboul (1896-1980), sociologue français. Doctorat en droit et en sciences économiques, puis spécialisation en sociologie. Fondateur et promoteur d'une nouvelle discipline qu'il appelle polémologie, lui fixant pour objectif l'étude scientifique de la guerre et des formes de violence organisées dans les sociétés, afin de comprendre la place dans l'histoire humaine de ces phénomènes et d'en proposer des substituts. Fonde en 1945, avec Louise Weiss, l'Institut français de polémologie. Auteur de nombreux ouvrages universitaires, pense que cette connaissance est en mesure de jeter les fondements d'un nouveau pacifisme « scientifique ». L'approche positive de la guerre devait constituer une alternative efficace au moralisme militant des mouvements pacifistes, moins pour parvenir à l’abolition de la guerre que pour lui trouver des substituts moins sanglants. Cette discipline étudie les facteurs dits « polémo- gènes » : les corrélations éventuelles entre les explosions de violence et des phénomènes économiques, culturels, psychologiques et surtout démographiques récurrents.
  • 43. Norbert Elias (1897-1990), écrivain et sociologue allemand né de parents juifs à Breslau, ville aujourd'hui polonaise (Wroclaw). Études de médecine et de philosophie. Marqué par son expérience au front et comme aide-infirmier pendant la 1ère Guerre mondiale. Fuyant l'Allemagne nazie, s'exile en 1933 en Suisse, puis à Paris et s'établit à Londres en 1935. Obtient à 57 ans un poste d'enseignant-chercheur (lecturer puis reader) à l'Université de Leicester. Après sa retraite en 1962, dirige pendant 2 ans le départe- ment de sociologie de l'Université Legon au Ghana. Mort à Amsterdam. Auteur d'un ouvrage majeur de sociologie historique, Über den Prozeß der Zivilisation : Soziogenetische und psychogenetische Untersuchungen : Sur le processus de civilisation (1939), paru, en France, en deux volumes, La civilisation des mœurs (1973) et La dynamique de l'Occident (1975). Le « processus de civilisation » est à la fois la manière dont l’État moderne se constitue en se réservant le mono- pole de la violence, et l’autocontrôle exercé par les individus sur leur violence spontanée, leurs instincts et leurs affects. Étudie « le grand relâchement de la conscience morale » qui s’est produit en Allemagne à l’époque du national-socialisme. « C’est l'observation des faits présents qui permet de mieux comprendre les phénomènes passés, et c'est l'approfondissement du passé qui ouvre l'accès à ce qui s'accomplit sous nos yeux. »
  • 44. Fritz Zwicky (1898-1974), astrophysicien suisse naturalisé états-unien. Doctorat de physique à ‘l’École Polytechnique Fédérale’ de Zürich. Après 1925, enseigne la physique théorique et l'astrophysique au California Institute of Technology de Pasadena. Émet l'hypothèse de la ‘lumière fatiguée’, qui suppose que les photons sont probablement ralentis par le champ de force gravitationnel des zones traversées. En collaboration avec l'astronome allemand Walter Baade, découvre vers 1932 des étoiles (en fin de vie) devenant brusquement très lumineuses, les supernovas. En 1933, à la suite de ses observations à l’observatoire du Mont Wilson, est le premier à suggérer la présence d’une matière invisible entre les galaxies. L'existence de la ‘matière noire’* sera à nouveau proposée en 1970 par Vera Rubin et Kent Ford à partir d'observations plus solides. Insupportable et auteur de proposition farfelues pour la conquête de l’espace, mais aussi inventeur de ‘l'analyse morphologique’, méthode de pensée qui consiste à rechercher la solution d’un problème en essayant toutes les combinaisons possibles dans une matrice appelée ‘boîte morphologique’. Auteur d’un Catalogue of Galaxies and of Clusters of Galaxies contenant 9134 amas de galaxies. * selon Hubert Reeves, il faudrait plutôt l’appeler ‘matière transparente’ : comme le verre, elle ignore la lumière qui le traverse.
