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1
L’hypertension artérielle
Active contre les maladies cardiaques et l’attaque cérébrale
Fondation Suisse
de Cardiologie
Brochure d’information à l’intention du patient
Sommaire
Introduction		 2
Qu’est-ce que la tension artérielle?		 3
La tension artérielle varie		 4
L’hypertension artérielle		 5
Les causes de l’hypertension artérielle		 6
Les dangers de l’hypertension artérielle		 6
Le diagnostic d’hypertension artérielle		 9
Traitement adapté – meilleure santé		 11
Modifications du mode de vie		 11
Les principales substances exerçant un effet
antihypertenseur		15
Les médicaments antihypertenseurs		 16
Contrôles réguliers de la tension artérielle		 20
Comment faire vos mesures correctement		 21
Check-list du patient hypertendu		 22
2
2
Introduction
Votre médecin vous a diagnostiqué une hypertension artérielle
(tension artérielle augmentée). C’est le diagnostic le plus couram-
ment posé lors d’une consultation médicale. En Suisse, près d’un
adulte sur quatre est hypertendu.
L’hypertension ne fait pas l’effet d’une maladie, vous ne res-
sentez probablement aucun trouble ni douleur. Vous ne devez
cependant pas prendre ce diagnostic à la légère, suivez les conseils
de votre médecin. En effet, l’hypertension est l’un des principaux
facteurs de risque de graves affections cardio-vasculaires comme
l’attaque cérébrale, l’infarctus du myocarde, l’insuffisance car-
diaque (déficience du muscle cardiaque), l’insuffisance rénale, les
troubles circulatoires dans les membres inférieurs ainsi que les
troubles de la vision.
Comparés aux gens qui ont une tension artérielle normale, les
hypertendus non traités sont deux à dix fois plus nombreux à être
victimes d’attaque cérébrale, d’infarctus du myocarde ou d’insuf-
fisance cardiaque. Des maladies qui changent radicalement le
cours de la vie; certains en restent lourdement handicapés, voire
en meurent. La baisse judicieuse d’une tension trop élevée permet
d’éviter bien des maladies et des décès précoces.
Cette brochure vous décrit les principales facettes de l’hyper-
tension. Nous espérons qu’elle vous aidera à mieux comprendre
votre propre traitement et à le prendre en main activement.
La formulation au masculin implique évidemment les deux sexes.
3
3
Qu’est-ce que la tension artérielle?
La tension artérielle a une importance vitale. Le sang doit pouvoir
circuler dans les vaisseaux jusqu’aux organes et aux tissus, et pour
cela il doit régner une certaine pression à l’intérieur du système
vasculaire. Deux mécanismes sont à l’œuvre pour l’y aider: les
mouvements de pompe du cœur et l’élasticité des vaisseaux.
Lorsque le muscle cardiaque se contracte et éjecte le sang (sys-
tole), cela crée une pression plus élevée dans les artères. Lorsque
ensuite le cœur se relâche et se remplit à nouveau de sang (dias-
tole), la pression redescend peu à peu dans les artères. Mais elle
n’est jamais nulle: les parois élastiques et musculaires des artères
sont ainsi faites que la tension artérielle reste suffisamment
élevée entre les coups de pompe du cœur et que le sang continue
à circuler. Ces oscillations rythmiques de la tension artérielle sont
à la base des mesures. Elles permettent de distinguer deux valeurs
de tension artérielle (figure 1):
• La valeur supérieure ou systolique. Elle correspond au moment
où le cœur se contracte et où la pression dans les vaisseaux est
la plus haute (systole).
• La valeur inférieure ou diastolique. Elle correspond au moment
où le cœur se relâche et où la pression dans les vaisseaux est
la plus basse (diastole).
La tension artérielle est dans une plage normale si la valeur systo-
lique est inférieure à 140 mmHg et la valeur diastolique inférieure
à 90 mmHg lors de la prise de tension effectuée au cabinet médi-
cal ou en pharmacie. Lors d’un autocontrôle effectué chez soi, on
considère comme normaux des chiffres inférieurs à 130/85 mmHg.
«mmHg» signifie «millimètres de mercure» – c’est l’unité de
mesure de tension artérielle.
4
4
La tension artérielle varie
La tension artérielle est variable. Ces variations ont diverses
causes, par exemple effets hormonaux, énervement ou nervosité,
activités physiques ou contraintes psychiques telles que stress,
douleur ou angoisse. Sur une période de 24 heures, la tension
artérielle varie surtout entre le jour et la nuit: elle monte le matin
au lever, baisse légèrement en début d’après-midi et remonte le
soir. C’est dans la nuit, pendant le sommeil, que la tension est la
plus basse.
Les variations de la tension artérielle sont commandées par
des processus complexes qui ont lieu entre le système nerveux
végétatif, le système hormonal (système endocrinien), les vais-
seaux sanguins eux-mêmes et d’autres organes. En particulier les
reins, qui règlent les échanges d’eau et de sel, peuvent faire
monter ou baisser la tension artérielle en modifiant le volume
Systole Diastole
Figure 1: Circulation du sang dans le cœur
Quand le cœur se contracte et propulse le sang dans le système circulatoire (systole), la pres-
sion dans les artères est la plus haute (valeur supérieure ou tension systolique). Lorsque le
muscle cardiaque se détend et se remplit à nouveau de sang (diastole), la pression dans les
artères diminue progressivement (valeur inférieure ou tension diastolique).
5
5
sanguin disponible. Les reins produisent en outre une substance
appelée rénine douée d’un effet hypertenseur.
L’hypertension artérielle
L’hypertension survient par suite de perturbations dans ces pro-
cessus complexes de régulation. On parle d’hypertension arté-
rielle quand les valeurs se situent de manière répétée au-delà de
140/90 mmHg. L’hypertension est avérée aussi quand seule l’une
des deux valeurs dépasse ces limites. Une hypertension artérielle
systolique isolée, où seule la valeur systolique est trop haute, se
rencontre fréquemment avant tout chez les personnes âgées. On
distingue trois degrés de gravité de l’hypertension:
Hypertension valeur systolique valeur diastolique
1er
degré (légère) 140–159 mmHg et/ou 90–99 mmHg
2e
degré (modérée) 160–179 mmHg et/ou 100–109 mmHg
3e
degré (sévère) 180 mmHg ou plus et/ou 110 mmHg ou plus
L’hypertension artérielle se développe la plupart du temps
lentement, sans que les intéressés ne remarquent quoi que ce
soit. La plupart des gens atteints d’hypertension ne présentent
aucun symptôme ou trouble quelconque. Et ce n’est qu’en cas de
valeurs très élevées que l’on peut constater quelques maux de
tête, troubles visuels, vertiges, fatigabilité ou bourdonnements
d’oreilles, signes que quelque chose ne va pas bien. Mais ces symp-
tômes peuvent aussi bien être mis sur le compte d’autres causes
que l’hypertension.
6
6
Les causes de l’hypertension artérielle
Chez deux patients sur trois atteints d’hypertension artérielle, la
cause de leur mal est inconnue. On parle alors d’hypertension
essentielle ou primaire.
Chez la plupart des patients, de multiples facteurs se
conjuguent pour perturber la régulation de la tension artérielle.
Parmi les facteurs de risque les plus importants, citons l’âge et les
prédispositions héréditaires, des facteurs qu’il est malheureuse-
ment impossible de modifier. Par contre, il est possible d’influen-
cer les facteurs liés au mode de vie: tabagisme, surpoids, alimen-
tation incluant une trop forte consommation de sel et d’alcool,
manque d’activité physique, stress ou encore certains médica-
ments (par exemple anti-inflammatoires non stéroïdiens contre
les rhumatismes ou pilule contraceptive) sont autant de facteurs
qui portent atteinte à la régulation naturelle de la tension arté-
rielle et contribuent à la faire grimper.
Chez certains patients en revanche, il est possible d’identifier
une cause précise à l’hypertension, par exemple certaines mala-
dies, des troubles de la circulation rénale ou des perturbations
hormonales. On parle alors d’hypertension secondaire. Le fait de
traiter la maladie causale – par exemple par des médicaments ou
par l’intervention chirurgicale sur une sténose (rétrécissement) de
l’artère rénale – permet souvent de supprimer aussi l’hyperten-
sion associée.
Les dangers de l’hypertension artérielle
Bien que l’hypertension artérielle n’entraîne le plus souvent
aucun symptôme ou douleur perceptible, elle est très dangereuse.
Car une tension élevée en permanence endommage les vaisseaux
et sollicite exagérément le cœur, faisant de l’hypertension l’un
des facteurs de risque majeurs de maladies cardio-vasculaires.
7
7
Les artères soumises à une haute pression continue s’épaississent
et se rigidifient. Graisses, calcaire et cellules inflammatoires s’asso-
cient pour former des dépôts (plaques) dans la paroi des vaisseaux
(endothélium). Ce processus, qui se reproduit partout dans l’orga-
nisme, se nomme artériosclérose ou encore athérosclérose. Les
plaques rétrécissent le diamètre des vaisseaux (sténose) et
réduisent le flux sanguin, ce qui peut entraver l’alimentation en
sang et en oxygène. Si une plaque se brise, des plaquettes san-
guines s’agglomèrent pour former un caillot qui peut entièrement
boucher l’artère (thrombose). Les tissus et organes situés en aval
sont brutalement privés d’oxygène et meurent (infarctus).
