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Actualités sur les colloïdes de synthèse en anesthésie
Laurent Muller1
, Jean Yves Lefrant1
, Claire Roger1
Service des réanimations – CHU Nîmes – Caremeau – Place du Pr Debré 30029 Nîmes cedex,
France
Auteur correspondant : Pr Laurent Muller
Email : laurent.muller@chu-nimes.fr
Conflits d’intérêts : Laurent Muller déclare avoir réalisé des symposiums et accepté des
invitations à des congrès internationaux avec la société Fresenius Kabi. Les autres auteurs ne
déclarent pas de conflit d’intérêt.
Points essentiels
• Au bloc opératoire, l’utilisation des hydroxyethylamidons (HEA) à une dose
maximale de 30 ml/Kg/j pour compenser des pertes sanguines reste indiquée en cas
d’échec clinique des cristalloïdes.
• La durée maximale de traitement est de 24 heures .
• Tout dépassement des ces seuils de dose et de durée expose à des risques
d’insuffisance rénale aiguë.
• L’utilisation de colloïdes de synthèse lors d’une chirurgie septique doit être proscrite.
• L’utilisation des gélatines en lieu et place des HEA, dans l’espoir d’une moindre
toxicité, n’est pas licite.
• Les résultats des grands essais randomisés à venir seront de nature à confirmer ou
infirmer l’utilité de cette classe thérapeutique au bloc opératoire.
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Introduction
Les colloïdes synthétiques actuellement disponibles en anesthésie sont les gélatines et les
hydroxyéthylamidons (HEA). Il ne s’agit que de solutés isotoniques (gélatines) ou
discrètement hypertoniques (HEA). Les colloïdes hypertoniques ne sont plus disponibles. Il
est impossible de décrire les indications des colloïdes en anesthésie sans rappeler les résultats
issus des études de réanimation. Ce texte rappelle donc les données disponibles sur les
colloïdes en réanimation. Il détaille ensuite les indications et les limites de l’utilisation des
colloïdes en anesthésie, à la fois cliniques et réglementaires. Enfin, il ébauche les perspectives
à venir pour cette classe thérapeutique.
Rappel des données disponibles sur les colloïdes synthétiques en réanimation.
Les colloïdes synthétiques isotoniques offrent en théorie un pouvoir d’expansion proche de
100 % (80 % pour les gélatines, 120 % pour les HEA) contre 20-25 % pour les cristalloïdes
isotoniques, balancés ou non. Les colloïdes offrent une durée de vie supérieure aux
cristalloïdes (20 minutes contre plus de 2 heures). Ces deux avantages théoriques visent une
meilleure stabilité hémodynamique et une réduction de la balance hydrosodée. Une balance
hydrosodée positive (plus de 10 %) est en effet délétère en réanimation [1-3] comme en
médecine périopératoire [4]. Ces avantages sont contrebalancés par des effets secondaires
propres à toutes les classes de colloïdes de synthèse : insuffisance rénale aiguë, coagulopathie,
anaphylaxie.
La supériorité attendue des colloïdes n’a pas été confirmée dans 4 grands essais randomisés
réalisés entre 2008 et 2013 [5,6,7,8]. Ces essais ont comparé les HEA à des solutés
cristalloïdes balancés ou non et n’ont pas démontré de supériorité des colloïdes en termes de
mortalité, de durée d’hospitalisation, de dysfonction d’organe ou de balance hydrosodée.
L’étude 6s a de plus montré une surmortalité chez les patients en choc septique, liée à un
risque accru d’insuffisance rénale aiguë [6]. Le sous-groupe des patients septiques semble
donc le plus exposé à cette toxicité rénale. Cette surmortalité et ce risque rénal n’ont toutefois
pas été confirmés dans les essais CRYSTMAS [8] et CHEST [7], études analogues avec un
nombre supérieur de patients. Enfin, une cinquième étude, (CRISTAL study) [9], publiée en
2013, a relancé le débat en suggérant une réduction de mortalité à J90 (objectif secondaire)
dans le groupe recevant des colloïdes de synthèse (HEA ou gélatines). Cet effet favorable
n’était pas observé à J30, qui était l’objectif principal de l’étude. Dans cette étude, on notait
dans le groupe colloïde une réduction significative de la durée de ventilation mécanique et du
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temps passé sous vasopresseur. Plusieurs méta-analyses récentes (Tableau 1) incluant ces 5
études principales suggèrent de façon non surprenante une possible surmortalité (risque non
retrouvé dans toutes les méta analyses) et un risque rénal accru chez les patients septiques
recevant des HEA (risque retrouvé par toutes ces méta-analyses) [10-15]. Dans une étude de
cohorte américaine portant sur 60 734 patients en sepsis ou choc septique, l’administration de
colloïdes est associée à une augmentation de la durée de séjour et des coûts, sans effet sur la
mortalité [16]. Une méta-analyse très récente portant sur 27 036 patients montre que les
colloïdes ont un effet d’expansion volémique supérieur aux cristalloïdes, plaidant pour de
nouveaux essais en réanimation. Cette méta-analyse n’a pas étudié le pronostic [17].
De ce fait, et malgré les résultats de cette dernière méta-analyse, les recommandations
nationales et internationales préconisent l’abandon des HEA en réanimation, en particulier
chez les patients septiques, du fait de la toxicité rénale et d’une potentielle surmortalité [18-
21]. Cette toxicité rénale est dose dépendante. La dose au-delà de laquelle apparaît ce risque
est de l’ordre de 30 ml/Kg/j [22,23]. L’utilisation prolongée (> 24 heures) des HEA est un
facteur majeur de leur toxicité, comme l’a bien démontré l’étude VISEP en 2008 5
. Ce risque
semble moindre chez les patients non septiques [24]. L’utilisation des colloïdes de synthèse a
ainsi diminué au cours du temps. En 2007, les colloïdes étaient administrés chez plus de la
moitié des patients de réanimation, alors qu’ils ne représentaient que 20 % des prescriptions
de solutés de remplissage en 2014 [25].
Les gélatines constituent la seconde classe de colloïdes de synthèse disponible. Compte tenu
du débat sur les HEA, la question du remplacement des HEA par les gélatines est
régulièrement posée. Sur les 20 % de patients ayant reçu un colloïde lors du remplissage
vasculaire en 2014, la moitié ont reçu une gélatine [25]. Les risques rénaux liés aux gélatines
sont comparables à ceux des HEA. La première description de néphrose osmotique aux
colloïdes a d’ailleurs été faite en 1969 avec les gélatines [26]. Les gélatines ont un seuil de
toxicité identique aux HEA, de l’ordre de 30 ml/Kg/j [22]. Les données actuelles de la
littérature ne permettent pas de recommander l’utilisation des gélatines en lieu et place des
HEA en réanimation [21,22,27,28].
En résumé, les HEA ne doivent plus être utilisés en réanimation. Les gélatines ont un profil de
tolérance identique et ne sont de ce fait pas une alternative aux HEA chez les patients
critiques.
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Tableau 1. Méta-analyses relatives comparant colloïdes et cristalloïdes en réanimation.
Auteur,
Revue, année
Type de
patients de
réanimation
Nombre de
patients
Risque de
mortalité
Risque
d’insuffisance
rénale aiguë.
Efficacité
volémique
Zarychanski et
al.
JAMA 2013
[10
]
Tous types 10 880 Augmenté
avec les HEA
Augmenté
avec les HEA.
Non étudiée
Gattas et al.
Intensive Care
Med 2013 [11
]
Tous types 10 931 Non différent Augmenté
avec les HEA.
Non étudiée
Haase et al.
Br Med J 2013
[12
]
Sepsis 3 456 Non différent Augmenté
avec les HEA
Non étudiée
Mutter et al.
Cochrane
Database Syst
Rev [14
]
Sepsis 11 399 Non étudié Augmenté
avec les HEA
Non étudiée
Serpa_neto et
al.
Crit Care
2014 [13
]
Sepsis 4 624 Augmenté
avec les HEA.
Augmenté
avec les HEA.
Non étudiée
Rochwerg et
al.
Ann Int Med
2014
Sepsis 18 916 Augmenté
avec colloïdes
de synthèse
Non étudié Non étudiée
Rochwerg et
al.
Intensive Care
Med 2015 [29
]
Sepsis 6 664 Non étudié Augmenté
avec les HEA.
Non étudiée
He et al
Crit Care
2015 [24
]
Réanimation
non septique
6 064 Non différent Non différent Non étudiée
Martin et al.
J Crit Care
2018 [17
]
Tous types 27 036 Non étudié Non étudié Meilleure
stabilité
hémodynamique
avec les
colloïdes (HEA
ou gélatines ou
albumine)
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Rationnel pour l’utilisation des colloïdes de synthèse au bloc opératoire
L’indication principale des colloïdes au bloc opératoire est la compensation de l’hypovolémie
et l’optimisation hémodynamique due aux pertes sanguines associée à la vasoplégie
peropératoire, en attente ou non d’une transfusion. Au cours de l’hémorragie, la toxicité des
colloïdes est moindre que lors des autres types d’état de choc [24]. La supériorité volémique
des colloïdes sur les cristalloïdes a été remise en cause ces dernières années du fait de la
négativité des études de réanimation. Expérimentalement, au cours du choc hémorragique
chez le porcelet anesthésié, les HEA corrigent 4 fois plus vite la volémie que les cristalloïdes
isotoniques, pour un volume quatre fois moindre et ce quelle que soit la vitesse de perfusion
du soluté [30,31]. Chez des sujets sains, lors d’une soustraction sanguine de 900 ml, l’HEA
montre un pouvoir d’expansion volémique de 120 % maintenu dans le temps (> 2 heures)
alors que celui d’un cristalloïde est de 20 à 25 % et s’épuise en 30 minutes [32].
Plusieurs études réalisées sur de petits collectifs de patients soutiennent ces résultats
expérimentaux. Dans une étude randomisée portant sur 50 patientes subissant une chirurgie
carcinologique de l’ovaire, l’utilisation d’HEA associé à un protocole de type Goal Directed
Therapy (GDT) permet une meilleure stabilité hémodynamique, une réduction de la balance
hydrosodée et une diminution de la transfusion de plasma frais congelé [33]. Dans une étude
de méthodologie analogue portant sur 30 patients de chirurgie intracrânienne en position
assise, l’utilisation d’HEA contre Ringer acetate était associée à une meilleure réponse
hémodynamique pour une balance hydrosodée réduite [34]. La même équipe a cependant
publié deux nouvelles études qui ne confirment pas la supériorité de l’HEA en termes de
réponse hémodynamique ou de balance hydrosodée en comparaison au Ringer acetate
[35,36]. Dans une étude randomisée portant sur 160 patients en chirurgie abdominale majeure
utilisant un algorithme de type GDT automatisé par un système d’intelligence artificielle
(closed loop), l’utilisation d’HEA (en comparaison à un cristalloïde balancé) pour
l’optimisation hémodynamique était associée à une réduction significative des complications
postopératoires, possiblement liée à une réduction de la balance hydrosodée [37]. Cet effet
positif des HEA (nombre de jours libres sans complication) était encore significatif un an
après la fin de l’étude [38]. Enfin, au cours des césariennes, l’administration prophylactique
d’HEA (comparée au Ringer lactate) pour prévenir l’hypotension artérielle post-
rachianesthésie permet une réduction significative du nombre d’hypotensions
symptomatiques, sans effets délétères [39].
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Risque rénal lié aux colloïdes de synthèse au bloc opératoire
Comparativement à la réanimation, le risque rénal semble moindre au bloc opératoire
(Tableau 2). Deux études randomisées publiées en 2016 et 2018, menées en chirurgie
abdominale et cardiaque, ne montrent aucun effet délétère rénal des HEA à court [37,40] ou
long terme [38]. Une des raisons expliquant l’absence de risque observé en anesthésie est
probablement lié à l’utilisation de doses faibles (< 30 ml/Kg) et sur une durée courte (< 24
heures).
Tableau 2. Méta-analyses relatives au risque rénal lié aux HEA au bloc opératoire
Auteur, Revue,
année
Types de patients Nombre de
patients
Mortalité,
complications
postopératoires
Fonction rénale
Martin et al.
Anesthesiology
201341
Chirurgie non
cardiaque
1 230 Non étudiées Non différente
Gillies et al.
Br J Anaesth
201442
Chirurgie
cardiaque et non
cardiaque
1 567 Non différentes Non différente
Raiman et al.
Eur J Anaesth
201643
Chirurgie non
cardiaque
741 Non différentes Non différente
Thy et al.
Eur J Anaesth
2018
Chirurgie
pédiatrique
530 Non étudiées Non différente
Risque lié à la coagulopathie des HEA.
Les HEA induisent une diminution de l’agrégation plaquettaire par chute du facteur VIII von
Willebrand. Il n’existe pas d’étude randomisée convaincante sur le sujet ; les méta-analyses
disponibles ont donc une puissance limitée. Leurs résultats sont résumés dans le tableau 3.
Les données sont plus contradictoires que pour la fonction rénale, mais semblent pencher en
faveur d’un risque hémorragique minime avec les HEA (Tableau 3).
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Tableau 3. Méta-analyses relatives au risque hémorragique lié aux HEA au bloc opératoire
Auteur, Revue,
année
Types de patients Nombre
de patients
Mortalité,
complications
post opératoire
Saignement
Navickis et al.
J Thorac
Cardiovasc Surg
2012
Chirurgie
cardiaque
970 Non différentes Risque augmenté
avec les HEA
Van der Linden
Anesth Analg
2013 [44]
Chirurgie tous
types
4 529 Non différentes Non différent
Jacob et al.
Crit Care 2014
[45]
Chirurgie
cardiaque
Non étudiées Non différent
He et al.
Crit Care 2015
[24]
Réanimation non
septique
6 064 Non différentes Non différent
Rasmusssen et al.
Medicine 2016
[46]
Chirurgie non
cardiaque
2 287 Non étudiées Risque augmenté
avec les HEA
Thy et al.
Eur J Anaesth
2018
Chirurgie
pédiatrique
530 Non étudiées Non différent
Risque anaphylactique lié aux colloïdes de synthèse au bloc opératoire.
Les colloïdes de synthèse sont responsables de 2 à 4 % des réactions anaphylactiques
peropératoires [47-49]. La majorité de ces réactions sont imputables aux gélatines [47]. Le
risque anaphylactique lié aux gélatines est 20 fois supérieur à celui associé aux HEA. En
termes de risque anaphylactique, les HEA offrent donc la marge de sécurité la plus grande.
Utilisation des colloïdes au bloc opératoire : enjeux à venir.
Si l’efficacité théorique volémique des HEA ainsi que leurs faibles effets toxiques rapportés
dans les méta-analyses plaident pour la poursuite de leur utilisation au bloc opératoire, il
persiste cependant un doute sur leur supériorité vis-à-vis des cristalloïdes en termes de morbi-
mortalité. Trois méta analyses publiées en 2014, 2015 et 2016 soulignent qu’il n’existe pas de
données solides du fait du faible nombre de patients inclus dans les études comparatives pour
privilégier les colloïdes aux cristalloïdes en peropératoire, tant en termes de pronostic que
d’efficacité hémodynamique [43,50]. Une de ces trois méta-analyses suggère une réduction de
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la durée d’hospitalisation associée à l’utilisation des HEA, mais les auteurs soulignent la trop
grande hétérogénéité des études pour conclure définitivement [43]. L’étude flash [51] est un
essai, prospectif, multicentrique, randomisé en double-aveugle dont les résultats seront
prochainement disponibles et probablement déterminants. Il s’agit de l’étude incluant le plus
grand nombre de patients sur le sujet au bloc opératoire. Elle prévoit d’analyser 826 patients
avec un risque de morbidité périopératoire modéré à élevé en comparant deux bras : HEA à 6
% 130/0.4 ou sérum salé à 0.9 % saline dans un algorithme de prise en charge
hémodynamique de type GDT. L’objectif principal est de comparer entre les deux groupes un
indice composite de mortalité et de complications postopératoires dans les 14 jours suivant la
chirurgie. Avec une mortalité prévue de 5 % et une morbidité de 20 %, l’objectif est de
détecter une différence absolue du critère principal de 10 % entre les deux groupes. Les
résultats de cette étude vont largement peser sur l’avenir des colloïdes en anesthésie.
Les décisions des agences française et européenne du médicament (Tableau 4)
Les indications actuelles des HEA retenues par l’ANSM depuis 2013 sont résumées dans le
tableau 4. Au début de l’année 2018, l’agence médicale Européenne a recommandé de retirer
les HEA du marché, considérant que leur utilisation était encore trop large, notamment en
réanimation, et exposait les patients à des risques de toxicité [52,53]. Cette proposition de
suspension a fait émettre des critiques provenant d’experts internationaux, notamment pour le
bloc opératoire et les urgences [54,55]. En juillet 2018, l’agence Européenne a rendu un
second avis qui permet de maintenir l’utilisation des HEA dans le cadre d’une hémorragie
aiguë lorsque l’efficacité clinique des cristalloïdes est jugée cliniquement insuffisante [56]. Ce
maintien sur le marché est associé à une obligation pour 2019 de formation en ligne des
praticiens visant à s’assurer que les contre-indications de cette classe thérapeutique sont bien
connues et appliquées (Tableau 4).
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Tableau 4. Recommandations de l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM –
ansm.sante.fr) sur l’utilisation des hydroxyéthylamidons (HEA). Information destinée aux :
urgentistes, SAMU, SMUR, unités de soins intensifs, anesthésistes-réanimateurs, services de
réanimation médicale/chirurgicale/polyvalente, centres de brûlés.
Résumé des recommandations de novembre 2013, encore valables en 2019 :
- Les spécialités à base d’HEA doivent uniquement être utilisées dans le traitement de l’hypovolémie
due à des pertes sanguines aiguës lorsque l’utilisation des cristalloïdes seuls est jugée insuffisante.
- Les spécialités à base d’HEA doivent être utilisées à la dose efficace la plus faible sur une durée la
plus courte possible. Le traitement devra être mis en place sous surveillance hémodynamique
continue, afin que la perfusion puisse être arrêtée dès que l’objectif hémodynamique est atteint.
- Les spécialités à base d’HEA sont désormais contre-indiquées dans les situations suivantes :
o chez les patients atteints de sepsis,
o chez les patients brûlés,
o en cas d’insuffisance rénale ou de thérapie d’épuration extrarénale continue,
o en cas d’hémorragie intracrânienne ou cérébrale,
o chez les patients de réanimation (admis en unités de soins intensifs),
o chez les patients en surcharge hydrique, dont les patients avec oedèmes pulmonaire,
o chez les patients déshydratés,
o en cas de coagulopathie sévère,
o en cas d’insuffisance hépatique sévère.
- En l’absence de données robustes de sécurité à long terme chez les patients subissant une chirurgie
et les patients présentant un traumatisme, le bénéfice attendu de ce traitement doit être
soigneusement évalué au regard des incertitudes sur sa sécurité à long terme. Les alternatives
thérapeutiques disponibles doivent être envisagées.
- D’importantes études cliniques randomisées ont montré une augmentation du risque d’atteinte
rénale chez des patients de réanimation, incluant des patients présentant un sepsis. Par conséquent,
les HEA ne doivent plus être utilisés chez ces patients.
- Une surveillance de la fonction rénale est recommandée chez les patients recevant des spécialités à
base d’HEA et leur utilisation doit être interrompue dès les premiers signes d’atteinte rénale.
