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Novembre 2020
147
I N F O R M A T I O N S
DOSSIER
Eau & Hygiène:
ici banal,
partout vital !
Une action chrétienne dans un monde en détresse
www.selfrance.org
URGENCE BURKINA FASO
L’accès à l’eau :
un enjeu majeur !
PARRAINAGE
Quand un simple
filtre à eau
change des vies
ÉDITORIAL SOMMAIRE
2 I SEL INFORMATIONS I 147
Depuis quelques mois je participe à la commission
des projets du SEL. Cette équipe décide des projets
de développement soutenus par le SEL en Afrique
subsaharienne, et en suit le bon déroulement. Les
nombreuses réalisations mises en œuvre par les
partenaires locaux du SEL, grâce à vos dons, illus-
trent la richesse et la chaleur de la communion fra-
ternelle au sein de l'Église universelle.
Dans la diversité des sujets traités, il y a trois exemples que l'on rencon-
tre presque à chaque revue, qui éprouvent notre cœur et notre
conscience tant ils sont emblématiques de l'injustice qui sévit dans le
monde. Je pense aux projets d'accès à l'eau, d’installation de toilettes
collectives ou familiales et de systèmes de lavage des mains.
Les réalisations de ces projets en Afrique sont simples et fonctionnelles.
Quel contraste avec la sophistication que l'on trouve souvent dans ces
commodités en Europe !
Ils évoquent également des gestes et des situations tellement élémen-
taires pour nous qui supportons si difficilement d'être contraints ou li-
mités sur ces commodités du quotidien. Impensable, en effet, de ne
pouvoir me laver les mains en sortant des toilettes, prendre ma douche
journalière ou boire un verre d'eau potable ! Je n'imagine qu'aucune de
ces choses soit remise en cause.
Dans les pays en développement, l'apparition de la COVID-19 a rendu
ces besoins impérieux : être privé d'une hygiène élémentaire aggrave sé-
rieusement une situation déjà précaire.
Les partenaires du SEL œuvrent, avec discernement, afin de permettre
à de nombreuses communautés d’accéder à ce qui nous semble si évi-
dent : que toute école, tout village, toute famille soit correctement
équipé sans qu'il soit nécessaire de compter et restreindre. C'est la réa-
lité que nous connaissons et si cette situation nous rend plus humbles,
nous sommes aussi reconnaissants de pouvoir répondre un peu, grâce
au soutien que reçoit le SEL, à des besoins aussi vitaux.
JEAN-PIERRE BEZIN
Administrateur du SEL
P3 | SEL News
P6 | Dossier
Eau potable et Hygiène :
ici banale, partout vitale !
P9 | L’hygiène à la lumière
de la Bible
P10 | Témoins d’espérance,
en toutes circonstances !
P12 | Avoir accès à l’eau, c’est
recevoir un immense trésor !
P14 | Urgence
Burkina Faso : L’accès à l’eau :
un enjeu majeur !
P16 | Parrainage
Quand un simple filtre à eau
change des vies
P18 | Sensibilisation
Des parrainages qui ont
un impact durable
Imprimésurpapier100%recyclé
Directeurs de la publication : Marc Benner et Patrick Guiborat | Responsable de la rédaction : David Alonso | Secrétariat de rédaction : Laura Boyadjian | Comité de rédaction : David Alonso et Laura
Boyadjian | Équipe de rédaction : Jean-Pierre Bezin, Patrick Guiborat, Laura Boyadjian, Marie Chauvet, Sophonie Jean-Louis, Nicolas Fouquet, Daniel Hillion, Anaïs N’Landu, Isabelle Duval, Sarah Lunianga
et David Métreau | Graphisme et mise en page : Jacques Maré | Prix du numéro : 1 € | Abonnement : 4 € - Abonnement de soutien : 20 € | CPPAP n°1121 H 80951 | ISSN 1145-2269 | Imprimerie IMEAF |
Trimestriel : novembre 2020 | Photos : SEL (sauf mention)
Association Service d’Entraide et de Liaison, 157 rue des Blains - 92220 BAGNEUX - Tél. 01 45 36 41 51 - contact@selfrance.org | Dons uniquement : IBAN : FR57 2004 1000 0100 0195 5F02 034 - BIC :
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65.08.51 - Compte Fortis : IBAN : BE85 0012 1339 3006 - BIC : GEBABEBB avec la mention DON | SEL SUISSE ROMANDE, Compte bancaire : Banque COOP CH 413585.300070-9
IMPÔT À LA SOURCE ET DÉDUCTION FISCALE
Avec l’impôt à la source, vous pouvez toujours déduire 66% de vos dons (75 % pour les Ticket-Repas) dans la limite de 20% du revenu imposable : vos droits sont identiques.
Enjanvier,vousrecevezunacompteéquivalentà60%delaréductiond'impôtdontvousavezbénéficiél'annéeprécédente.Enjuillet,vousrecevezlesolde,calculéàpartirdevotredéclarationderevenusfaiteauprintemps.
Pour en savoir plus : selfrance.org, rubrique déductions fiscales. Vous pouvez aussi nommer le SEL bénéficiaire d’une assurance vie.
De plus, par la Fondation SEL vous pouvez attribuer un legs en indiquant au verso « Pour la Fondation du Protestantisme, avec affectation à la Fondation SEL », ou pour la déduction IFI, en envoyant votre chèque à l’ordre
de « Fondation SEL », à l'adresse suivante : 157 rue des Blains, 92220 Bagneux.
Si vous ne souhaitez pas recevoir notre journal, dites-le-nous en renvoyant votre étiquette. Nous ne voudrions pas vous importuner davantage. Conformément à l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un
droit d’accès et de rectification aux données vous concernant dans nos fichiers.
Le mot de Patrick
Michée France (anciennement «  Défi
Michée ») a été créé en 2004 à la fois
pour approfondir l’engagement des
chrétiens face à la pauvreté (y compris
nous interroger sur nos propres styles
de vie, comportements, etc.) et pour
rappeler aux dirigeants leurs engage-
ments dans ce domaine.
INDIVIDUS ET ÉGLISES
APPELÉS À SE MOBILISER
Après 10 années autour des OMD1
et
de campagnes annuelles de sensibilisa-
tion et de plaidoyer, Michée France s’est
engagé dernièrement dans un cycle de
trois ans autour du thème «  Pour un
Évangile généreux  » qui avait permis
d’aborder successivement les sujets de
l’accueil, de la justice et de l’économie,
et qui s’est terminé cet été.
Ces spécificités de Michée depuis 15
ans ont eu une résonance importante
auprès de multiples individus et églises,
et les nombreux outils, livres, parcours,
plaidoyers, évènements, «  dimanches
Michée », etc. ont facilité un engagement
dans la société, en particulier, pour cer-
taines églises, avec des autorités locales.
UN NOUVEAU
TOURNANT
POUR MICHÉE
Fin août a eu lieu le départ de la coordi-
natrice Michée France, Claire Balverde,
dont nous saluons le travail et l’implica-
tion. Un autre élément important a été
la disparition de notre ancrage interna-
tional, Micah Challenge, dont nous
étions d’une certaine manière l’expres-
sion française.
C’est pourquoi, le comité de pilotage
deMichéeFrance,avecleSEL,adécidé
de mettre à profit ce temps pour dis-
cerner si un nouveau projet pérenne se
dégage pour l’avenir, et si nous pouvons
tantentermesd’objectifsquedemoyens,
poursuivre les activités de Michée. En
effet, dans un monde où les situations
de pauvreté et d’injustices s’aggravent à
plusieurs égards, cette vision de Michée
6.8 nous anime toujours : « pratiquer la
justice, aimer la miséricorde, et marcher
humblement avec Dieu ».
Nous vous encourageons à prier pour
ce discernement, et aussi à nous faire
part de vos pensées sur une éven-
tuelle suite (la mission de Michée doit-
elle se poursuivre, si oui dans quelle
direction et avec quels objectifs, seriez-
vous prêts à y contribuer, etc.) en nous
écrivant à contact@michee-france.org
Le site www.michee-france.fr vous pro-
pose toujours ses nombreuses ressources
pour un culte, des parcours 40 actes, des
vidéos, etc.
PATRICK GUIBORAT, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU SEL
SEL NEWS
147 I SEL INFORMATIONS I 3
Pour nous suivre
Site :
www.selfrance.org
Blog :
www.blog.selfrance.org
Youtube :
SEL
Facebook :
SEL (Service d’Entraide
et de Liaison)
Twitter :
ong_SEL
À propos du SEL
Le Service d’Entraide et de Liaison est une association protestante de solidarité internationale, créé en 1980 par l’Alliance Évangélique Française. Il vise
à améliorer les conditions de vie de personnes et de populations en situations de pauvreté dans les pays en développement, et travaille en partenariat
avec des organisations chrétiennes locales, responsables des projets qu’elles élaborent et mettent en œuvre.
Instagram :
sel_ong
Michée France, quel avenir ?
Pour la première fois depuis 15 ans, Michée France n’a pas proposé de « culte
Michée » en octobre 2020. À l’heure où ses activités sont suspendues, nous revenons
sur son parcours et soulevons cette question : quel avenir pour Michée France ?
1
Objectifs du Millénaire pour le Développement
SEL NEWS
4 I SEL INFORMATIONS I 147
Un(e) Assistant(e) du Directeur général
Un(e) Chargé(e) de Relation donateurs
Postes basés à Bagneux.
À pourvoir dès que possible.
Plus d’information sur www.selfrance.org, rubrique « nous rejoindre »
LE SEL RECRUTE !
Centre Évangélique 2020 :
100% connecté !
Cette année, les 23-24 novembre,
vivez le Centre Évangélique depuis… votre salon !
Cet événement unique dans le monde protestant évangélique proposera 30 interve-
nants, 16 ateliers, 3 conférences et 2 tables rondes autour du thème : « Aimer son
prochain. Pourquoi  ? Comment  ? Et en temps de crises  ?  »
Ces 2 jours sont le fruit d’un partenariat entre le CNEF, l’Institut Biblique de Nogent
et le SEL qui y fêtera 40 années d’actions en faveur des plus pauvres.
Tarif unique : 10 € (live + replays illimités)
Réservations et programme : www.centre-evangelique.fr
CENTRE EVANGÉLIQUE
Le SEL à l’honneur!
Le SEL fêtera ses 40 ans le 23
novembre, au Centre
Evangélique connecté … Ne
ratez pas cette soirée spéciale,
sans bouger de votre canapé !
Boisson chaude : prête ! Ordinateur, smart-
phone ou téléviseur connecté : prêts ! Place
de choix dans le salon : réservée ! C’est bon ?
Alors vous êtes dans les conditions idéales
pour passer un beau moment en compagnie
du SEL et de ses ambassadeurs !
En famille, entre amis ou en solo, connectez-
vous et suivez, gratuitement et en direct,
un temps de qualité animé par le SEL. Ce
sera l’occasion de débuter votre semaine en
musiqueetpartageavecPierreLachat,ambas-
sadeur du SEL, et ses invités. Des temps
d’échanges et de témoignages seront conduits
par Jean-Luc Gadreau.
Pour vivre cette soirée à nos côtés, ren-
dez-vous le 23 novembre à 20h15 sur les
comptes Facebook et Youtube du SEL.
Journée du SEL 2021 :
réservez la date !
Sortez votre agenda et celui de votre église :
le dimanche 21 mars aura lieu la prochaine
Journée du SEL.
En 2021, le SEL fêtera 40 années d’actions en faveur des plus pauvres.
À cette occasion, nous vous proposons d’aborder ensemble cette mis-
sion qui peut nous sembler impossible : aimer notre prochain. C’est cet
amour qui anime nos partenaires locaux là-bas et tous ceux et celles qui,
en France, nous soutiennent : heureux celui qui aime son prochain !