Si cela se produit dans une artère cérébrale ou qu’un vaisseau
se déchire sous l’effet de l’hypertension, il en résulte une attaque
cérébrale. Des vaisseaux coronaires au calibre réduit peuvent
déclencher des douleurs au niveau du cœur (angine de poitrine);
si les vaisseaux coronaires (ceux qui nourrissent le cœur) se
bouchent complètement, il s’ensuit un infarctus du myocarde.
L’athérosclérose des membres inférieurs conduit – notamment
chez les fumeurs – à la maladie artérielle occlusive périphérique
(MAOP) occasionnant de violentes douleurs dans les jambes à la
marche et le danger que les tissus du pied se nécrosent (meurent).
Si la circulation sanguine dans les vaisseaux rétiniens est perturbée,
on risque de sérieux troubles visuels, voire la cécité (figure 2).
Lorsque la tension est trop élevée, le cœur doit pomper
beaucoup plus vigoureusement qu’en temps normal pour
continuer à alimenter l’organisme en sang. Le muscle cardiaque
s’adapte à cette surcharge: il s’épaissit et se relâche moins bien
entre deux contractions, ce qui compromet le remplissage des
ventricules. Si cette surcharge se prolonge durant des années,
le myocarde s’épuise et on peut voir apparaître une insuffi-
sance cardiaque. Les premiers signes d’insuffisance cardiaque
8
8
Cerveau: attaque cérébrale
Yeux: troubles de la vision
cécité
Cœur: angine de poitrine
infarctus du myocarde
insuffisance cardiaque
Reins: insuffisance rénale
Jambes: troubles circulatoires et douleurs
dans les jambes à la marche
(MAOP)
Figure 2: Possibles complications d’une hypertension artérielle
Une hypertension non traitée peut entraîner des lésions dans diverses parties du corps.
9
9
sont la dyspnée (essoufflement), un gonflement des jambes,
une fatigue qui survient rapidement à l’effort et des capacités
physiques amoindries.
L‘hypertension abîme également les reins. La pression exces-
sive fait dépérir les minuscules dispositifs de filtration des reins.
En conséquence, les reins ne sont progressivement plus en mesure
d’assurer leur fonction de filtre et n’arrivent plus à éliminer suffi-
samment les déchets de l’organisme, ce qui peut aboutir finale-
ment à une insuffisance rénale.
Le diagnostic d’hypertension artérielle
Pour déceler la présence d’une hypertension artérielle, il faut
mesurer la tension artérielle. Il existe plusieurs méthodes.
La méthode des bruits (technique auscultatoire) est celle
qu’utilisent le plus souvent les médecins ou autres personnels
médicaux. On place un brassard au niveau du bras et on le remplit
d’air par pompage. Ensuite, l’examinateur laisse l’air s’échapper
lentement; dans le même temps, il écoute à l’aide d’un stéthos-
cope posé au pli du coude les bruits en provenance de l’artère
brachiale. Dès que la pression dans le brassard a suffisamment
baissé et que le sang peut à nouveau circuler dans l’artère compri-
mée, on entend un bruit de battement. On lit la pression affichée
à cet instant, qui correspond à la valeur systolique de la tension
artérielle. L’air continue à s’échapper du brassard, les bruits de
battements s’estompent peu à peu et disparaissent. La pression à
laquelle les bruits deviennent inaudibles correspond, elle, à la
valeur diastolique de la tension. Les valeurs tensionnelles sont
lues sur une colonne graduée en millimètres de mercure (mmHg),
ce qui explique que ce soit l’unité utilisée lors des mesures.
Si, lors d’une mesure unique chez le médecin, les valeurs ten-
sionnelles se situent au-dessus de 140/90 mmHg, cela n’est pas
10
10
Figure 3: Mesure de la
tension artérielle au bras
Les tensiomètres utilisés pour
l’autocontrôle sont entière-
ment automatiques. Ils affi-
chent la tension artérielle
systolique et diastolique ainsi
que le pouls.
suffisant pour établir un diagnostic d’hypertension. Il faut à cet
effet réaliser plusieurs mesures réparties sur une certaine période
(quelques semaines), éventuellement aussi en dehors du cabinet
médical. Chez de nombreux patients cependant, il n’est pas facile
de poser ce diagnostic car leurs valeurs tensionnelles varient for-
tement ou ne sont trop élevées que dans des circonstances parti-
culières.
Un phénomène fréquent est l’hypertension de cabinet ou effet
blouse blanche. Ce terme recouvre une hypertension passagère
qui ne se produit qu’au cabinet du médecin. On la rapporte à l’état
de nervosité de beaucoup de patients au moment de se rendre
chez le médecin. Afin de différencier l’effet blouse blanche d’une
«véritable» hypertension, le patient peut mesurer sa tension lui-
même à la maison. En général, le médecin lui prêtera à cet effet
11
11
un tensiomètre et lui expliquera comment procéder (figure 3).
Une alternative est la mesure de la tension sur 24 heures.
Lors d’une mesure de la tension artérielle sur 24 heures
(mesure au long cours), on mesure la tension pendant 24 heures
au cours des activités quotidiennes normales, y compris la nuit. Le
patient porte à cet effet un petit appareil équipé d’un brassard
qui mesure la tension à intervalles réguliers et enregistre automa-
tiquement les résultats. Les moyennes obtenues pour le jour et la
nuit permettent de mieux évaluer les variations de la tension et
de poser ou d’exclure le diagnostic d’hypertension artérielle
(figure 4).
Traitement adapté – meilleure santé 
Le traitement de l’hypertension essentielle repose avant tout sur
des modifications du mode de vie. Si celles-ci ne suffisent pas, le
médecin prescrit des médicaments antihypertenseurs. Chez la
plupart des patients, il est nécessaire de mettre en œuvre les deux
approches.
Modifications du mode de vie
Si vous êtes atteint d’hypertension légère à modérée, votre méde-
cin vous prescrira tout d’abord d’adopter un mode de vie, disons,
«amical pour la tension artérielle». Il est possible que vous arriviez
à normaliser votre tension artérielle en éliminant ou en réduisant
vos facteurs de risque. Mais cela suppose une énergique interven-
tion de votre part.
• Réduire son surpoids. Les personnes en surcharge pondérale
ont souvent une tension artérielle élevée. Une réduction du
poids corporel de 5 kg est susceptible de diminuer la tension
systolique (supérieure) d’environ 10 mmHg. Faites donc votre
possible pour garder un poids corporel normal ou le retrouver.
Grâce à votre don, la Fondation Suisse de Cardiologie peut...
•	 aider les chercheuses et les chercheurs en Suisse à faire de nouvelles
découvertes sur les causes des cardiopathies et de l’attaque cérébrale,
•	 encourager des projets de recherche afin de développer de nouvelles
méthodes d’examen et de traitement,
•	 conseiller les personnes concernées et leurs proches, et mettre à leur
disposition des brochures d’information sur la maladie, le traitement et la
prévention,
•	 informer la population sur la prévention efficace des maladies cardio-
vasculaires et de l’attaque cérébrale, et l’inciter à adopter une hygiène de
vie saine pour le cœur.
Prestations réservées à nos donatrices et donateurs:
•	 Consultation au Cardiophone 0848 443 278 assurée par nos
cardiologues.
•	 Réponse écrite aux questions dans notre consultation sur
www.swissheart.ch/consultation.
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•	 Invitations à des conférences et réunions d’information.
La Fondation Suisse de
Cardiologie est certifiée
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Active contre les maladies cardiaques et l’attaque cérébrale
Fondation Suisse
de Cardiologie
12
12
On peut grignoter ses kilos excédentaires par une réduction
calorique, une alimentation équilibrée et une plus grande acti-
vité physique. La référence à suivre étant l’Indice de Masse Cor-
porelle (IMC ou BMI en anglais), qui ne devrait pas dépasser le
chiffre de 25.
• Réduire ses apports en sel. D’une manière générale, la popula-
tion suisse consomme plus de 9 g de sel par jour, ce qui est trop
élevé. Certains patients hypertendus sont «sensibles au sel»,
c’est-à-dire que leur tension augmente s’ils mangent beaucoup
ou trop de sel et baisse s’ils en réduisent leur consommation. Il
vaut donc la peine d’être parcimonieux avec le sel et d’en limi-
ter sa consommation à 5 g par jour. Assaisonnez avec des herbes
aromatiques, des épices et d’autres aliments goûteux, comme
par exemple le citron, les oignons, l’ail, le poivre ou le curry et
réduisez le sel et les aromates salés (bouillon, condiments en
poudre). Dans la mesure du possible, évitez les en-cas et biscuits
salés et prenez garde au sel dissimulé dans les sauces et vinai-
grettes, les plats tout prêts, les soupes en sachet, le fromage et
produits à base de fromage ainsi que les charcuteries et pro-
duits à base de viande. Si vous buvez beaucoup d’eau minérale,
Suis-je en surpoids?
L’IMC est une échelle de mesure du surpoids. Pour le calculer, divisez votre
poids (en kilos) par votre taille (en mètre) au carré.