Nouvelles dispositions de l’ANSM et de l’agence médicale Européenne (EMA) - mars 2019.
- Malgré les restrictions mises en place en 2013, les résultats de deux études d’utilisation (DUS)
menées avec les HEA ont suggéré que les restrictions relatives à l’utilisation des HEA ne sont pas
pleinement respectées. Ces résultats ont remis en question la connaissance du bon usage de ces
produits.
- Par conséquent, en juin 2018, l’EMA a demandé la mise en place de nouvelles mesures visant à
réduire les risques liés à l’utilisation des HEA.
- Ces mesures incluent notamment un programme d’accès contrôlé associé à un système
d’accréditation, qui nécessite une formation pédagogique obligatoire visant à clarifier les modalités
de prescription des solutions pour perfusion à base d’HEA.
- Dans ce contexte, une lettre aux professionnels de santé a été diffusée en août/septembre 2018.
- Cette lettre mentionne notamment la nécessité de suivre un programme de formation en ligne (via le
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lien suivant : https://academy.esahq.org/volumetherapy) rappelant les conditions d’utilisation des
HEA telles que mentionnées en 2013 (cf. ci dessus).
- À partir du 16 avril 2019, une lettre d’engagement a été signée par les chefs de service qui, après
concertation avec leur équipe et validation de la formation en ligne par une majorité de praticiens,
souhaitent poursuivre l’utilisation des HEA. Cette lettre d’engagement conditionne
l’approvisionnement des services concernés en spécialités à base d’HEA.
Conclusion
Au bloc opératoire, l’utilisation des HEA à une dose maximale de 30 ml/Kg/j pour compenser
des pertes sanguines offre une meilleure efficacité hémodynamique, réduit les apports
hydrosodés et ne semble pas associée à un risque rénal ou hémorragique accru en
comparaison aux cristalloïdes. L’utilisation de colloïdes lors d’une chirurgie septique ne
semble pas judicieuse compte tenu des résultats des études de réanimation. Les résultats des
grands essais randomisés à venir seront de nature à confirmer ou infirmer l’utilité de cette
classe thérapeutique au bloc opératoire. L’utilisation des gélatines en lieu et place des HEA,
dans l’espoir d’une moindre toxicité, n’est pas licite. Le 11 décembre 2017, la Société
française d’anesthésie et de réanimation (SFAR) a rendu un avis consultatif sur son site
internet. La conclusion de cet avis était de « limiter l’utilisation de l’hydroxyéthylamidon
130/0,4 à la compensation des pertes sanguines au bloc opératoire après échec de remplissage
par un cristalloïde, en limitant la dose totale d’hydroxyéthylamidon 130/0,4 à 30 mL/kg, en
l’absence de néphropathie ou de sepsis pré-existant à la chirurgie, hors chirurgie de
transplantation. Si aucun bénéfice cliniquement pertinent (mortalité, taux global de
complications sur l’objectif principal composite, durées de séjour) n’est démontré à l’issue
des deux études randomisées en cours, l’hydroxyéthylamidon 130/0,4 n’aura pas fait la
preuve de son efficacité et devra être exclu de la pharmacopée des médicaments utilisés au
bloc opératoire. En cas de résultats positifs sur les objectifs précités, son utilisation pourra être
précisée ». Cet avis de la SFAR reste donc parfaitement d’actualité.
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Références
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Reignier J, Abroug F, Berger P, Clec'h C, Cousson J, Thibault L, Chevret S, Investigators C:
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	 1	
Actualités en épuration extrarénale
Dr Olivier JOANNES-BOYAU
Service d'anesthésie-réanimation SUD, Hôpital Magellan, CHU de Bordeaux, 33000
Bordeaux, France
Auteur correspondant : Dr Olivier JOANNES-BOYAU
Email : olivier.joannes-boyau@chu-bordeaux.fr.
Conflits d’intérêts : Honoraires comme orateur ou pour consultance par BBraun et Baxter
2	
Points Essentiels
• Quarante à 60 % des patients de réanimation présentent une insuffisance rénale aiguë
(IRA), 20 % d’entre eux nécessiteront une épuration extrarénale (EER).
• L’épuration extrarénale reste la seule méthode de suppléance de la fonction rénale.
• Le moment idéal pour démarrer une EER reste débattu, avec des études aux résultats
parfois contradictoires.
• Utiliser le volume de diurèse, le chiffre de créatinine ou des scores de classification
utilisant ces deux paramètres pour décider de débuter l’épuration extrarénale ne
semble pas pertinent.
• La dose d’échange délivrée actuellement recommandée est de 25 ml/kg/h, il persiste
souvent un écart avec la dose prescrite qui doit donc être plus élevée.
• La formation et les évaluations régulières des pratiques permettent de diminuer l’écart
entre dose prescrite et dose délivrée en diminuant les arrêts imprévus de traitement.
• Les programmes d’assurance-qualité avec la formation et l’évaluation des pratiques
professionnelles permettent d’améliorer la sécurité et les performances de l’EER.
• La prescription des doses de médicaments et particulièrement des antibiotiques reste
compliquée pendant l’EER, une adaptation des doses, une connaissance des grands
principes pharmacocinétiques et un monitorage des concentrations sanguines sont
primordiaux pour éviter les erreurs majeures.
• L’anticoagulation régionale au citrate (ARC) est la technique de premier choix, elle
permet de prolonger la durée de vie des filtres et de réduire les arrêts de traitement.
• L’ARC peut être la cause de troubles métaboliques, en premier lieu l’alcalose
métabolique due à une augmentation de la différence des ions forts (principalement
Na+
et Cl-
), et parfois l’acidose métabolique due à une accumulation du citrate non
métabolisé.
• L’approche de Stewart pour expliquer l’équilibre acide/base reste le moyen le plus
efficace de comprendre les troubles métaboliques liés au citrate.
• Les meilleurs paramètres pour décider de l’arrêt de l’EER semblent être la diurèse
spontanée, la clairance « minute » de la créatinine et l’excrétion journalière d’urée
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	 3	
Introduction
L’insuffisance rénale aiguë (IRA) est une défaillance fréquente en réanimation. Elle
peut être isolée ou, le plus souvent, s’intégrer dans un syndrome de défaillance multiviscérale.
L’incidence de l’IRA en réanimation varie grandement dans la littérature pouvant aller de 5 %
à 65 % en fonction des définitions utilisées et des populations étudiées [1,2], rendant une
vision épidémiologique globale très difficile. Mais les dernières études prenant en compte les
classifications les plus récentes [3] font état d’une incidence bien plus élevée qu’admise
communément et souvent sous-évaluée [4,5]. Le recours à une technique de suppléance rénale
est également très variable en fonction des études allant de 4,2 à 23,5 % [4,5] et la mortalité
demeure assez élevée, autour de 40 à 50 % à 90 jours [4,6,7]. Bien que la recherche soit très
active sur le sujet et que des recommandations récentes aient été publiées [8], de nombreuses
questions restent en suspens et il existe encore beaucoup de voies d’amélioration pour tenter
de réduire la morbidité et la mortalité des patients nécessitant une épuration extrarénale (EER)
en réanimation.
1. Quand démarrer l’épuration extrarénale ?
Le premier problème qui se pose quand il faut démarrer l’EER c’est l’accès vasculaire.
Nous allons rapidement traiter ce point car maintenant les choses sont bien codifiées et il
existe une revue très exhaustive sur le sujet publiée récemment [9]. En résumé, il faut
privilégier les points d’insertions en jugulaire interne droit et en fémoral, qui semblent
équivalents, avec une pose écho-guidée, des cathéters en canon de fusil de type « kidney
shape » (soit un accès « artériel » plus large que l’accès « veineux »), en polyuréthane de
préférence, de taille adaptée (16 à 20 cm en jugulaire et 24 à 30 cm en fémoral) et de diamètre
suffisant (au moins 13 French). Maintenant que le problème du cathéter est réglé, la question
qui demeure est : quand devons-nous démarrer l’EER ?
L'histoire commence il y a plusieurs années avec des études de cohorte et des études
cas-témoins démontrant un avantage possible de l'instauration précoce de l'EER chez les
patients présentant des lésions rénales aiguës [10–12]. D'autre part, un essai randomisé
multicentrique a clairement démontré qu'il n'y avait aucun avantage à commencer l'EER avant
4	
l'apparition de l'IRA chez les patients septiques, voire un effet délétère [13]. Des méta-
analyses ont été effectuées pour tenter d'apporter une réponse, elles ont montré un effet
bénéfique sur la mortalité et la récupération rénale chez les patients traités précocement par
EER [14–16]. Cependant, les patients des études composant ces méta-analyses étaient très
hétérogènes, les définitions de « tardive » et « précoce » n'étaient pas comparables et l'effet
bénéfique a disparu lorsque les analyses ont été limitées aux essais randomisés. Un éclairage
nouveau est survenu récemment, apporté par la publication de trois larges essais randomisés.
En effet, l'étude IDEAL-ICU [17] vient d'être publiée et ses résultats sont proches de ceux de
l'étude AKIKI [18], alors qu’un essai monocentrique, ELAIN [19] montre lui des résultats
passablement opposés. Ainsi, nous avons maintenant trois essais randomisés, dont deux sont
multicentriques, avec des résultats contrastés : les études AKIKI et IDEAL-ICU qui ne
montrent pas de différence de mortalité entre les deux groupes (précoce et tardive) et l'étude
ELAIN qui montre une meilleure survie lorsque la EER est amorcée tôt. Dans l'étude IDEAL-
ICU, comme dans l'étude AKIKI, les patients ayant atteint le stade 3 de la classification
RIFLE (Risk Injury Failure Loss End stage) ou KDIGO (Kidney Disease Improving Global
Outcomes) [20] ont été randomisés pour recevoir une EER dans les heures suivantes, groupe
« précoce », soit l’EER était débutée si le patient présentait une complication majeure de
l’IRA (acidose, hyperkaliémie, surcharge liquidienne) ou, seulement pour l'étude IDEAL-ICU,
après 48 h au stade 3 de l’IRA sans amélioration, groupe « tardif ». La mortalité des deux
groupes n'était pas différente à 28, 60 ou 90 jours. Dans les critères d'évaluation secondaires,
très peu de différences ont été observées, il y avait plus de troubles métaboliques et
électrolytiques dans le groupe tardif, mais il y avait plus de jours sans EER, et il existait plus
de complications liées au cathéter dans le groupe « précoce ». Il n'y avait pas non plus de
différence entre les groupes en ce qui concerne la récupération rénale, la durée de séjour en
réanimation ou à l'hôpital, les infections ou autres événements indésirables graves. Il est à
noter que dans les groupes tardifs d’AKIKI et IDEAL-ICU, la moitié et un tiers des patients
respectivement n’ont jamais eu recours à l’EER. Cependant, une analyse post-hoc dans
AKIKI montre qu’un patient du groupe tardif qui nécessite finalement une EER aura un bien
moins bon pronostic qu’un patient épuré dans le groupe précoce, ce qui laisse à penser que
trop attendre peut être délétère chez ces patients. L'une des principales préoccupations est que
ces études n'ont pas fait état d'un protocole d'amélioration hémodynamique ou de prise en
charge du remplissage vasculaire, ce qui laisse ouverte la possibilité que certains patients
aient pu présenter une insuffisance rénale aiguë transitoire, peut-être en raison d'hypovolémie.
Quatre patients du groupe précoce d'IDEAL-ICU ont récupéré leur fonction rénale dans les 12
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	 5	
heures suivant la randomisation et n'ont pas reçu d'EER. De plus, un tiers des patients de
l’essai IDEAL-ICU et la moitié des patients de l'essai AKIKI n'ont reçu qu'une hémodialyse
intermittente, même en présence d'une instabilité hémodynamique, ce qui pourrait expliquer
la difficulté à atteindre un équilibre hydrique négatif dans la première semaine suivant
l'instauration de l’EER et ainsi en réduire son bénéfice [7,21]. Par contraste avec ces essais,
l'essai ELAIN (Early versus Late Initiation of Renal Replacement Therapy in Critically Illings
with Acute Kidney Injury), dans lequel des patients atteints d'insuffisance rénale aiguë de
stade 2 de KDIGO ont également été randomisés en groupe précoce (démarrage de
l’épuration dans les heures suivant la randomisation) et tardif (patients ayant atteint le stade 3
de KDIGO), a rapporté une mortalité significativement réduite à 90 jours chez les patients
recevant une EER précoce comparativement à une EER tardive (39,3 % contre 54,7 % ; p =
0,03). L'instauration précoce de l'EER a entraîné un rétablissement plus rapide de la fonction
rénale, une réduction significative de la durée de l'hospitalisation, mais n'a pas eu d'incidence
sur la dépendance future à la dialyse ou la durée du séjour en réanimation. Les principales
différences dans cette étude par rapport aux études AKIKI et IDEAL-ICU sont : qu’il s’agit
d’un essai monocentrique, avec une population de patients plus homogène, mais que
quasiment tous les patients ont nécessité une EER (en fait, 95 % ont été épurés) et que plus de
la moitié des patients recrutés étaient des patients ayant subi une chirurgie cardiaque et
présentaient une surcharge liquidienne importante, dont nous savons que l’EER est un
traitement efficace. La modeste différence de temps d'initiation de l’EER (environ 1 jour)
dans l'essai ELAIN entre les groupes explique difficilement l’importante différence de
mortalité, qui peut être due au relativement faible effectif de l’essai et qui est illustré par la
largeur de l’intervalle de confiance.
Malheureusement, ces études très bien menées ne règlent pas la question de la stratégie
optimale de mise en route de l'EER chez les patients gravement malades qui développent une
insuffisance rénale aiguë. IDEAL-ICU et AKIKI étaient des essais multicentriques menés
dans plus d'une vingtaine d'unités françaises de réanimation, avec respectivement 3573 et
5528 patients « screenés », majoritairement médicaux, pour finalement randomiser
respectivement 488 (13 %) et 620 (11 %) patients. Cela suggère des biais potentiels dans la
sélection, l'inclusion et le traitement des patients. Il est intéressant de noter qu'environ le
même nombre de patients étaient déjà traités par EER et donc automatiquement exclus. Ce
sont ces mêmes patients qui auraient été admissibles à l'essai ELAIN, pour lequel 604 patients
étaient éligibles, presque exclusivement post-chirurgicaux et traumatologiques, avec 231
6	
patients inclus (38 %). Enfin, les modalités de l'EER différaient considérablement d'une étude
à l'autre. Tous les patients de l'étude ELAIN ont subi une EER continue en hémodiafiltration
veino-veineuse, alors que moins de 50 % des patients de IDEAL-ICU et de AKIKI ont reçu
une EER continue. Il n'a pas été démontré que l'EER continue améliore la mortalité, mais en
revanche plusieurs études semblent montrer qu'elle peut avoir un impact bénéfique sur la
récupération rénale [7,21] et qu'elle est certainement plus efficace dans la prise en charge de
la surcharge liquidienne, surtout chez les patients instables sur le plan hémodynamique. Cela
pourrait expliquer, potentiellement, pourquoi une EER précoce peut être bénéfique pour
certains patients, alors que d'autres peuvent avoir des effets délétères qui retardent la
récupération rénale.
Enfin, l’enseignement majeur de ces essais est que l'idée que l'on puisse choisir de
commencer ou non l'EER en se basant uniquement sur des classifications basées sur le débit
urinaire et la créatinine semble irréaliste. Ces études montrent qu'une initiation précoce peut
être bénéfique pour certains patients (choc cardiogénique, post-chirurgie cardiaque, surcharge
liquidienne) lorsque d'autres n'auront jamais besoin d'une EER et récupéreront spontanément.
Pour le clinicien qui décide de traiter un patient en particulier, il est important de noter
qu’aucune étude, observationnelle ou randomisée, ne démontre un avantage de survie en
retardant le début de l'EER, au mieux il n’existe aucune différence. L'importance d'une
stratégie individualisée, fondée non seulement sur le stade de l'insuffisance rénale aiguë, mais
aussi sur sa rapidité de progression, les comorbidités, la cause de l’IRA, la présence d’un choc
et de nombreuses autres variables est essentielle à souligner. Par conséquent, une approche
simpliste du choix du moment du démarrage de l’EER en ne se basant que sur le stade de
l’IRA donnée par une classification ne tenant compte que du niveau de créatinine et de la
diurèse ne semble pas idéale ; il vaut mieux préférer l'utilisation d'un jugement clinique, basé
sur un faisceau de données permettant de définir le patient pour lequel une mise en route
précoce peut être bénéfique, et celui pour lequel une position attentiste est préférable, comme
l’algorithme proposé dans l’article de Bagshaw et al. [22]
2. La dose d’échange et l’optimisation de la technique
Le volume d’échange optimal en EER continue a été longtemps débattu, Ronco et al.
avaient dans un premier temps montré l’intérêt de l’augmentation des volumes d’échanges
avec une diminution nette de la mortalité quand il passait de 20 à 35 ml/kg/h (59 % versus
43 %) [23]. Cependant, deux études publiées dans le New England Journal of Medicine,
multicentriques et randomisées, regroupant des collectifs très importants de plus de 1000
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malades, ne montrent aucun bénéfice à augmenter la dose d’hémofiltration, contredisant
l’étude de Ronco [24,25]. La dose aujourd’hui admise est donc de 25 ml/kg/h délivrée, ce qui
implique tout de même de prescrire une dose légèrement supérieure (de 30 à 35 ml/kg/h) pour
atteindre cet objectif [26]. Cependant, les nouvelles machines d’EER qui arrivent sur le
marché permettent, de par leurs améliorations technologiques, de diminuer l’écart entre dose
prescrite et dose délivrée par des mécanismes de rattrapage automatique des temps de
traitement perdus et/ou par une gestion plus intelligente des alarmes et des arrêts de pompe
[27–29]. De plus, la formation des équipes médicales et paramédicales, le suivi régulier des
performances et des pratiques, permet encore de réduire les arrêts impromptus de traitement et
donc de rapprocher la dose délivrée de celle prescrite [30]. En effet, en raison de son impact
bénéfique sur le devenir des patients, sur l'efficacité (temps d'arrêt plus court, durée de vie du
filtre plus longue) et sur la sécurité de l'EER (réduction des complications hémorragiques et
des transfusions), la mise en œuvre d'une telle éducation et formation spécialisée est
maintenant recommandée et régulièrement démontrée [31–34]. Cependant, la création de
programmes de formation formels cohérents est un défi complexe et de longue haleine qui
reste insuffisamment développé. Chaque équipe doit développer son propre programme en
tenant compte de la main-d'œuvre locale, du type de patients et du choix médical des
techniques. Tous les programmes doivent toutefois tenir compte des objectifs mutuels et
exiger une collaboration et une coopération étroites des médecins et des infirmièr(e)s. La
première étape consiste à former une équipe spéciale d'EER, c'est-à-dire des « super-
utilisateurs » composés de médecins et d'infirmièr(e)s ayant une connaissance et une
compétence optimales de la technique [31,34]. Le rôle de cette équipe de référence est
essentiel pour rédiger et mettre à jour les protocoles et les listes de contrôle, ainsi que pour
assurer l'enseignement à tout le personnel. L'éducation nécessite d'abord un enseignement
visant à optimiser les connaissances des opérateurs. Des méthodes d'apprentissage variables
peuvent être associées et faciliter l'enseignement : cours théoriques et didactiques,
apprentissage en ligne, démonstrations et sessions pratiques. Le développement récent de la
simulation haute fidélité est une formation très pratique qui confronte les acteurs à des
scénarios quotidiens. En effet, des études récentes ont rapporté que les séances de simulation,
en association avec des cours théoriques, permettent l'augmentation de la durée de vie des
filtres, la réduction des interruptions imprévues de l'EER et le besoin de recourir à une aide
extérieure, et par conséquent d'améliorer la qualité des soins et la satisfaction des
paramédicaux [35,36] ainsi que la survie des patients [32].