Téléchargez gratuitement le dossier d’animation à partir
du 15 janvier ! Inscription gratuite sur :
selfrance.org/journeedusel2021
147 I SEL INFORMATIONS I 5
Tout a commencé par le SEL informations du mois de mai.
Maélie, touchée par la situation d’enfants comme elle, dans
les pays en développement, décide d’agir concrètement. « Je
me suis lancée, avec mes amies, dans un projet : faire des cartes
et les vendre », raconte-t-elle. Leur objectif ? Collecter suffi-
samment pour soutenir un projet Ticket-Repas.
«  À cause de la crise sanitaire, nos cultes étaient alors filmés et
mis en ligne. J’ai donc fait une petite vidéo, pour informer les
membresdel'églisedenotreprojet.»Devraiesprofessionnelles !
Grâce à leur créativité et au soutien de leurs proches et de
leur Église, Maélie et ses amies ont récolté 220 €. La jeune
fille conclue : « Nous sommes reconnaissantes envers Dieu qui
nous a permis d'avoir du matériel et beaucoup d'idées ! »
Délégués en toutes
circonstances !
Danièle et Michel, délégués dans leur
Église, ont eu à cœur d’avoir une pensée
pour les plus démunis. Ils ont donc
proposé à leur Église une expérience dont
tous se souviendront.
« Il nous a paru important d'informer sur les moyens mis en
place pour continuer l'aide, parler aussi des initiatives des
bénéficiaires (quels témoignages !), du contexte déjà ad-
verse en "temps normal" et de la capacité d'adaptation des
partenaires pour mettre en place une autre logistique. »
Eux aussi ont opté pour une autre logistique. Pour l’occasion,
une représentation de puits a été installé dans l’église de
Chassieu (une grande affiche). Fin septembre, autour d’un
culte spécial, adultes et enfants ont été « puiser de l’eau » en
rappel à ceux qui n’y ont pas accès, ou difficilement.
Durant ce culte, ils ont pu prier ensemble et exprimer à Dieu
leur reconnaissance malgré la crise. Lui demandant de les «
aider à avoir un intérêt toujours plus grandissant, empreint
de l'amour de Jésus » pour ceux au loin.
Pour Danièle et Michel, cette journée « était un encourage-
ment pour chacun à ne pas baisser les bras, ni la garde dans
notre intercession et notre soutien en ces temps troublés. »
Pour encourager aussi votre Église ou en savoir
plus sur le rôle de délégué, contactez-nous à
delegues@selfrance.org
SEL NEWS
Pierre Lachat :
bientôt près de chez vous ?
Bonne nouvelle ! En décembre, Pierre Lachat reprend la
routepourunenouvellesériedeconcerts.L’occasionpourle
public de découvrir son nouvel album…
Chaque concert est aussi l’occasion de découvrir l’expérience de Pierre avec le parrai-
nage d’enfants. Artiste engagé aux côtés du SEL depuis de nombreuses années, c’est
donc avec sa guitare et sa voix qu’il sensibilise son public à cette cause.
Retrouvez les dates des concerts de Pierre Lachat sur son site : ww.pierrelachat.com
Maélie, Yaëlle, Elina et Louane, 12 ans,
nous l’ont bien prouvé. Cet été, armées de
jolis feutres et de masking-tapes, elles ont
choisi de combattre la vulnérabilité
des enfants.
Il n’y a pas d’âge pour
aimer son prochain !
6 I SEL INFORMATIONS I 147
DOSSIER
Eau potable et Hygiène:
ici banal, partout vital!
Les règles élémentaires d’hygiène
ont été remises au goût du jour à la
faveur de la pandémie de COVID-19.
Se laver les mains régulièrement ou
encore tousser dans son coude font
partie de ces multiples gestes
barrières qui nous protègent, nous
et nos proches. Dans cet article,
intéressons-nous de plus près à la
situation des populations dans les
pays en développement… Comment
pratiquer correctement les mesures
d’hygiène sans eau propre ni
installations sanitaires de base ?
Les règles élémentaires d’hygiène
ont été remises au goût du jour à la
faveur de la pandémie de COVID-19.
Se laver les mains régulièrement ou
encore tousser dans son coude font
partie de ces multiples gestes
barrières qui nous protègent, nous
et nos proches. Dans cet article,
intéressons-nous de plus près à la
situation des populations dans les
pays en développement… Comment
pratiquer correctement les mesures
d’hygiène sans eau propre ni
installations sanitaires de base ?
PAR NICOLAS FOUQUETPAR NICOLAS FOUQUETPAR NICOLAS FOUQUET
D
ans certaines régions du monde,
le manque récurrent de moyens
rend souvent plus aigüe une prise
de conscience des questions d’hygiène
et plus difficile les possibilités d’actions
pour y faire face. Augustin Augier, un
membre d’une ONG d’urgence sanitaire
en Afrique, soulignait ainsi, durant le
confinement, que « se laver les mains
régulièrementdansuncontinentoùl’accès
à l’eau est difficile pour la majorité de la
population ne va pas être simple1
».
LE DÉFI DE
L’ACCÈS À L’EAU
L’accès à l’eau et à l’assainissement est
reconnu par les Nations Unies comme
un droit humain depuis 2010. L’un des
Objectifs de développement durable
(ODD), qui constitue la feuille de route
de l'ONU à l'horizon 2030, est
consacré spécifiquement aux
questions d’eau, d’assainisse-
ment et d’hygiène. Mais il ne
suffit pas simplement de bonne
volonté pour mener à bien ce
combat. Les besoins sont
encore importants.
3 personnes sur 10 n’ont pas
encore accès à des services
d’eau potable gérés de manière sûre et
6 personnes sur 10 n’ont pas accès à des
installations sanitaires gérées de manière
sûre2
. De nombreux investissements
devraient être engagés pour y remédier.
Selon la Banque mondiale3
, 150 milliards
de dollars devraient être dépensés par
an pour atteindre l’ODD n°6.
UN ENJEU DE SANTÉ
Favoriser l’accès à l’eau, qui plus est de
qualité, est donc essentiel. C’est l’un des
prérequis incontournables à une bonne
hygiène. Comment mettre en place des
mesures efficientes en matière de santé
et de propreté quand il manque le plus
élémentaire ? Les services d’eau et d’as-
sainissement doivent être considérable-
ment améliorés pour éviter des consé-
quences désastreuses sur la santé et le
bien-être.
L’insalubritédel’eauestmalheureusement
à l’origine de trop nombreuses maladies
mais également de retard de croissance.
La diarrhée est ainsi encore aujourd’hui
la deuxième cause de mortalité des
enfants âgés de moins de cinq ans4
. L'Or-
ganisation mondiale de la santé (OMS)
estime que l'amélioration de l'approvi-
sionnement en eau, de l'assainissement
et de l'hygiène pourrait réduire la charge
de morbidité dans le monde dans une
proportion pouvant atteindre 15 %5
.
UNE QUESTION
DE DIGNITÉ
Les personnes en situations de vulnéra-
bilité sont des hommes et des femmes à
part entière. Ainsi, elles ne peuvent pas
être réduites à ce qu’elles ont ou n’ont
pas. En tant qu’êtres humains, elles ont
le droit de prétendre à la satisfaction de
certains besoins de base. Ceux-ci ne sont
147 I SEL INFORMATIONS I 7
DOSSIER
1
www.la-croix.com/Monde/Afrique/LAfrique-entre-crise-Covid-19-2020-04-01-1201087216
2
www.un.org/sustainabledevelopment/fr/water-and-sanitation
3
www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2017/08/28/millions-around-the-world-held-back-by-poor-sanita-
tion-and-lack-of-access-to-clean-water
4
https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2017/08/28/millions-around-the-world-held-back-by-poor-
sanitation-and-lack-of-access-to-clean-water
5
https://www.idrc.ca/fr/project/le-defi-de-lhygiene-dans-les-zones-urbaines-pauvres-afrique-de-lest
6personnes
sur 10dans
le monde n’ont
pas accès à des
installations
sanitaires
La diarrhée
reste encore la cause
de mortalité
des enfants âgés de moins de
cinq ans, dans le monde.
2e
pas uniquement d’ordre
matériel. C’est ainsi que le
sujet de l’accès à l’eau, à l’as-
sainissement et à l’hygiène
revêt aussi un enjeu de
dignité pour les personnes
concernées. Cette dimen-
sion ne doit pas être négligée. Tout être
humain devrait être en mesure d’avoir
de l’eau et du savon à disposition pour
faire sa toilette. Cette problématique
nécessite également d’abor-
der les sujets avec une vue
d’ensemble. Si les conditions
d’hygiène domestique sont
évidemment en première
ligne, l’attention doit aussi
se porter sur l’environne-
ment scolaire et professionnel.
DES PROBLÈMES
D’INJUSTICES
Tous ne sont pas égaux devant les pro-
blématiques d’accès à l’eau et leur inci-
dence en matière d’hygiène. Un rapport
de 2017 de la Banque mondiale6
relève
ainsi d’importantes disparités entre les
zones urbaines et rurales. Dans l’ensem-
ble des 18 pays étudiés, 75 % des per-
sonnes n’ayant pas accès à des services
d’assainissement améliorés vivent en mi-
lieu rural et seuls 20 % de ces popula-
tions rurales ont accès à des sources
d’eau améliorées. Une autre ligne de
fracture concerne les différences entre
les sexes. En raison d'obstacles socioéco-
nomiques, de facteurs culturels et de dif-
férences biologiques, les femmes et les
filles sont les plus touchées par l'absence
de services dans ces domaines. La mater-
nité ou encore les menstruations peu-
vent notamment être citées parmi ces
éléments différenciants.
La problématique d’un accès à
l’eau et à un assainissement de
qualité est ressortie à la faveur
de la crise de la COVID-19. Il est
alors essentiel d’agir pour que
les populations des pays en déve-
loppement voient leurs condi-
tions de vie s’améliorer. Surtout
que les changements climatiques
actuels risquent d’accroître
encore un peu plus les difficultés
dans ce domaine. n
8 I SEL INFORMATIONS I 147
DOSSIER
Selon la Banque
mondiale,
150
milliards
de dollars
devraient être
dépensés par an
pour atteindre
l’ODD n°6
6
https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2017/08/28/millions-around-the-world-held-back-by-poor-
sanitation-and-lack-of-access-to-clean-water
3personnes sur 10dans le monde n’ont
pas encore accès
à des services
d’eau potable
147 I SEL INFORMATIONS I 9
Au Burkina Faso, l’or bleu est
une ressource très recherchée,
notamment dans les villages
éloignés des villes. Pour rendre alors
l’eau disponible à la consommation,
rien de tel que des forages. Mais qu’ar-
rive-t-il quand ceux-ci deviennent
hors d’usage ?
Depuis 5 ans, notre partenaire local
chrétien ASeFu (Association Sécuriser
le Futur) effectue non seulement de la
réhabilitation de forages, mais il sensi-
bilise également les communautés à la
bonne gestion de l’eau par la formation
de comités de gestion et l’instauration
de cotisations pour financer l’entretien
du forage.
Daniel, bénéficiaire du travail d’ASeFu,
raconte : « Il nous arrivait de rester 2 à
3 jours sans eau potable […] La réhabi-
litation de la pompe, la formation des
membres du comité de gestion du point
d’eau ont beaucoup amélioré l’approvi-
sionnement en eau. » Désormais, ils ne
manquent plus d’eau au village !
Pour soutenir les actions de
nos partenaires, utilisez le
coupon joint à ce bulletin ou
rendez-vous sur notre site
internet www.selfrance.org
DOSSIER
Fini le manque d’eau potable !
