4. Manele Labidi est une réalisatrice et scénariste Franco-Tunisienne. Elle a fait des études
de sciences économiques et politiques et a travaillé pendant quelques années dans la
finance avant de décider de devenir réalisatrice.
En 2016, elle a suivi le programme d'écriture scénaristique de la Fémis
5. 0 Après des études en sciences
politiques, elle travaille dans la
finance pendant plusieurs
années avant d'écrire pour le
théâtre, la radio et la télévision.
0 En 2016, elle fait partie du
programme d'écriture de La
Femis. Son premier court
métrage, Une chambre à
moi (2018), est une variation
tragicomique autour de l'essai
de Virginia Wolf, Une chambre à
soi. En 2019, elle écrit et réalise
son premier long métrage, Un
divan à Tunis.
6. SYNOPSIS
0 Après avoir exercé en France, Selma, 35 ans, ouvre son cabinet de psychanalyse dans une
banlieue populaire de Tunis. Au lendemain de la Révolution, la demande s'avère importante
dans ce pays « schizophrène ». Mais entre ceux qui prennent Freud et sa barbe pour un frère
musulman et ceux qui confondent séances tarifées avec "prestations tarifées", les débuts du
cabinet sont mouvementés… Alors que Selma commence enfin à trouver ses marques, elle
découvre qu'il lui manque une autorisation indispensable pour continuer d'exercer.
8. GOLSHIFTEH FARAHANI
0 Née en 1983 à Téhéran, est une
actrice et chanteuse iranienne
possédant la double nationalité
iranienne et française.
0 Golshifteh Farahani pratique le
piano dès l’âge de 5 ans, devenant
une réelle virtuose aux yeux de ses
parents, qui l’engagent à
poursuivre dans la voie musicale.
0 Elle glisse vers le métier d’actrice à
l’âge de 14 ans, dans le drame
iranien Derakhte Golabi, tournant
dans une vingtaine de films en
l’espace de dix ans.
0 C’est grâce à Ridley Scott que
l’actrice iranienne met un pied
dans la machine hollywoodienne
dans Mensonges d’Etat (2008 ).
9. 0 En 2009, elle est à l’affiche d‘ À propos
d'Elly d'Asghar Farhadi. En 2011, elle
partage l'affiche avec Louis Garrel et
Vincent Macaigne dans La Règle de trois.
En 2013, elle est la vedette du drame
kurde My Sweet Pepperland, d'Hiner
Saleem, qui est présenté au Festival de
Cannes, dans la collection Un Certain
Regard.
0 L'année 2014 est marquée par la sortie
de trois films : elle est au casting du
biopic français Eden, de Mia Hansen-
Løve, puis tient le premier rôle féminin
du drame politique américain
Rosewater, de Jon Stewart. Enfin, elle
prête ses traits à Néfertari dans le
blockbuster Exodus, qui lui permet de
retrouver Ridley Scott.
0 Autres retrouvailles l'année suivante :
celles avec Louis Garrel et Vincent
Macaigne pour Les Deux Amis, premier
long-métrage de Louis Garrel.
10. 0 Trois nouveaux films sortent en 2016 : Altamira, de Hugh Hudson ; puis elle prête ses traits à
Madame de Réan dans Les Malheurs de Sophie, de Christophe Honoré ; enfin, elle partage l'affiche du
remarqué drame indépendant américain Paterson avec Adam Driver, devant la caméra de Jim
Jarmusch.
0 L'année 2017 la voit défendre quatre longs-métrages très différents : Le Dossier Mona Lina, réalisé
par Eran Riklis ; puis Pirates des Caraïbes; ensuite The Song of Scorpions, d'Anup Singh; enfin, Santa et
Cie d’Alain Chabat,
0 En 2018, elle partage l'affiche du drame Les Filles du soleil, écrit et réalisé par Eva Husson, avec
Emmanuelle Bercot.
11. Majd Mastoura
Majd Mastoura, né le 30 avril 1990 à Menzel
Abderrahmane dans le gouvernorat de Bizerte,
est un acteur tunisien.
Lors de la Berlinale 2016, il remporte l'Ours
d'argent du meilleur acteur pour son
interprétation du rôle-titre de Hedi, Un vent de
liberté réalisé par Mohamed Ben Attia
12. 0 Premier film de la franco-
tunisienne Manele Labidi, qui
choisit donc de faire une
retranscription de la Tunisie post-
revolution, en utilisant la satire et
la comédie.
0 L'ambiance dégagée est bonne, la
galerie de personnages, dont les
traits et personnalités sont
volontairement grossis et
exagérés, est large et amusante.
L'actrice franco-iranienne
Golshifteh Farahani est
magnifique.
0 Les thématiques abordées et
dénoncées avec humour sont elles
aussi assez larges, de la censure à
la corruption, le chantage, le
système judiciaire et du respect de
l'ordre, l'éducation, les aberrances
administratives, la place de la
femme au sein de la société
tunisienne...
0 Tout est traité avec drôlerie et
intelligence, chaque aspect est
intéressant.
0 Allociné
Critiques
13. 0 Comédie légère, Un divan à Tunis ne se construit pas
seulement sur son postulat propice à de nombreuses
situations comiques, elle émerge également d'une
situation bien réelle, et qui n'a rien de drôle. Dans la
Tunisie post-Révolution, la population a perdu ses
repères, tiraillée entre son traditionalisme et son envie
progressiste qui remet du même coup en question les
fondements mêmes de son fonctionnement social.
Autant de barrières qui vont se lever contre la
démarche de Selma, parfaitement interprétée par
Golshifteh Farahani.
0 Et cette réalité, où la menace salafiste n'est jamais
bien loin, Manele Labidi en a pleinement conscience et
décide de la tourner régulièrement en ridicule. Non pas
pour se moquer des gens, mais pour montrer
l'absurdité d'un système qui ne sait plus vraiment
pourquoi il existe.
0 Un divan à Tunis met donc en lumière toutes les
carences d'une structure sociale qui a fait son temps, tout
autant qu'il met en valeur son désir d'émancipation en
abordant notamment le contexte post-révolutionnaire
sous un angle névrotique très bien vu.
0 La grande intelligence du film est de ne jamais juger
ses personnages. Si chacun représente un archétype de
la société tunisienne, le tout est croqué avec énormément
de tendresse et d'attention. Indiscutablement, la
réalisatrice aime ceux dont elle raconte l'histoire,
cela se sent et ça fait plaisir à voir. Ainsi, le film acquiert
une bonne humeur et une légèreté plus que bienvenues
pour parler d'un sujet extrêmement sérieux et refuse
catégoriquement de sombrer dans un pathos facile.
0 Écranlarge
14. 0Drôle mais trouvant un équilibre adéquat entre l'humour et une certaine gravité pour
mettre en évidence avec suffisamment de pertinence, des problèmes communs et
importants à aborder, le film ne serait sans doute rien sans la partition habitée de
Golshifteh Farahani, dont la sincérité et le charme désinvolte font constamment mouche.
Elle campe avec énergie la lumineuse Selma, une héroïne singulièrement attachante et
magnifiquement croquée, qui aime sa solitude (sans jamais s'en excuser) et retranscrit
avec finesse les affrontements culturels complexes qui bouillonnent autour d'elle et en
elle.
N'allant pas toujours où on le pense (même dans un léger virage romcom bien négocié),
Un Divan à Tunis est un petit bout de cinéma un brin foutraque mais rafraîchissant, qui
incarne sans aucun doute l'une des premières belles surprises de ce début d'année ciné
2020.
Jonathan Chevrier
Fucking Cinéphiles