8	
Enfin, l’hémofiltration à haut volume chez le patient septique ou inflammatoire, qui avait fait
naître pas mal d’espoir, s’est finalement avérée elle aussi peu efficace pour réduire la
mortalité, comme l’a montrée en premier l’essai IVOIRE en 2013. Première étude
multicentrique sur le sujet, ayant inclus 140 malades en choc septique et randomisés en deux
groupes, volume standard à 35 ml/kg/h versus haut volume à 70 ml/kg/h, elle n’a montré
aucune différence entre les groupes, que ce soit sur la mortalité ou sur les objectifs
secondaires [37]. Plusieurs essais ont ensuite corroboré ces résultats, l’essai HEROICS
d’abord, qui étudiait les patients inflammatoires en post-chirurgie cardiaque, randomisés
également entre volume d’échange standard et haut volume, et qui là encore ne montrait
aucun avantage à faire du haut volume [38], puis l’étude sur l’hémofiltration à haut volume en
cascade, qui permettait de s’affranchir des inconvénients du haut volume en terme d’épuration
des petites molécules (vitamines, oligo-éléments, médicaments) en associant un filtre à large
pore capable d’épurer des molécules de tailles moyennes et un filtre avec des pores plus petits,
qui permettaient de récupérer les petites molécules et de les redonner au patient, mais aucun
bénéfice n’a été retrouvé en faveur de cette technique non plus [39]. Au final, l’épuration à
haut volume n’est donc pas recommandée en dehors du champ de la recherche clinique.
3. La gestion des médicaments pendant l’EER
Nous savons comment adapter le dosage des médicaments en fonction de la clairance
de la créatinine et de l’estimation du débit de filtration glomérulaire chez le patient insuffisant
rénal [40]. En revanche, la situation se complique lorsque le patient est en réanimation avec
des défaillances d’organes [41], et plus encore lorsqu’une épuration extrarénale (EER) est
débutée [42,43]. Il faut donc bien connaître les techniques d’EER et les médicaments afin de
gérer au mieux les prescriptions chez ces patients, pour qui le sous-dosage reste le risque
majeur. L’épuration des médicaments va être dépendante de trois grandes familles de
facteurs que nous allons détailler précisément : les facteurs liés à la technique d’EER utilisée,
ceux liés aux propriétés de ces médicaments, et enfin ceux liés au patient lui-même.
Les techniques d’épuration continues sont de plus en plus utilisées en réanimation, mais les
études sur la pharmacodynamique des médicaments restent limitées et ont été majoritairement
faites en hémodialyse intermittente. Il semble cependant plus simple de prédire l’épuration
d’un médicament sur vingt-quatre heures puisque son élimination sera constante au cours du
traitement par EER [44]. De nombreux articles donnant des recommandations de prescription
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des antibiotiques existent, en se basant sur les formules de calcul d’élimination du
médicament par l’EER [45]. Mais une étude montre bien que l’utilisation de ces formules a un
intérêt limité, car dans la réalité les variations interindividuelles sont telles que les
concentrations sanguines du médicament sont souvent assez éloignées de celles attendues par
les calculs théoriques [46].
Il faut également tenir compte de la méthode choisie, diffusion ou convection pour définir la
stratégie de prescription. En effet, elles n’auront pas la même efficacité d’épuration sur le
médicament, tout en sachant, comme nous le verrons, que bien d’autres paramètres entrent en
ligne de compte [47]. L’hémodialyse, qui utilise le principe de diffusion, a un pouvoir
d’épuration plus important sur les petites molécules et sur les molécules ayant une
concentration élevée dans le sang (le principe étant un échange par gradient de concentration
de part et d’autre de la membrane), alors que les molécules de taille moyenne (environ 10 000
Daltons) sont moins bien éliminées. L’hémofiltration, quant à elle, qui utilise le principe de
convection (différence de gradient de pression de part et d’autre de la membrane) est plus
efficace dans l’épuration des molécules de taille moyenne et est moins affectée par la
concentration du médicament dans le sang. Ces différences sont malgré tout tempérées par
deux autres principes : la taille des pores de la membrane, qui tend à être de plus en plus large,
notamment en dialyse, permettant ainsi l’épuration de molécules de plus en plus grosses, et le
poids moléculaire des médicaments, majoritairement faible (de l’ordre de quelques centaines
voire milliers de Daltons), qui leur permet donc de passer assez facilement au travers des
filtres.
Il existe plusieurs caractéristiques physico-chimiques des médicaments qui vont entrer en
ligne de compte pour permettre d’estimer leur potentiel d’élimination par l’EER [48]. La plus
importante est leur liaison protéique ; en effet, un médicament fortement lié aux protéines sera
épuré beaucoup plus difficilement qu’un autre ayant une forme libre très importante. Dans ce
cas, le taux d’albumine du patient aura un rôle non négligeable, notamment pour les
médicaments très liés aux protéines, qui seront donc plus épurés chez un patient avec une
hypoalbuminémie. La deuxième caractéristique est leur caractère hydro- ou lipophile qui va
influencer leur volume de distribution (Vd). En effet, plus un médicament va être lipophile,
plus sont volume de distribution va augmenter (de part sa dilution dans les compartiments
lipidiques), et plus son épuration sera donc difficile, puisque le modèle passe de deux à trois
compartiments. Il est communément admis qu’au-delà d’un Vd supérieur à 1l kg, il n’est pas
10	
nécessaire d’adapter les doses, même dans le cas d’un médicament à élimination rénale
prédominante (cas notamment des fluoroquinolones). Il reste ensuite le poids moléculaire
dont nous avons déjà parlé précédemment. Toutes ces caractéristiques réunies vont définir le
« sieving corfficient » (SC) du médicament, c’est à dire son potentiel d’élimination par l’EER.
Un « sieving coefficient » à 1 équivaudra à une possibilité d’élimination totale du médicament
par la machine, au contraire un SC à 0 correspondra à une impossibilité d’éliminer le
médicament [44,48,49].
Enfin, il faut tenir compte de l’élimination du médicament par d’autres voies, telles
qu’enzymatiques, ce qui va influencer la clairance totale de celui-ci. En tenant compte du fait
qu’un médicament qui a normalement une élimination hépatique prédominante ou exclusive
aura dans le cas d’un traitement par EER également une épuration par la machine, ce que ne
faisait pas le rein. Il faudra donc calculer la clairance totale de l’antibiotique en prenant en
compte tous ces paramètres (SC, fixation protéique…) et en additionnant les différentes
clairances (hépatique, rénale résiduelle…) [48].
Maintenant que les différents termes de l’équation sont posés, nous voyons bien que le
nombre de paramètres à prendre en compte pour prescrire correctement les médicaments est
important, et donc la prise en charge plus compliquée que prévu. Nous allons donc simplifier
afin de pouvoir donner des conseils de prescription simples et clairs (fig 1).
En premier lieu, il sera recommandé d’utiliser préférentiellement une technique continue dans
la phase aiguë du sepsis et de l’IRA afin de faciliter le schéma de prescription des
médicaments, et notamment des antibiotiques. Pour les médicaments à demi-vie courte ou
temps dépendant, il sera prescrit un bolus au démarrage de l’hémofiltration à la dose au moins
égale à celle donnée à un patient sans IRA, puis on débutera immédiatement si possible la
perfusion continue pour les médicaments où cela est possible, à une dose standard voire plus
élevée en fonction du volume d’échange prescrit ou, sinon, il faudra raccourcir les intervalles
d’administration entre deux doses. Par exemple, il faudrait abandonner l’utilisation de
l’imipenem chez le patient traité par hémofiltration, car son épuration est bien trop importante,
et sa faible stabilité interdit la perfusion continue, ce qui rend son utilisation extrêmement
périlleuse tant sur les risques de sous-dosage que de surdosage, notamment de son excipient la
cilastatine (risque de convulsions majeur) [50]. Il sera donc préféré le méropénem, moins
épuré et surtout beaucoup plus stable, donc pouvant être donné en perfusion continue [51,52].
La majorité des recommandations dans les livres et dans la littérature ont malheureusement
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été basés sur d’anciennes études réalisées en dialyse intermittente et chez des patients
insuffisants rénaux chroniques. Elles ne peuvent donc pas être appliquées en réanimation chez
un patient en IRA [40]. De même, nous avons vu que toutes les formules de calcul de dose et
les calculs de clairance de la créatinine doivent être abandonnés. Globalement, on pourra
augmenter les doses des médicaments de 20 à 30 % par rapport aux doses habituelles pour
ceux ayant un intervalle thérapeutique large et des risques de surdosage faibles. Il faudra
d’autant plus augmenter la dose que les médicaments sont hydrophiles, peu portés par les
protéines et de petit poids moléculaire. Pour les médicaments avec un intervalle thérapeutique
étroit, les doses devront être augmentées de façon plus limitée et des dosages des
concentrations sanguines seront nécessaires. La dose des médicaments ayant un métabolisme
et une élimination hépatique prédominants voire exclusifs devra être augmentée, car la
clairance de l’hémofiltration se rajoute à la clairance hépatique (augmentant ainsi la clairance
totale).
4. L’anticoagulation
Les circuits d’épuration extrarénale nécessitent l’emploi d’anticoagulant afin d’éviter
la formation de thrombus au contact des biomatériaux qui constituent la machine
d’hémofiltration [53]. Les besoins en anticoagulant varient sensiblement en fonction de la
méthode d’épuration choisie. Les méthodes convectives sont souvent utilisées en réanimation
sur des malades septiques ou présentant un syndrome inflammatoire, deux états qui favorisent
l’activation de la cascade de la coagulation. Il faut également prendre en compte dans le choix
de la méthode d’anticoagulation les risques hémorragiques, en faisant un état précis de la
balance bénéfice/risque pour chaque thérapeutique. En effet, les patients traumatisés crâniens
ou chirurgicaux, principalement en neurochirurgie ou en chirurgie hépatique, sont à haut
risque et peuvent rarement bénéficier d’adjonction d’anticoagulants. C’est pour toutes ces
raisons que plusieurs alternatives ont été offertes aux cliniciens, grâce à des techniques
considérées plus antithrombotiques qu’anticoagulantes. Depuis quelques années,
l’anticoagulation régionale au citrate (ARC) tend à se développer, notamment grâce à
l’avènement de machines spécifiquement adaptées avec un haut niveau de sécurité. Elle est
même devenue la technique d’anticoagulation recommandée en première intention dans les
dernières conférences de consensus et référentiels [54,55].
12	
En effet, le citrate dispose de nombreux atouts, il permet une anticoagulation régionale de la
machine sans interférer avec les capacités de coagulation du malade, son efficacité est
redoutable et il accroît la durée de vie des filtres en maintenant leur perméabilité dans le
temps [56, 57]. En revanche, le citrate présente des interactions avec le métabolisme du
patient qu’il faut bien appréhender, notamment par une bonne connaissance de l’équilibre
acide-base (la théorie de Stewart particulièrement [58]) et de la gestion des électrolytes [59].
La technique est simple au premier abord : du citrate de sodium est injecté à l’entrée du
circuit (le plus près possible de l’arrivée du sang sur la voie « artérielle » de la machine) qui
va former un complexe citrate-calcium et bloquer la cascade de la coagulation dans tout le
circuit à partir du moment où le calcium ionisé sera inférieur à 0,45 mmol/l [60]. Une
supplémentation en calcium sera effectuée ensuite au plus près du retour du sang au patient,
sur la ligne « veineuse », afin de remplacer le calcium qui aura été éliminé dans l’effluent
sous la forme de complexe citrate-calcium (de 40 à 60 % du total en fonction de la technique
et des réglages). Les complexes citrate-calcium restant dans le circuit retourneront au patient
et seront métabolisés par le foie et les muscles principalement, par le biais du cycle de Krebs
notamment, avec production de calcium ionisé et de CO2+H2O. Les machines d’épuration
extrarénale modernes adaptées à l’anticoagulation régionale au citrate permettent une
utilisation de la technique avec un maximum de sécurité à partir du moment où elles
possèdent des pompes dédiées pour le citrate et le calcium, asservies à la pompe à sang, avec
des programmations de concentration en mmol/l pour le citrate et en mmol/l pour le calcium
ou en pourcentage de compensation [61]. Ces pompes tiennent compte du débit de
substitution et/ou de dialysat programmé ainsi que du débit sang afin d’adapter leur débit pour
maintenir la concentration programmée de calcium ou de citrate constante. Il faut cependant
bien connaître les risques de l’ARC, en appréhendant ses conséquences métaboliques. Il s’agit
en premier lieu des hypocalcémies, par erreur sur la préparation ou la programmation du
calcium, ou par utilisation de gluconate de calcium sur des machines programmées pour
recevoir du chlorure de calcium (le gluconate de calcium contient 2 à 3 fois moins de calcium
pour un même volume que le chlorure de calcium, et cette concentration varie en fonction des
fabricants). L’alcalose métabolique est une autre complication classique, due principalement à
un apport trop important de citrate de sodium, entrainant une hypernatrémie ou une
hypochlorémie en fonction du soluté utilisé. En effet, il existe différents solutés de citrate de
sodium, avec des compositions ioniques variables, allant du soluté de citrate concentré à 4 %
contenant 408 mmol/l de sodium, au soluté de citrate dilué contenant 140 mmol/l de sodium
mais seulement 86 mmol/l de chlore. Ainsi, l’apport trop important de ces solutés
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« déséquilibrés » sur le plan ionique peut amener à l’alcalose par accroissement de la
différence des ions forts (augmentation de la strong ion difference (SID) selon Stewart) par
l’apport trop important de sodium avec les solutés concentrés hypernatrémiques d’un coté ou
par les solutés dilués hypochlorémiques de l’autre [59]. Enfin, le risque le plus important reste
celui d’une acidose métabolique, conséquence d’une accumulation de citrate chez des patients
incapables de le métaboliser (en particulier une insuffisance hépatique, un choc grave avec
hypoxie tissulaire ou une dysfonction du cycle de Krebs). Ce risque reste cependant limité
lorsque la technique est bien connue, mais surviendra chez 1 à 3 % des patients, même dans
les équipes entrainées, et c’est pourquoi il est important de le connaître pour pouvoir agir en
conséquence lorsque cela arrive [62]. Il faut évidemment apprendre à en reconnaître les
signes, l’accumulation de citrate se présentera d’abord par des hypocalcémies ionisées
(associées à des hypotensions) malgré l’augmentation répétée de la compensation de calcium
(le calcium lié au citrate n’est plus libéré quand il retourne au patient puisque non
métabolisé), il y aura ensuite un rapport calcium total/calcium ionisé qui va augmenter
régulièrement pour passer au-dessus de 2,5 pour finir par une acidose métabolique avec SID
abaissé et trou anionique augmenté par accumulation de citrate qui est un anion. Il est donc
important de bien connaître ces étapes pour reconnaître le syndrome d’accumulation le plus
rapidement possible, afin d’arrêter l’anticoagulation régionale au citrate tout en poursuivant
l’EER, afin de continuer à éliminer les complexes non métabolisés [59,62]. Il faut aussi savoir
identifier les patients les plus à risques de syndrome d’accumulation de citrate, qui semblent
être ceux avec un facteur V inférieur à 26 % ou une lactatémie supérieure à 3,4 mmol/l [62].
En cas de contre-indication au citrate (insuffisance hépato-cellulaire, choc majeur avec
hyperlactatémie, équipe non formée…), l’héparine reste une alternative, à condition de
l’utiliser de manière optimale. Il faut ainsi limiter la dose d’héparine, généralement 5 à 10
UI/kg/h, pour viser un Temps de Céphaline Activée (TCA) entre 1 et 1,3 fois le témoin, en
privilégiant une seringue avec une concentration à 50 UI/ml et en contrôlant le taux
d’antithrombine du patient, co-facteur indispensable de l’héparine, qui doit être supérieur à
60 % [63].
5. Quand et comment stopper l’EER
Le débat sur le meilleur moment pour démarrer l’EER est vif comme vous l’avez vu,
mais il n’est pas plus aisé de savoir quand arrêter. Il n’existe malheureusement aucun critère
14	
simple qui permette de prédire une reprise de fonction rénale suffisante chez un patient afin
de le sevrer de la machine [64], pas plus que de biomarqueurs suffisamment sensibles et
spécifiques [65,66]. Plusieurs pistes ont été étudiées, mais aucune ne semble totalement
pertinente et facilement reproductible. Il existe surtout très peu d’études sur la question et les
résultats de ces études n’apportent pas de réponses définitives. Quelques critères cependant
sortent du lot et semblent être intéressants à investiguer. La diurèse d’abord, critère de prime
abord évident, a été le plus étudié. Cependant, la diurèse reste un critère difficile à apprécier
car souvent une perte liquidienne a été programmée sur la machine les jours précédents, voire
est toujours en cours, et a un impact sur la volémie du patient ainsi que sur le volume de la
diurèse. Il semble que la diurèse spontanée soit plus sensible et plus spécifique que la diurèse
forcée par diurétique pour prédire le succès du sevrage de l’EER [67]. En revanche, la diurèse
reste un mauvais reflet de la fonction d’épuration du rein. Il a été étudié également le volume
total d’urée excrété par jour avec un niveau de prédiction qui semble valable (aire sous la
courbe (AUC) à 0,96) et surtout bien meilleur que le taux d’urée simple ou la diurèse [68].
Enfin, le calcul de la clairance « minute » sur les urines des deux dernières heures est un
critère intéressant avec une AUC de 0,82. Quelques paramètres se distinguent, mais les études
restent très limitées avec des collectifs de patients très faibles. Il faudrait également, une fois
passée la phase aiguë, remplacer l’EER continue par des techniques intermittentes, qui
permettent de mieux apprécier la reprise de diurèse, si la perte patient reste faible ou nulle, et
d’étudier plus facilement la fonction excrétrice du rein, sans oublier la plus grande facilité à
mobiliser le patient lorsqu’il n’est plus branché à la machine d’EER.
Conclusion
La recherche en EER est de plus en plus active ces dernières années, mais les
questions restent multiples et peu de réponses définitives existent. Au final, le meilleur
moment pour débuter reste débattu, même si les dernières études nous montrent que les
critères habituels ne sont sans doute pas les bons et qu’il faut plutôt utiliser un faisceau
d’arguments, et que certains patients peuvent récupérer sans jamais avoir eu besoin d’EER.
Le débat de la dose est tranché en faveur de 25 ml/kg/h délivrée. La prescription de
médicaments pendant l’EER reste un sujet épineux et de nombreuses études seront encore
nécessaires pour nous aider à éviter les erreurs. L’anticoagulation régionale au citrate est la
méthode de choix pour anticoaguler les circuits d’EER, mais une bonne connaissance de la
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technique et de ses complications métaboliques potentielles sont indispensables à son
utilisation optimale et sécurisée. Enfin, le moment idéal pour stopper l’EER est encore flou et
là encore des études sont attendues, même si quelques critères ressortent comme l’excrétion
journalière d’urée.