  • 45. Ehrenfried Pfeiffer (1899-1961), chimiste, ingénieur en électricité et agronome allemand. Prend contact puis collabore étroitement avec Rudolf Steiner au Goetheanum de Dornach (Suisse), où se trouve le centre des anthroposophes. Met en place un laboratoire de recherche biochimique à Dornach. Dans les années 1930, participe en Angleterre à de nombreuses conférences sur l’agriculture biologique, rencontre notamment sir Albert Howard et lord Northbourne. À la demande d’un groupe d’anthroposophes américains de Spring Valley, se rend aux États-Unis en 1933 afin de promouvoir la biodynamie. Fonde un institut de recherche et invente un procédé très novateur de compostage des déchets urbains et industriels. Met au point deux techniques, la cristallisation sensible du chlorure de cuivre et la morpho-chromatographie, censées permettre de visualiser les "forces formatrices éthérées" et la "vitalité" des aliments cultivés en agriculture biodynamique.
  • 46. Theodosius Dobzhansky (1900-1975), biologiste ukrainien, généticien et théoricien de l'évolution. Émigre en 1927 aux États-Unis. Son ouvrage Genetics and the origin of species (1937) est la synthèse la plus ambitieuse depuis Darwin, par l'importance des données scientifiques qu'il apporte et par l'audace des propositions théoriques qu'on y trouve. Un des principaux contributeurs et promoteurs de ce qui va devenir la théorie synthétique de l'évolution, tente tout au long ses recherches de comprendre le sens du monde et de la vie au regard de cette théorie. Renouvelle le concept d’ "espèce" qu'il définit comme unité biologique, étudie la génétique des populations. Pour répondre aux grandes questions de l'évolution (l'émergence du vivant et de la conscience), élabore une conception philosophique du monde. L’évolution est une séquence linéaire d'étapes - matière inerte, vie biologique, conscience humaine - dont chacune transcende la précédente. L'homme, avec sa conscience et sa culture, représente alors une forme ultime de transcendance. « Rien en biologie n'a de sens, si ce n'est à la lumière de l'évolution. » ../..
  • 47. Theodosius Dobzhansky L’évolution universelle est caractérisée par quelques principes : - L'univers est en progrès et tend vers ce que l'homme qualifierait d'amélioration ; - L'évolution de l'univers est un processus toujours actif et dont le futur est indéterminé ; - L'évolution de l'univers est marquée par la croissance de la liberté ; - Les trois phases évolutives auxquelles l'univers a été soumis sont irréversibles : il est impossible pour le monde organique de retourner à son état d'origine inorganique, ni pour l'homme de revenir à son état antérieur d'organisme biologique ; - Le rythme des transformations majeures de l'univers s'accélère avec le temps. « Aucune espèce avant l'homme ne pouvait choisir sa destinée évolutive. Doté de connaissances, l'homme peut le faire. Il peut amener l'évolution de l'espèce humaine dans la direction qu'il considère bonne et souhaitable, ou il peut choisir de se laisser dériver par les forces biologiques aveugles comme la sélection naturelle, oublieux des conséquences. (…) L'homme peut acquérir suffisamment de connaissances pour diriger sa propre évolution et celle des autres espèces, et en fin de compte peut-être, celle de l'univers entier. »
  • 48. Jan Oort (1900-1992), astronome néerlandais. Études à l’université de Groningue. Directeur de l'observatoire de Leyden de 1945 à 1970, mène de nombreuses recherches sur notre galaxie. Démontre que le Soleil se situe à environ 19 200 années- lumière du centre de notre galaxie, la Voie Lactée, dans la direction de la constellation du Sagittaire. Après avoir mis en évidence la rotation différentielle de la Voie lactée (1927), s'attache à déterminer sa masse, par l'étude des mouvements des étoiles et leur distribution dans l'espace (1932). Peut ainsi établir sa structure en spirale et la durée de sa révolution, qu’il estime à 200 millions d'années. Développe, à partir de 1950, la théorie - aujourd'hui universel- lement admise - selon laquelle il existerait, à des distances du Soleil comprises entre 40 000 et 100 000 unités astronomiques*, une vaste concentration de comètes. Le ‘nuage de Oort’ est un vestige de la nébuleuse primitive qui s’est effondrée sur elle-même il y a 5 milliards d’années. ■ * ua : correspond approximativement à la distance entre la Terre et le Soleil soit environ 150 millions de kilomètres