Exemple: pour un homme de 73 kg avec une taille de 1,78 m:
IMC = 73 : (1,78 x 1,78) = 23
IMC de 19 à 25 poids normal, situation idéale
IMC plus de 25 à 30 surpoids léger à moyen
IMC plus de 30 surpoids à obésité avérée
IMC plus de 40 obésité sévère ou adiposité
13
13
privilégiez une marque à faible contenu en sodium (moins de
150 mg par litre).
• Alcool, de la modération. L’alcool fait grimper la tension. La
devise est donc: boire moins (ou pas du tout d’alcool), c’est plus
sain! Les hommes hypertendus doivent limiter leur consomma-
tion d’alcool à 30 g par jour, ce qui correspond à 3 dl de vin ou
7 dl de bière. Pour les femmes, c’est encore moins, à savoir 20 g
d’alcool par jour, ce qui représente à peu près 2 dl de vin ou 5 dl
de bière. Quoi qu’il en soit, évitez d’en boire tous les jours.
• Veiller à une alimentation équilibrée. La bonne «recette» d’une
alimentation saine pour le cœur et qui fait descendre la tension
se prépare avec beaucoup de fruits et de légumes (5 portions ou
environ 600 g par jour), de produits céréaliers complets, du pois-
son au moins une fois par semaine et pour les matières grasses
de l’huile de colza ou de l’huile d’olive, tout en évitant les graisses
animales. Veillez aussi à vous assurer un apport suffisant en cal-
cium, par exemple avec des produits laitiers pauvres en graisses
comme le yogourt, le cottage cheese ou le fromage blanc
maigres.
• Bouger régulièrement. Une activité physique régulière stabilise
la tension artérielle et ouvre les ramifications terminales des
artères (artérioles), ce qui a pour effet de diminuer la résis-
tance à la circulation et de faire baisser la tension. Les hyperten-
dus peuvent réduire leur tension artérielle supérieure de
10 mmHg en dynamisant leur activité physique. L’exercice phy-
sique devrait devenir l’une des composantes habituelles de
votre quotidien, par exemple monter les escaliers, faire des tra-
vaux ménagers ou du jardinage, aller aux commissions à pied ou
à vélo, etc. Particulièrement recommandés: les sports d’endu-
rance comme la marche sportive ou nordique, la randonnée, la
natation, l’aquagym, le vélo, le ski de fond ou la danse. L’idéal
14
14
est d’avoir tous les jours 30 minutes d’activité physique (ou au
minimum 2  1/2 heures par semaine) d’intensité au moins
moyenne. Intensité moyenne signifie que vous êtes un peu hors
d’haleine mais pas forcément que vous transpirez. Toute tranche
d’activité d’une dizaine de minutes peut être prise en compte et
additionnée pour la journée. En revanche, les sports violents,
dans lesquels les muscles se contractent fortement sans mouve-
ments réguliers, par exemple l’haltérophilie, ne sont pas adap-
tés parce qu’ils font monter la tension brusquement et forte-
ment. Si vous êtes cardiaque ou plus que cinquantenaire, faites
contrôler vos capacités physiques par votre médecin avant de
vous lancer dans un entraînement sportif.
• Réduire le stress. A terme, le stress contribue à faire monter la
tension artérielle. Essayez de réduire le stress quotidien et de
planifier des «plages de détente» au fil de vos journées. Appre-
nez à vous relaxer en pratiquant des exercices de maîtrise respi-
ratoire, de yoga, de training autogène ou de relaxation muscu-
laire progressive.
• Renoncer à fumer. Chaque bouffée de cigarette contracte un
peu plus les vaisseaux sanguins et fait s’élever la tension. La
fumée favorise en outre l’athérosclérose. Si vous fumez, vous
réduisez en grande partie à néant tous vos autres efforts pour
faire baisser votre tension. Il n’y a pas de secret: c’est le moment
de laisser tomber la cigarette! Une fois prise votre décision,
demandez de l’aide: par exemple à votre médecin de famille,
qui peut aussi vous prescrire des médicaments facilitant l’arrêt
du tabac, à des amis et des proches anciens fumeurs ou cher-
chez-en dans un groupe d’entraide ou un cours spécialisé dans
l’arrêt du tabagisme. Vous trouverez aussi une aide sérieuse en
appelant la ligne stop-tabac au numéro 0848 000 181 (au tarif
local). La Fondation Suisse de Cardiologie a en outre édité une
15
15
Les principales substances exerçant un effet antihypertenseur
Les inhibiteurs de l’ECA (inhibiteurs de l’enzyme de conversion de
l’angiotensine)
Le système rénine-angiotensine-aldostérone est un système hormonal
complexe qui joue un rôle primordial dans la régulation de la tension artéri-
elle et la gestion des liquides dans l’organisme. La rénine, enzyme produite
par les reins, aide à fabriquer l’angiotensine I. Sous l’action de l’enzyme de
conversion de l’angiotensine (ECA), l’angiotensine I se transforme en angio-
tensine II. Celle-ci contracte les petits vaisseaux (artérioles), ce qui fait mon-
ter la tension. L’angiotensine II stimule aussi la sécrétion d’aldostérone, hor-
mone qui inhibe l’élimination de sel et d’eau par les reins – ce qui a pour
effet d’augmenter le volume sanguin et donc la tension. Les inhibiteurs de
l’ECA quant à eux empêchent la transformation de l’angiotensine I en an-
giotensine II et sont donc hypotenseurs. Ils sont très bien adaptés pour sou-
lager le cœur en cas d’hypertension artérielle et d’insuffisance cardiaque.
Les antagonistes de l’angiotensine II
Les antagonistes de l’angiotensine II bloquent l’action de celle-ci directement
dans les cellules concernées. Cela empêche l’angiotensine II d’exercer son
effet vasoconstricteur, d’où une baisse de la tension artérielle. Les antago-
nistes de l’angiotensine II soulagent également le cœur en cas d’insuffisance
cardiaque. En raison de leur très bonne tolérance, ces médicaments hypoten-
seurs sont souvent utilisés.
Les inhibiteurs calciques (ou antagonistes du calcium)
La contraction des petits vaisseaux (artérioles) est largement responsable de
la montée de la tension artérielle. Les inhibiteurs calciques sont des médica-
ments qui empêchent le calcium de pénétrer dans les cellules musculaires de
la paroi des artérioles. De ce fait, les vaisseaux sanguins se dilatent et la ten-
sion artérielle baisse.
Les diurétiques
Les diurétiques sont des médicaments qui stimulent la production d’urine. Ils
renforcent l’élimination d’eau et de sel par les reins. Cela a pour effet de di-
minuer le volume de liquide en circulation, la résistance dans les artérioles et
la tension artérielle elle-même.
Les bêtabloquants
Le système nerveux sympathique fait partie du système nerveux végétatif
(ou autonome). Il a un effet stimulant sur le cœur et les vaisseaux sanguins.
Les charges physiques, psychiques et hormonales activent le système nerveux
sympathique et font monter la tension artérielle. Les bêtabloquants viennent
occuper, et donc bloquer, les récepteurs des substances utilisées comme mé-
diateurs chimiques par le système nerveux sympathique, limitant ainsi son
influence sur le système cardio-vasculaire, ce qui diminue la tension et ralen-
tit le pouls.
16
brochure sur l’arrêt du tabac que vous pouvez commander au
moyen du bulletin inséré au milieu de la présente brochure. Vous
trouverez également des conseils utiles sur le site Internet de la
Fondation Suisse de Cardiologie www.vivre-sans-fumee.ch ainsi
que sous www.stop-tabac.ch.
• Parler avec le médecin des traitements hormonaux. Les spéciali-
tés contenant des hormones peuvent chez certaines femmes
faire monter la tension artérielle. Si vous utilisez un contraceptif
hormonal («pilule»), vous pouvez demander à votre médecin si
une autre méthode serait mieux adaptée dans votre cas. Un
traitement hormonal de la ménopause peut influencer la ten-
sion artérielle, voyez avec votre médecin si le traitement est
approprié dans votre cas.
Les médicaments antihypertenseurs
Le but du traitement de l’hypertension est de ramener la tension
artérielle à des valeurs normales se situant au-dessous de 140/90
mmHg. Si vous souffrez de diabète, il convient d’abaisser votre
tension au-dessous de 140/85 mmHg. Si vous n’avez pas atteint
cet objectif après quelques mois simplement en changeant de
mode de vie, vous devrez prendre un médicament antihyperten-
seur. Mais si vous souffrez d’hypertension sévère, de diabète ou
de maladie rénale, on vous prescrira ce type de médicament sans
attendre.
• A prendre régulièrement. Les médicaments antihypertenseurs
normalisent la tension artérielle pour autant qu’ils soient pris
régulièrement. Si l’on néglige de le faire, la tension remonte. Il
faut donc les prendre exactement selon la prescription médi-
cale, même lorsque vous vous sentez détendu ou que vous êtes
en vacances. A ce sujet, gardez toujours vos médicaments sous
17
mmHg Phase active Phase active
Phase de repos
Tension systolique
Tension diastolique
Pouls
h
la main en voyage. Lors d’un vol en avion, joignez vos compri-
més à votre bagage de cabine pour pallier une perte toujours
possible de vos bagages de soute.