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Figure 1
Paramètres influençant l’épuration des médicaments par l’épuration extrarénale et conseils
d’adaptation
Changement significatif du PK et
stratégie alternative:
- Dose de charge agressive
- Augmenter la fréquence
d’administration ou débit continu
- Haute dose d’entretient	
Germe
résistant
EER haut
volume
Hydrophile
Eliminatio
nrénale
Baisse du
portage
protéique
Bas poids
moléculair
e
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	 1	
Accidents vasculaires cérébraux périopératoires
A. Jacquens1
, R. Pasqualotto1
, S. Latreille1
, M.H. Pari1
, L. Fitoussi1
, V. Degos1
1
Service d’Anesthésie-réanimation neurochirurgicale, Groupe de recherche clinique Biofast,
Hôpital de la Pitié-Salpêtrière Sorbonne université APHP.6, 47-83, boulevard de l’hôpital,
75013 PARIS
Auteur correspondant : Professeur Vincent Degos
Email : vincent.degos@aphp.fr
Conflits d’intérêts : Aucun
2	
Points Essentiels
• La période périopératoire est une période à risque de complications vasculaires
cérébrales et notamment ischémiques.
• L’inflammation systémique liée au stress chirurgical et anesthésique est responsable
d’un état d’hypercoagulabilité favorisant la complication thromboembolique.
• L’âge, l’insuffisance rénale et l’antécédent d’AVC ou d’AIT sont des facteurs de
risques d’accident vasculaire cérébral postopératoire.
• Le diagnostic d’AVC est suspecté devant tout retard de réveil ou signe de localisation
neurologique. Différentes échelles sont disponibles telles que l’échelle de ROSIER ou
le NIHSS pour guider le praticien.
• Tous les patients suspects d’AVC doivent bénéficier d’une imagerie cérébrale en
extrême urgence, afin tout d’abord de préciser la nature ischémique ou hémorragique
de l’AVC, et l’imagerie de choix est l’IRM. En l’absence d’accès à l’IRM, un scanner
sans injection sera réalisé.
• En cas de mise en évidence d’AVC ischémique à l’imagerie demandée en urgence, un
avis neurovasculaire sera nécessaire.
• Dans un deuxième temps, une thrombectomie en urgence devra être proposée avec si
besoin transfert vers le centre responsable du secteur.
• Cette prise en charge nécessite une organisation multidisciplinaire et la mise en place
en amont d’une filière de soins dédiée.
• On associe à la thrombectomie des mesures d’optimisation du débit sanguin cérébral.
• Une stratégie de prévention doit être mise en place dès que possible afin d’identifier
les patients à risque dès la consultation d’anesthésie, avec gestion des traitements
antiagrégants, anticoagulants et antiarythmiques.
• En peropératoire, on adoptera des stratégies de neuroprotectection afin de favoriser la
perfusion cérébrale via la gestion de l’hémodynamique, de la douleur, de la ventilation
et de la glycémie.
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	 3	
Introduction
La majeure partie des accidents vasculaires cérébraux (AVC) postopératoires
surviennent après les 24 premières heures, cependant, la période périopératoire immédiate en
Salle de Réveil post-Interventionnelle (SSPI) est une période à risque de complications
vasculaires cérébrales.
Les patients opérés et anesthésiés ont plus de risque de présenter un accident
vasculaire cérébral [1] pouvant avoir des conséquences catastrophiques pour ces patients,
aussi bien en termes de handicap que de mortalité, qui est alors huit fois plus importante [2].
Les AVC postopératoires sont un véritable sujet d’actualité, puisque le nombre
croissant de sujets bénéficiant d’une chirurgie est à l’origine d’une augmentation de leur
fréquence. De plus, les progrès en neuroradiologie interventionnelle permettent d’envisager la
thrombectomie comme le traitement de choix dans ce contexte à risque hémorragique. Nous
nous focaliserons donc ici principalement sur la prévention et la prise en charge des AVC
ischémiques survenant chez des patients opérés de chirurgie non cardiaque, non carotidienne
et non neurologique.
Epidémiologie
Incidence
L’incidence des AVC postopératoires a été évaluée à environ 1 pour 1000 hors
chirurgie cardiaque, carotidienne, vasculaire majeure et neurochirurgie [2], et à 6 pour 1000
après chirurgie vasculaire majeure sous diaphragmatique [3]. Un étude récente multicentrique
a montré que 10 % de ces malades opérés d’une chirurgie lourde (> 3 nuits d’hospitalisation,
âgés de plus de 65 ans), non cardiaque et non carotidienne, présentent des lésions ischémiques
silencieuses identifiées par l’IRM [4]. Les facteurs de risque de survenue d’un AVC chez les
patients de chirurgie non cardiaque, non vasculaire et non neurologique, semblent être
principalement l’âge avancé, l’insuffisance rénale et les antécédents d’AVC ou d’accident
ischémique transitoire (AIT) [5]. La majorité des AVC périopératoires après chirurgie non
cardiaque sont ischémiques plutôt que hémorragiques [6]. Effectivement, une étude
rétrospective entre 1992 à 2000 sur 388 patients ayant présentés un accident vasculaire
cérébral dans les suites d’un pontage aorto-coronaire, a montré qu’il s’agissait d’une
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  • 1. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. Actualités sur les colloïdes de synthèse en anesthésie Laurent Muller1 , Jean Yves Lefrant1 , Claire Roger1 Service des réanimations – CHU Nîmes – Caremeau – Place du Pr Debré 30029 Nîmes cedex, France Auteur correspondant : Pr Laurent Muller Email : laurent.muller@chu-nimes.fr Conflits d’intérêts : Laurent Muller déclare avoir réalisé des symposiums et accepté des invitations à des congrès internationaux avec la société Fresenius Kabi. Les autres auteurs ne déclarent pas de conflit d’intérêt. Points essentiels • Au bloc opératoire, l’utilisation des hydroxyethylamidons (HEA) à une dose maximale de 30 ml/Kg/j pour compenser des pertes sanguines reste indiquée en cas d’échec clinique des cristalloïdes. • La durée maximale de traitement est de 24 heures . • Tout dépassement des ces seuils de dose et de durée expose à des risques d’insuffisance rénale aiguë. • L’utilisation de colloïdes de synthèse lors d’une chirurgie septique doit être proscrite. • L’utilisation des gélatines en lieu et place des HEA, dans l’espoir d’une moindre toxicité, n’est pas licite. • Les résultats des grands essais randomisés à venir seront de nature à confirmer ou infirmer l’utilité de cette classe thérapeutique au bloc opératoire.
  • 2. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. Introduction Les colloïdes synthétiques actuellement disponibles en anesthésie sont les gélatines et les hydroxyéthylamidons (HEA). Il ne s’agit que de solutés isotoniques (gélatines) ou discrètement hypertoniques (HEA). Les colloïdes hypertoniques ne sont plus disponibles. Il est impossible de décrire les indications des colloïdes en anesthésie sans rappeler les résultats issus des études de réanimation. Ce texte rappelle donc les données disponibles sur les colloïdes en réanimation. Il détaille ensuite les indications et les limites de l’utilisation des colloïdes en anesthésie, à la fois cliniques et réglementaires. Enfin, il ébauche les perspectives à venir pour cette classe thérapeutique. Rappel des données disponibles sur les colloïdes synthétiques en réanimation. Les colloïdes synthétiques isotoniques offrent en théorie un pouvoir d’expansion proche de 100 % (80 % pour les gélatines, 120 % pour les HEA) contre 20-25 % pour les cristalloïdes isotoniques, balancés ou non. Les colloïdes offrent une durée de vie supérieure aux cristalloïdes (20 minutes contre plus de 2 heures). Ces deux avantages théoriques visent une meilleure stabilité hémodynamique et une réduction de la balance hydrosodée. Une balance hydrosodée positive (plus de 10 %) est en effet délétère en réanimation [1-3] comme en médecine périopératoire [4]. Ces avantages sont contrebalancés par des effets secondaires propres à toutes les classes de colloïdes de synthèse : insuffisance rénale aiguë, coagulopathie, anaphylaxie. La supériorité attendue des colloïdes n’a pas été confirmée dans 4 grands essais randomisés réalisés entre 2008 et 2013 [5,6,7,8]. Ces essais ont comparé les HEA à des solutés cristalloïdes balancés ou non et n’ont pas démontré de supériorité des colloïdes en termes de mortalité, de durée d’hospitalisation, de dysfonction d’organe ou de balance hydrosodée. L’étude 6s a de plus montré une surmortalité chez les patients en choc septique, liée à un risque accru d’insuffisance rénale aiguë [6]. Le sous-groupe des patients septiques semble donc le plus exposé à cette toxicité rénale. Cette surmortalité et ce risque rénal n’ont toutefois pas été confirmés dans les essais CRYSTMAS [8] et CHEST [7], études analogues avec un nombre supérieur de patients. Enfin, une cinquième étude, (CRISTAL study) [9], publiée en 2013, a relancé le débat en suggérant une réduction de mortalité à J90 (objectif secondaire) dans le groupe recevant des colloïdes de synthèse (HEA ou gélatines). Cet effet favorable n’était pas observé à J30, qui était l’objectif principal de l’étude. Dans cette étude, on notait dans le groupe colloïde une réduction significative de la durée de ventilation mécanique et du
  • 3. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. temps passé sous vasopresseur. Plusieurs méta-analyses récentes (Tableau 1) incluant ces 5 études principales suggèrent de façon non surprenante une possible surmortalité (risque non retrouvé dans toutes les méta analyses) et un risque rénal accru chez les patients septiques recevant des HEA (risque retrouvé par toutes ces méta-analyses) [10-15]. Dans une étude de cohorte américaine portant sur 60 734 patients en sepsis ou choc septique, l’administration de colloïdes est associée à une augmentation de la durée de séjour et des coûts, sans effet sur la mortalité [16]. Une méta-analyse très récente portant sur 27 036 patients montre que les colloïdes ont un effet d’expansion volémique supérieur aux cristalloïdes, plaidant pour de nouveaux essais en réanimation. Cette méta-analyse n’a pas étudié le pronostic [17]. De ce fait, et malgré les résultats de cette dernière méta-analyse, les recommandations nationales et internationales préconisent l’abandon des HEA en réanimation, en particulier chez les patients septiques, du fait de la toxicité rénale et d’une potentielle surmortalité [18- 21]. Cette toxicité rénale est dose dépendante. La dose au-delà de laquelle apparaît ce risque est de l’ordre de 30 ml/Kg/j [22,23]. L’utilisation prolongée (> 24 heures) des HEA est un facteur majeur de leur toxicité, comme l’a bien démontré l’étude VISEP en 2008 5 . Ce risque semble moindre chez les patients non septiques [24]. L’utilisation des colloïdes de synthèse a ainsi diminué au cours du temps. En 2007, les colloïdes étaient administrés chez plus de la moitié des patients de réanimation, alors qu’ils ne représentaient que 20 % des prescriptions de solutés de remplissage en 2014 [25]. Les gélatines constituent la seconde classe de colloïdes de synthèse disponible. Compte tenu du débat sur les HEA, la question du remplacement des HEA par les gélatines est régulièrement posée. Sur les 20 % de patients ayant reçu un colloïde lors du remplissage vasculaire en 2014, la moitié ont reçu une gélatine [25]. Les risques rénaux liés aux gélatines sont comparables à ceux des HEA. La première description de néphrose osmotique aux colloïdes a d’ailleurs été faite en 1969 avec les gélatines [26]. Les gélatines ont un seuil de toxicité identique aux HEA, de l’ordre de 30 ml/Kg/j [22]. Les données actuelles de la littérature ne permettent pas de recommander l’utilisation des gélatines en lieu et place des HEA en réanimation [21,22,27,28]. En résumé, les HEA ne doivent plus être utilisés en réanimation. Les gélatines ont un profil de tolérance identique et ne sont de ce fait pas une alternative aux HEA chez les patients critiques.
  • 4. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. Tableau 1. Méta-analyses relatives comparant colloïdes et cristalloïdes en réanimation. Auteur, Revue, année Type de patients de réanimation Nombre de patients Risque de mortalité Risque d’insuffisance rénale aiguë. Efficacité volémique Zarychanski et al. JAMA 2013 [10 ] Tous types 10 880 Augmenté avec les HEA Augmenté avec les HEA. Non étudiée Gattas et al. Intensive Care Med 2013 [11 ] Tous types 10 931 Non différent Augmenté avec les HEA. Non étudiée Haase et al. Br Med J 2013 [12 ] Sepsis 3 456 Non différent Augmenté avec les HEA Non étudiée Mutter et al. Cochrane Database Syst Rev [14 ] Sepsis 11 399 Non étudié Augmenté avec les HEA Non étudiée Serpa_neto et al. Crit Care 2014 [13 ] Sepsis 4 624 Augmenté avec les HEA. Augmenté avec les HEA. Non étudiée Rochwerg et al. Ann Int Med 2014 Sepsis 18 916 Augmenté avec colloïdes de synthèse Non étudié Non étudiée Rochwerg et al. Intensive Care Med 2015 [29 ] Sepsis 6 664 Non étudié Augmenté avec les HEA. Non étudiée He et al Crit Care 2015 [24 ] Réanimation non septique 6 064 Non différent Non différent Non étudiée Martin et al. J Crit Care 2018 [17 ] Tous types 27 036 Non étudié Non étudié Meilleure stabilité hémodynamique avec les colloïdes (HEA ou gélatines ou albumine)
  • 5. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. Rationnel pour l’utilisation des colloïdes de synthèse au bloc opératoire L’indication principale des colloïdes au bloc opératoire est la compensation de l’hypovolémie et l’optimisation hémodynamique due aux pertes sanguines associée à la vasoplégie peropératoire, en attente ou non d’une transfusion. Au cours de l’hémorragie, la toxicité des colloïdes est moindre que lors des autres types d’état de choc [24]. La supériorité volémique des colloïdes sur les cristalloïdes a été remise en cause ces dernières années du fait de la négativité des études de réanimation. Expérimentalement, au cours du choc hémorragique chez le porcelet anesthésié, les HEA corrigent 4 fois plus vite la volémie que les cristalloïdes isotoniques, pour un volume quatre fois moindre et ce quelle que soit la vitesse de perfusion du soluté [30,31]. Chez des sujets sains, lors d’une soustraction sanguine de 900 ml, l’HEA montre un pouvoir d’expansion volémique de 120 % maintenu dans le temps (> 2 heures) alors que celui d’un cristalloïde est de 20 à 25 % et s’épuise en 30 minutes [32]. Plusieurs études réalisées sur de petits collectifs de patients soutiennent ces résultats expérimentaux. Dans une étude randomisée portant sur 50 patientes subissant une chirurgie carcinologique de l’ovaire, l’utilisation d’HEA associé à un protocole de type Goal Directed Therapy (GDT) permet une meilleure stabilité hémodynamique, une réduction de la balance hydrosodée et une diminution de la transfusion de plasma frais congelé [33]. Dans une étude de méthodologie analogue portant sur 30 patients de chirurgie intracrânienne en position assise, l’utilisation d’HEA contre Ringer acetate était associée à une meilleure réponse hémodynamique pour une balance hydrosodée réduite [34]. La même équipe a cependant publié deux nouvelles études qui ne confirment pas la supériorité de l’HEA en termes de réponse hémodynamique ou de balance hydrosodée en comparaison au Ringer acetate [35,36]. Dans une étude randomisée portant sur 160 patients en chirurgie abdominale majeure utilisant un algorithme de type GDT automatisé par un système d’intelligence artificielle (closed loop), l’utilisation d’HEA (en comparaison à un cristalloïde balancé) pour l’optimisation hémodynamique était associée à une réduction significative des complications postopératoires, possiblement liée à une réduction de la balance hydrosodée [37]. Cet effet positif des HEA (nombre de jours libres sans complication) était encore significatif un an après la fin de l’étude [38]. Enfin, au cours des césariennes, l’administration prophylactique d’HEA (comparée au Ringer lactate) pour prévenir l’hypotension artérielle post- rachianesthésie permet une réduction significative du nombre d’hypotensions symptomatiques, sans effets délétères [39].
  • 6. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. Risque rénal lié aux colloïdes de synthèse au bloc opératoire Comparativement à la réanimation, le risque rénal semble moindre au bloc opératoire (Tableau 2). Deux études randomisées publiées en 2016 et 2018, menées en chirurgie abdominale et cardiaque, ne montrent aucun effet délétère rénal des HEA à court [37,40] ou long terme [38]. Une des raisons expliquant l’absence de risque observé en anesthésie est probablement lié à l’utilisation de doses faibles (< 30 ml/Kg) et sur une durée courte (< 24 heures). Tableau 2. Méta-analyses relatives au risque rénal lié aux HEA au bloc opératoire Auteur, Revue, année Types de patients Nombre de patients Mortalité, complications postopératoires Fonction rénale Martin et al. Anesthesiology 201341 Chirurgie non cardiaque 1 230 Non étudiées Non différente Gillies et al. Br J Anaesth 201442 Chirurgie cardiaque et non cardiaque 1 567 Non différentes Non différente Raiman et al. Eur J Anaesth 201643 Chirurgie non cardiaque 741 Non différentes Non différente Thy et al. Eur J Anaesth 2018 Chirurgie pédiatrique 530 Non étudiées Non différente Risque lié à la coagulopathie des HEA. Les HEA induisent une diminution de l’agrégation plaquettaire par chute du facteur VIII von Willebrand. Il n’existe pas d’étude randomisée convaincante sur le sujet ; les méta-analyses disponibles ont donc une puissance limitée. Leurs résultats sont résumés dans le tableau 3. Les données sont plus contradictoires que pour la fonction rénale, mais semblent pencher en faveur d’un risque hémorragique minime avec les HEA (Tableau 3).