Installer un forage, c’est bien, encore faut-il bien l’entretenir et pouvoir réparer les
pièces défectueuses pour qu’il dure. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas…
Pour remédier à cela, un de nos partenaires sur place, retrousse ses manches !
PAR ANAÏS N'LANDU
10 I SEL INFORMATIONS I 147
D
ans la vision biblique du monde,
le corps humain, la vie en com-
munauté et le monde matériel
sont des réalités bonnes que nous
sommes appelés à valoriser et dont il
nous faut prendre soin. Il est donc tout à
fait logique que les chrétiens voient d’un
bon œil la mise en œuvre de principes et
de pratiques tendant à préserver et à
améliorer la santé1
. La confiance dans la
providence du Dieu qui prend soin de
nous n’exclut pas l’usage des moyens qu’il
met à notre disposition pour nous pro-
téger ou nous soigner.
Sans absolutiser le savoir humain qui
reste lacunaire, nous avons tout intérêt
à utiliser pour notre bien et celui de notre
prochain les meilleures connaissances
disponibles aujourd’hui en matière d’hy-
giène. C’est aussi une manière d’honorer
le Seigneur et de reconnaître les dons
qu’il a faits aux humains pour rendre pos-
sible la vie dans un monde marqué par
le péché et ses conséquences.
LA BIBLE PARLE-T-ELLE
D’HYGIÈNE ?
L’Ancien Testament comporte un certain
nombre de lois sur la pureté et l’impu-
reté qui pourraient évoquer le sujet de
l’hygiène pour le lecteur contemporain :
les mesures d’isolement pour les ma-
lades de la «  lèpre2
  » lui rappelleront
peut-être les « quarantaines » que nous
avons redécouvertes avec l’épidémie de
coronavirus et l’ordre de se purifier soi-
même ou certains objets en diverses cir-
constances en se lavant dans l’eau ou en
étant aspergé d’eau pourraient lui faire
penser à des règles de propreté (cf. Lévi-
tique 13, 15, Nombres 19, etc.).
Le passage le plus frappant est sans
doute le suivant : « Lorsque tu sortiras
pour camper contre tes ennemis… Tu
auras un endroit à l’écart hors du camp,
et c’est là dehors que tu sortiras. Tu auras
parmi ton bagage un outil, et quand tu
t’accroupiras au dehors, tu feras un
creux, puis tu reviendras après avoir cou-
DOSSIER
Que dit la Bible au sujet de l’hygiène ? Peut-être à la fois plus et moins que ce qu’on
pourrait penser ! Si des lois sur la pureté ont bien été édictées dans l’Ancienne Alliance,
elles concernaient plutôt la pureté spirituelle que la pureté corporelle. Creusez la
question avec nous, au travers de cet article ! PAR DANIEL HILLION
L’hygiène
à la lumière de la Bible
1
C’est la définition que le dictionnaire donne de l’hygiène.
2
Il semble avéré que ce que certaines traductions de la
Bible désignent du nom de « lèpre » ne corresponde pas à
la maladie couramment appelée de ce nom aujourd’hui.
vert tes excréments.  » (Deutéronome
23.10, 13-14)
Ilestévidentquelamiseenpratiqued’un
tel commandement était de nature à
contrer des maladies comme le choléra.
DES LOIS SUR
LA PURETÉ SPIRITUELLE
En y regardant de plus près, on se rend
compte cependant que le souci de ces
textes bibliques a à voir avec la sainteté
et ne mentionne pas la question
de l’hygiène.
C’est ainsi que le passage du Deutéro-
nome poursuit : « Car l’Éternel, ton Dieu,
marche au milieu de ton camp pour te
protéger et pour livrer tes ennemis de-
vant toi ; ton camp sera donc saint, afin
que l’Éternel ne voie chez toi rien d’incon-
venant et qu’il ne se détourne pas de
toi. » (23.15)
Dans le Nouveau Tes-
tament, Jésus ira
jusqu’à préciser expli-
citement que manger
sans s’être lavé les
mains ne rend pas
l’homme impur (Mat-
thieu 15.20) – ce qui
ne veut pas dire, bien
sûr, que cela ne risque
p a s d e l e r e n d r e
malade ! Cela montre
la distinction entre
l’impureté dont parle
l’Écriture et l’ab-
sence d’hygiène.
Les lois de l’ancienne
alliance sur la pureté
et l’impureté étaient
de nature rituelle et
servaientàrévélerdes
réalités spirituelles
concernant le péché,
ses conséquences, la
façon d’en être purifié
etl’importancedeme-
ner une vie consacrée
à Dieu. Pourtant il se
trouve qu’elles pou-
vaient aussi se révéler bénéfiques à ob-
server en termes d’hygiène !
SPIRITUEL,
SOCIAL, PHYSIQUE :
PAS SI DISSOCIÉS !
Ce fait nous révèle un aspect de la bonté
et de la sagesse de Dieu dans la façon
dont il a pris soin de son peuple à une
époqueoùlesconnaissancesscientifiques
étaient rudimentaires. Mais cela nous
dit peut-être aussi quelque chose de l’im-
brication des différents domaines de
notre vie : le spirituel, le social et le phy-
sique sont faits pour fonctionner ensem-
ble – et c’est bien ainsi que les choses se
passent dans le monde tel qu’il est.
Les règles dont nous venons de parler
rentrent dans la catégorie de ces ordon-
nances « charnelles » dont parle l’épître
aux Hébreux qui étaient «  imposées
jusqu’à un temps de réforme  » (9.10).
Elles n’ont plus à être observées littéra-
lement après la venue de Jésus.
Le noyau de la nouvelle alliance réside
dans le pardon des péchés et l’inscription
de la loi (c’est-à-dire de l’amour pour
Dieu et pour le prochain) dans le cœur
des membres du peuple de Dieu (cf.
Hébreux 10.16-17). La consécration de
notre vie tout entière au Seigneur reste
donc toujours d’actualité. Elle va avec
une manière sobre de vivre dans les réa-
lités corporelles et sociales.
Celui qui veut « marcher humble-
ment avec son Dieu » fera donc
bien de pratiquer et d’encoura-
ger des principes sensés pour
préserver sa santé et celle des
autres : c’est aussi une façon de
pratiquer la loi de l’amour à la
suite du Christ ! n
147 I SEL INFORMATIONS I 11
DOSSIER
12 I SEL INFORMATIONS I 147
DOSSIER
SEL : Quelle est la situation des com-
munautés au Togo, au niveau de l’accès
à l’eau ?
Yaovi:Quandiln’yapasd’eau,deforage,
dans un village, les femmes et les jeunes
filles sont donc obligées de parcourir
des distances à longueur de journée pour
aller en chercher. Et souvent quand elles
en trouvent, elle est insalubre. Un forage,
ça peut aller à 2 millions, 3 millions, voire
6 millions [de francs CFA2
] ! Les popula-
tions sont souvent des paysans, ils n’ont
pas les moyens de faire face à ces coûts.
Au niveau de l’hygiène, il y a certaines
pratiquesdontlespopulationsignorent
les conséquences : quelqu’un qui ne se
lave pas les mains, qui ne couvre pas la
nourriture (et les insectes viennent), qui
fait ses besoins dans la nature…
Et les conséquences sur la vie des indi-
vidus sont…
Quand il y a la « crise de l’eau » dans un
village, il y a une forte prévalence des
maladies liées à l’eau et à l’assainisse-
ment : les maladies diarrhéiques. Pour-
Yaovi est coordinateur de l’ADSPE1
, un des partenaires
du SEL au Togo. Dans cette interview, découvrez
comment ces chrétiens bénévoles aiment concrètement
leurs prochains, parmi les plus pauvres !
PROPOS RECUEILLIS PAR LAURA BOYADJIAN
1
Action pour le Développement Social et la Protection de
l’Environnement
2
En euros, cela revient environ à 3000 €, 4500 €, voire
9000 €.
3
Merci
Apprendre
en chantant
C'est l'une des méthodes de
sensibilisation utilisée par
l'ADSPE. En voici un exemple !
Voilà aujourd’hui je lave régulièrement
les mains,
Mon enfant ne tombe plus malade.
Aujourd’hui nous avons de l’eau potable,
Nous ne tombons plus malades.
Nous respectons l’hygiène,
Nous ne tombons plus malade.
Je vais aller verser l’eau
Qui favorise les moustiques à
développer les larves
Ah ! Aujourd’hui j’ai la santé.
Avec la santé, je peux faire mes activités.
Mes enfants seront en bonne forme
Merci pour les donateurs,
Merci pour ceux qui sont venus
nous aider !
Agpé3
!
Avoir accès à l’eau,
c’est recevoir un immense trésor!
Yaovi en pleine séance
de sensibilisation.
quoi  ? L’eau que ces paysans consom-
ment est souvent insalubre.
Et quand on est malade, on n’a pas la
force de bien travailler au champ ; ça se
répercute sur le revenu. Et si on est
malade, le peu de revenu est dépensé
pour des soins.
Que fait l’ASDPE ?
La mortalité infantile liée au manque
d’eaupotablenousinciteàmettrel’accent
sur les projets Eau et Assainissement.
Notre but est d’aider les populations à
améliorer leur bien-être par leurs
propres efforts, dans un esprit d’auto-
promotion et d’auto-responsabilité.
L’ADSPE aide et accompagne ces
populations et les sensibilise pour
qu’elles prennent conscience de la
nécessité de l’hygiène et de l’assainis-
sement afin d’amoindrir les maladies qui
y sont liées.
Vous mettez particulièrement l’accent
sur la sensibilisation : pourquoi ?
C’est pour une pérennité du projet. Si la
population n’est pas sensibilisée sur l’hy-
giène et l’assainissement, c’est comme si
on n’avait rien fait !
Quelle est la part des communautés
dans le projet ?
Les populations sont les actrices de leur
propre développement !
Quand elles proposent un projet, sont
motivées, organisées et qu’elles partici-
pent, nous, on ne fait que les accompa-
gner. Une fois le projet réalisé, la com-
munauté s’organise pour faire le suivi du
projet  : mise en place et formation de
comités de gestion, sensibilisation, trans-
mission des savoir-faire.
Quelssontlesbénéficesdevotretravail ?
Les maladies baissent, les populations
ont plus de force pour travailler dans
leur champ, les femmes développent des
activités génératrices de revenus, l’argent
n’estplusdépensépouracheterdesmédi-
caments... La vie devient agréable, l’en-
vironnement est assaini.
Quand on nous dit : « L’eau potable qui
était un bien, un trésor pour les gens riches,
est aujourd’hui chez nous. Nous aussi nous
avons l’or qu’est l’eau.  Merci pour ce que
vous faites  », tout cela encourage, vous
donne de la joie : ce que vous avez fait a
porté du fruit !
L’équipe de l’ASDPE est 100 % bénévole.
Pourquoi prendre de votre temps per-
sonnel pour mener ces projets ?
Nous-mêmes nous sommes issus d’un
village et nous connaissons les difficultés
decespopulations.Deplus,nousvoulons
extérioriser notre amour aux pauvres
à travers les projets que nous réalisons.
Dans Matthieu 25, il est écrit que c’est à
ce qu’ils feront aux pauvres que Christ
reconnaîtra ses élus. « Celui qui a planté
un arbre avant de mourir n’a pas vécu
inutilement. »4
Lefaitquevoussoyezchrétienschange-
t-il quelque chose ?
La pauvreté n’est pas seulement maté-
rielle, elle est aussi spirituelle. Donc en
plus des réalisations qu’on fait, de l’appui
à ces projets, il faut faire comprendre à
ces populations l’amour du Christ pour
elles. Car quand on est en Christ, on est
heureux, on est libre. On est libre ! n
147 I SEL INFORMATIONS I 13
C
omme Yaovi et l’ADSPE, les par-
tenaires Eau et Assainissement
du SEL se mobilisent dans diffé-
rentesrégionsd’Afriquesubsaharienne.