• Divers principes actifs. Il existe toute une série de substances qui
réduisent la tension artérielle (voir encadré page 15). Le méde-
cin vous prescrira tout d’abord une spécialité issue d’une de ces
classes de produits. Si cela ne devait pas suffire à la faire baisser
ou entraînait des effets secondaires gênants, il conviendrait de
changer de classe.
• Combinaison de principes actifs. Chez certains patients, une
substance unique n’apporte souvent pas de baisse suffisante.
Figure 4: Mesure de la tension artérielle sur 24 heures
Il s’agit d’une mesure ambulatoire de la tension artérielle à intervalles réguliers pendant
24 heures.
Tension systolique Tension diastolique
18
Ce n’est que la combinaison de plusieurs principes actifs, agis-
sant dans le système cardio-vasculaire à différents endroits de la
régulation tensionnelle, qui permet de normaliser la tension.
Lors du choix des médicaments, le médecin veille à ce que les
éventuels effets secondaires propres à chaque produit s’atté-
nuent ou s’annulent mutuellement. On emploie souvent des
spécialités qui contiennent deux, voire trois substances dans un
seul et même comprimé (bi- ou trithérapie).
• Effets secondaires. Au début du traitement, le médicament peut
entraîner une baisse des capacités physiques ou intellectuelles
avec fatigue, vertiges et troubles de la concentration. Cela est dû
à la baisse de la tension artérielle. Normalement, l’organisme
s’habitue rapidement à une tension plus basse, si bien que les
troubles s’estompent avec le temps. Mais chez certains patients,
des effets secondaires s’installent au long cours. Par exemple
une désagréable, quoique bénigne, toux irritative lors de la prise
d’inhibiteurs de l’ECA qui peut survenir chez environ 20% des
patients ou des troubles érectiles lors de la prise de bêtablo-
quants. Si vous souffrez d’effets secondaires, n’arrêtez en aucun
cas de prendre le médicament de votre propre chef. Parlez de
vos problèmes avec votre médecin car il pourra certainement
adapter la dose ou vous prescrire un autre médicament. Il existe
aujourd’hui un si grand nombre de substances différentes que
l’on peut traiter correctement presque tous les patients sans
effets secondaires.
• Tension artérielle trop basse. Il arrive qu’en cours de traitement,
la tension artérielle baisse trop. Cela peut entraîner des vertiges
lorsqu’on se relève rapidement, ou de la fatigue. Si vous ressen-
tez ce genre de troubles, informez-en votre médecin afin qu’il
puisse ajuster votre traitement. Une tension basse mais n’occa-
19
sionnant aucun trouble ne nécessite en revanche pas de modifi-
cation du traitement.
• A prendre pour une durée illimitée. On peut certes faire baisser
la tension grâce aux médicaments, mais on n’élimine pas pour
autant la cause de l’hypertension. Si vous ne preniez plus vos
médicaments, votre tension artérielle remonterait probable-
ment aussitôt. Or, on ne peut éviter les complications de l’hy-
pertension qu’en procédant à une baisse durable de la tension.
Cela vous impose donc de prendre vos médicaments à vie, selon
toute vraisemblance. Les modifications de votre mode de vie
exerçant aussi une action qui va dans le bon sens, il est souvent
possible de réduire la posologie des médicaments après un cer-
tain temps.
• Bénéfices pour votre santé. Vous ne constaterez pas immédiate-
ment d’effets positifs de votre baisse de tension. Mais, à long
terme, un traitement adapté contribue efficacement à prévenir
beaucoup de maladies comme l’infarctus du myocarde, l’attaque
cérébrale, l’insuffisance cardiaque ou l’insuffisance rénale.
• Les méthodes de la médecine complémentaire (médecines
alternatives). Beaucoup de gens s’intéressent aux possibilités
des médecines alternatives. A ce jour, on ne connaît aucune
méthode de ce type permettant de faire baisser la tension de
manière durable et sûre. Certaines méthodes, notamment dans
le domaine de la relaxation, peuvent agir en accompagnant une
baisse de la tension, même si elles ne remplacent en aucun cas
les médicaments antihypertenseurs. Parlez de cette éventualité
avec votre médecin si vous souhaitez utiliser une méthode alter-
native. Mais ne prenez en aucun cas de médicament non conven-
tionnel sans avis médical.
20
Contrôles réguliers de la tension artérielle
Il est très important que les hypertendus fassent mesurer réguliè-
rement leur tension, que ce soit par exemple au cabinet du méde-
cin, en pharmacie ou par une association de soins à domicile. La
tension doit alors être prise assis, mais aussi debout, afin d’exclure
la présence d’une hypotension orthostatique chez la personne
âgée. Il s’agit d’une chute de tension lors du changement de posi-
tion, en particulier lors du passage de la position allongée ou
assise à la position debout. Elle peut se manifester par des ver-
tiges, voire un malaise avec perte de connaissance.
Mesure de la tension par le médecin: tant que vous n’avez pas
retrouvé de valeurs normales de tension, il est judicieux de faire
des contrôles chez le médecin tous les mois ou tous les deux mois.
Une fois que votre tension est normalisée, il suffit en principe
d’un contrôle médical tous les six mois. Votre médecin vous préci-
sera à quels intervalles il juge judicieux de les faire. Ces intervalles
entre les contrôles dépendent entre autres de la présence chez
vous d’autres maladies ou facteurs de risques de maladies cardio-
vasculaires.
Automesure de la tension artérielle: de nombreux patients hyper-
tendus mesurent eux-mêmes régulièrement leur tension. Cela
peut être très utile et fournir au médecin traitant de précieuses
indications pour suivre l’évolution de l’hypertension. La plupart
des appareils d’autocontrôle fonctionnent automatiquement, la
tension étant calculée de manière électronique. Il n’y a pas besoin
de stéthoscope. Le plus souvent, l’appareil prend aussi le pouls.
Le pouls n’a rien à voir avec les valeurs de tension. Il est l’onde de
choc perceptible dans les artères, cette onde qui naît quand le
muscle cardiaque se contracte (systole). Toutes les mesures s’af-
21
fichent sur un écran. Il existe des appareils de mesure au bras ou
au poignet. Les deux types d’appareils sont homologués pour un
autocontrôle de la tension artérielle. Les experts ont cependant
une préférence pour les appareils qui se fixent au bras. Faites-vous
bien expliquer son fonctionnement au moment de l’achat et lisez
ensuite soigneusement son mode d’emploi. Respectez les instruc-
tions et recommandations et n’oubliez pas de faire régulièrement
étalonner votre appareil.
Comment faire vos mesures correctement
• Dans les 30 minutes qui précèdent la mesure de votre tension,
évitez de boire du café ou de l’alcool ainsi que de fumer.
• Prenez votre temps: n’oubliez pas d’aller vider votre vessie,
puis asseyez-vous confortablement et détendez-vous pendant
au moins 5 minutes.
• Si vous vous asseyez à une table, appuyez-vous au dossier de la
chaise. Ne vous asseyez ni en tailleur, ni les jambes croisées.
Posez le bras choisi pour la mesure confortablement sur la table.
• Lors de l’achat d’un tensiomètre, vérifiez que la taille du bras-
sard vous convient (par rapport à votre tour de bras).
• Pour effectuer la mesure, mettez le brassard correctement en
place, c’est-à-dire au-dessus du coude, à hauteur du cœur.
• Mesurez la tension artérielle au moins deux fois de suite à
intervalle d’environ 1 ou 2 minutes. Dans la mesure du pos-
sible, prenez votre tension matin et soir, toujours aux mêmes
heures, avant d’avoir pris vos médicaments.
• Prenez votre tension une ou deux fois par semaine.
• La première fois, prenez la tension aux deux bras. Par la suite,
continuez sur le bras où la tension était la plus élevée.
• Si le tensiomètre n’enregistre pas les résultats, notez tous les
chiffres (tension systolique et diastolique) ainsi que la date et
22
l’heure dans votre carnet de contrôle de la tension artérielle.
Montrez ce carnet à votre médecin à chaque consultation
médicale.
• Notez-y non seulement les chiffres relevés, mais aussi d’éven-
tuels symptômes.
Check-list du patient hypertendu
• Pensez à suivre un mode de vie sain qui contribue à maintenir
votre tension artérielle aussi basse que possible.
• Prenez tous les médicaments prescrits par votre médecin. Ne chan-
gez pas leur dosage ou la fréquence des prises de votre propre chef.
• Si vos médicaments vous provoquent de désagréables effets secon-
daires, parlez-en à votre médecin.
• Informez votre médecin également de vos difficultés à prendre
vos médicaments, par exemple si vous avez de la peine à avaler
certains comprimés ou si vous les oubliez régulièrement.
• Rendez-vous régulièrement aux examens de contrôle prévus
avec votre médecin.
• Contrôlez votre tension artérielle à intervalles réguliers et notez
les valeurs enregistrées par écrit.
Carnet de contrôle de la tension artérielle
La Fondation Suisse de Cardiologie vous propose gratuitement un carnet de
contrôle très pratique incluant un rappel complet des notions de base pour
pratiquer l’autocontrôle. Reportez dans les colonnes prévues à cet effet la
date, l’heure de la mesure, les valeurs supérieure et inférieure enregistrées
ainsi que le pouls. Indiquez encore sous «Remarques» les événements
particuliers ou les symptômes ressentis (indispositions, vertiges, troubles
du sommeil, oublis de médicaments, surmenages psychiques ou physiques
spécifiques). Toutes ces notes ont un intérêt pour votre médecin.