  • 7. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. Tableau 3. Méta-analyses relatives au risque hémorragique lié aux HEA au bloc opératoire Auteur, Revue, année Types de patients Nombre de patients Mortalité, complications post opératoire Saignement Navickis et al. J Thorac Cardiovasc Surg 2012 Chirurgie cardiaque 970 Non différentes Risque augmenté avec les HEA Van der Linden Anesth Analg 2013 [44] Chirurgie tous types 4 529 Non différentes Non différent Jacob et al. Crit Care 2014 [45] Chirurgie cardiaque Non étudiées Non différent He et al. Crit Care 2015 [24] Réanimation non septique 6 064 Non différentes Non différent Rasmusssen et al. Medicine 2016 [46] Chirurgie non cardiaque 2 287 Non étudiées Risque augmenté avec les HEA Thy et al. Eur J Anaesth 2018 Chirurgie pédiatrique 530 Non étudiées Non différent Risque anaphylactique lié aux colloïdes de synthèse au bloc opératoire. Les colloïdes de synthèse sont responsables de 2 à 4 % des réactions anaphylactiques peropératoires [47-49]. La majorité de ces réactions sont imputables aux gélatines [47]. Le risque anaphylactique lié aux gélatines est 20 fois supérieur à celui associé aux HEA. En termes de risque anaphylactique, les HEA offrent donc la marge de sécurité la plus grande. Utilisation des colloïdes au bloc opératoire : enjeux à venir. Si l’efficacité théorique volémique des HEA ainsi que leurs faibles effets toxiques rapportés dans les méta-analyses plaident pour la poursuite de leur utilisation au bloc opératoire, il persiste cependant un doute sur leur supériorité vis-à-vis des cristalloïdes en termes de morbi- mortalité. Trois méta analyses publiées en 2014, 2015 et 2016 soulignent qu’il n’existe pas de données solides du fait du faible nombre de patients inclus dans les études comparatives pour privilégier les colloïdes aux cristalloïdes en peropératoire, tant en termes de pronostic que d’efficacité hémodynamique [43,50]. Une de ces trois méta-analyses suggère une réduction de
  • 8. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. la durée d’hospitalisation associée à l’utilisation des HEA, mais les auteurs soulignent la trop grande hétérogénéité des études pour conclure définitivement [43]. L’étude flash [51] est un essai, prospectif, multicentrique, randomisé en double-aveugle dont les résultats seront prochainement disponibles et probablement déterminants. Il s’agit de l’étude incluant le plus grand nombre de patients sur le sujet au bloc opératoire. Elle prévoit d’analyser 826 patients avec un risque de morbidité périopératoire modéré à élevé en comparant deux bras : HEA à 6 % 130/0.4 ou sérum salé à 0.9 % saline dans un algorithme de prise en charge hémodynamique de type GDT. L’objectif principal est de comparer entre les deux groupes un indice composite de mortalité et de complications postopératoires dans les 14 jours suivant la chirurgie. Avec une mortalité prévue de 5 % et une morbidité de 20 %, l’objectif est de détecter une différence absolue du critère principal de 10 % entre les deux groupes. Les résultats de cette étude vont largement peser sur l’avenir des colloïdes en anesthésie. Les décisions des agences française et européenne du médicament (Tableau 4) Les indications actuelles des HEA retenues par l’ANSM depuis 2013 sont résumées dans le tableau 4. Au début de l’année 2018, l’agence médicale Européenne a recommandé de retirer les HEA du marché, considérant que leur utilisation était encore trop large, notamment en réanimation, et exposait les patients à des risques de toxicité [52,53]. Cette proposition de suspension a fait émettre des critiques provenant d’experts internationaux, notamment pour le bloc opératoire et les urgences [54,55]. En juillet 2018, l’agence Européenne a rendu un second avis qui permet de maintenir l’utilisation des HEA dans le cadre d’une hémorragie aiguë lorsque l’efficacité clinique des cristalloïdes est jugée cliniquement insuffisante [56]. Ce maintien sur le marché est associé à une obligation pour 2019 de formation en ligne des praticiens visant à s’assurer que les contre-indications de cette classe thérapeutique sont bien connues et appliquées (Tableau 4).
  • 9. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. Tableau 4. Recommandations de l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM – ansm.sante.fr) sur l’utilisation des hydroxyéthylamidons (HEA). Information destinée aux : urgentistes, SAMU, SMUR, unités de soins intensifs, anesthésistes-réanimateurs, services de réanimation médicale/chirurgicale/polyvalente, centres de brûlés. Résumé des recommandations de novembre 2013, encore valables en 2019 : - Les spécialités à base d’HEA doivent uniquement être utilisées dans le traitement de l’hypovolémie due à des pertes sanguines aiguës lorsque l’utilisation des cristalloïdes seuls est jugée insuffisante. - Les spécialités à base d’HEA doivent être utilisées à la dose efficace la plus faible sur une durée la plus courte possible. Le traitement devra être mis en place sous surveillance hémodynamique continue, afin que la perfusion puisse être arrêtée dès que l’objectif hémodynamique est atteint. - Les spécialités à base d’HEA sont désormais contre-indiquées dans les situations suivantes : o chez les patients atteints de sepsis, o chez les patients brûlés, o en cas d’insuffisance rénale ou de thérapie d’épuration extrarénale continue, o en cas d’hémorragie intracrânienne ou cérébrale, o chez les patients de réanimation (admis en unités de soins intensifs), o chez les patients en surcharge hydrique, dont les patients avec oedèmes pulmonaire, o chez les patients déshydratés, o en cas de coagulopathie sévère, o en cas d’insuffisance hépatique sévère. - En l’absence de données robustes de sécurité à long terme chez les patients subissant une chirurgie et les patients présentant un traumatisme, le bénéfice attendu de ce traitement doit être soigneusement évalué au regard des incertitudes sur sa sécurité à long terme. Les alternatives thérapeutiques disponibles doivent être envisagées. - D’importantes études cliniques randomisées ont montré une augmentation du risque d’atteinte rénale chez des patients de réanimation, incluant des patients présentant un sepsis. Par conséquent, les HEA ne doivent plus être utilisés chez ces patients. - Une surveillance de la fonction rénale est recommandée chez les patients recevant des spécialités à base d’HEA et leur utilisation doit être interrompue dès les premiers signes d’atteinte rénale. Nouvelles dispositions de l’ANSM et de l’agence médicale Européenne (EMA) - mars 2019. - Malgré les restrictions mises en place en 2013, les résultats de deux études d’utilisation (DUS) menées avec les HEA ont suggéré que les restrictions relatives à l’utilisation des HEA ne sont pas pleinement respectées. Ces résultats ont remis en question la connaissance du bon usage de ces produits. - Par conséquent, en juin 2018, l’EMA a demandé la mise en place de nouvelles mesures visant à réduire les risques liés à l’utilisation des HEA. - Ces mesures incluent notamment un programme d’accès contrôlé associé à un système d’accréditation, qui nécessite une formation pédagogique obligatoire visant à clarifier les modalités de prescription des solutions pour perfusion à base d’HEA. - Dans ce contexte, une lettre aux professionnels de santé a été diffusée en août/septembre 2018. - Cette lettre mentionne notamment la nécessité de suivre un programme de formation en ligne (via le
  • 10. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. lien suivant : https://academy.esahq.org/volumetherapy) rappelant les conditions d’utilisation des HEA telles que mentionnées en 2013 (cf. ci dessus). - À partir du 16 avril 2019, une lettre d’engagement a été signée par les chefs de service qui, après concertation avec leur équipe et validation de la formation en ligne par une majorité de praticiens, souhaitent poursuivre l’utilisation des HEA. Cette lettre d’engagement conditionne l’approvisionnement des services concernés en spécialités à base d’HEA. Conclusion Au bloc opératoire, l’utilisation des HEA à une dose maximale de 30 ml/Kg/j pour compenser des pertes sanguines offre une meilleure efficacité hémodynamique, réduit les apports hydrosodés et ne semble pas associée à un risque rénal ou hémorragique accru en comparaison aux cristalloïdes. L’utilisation de colloïdes lors d’une chirurgie septique ne semble pas judicieuse compte tenu des résultats des études de réanimation. Les résultats des grands essais randomisés à venir seront de nature à confirmer ou infirmer l’utilité de cette classe thérapeutique au bloc opératoire. L’utilisation des gélatines en lieu et place des HEA, dans l’espoir d’une moindre toxicité, n’est pas licite. Le 11 décembre 2017, la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR) a rendu un avis consultatif sur son site internet. La conclusion de cet avis était de « limiter l’utilisation de l’hydroxyéthylamidon 130/0,4 à la compensation des pertes sanguines au bloc opératoire après échec de remplissage par un cristalloïde, en limitant la dose totale d’hydroxyéthylamidon 130/0,4 à 30 mL/kg, en l’absence de néphropathie ou de sepsis pré-existant à la chirurgie, hors chirurgie de transplantation. Si aucun bénéfice cliniquement pertinent (mortalité, taux global de complications sur l’objectif principal composite, durées de séjour) n’est démontré à l’issue des deux études randomisées en cours, l’hydroxyéthylamidon 130/0,4 n’aura pas fait la preuve de son efficacité et devra être exclu de la pharmacopée des médicaments utilisés au bloc opératoire. En cas de résultats positifs sur les objectifs précités, son utilisation pourra être précisée ». Cet avis de la SFAR reste donc parfaitement d’actualité.
  • 11. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. Références 1. Bouchard J, Soroko SB, Chertow GM, Himmelfarb J, Ikizler TA, Paganini EP, Mehta RL, Program to Improve Care in Acute Renal Disease Study G: Fluid accumulation, survival and recovery of kidney function in critically ill patients with acute kidney injury. Kidney Int 2009; 76: 422-7 2. Hoste EA, Maitland K, Brudney CS, Mehta R, Vincent JL, Yates D, Kellum JA, Mythen MG, Shaw AD, Group AXI: Four phases of intravenous fluid therapy: a conceptual model. Br J Anaesth 2014; 113: 740-7 3. Sakr Y, Rubatto Birri PN, Kotfis K, Nanchal R, Shah B, Kluge S, Schroeder ME, Marshall JC, Vincent JL, Intensive Care Over Nations I: Higher Fluid Balance Increases the Risk of Death From Sepsis: Results From a Large International Audit. Crit Care Med 2017; 45: 386-394 4. Silva JM, Jr., de Oliveira AM, Nogueira FA, Vianna PM, Pereira Filho MC, Dias LF, Maia VP, Neucamp Cde S, Amendola CP, Carmona MJ, Malbouisson LM: The effect of excess fluid balance on the mortality rate of surgical patients: a multicenter prospective study. Crit Care 2013; 17: R288 5. Brunkhorst FM, Engel C, Bloos F, Meier-Hellmann A, Ragaller M, Weiler N, Moerer O, Gruendling M, Oppert M, Grond S, Olthoff D, Jaschinski U, John S, Rossaint R, Welte T, Schaefer M, Kern P, Kuhnt E, Kiehntopf M, Hartog C, Natanson C, Loeffler M, Reinhart K, German Competence Network S: Intensive insulin therapy and pentastarch resuscitation in severe sepsis. N Engl J Med 2008; 358: 125-39 6. Perner A, Haase N, Guttormsen AB, Tenhunen J, Klemenzson G, Aneman A, Madsen KR, Moller MH, Elkjaer JM, Poulsen LM, Bendtsen A, Winding R, Steensen M, Berezowicz P, Soe-Jensen P, Bestle M, Strand K, Wiis J, White JO, Thornberg KJ, Quist L, Nielsen J, Andersen LH, Holst LB, Thormar K, Kjaeldgaard AL, Fabritius ML, Mondrup F, Pott FC, Moller TP, Winkel P, Wetterslev J, Group ST, Scandinavian Critical Care Trials G: Hydroxyethyl starch 130/0.42 versus Ringer's acetate in severe sepsis. N Engl J Med 2012; 367: 124-34 7. Myburgh JA, Finfer S, Bellomo R, Billot L, Cass A, Gattas D, Glass P, Lipman J, Liu B, McArthur C, McGuinness S, Rajbhandari D, Taylor CB, Webb SA, Investigators C, Australian, New Zealand Intensive Care Society Clinical Trials G: Hydroxyethyl starch or saline for fluid resuscitation in intensive care. N Engl J Med 2012; 367: 1901-11 8. Guidet B, Martinet O, Boulain T, Philippart F, Poussel JF, Maizel J, Forceville X, Feissel M, Hasselmann M, Heininger A, Van Aken H: Assessment of hemodynamic efficacy and safety of 6% hydroxyethylstarch 130/0.4 vs. 0.9% NaCl fluid replacement in patients with severe sepsis: the CRYSTMAS study. Crit Care 2012; 16: R94 9. Annane D, Siami S, Jaber S, Martin C, Elatrous S, Declere AD, Preiser JC, Outin H, Troche G, Charpentier C, Trouillet JL, Kimmoun A, Forceville X, Darmon M, Lesur O, Reignier J, Abroug F, Berger P, Clec'h C, Cousson J, Thibault L, Chevret S, Investigators C: Effects of fluid resuscitation with colloids vs crystalloids on mortality in critically ill patients presenting with hypovolemic shock: the CRISTAL randomized trial. JAMA 2013; 310: 1809- 17 10. Zarychanski R, Abou-Setta AM, Turgeon AF, Houston BL, McIntyre L, Marshall JC, Fergusson DA: Association of hydroxyethyl starch administration with mortality and acute kidney injury in critically ill patients requiring volume resuscitation: a systematic review and meta-analysis. JAMA 2013; 309: 678-88
  • 12. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 11. Gattas DJ, Dan A, Myburgh J, Billot L, Lo S, Finfer S, Committee CM: Fluid resuscitation with 6 % hydroxyethyl starch (130/0.4 and 130/0.42) in acutely ill patients: systematic review of effects on mortality and treatment with renal replacement therapy. Intensive Care Med 2013; 39: 558-68 12. Haase N, Perner A, Hennings LI, Siegemund M, Lauridsen B, Wetterslev M, Wetterslev J: Hydroxyethyl starch 130/0.38-0.45 versus crystalloid or albumin in patients with sepsis: systematic review with meta-analysis and trial sequential analysis. BMJ 2013; 346: f839 13. Serpa Neto A, Veelo DP, Peireira VG, de Assuncao MS, Manetta JA, Esposito DC, Schultz MJ: Fluid resuscitation with hydroxyethyl starches in patients with sepsis is associated with an increased incidence of acute kidney injury and use of renal replacement therapy: a systematic review and meta-analysis of the literature. J Crit Care 2014; 29: 185 e1- 7 14. Mutter TC, Ruth CA, Dart AB: Hydroxyethyl starch (HES) versus other fluid therapies: effects on kidney function. Cochrane Database Syst Rev 2013: CD007594 15. Rochwerg B, Alhazzani W, Sindi A, Heels-Ansdell D, Thabane L, Fox-Robichaud A, Mbuagbaw L, Szczeklik W, Alshamsi F, Altayyar S, Ip WC, Li G, Wang M, Wludarczyk A, Zhou Q, Guyatt GH, Cook DJ, Jaeschke R, Annane D, Fluids in S, Septic Shock G: Fluid resuscitation in sepsis: a systematic review and network meta-analysis. Ann Intern Med 2014; 161: 347-55 16. Raghunathan K, Bonavia A, Nathanson BH, Beadles CA, Shaw AD, Brookhart MA, Miller TE, Lindenauer PK: Association between Initial Fluid Choice and Subsequent In- hospital Mortality during the Resuscitation of Adults with Septic Shock. Anesthesiology 2015; 123: 1385-93 17. Martin GS, Bassett P: Crystalloids vs. colloids for fluid resuscitation in the Intensive Care Unit: A systematic review and meta-analysis. J Crit Care 2018; 50: 144-154 18. Ichai C, Vinsonneau C, Souweine B, Armando F, Canet E, Clec'h C, Constantin JM, Darmon M, Duranteau J, Gaillot T, Garnier A, Jacob L, Joannes-Boyau O, Juillard L, Journois D, Lautrette A, Muller L, Legrand M, Lerolle N, Rimmele T, Rondeau E, Tamion F, Walrave Y, Velly L, Societe francaise d'anesthesie et de r, Societe de reanimation de langue f, Groupe francophone de reanimation et urgences p, Societe francaise de n: Acute kidney injury in the perioperative period and in intensive care units (excluding renal replacement therapies). Anaesth Crit Care Pain Med 2016; 35: 151-65 19. Rhodes A, Evans LE, Alhazzani W, Levy MM, Antonelli M, Ferrer R, Kumar A, Sevransky JE, Sprung CL, Nunnally ME, Rochwerg B, Rubenfeld GD, Angus DC, Annane D, Beale RJ, Bellinghan GJ, Bernard GR, Chiche JD, Coopersmith C, De Backer DP, French CJ, Fujishima S, Gerlach H, Hidalgo JL, Hollenberg SM, Jones AE, Karnad DR, Kleinpell RM, Koh Y, Lisboa TC, Machado FR, Marini JJ, Marshall JC, Mazuski JE, McIntyre LA, McLean AS, Mehta S, Moreno RP, Myburgh J, Navalesi P, Nishida O, Osborn TM, Perner A, Plunkett CM, Ranieri M, Schorr CA, Seckel MA, Seymour CW, Shieh L, Shukri KA, Simpson SQ, Singer M, Thompson BT, Townsend SR, Van der Poll T, Vincent JL, Wiersinga WJ, Zimmerman JL, Dellinger RP: Surviving Sepsis Campaign: International Guidelines for Management of Sepsis and Septic Shock: 2016. Intensive Care Med 2017; 43: 304-377 20. Seymour CW, Rosengart MR: Septic Shock: Advances in Diagnosis and Treatment. JAMA 2015; 314: 708-17 21. Reinhart K, Perner A, Sprung CL, Jaeschke R, Schortgen F, Johan Groeneveld AB, Beale R, Hartog CS, European Society of Intensive Care M: Consensus statement of the ESICM task force on colloid volume therapy in critically ill patients. Intensive Care Med 2012; 38: 368-83
  • 13. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 22. Albrecht FW, Glas M, Rensing H, Kindgen-Milles D, Volk T, Mathes AM: A change of colloid from hydroxyethyl starch to gelatin does not reduce rate of renal failure or mortality in surgical critical care patients: Results of a retrospective cohort study. J Crit Care 2016; 36: 160-165 23. Momeni M, Nkoy Ena L, Van Dyck M, Matta A, Kahn D, Thiry D, Gregoire A, Watremez C: The dose of hydroxyethyl starch 6% 130/0.4 for fluid therapy and the incidence of acute kidney injury after cardiac surgery: A retrospective matched study. PLoS One 2017; 12: e0186403 24. He B, Xu B, Xu X, Li L, Ren R, Chen Z, Xiao J, Wang Y, Xu B: Hydroxyethyl starch versus other fluids for non-septic patients in the intensive care unit: a meta-analysis of randomized controlled trials. Crit Care 2015; 19: 92 25. Hammond NE, Taylor C, Finfer S, Machado FR, An Y, Billot L, Bloos F, Bozza F, Cavalcanti AB, Correa M, Du B, Hjortrup PB, Li Y, McIntryre L, Saxena M, Schortgen F, Watts NR, Myburgh J, Fluid T, Fluidos I, George Institute for Global Health TACTGB, the RrN: Patterns of intravenous fluid resuscitation use in adult intensive care patients between 2007 and 2014: An international cross-sectional study. PLoS One 2017; 12: e0176292 26. Kief H: Morphological findings following single or multiple administration of gelatin plasma substitutes. Bibl Haematol 1969; 33: 367-79 27. Saw MM, Chandler B, Ho KM: Benefits and risks of using gelatin solution as a plasma expander for perioperative and critically ill patients: a meta-analysis. Anaesth Intensive Care 2012; 40: 17-32 28. Thomas-Rueddel DO, Vlasakov V, Reinhart K, Jaeschke R, Rueddel H, Hutagalung R, Stacke A, Hartog CS: Safety of gelatin for volume resuscitation--a systematic review and meta-analysis. Intensive Care Med 2012; 38: 1134-42 29. Rochwerg B, Alhazzani W, Gibson A, Ribic CM, Sindi A, Heels-Ansdell D, Thabane L, Fox-Robichaud A, Mbuagbaw L, Szczeklik W, Alshamsi F, Altayyar S, Ip W, Li G, Wang M, Wludarczyk A, Zhou Q, Annane D, Cook DJ, Jaeschke R, Guyatt GH, Group F: Fluid type and the use of renal replacement therapy in sepsis: a systematic review and network meta-analysis. Intensive Care Med 2015; 41: 1561-71 30. Roger C, Muller L, Deras P, Louart G, Nouvellon E, Molinari N, Goret L, Gris JC, Ripart J, de La Coussaye JE, Lefrant JY: Does the type of fluid affect rapidity of shock reversal in an anaesthetized-piglet model of near-fatal controlled haemorrhage? A randomized study. Br J Anaesth 2014; 112: 1015-23 31. Roger C, Louart B, Louart G, Bobbia X, Claret PG, Perez-Martin A, Muller L, Lefrant JY: Does the infusion rate of fluid affect rapidity of mean arterial pressure restoration during controlled hemorrhage. Am J Emerg Med 2016; 34: 1743-9 32. McIlroy DR, Kharasch ED: Acute intravascular volume expansion with rapidly administered crystalloid or colloid in the setting of moderate hypovolemia. Anesth Analg 2003; 96: 1572-7, table of contents 33. Feldheiser A, Pavlova V, Bonomo T, Jones A, Fotopoulou C, Sehouli J, Wernecke KD, Spies C: Balanced crystalloid compared with balanced colloid solution using a goal- directed haemodynamic algorithm. Br J Anaesth 2013; 110: 231-40 34. Lindroos AC, Niiya T, Silvasti-Lundell M, Randell T, Hernesniemi J, Niemi TT: Stroke volume-directed administration of hydroxyethyl starch or Ringer's acetate in sitting position during craniotomy. Acta Anaesthesiol Scand 2013; 57: 729-36 35. Lindroos AC, Niiya T, Randell T, Niemi TT: Stroke volume-directed administration of hydroxyethyl starch (HES 130/0.4) and Ringer's acetate in prone position during neurosurgery: a randomized controlled trial. J Anesth 2014; 28: 189-97