Ces chrétiens permettent aux commu-
nautés les plus démunies d’avoir accès
à de l’eau propre et à l’hygiène.
Pour soutenir les projets Eau et Assainissement, rdv sur
selfrance.org ou sur le coupon joint à ce numéro.
À Kpala, tout a commencé par
un puit. Sur une dizaine d’années,
la communauté a installé un
château d’eau et y a raccordé
plusieurs parties du villages.
Donnez-leur accès à l’eau!
4
Proverbe africain
URGENCE
14 I SEL INFORMATIONS I 147
E
n période de crise, le manque
d’accès à l’eau potable et à l’hy-
giène représente un risque sani-
taire important pour les populations
affectées  : l’absence ou l’insuffisance
d’eau assainie favorise la propagation
de maladies hydriques (diarrhée, hépa-
tites…) et le risque de malnutrition. Les
premières victimes sont les enfants,
plus susceptibles, d’après l’UNICEF, de
succomber à une maladie hydrique qu’à
une attaque directe.
L’accès à l’eau est devenu ainsi un des
enjeux majeurs de la crise au Burkina
Faso.L’affluxmassifdepersonnesdépla-
cées dans les communes d’accueil res-
treint davantage un accès à l’eau déjà
insuffisant pour les autochtones, en
temps normal. La surutilisation des
forages disponibles génère, quant à
elle, des pannes.
Face au risque sanitaire qui menace
ces populations, plusieurs des parte-
naires chrétiens du SEL dans le pays,
ont décidé de se mobiliser en dépit du
contexte sécuritaire :  grâce à leur
actionainsiqu’ausoutiendenosdona-
teurs,3foragesontpuêtreréhabilités
dans des communes accueillant un
grand nombre de déplacés. n
CRISE HUMANITAIRE AU BURKINA FASO
L’accès à l’eau :
un enjeu majeur !
Depuis 2018, le Burkina Faso vit une crise humanitaire
sans précédent. Le nord du pays connaît de grands
mouvements de populations qui fuient les attaques
terroristes et se réfugient dans des localités plus
sécurisées. Une question cruciale se pose : comment
approvisionner tant de personnes en eau potable,
quand celle-ci manque si cruellement en temps normal ?
L ’explosion du port de Beyrouth, c’était
il y a 3 mois et des milliers d’habitants
de la capitale subissent toujours de
plein fouet les conséquences de l’explosion,
en plus de celles d’une grave crise écono-
mique et de la pandémie de COVID-19.
Dans le cadre de l’Alliance Integral, dont le
SELestmembre,avecunedizained’organisa-
tions humanitaires chrétiennes, nous avons
pu soutenir un projet de distribution alimen-
taire et de kits d’hygiène et d’hivernage.
Notre partenaire local chrétien, MERATH,
a conçu et met en œuvre ce projet d’aide
d’urgence pour plus de 2000 ménages vul-
nérables à Beyrouth. Les distributions sont
organisées et réalisées par des églises et
des associations chrétiennes locales. n
URGENCE LIBAN
Explosion
à Beyrouth :
un choc
pour le pays
PAR ISABELLE DUVAL
Urgence Coronavirus : merci !
Votre généreux soutien a servi de multiples manières, pour des familles d’en-
fants parrainés, mais aussi pour près de 98 697 bénéficiaires des projets
Ticket-Repas et autres projets de développement qui ont bénéficié de kits
alimentaires, d’actions de sensibilisation et/ou d’aménagement de dispositifs
lave-mains dans une douzaine de pays.
Le 4 août dernier, un terrible
évènement frappait le Liban.
Face au drame, les églises et
les associations chrétiennes
sur place se sont immédia-
tement mobilisées.
PAR ANAÏS N’LANDU
Pour commander un de ces produits, remplissez le bon de commande sur le coupon de
ce numéro et retournez-le au SEL, accompagné de votre paiement, à l’aide de l’enve-
loppe préaffranchie.
Pour une vie juste et généreuse
Découvrez, dans ce livre, que bâtir
un monde plus juste est possible !
T. Keller | 19 €
Ils ont aimé leur prochain
Découvrez l'histoire de 31 chrétiens
qui ont aimé leur prochain en actions
N. Fouquet | 11,90 €
Les villageois de Baobila
Plongez dans le quotidien des villageois de Baobila
dans ce jeu immersif pour toute la famille
(Jeu de société) | 34,90 €
a pandémie qui s’est propagée dans
le monde entier a rendu encore plus
difficile, pour certains, l’accès à l’eau
et à l’assainissement.
Selon le rapport World Water de 2019,
40 % de la population mondiale, soit plus
de trois milliards de personnes, n’a pas
accès à des installations de base leur per-
mettant de se laver les mains à la maison.
Vimala, 20 ans, fait partie des nombreux
enfants de Thaïlande qui luttent pour
avoir accès à de l’eau potable. Alors que
le lavage des mains est plus que jamais
important, la pénurie d’eau le rend prati-
quement impossible.
Le centre d’accueil Compassion qu’elle
fréquente a alors fourni un filtre à eau
Sawyer à sa famille, qui leur permettra
de tenir bon durant la crise.
UNE SAISON SÈCHE
EN PLEINE PANDÉMIE
Dès que le soleil perce la nuit, Vimala se
dirige tout droit vers le puits de son voi-
sin avec son seau à la main. Elle continue
de faire le voyage jusqu’à ce que les
grosses cuves de stockage d’eau soient
remplies. Lorsqu’elles sont vides, elle re-
commence la corvée.
« La COVID-19 a frappé juste au moment
de la saison sèche. Nous n’avons pas assez
d’eau pour ma famille. Je dois parfois aller
chercher de l’eau dans le puits de mon voi-
sin  », dit-elle.
Le village de Vimala dépend des eaux
souterraines, qui ne sont libérées que
tous les deux jours. Bien qu’il soit possi-
ble d’acheter de l’eau potable à 0,85 €
pour 60 litres, ce prix n’est pas abordable
pour les familles vivant dans la pauvreté.
Leur seule solution : faire bouillir l’eau
souterraine pour la rendre plus propre à
la consommation. Le processus prend,
cependant, du temps, et les familles
nombreuses se retrouvent rapidement à
court d’eau.
UNE EAU SAINE
À PORTÉE DE MAIN
Préoccupé par la qualité de l’eau souter-
rainequedenombreusesfamillesdupro-
grammeétaientforcéesdeboire,lecentre
d’accueil de Vimala est passé à l’action.
« Notre inquiétude concernait ces enfants
et leurs familles qui vivent très loin des
sources d’eau de la communauté », confie
Yordruen, directeur du centre d’accueil.
« Ils ont déjà du mal à acheter des produits
ménagers et ne peuvent se permettre de
continueràacheterdel’eaupotable. »Grâce
au fonds d’urgence, ils ont pu fournir 154
filtres à eau aux familles bénéficiaires les
plus démunies, dont celle de Vimala.
PARRAINAGE
PAR SARAH LUNIANGA
Dans certains pays, l’eau potable est une denrée rare, précieuse et, par conséquent, peu
accessible aux plus démunis. Vimala en sait quelque chose. Mais, depuis l’intervention
de son centre d’accueil Compassion, notre partenaire au niveau du parrainage, une
toute autre vie s’ouvre pour Vimala et sa famille. Découvrez son histoire !
PARRAINAGE
CENTRÉ SUR CHRIST – POUR L’ENFANT – EN COLLABORATION AVEC L’ÉGLISE
146 I SEL INFORMATIONS I 17
Si la COVID-19 a bousculé notre
quotidien, Noël demeure une fête remplie
de joie et d’espérance. C’est le message
que les centres d’accueil souhaitent
communiquer aux enfants. Et les parrains
jouent un rôle important !
ette année, un grand
nombre de centres d’ac-
cueil a dû s’adapter pour
continuer à prendre soin des
enfants parrainés. Et Noël ne
fera pas exception : la pandé-
mie ne doit pas priver les en-
fants de la joie et de
l’espérance liées à cette fête !
Chaque parrain peut contri-
buer à faire de ce Noël parti-
culier, un moment dont les
enfants se souviendront, en
s’assurant que chaque enfant
reçoive un cadeau significatif.
• Dans les pays où l’impact du virus est moindre : le person-
nel des centres espère offrir des cadeaux de Noël comme à
l’accoutumé en achetant un cadeau, qui sera remis à un en-
fant, lors d’une célébration de Noël au centre d’accueil.
• Dans les pays et les régions à haut risque : un membre du
personnel se rendra au domicile des filleuls et leur remettront
directementleurcadeau,toutenrespectantlesgestesbarrières.
• Pour les familles très vulnérables : votre cadeau pourra
être reversé en don monétaire. Ainsi, guidés par le centre
d’accueil, les parents de l’enfant pourront décider de quelle
manière utiliser l'argent, dans le meilleur intérêt de l’enfant.
Pour faire un cadeau de Noël à votre filleul(e),
rendez-vous sur notre site (rubrique parrai-
nage) ou remplissez le coupon qui accom-
pagne votre carte de Noël.
Grâce à l’installation de ce filtre à eau
Sawyer, ce sont 99,9% des bactéries qui
sont éliminées. Et ça change la vie !
Par manque d’eau propre, de nombreux enfants et
jeunes gens, comme Vimala, font face à bien plus de pro-
blèmes de santé et d’hygiène. En effet, l’eau contaminée
peut transmettre des maladies courantes telles que la
diarrhée ou encore le choléra.
« Quand j’étais plus jeune, mon frère et moi étions toujours
malades. Je devais me lever très tôt avant d’aller à l’école
pour recueillir de l’eau tous les jours. Mais depuis que Com-
passion nous a offert le filtre à eau, notre santé s’est amé-
liorée et nous gagnons tellement plus de temps. Désormais,
nous sommes en mesure d’utiliser l’eau du filtre pour boire,
cuisiner et nous laver les mains correctement pendant cette
crise », déclare-t-elle.
À présent libre de cette corvée, Vimala peut se concen-
trer sur ses études. Déterminée, elle veut devenir ensei-
gnante afin d’aider les enfants de son village. « Je suis
tellement reconnaissante envers Dieu pour le filtre à eau.
C’est une grande bénédiction pour moi et ma famille », dit-
elle. « Nous n’avons plus à faire bouillir l’eau et à attendre
que la sédimentation s’installe avant de pouvoir boire. Au-
jourd’hui, je ne me sens plus malade. » n
18 I SEL INFORMATIONS I 147
SENSIBILISATION
P
ierre Lachat, Louise Zbinden, et
Jean-Luc Gadreau ont au moins
deux points en commun  : celui
d’être des artistes chrétiens mais aussi
d’être engagés en tant qu’ambassadeurs
du SEL pour soutenir le parrainage
d’enfants. Ils sensibilisent le public à
cette question lors de leurs concerts,
notamment. Ce bénévolat a été une
évidence pour ces chanteurs, eux-mêmes
déjà parrains.
BÉNÉFICE POUR
LA FAMILLE
« Lorsque le SEL m’a contactée il y a quatre
ans pour savoir si j’étais intéressée à
devenir ambassadrice, je n’ai pas eu à
réfléchir, j’ai tout de suite dit oui », assure
Louise Zbinden, pleine d’enthousiasme.