Par conséquent, apportez ce carnet lors de votre prochaine consultation.
Vous trouverez un bulletin de commande au milieu de cette brochure
ou passez-nous commande sur le site www.swissheart.ch/leshop ou par e-mail
docu@swissheart.ch.
Bulletin de santé urgent à l’intention
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Pression Artérielle Élevée

  • 1. 1 L’hypertension artérielle Active contre les maladies cardiaques et l’attaque cérébrale Fondation Suisse de Cardiologie Brochure d’information à l’intention du patient
  • 2. Sommaire Introduction 2 Qu’est-ce que la tension artérielle? 3 La tension artérielle varie 4 L’hypertension artérielle 5 Les causes de l’hypertension artérielle 6 Les dangers de l’hypertension artérielle 6 Le diagnostic d’hypertension artérielle 9 Traitement adapté – meilleure santé 11 Modifications du mode de vie 11 Les principales substances exerçant un effet antihypertenseur 15 Les médicaments antihypertenseurs 16 Contrôles réguliers de la tension artérielle 20 Comment faire vos mesures correctement 21 Check-list du patient hypertendu 22
  • 3. 2 2 Introduction Votre médecin vous a diagnostiqué une hypertension artérielle (tension artérielle augmentée). C’est le diagnostic le plus couram- ment posé lors d’une consultation médicale. En Suisse, près d’un adulte sur quatre est hypertendu. L’hypertension ne fait pas l’effet d’une maladie, vous ne res- sentez probablement aucun trouble ni douleur. Vous ne devez cependant pas prendre ce diagnostic à la légère, suivez les conseils de votre médecin. En effet, l’hypertension est l’un des principaux facteurs de risque de graves affections cardio-vasculaires comme l’attaque cérébrale, l’infarctus du myocarde, l’insuffisance car- diaque (déficience du muscle cardiaque), l’insuffisance rénale, les troubles circulatoires dans les membres inférieurs ainsi que les troubles de la vision. Comparés aux gens qui ont une tension artérielle normale, les hypertendus non traités sont deux à dix fois plus nombreux à être victimes d’attaque cérébrale, d’infarctus du myocarde ou d’insuf- fisance cardiaque. Des maladies qui changent radicalement le cours de la vie; certains en restent lourdement handicapés, voire en meurent. La baisse judicieuse d’une tension trop élevée permet d’éviter bien des maladies et des décès précoces. Cette brochure vous décrit les principales facettes de l’hyper- tension. Nous espérons qu’elle vous aidera à mieux comprendre votre propre traitement et à le prendre en main activement. La formulation au masculin implique évidemment les deux sexes.
  • 4. 3 3 Qu’est-ce que la tension artérielle? La tension artérielle a une importance vitale. Le sang doit pouvoir circuler dans les vaisseaux jusqu’aux organes et aux tissus, et pour cela il doit régner une certaine pression à l’intérieur du système vasculaire. Deux mécanismes sont à l’œuvre pour l’y aider: les mouvements de pompe du cœur et l’élasticité des vaisseaux. Lorsque le muscle cardiaque se contracte et éjecte le sang (sys- tole), cela crée une pression plus élevée dans les artères. Lorsque ensuite le cœur se relâche et se remplit à nouveau de sang (dias- tole), la pression redescend peu à peu dans les artères. Mais elle n’est jamais nulle: les parois élastiques et musculaires des artères sont ainsi faites que la tension artérielle reste suffisamment élevée entre les coups de pompe du cœur et que le sang continue à circuler. Ces oscillations rythmiques de la tension artérielle sont à la base des mesures. Elles permettent de distinguer deux valeurs de tension artérielle (figure 1): • La valeur supérieure ou systolique. Elle correspond au moment où le cœur se contracte et où la pression dans les vaisseaux est la plus haute (systole). • La valeur inférieure ou diastolique. Elle correspond au moment où le cœur se relâche et où la pression dans les vaisseaux est la plus basse (diastole). La tension artérielle est dans une plage normale si la valeur systo- lique est inférieure à 140 mmHg et la valeur diastolique inférieure à 90 mmHg lors de la prise de tension effectuée au cabinet médi- cal ou en pharmacie. Lors d’un autocontrôle effectué chez soi, on considère comme normaux des chiffres inférieurs à 130/85 mmHg. «mmHg» signifie «millimètres de mercure» – c’est l’unité de mesure de tension artérielle.
  • 5. 4 4 La tension artérielle varie La tension artérielle est variable. Ces variations ont diverses causes, par exemple effets hormonaux, énervement ou nervosité, activités physiques ou contraintes psychiques telles que stress, douleur ou angoisse. Sur une période de 24 heures, la tension artérielle varie surtout entre le jour et la nuit: elle monte le matin au lever, baisse légèrement en début d’après-midi et remonte le soir. C’est dans la nuit, pendant le sommeil, que la tension est la plus basse. Les variations de la tension artérielle sont commandées par des processus complexes qui ont lieu entre le système nerveux végétatif, le système hormonal (système endocrinien), les vais- seaux sanguins eux-mêmes et d’autres organes. En particulier les reins, qui règlent les échanges d’eau et de sel, peuvent faire monter ou baisser la tension artérielle en modifiant le volume Systole Diastole Figure 1: Circulation du sang dans le cœur Quand le cœur se contracte et propulse le sang dans le système circulatoire (systole), la pres- sion dans les artères est la plus haute (valeur supérieure ou tension systolique). Lorsque le muscle cardiaque se détend et se remplit à nouveau de sang (diastole), la pression dans les artères diminue progressivement (valeur inférieure ou tension diastolique).
  • 6. 5 5 sanguin disponible. Les reins produisent en outre une substance appelée rénine douée d’un effet hypertenseur. L’hypertension artérielle L’hypertension survient par suite de perturbations dans ces pro- cessus complexes de régulation. On parle d’hypertension arté- rielle quand les valeurs se situent de manière répétée au-delà de 140/90 mmHg. L’hypertension est avérée aussi quand seule l’une des deux valeurs dépasse ces limites. Une hypertension artérielle systolique isolée, où seule la valeur systolique est trop haute, se rencontre fréquemment avant tout chez les personnes âgées. On distingue trois degrés de gravité de l’hypertension: Hypertension valeur systolique valeur diastolique 1er degré (légère) 140–159 mmHg et/ou 90–99 mmHg 2e degré (modérée) 160–179 mmHg et/ou 100–109 mmHg 3e degré (sévère) 180 mmHg ou plus et/ou 110 mmHg ou plus L’hypertension artérielle se développe la plupart du temps lentement, sans que les intéressés ne remarquent quoi que ce soit. La plupart des gens atteints d’hypertension ne présentent aucun symptôme ou trouble quelconque. Et ce n’est qu’en cas de valeurs très élevées que l’on peut constater quelques maux de tête, troubles visuels, vertiges, fatigabilité ou bourdonnements d’oreilles, signes que quelque chose ne va pas bien. Mais ces symp- tômes peuvent aussi bien être mis sur le compte d’autres causes que l’hypertension.
  • 7. 6 6 Les causes de l’hypertension artérielle Chez deux patients sur trois atteints d’hypertension artérielle, la cause de leur mal est inconnue. On parle alors d’hypertension essentielle ou primaire. Chez la plupart des patients, de multiples facteurs se conjuguent pour perturber la régulation de la tension artérielle. Parmi les facteurs de risque les plus importants, citons l’âge et les prédispositions héréditaires, des facteurs qu’il est malheureuse- ment impossible de modifier. Par contre, il est possible d’influen- cer les facteurs liés au mode de vie: tabagisme, surpoids, alimen- tation incluant une trop forte consommation de sel et d’alcool, manque d’activité physique, stress ou encore certains médica- ments (par exemple anti-inflammatoires non stéroïdiens contre les rhumatismes ou pilule contraceptive) sont autant de facteurs qui portent atteinte à la régulation naturelle de la tension arté- rielle et contribuent à la faire grimper. Chez certains patients en revanche, il est possible d’identifier une cause précise à l’hypertension, par exemple certaines mala- dies, des troubles de la circulation rénale ou des perturbations hormonales. On parle alors d’hypertension secondaire. Le fait de traiter la maladie causale – par exemple par des médicaments ou par l’intervention chirurgicale sur une sténose (rétrécissement) de l’artère rénale – permet souvent de supprimer aussi l’hyperten- sion associée. Les dangers de l’hypertension artérielle Bien que l’hypertension artérielle n’entraîne le plus souvent aucun symptôme ou douleur perceptible, elle est très dangereuse. Car une tension élevée en permanence endommage les vaisseaux et sollicite exagérément le cœur, faisant de l’hypertension l’un des facteurs de risque majeurs de maladies cardio-vasculaires.