  • 14. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 36. Luostarinen T, Lindroos AC, Niiya T, Silvasti-Lundell M, Schramko A, Hernesniemi J, Randell T, Niemi T: Prone Versus Sitting Position in Neurosurgery-Differences in Patients' Hemodynamic Management. World Neurosurg 2017; 97: 261-266 37. Joosten A, Delaporte A, Ickx B, Touihri K, Stany I, Barvais L, Van Obbergh L, Loi P, Rinehart J, Cannesson M, Van der Linden P: Crystalloid versus Colloid for Intraoperative Goal-directed Fluid Therapy Using a Closed-loop System: A Randomized, Double-blinded, Controlled Trial in Major Abdominal Surgery. Anesthesiology 2018; 128: 55-66 38. Joosten A, Delaporte A, Mortier J, Ickx B, Van Obbergh L, Vincent JL, Cannesson M, Rinehart J, Van der Linden P: Long-term Impact of Crystalloid versus Colloid Solutions on Renal Function and Disability-free Survival after Major Abdominal Surgery. Anesthesiology 2019; 130: 227-236 39. Mercier FJ, Diemunsch P, Ducloy-Bouthors AS, Mignon A, Fischler M, Malinovsky JM, Bolandard F, Aya AG, Raucoules-Aime M, Chassard D, Keita H, Rigouzzo A, Le Gouez A, Group CW: 6% Hydroxyethyl starch (130/0.4) vs Ringer's lactate preloading before spinal anaesthesia for Caesarean delivery: the randomized, double-blind, multicentre CAESAR trial. Br J Anaesth 2014; 113: 459-67 40. Joosten A, Tircoveanu R, Arend S, Wauthy P, Gottignies P, Van der Linden P: Impact of balanced tetrastarch raw material on perioperative blood loss: a randomized double blind controlled trial. Br J Anaesth 2016; 117: 442-449 41. Martin C, Jacob M, Vicaut E, Guidet B, Van Aken H, Kurz A: Effect of waxy maize- derived hydroxyethyl starch 130/0.4 on renal function in surgical patients. Anesthesiology 2013; 118: 387-94 42. Gillies MA, Habicher M, Jhanji S, Sander M, Mythen M, Hamilton M, Pearse RM: Incidence of postoperative death and acute kidney injury associated with i.v. 6% hydroxyethyl starch use: systematic review and meta-analysis. Br J Anaesth 2014; 112: 25-34 43. Raiman M, Mitchell CG, Biccard BM, Rodseth RN: Comparison of hydroxyethyl starch colloids with crystalloids for surgical patients: A systematic review and meta-analysis. Eur J Anaesthesiol 2016; 33: 42-8 44. Van Der Linden P, James M, Mythen M, Weiskopf RB: Safety of modern starches used during surgery. Anesth Analg 2013; 116: 35-48 45. Jacob M, Fellahi JL, Chappell D, Kurz A: The impact of hydroxyethyl starches in cardiac surgery: a meta-analysis. Crit Care 2014; 18: 656 46. Rasmussen KC, Secher NH, Pedersen T: Effect of perioperative crystalloid or colloid fluid therapy on hemorrhage, coagulation competence, and outcome: A systematic review and stratified meta-analysis. Medicine (Baltimore) 2016; 95: e4498 47. Mertes PM, Laxenaire MC, Alla F, Groupe d'Etudes des Reactions Anaphylactoides P: Anaphylactic and anaphylactoid reactions occurring during anesthesia in France in 1999- 2000. Anesthesiology 2003; 99: 536-45 48. Dong SW, Mertes PM, Petitpain N, Hasdenteufel F, Malinovsky JM, Gerap: Hypersensitivity reactions during anesthesia. Results from the ninth French survey (2005- 2007). Minerva Anestesiol 2012; 78: 868-78 49. Meng J, Rotiroti G, Burdett E, Lukawska JJ: Anaphylaxis during general anaesthesia: experience from a drug allergy centre in the UK. Acta Anaesthesiol Scand 2017; 61: 281-289 50. Messina A, Pelaia C, Bruni A, Garofalo E, Bonicolini E, Longhini F, Dellara E, Saderi L, Romagnoli S, Sotgiu G, Cecconi M, Navalesi P: Fluid Challenge During Anesthesia: A Systematic Review and Meta-analysis. Anesth Analg 2018; 127: 1353-1364 51. Futier E, Biais M, Godet T, Bernard L, Rolhion C, Bourdier J, Morand D, Pereira B, Jaber S, committee Ftm: Fluid loading in abdominal surgery - saline versus hydroxyethyl starch (FLASH Trial): study protocol for a randomized controlled trial. Trials 2015; 16: 582
  • 15. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 52. European Medical Agency: PRAC recommends suspending hydroxyethyl-starch solutions for infusion from the market. http://www.europa.eu. 2018 53. Cohen D: EMA calls for hydroxyethyl starch solutions to be taken off market. BMJ 2018; 360: k225 54. Doshi P: EMA recommendation on hydroxyethyl starch solutions obscured controversy. BMJ 2018; 360: k1287 55. Annane D, Fuchs-Buder T, Zoellner C, Kaukonen M, Scheeren TWL: EMA recommendation to suspend HES is hazardous. Lancet 2018; 391: 736-738 56. European Medical Agency - EMA-: Hydroxyethyl starch solutions: CMDh introduces new measures to protect patients. Medicines to remain on the market provided that training, controlled access and warnings on the packaging are implemented. . http://www.europa.eu. 2018
  • 16. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 1 Actualités en épuration extrarénale Dr Olivier JOANNES-BOYAU Service d'anesthésie-réanimation SUD, Hôpital Magellan, CHU de Bordeaux, 33000 Bordeaux, France Auteur correspondant : Dr Olivier JOANNES-BOYAU Email : olivier.joannes-boyau@chu-bordeaux.fr. Conflits d’intérêts : Honoraires comme orateur ou pour consultance par BBraun et Baxter
  • 17. 2 Points Essentiels • Quarante à 60 % des patients de réanimation présentent une insuffisance rénale aiguë (IRA), 20 % d’entre eux nécessiteront une épuration extrarénale (EER). • L’épuration extrarénale reste la seule méthode de suppléance de la fonction rénale. • Le moment idéal pour démarrer une EER reste débattu, avec des études aux résultats parfois contradictoires. • Utiliser le volume de diurèse, le chiffre de créatinine ou des scores de classification utilisant ces deux paramètres pour décider de débuter l’épuration extrarénale ne semble pas pertinent. • La dose d’échange délivrée actuellement recommandée est de 25 ml/kg/h, il persiste souvent un écart avec la dose prescrite qui doit donc être plus élevée. • La formation et les évaluations régulières des pratiques permettent de diminuer l’écart entre dose prescrite et dose délivrée en diminuant les arrêts imprévus de traitement. • Les programmes d’assurance-qualité avec la formation et l’évaluation des pratiques professionnelles permettent d’améliorer la sécurité et les performances de l’EER. • La prescription des doses de médicaments et particulièrement des antibiotiques reste compliquée pendant l’EER, une adaptation des doses, une connaissance des grands principes pharmacocinétiques et un monitorage des concentrations sanguines sont primordiaux pour éviter les erreurs majeures. • L’anticoagulation régionale au citrate (ARC) est la technique de premier choix, elle permet de prolonger la durée de vie des filtres et de réduire les arrêts de traitement. • L’ARC peut être la cause de troubles métaboliques, en premier lieu l’alcalose métabolique due à une augmentation de la différence des ions forts (principalement Na+ et Cl- ), et parfois l’acidose métabolique due à une accumulation du citrate non métabolisé. • L’approche de Stewart pour expliquer l’équilibre acide/base reste le moyen le plus efficace de comprendre les troubles métaboliques liés au citrate. • Les meilleurs paramètres pour décider de l’arrêt de l’EER semblent être la diurèse spontanée, la clairance « minute » de la créatinine et l’excrétion journalière d’urée
  • 18. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 3 Introduction L’insuffisance rénale aiguë (IRA) est une défaillance fréquente en réanimation. Elle peut être isolée ou, le plus souvent, s’intégrer dans un syndrome de défaillance multiviscérale. L’incidence de l’IRA en réanimation varie grandement dans la littérature pouvant aller de 5 % à 65 % en fonction des définitions utilisées et des populations étudiées [1,2], rendant une vision épidémiologique globale très difficile. Mais les dernières études prenant en compte les classifications les plus récentes [3] font état d’une incidence bien plus élevée qu’admise communément et souvent sous-évaluée [4,5]. Le recours à une technique de suppléance rénale est également très variable en fonction des études allant de 4,2 à 23,5 % [4,5] et la mortalité demeure assez élevée, autour de 40 à 50 % à 90 jours [4,6,7]. Bien que la recherche soit très active sur le sujet et que des recommandations récentes aient été publiées [8], de nombreuses questions restent en suspens et il existe encore beaucoup de voies d’amélioration pour tenter de réduire la morbidité et la mortalité des patients nécessitant une épuration extrarénale (EER) en réanimation. 1. Quand démarrer l’épuration extrarénale ? Le premier problème qui se pose quand il faut démarrer l’EER c’est l’accès vasculaire. Nous allons rapidement traiter ce point car maintenant les choses sont bien codifiées et il existe une revue très exhaustive sur le sujet publiée récemment [9]. En résumé, il faut privilégier les points d’insertions en jugulaire interne droit et en fémoral, qui semblent équivalents, avec une pose écho-guidée, des cathéters en canon de fusil de type « kidney shape » (soit un accès « artériel » plus large que l’accès « veineux »), en polyuréthane de préférence, de taille adaptée (16 à 20 cm en jugulaire et 24 à 30 cm en fémoral) et de diamètre suffisant (au moins 13 French). Maintenant que le problème du cathéter est réglé, la question qui demeure est : quand devons-nous démarrer l’EER ? L'histoire commence il y a plusieurs années avec des études de cohorte et des études cas-témoins démontrant un avantage possible de l'instauration précoce de l'EER chez les patients présentant des lésions rénales aiguës [10–12]. D'autre part, un essai randomisé multicentrique a clairement démontré qu'il n'y avait aucun avantage à commencer l'EER avant
  • 19. 4 l'apparition de l'IRA chez les patients septiques, voire un effet délétère [13]. Des méta- analyses ont été effectuées pour tenter d'apporter une réponse, elles ont montré un effet bénéfique sur la mortalité et la récupération rénale chez les patients traités précocement par EER [14–16]. Cependant, les patients des études composant ces méta-analyses étaient très hétérogènes, les définitions de « tardive » et « précoce » n'étaient pas comparables et l'effet bénéfique a disparu lorsque les analyses ont été limitées aux essais randomisés. Un éclairage nouveau est survenu récemment, apporté par la publication de trois larges essais randomisés. En effet, l'étude IDEAL-ICU [17] vient d'être publiée et ses résultats sont proches de ceux de l'étude AKIKI [18], alors qu’un essai monocentrique, ELAIN [19] montre lui des résultats passablement opposés. Ainsi, nous avons maintenant trois essais randomisés, dont deux sont multicentriques, avec des résultats contrastés : les études AKIKI et IDEAL-ICU qui ne montrent pas de différence de mortalité entre les deux groupes (précoce et tardive) et l'étude ELAIN qui montre une meilleure survie lorsque la EER est amorcée tôt. Dans l'étude IDEAL- ICU, comme dans l'étude AKIKI, les patients ayant atteint le stade 3 de la classification RIFLE (Risk Injury Failure Loss End stage) ou KDIGO (Kidney Disease Improving Global Outcomes) [20] ont été randomisés pour recevoir une EER dans les heures suivantes, groupe « précoce », soit l’EER était débutée si le patient présentait une complication majeure de l’IRA (acidose, hyperkaliémie, surcharge liquidienne) ou, seulement pour l'étude IDEAL-ICU, après 48 h au stade 3 de l’IRA sans amélioration, groupe « tardif ». La mortalité des deux groupes n'était pas différente à 28, 60 ou 90 jours. Dans les critères d'évaluation secondaires, très peu de différences ont été observées, il y avait plus de troubles métaboliques et électrolytiques dans le groupe tardif, mais il y avait plus de jours sans EER, et il existait plus de complications liées au cathéter dans le groupe « précoce ». Il n'y avait pas non plus de différence entre les groupes en ce qui concerne la récupération rénale, la durée de séjour en réanimation ou à l'hôpital, les infections ou autres événements indésirables graves. Il est à noter que dans les groupes tardifs d’AKIKI et IDEAL-ICU, la moitié et un tiers des patients respectivement n’ont jamais eu recours à l’EER. Cependant, une analyse post-hoc dans AKIKI montre qu’un patient du groupe tardif qui nécessite finalement une EER aura un bien moins bon pronostic qu’un patient épuré dans le groupe précoce, ce qui laisse à penser que trop attendre peut être délétère chez ces patients. L'une des principales préoccupations est que ces études n'ont pas fait état d'un protocole d'amélioration hémodynamique ou de prise en charge du remplissage vasculaire, ce qui laisse ouverte la possibilité que certains patients aient pu présenter une insuffisance rénale aiguë transitoire, peut-être en raison d'hypovolémie. Quatre patients du groupe précoce d'IDEAL-ICU ont récupéré leur fonction rénale dans les 12
  • 20. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 5 heures suivant la randomisation et n'ont pas reçu d'EER. De plus, un tiers des patients de l’essai IDEAL-ICU et la moitié des patients de l'essai AKIKI n'ont reçu qu'une hémodialyse intermittente, même en présence d'une instabilité hémodynamique, ce qui pourrait expliquer la difficulté à atteindre un équilibre hydrique négatif dans la première semaine suivant l'instauration de l’EER et ainsi en réduire son bénéfice [7,21]. Par contraste avec ces essais, l'essai ELAIN (Early versus Late Initiation of Renal Replacement Therapy in Critically Illings with Acute Kidney Injury), dans lequel des patients atteints d'insuffisance rénale aiguë de stade 2 de KDIGO ont également été randomisés en groupe précoce (démarrage de l’épuration dans les heures suivant la randomisation) et tardif (patients ayant atteint le stade 3 de KDIGO), a rapporté une mortalité significativement réduite à 90 jours chez les patients recevant une EER précoce comparativement à une EER tardive (39,3 % contre 54,7 % ; p = 0,03). L'instauration précoce de l'EER a entraîné un rétablissement plus rapide de la fonction rénale, une réduction significative de la durée de l'hospitalisation, mais n'a pas eu d'incidence sur la dépendance future à la dialyse ou la durée du séjour en réanimation. Les principales différences dans cette étude par rapport aux études AKIKI et IDEAL-ICU sont : qu’il s’agit d’un essai monocentrique, avec une population de patients plus homogène, mais que quasiment tous les patients ont nécessité une EER (en fait, 95 % ont été épurés) et que plus de la moitié des patients recrutés étaient des patients ayant subi une chirurgie cardiaque et présentaient une surcharge liquidienne importante, dont nous savons que l’EER est un traitement efficace. La modeste différence de temps d'initiation de l’EER (environ 1 jour) dans l'essai ELAIN entre les groupes explique difficilement l’importante différence de mortalité, qui peut être due au relativement faible effectif de l’essai et qui est illustré par la largeur de l’intervalle de confiance. Malheureusement, ces études très bien menées ne règlent pas la question de la stratégie optimale de mise en route de l'EER chez les patients gravement malades qui développent une insuffisance rénale aiguë. IDEAL-ICU et AKIKI étaient des essais multicentriques menés dans plus d'une vingtaine d'unités françaises de réanimation, avec respectivement 3573 et 5528 patients « screenés », majoritairement médicaux, pour finalement randomiser respectivement 488 (13 %) et 620 (11 %) patients. Cela suggère des biais potentiels dans la sélection, l'inclusion et le traitement des patients. Il est intéressant de noter qu'environ le même nombre de patients étaient déjà traités par EER et donc automatiquement exclus. Ce sont ces mêmes patients qui auraient été admissibles à l'essai ELAIN, pour lequel 604 patients étaient éligibles, presque exclusivement post-chirurgicaux et traumatologiques, avec 231
  • 21. 6 patients inclus (38 %). Enfin, les modalités de l'EER différaient considérablement d'une étude à l'autre. Tous les patients de l'étude ELAIN ont subi une EER continue en hémodiafiltration veino-veineuse, alors que moins de 50 % des patients de IDEAL-ICU et de AKIKI ont reçu une EER continue. Il n'a pas été démontré que l'EER continue améliore la mortalité, mais en revanche plusieurs études semblent montrer qu'elle peut avoir un impact bénéfique sur la récupération rénale [7,21] et qu'elle est certainement plus efficace dans la prise en charge de la surcharge liquidienne, surtout chez les patients instables sur le plan hémodynamique. Cela pourrait expliquer, potentiellement, pourquoi une EER précoce peut être bénéfique pour certains patients, alors que d'autres peuvent avoir des effets délétères qui retardent la récupération rénale. Enfin, l’enseignement majeur de ces essais est que l'idée que l'on puisse choisir de commencer ou non l'EER en se basant uniquement sur des classifications basées sur le débit urinaire et la créatinine semble irréaliste. Ces études montrent qu'une initiation précoce peut être bénéfique pour certains patients (choc cardiogénique, post-chirurgie cardiaque, surcharge liquidienne) lorsque d'autres n'auront jamais besoin d'une EER et récupéreront spontanément. Pour le clinicien qui décide de traiter un patient en particulier, il est important de noter qu’aucune étude, observationnelle ou randomisée, ne démontre un avantage de survie en retardant le début de l'EER, au mieux il n’existe aucune différence. L'importance d'une stratégie individualisée, fondée non seulement sur le stade de l'insuffisance rénale aiguë, mais aussi sur sa rapidité de progression, les comorbidités, la cause de l’IRA, la présence d’un choc et de nombreuses autres variables est essentielle à souligner. Par conséquent, une approche simpliste du choix du moment du démarrage de l’EER en ne se basant que sur le stade de l’IRA donnée par une classification ne tenant compte que du niveau de créatinine et de la diurèse ne semble pas idéale ; il vaut mieux préférer l'utilisation d'un jugement clinique, basé sur un faisceau de données permettant de définir le patient pour lequel une mise en route précoce peut être bénéfique, et celui pour lequel une position attentiste est préférable, comme l’algorithme proposé dans l’article de Bagshaw et al. [22] 2. La dose d’échange et l’optimisation de la technique Le volume d’échange optimal en EER continue a été longtemps débattu, Ronco et al. avaient dans un premier temps montré l’intérêt de l’augmentation des volumes d’échanges avec une diminution nette de la mortalité quand il passait de 20 à 35 ml/kg/h (59 % versus 43 %) [23]. Cependant, deux études publiées dans le New England Journal of Medicine, multicentriques et randomisées, regroupant des collectifs très importants de plus de 1000
  • 22. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 7 malades, ne montrent aucun bénéfice à augmenter la dose d’hémofiltration, contredisant l’étude de Ronco [24,25]. La dose aujourd’hui admise est donc de 25 ml/kg/h délivrée, ce qui implique tout de même de prescrire une dose légèrement supérieure (de 30 à 35 ml/kg/h) pour atteindre cet objectif [26]. Cependant, les nouvelles machines d’EER qui arrivent sur le marché permettent, de par leurs améliorations technologiques, de diminuer l’écart entre dose prescrite et dose délivrée par des mécanismes de rattrapage automatique des temps de traitement perdus et/ou par une gestion plus intelligente des alarmes et des arrêts de pompe [27–29]. De plus, la formation des équipes médicales et paramédicales, le suivi régulier des performances et des pratiques, permet encore de réduire les arrêts impromptus de traitement et donc de rapprocher la dose délivrée de celle prescrite [30]. En effet, en raison de son impact bénéfique sur le devenir des patients, sur l'efficacité (temps d'arrêt plus court, durée de vie du filtre plus longue) et sur la sécurité de l'EER (réduction des complications hémorragiques et des transfusions), la mise en œuvre d'une telle éducation et formation spécialisée est maintenant recommandée et régulièrement démontrée [31–34]. Cependant, la création de programmes de formation formels cohérents est un défi complexe et de longue haleine qui reste insuffisamment développé. Chaque équipe doit développer son propre programme en tenant compte de la main-d'œuvre locale, du type de patients et du choix médical des techniques. Tous les programmes doivent toutefois tenir compte des objectifs mutuels et exiger une collaboration et une coopération étroites des médecins et des infirmièr(e)s. La première étape consiste à former une équipe spéciale d'EER, c'est-à-dire des « super- utilisateurs » composés de médecins et d'infirmièr(e)s ayant une connaissance et une compétence optimales de la technique [31,34]. Le rôle de cette équipe de référence est essentiel pour rédiger et mettre à jour les protocoles et les listes de contrôle, ainsi que pour assurer l'enseignement à tout le personnel. L'éducation nécessite d'abord un enseignement visant à optimiser les connaissances des opérateurs. Des méthodes d'apprentissage variables peuvent être associées et faciliter l'enseignement : cours théoriques et didactiques, apprentissage en ligne, démonstrations et sessions pratiques. Le développement récent de la simulation haute fidélité est une formation très pratique qui confronte les acteurs à des scénarios quotidiens. En effet, des études récentes ont rapporté que les séances de simulation, en association avec des cours théoriques, permettent l'augmentation de la durée de vie des filtres, la réduction des interruptions imprévues de l'EER et le besoin de recourir à une aide extérieure, et par conséquent d'améliorer la qualité des soins et la satisfaction des paramédicaux [35,36] ainsi que la survie des patients [32].