Elle qui n’était pas encore majeure quand
elle a commencé à parrainer un enfant a
puserendreauxPhilippinesenmars2019
pourrencontrersafilleuleChloé.« C’était
très riche de visiter les centres, de voir la
joieetl’engagementdeschrétiensphilippins,
un travail centré sur Christ. » Ses visites
lui ont permis de voir l’impact du parrai-
nage d’un enfant dans une famille. « Cela
ne touche pas seulement l’enfant, mais ap-
porte des bénéfices à une famille entière.  »
Louise Zbinden voit dans ces actions une
concrétisation de Matthieu 25.40 « Vrai-
ment, je vous l’assure  : chaque fois que vous
avez fait cela à l’un de ces plus petits de mes
frères,c’estàmoi-mêmequevousl’avezfait.  »
Engagés comme ambassadeurs du SEL pour soutenir le parrainage d’enfants, plusieurs
artistes ont pu se rendre dans les centres de Compassion aux Philippines, en Haïti, en
Inde ou au Burkina Faso. Témoignages.
Des parrainages
qui ont un impact durable
PAR DAVID MÉTREAU
Rédacteur en chef du Christianisme Aujourd’hui
En 2019, Pierre Lachat
rendait une dernière
visite à sa filleule au
Burkina Faso, avant la
fin de son parrainage
CeversetestreprisdanssachansonCom-
passion, dont les images du clip ont été
filmées aux Philippines.
UN IMPACT CONCRET
Pierre Lachat avait déjà collaboré à plu-
sieurs reprises avec le SEL, lorsqu’il s’est
rendu en 2000 en Haïti pour une série
de concerts. « J’étais loin de m’imaginer
ce que ça allait produire en termes d’émo-
tions, de ressenti.  » À l’occasion de sa
tournée,l’auteur-compositeur-interprète
a visité un centre d’accueil d’enfants par-
rainés. « Ce que j’y ai vu était extrêmement
pertinent pour lutter contre la misère. »
Dès son retour en France, le chanteur et
sa famille commencent à parrainer un
enfant haïtien, que Pierre Lachat a ren-
contré en 2008. « Il vient d’une famille
très pauvre qui n’a pas les moyens de man-
ger tous les jours. En Haïti, l’impact positif
du parrainage est manifeste. La moitié de
la population est illettrée : le simple fait
d’aller à l’école est un atout considérable. »
DANS LA PAUVRETÉ
EXTRÊME
Enthousiasméeparl’expérience,lafamille
Lachat décide de parrainer un deuxième
enfant  : une fille du Burkina Faso. Le
chanteur s’y rend à trois reprises ; l’oc-
casion de voir le parcours scolaire mais
aussi spirituel effectué par sa filleule.
« C’est une approche holistique qui prend
en compte l’ensemble de ses besoins.  »
Pierre Lachat poursuit : « On n’imagine
pas tout ce qu’il est possible de faire avec
ce qui nous semble peu. Pour eux, ça fait
la différence : que ce soit l’argent, les encou-
ragements, les paroles valorisantes, ou les
prières. Cela a un impact concret.  »
Sensible aux questions de pauvreté et
parrain d’un garçon puis d’une fille depuis
unevingtained’années,Jean-LucGadreau
s’est rendu en Inde en 2013. Il est revenu
profondément bouleversé : «  Dans les
bidonvilles de Chennai j’ai pu voir une
extrême pauvreté. C’était un choc assez
inimaginable. » Ce pasteur, chanteur et
homme de médias a été « encouragé »
de voir l’étendue du travail réalisé sur
place par Compassion : « La profondeur
spirituelle, pleinement évangélique, mais
aussi sage, équilibrée, est totalement extra-
vagante parce que l’enjeu est immense. »
Il s’exclame, en guise de conclusion : « Il
y a une telle foi qui ressort de tout ça ! » n
SENSIBILISATION
Cet article a été rédigé par David
Métreau, le rédacteur en chef du
Christianisme Aujourd’hui, dans le
cadre d’un partenariat entre le SEL
et Alliance Presse. Le groupe de
médiaschrétienss’estassociéauSEL
pour l’aider à trouver des parrains
et marraines aux nombreux filleuls
en attente de parrainage à la suite
de la pandémie de COVID-19.
N’hésitez pas à découvrir leur
publication :
www.christianismeaujourdhui.info
147 I SEL INFORMATIONS I 19
« C’était très riche de visiter les centres » témoigne Louise Zbinden
Jean-Luc Gadreau
a été encouragé de
voir le travail de
Compassion, lors de
son voyage en 2013.
Nom :
Prénom :
Adresse :
Code postal : Ville :
Courriel : @
Tél. :
SI2011C
Ici, l’eau potable fait partie du quotidien ; là bas, en Afrique subsaharienne, elle
reste une denrée rare et parfois inaccessible. Grâce aux partenaires Eau du SEL,
l’accès à l’eau potable et la pratique des gestes d’hygiène peuvent devenir réalité !
EAU PROPRE ET HYGIENE : un besoin vital pour tous!
✂
À renvoyer dans l’enveloppe préaffranchie au SEL, 157 rue des Blains - 92220 BAGNEUX
Je fais un don ponctuel de :
Par chèque (à l'ordre du SEL)
❏25 € ❏50 € ❏100 € ❏150 €
❏Autre : ……………… € DEA
Vous pouvez aussi faire un don par internet
sur notre site www.selfrance.org

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  • 1. Novembre 2020 147 I N F O R M A T I O N S DOSSIER Eau & Hygiène: ici banal, partout vital ! Une action chrétienne dans un monde en détresse www.selfrance.org URGENCE BURKINA FASO L’accès à l’eau : un enjeu majeur ! PARRAINAGE Quand un simple filtre à eau change des vies
  • 2. ÉDITORIAL SOMMAIRE 2 I SEL INFORMATIONS I 147 Depuis quelques mois je participe à la commission des projets du SEL. Cette équipe décide des projets de développement soutenus par le SEL en Afrique subsaharienne, et en suit le bon déroulement. Les nombreuses réalisations mises en œuvre par les partenaires locaux du SEL, grâce à vos dons, illus- trent la richesse et la chaleur de la communion fra- ternelle au sein de l'Église universelle. Dans la diversité des sujets traités, il y a trois exemples que l'on rencon- tre presque à chaque revue, qui éprouvent notre cœur et notre conscience tant ils sont emblématiques de l'injustice qui sévit dans le monde. Je pense aux projets d'accès à l'eau, d’installation de toilettes collectives ou familiales et de systèmes de lavage des mains. Les réalisations de ces projets en Afrique sont simples et fonctionnelles. Quel contraste avec la sophistication que l'on trouve souvent dans ces commodités en Europe ! Ils évoquent également des gestes et des situations tellement élémen- taires pour nous qui supportons si difficilement d'être contraints ou li- mités sur ces commodités du quotidien. Impensable, en effet, de ne pouvoir me laver les mains en sortant des toilettes, prendre ma douche journalière ou boire un verre d'eau potable ! Je n'imagine qu'aucune de ces choses soit remise en cause. Dans les pays en développement, l'apparition de la COVID-19 a rendu ces besoins impérieux : être privé d'une hygiène élémentaire aggrave sé- rieusement une situation déjà précaire. Les partenaires du SEL œuvrent, avec discernement, afin de permettre à de nombreuses communautés d’accéder à ce qui nous semble si évi- dent : que toute école, tout village, toute famille soit correctement équipé sans qu'il soit nécessaire de compter et restreindre. C'est la réa- lité que nous connaissons et si cette situation nous rend plus humbles, nous sommes aussi reconnaissants de pouvoir répondre un peu, grâce au soutien que reçoit le SEL, à des besoins aussi vitaux. JEAN-PIERRE BEZIN Administrateur du SEL P3 | SEL News P6 | Dossier Eau potable et Hygiène : ici banale, partout vitale ! P9 | L’hygiène à la lumière de la Bible P10 | Témoins d’espérance, en toutes circonstances ! P12 | Avoir accès à l’eau, c’est recevoir un immense trésor ! P14 | Urgence Burkina Faso : L’accès à l’eau : un enjeu majeur ! P16 | Parrainage Quand un simple filtre à eau change des vies P18 | Sensibilisation Des parrainages qui ont un impact durable Imprimésurpapier100%recyclé Directeurs de la publication : Marc Benner et Patrick Guiborat | Responsable de la rédaction : David Alonso | Secrétariat de rédaction : Laura Boyadjian | Comité de rédaction : David Alonso et Laura Boyadjian | Équipe de rédaction : Jean-Pierre Bezin, Patrick Guiborat, Laura Boyadjian, Marie Chauvet, Sophonie Jean-Louis, Nicolas Fouquet, Daniel Hillion, Anaïs N’Landu, Isabelle Duval, Sarah Lunianga et David Métreau | Graphisme et mise en page : Jacques Maré | Prix du numéro : 1 € | Abonnement : 4 € - Abonnement de soutien : 20 € | CPPAP n°1121 H 80951 | ISSN 1145-2269 | Imprimerie IMEAF | Trimestriel : novembre 2020 | Photos : SEL (sauf mention) Association Service d’Entraide et de Liaison, 157 rue des Blains - 92220 BAGNEUX - Tél. 01 45 36 41 51 - contact@selfrance.org | Dons uniquement : IBAN : FR57 2004 1000 0100 0195 5F02 034 - BIC : PSSTFRPPPAR | Parrainage et Ticket-Repas : IBAN - FR34 2004 1000 0113 7110 9S02 033 - BIC - PSSTFRPPPAR | SEL PROJETS BELGIQUE, 243 route Provinciale - 1301 BIERGES - Tél. / Fax (010) 65.08.51 - Compte Fortis : IBAN : BE85 0012 1339 3006 - BIC : GEBABEBB avec la mention DON | SEL SUISSE ROMANDE, Compte bancaire : Banque COOP CH 413585.300070-9 IMPÔT À LA SOURCE ET DÉDUCTION FISCALE Avec l’impôt à la source, vous pouvez toujours déduire 66% de vos dons (75 % pour les Ticket-Repas) dans la limite de 20% du revenu imposable : vos droits sont identiques. Enjanvier,vousrecevezunacompteéquivalentà60%delaréductiond'impôtdontvousavezbénéficiél'annéeprécédente.Enjuillet,vousrecevezlesolde,calculéàpartirdevotredéclarationderevenusfaiteauprintemps. Pour en savoir plus : selfrance.org, rubrique déductions fiscales. Vous pouvez aussi nommer le SEL bénéficiaire d’une assurance vie. De plus, par la Fondation SEL vous pouvez attribuer un legs en indiquant au verso « Pour la Fondation du Protestantisme, avec affectation à la Fondation SEL », ou pour la déduction IFI, en envoyant votre chèque à l’ordre de « Fondation SEL », à l'adresse suivante : 157 rue des Blains, 92220 Bagneux. Si vous ne souhaitez pas recevoir notre journal, dites-le-nous en renvoyant votre étiquette. Nous ne voudrions pas vous importuner davantage. Conformément à l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux données vous concernant dans nos fichiers.