  • 8. 7 7 Les artères soumises à une haute pression continue s’épaississent et se rigidifient. Graisses, calcaire et cellules inflammatoires s’asso- cient pour former des dépôts (plaques) dans la paroi des vaisseaux (endothélium). Ce processus, qui se reproduit partout dans l’orga- nisme, se nomme artériosclérose ou encore athérosclérose. Les plaques rétrécissent le diamètre des vaisseaux (sténose) et réduisent le flux sanguin, ce qui peut entraver l’alimentation en sang et en oxygène. Si une plaque se brise, des plaquettes san- guines s’agglomèrent pour former un caillot qui peut entièrement boucher l’artère (thrombose). Les tissus et organes situés en aval sont brutalement privés d’oxygène et meurent (infarctus). Si cela se produit dans une artère cérébrale ou qu’un vaisseau se déchire sous l’effet de l’hypertension, il en résulte une attaque cérébrale. Des vaisseaux coronaires au calibre réduit peuvent déclencher des douleurs au niveau du cœur (angine de poitrine); si les vaisseaux coronaires (ceux qui nourrissent le cœur) se bouchent complètement, il s’ensuit un infarctus du myocarde. L’athérosclérose des membres inférieurs conduit – notamment chez les fumeurs – à la maladie artérielle occlusive périphérique (MAOP) occasionnant de violentes douleurs dans les jambes à la marche et le danger que les tissus du pied se nécrosent (meurent). Si la circulation sanguine dans les vaisseaux rétiniens est perturbée, on risque de sérieux troubles visuels, voire la cécité (figure 2). Lorsque la tension est trop élevée, le cœur doit pomper beaucoup plus vigoureusement qu’en temps normal pour continuer à alimenter l’organisme en sang. Le muscle cardiaque s’adapte à cette surcharge: il s’épaissit et se relâche moins bien entre deux contractions, ce qui compromet le remplissage des ventricules. Si cette surcharge se prolonge durant des années, le myocarde s’épuise et on peut voir apparaître une insuffi- sance cardiaque. Les premiers signes d’insuffisance cardiaque
  • 9. 8 8 Cerveau: attaque cérébrale Yeux: troubles de la vision cécité Cœur: angine de poitrine infarctus du myocarde insuffisance cardiaque Reins: insuffisance rénale Jambes: troubles circulatoires et douleurs dans les jambes à la marche (MAOP) Figure 2: Possibles complications d’une hypertension artérielle Une hypertension non traitée peut entraîner des lésions dans diverses parties du corps.
  • 10. 9 9 sont la dyspnée (essoufflement), un gonflement des jambes, une fatigue qui survient rapidement à l’effort et des capacités physiques amoindries. L‘hypertension abîme également les reins. La pression exces- sive fait dépérir les minuscules dispositifs de filtration des reins. En conséquence, les reins ne sont progressivement plus en mesure d’assurer leur fonction de filtre et n’arrivent plus à éliminer suffi- samment les déchets de l’organisme, ce qui peut aboutir finale- ment à une insuffisance rénale. Le diagnostic d’hypertension artérielle Pour déceler la présence d’une hypertension artérielle, il faut mesurer la tension artérielle. Il existe plusieurs méthodes. La méthode des bruits (technique auscultatoire) est celle qu’utilisent le plus souvent les médecins ou autres personnels médicaux. On place un brassard au niveau du bras et on le remplit d’air par pompage. Ensuite, l’examinateur laisse l’air s’échapper lentement; dans le même temps, il écoute à l’aide d’un stéthos- cope posé au pli du coude les bruits en provenance de l’artère brachiale. Dès que la pression dans le brassard a suffisamment baissé et que le sang peut à nouveau circuler dans l’artère compri- mée, on entend un bruit de battement. On lit la pression affichée à cet instant, qui correspond à la valeur systolique de la tension artérielle. L’air continue à s’échapper du brassard, les bruits de battements s’estompent peu à peu et disparaissent. La pression à laquelle les bruits deviennent inaudibles correspond, elle, à la valeur diastolique de la tension. Les valeurs tensionnelles sont lues sur une colonne graduée en millimètres de mercure (mmHg), ce qui explique que ce soit l’unité utilisée lors des mesures. Si, lors d’une mesure unique chez le médecin, les valeurs ten- sionnelles se situent au-dessus de 140/90 mmHg, cela n’est pas
  • 11. 10 10 Figure 3: Mesure de la tension artérielle au bras Les tensiomètres utilisés pour l’autocontrôle sont entière- ment automatiques. Ils affi- chent la tension artérielle systolique et diastolique ainsi que le pouls. suffisant pour établir un diagnostic d’hypertension. Il faut à cet effet réaliser plusieurs mesures réparties sur une certaine période (quelques semaines), éventuellement aussi en dehors du cabinet médical. Chez de nombreux patients cependant, il n’est pas facile de poser ce diagnostic car leurs valeurs tensionnelles varient for- tement ou ne sont trop élevées que dans des circonstances parti- culières. Un phénomène fréquent est l’hypertension de cabinet ou effet blouse blanche. Ce terme recouvre une hypertension passagère qui ne se produit qu’au cabinet du médecin. On la rapporte à l’état de nervosité de beaucoup de patients au moment de se rendre chez le médecin. Afin de différencier l’effet blouse blanche d’une «véritable» hypertension, le patient peut mesurer sa tension lui- même à la maison. En général, le médecin lui prêtera à cet effet
  • 12. 11 11 un tensiomètre et lui expliquera comment procéder (figure 3). Une alternative est la mesure de la tension sur 24 heures. Lors d’une mesure de la tension artérielle sur 24 heures (mesure au long cours), on mesure la tension pendant 24 heures au cours des activités quotidiennes normales, y compris la nuit. Le patient porte à cet effet un petit appareil équipé d’un brassard qui mesure la tension à intervalles réguliers et enregistre automa- tiquement les résultats. Les moyennes obtenues pour le jour et la nuit permettent de mieux évaluer les variations de la tension et de poser ou d’exclure le diagnostic d’hypertension artérielle (figure 4). Traitement adapté – meilleure santé  Le traitement de l’hypertension essentielle repose avant tout sur des modifications du mode de vie. Si celles-ci ne suffisent pas, le médecin prescrit des médicaments antihypertenseurs. Chez la plupart des patients, il est nécessaire de mettre en œuvre les deux approches. Modifications du mode de vie Si vous êtes atteint d’hypertension légère à modérée, votre méde- cin vous prescrira tout d’abord d’adopter un mode de vie, disons, «amical pour la tension artérielle». Il est possible que vous arriviez à normaliser votre tension artérielle en éliminant ou en réduisant vos facteurs de risque. Mais cela suppose une énergique interven- tion de votre part. • Réduire son surpoids. Les personnes en surcharge pondérale ont souvent une tension artérielle élevée. Une réduction du poids corporel de 5 kg est susceptible de diminuer la tension systolique (supérieure) d’environ 10 mmHg. Faites donc votre possible pour garder un poids corporel normal ou le retrouver.
  • 13. Grâce à votre don, la Fondation Suisse de Cardiologie peut... • aider les chercheuses et les chercheurs en Suisse à faire de nouvelles découvertes sur les causes des cardiopathies et de l’attaque cérébrale, • encourager des projets de recherche afin de développer de nouvelles méthodes d’examen et de traitement, • conseiller les personnes concernées et leurs proches, et mettre à leur disposition des brochures d’information sur la maladie, le traitement et la prévention, • informer la population sur la prévention efficace des maladies cardio- vasculaires et de l’attaque cérébrale, et l’inciter à adopter une hygiène de vie saine pour le cœur. Prestations réservées à nos donatrices et donateurs: • Consultation au Cardiophone 0848 443 278 assurée par nos cardiologues. • Réponse écrite aux questions dans notre consultation sur www.swissheart.ch/consultation. • CardioTest® personnel gratuit (pour un don de CHF 60.– ou plus). • Magazine «Cœur et Attaque cérébrale» (4 fois par année). • Invitations à des conférences et réunions d’information. La Fondation Suisse de Cardiologie est certifiée par ZEWO depuis 1989. Oui, j’aimerais devenir donatrice / donateur! Oui, envoyez-moi s’il vous plaît un spécimen pour découvrir le magazine des donateurs «Cœur et Attaque cérébrale»! Active contre les maladies cardiaques et l’attaque cérébrale Fondation Suisse de Cardiologie
