Medicina felina coronavirus dans un élevage félin - vetbreedge

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Conduite à tenir lors de la présence de coronavirus dans un
élevage félin
Année de parution
2013
Congrès
AFVAC national NANTES 2013
Aurélien Grellet
DV, PhD
Royal Canin, 650 avenue de la Petite Camargue,
F ­ 30 470 Aimargues
Le coronavirus est extrêmement répandu dans la population féline. Ainsi 10 à 50 % des chats de compagnie vivant seuls et 80 à 90 % des
chats vivant dans des structures comptant plus de 5 chats (élevages, refuges) sont séropositifs. La plupart des infections par ce virus sont
subcliniques ou se manifestent par une entérite légère se limitant d'elle­même. Cependant 5 à 10 % des chats infectés, développent une
Péritonite Infectieuse Féline (PIF). Deux hypothèses s'affrontent actuellement. Le coronavirus félin responsable de la PIF (FIPV)
pourrait être un mutant du coronavirus entérique non pathogène (FCoV) ou au contraire le FIPV et le FCoV pourraient être deux souches
virales différentes. La première hypothèse est actuellement la plus communément admise mais des études sur le sujet sont en cours. Face
à l'absence de traitements efficaces lors du développement de cette maladie, les moyens de prévention visant à prévenir ou à limiter
l'infection des chats par le FCov sont donc les méthodes les plus efficaces pour contrôler cette maladie.
Les différents types d'excréteurs dans un élevage
Détection du coronavirus
Prélèvements
Les méthodes indirectes : la sérologie
Sérologie et anticorps maternels
Gérer la circulation du coronavirus
La densité de population
Le nettoyage­désinfection
La sectorisation et marche en avant
Les différents types d'excréteurs dans un élevage
La principale voie de contamination du FCoV est féco­orale. Cependant, le virus pouvant persister dans l'environnement pendant 3 à 7
semaines, un risque de transmission indirect via le matériel contaminé et les vêtements est donc également possible. Ces multiples modes
de transmission rendent ce virus hautement contagieux. Ainsi plus de la moitié des chats naïfs introduits dans une collectivité endémique
en coronavirus s'infecteraient en moins d'une semaine.
Dans un élevage où le coronavirus est endémique il est possible d'identifier 3 catégories d'individus :
les excréteurs chroniques excrétant du virus de manière permanente (10 à 15 % des individus). L'excréteur chronique est défini
comme un individu excrétant le virus de manière continue pendant plus de 9 mois. Etant établi que les excréteurs chroniques ne
sont pas prédisposés à développer la PIF, ceux ne devront pas être euthanasiés du fait de ce statut. En revanche il est
recommandé d'éliminer ces individus de l'élevage et de les replacer chez des particuliers.
Les excréteurs transitoires éliminant le virus mais se recontaminant (environ 70 à 80 % des individus). Les facteurs permettant
d'expliquer la différence entre un excréteur transitoire et un excréteur chronique ne sont pas encore connus. Il semblerait que cette
différence proviendrait de l'individu plutôt que de la souche virale elle­même. La plupart des chats excréteurs transitoires ne se
réinfectent pas tant qu'ils excrètent du virus ou sont séropositifs. Cependant suite à l'élimination du virus et à une chute du titre en
anticorps, ces chats peuvent être réinfectés par la même souche ou une différente.
Les individus n'excrétant jamais le virus (moins de 5 % des cas). Ces chats, bien qu'exposés au virus, ne présentent pas de
signes d'infection (absence d'excrétion virale détectée par PCR et individu séronégatif ou présentant un titre d'anticorps très bas).
Une possible explication de ce phénomène serait l'incapacité pour le coronavirus d'infecter les cellules de ces chats, suite à une
mutation d'un récepteur cellulaire pour le coronavirus : l'aminopeptidase N, une métalloprotéase des villosités intestinales.
Sommaire
Détection du coronavirus