  • 3. Le mot de Patrick Michée France (anciennement «  Défi Michée ») a été créé en 2004 à la fois pour approfondir l’engagement des chrétiens face à la pauvreté (y compris nous interroger sur nos propres styles de vie, comportements, etc.) et pour rappeler aux dirigeants leurs engage- ments dans ce domaine. INDIVIDUS ET ÉGLISES APPELÉS À SE MOBILISER Après 10 années autour des OMD1 et de campagnes annuelles de sensibilisa- tion et de plaidoyer, Michée France s’est engagé dernièrement dans un cycle de trois ans autour du thème «  Pour un Évangile généreux  » qui avait permis d’aborder successivement les sujets de l’accueil, de la justice et de l’économie, et qui s’est terminé cet été. Ces spécificités de Michée depuis 15 ans ont eu une résonance importante auprès de multiples individus et églises, et les nombreux outils, livres, parcours, plaidoyers, évènements, «  dimanches Michée », etc. ont facilité un engagement dans la société, en particulier, pour cer- taines églises, avec des autorités locales. UN NOUVEAU TOURNANT POUR MICHÉE Fin août a eu lieu le départ de la coordi- natrice Michée France, Claire Balverde, dont nous saluons le travail et l’implica- tion. Un autre élément important a été la disparition de notre ancrage interna- tional, Micah Challenge, dont nous étions d’une certaine manière l’expres- sion française. C’est pourquoi, le comité de pilotage deMichéeFrance,avecleSEL,adécidé de mettre à profit ce temps pour dis- cerner si un nouveau projet pérenne se dégage pour l’avenir, et si nous pouvons tantentermesd’objectifsquedemoyens, poursuivre les activités de Michée. En effet, dans un monde où les situations de pauvreté et d’injustices s’aggravent à plusieurs égards, cette vision de Michée 6.8 nous anime toujours : « pratiquer la justice, aimer la miséricorde, et marcher humblement avec Dieu ». Nous vous encourageons à prier pour ce discernement, et aussi à nous faire part de vos pensées sur une éven- tuelle suite (la mission de Michée doit- elle se poursuivre, si oui dans quelle direction et avec quels objectifs, seriez- vous prêts à y contribuer, etc.) en nous écrivant à contact@michee-france.org Le site www.michee-france.fr vous pro- pose toujours ses nombreuses ressources pour un culte, des parcours 40 actes, des vidéos, etc. PATRICK GUIBORAT, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU SEL SEL NEWS 147 I SEL INFORMATIONS I 3 Pour nous suivre Site : www.selfrance.org Blog : www.blog.selfrance.org Youtube : SEL Facebook : SEL (Service d’Entraide et de Liaison) Twitter : ong_SEL À propos du SEL Le Service d’Entraide et de Liaison est une association protestante de solidarité internationale, créé en 1980 par l’Alliance Évangélique Française. Il vise à améliorer les conditions de vie de personnes et de populations en situations de pauvreté dans les pays en développement, et travaille en partenariat avec des organisations chrétiennes locales, responsables des projets qu’elles élaborent et mettent en œuvre. Instagram : sel_ong Michée France, quel avenir ? Pour la première fois depuis 15 ans, Michée France n’a pas proposé de « culte Michée » en octobre 2020. À l’heure où ses activités sont suspendues, nous revenons sur son parcours et soulevons cette question : quel avenir pour Michée France ? 1 Objectifs du Millénaire pour le Développement
  • 4. SEL NEWS 4 I SEL INFORMATIONS I 147 Un(e) Assistant(e) du Directeur général Un(e) Chargé(e) de Relation donateurs Postes basés à Bagneux. À pourvoir dès que possible. Plus d’information sur www.selfrance.org, rubrique « nous rejoindre » LE SEL RECRUTE ! Centre Évangélique 2020 : 100% connecté ! Cette année, les 23-24 novembre, vivez le Centre Évangélique depuis… votre salon ! Cet événement unique dans le monde protestant évangélique proposera 30 interve- nants, 16 ateliers, 3 conférences et 2 tables rondes autour du thème : « Aimer son prochain. Pourquoi  ? Comment  ? Et en temps de crises  ?  » Ces 2 jours sont le fruit d’un partenariat entre le CNEF, l’Institut Biblique de Nogent et le SEL qui y fêtera 40 années d’actions en faveur des plus pauvres. Tarif unique : 10 € (live + replays illimités) Réservations et programme : www.centre-evangelique.fr CENTRE EVANGÉLIQUE Le SEL à l’honneur! Le SEL fêtera ses 40 ans le 23 novembre, au Centre Evangélique connecté … Ne ratez pas cette soirée spéciale, sans bouger de votre canapé ! Boisson chaude : prête ! Ordinateur, smart- phone ou téléviseur connecté : prêts ! Place de choix dans le salon : réservée ! C’est bon ? Alors vous êtes dans les conditions idéales pour passer un beau moment en compagnie du SEL et de ses ambassadeurs ! En famille, entre amis ou en solo, connectez- vous et suivez, gratuitement et en direct, un temps de qualité animé par le SEL. Ce sera l’occasion de débuter votre semaine en musiqueetpartageavecPierreLachat,ambas- sadeur du SEL, et ses invités. Des temps d’échanges et de témoignages seront conduits par Jean-Luc Gadreau. Pour vivre cette soirée à nos côtés, ren- dez-vous le 23 novembre à 20h15 sur les comptes Facebook et Youtube du SEL. Journée du SEL 2021 : réservez la date ! Sortez votre agenda et celui de votre église : le dimanche 21 mars aura lieu la prochaine Journée du SEL. En 2021, le SEL fêtera 40 années d’actions en faveur des plus pauvres. À cette occasion, nous vous proposons d’aborder ensemble cette mis- sion qui peut nous sembler impossible : aimer notre prochain. C’est cet amour qui anime nos partenaires locaux là-bas et tous ceux et celles qui, en France, nous soutiennent : heureux celui qui aime son prochain ! Téléchargez gratuitement le dossier d’animation à partir du 15 janvier ! Inscription gratuite sur : selfrance.org/journeedusel2021
  • 5. 147 I SEL INFORMATIONS I 5 Tout a commencé par le SEL informations du mois de mai. Maélie, touchée par la situation d’enfants comme elle, dans les pays en développement, décide d’agir concrètement. « Je me suis lancée, avec mes amies, dans un projet : faire des cartes et les vendre », raconte-t-elle. Leur objectif ? Collecter suffi- samment pour soutenir un projet Ticket-Repas. «  À cause de la crise sanitaire, nos cultes étaient alors filmés et mis en ligne. J’ai donc fait une petite vidéo, pour informer les membresdel'églisedenotreprojet.»Devraiesprofessionnelles ! Grâce à leur créativité et au soutien de leurs proches et de leur Église, Maélie et ses amies ont récolté 220 €. La jeune fille conclue : « Nous sommes reconnaissantes envers Dieu qui nous a permis d'avoir du matériel et beaucoup d'idées ! » Délégués en toutes circonstances ! Danièle et Michel, délégués dans leur Église, ont eu à cœur d’avoir une pensée pour les plus démunis. Ils ont donc proposé à leur Église une expérience dont tous se souviendront. « Il nous a paru important d'informer sur les moyens mis en place pour continuer l'aide, parler aussi des initiatives des bénéficiaires (quels témoignages !), du contexte déjà ad- verse en "temps normal" et de la capacité d'adaptation des partenaires pour mettre en place une autre logistique. » Eux aussi ont opté pour une autre logistique. Pour l’occasion, une représentation de puits a été installé dans l’église de Chassieu (une grande affiche). Fin septembre, autour d’un culte spécial, adultes et enfants ont été « puiser de l’eau » en rappel à ceux qui n’y ont pas accès, ou difficilement. Durant ce culte, ils ont pu prier ensemble et exprimer à Dieu leur reconnaissance malgré la crise. Lui demandant de les « aider à avoir un intérêt toujours plus grandissant, empreint de l'amour de Jésus » pour ceux au loin. Pour Danièle et Michel, cette journée « était un encourage- ment pour chacun à ne pas baisser les bras, ni la garde dans notre intercession et notre soutien en ces temps troublés. » Pour encourager aussi votre Église ou en savoir plus sur le rôle de délégué, contactez-nous à delegues@selfrance.org SEL NEWS Pierre Lachat : bientôt près de chez vous ? Bonne nouvelle ! En décembre, Pierre Lachat reprend la routepourunenouvellesériedeconcerts.L’occasionpourle public de découvrir son nouvel album… Chaque concert est aussi l’occasion de découvrir l’expérience de Pierre avec le parrai- nage d’enfants. Artiste engagé aux côtés du SEL depuis de nombreuses années, c’est donc avec sa guitare et sa voix qu’il sensibilise son public à cette cause. Retrouvez les dates des concerts de Pierre Lachat sur son site : ww.pierrelachat.com Maélie, Yaëlle, Elina et Louane, 12 ans, nous l’ont bien prouvé. Cet été, armées de jolis feutres et de masking-tapes, elles ont choisi de combattre la vulnérabilité des enfants. Il n’y a pas d’âge pour aimer son prochain !
  • 6. 6 I SEL INFORMATIONS I 147 DOSSIER Eau potable et Hygiène: ici banal, partout vital! Les règles élémentaires d’hygiène ont été remises au goût du jour à la faveur de la pandémie de COVID-19. Se laver les mains régulièrement ou encore tousser dans son coude font partie de ces multiples gestes barrières qui nous protègent, nous et nos proches. Dans cet article, intéressons-nous de plus près à la situation des populations dans les pays en développement… Comment pratiquer correctement les mesures d’hygiène sans eau propre ni installations sanitaires de base ? Les règles élémentaires d’hygiène ont été remises au goût du jour à la faveur de la pandémie de COVID-19. Se laver les mains régulièrement ou encore tousser dans son coude font partie de ces multiples gestes barrières qui nous protègent, nous et nos proches. Dans cet article, intéressons-nous de plus près à la situation des populations dans les pays en développement… Comment pratiquer correctement les mesures d’hygiène sans eau propre ni installations sanitaires de base ? PAR NICOLAS FOUQUETPAR NICOLAS FOUQUETPAR NICOLAS FOUQUET
  • 7. D ans certaines régions du monde, le manque récurrent de moyens rend souvent plus aigüe une prise de conscience des questions d’hygiène et plus difficile les possibilités d’actions pour y faire face. Augustin Augier, un membre d’une ONG d’urgence sanitaire en Afrique, soulignait ainsi, durant le confinement, que « se laver les mains régulièrementdansuncontinentoùl’accès à l’eau est difficile pour la majorité de la population ne va pas être simple1 ». LE DÉFI DE L’ACCÈS À L’EAU L’accès à l’eau et à l’assainissement est reconnu par les Nations Unies comme un droit humain depuis 2010. L’un des Objectifs de développement durable (ODD), qui constitue la feuille de route de l'ONU à l'horizon 2030, est consacré spécifiquement aux questions d’eau, d’assainisse- ment et d’hygiène. Mais il ne suffit pas simplement de bonne volonté pour mener à bien ce combat. Les besoins sont encore importants. 3 personnes sur 10 n’ont pas encore accès à des services d’eau potable gérés de manière sûre et 6 personnes sur 10 n’ont pas accès à des installations sanitaires gérées de manière sûre2 . De nombreux investissements devraient être engagés pour y remédier. Selon la Banque mondiale3 , 150 milliards de dollars devraient être dépensés par an pour atteindre l’ODD n°6. UN ENJEU DE SANTÉ Favoriser l’accès à l’eau, qui plus est de qualité, est donc essentiel. C’est l’un des prérequis incontournables à une bonne hygiène. Comment mettre en place des mesures efficientes en matière de santé et de propreté quand il manque le plus élémentaire ? Les services d’eau et d’as- sainissement doivent être considérable- ment améliorés pour éviter des consé- quences désastreuses sur la santé et le bien-être. L’insalubritédel’eauestmalheureusement à l’origine de trop nombreuses maladies mais également de retard de croissance. La diarrhée est ainsi encore aujourd’hui la deuxième cause de mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans4 . L'Or- ganisation mondiale de la santé (OMS) estime que l'amélioration de l'approvi- sionnement en eau, de l'assainissement et de l'hygiène pourrait réduire la charge de morbidité dans le monde dans une proportion pouvant atteindre 15 %5 . UNE QUESTION DE DIGNITÉ Les personnes en situations de vulnéra- bilité sont des hommes et des femmes à part entière. Ainsi, elles ne peuvent pas être réduites à ce qu’elles ont ou n’ont pas. En tant qu’êtres humains, elles ont le droit de prétendre à la satisfaction de certains besoins de base. Ceux-ci ne sont 147 I SEL INFORMATIONS I 7 DOSSIER 1 www.la-croix.com/Monde/Afrique/LAfrique-entre-crise-Covid-19-2020-04-01-1201087216 2 www.un.org/sustainabledevelopment/fr/water-and-sanitation 3 www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2017/08/28/millions-around-the-world-held-back-by-poor-sanita- tion-and-lack-of-access-to-clean-water 4 https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2017/08/28/millions-around-the-world-held-back-by-poor- sanitation-and-lack-of-access-to-clean-water 5 https://www.idrc.ca/fr/project/le-defi-de-lhygiene-dans-les-zones-urbaines-pauvres-afrique-de-lest 6personnes sur 10dans le monde n’ont pas accès à des installations sanitaires La diarrhée reste encore la cause de mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans, dans le monde. 2e