  • 14. 12 12 On peut grignoter ses kilos excédentaires par une réduction calorique, une alimentation équilibrée et une plus grande acti- vité physique. La référence à suivre étant l’Indice de Masse Cor- porelle (IMC ou BMI en anglais), qui ne devrait pas dépasser le chiffre de 25. • Réduire ses apports en sel. D’une manière générale, la popula- tion suisse consomme plus de 9 g de sel par jour, ce qui est trop élevé. Certains patients hypertendus sont «sensibles au sel», c’est-à-dire que leur tension augmente s’ils mangent beaucoup ou trop de sel et baisse s’ils en réduisent leur consommation. Il vaut donc la peine d’être parcimonieux avec le sel et d’en limi- ter sa consommation à 5 g par jour. Assaisonnez avec des herbes aromatiques, des épices et d’autres aliments goûteux, comme par exemple le citron, les oignons, l’ail, le poivre ou le curry et réduisez le sel et les aromates salés (bouillon, condiments en poudre). Dans la mesure du possible, évitez les en-cas et biscuits salés et prenez garde au sel dissimulé dans les sauces et vinai- grettes, les plats tout prêts, les soupes en sachet, le fromage et produits à base de fromage ainsi que les charcuteries et pro- duits à base de viande. Si vous buvez beaucoup d’eau minérale, Suis-je en surpoids? L’IMC est une échelle de mesure du surpoids. Pour le calculer, divisez votre poids (en kilos) par votre taille (en mètre) au carré. Exemple: pour un homme de 73 kg avec une taille de 1,78 m: IMC = 73 : (1,78 x 1,78) = 23 IMC de 19 à 25 poids normal, situation idéale IMC plus de 25 à 30 surpoids léger à moyen IMC plus de 30 surpoids à obésité avérée IMC plus de 40 obésité sévère ou adiposité
  • 15. 13 13 privilégiez une marque à faible contenu en sodium (moins de 150 mg par litre). • Alcool, de la modération. L’alcool fait grimper la tension. La devise est donc: boire moins (ou pas du tout d’alcool), c’est plus sain! Les hommes hypertendus doivent limiter leur consomma- tion d’alcool à 30 g par jour, ce qui correspond à 3 dl de vin ou 7 dl de bière. Pour les femmes, c’est encore moins, à savoir 20 g d’alcool par jour, ce qui représente à peu près 2 dl de vin ou 5 dl de bière. Quoi qu’il en soit, évitez d’en boire tous les jours. • Veiller à une alimentation équilibrée. La bonne «recette» d’une alimentation saine pour le cœur et qui fait descendre la tension se prépare avec beaucoup de fruits et de légumes (5 portions ou environ 600 g par jour), de produits céréaliers complets, du pois- son au moins une fois par semaine et pour les matières grasses de l’huile de colza ou de l’huile d’olive, tout en évitant les graisses animales. Veillez aussi à vous assurer un apport suffisant en cal- cium, par exemple avec des produits laitiers pauvres en graisses comme le yogourt, le cottage cheese ou le fromage blanc maigres. • Bouger régulièrement. Une activité physique régulière stabilise la tension artérielle et ouvre les ramifications terminales des artères (artérioles), ce qui a pour effet de diminuer la résis- tance à la circulation et de faire baisser la tension. Les hyperten- dus peuvent réduire leur tension artérielle supérieure de 10 mmHg en dynamisant leur activité physique. L’exercice phy- sique devrait devenir l’une des composantes habituelles de votre quotidien, par exemple monter les escaliers, faire des tra- vaux ménagers ou du jardinage, aller aux commissions à pied ou à vélo, etc. Particulièrement recommandés: les sports d’endu- rance comme la marche sportive ou nordique, la randonnée, la natation, l’aquagym, le vélo, le ski de fond ou la danse. L’idéal
  • 16. 14 14 est d’avoir tous les jours 30 minutes d’activité physique (ou au minimum 2  1/2 heures par semaine) d’intensité au moins moyenne. Intensité moyenne signifie que vous êtes un peu hors d’haleine mais pas forcément que vous transpirez. Toute tranche d’activité d’une dizaine de minutes peut être prise en compte et additionnée pour la journée. En revanche, les sports violents, dans lesquels les muscles se contractent fortement sans mouve- ments réguliers, par exemple l’haltérophilie, ne sont pas adap- tés parce qu’ils font monter la tension brusquement et forte- ment. Si vous êtes cardiaque ou plus que cinquantenaire, faites contrôler vos capacités physiques par votre médecin avant de vous lancer dans un entraînement sportif. • Réduire le stress. A terme, le stress contribue à faire monter la tension artérielle. Essayez de réduire le stress quotidien et de planifier des «plages de détente» au fil de vos journées. Appre- nez à vous relaxer en pratiquant des exercices de maîtrise respi- ratoire, de yoga, de training autogène ou de relaxation muscu- laire progressive. • Renoncer à fumer. Chaque bouffée de cigarette contracte un peu plus les vaisseaux sanguins et fait s’élever la tension. La fumée favorise en outre l’athérosclérose. Si vous fumez, vous réduisez en grande partie à néant tous vos autres efforts pour faire baisser votre tension. Il n’y a pas de secret: c’est le moment de laisser tomber la cigarette! Une fois prise votre décision, demandez de l’aide: par exemple à votre médecin de famille, qui peut aussi vous prescrire des médicaments facilitant l’arrêt du tabac, à des amis et des proches anciens fumeurs ou cher- chez-en dans un groupe d’entraide ou un cours spécialisé dans l’arrêt du tabagisme. Vous trouverez aussi une aide sérieuse en appelant la ligne stop-tabac au numéro 0848 000 181 (au tarif local). La Fondation Suisse de Cardiologie a en outre édité une
  • 17. 15 15 Les principales substances exerçant un effet antihypertenseur Les inhibiteurs de l’ECA (inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine) Le système rénine-angiotensine-aldostérone est un système hormonal complexe qui joue un rôle primordial dans la régulation de la tension artéri- elle et la gestion des liquides dans l’organisme. La rénine, enzyme produite par les reins, aide à fabriquer l’angiotensine I. Sous l’action de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA), l’angiotensine I se transforme en angio- tensine II. Celle-ci contracte les petits vaisseaux (artérioles), ce qui fait mon- ter la tension. L’angiotensine II stimule aussi la sécrétion d’aldostérone, hor- mone qui inhibe l’élimination de sel et d’eau par les reins – ce qui a pour effet d’augmenter le volume sanguin et donc la tension. Les inhibiteurs de l’ECA quant à eux empêchent la transformation de l’angiotensine I en an- giotensine II et sont donc hypotenseurs. Ils sont très bien adaptés pour sou- lager le cœur en cas d’hypertension artérielle et d’insuffisance cardiaque. Les antagonistes de l’angiotensine II Les antagonistes de l’angiotensine II bloquent l’action de celle-ci directement dans les cellules concernées. Cela empêche l’angiotensine II d’exercer son effet vasoconstricteur, d’où une baisse de la tension artérielle. Les antago- nistes de l’angiotensine II soulagent également le cœur en cas d’insuffisance cardiaque. En raison de leur très bonne tolérance, ces médicaments hypoten- seurs sont souvent utilisés. Les inhibiteurs calciques (ou antagonistes du calcium) La contraction des petits vaisseaux (artérioles) est largement responsable de la montée de la tension artérielle. Les inhibiteurs calciques sont des médica- ments qui empêchent le calcium de pénétrer dans les cellules musculaires de la paroi des artérioles. De ce fait, les vaisseaux sanguins se dilatent et la ten- sion artérielle baisse. Les diurétiques Les diurétiques sont des médicaments qui stimulent la production d’urine. Ils renforcent l’élimination d’eau et de sel par les reins. Cela a pour effet de di- minuer le volume de liquide en circulation, la résistance dans les artérioles et la tension artérielle elle-même. Les bêtabloquants Le système nerveux sympathique fait partie du système nerveux végétatif (ou autonome). Il a un effet stimulant sur le cœur et les vaisseaux sanguins. Les charges physiques, psychiques et hormonales activent le système nerveux sympathique et font monter la tension artérielle. Les bêtabloquants viennent occuper, et donc bloquer, les récepteurs des substances utilisées comme mé- diateurs chimiques par le système nerveux sympathique, limitant ainsi son influence sur le système cardio-vasculaire, ce qui diminue la tension et ralen- tit le pouls.