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Prélèvements
Le coronavirus peut être isolé au niveau des matières fécales, du sang (sérum ou plasma) et de la salive d'individus asymptomatiques.
Cependant parmi les chats présentant une rt­PCR positive en coronavirus au niveau des matières fécales, seulement 10 et 50 % sont
respectivement positifs au niveau de la salive et du plasma. Les matières fécales représentent donc le prélèvement le plus approprié pour
la détection de l'ARN viral.
Ces matières fécales peuvent être prélevées par écouvillonnage rectal ou récoltée au niveau de la litière. L'écouvillonnage rectal présente
l'avantage d'être moins contaminé par les matières fécales des autres chats. Cependant, l'ARN du coronavirus pouvant rester stable dans
les matières fécales pendant au moins 10 jours à température ambiante, les matières fécales peuvent également être utilisées pour évaluer
le statut infectieux de l'animal si celui­ci est isolé.
Récemment des méthodes quantitatives de rt­PCR en temps réel ont vu le jour. Cette technique permet une évaluation de la quantité de
virus excrétée. Ainsi le développement de cette technique a permis de montrer qu'une majorité des chats (78 %) sont des excréteurs
faibles, qu'approximativement 20 % sont des excréteurs moyens et que seulement 1 % présentent des niveaux d'excrétion élevés.
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Les méthodes indirectes : la sérologie
Les sérologies sont difficiles à interpréter car :
les anticorps peuvent persister durant une longue période après l'élimination de l'agent infectieux ;
une sérologie positive ne permet pas de confirmer que les signes cliniques observés sont induits par l'agent infectieux ;
certaines sérologies peuvent être négatives lors d'infections suraiguës ;
certains animaux immunodéprimés ne produisent pas toujours suffisamment d'anticorps pour qu'ils soient détectés.
Il existe deux types de tests sérologiques disponibles pour mesurer les anticorps dirigés contre le coronavirus. Le test utilisé en pratique
privée est un test ELISA. Celui fournit un résultat positif ou négatif mais ne permet pas d'avoir un titre en anticorps précis (habituellement
un résultat positif indique un titre d'anticorps contre coronavirus supérieur à 1 : 400). L'autre test disponible est l'immunofluorescence
indirecte. Ce test, effectué dans des laboratoires spécialisés, permet de mesurer le titre d'anticorps chez l'animal.
Les tests sérologiques détectent les anticorps dirigés contre n'importe quel coronavirus félin. Il n'existe donc pas actuellement de tests
sérologiques capables de différencier les anticorps dirigés contre le virus intestinal de ceux dirigés contre le coronavirus mutant
responsable de la PIF. De plus, même si les chats porteurs du virus intestinal démontrent peu ou pas de signes cliniques, ceux­ci peuvent
développer une immunité humorale et, par conséquent, avoir des anticorps en circulation. La seule information fournie par la sérologie est
d'indiquer si le chat a été en contact avec un coronavirus. La sérologie n'indique pas quand le chat a été infecté, ni si le chat est susceptible
ou non de développer la PIF.
La mesure du titre en anticorps peut apporter certaines informations. Ainsi des chats avec des titres faibles (1 : 25 ou inférieurs)
présentent souvent un niveau d'excrétion faible ou nul et, fréquemment, s'arrêteront d'excréter s'ils sont isolés. En revanche les chats avec
des titres élevés en anticorps (1 : 400) sont souvent des individus excrétant des charges virales importantes. Lors de l'isolement de ces
individus, leurs titres pourront chuter à des niveaux faibles ou négligeables (chats s'arrêtant d'excréter), ou se maintenir à des taux élevés
(chats excréteurs persistants, 10 à 15 % des cas).
La rt­PCR sur écouvillon rectal présente une interprétation plus facile quant à la quantification de la charge virale excrétée.
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Sérologie et anticorps maternels
Les chatons nés de mères séropositives en bonne santé deviennent séropositifs dans les heures suivant l'allaitement suite à l'ingestion et
l'absorption des anticorps colostraux. Le taux d'anticorps sériques chez un chaton âgé d'un jour sera souvent similaire au taux sérique de
la mère avant la mise­bas. Les anticorps sériques maternels diminuent par la suite progressivement avec une demi­vie d'une semaine.
Ainsi si le titre est de 1 : 400 à 1 jour d'âge, celui­ci sera de 1 : 200 à 1 semaine, de 1 : 100 à 2 semaines 1 : 5 à 6 semaines d'âge. Sachant
que des taux inférieurs à 1 : 5 sont difficiles à détecter, la plupart des chatons qui auront acquis des anticorps maternels seront négatifs
s'ils sont testés entre 6 et 10 semaines d'âge.
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Gérer la circulation du coronavirus
La gestion des maladies infectieuses en élevage passe par deux grands axes de travail. La mise en place de mesures hygiéniques visant à
limiter la propagation et les recontaminations par l'agent infectieux et des mesures thérapeutiques ciblées pour le ou les agents incriminés.
Sachant qu'aucune mesure thérapeutique ne permet de limiter l'excrétion du FCoV la gestion du coronavirus passera par une prophylaxie
hygiénique.

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La densité de population
La densité de population est un point clé de la santé, du bien­être dans les collectivités félines. Une augmentation de la densité
s'accompagne fréquemment d'une hausse des maladies infectieuses. Certaines recommandations ont été émises sur la densité de chats en
fonction des collectivités. Ainsi, pour les chats en groupe, une surface minimum de 1,67 m2 par chat avec un groupe maximum de 10
chats est requise. Ces dimensions ne constituent qu'une indication. En effet, d'autres facteurs interviennent dans la gestion de la densité de
la population (nombre de personnes travaillant dans l'élevage, ventilation, organisation des espaces, etc.).
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Le nettoyage­désinfection
Le nettoyage et la désinfection sont des éléments clés pour limiter la propagation du coronavirus. Ils sont toutefois trop souvent négligés.
Il est important de bien distinguer ces deux étapes.
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La sectorisation et marche en avant
La séparation en sous populations est un point essentiel dans le maintien de la santé des animaux. Cette sectorisation tient compte du
statut :
physiologique (chaton/femelle gestante, autres adultes) ;
infectieux (statut inconnu, animal sain, animal infecté) ;
clinique (animal malade, animal sain).
Concrètement, elle consiste à séparer les individus les plus sensibles (femelles en fin de gestation et chatons) des individus les plus à
risques (adultes à l'entretien et individus malades ou convalescents) via la mise en place d'une nurserie ou d'une maternité dans les
élevages, ou le regroupement des chatons dans les refuges. Cette sectorisation permet de limiter l'exposition des chatons à des sources
potentielles de virus. Enfin, une quarantaine est à observer pour les chats nouvellement introduits.
La marche en avant est un principe complémentaire de la sectorisation. Elle consiste à imposer au personnel un circuit en sens unique, des
zones les plus sensibles (maternité et nurserie en élevage, ou jeunes individus en refuge) aux secteurs les plus à risques (locaux d'adultes,
infirmerie). Ce sens de circulation est également à appliquer lors de la visite de l'élevage.
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