  • 8. pas uniquement d’ordre matériel. C’est ainsi que le sujet de l’accès à l’eau, à l’as- sainissement et à l’hygiène revêt aussi un enjeu de dignité pour les personnes concernées. Cette dimen- sion ne doit pas être négligée. Tout être humain devrait être en mesure d’avoir de l’eau et du savon à disposition pour faire sa toilette. Cette problématique nécessite également d’abor- der les sujets avec une vue d’ensemble. Si les conditions d’hygiène domestique sont évidemment en première ligne, l’attention doit aussi se porter sur l’environne- ment scolaire et professionnel. DES PROBLÈMES D’INJUSTICES Tous ne sont pas égaux devant les pro- blématiques d’accès à l’eau et leur inci- dence en matière d’hygiène. Un rapport de 2017 de la Banque mondiale6 relève ainsi d’importantes disparités entre les zones urbaines et rurales. Dans l’ensem- ble des 18 pays étudiés, 75 % des per- sonnes n’ayant pas accès à des services d’assainissement améliorés vivent en mi- lieu rural et seuls 20 % de ces popula- tions rurales ont accès à des sources d’eau améliorées. Une autre ligne de fracture concerne les différences entre les sexes. En raison d'obstacles socioéco- nomiques, de facteurs culturels et de dif- férences biologiques, les femmes et les filles sont les plus touchées par l'absence de services dans ces domaines. La mater- nité ou encore les menstruations peu- vent notamment être citées parmi ces éléments différenciants. La problématique d’un accès à l’eau et à un assainissement de qualité est ressortie à la faveur de la crise de la COVID-19. Il est alors essentiel d’agir pour que les populations des pays en déve- loppement voient leurs condi- tions de vie s’améliorer. Surtout que les changements climatiques actuels risquent d’accroître encore un peu plus les difficultés dans ce domaine. n 8 I SEL INFORMATIONS I 147 DOSSIER Selon la Banque mondiale, 150 milliards de dollars devraient être dépensés par an pour atteindre l’ODD n°6 6 https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2017/08/28/millions-around-the-world-held-back-by-poor- sanitation-and-lack-of-access-to-clean-water 3personnes sur 10dans le monde n’ont pas encore accès à des services d’eau potable
  • 9. 147 I SEL INFORMATIONS I 9 Au Burkina Faso, l’or bleu est une ressource très recherchée, notamment dans les villages éloignés des villes. Pour rendre alors l’eau disponible à la consommation, rien de tel que des forages. Mais qu’ar- rive-t-il quand ceux-ci deviennent hors d’usage ? Depuis 5 ans, notre partenaire local chrétien ASeFu (Association Sécuriser le Futur) effectue non seulement de la réhabilitation de forages, mais il sensi- bilise également les communautés à la bonne gestion de l’eau par la formation de comités de gestion et l’instauration de cotisations pour financer l’entretien du forage. Daniel, bénéficiaire du travail d’ASeFu, raconte : « Il nous arrivait de rester 2 à 3 jours sans eau potable […] La réhabi- litation de la pompe, la formation des membres du comité de gestion du point d’eau ont beaucoup amélioré l’approvi- sionnement en eau. » Désormais, ils ne manquent plus d’eau au village ! Pour soutenir les actions de nos partenaires, utilisez le coupon joint à ce bulletin ou rendez-vous sur notre site internet www.selfrance.org DOSSIER Fini le manque d’eau potable ! Installer un forage, c’est bien, encore faut-il bien l’entretenir et pouvoir réparer les pièces défectueuses pour qu’il dure. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas… Pour remédier à cela, un de nos partenaires sur place, retrousse ses manches ! PAR ANAÏS N'LANDU
  • 10. 10 I SEL INFORMATIONS I 147 D ans la vision biblique du monde, le corps humain, la vie en com- munauté et le monde matériel sont des réalités bonnes que nous sommes appelés à valoriser et dont il nous faut prendre soin. Il est donc tout à fait logique que les chrétiens voient d’un bon œil la mise en œuvre de principes et de pratiques tendant à préserver et à améliorer la santé1 . La confiance dans la providence du Dieu qui prend soin de nous n’exclut pas l’usage des moyens qu’il met à notre disposition pour nous pro- téger ou nous soigner. Sans absolutiser le savoir humain qui reste lacunaire, nous avons tout intérêt à utiliser pour notre bien et celui de notre prochain les meilleures connaissances disponibles aujourd’hui en matière d’hy- giène. C’est aussi une manière d’honorer le Seigneur et de reconnaître les dons qu’il a faits aux humains pour rendre pos- sible la vie dans un monde marqué par le péché et ses conséquences. LA BIBLE PARLE-T-ELLE D’HYGIÈNE ? L’Ancien Testament comporte un certain nombre de lois sur la pureté et l’impu- reté qui pourraient évoquer le sujet de l’hygiène pour le lecteur contemporain : les mesures d’isolement pour les ma- lades de la «  lèpre2   » lui rappelleront peut-être les « quarantaines » que nous avons redécouvertes avec l’épidémie de coronavirus et l’ordre de se purifier soi- même ou certains objets en diverses cir- constances en se lavant dans l’eau ou en étant aspergé d’eau pourraient lui faire penser à des règles de propreté (cf. Lévi- tique 13, 15, Nombres 19, etc.). Le passage le plus frappant est sans doute le suivant : « Lorsque tu sortiras pour camper contre tes ennemis… Tu auras un endroit à l’écart hors du camp, et c’est là dehors que tu sortiras. Tu auras parmi ton bagage un outil, et quand tu t’accroupiras au dehors, tu feras un creux, puis tu reviendras après avoir cou- DOSSIER Que dit la Bible au sujet de l’hygiène ? Peut-être à la fois plus et moins que ce qu’on pourrait penser ! Si des lois sur la pureté ont bien été édictées dans l’Ancienne Alliance, elles concernaient plutôt la pureté spirituelle que la pureté corporelle. Creusez la question avec nous, au travers de cet article ! PAR DANIEL HILLION L’hygiène à la lumière de la Bible 1 C’est la définition que le dictionnaire donne de l’hygiène. 2 Il semble avéré que ce que certaines traductions de la Bible désignent du nom de « lèpre » ne corresponde pas à la maladie couramment appelée de ce nom aujourd’hui.
  • 11. vert tes excréments.  » (Deutéronome 23.10, 13-14) Ilestévidentquelamiseenpratiqued’un tel commandement était de nature à contrer des maladies comme le choléra. DES LOIS SUR LA PURETÉ SPIRITUELLE En y regardant de plus près, on se rend compte cependant que le souci de ces textes bibliques a à voir avec la sainteté et ne mentionne pas la question de l’hygiène. C’est ainsi que le passage du Deutéro- nome poursuit : « Car l’Éternel, ton Dieu, marche au milieu de ton camp pour te protéger et pour livrer tes ennemis de- vant toi ; ton camp sera donc saint, afin que l’Éternel ne voie chez toi rien d’incon- venant et qu’il ne se détourne pas de toi. » (23.15) Dans le Nouveau Tes- tament, Jésus ira jusqu’à préciser expli- citement que manger sans s’être lavé les mains ne rend pas l’homme impur (Mat- thieu 15.20) – ce qui ne veut pas dire, bien sûr, que cela ne risque p a s d e l e r e n d r e malade ! Cela montre la distinction entre l’impureté dont parle l’Écriture et l’ab- sence d’hygiène. Les lois de l’ancienne alliance sur la pureté et l’impureté étaient de nature rituelle et servaientàrévélerdes réalités spirituelles concernant le péché, ses conséquences, la façon d’en être purifié etl’importancedeme- ner une vie consacrée à Dieu. Pourtant il se trouve qu’elles pou- vaient aussi se révéler bénéfiques à ob- server en termes d’hygiène ! SPIRITUEL, SOCIAL, PHYSIQUE : PAS SI DISSOCIÉS ! Ce fait nous révèle un aspect de la bonté et de la sagesse de Dieu dans la façon dont il a pris soin de son peuple à une époqueoùlesconnaissancesscientifiques étaient rudimentaires. Mais cela nous dit peut-être aussi quelque chose de l’im- brication des différents domaines de notre vie : le spirituel, le social et le phy- sique sont faits pour fonctionner ensem- ble – et c’est bien ainsi que les choses se passent dans le monde tel qu’il est. Les règles dont nous venons de parler rentrent dans la catégorie de ces ordon- nances « charnelles » dont parle l’épître aux Hébreux qui étaient «  imposées jusqu’à un temps de réforme  » (9.10). Elles n’ont plus à être observées littéra- lement après la venue de Jésus. Le noyau de la nouvelle alliance réside dans le pardon des péchés et l’inscription de la loi (c’est-à-dire de l’amour pour Dieu et pour le prochain) dans le cœur des membres du peuple de Dieu (cf. Hébreux 10.16-17). La consécration de notre vie tout entière au Seigneur reste donc toujours d’actualité. Elle va avec une manière sobre de vivre dans les réa- lités corporelles et sociales. Celui qui veut « marcher humble- ment avec son Dieu » fera donc bien de pratiquer et d’encoura- ger des principes sensés pour préserver sa santé et celle des autres : c’est aussi une façon de pratiquer la loi de l’amour à la suite du Christ ! n 147 I SEL INFORMATIONS I 11 DOSSIER
  • 12. 12 I SEL INFORMATIONS I 147 DOSSIER SEL : Quelle est la situation des com- munautés au Togo, au niveau de l’accès à l’eau ? Yaovi:Quandiln’yapasd’eau,deforage, dans un village, les femmes et les jeunes filles sont donc obligées de parcourir des distances à longueur de journée pour aller en chercher. Et souvent quand elles en trouvent, elle est insalubre. Un forage, ça peut aller à 2 millions, 3 millions, voire 6 millions [de francs CFA2 ] ! Les popula- tions sont souvent des paysans, ils n’ont pas les moyens de faire face à ces coûts. Au niveau de l’hygiène, il y a certaines pratiquesdontlespopulationsignorent les conséquences : quelqu’un qui ne se lave pas les mains, qui ne couvre pas la nourriture (et les insectes viennent), qui fait ses besoins dans la nature… Et les conséquences sur la vie des indi- vidus sont… Quand il y a la « crise de l’eau » dans un village, il y a une forte prévalence des maladies liées à l’eau et à l’assainisse- ment : les maladies diarrhéiques. Pour- Yaovi est coordinateur de l’ADSPE1 , un des partenaires du SEL au Togo. Dans cette interview, découvrez comment ces chrétiens bénévoles aiment concrètement leurs prochains, parmi les plus pauvres ! PROPOS RECUEILLIS PAR LAURA BOYADJIAN 1 Action pour le Développement Social et la Protection de l’Environnement 2 En euros, cela revient environ à 3000 €, 4500 €, voire 9000 €. 3 Merci Apprendre en chantant C'est l'une des méthodes de sensibilisation utilisée par l'ADSPE. En voici un exemple ! Voilà aujourd’hui je lave régulièrement les mains, Mon enfant ne tombe plus malade. Aujourd’hui nous avons de l’eau potable, Nous ne tombons plus malades. Nous respectons l’hygiène, Nous ne tombons plus malade. Je vais aller verser l’eau Qui favorise les moustiques à développer les larves Ah ! Aujourd’hui j’ai la santé. Avec la santé, je peux faire mes activités. Mes enfants seront en bonne forme Merci pour les donateurs, Merci pour ceux qui sont venus nous aider ! Agpé3 ! Avoir accès à l’eau, c’est recevoir un immense trésor! Yaovi en pleine séance de sensibilisation.