  • 23. 8 Enfin, l’hémofiltration à haut volume chez le patient septique ou inflammatoire, qui avait fait naître pas mal d’espoir, s’est finalement avérée elle aussi peu efficace pour réduire la mortalité, comme l’a montrée en premier l’essai IVOIRE en 2013. Première étude multicentrique sur le sujet, ayant inclus 140 malades en choc septique et randomisés en deux groupes, volume standard à 35 ml/kg/h versus haut volume à 70 ml/kg/h, elle n’a montré aucune différence entre les groupes, que ce soit sur la mortalité ou sur les objectifs secondaires [37]. Plusieurs essais ont ensuite corroboré ces résultats, l’essai HEROICS d’abord, qui étudiait les patients inflammatoires en post-chirurgie cardiaque, randomisés également entre volume d’échange standard et haut volume, et qui là encore ne montrait aucun avantage à faire du haut volume [38], puis l’étude sur l’hémofiltration à haut volume en cascade, qui permettait de s’affranchir des inconvénients du haut volume en terme d’épuration des petites molécules (vitamines, oligo-éléments, médicaments) en associant un filtre à large pore capable d’épurer des molécules de tailles moyennes et un filtre avec des pores plus petits, qui permettaient de récupérer les petites molécules et de les redonner au patient, mais aucun bénéfice n’a été retrouvé en faveur de cette technique non plus [39]. Au final, l’épuration à haut volume n’est donc pas recommandée en dehors du champ de la recherche clinique. 3. La gestion des médicaments pendant l’EER Nous savons comment adapter le dosage des médicaments en fonction de la clairance de la créatinine et de l’estimation du débit de filtration glomérulaire chez le patient insuffisant rénal [40]. En revanche, la situation se complique lorsque le patient est en réanimation avec des défaillances d’organes [41], et plus encore lorsqu’une épuration extrarénale (EER) est débutée [42,43]. Il faut donc bien connaître les techniques d’EER et les médicaments afin de gérer au mieux les prescriptions chez ces patients, pour qui le sous-dosage reste le risque majeur. L’épuration des médicaments va être dépendante de trois grandes familles de facteurs que nous allons détailler précisément : les facteurs liés à la technique d’EER utilisée, ceux liés aux propriétés de ces médicaments, et enfin ceux liés au patient lui-même. Les techniques d’épuration continues sont de plus en plus utilisées en réanimation, mais les études sur la pharmacodynamique des médicaments restent limitées et ont été majoritairement faites en hémodialyse intermittente. Il semble cependant plus simple de prédire l’épuration d’un médicament sur vingt-quatre heures puisque son élimination sera constante au cours du traitement par EER [44]. De nombreux articles donnant des recommandations de prescription
  • 24. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 9 des antibiotiques existent, en se basant sur les formules de calcul d’élimination du médicament par l’EER [45]. Mais une étude montre bien que l’utilisation de ces formules a un intérêt limité, car dans la réalité les variations interindividuelles sont telles que les concentrations sanguines du médicament sont souvent assez éloignées de celles attendues par les calculs théoriques [46]. Il faut également tenir compte de la méthode choisie, diffusion ou convection pour définir la stratégie de prescription. En effet, elles n’auront pas la même efficacité d’épuration sur le médicament, tout en sachant, comme nous le verrons, que bien d’autres paramètres entrent en ligne de compte [47]. L’hémodialyse, qui utilise le principe de diffusion, a un pouvoir d’épuration plus important sur les petites molécules et sur les molécules ayant une concentration élevée dans le sang (le principe étant un échange par gradient de concentration de part et d’autre de la membrane), alors que les molécules de taille moyenne (environ 10 000 Daltons) sont moins bien éliminées. L’hémofiltration, quant à elle, qui utilise le principe de convection (différence de gradient de pression de part et d’autre de la membrane) est plus efficace dans l’épuration des molécules de taille moyenne et est moins affectée par la concentration du médicament dans le sang. Ces différences sont malgré tout tempérées par deux autres principes : la taille des pores de la membrane, qui tend à être de plus en plus large, notamment en dialyse, permettant ainsi l’épuration de molécules de plus en plus grosses, et le poids moléculaire des médicaments, majoritairement faible (de l’ordre de quelques centaines voire milliers de Daltons), qui leur permet donc de passer assez facilement au travers des filtres. Il existe plusieurs caractéristiques physico-chimiques des médicaments qui vont entrer en ligne de compte pour permettre d’estimer leur potentiel d’élimination par l’EER [48]. La plus importante est leur liaison protéique ; en effet, un médicament fortement lié aux protéines sera épuré beaucoup plus difficilement qu’un autre ayant une forme libre très importante. Dans ce cas, le taux d’albumine du patient aura un rôle non négligeable, notamment pour les médicaments très liés aux protéines, qui seront donc plus épurés chez un patient avec une hypoalbuminémie. La deuxième caractéristique est leur caractère hydro- ou lipophile qui va influencer leur volume de distribution (Vd). En effet, plus un médicament va être lipophile, plus sont volume de distribution va augmenter (de part sa dilution dans les compartiments lipidiques), et plus son épuration sera donc difficile, puisque le modèle passe de deux à trois compartiments. Il est communément admis qu’au-delà d’un Vd supérieur à 1l kg, il n’est pas
  • 25. 10 nécessaire d’adapter les doses, même dans le cas d’un médicament à élimination rénale prédominante (cas notamment des fluoroquinolones). Il reste ensuite le poids moléculaire dont nous avons déjà parlé précédemment. Toutes ces caractéristiques réunies vont définir le « sieving corfficient » (SC) du médicament, c’est à dire son potentiel d’élimination par l’EER. Un « sieving coefficient » à 1 équivaudra à une possibilité d’élimination totale du médicament par la machine, au contraire un SC à 0 correspondra à une impossibilité d’éliminer le médicament [44,48,49]. Enfin, il faut tenir compte de l’élimination du médicament par d’autres voies, telles qu’enzymatiques, ce qui va influencer la clairance totale de celui-ci. En tenant compte du fait qu’un médicament qui a normalement une élimination hépatique prédominante ou exclusive aura dans le cas d’un traitement par EER également une épuration par la machine, ce que ne faisait pas le rein. Il faudra donc calculer la clairance totale de l’antibiotique en prenant en compte tous ces paramètres (SC, fixation protéique…) et en additionnant les différentes clairances (hépatique, rénale résiduelle…) [48]. Maintenant que les différents termes de l’équation sont posés, nous voyons bien que le nombre de paramètres à prendre en compte pour prescrire correctement les médicaments est important, et donc la prise en charge plus compliquée que prévu. Nous allons donc simplifier afin de pouvoir donner des conseils de prescription simples et clairs (fig 1). En premier lieu, il sera recommandé d’utiliser préférentiellement une technique continue dans la phase aiguë du sepsis et de l’IRA afin de faciliter le schéma de prescription des médicaments, et notamment des antibiotiques. Pour les médicaments à demi-vie courte ou temps dépendant, il sera prescrit un bolus au démarrage de l’hémofiltration à la dose au moins égale à celle donnée à un patient sans IRA, puis on débutera immédiatement si possible la perfusion continue pour les médicaments où cela est possible, à une dose standard voire plus élevée en fonction du volume d’échange prescrit ou, sinon, il faudra raccourcir les intervalles d’administration entre deux doses. Par exemple, il faudrait abandonner l’utilisation de l’imipenem chez le patient traité par hémofiltration, car son épuration est bien trop importante, et sa faible stabilité interdit la perfusion continue, ce qui rend son utilisation extrêmement périlleuse tant sur les risques de sous-dosage que de surdosage, notamment de son excipient la cilastatine (risque de convulsions majeur) [50]. Il sera donc préféré le méropénem, moins épuré et surtout beaucoup plus stable, donc pouvant être donné en perfusion continue [51,52]. La majorité des recommandations dans les livres et dans la littérature ont malheureusement
  • 26. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 11 été basés sur d’anciennes études réalisées en dialyse intermittente et chez des patients insuffisants rénaux chroniques. Elles ne peuvent donc pas être appliquées en réanimation chez un patient en IRA [40]. De même, nous avons vu que toutes les formules de calcul de dose et les calculs de clairance de la créatinine doivent être abandonnés. Globalement, on pourra augmenter les doses des médicaments de 20 à 30 % par rapport aux doses habituelles pour ceux ayant un intervalle thérapeutique large et des risques de surdosage faibles. Il faudra d’autant plus augmenter la dose que les médicaments sont hydrophiles, peu portés par les protéines et de petit poids moléculaire. Pour les médicaments avec un intervalle thérapeutique étroit, les doses devront être augmentées de façon plus limitée et des dosages des concentrations sanguines seront nécessaires. La dose des médicaments ayant un métabolisme et une élimination hépatique prédominants voire exclusifs devra être augmentée, car la clairance de l’hémofiltration se rajoute à la clairance hépatique (augmentant ainsi la clairance totale). 4. L’anticoagulation Les circuits d’épuration extrarénale nécessitent l’emploi d’anticoagulant afin d’éviter la formation de thrombus au contact des biomatériaux qui constituent la machine d’hémofiltration [53]. Les besoins en anticoagulant varient sensiblement en fonction de la méthode d’épuration choisie. Les méthodes convectives sont souvent utilisées en réanimation sur des malades septiques ou présentant un syndrome inflammatoire, deux états qui favorisent l’activation de la cascade de la coagulation. Il faut également prendre en compte dans le choix de la méthode d’anticoagulation les risques hémorragiques, en faisant un état précis de la balance bénéfice/risque pour chaque thérapeutique. En effet, les patients traumatisés crâniens ou chirurgicaux, principalement en neurochirurgie ou en chirurgie hépatique, sont à haut risque et peuvent rarement bénéficier d’adjonction d’anticoagulants. C’est pour toutes ces raisons que plusieurs alternatives ont été offertes aux cliniciens, grâce à des techniques considérées plus antithrombotiques qu’anticoagulantes. Depuis quelques années, l’anticoagulation régionale au citrate (ARC) tend à se développer, notamment grâce à l’avènement de machines spécifiquement adaptées avec un haut niveau de sécurité. Elle est même devenue la technique d’anticoagulation recommandée en première intention dans les dernières conférences de consensus et référentiels [54,55].
  • 27. 12 En effet, le citrate dispose de nombreux atouts, il permet une anticoagulation régionale de la machine sans interférer avec les capacités de coagulation du malade, son efficacité est redoutable et il accroît la durée de vie des filtres en maintenant leur perméabilité dans le temps [56, 57]. En revanche, le citrate présente des interactions avec le métabolisme du patient qu’il faut bien appréhender, notamment par une bonne connaissance de l’équilibre acide-base (la théorie de Stewart particulièrement [58]) et de la gestion des électrolytes [59]. La technique est simple au premier abord : du citrate de sodium est injecté à l’entrée du circuit (le plus près possible de l’arrivée du sang sur la voie « artérielle » de la machine) qui va former un complexe citrate-calcium et bloquer la cascade de la coagulation dans tout le circuit à partir du moment où le calcium ionisé sera inférieur à 0,45 mmol/l [60]. Une supplémentation en calcium sera effectuée ensuite au plus près du retour du sang au patient, sur la ligne « veineuse », afin de remplacer le calcium qui aura été éliminé dans l’effluent sous la forme de complexe citrate-calcium (de 40 à 60 % du total en fonction de la technique et des réglages). Les complexes citrate-calcium restant dans le circuit retourneront au patient et seront métabolisés par le foie et les muscles principalement, par le biais du cycle de Krebs notamment, avec production de calcium ionisé et de CO2+H2O. Les machines d’épuration extrarénale modernes adaptées à l’anticoagulation régionale au citrate permettent une utilisation de la technique avec un maximum de sécurité à partir du moment où elles possèdent des pompes dédiées pour le citrate et le calcium, asservies à la pompe à sang, avec des programmations de concentration en mmol/l pour le citrate et en mmol/l pour le calcium ou en pourcentage de compensation [61]. Ces pompes tiennent compte du débit de substitution et/ou de dialysat programmé ainsi que du débit sang afin d’adapter leur débit pour maintenir la concentration programmée de calcium ou de citrate constante. Il faut cependant bien connaître les risques de l’ARC, en appréhendant ses conséquences métaboliques. Il s’agit en premier lieu des hypocalcémies, par erreur sur la préparation ou la programmation du calcium, ou par utilisation de gluconate de calcium sur des machines programmées pour recevoir du chlorure de calcium (le gluconate de calcium contient 2 à 3 fois moins de calcium pour un même volume que le chlorure de calcium, et cette concentration varie en fonction des fabricants). L’alcalose métabolique est une autre complication classique, due principalement à un apport trop important de citrate de sodium, entrainant une hypernatrémie ou une hypochlorémie en fonction du soluté utilisé. En effet, il existe différents solutés de citrate de sodium, avec des compositions ioniques variables, allant du soluté de citrate concentré à 4 % contenant 408 mmol/l de sodium, au soluté de citrate dilué contenant 140 mmol/l de sodium mais seulement 86 mmol/l de chlore. Ainsi, l’apport trop important de ces solutés
  • 28. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 13 « déséquilibrés » sur le plan ionique peut amener à l’alcalose par accroissement de la différence des ions forts (augmentation de la strong ion difference (SID) selon Stewart) par l’apport trop important de sodium avec les solutés concentrés hypernatrémiques d’un coté ou par les solutés dilués hypochlorémiques de l’autre [59]. Enfin, le risque le plus important reste celui d’une acidose métabolique, conséquence d’une accumulation de citrate chez des patients incapables de le métaboliser (en particulier une insuffisance hépatique, un choc grave avec hypoxie tissulaire ou une dysfonction du cycle de Krebs). Ce risque reste cependant limité lorsque la technique est bien connue, mais surviendra chez 1 à 3 % des patients, même dans les équipes entrainées, et c’est pourquoi il est important de le connaître pour pouvoir agir en conséquence lorsque cela arrive [62]. Il faut évidemment apprendre à en reconnaître les signes, l’accumulation de citrate se présentera d’abord par des hypocalcémies ionisées (associées à des hypotensions) malgré l’augmentation répétée de la compensation de calcium (le calcium lié au citrate n’est plus libéré quand il retourne au patient puisque non métabolisé), il y aura ensuite un rapport calcium total/calcium ionisé qui va augmenter régulièrement pour passer au-dessus de 2,5 pour finir par une acidose métabolique avec SID abaissé et trou anionique augmenté par accumulation de citrate qui est un anion. Il est donc important de bien connaître ces étapes pour reconnaître le syndrome d’accumulation le plus rapidement possible, afin d’arrêter l’anticoagulation régionale au citrate tout en poursuivant l’EER, afin de continuer à éliminer les complexes non métabolisés [59,62]. Il faut aussi savoir identifier les patients les plus à risques de syndrome d’accumulation de citrate, qui semblent être ceux avec un facteur V inférieur à 26 % ou une lactatémie supérieure à 3,4 mmol/l [62]. En cas de contre-indication au citrate (insuffisance hépato-cellulaire, choc majeur avec hyperlactatémie, équipe non formée…), l’héparine reste une alternative, à condition de l’utiliser de manière optimale. Il faut ainsi limiter la dose d’héparine, généralement 5 à 10 UI/kg/h, pour viser un Temps de Céphaline Activée (TCA) entre 1 et 1,3 fois le témoin, en privilégiant une seringue avec une concentration à 50 UI/ml et en contrôlant le taux d’antithrombine du patient, co-facteur indispensable de l’héparine, qui doit être supérieur à 60 % [63]. 5. Quand et comment stopper l’EER Le débat sur le meilleur moment pour démarrer l’EER est vif comme vous l’avez vu, mais il n’est pas plus aisé de savoir quand arrêter. Il n’existe malheureusement aucun critère
  • 29. 14 simple qui permette de prédire une reprise de fonction rénale suffisante chez un patient afin de le sevrer de la machine [64], pas plus que de biomarqueurs suffisamment sensibles et spécifiques [65,66]. Plusieurs pistes ont été étudiées, mais aucune ne semble totalement pertinente et facilement reproductible. Il existe surtout très peu d’études sur la question et les résultats de ces études n’apportent pas de réponses définitives. Quelques critères cependant sortent du lot et semblent être intéressants à investiguer. La diurèse d’abord, critère de prime abord évident, a été le plus étudié. Cependant, la diurèse reste un critère difficile à apprécier car souvent une perte liquidienne a été programmée sur la machine les jours précédents, voire est toujours en cours, et a un impact sur la volémie du patient ainsi que sur le volume de la diurèse. Il semble que la diurèse spontanée soit plus sensible et plus spécifique que la diurèse forcée par diurétique pour prédire le succès du sevrage de l’EER [67]. En revanche, la diurèse reste un mauvais reflet de la fonction d’épuration du rein. Il a été étudié également le volume total d’urée excrété par jour avec un niveau de prédiction qui semble valable (aire sous la courbe (AUC) à 0,96) et surtout bien meilleur que le taux d’urée simple ou la diurèse [68]. Enfin, le calcul de la clairance « minute » sur les urines des deux dernières heures est un critère intéressant avec une AUC de 0,82. Quelques paramètres se distinguent, mais les études restent très limitées avec des collectifs de patients très faibles. Il faudrait également, une fois passée la phase aiguë, remplacer l’EER continue par des techniques intermittentes, qui permettent de mieux apprécier la reprise de diurèse, si la perte patient reste faible ou nulle, et d’étudier plus facilement la fonction excrétrice du rein, sans oublier la plus grande facilité à mobiliser le patient lorsqu’il n’est plus branché à la machine d’EER. Conclusion La recherche en EER est de plus en plus active ces dernières années, mais les questions restent multiples et peu de réponses définitives existent. Au final, le meilleur moment pour débuter reste débattu, même si les dernières études nous montrent que les critères habituels ne sont sans doute pas les bons et qu’il faut plutôt utiliser un faisceau d’arguments, et que certains patients peuvent récupérer sans jamais avoir eu besoin d’EER. Le débat de la dose est tranché en faveur de 25 ml/kg/h délivrée. La prescription de médicaments pendant l’EER reste un sujet épineux et de nombreuses études seront encore nécessaires pour nous aider à éviter les erreurs. L’anticoagulation régionale au citrate est la méthode de choix pour anticoaguler les circuits d’EER, mais une bonne connaissance de la
  • 30. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 15 technique et de ses complications métaboliques potentielles sont indispensables à son utilisation optimale et sécurisée. Enfin, le moment idéal pour stopper l’EER est encore flou et là encore des études sont attendues, même si quelques critères ressortent comme l’excrétion journalière d’urée. Références [1] Uchino S, Kellum JA, Bellomo R, Doig GS, Morimatsu H, Morgera S, et al. Acute renal failure in critically ill patients: a multinational, multicenter study. JAMA 2005;294:813– 8. doi:10.1001/jama.294.7.813. [2] Ostermann M, Chang RWS. Acute kidney injury in the intensive care unit according to RIFLE. Crit Care Med 2007;35:1837–43; quiz 1852. doi:10.1097/01.CCM.0000277041.13090.0A. [3] Fujii T, Uchino S, Takinami M, Bellomo R. Validation of the Kidney Disease Improving Global Outcomes criteria for AKI and comparison of three criteria in hospitalized patients. Clin J Am Soc Nephrol 2014;9:848–54. doi:10.2215/CJN.09530913. [4] Hoste EAJ, Bagshaw SM, Bellomo R, Cely CM, Colman R, Cruz DN, et al. Epidemiology of acute kidney injury in critically ill patients: the multinational AKI-EPI study. Intensive Care Med 2015;41:1411–23. doi:10.1007/s00134-015-3934-7. [5] Peters E, Antonelli M, Wittebole X, Nanchal R, François B, Sakr Y, et al. A worldwide multicentre evaluation of the influence of deterioration or improvement of acute kidney injury on clinical outcome in critically ill patients with and without sepsis at ICU admission: results from The Intensive Care Over Nations audit. Crit Care 2018;22:188. doi:10.1186/s13054-018-2112-z. [6] De Corte W, Dhondt A, Vanholder R, De Waele J, Decruyenaere J, Sergoyne V, et al. Long-term outcome in ICU patients with acute kidney injury treated with renal replacement therapy: a prospective cohort study. Crit Care 2016;20:256. doi:10.1186/s13054-016-1409-z. [7] Bonnassieux M, Duclos A, Schneider AG, Schmidt A, Bénard S, Cancalon C, et al.