  • 18. 16 brochure sur l’arrêt du tabac que vous pouvez commander au moyen du bulletin inséré au milieu de la présente brochure. Vous trouverez également des conseils utiles sur le site Internet de la Fondation Suisse de Cardiologie www.vivre-sans-fumee.ch ainsi que sous www.stop-tabac.ch. • Parler avec le médecin des traitements hormonaux. Les spéciali- tés contenant des hormones peuvent chez certaines femmes faire monter la tension artérielle. Si vous utilisez un contraceptif hormonal («pilule»), vous pouvez demander à votre médecin si une autre méthode serait mieux adaptée dans votre cas. Un traitement hormonal de la ménopause peut influencer la ten- sion artérielle, voyez avec votre médecin si le traitement est approprié dans votre cas. Les médicaments antihypertenseurs Le but du traitement de l’hypertension est de ramener la tension artérielle à des valeurs normales se situant au-dessous de 140/90 mmHg. Si vous souffrez de diabète, il convient d’abaisser votre tension au-dessous de 140/85 mmHg. Si vous n’avez pas atteint cet objectif après quelques mois simplement en changeant de mode de vie, vous devrez prendre un médicament antihyperten- seur. Mais si vous souffrez d’hypertension sévère, de diabète ou de maladie rénale, on vous prescrira ce type de médicament sans attendre. • A prendre régulièrement. Les médicaments antihypertenseurs normalisent la tension artérielle pour autant qu’ils soient pris régulièrement. Si l’on néglige de le faire, la tension remonte. Il faut donc les prendre exactement selon la prescription médi- cale, même lorsque vous vous sentez détendu ou que vous êtes en vacances. A ce sujet, gardez toujours vos médicaments sous
  • 19. 17 mmHg Phase active Phase active Phase de repos Tension systolique Tension diastolique Pouls h la main en voyage. Lors d’un vol en avion, joignez vos compri- més à votre bagage de cabine pour pallier une perte toujours possible de vos bagages de soute. • Divers principes actifs. Il existe toute une série de substances qui réduisent la tension artérielle (voir encadré page 15). Le méde- cin vous prescrira tout d’abord une spécialité issue d’une de ces classes de produits. Si cela ne devait pas suffire à la faire baisser ou entraînait des effets secondaires gênants, il conviendrait de changer de classe. • Combinaison de principes actifs. Chez certains patients, une substance unique n’apporte souvent pas de baisse suffisante. Figure 4: Mesure de la tension artérielle sur 24 heures Il s’agit d’une mesure ambulatoire de la tension artérielle à intervalles réguliers pendant 24 heures. Tension systolique Tension diastolique
  • 20. 18 Ce n’est que la combinaison de plusieurs principes actifs, agis- sant dans le système cardio-vasculaire à différents endroits de la régulation tensionnelle, qui permet de normaliser la tension. Lors du choix des médicaments, le médecin veille à ce que les éventuels effets secondaires propres à chaque produit s’atté- nuent ou s’annulent mutuellement. On emploie souvent des spécialités qui contiennent deux, voire trois substances dans un seul et même comprimé (bi- ou trithérapie). • Effets secondaires. Au début du traitement, le médicament peut entraîner une baisse des capacités physiques ou intellectuelles avec fatigue, vertiges et troubles de la concentration. Cela est dû à la baisse de la tension artérielle. Normalement, l’organisme s’habitue rapidement à une tension plus basse, si bien que les troubles s’estompent avec le temps. Mais chez certains patients, des effets secondaires s’installent au long cours. Par exemple une désagréable, quoique bénigne, toux irritative lors de la prise d’inhibiteurs de l’ECA qui peut survenir chez environ 20% des patients ou des troubles érectiles lors de la prise de bêtablo- quants. Si vous souffrez d’effets secondaires, n’arrêtez en aucun cas de prendre le médicament de votre propre chef. Parlez de vos problèmes avec votre médecin car il pourra certainement adapter la dose ou vous prescrire un autre médicament. Il existe aujourd’hui un si grand nombre de substances différentes que l’on peut traiter correctement presque tous les patients sans effets secondaires. • Tension artérielle trop basse. Il arrive qu’en cours de traitement, la tension artérielle baisse trop. Cela peut entraîner des vertiges lorsqu’on se relève rapidement, ou de la fatigue. Si vous ressen- tez ce genre de troubles, informez-en votre médecin afin qu’il puisse ajuster votre traitement. Une tension basse mais n’occa-
  • 21. 19 sionnant aucun trouble ne nécessite en revanche pas de modifi- cation du traitement. • A prendre pour une durée illimitée. On peut certes faire baisser la tension grâce aux médicaments, mais on n’élimine pas pour autant la cause de l’hypertension. Si vous ne preniez plus vos médicaments, votre tension artérielle remonterait probable- ment aussitôt. Or, on ne peut éviter les complications de l’hy- pertension qu’en procédant à une baisse durable de la tension. Cela vous impose donc de prendre vos médicaments à vie, selon toute vraisemblance. Les modifications de votre mode de vie exerçant aussi une action qui va dans le bon sens, il est souvent possible de réduire la posologie des médicaments après un cer- tain temps. • Bénéfices pour votre santé. Vous ne constaterez pas immédiate- ment d’effets positifs de votre baisse de tension. Mais, à long terme, un traitement adapté contribue efficacement à prévenir beaucoup de maladies comme l’infarctus du myocarde, l’attaque cérébrale, l’insuffisance cardiaque ou l’insuffisance rénale. • Les méthodes de la médecine complémentaire (médecines alternatives). Beaucoup de gens s’intéressent aux possibilités des médecines alternatives. A ce jour, on ne connaît aucune méthode de ce type permettant de faire baisser la tension de manière durable et sûre. Certaines méthodes, notamment dans le domaine de la relaxation, peuvent agir en accompagnant une baisse de la tension, même si elles ne remplacent en aucun cas les médicaments antihypertenseurs. Parlez de cette éventualité avec votre médecin si vous souhaitez utiliser une méthode alter- native. Mais ne prenez en aucun cas de médicament non conven- tionnel sans avis médical.
  • 22. 20 Contrôles réguliers de la tension artérielle Il est très important que les hypertendus fassent mesurer réguliè- rement leur tension, que ce soit par exemple au cabinet du méde- cin, en pharmacie ou par une association de soins à domicile. La tension doit alors être prise assis, mais aussi debout, afin d’exclure la présence d’une hypotension orthostatique chez la personne âgée. Il s’agit d’une chute de tension lors du changement de posi- tion, en particulier lors du passage de la position allongée ou assise à la position debout. Elle peut se manifester par des ver- tiges, voire un malaise avec perte de connaissance. Mesure de la tension par le médecin: tant que vous n’avez pas retrouvé de valeurs normales de tension, il est judicieux de faire des contrôles chez le médecin tous les mois ou tous les deux mois. Une fois que votre tension est normalisée, il suffit en principe d’un contrôle médical tous les six mois. Votre médecin vous préci- sera à quels intervalles il juge judicieux de les faire. Ces intervalles entre les contrôles dépendent entre autres de la présence chez vous d’autres maladies ou facteurs de risques de maladies cardio- vasculaires. Automesure de la tension artérielle: de nombreux patients hyper- tendus mesurent eux-mêmes régulièrement leur tension. Cela peut être très utile et fournir au médecin traitant de précieuses indications pour suivre l’évolution de l’hypertension. La plupart des appareils d’autocontrôle fonctionnent automatiquement, la tension étant calculée de manière électronique. Il n’y a pas besoin de stéthoscope. Le plus souvent, l’appareil prend aussi le pouls. Le pouls n’a rien à voir avec les valeurs de tension. Il est l’onde de choc perceptible dans les artères, cette onde qui naît quand le muscle cardiaque se contracte (systole). Toutes les mesures s’af-
  • 23. 21 fichent sur un écran. Il existe des appareils de mesure au bras ou au poignet. Les deux types d’appareils sont homologués pour un autocontrôle de la tension artérielle. Les experts ont cependant une préférence pour les appareils qui se fixent au bras. Faites-vous bien expliquer son fonctionnement au moment de l’achat et lisez ensuite soigneusement son mode d’emploi. Respectez les instruc- tions et recommandations et n’oubliez pas de faire régulièrement étalonner votre appareil. Comment faire vos mesures correctement • Dans les 30 minutes qui précèdent la mesure de votre tension, évitez de boire du café ou de l’alcool ainsi que de fumer. • Prenez votre temps: n’oubliez pas d’aller vider votre vessie, puis asseyez-vous confortablement et détendez-vous pendant au moins 5 minutes. • Si vous vous asseyez à une table, appuyez-vous au dossier de la chaise. Ne vous asseyez ni en tailleur, ni les jambes croisées. Posez le bras choisi pour la mesure confortablement sur la table. • Lors de l’achat d’un tensiomètre, vérifiez que la taille du bras- sard vous convient (par rapport à votre tour de bras). • Pour effectuer la mesure, mettez le brassard correctement en place, c’est-à-dire au-dessus du coude, à hauteur du cœur. • Mesurez la tension artérielle au moins deux fois de suite à intervalle d’environ 1 ou 2 minutes. Dans la mesure du pos- sible, prenez votre tension matin et soir, toujours aux mêmes heures, avant d’avoir pris vos médicaments. • Prenez votre tension une ou deux fois par semaine. • La première fois, prenez la tension aux deux bras. Par la suite, continuez sur le bras où la tension était la plus élevée. • Si le tensiomètre n’enregistre pas les résultats, notez tous les chiffres (tension systolique et diastolique) ainsi que la date et
  • 24. 22 l’heure dans votre carnet de contrôle de la tension artérielle. Montrez ce carnet à votre médecin à chaque consultation médicale. • Notez-y non seulement les chiffres relevés, mais aussi d’éven- tuels symptômes. Check-list du patient hypertendu • Pensez à suivre un mode de vie sain qui contribue à maintenir votre tension artérielle aussi basse que possible. • Prenez tous les médicaments prescrits par votre médecin. Ne chan- gez pas leur dosage ou la fréquence des prises de votre propre chef. • Si vos médicaments vous provoquent de désagréables effets secon- daires, parlez-en à votre médecin. • Informez votre médecin également de vos difficultés à prendre vos médicaments, par exemple si vous avez de la peine à avaler certains comprimés ou si vous les oubliez régulièrement. • Rendez-vous régulièrement aux examens de contrôle prévus avec votre médecin. • Contrôlez votre tension artérielle à intervalles réguliers et notez les valeurs enregistrées par écrit. Carnet de contrôle de la tension artérielle La Fondation Suisse de Cardiologie vous propose gratuitement un carnet de contrôle très pratique incluant un rappel complet des notions de base pour pratiquer l’autocontrôle. Reportez dans les colonnes prévues à cet effet la date, l’heure de la mesure, les valeurs supérieure et inférieure enregistrées ainsi que le pouls. Indiquez encore sous «Remarques» les événements particuliers ou les symptômes ressentis (indispositions, vertiges, troubles du sommeil, oublis de médicaments, surmenages psychiques ou physiques spécifiques). Toutes ces notes ont un intérêt pour votre médecin. Par conséquent, apportez ce carnet lors de votre prochaine consultation. Vous trouverez un bulletin de commande au milieu de cette brochure ou passez-nous commande sur le site www.swissheart.ch/leshop ou par e-mail docu@swissheart.ch.
  • 25. Bulletin de santé urgent à l’intention de ceux qui ont une Pression Artérielle Élevée Regardez la vidéo pour en savoir plus