  • 31. 16 Renal Replacement Therapy Modality in the ICU and Renal Recovery at Hospital Discharge. Crit Care Med 2018;46:e102–10. doi:10.1097/CCM.0000000000002796. [8] Vinsonneau C, Allain-Launay E, Blayau C, Darmon M, Ducheyron D, Gaillot T, et al. Renal replacement therapy in adult and pediatric intensive care : Recommendations by an expert panel from the French Intensive Care Society (SRLF) with the French Society of Anesthesia Intensive Care (SFAR) French Group for Pediatric Intensive Care Emergencies (GFRUP) the French Dialysis Society (SFD). Ann Intensive Care 2015;5:58. doi:10.1186/s13613-015-0093-5. [9] Huriaux L, Costille P, Quintard H, Journois D, Kellum JA, Rimmelé T. Haemodialysis catheters in the intensive care unit. Anaesth Crit Care Pain Med 2017;36:313–9. doi:10.1016/j.accpm.2016.10.003. [10] Shiao C-C, Wu V-C, Li W-Y, Lin Y-F, Hu F-C, Young G-H, et al. Late initiation of renal replacement therapy is associated with worse outcomes in acute kidney injury after major abdominal surgery. Crit Care 2009;13:R171. doi:10.1186/cc8147. [11] Bagshaw SM, Uchino S, Bellomo R, Morimatsu H, Morgera S, Schetz M, et al. Timing of renal replacement therapy and clinical outcomes in critically ill patients with severe acute kidney injury. J Crit Care 2009;24:129–40. doi:10.1016/j.jcrc.2007.12.017. [12] Piccinni P, Dan M, Barbacini S, Carraro R, Lieta E, Marafon S, et al. Early isovolaemic haemofiltration in oliguric patients with septic shock. Intensive Care Med 2006;32:80–6. doi:10.1007/s00134-005-2815-x. [13] Payen D, Mateo J, Cavaillon JM, Fraisse F, Floriot C, Vicaut E, et al. Impact of continuous venovenous hemofiltration on organ failure during the early phase of severe sepsis: a randomized controlled trial. Crit Care Med 2009;37:803–10. doi:10.1097/CCM.0b013e3181962316. [14] Wierstra BT, Kadri S, Alomar S, Burbano X, Barrisford GW, Kao RLC. The impact of “early” versus “late” initiation of renal replacement therapy in critical care patients with acute kidney injury: a systematic review and evidence synthesis. Crit Care 2016;20:122. doi:10.1186/s13054-016-1291-8. [15] Besen BAMP, Romano TG, Mendes PV, Gallo CA, Zampieri FG, Nassar AP, et al. Early Versus Late Initiation of Renal Replacement Therapy in Critically Ill Patients:
  • 32. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 17 Systematic Review and Meta-Analysis. J Intensive Care Med 2017:885066617710914. doi:10.1177/0885066617710914. [16] Yang X-M, Tu G-W, Zheng J-L, Shen B, Ma G-G, Hao G-W, et al. A comparison of early versus late initiation of renal replacement therapy for acute kidney injury in critically ill patients: an updated systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. BMC Nephrol 2017;18:264. doi:10.1186/s12882-017-0667-6. [17] Barbar SD, Clere-Jehl R, Bourredjem A, Hernu R, Montini F, Bruyère R, et al. Timing of Renal-Replacement Therapy in Patients with Acute Kidney Injury and Sepsis. N Engl J Med 2018;379:1431–42. doi:10.1056/NEJMoa1803213. [18] Gaudry S, Hajage D, Schortgen F, Martin-Lefevre L, Pons B, Boulet E, et al. Initiation Strategies for Renal-Replacement Therapy in the Intensive Care Unit. N Engl J Med 2016;375:122–33. doi:10.1056/NEJMoa1603017. [19] Zarbock A, Kellum JA, Schmidt C, Van Aken H, Wempe C, Pavenstädt H, et al. Effect of Early vs Delayed Initiation of Renal Replacement Therapy on Mortality in Critically Ill Patients With Acute Kidney Injury: The ELAIN Randomized Clinical Trial. JAMA 2016;315:2190–9. doi:10.1001/jama.2016.5828. [20] Ichai C, Vinsonneau C, Souweine B, Armando F, Canet E, Clec’h C, et al. Acute kidney injury in the perioperative period and in intensive care units (excluding renal replacement therapies). Anaesth Crit Care Pain Med 2016;35:151–65. doi:10.1016/j.accpm.2016.03.004. [21] Schneider AG, Bellomo R, Bagshaw SM, Glassford NJ, Lo S, Jun M, et al. Choice of renal replacement therapy modality and dialysis dependence after acute kidney injury: a systematic review and meta-analysis. Intensive Care Med 2013;39:987–97. doi:10.1007/s00134-013-2864-5. [22] Bagshaw SM, Cruz DN, Gibney RN, Ronco C. A proposed algorithm for initiation of renal replacement therapy in adult critically ill patients. Critical Care 2009;13:317. doi:10.1186/cc8037. [23] Ronco C, Bellomo R, Homel P, Brendolan A, Dan M, Piccinni P, et al. Effects of different doses in continuous veno-venous haemofiltration on outcomes of acute renal failure:
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  • 36. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 21 Antimicrob Agents Chemother 2015;59:5520–8. doi:10.1128/AAC.00712-15. [52] Braune S, König C, Roberts JA, Nierhaus A, Steinmetz O, Baehr M, et al. Pharmacokinetics of meropenem in septic patients on sustained low-efficiency dialysis: a population pharmacokinetic study. Crit Care 2018;22:25. doi:10.1186/s13054-018-1940-1. [53] Joannes-Boyau O, Dewitte A, Ouattara A. [Multimodal approach to enhance filter lifespan: Are all actions equal?]. Ann Fr Anesth Reanim 2014;33:619–20. doi:10.1016/j.annfar.2014.10.017. [54] KDIGO AKI Work Group. KDIGO clinical practice guideline for acute kidney injury. . Kidney Int Suppl;17 2012:1–138. [55] Vinsonneau C, Allain-Launay E, Blayau C, Darmon M, Ducheyron D, Gaillot T, et al. Renal replacement therapy in adult and pediatric intensive care : Recommendations by an expert panel from the French Intensive Care Society (SRLF) with the French Society of Anesthesia Intensive Care (SFAR) French Group for Pediatric Intensive Care Emergencies (GFRUP) the French Dialysis Society (SFD). Ann Intensive Care 2015;5:58. doi:10.1186/s13613-015-0093-5. [56] Gattas DJ, Rajbhandari D, Bradford C, Buhr H, Lo S, Bellomo R. A Randomized Controlled Trial of Regional Citrate Versus Regional Heparin Anticoagulation for Continuous Renal Replacement Therapy in Critically Ill Adults. Crit Care Med 2015;43:1622–9. doi:10.1097/CCM.0000000000001004. [57] Liu C, Mao Z, Kang H, Hu J, Zhou F. Regional citrate versus heparin anticoagulation for continuous renal replacement therapy in critically ill patients: a meta-analysis with trial sequential analysis of randomized controlled trials. Crit Care 2016;20:144. doi:10.1186/s13054-016-1299-0. [58] Kishen R, Honoré PM, Jacobs R, Joannes-Boyau O, De Waele E, De Regt J, et al. Facing acid-base disorders in the third millennium - the Stewart approach revisited. Int J Nephrol Renovasc Dis 2014;7:209–17. doi:10.2147/IJNRD.S62126. [59] Schneider AG, Journois D, Rimmelé T. Complications of regional citrate anticoagulation: accumulation or overload? Crit Care 2017;21:281. doi:10.1186/s13054-017- 1880-1.
  • 37. 22 [60] Calatzis A, Toepfer M, Schramm W, Spannagl M, Schiffl H. Citrate anticoagulation for extracorporeal circuits: effects on whole blood coagulation activation and clot formation. Nephron 2001;89:233–6. doi:10.1159/000046075. [61] Ricci D, Panicali L, Facchini MG, Mancini E. Citrate Anticoagulation during Continuous Renal Replacement Therapy. Contrib Nephrol 2017;190:19–30. doi:10.1159/000468833. [62] Tan J-N, Haroon SWP, Mukhopadhyay A, Lau T, Murali TM, Phua J, et al. Hyperlactatemia Predicts Citrate Intolerance With Regional Citrate Anticoagulation During Continuous Renal Replacement Therapy. J Intensive Care Med 2017:885066617701068. doi:10.1177/0885066617701068. [63] Lafargue M, Joannes-Boyau O, Honore PM, Gauche B, Grand H, Fleureau C, et al. Acquired deficit of antithrombin and role of supplementation in septic patients during continuous veno-venous hemofiltration. Asaio J 2008;54:124–8. [64] Wu V-C, Ko W-J, Chang H-W, Chen Y-W, Lin Y-F, Shiao C-C, et al. Risk factors of early redialysis after weaning from postoperative acute renal replacement therapy. Intensive Care Med 2008;34:101–8. doi:10.1007/s00134-007-0813-x. [65] Yang T, Sun S, Zhao Y, Liu Q, Han M, Lin L, et al. Biomarkers upon discontinuation of renal replacement therapy predict 60-day survival and renal recovery in critically ill patients with acute kidney injury. Hemodial Int 2018;22:56–65. doi:10.1111/hdi.12532. [66] Kim CS, Bae EH, Ma SK, Kim SW. A Prospective Observational Study on the Predictive Value of Serum Cystatin C for Successful Weaning from Continuous Renal Replacement Therapy. Kidney Blood Press Res 2018;43:872–81. doi:10.1159/000490335. [67] Raurich JM, Llompart-Pou JA, Novo MA, Talavera C, Ferreruela M, Ayestarán I. Successful weaning from continuous renal replacement therapy. Associated risk factors. J Crit Care 2018;45:144–8. doi:10.1016/j.jcrc.2018.02.009. [68] Aniort J, Ait Hssain A, Pereira B, Coupez E, Pioche PA, Leroy C, et al. Daily urinary urea excretion to guide intermittent hemodialysis weaning in critically ill patients. Crit Care 2016;20:43. doi:10.1186/s13054-016-1225-5.
  • 38. SFAR - Le Congrès Conférence d’actualisation © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 23 Figure 1 Paramètres influençant l’épuration des médicaments par l’épuration extrarénale et conseils d’adaptation Changement significatif du PK et stratégie alternative: - Dose de charge agressive - Augmenter la fréquence d’administration ou débit continu - Haute dose d’entretient Germe résistant EER haut volume Hydrophile Eliminatio nrénale Baisse du portage protéique Bas poids moléculair e
  • 39. SFAR - Le Congrès Conférence d’essentiel © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 1 Accidents vasculaires cérébraux périopératoires A. Jacquens1 , R. Pasqualotto1 , S. Latreille1 , M.H. Pari1 , L. Fitoussi1 , V. Degos1 1 Service d’Anesthésie-réanimation neurochirurgicale, Groupe de recherche clinique Biofast, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière Sorbonne université APHP.6, 47-83, boulevard de l’hôpital, 75013 PARIS Auteur correspondant : Professeur Vincent Degos Email : vincent.degos@aphp.fr Conflits d’intérêts : Aucun
  • 40. 2 Points Essentiels • La période périopératoire est une période à risque de complications vasculaires cérébrales et notamment ischémiques. • L’inflammation systémique liée au stress chirurgical et anesthésique est responsable d’un état d’hypercoagulabilité favorisant la complication thromboembolique. • L’âge, l’insuffisance rénale et l’antécédent d’AVC ou d’AIT sont des facteurs de risques d’accident vasculaire cérébral postopératoire. • Le diagnostic d’AVC est suspecté devant tout retard de réveil ou signe de localisation neurologique. Différentes échelles sont disponibles telles que l’échelle de ROSIER ou le NIHSS pour guider le praticien. • Tous les patients suspects d’AVC doivent bénéficier d’une imagerie cérébrale en extrême urgence, afin tout d’abord de préciser la nature ischémique ou hémorragique de l’AVC, et l’imagerie de choix est l’IRM. En l’absence d’accès à l’IRM, un scanner sans injection sera réalisé. • En cas de mise en évidence d’AVC ischémique à l’imagerie demandée en urgence, un avis neurovasculaire sera nécessaire. • Dans un deuxième temps, une thrombectomie en urgence devra être proposée avec si besoin transfert vers le centre responsable du secteur. • Cette prise en charge nécessite une organisation multidisciplinaire et la mise en place en amont d’une filière de soins dédiée. • On associe à la thrombectomie des mesures d’optimisation du débit sanguin cérébral. • Une stratégie de prévention doit être mise en place dès que possible afin d’identifier les patients à risque dès la consultation d’anesthésie, avec gestion des traitements antiagrégants, anticoagulants et antiarythmiques. • En peropératoire, on adoptera des stratégies de neuroprotectection afin de favoriser la perfusion cérébrale via la gestion de l’hémodynamique, de la douleur, de la ventilation et de la glycémie.
  • 41. SFAR - Le Congrès Conférence d’essentiel © 2019 - SFAR. Tous droits réservés. 3 Introduction La majeure partie des accidents vasculaires cérébraux (AVC) postopératoires surviennent après les 24 premières heures, cependant, la période périopératoire immédiate en Salle de Réveil post-Interventionnelle (SSPI) est une période à risque de complications vasculaires cérébrales. Les patients opérés et anesthésiés ont plus de risque de présenter un accident vasculaire cérébral [1] pouvant avoir des conséquences catastrophiques pour ces patients, aussi bien en termes de handicap que de mortalité, qui est alors huit fois plus importante [2]. Les AVC postopératoires sont un véritable sujet d’actualité, puisque le nombre croissant de sujets bénéficiant d’une chirurgie est à l’origine d’une augmentation de leur fréquence. De plus, les progrès en neuroradiologie interventionnelle permettent d’envisager la thrombectomie comme le traitement de choix dans ce contexte à risque hémorragique. Nous nous focaliserons donc ici principalement sur la prévention et la prise en charge des AVC ischémiques survenant chez des patients opérés de chirurgie non cardiaque, non carotidienne et non neurologique. Epidémiologie Incidence L’incidence des AVC postopératoires a été évaluée à environ 1 pour 1000 hors chirurgie cardiaque, carotidienne, vasculaire majeure et neurochirurgie [2], et à 6 pour 1000 après chirurgie vasculaire majeure sous diaphragmatique [3]. Un étude récente multicentrique a montré que 10 % de ces malades opérés d’une chirurgie lourde (> 3 nuits d’hospitalisation, âgés de plus de 65 ans), non cardiaque et non carotidienne, présentent des lésions ischémiques silencieuses identifiées par l’IRM [4]. Les facteurs de risque de survenue d’un AVC chez les patients de chirurgie non cardiaque, non vasculaire et non neurologique, semblent être principalement l’âge avancé, l’insuffisance rénale et les antécédents d’AVC ou d’accident ischémique transitoire (AIT) [5]. La majorité des AVC périopératoires après chirurgie non cardiaque sont ischémiques plutôt que hémorragiques [6]. Effectivement, une étude rétrospective entre 1992 à 2000 sur 388 patients ayant présentés un accident vasculaire cérébral dans les suites d’un pontage aorto-coronaire, a montré qu’il s’agissait d’une