  • 13. quoi  ? L’eau que ces paysans consom- ment est souvent insalubre. Et quand on est malade, on n’a pas la force de bien travailler au champ ; ça se répercute sur le revenu. Et si on est malade, le peu de revenu est dépensé pour des soins. Que fait l’ASDPE ? La mortalité infantile liée au manque d’eaupotablenousinciteàmettrel’accent sur les projets Eau et Assainissement. Notre but est d’aider les populations à améliorer leur bien-être par leurs propres efforts, dans un esprit d’auto- promotion et d’auto-responsabilité. L’ADSPE aide et accompagne ces populations et les sensibilise pour qu’elles prennent conscience de la nécessité de l’hygiène et de l’assainis- sement afin d’amoindrir les maladies qui y sont liées. Vous mettez particulièrement l’accent sur la sensibilisation : pourquoi ? C’est pour une pérennité du projet. Si la population n’est pas sensibilisée sur l’hy- giène et l’assainissement, c’est comme si on n’avait rien fait ! Quelle est la part des communautés dans le projet ? Les populations sont les actrices de leur propre développement ! Quand elles proposent un projet, sont motivées, organisées et qu’elles partici- pent, nous, on ne fait que les accompa- gner. Une fois le projet réalisé, la com- munauté s’organise pour faire le suivi du projet  : mise en place et formation de comités de gestion, sensibilisation, trans- mission des savoir-faire. Quelssontlesbénéficesdevotretravail ? Les maladies baissent, les populations ont plus de force pour travailler dans leur champ, les femmes développent des activités génératrices de revenus, l’argent n’estplusdépensépouracheterdesmédi- caments... La vie devient agréable, l’en- vironnement est assaini. Quand on nous dit : « L’eau potable qui était un bien, un trésor pour les gens riches, est aujourd’hui chez nous. Nous aussi nous avons l’or qu’est l’eau.  Merci pour ce que vous faites  », tout cela encourage, vous donne de la joie : ce que vous avez fait a porté du fruit ! L’équipe de l’ASDPE est 100 % bénévole. Pourquoi prendre de votre temps per- sonnel pour mener ces projets ? Nous-mêmes nous sommes issus d’un village et nous connaissons les difficultés decespopulations.Deplus,nousvoulons extérioriser notre amour aux pauvres à travers les projets que nous réalisons. Dans Matthieu 25, il est écrit que c’est à ce qu’ils feront aux pauvres que Christ reconnaîtra ses élus. « Celui qui a planté un arbre avant de mourir n’a pas vécu inutilement. »4 Lefaitquevoussoyezchrétienschange- t-il quelque chose ? La pauvreté n’est pas seulement maté- rielle, elle est aussi spirituelle. Donc en plus des réalisations qu’on fait, de l’appui à ces projets, il faut faire comprendre à ces populations l’amour du Christ pour elles. Car quand on est en Christ, on est heureux, on est libre. On est libre ! n 147 I SEL INFORMATIONS I 13 C omme Yaovi et l’ADSPE, les par- tenaires Eau et Assainissement du SEL se mobilisent dans diffé- rentesrégionsd’Afriquesubsaharienne. Ces chrétiens permettent aux commu- nautés les plus démunies d’avoir accès à de l’eau propre et à l’hygiène. Pour soutenir les projets Eau et Assainissement, rdv sur selfrance.org ou sur le coupon joint à ce numéro. À Kpala, tout a commencé par un puit. Sur une dizaine d’années, la communauté a installé un château d’eau et y a raccordé plusieurs parties du villages. Donnez-leur accès à l’eau! 4 Proverbe africain
  • 14. URGENCE 14 I SEL INFORMATIONS I 147 E n période de crise, le manque d’accès à l’eau potable et à l’hy- giène représente un risque sani- taire important pour les populations affectées  : l’absence ou l’insuffisance d’eau assainie favorise la propagation de maladies hydriques (diarrhée, hépa- tites…) et le risque de malnutrition. Les premières victimes sont les enfants, plus susceptibles, d’après l’UNICEF, de succomber à une maladie hydrique qu’à une attaque directe. L’accès à l’eau est devenu ainsi un des enjeux majeurs de la crise au Burkina Faso.L’affluxmassifdepersonnesdépla- cées dans les communes d’accueil res- treint davantage un accès à l’eau déjà insuffisant pour les autochtones, en temps normal. La surutilisation des forages disponibles génère, quant à elle, des pannes. Face au risque sanitaire qui menace ces populations, plusieurs des parte- naires chrétiens du SEL dans le pays, ont décidé de se mobiliser en dépit du contexte sécuritaire :  grâce à leur actionainsiqu’ausoutiendenosdona- teurs,3foragesontpuêtreréhabilités dans des communes accueillant un grand nombre de déplacés. n CRISE HUMANITAIRE AU BURKINA FASO L’accès à l’eau : un enjeu majeur ! Depuis 2018, le Burkina Faso vit une crise humanitaire sans précédent. Le nord du pays connaît de grands mouvements de populations qui fuient les attaques terroristes et se réfugient dans des localités plus sécurisées. Une question cruciale se pose : comment approvisionner tant de personnes en eau potable, quand celle-ci manque si cruellement en temps normal ? L ’explosion du port de Beyrouth, c’était il y a 3 mois et des milliers d’habitants de la capitale subissent toujours de plein fouet les conséquences de l’explosion, en plus de celles d’une grave crise écono- mique et de la pandémie de COVID-19. Dans le cadre de l’Alliance Integral, dont le SELestmembre,avecunedizained’organisa- tions humanitaires chrétiennes, nous avons pu soutenir un projet de distribution alimen- taire et de kits d’hygiène et d’hivernage. Notre partenaire local chrétien, MERATH, a conçu et met en œuvre ce projet d’aide d’urgence pour plus de 2000 ménages vul- nérables à Beyrouth. Les distributions sont organisées et réalisées par des églises et des associations chrétiennes locales. n URGENCE LIBAN Explosion à Beyrouth : un choc pour le pays PAR ISABELLE DUVAL Urgence Coronavirus : merci ! Votre généreux soutien a servi de multiples manières, pour des familles d’en- fants parrainés, mais aussi pour près de 98 697 bénéficiaires des projets Ticket-Repas et autres projets de développement qui ont bénéficié de kits alimentaires, d’actions de sensibilisation et/ou d’aménagement de dispositifs lave-mains dans une douzaine de pays. Le 4 août dernier, un terrible évènement frappait le Liban. Face au drame, les églises et les associations chrétiennes sur place se sont immédia- tement mobilisées. PAR ANAÏS N’LANDU
  • 15. Pour commander un de ces produits, remplissez le bon de commande sur le coupon de ce numéro et retournez-le au SEL, accompagné de votre paiement, à l’aide de l’enve- loppe préaffranchie. Pour une vie juste et généreuse Découvrez, dans ce livre, que bâtir un monde plus juste est possible ! T. Keller | 19 € Ils ont aimé leur prochain Découvrez l'histoire de 31 chrétiens qui ont aimé leur prochain en actions N. Fouquet | 11,90 € Les villageois de Baobila Plongez dans le quotidien des villageois de Baobila dans ce jeu immersif pour toute la famille (Jeu de société) | 34,90 €
  • 16. a pandémie qui s’est propagée dans le monde entier a rendu encore plus difficile, pour certains, l’accès à l’eau et à l’assainissement. Selon le rapport World Water de 2019, 40 % de la population mondiale, soit plus de trois milliards de personnes, n’a pas accès à des installations de base leur per- mettant de se laver les mains à la maison. Vimala, 20 ans, fait partie des nombreux enfants de Thaïlande qui luttent pour avoir accès à de l’eau potable. Alors que le lavage des mains est plus que jamais important, la pénurie d’eau le rend prati- quement impossible. Le centre d’accueil Compassion qu’elle fréquente a alors fourni un filtre à eau Sawyer à sa famille, qui leur permettra de tenir bon durant la crise. UNE SAISON SÈCHE EN PLEINE PANDÉMIE Dès que le soleil perce la nuit, Vimala se dirige tout droit vers le puits de son voi- sin avec son seau à la main. Elle continue de faire le voyage jusqu’à ce que les grosses cuves de stockage d’eau soient remplies. Lorsqu’elles sont vides, elle re- commence la corvée. « La COVID-19 a frappé juste au moment de la saison sèche. Nous n’avons pas assez d’eau pour ma famille. Je dois parfois aller chercher de l’eau dans le puits de mon voi- sin  », dit-elle. Le village de Vimala dépend des eaux souterraines, qui ne sont libérées que tous les deux jours. Bien qu’il soit possi- ble d’acheter de l’eau potable à 0,85 € pour 60 litres, ce prix n’est pas abordable pour les familles vivant dans la pauvreté. Leur seule solution : faire bouillir l’eau souterraine pour la rendre plus propre à la consommation. Le processus prend, cependant, du temps, et les familles nombreuses se retrouvent rapidement à court d’eau. UNE EAU SAINE À PORTÉE DE MAIN Préoccupé par la qualité de l’eau souter- rainequedenombreusesfamillesdupro- grammeétaientforcéesdeboire,lecentre d’accueil de Vimala est passé à l’action. « Notre inquiétude concernait ces enfants et leurs familles qui vivent très loin des sources d’eau de la communauté », confie Yordruen, directeur du centre d’accueil. « Ils ont déjà du mal à acheter des produits ménagers et ne peuvent se permettre de continueràacheterdel’eaupotable. »Grâce au fonds d’urgence, ils ont pu fournir 154 filtres à eau aux familles bénéficiaires les plus démunies, dont celle de Vimala. PARRAINAGE PAR SARAH LUNIANGA Dans certains pays, l’eau potable est une denrée rare, précieuse et, par conséquent, peu accessible aux plus démunis. Vimala en sait quelque chose. Mais, depuis l’intervention de son centre d’accueil Compassion, notre partenaire au niveau du parrainage, une toute autre vie s’ouvre pour Vimala et sa famille. Découvrez son histoire !
  • 17. PARRAINAGE CENTRÉ SUR CHRIST – POUR L’ENFANT – EN COLLABORATION AVEC L’ÉGLISE 146 I SEL INFORMATIONS I 17 Si la COVID-19 a bousculé notre quotidien, Noël demeure une fête remplie de joie et d’espérance. C’est le message que les centres d’accueil souhaitent communiquer aux enfants. Et les parrains jouent un rôle important ! ette année, un grand nombre de centres d’ac- cueil a dû s’adapter pour continuer à prendre soin des enfants parrainés. Et Noël ne fera pas exception : la pandé- mie ne doit pas priver les en- fants de la joie et de l’espérance liées à cette fête ! Chaque parrain peut contri- buer à faire de ce Noël parti- culier, un moment dont les enfants se souviendront, en s’assurant que chaque enfant reçoive un cadeau significatif. • Dans les pays où l’impact du virus est moindre : le person- nel des centres espère offrir des cadeaux de Noël comme à l’accoutumé en achetant un cadeau, qui sera remis à un en- fant, lors d’une célébration de Noël au centre d’accueil. • Dans les pays et les régions à haut risque : un membre du personnel se rendra au domicile des filleuls et leur remettront directementleurcadeau,toutenrespectantlesgestesbarrières. • Pour les familles très vulnérables : votre cadeau pourra être reversé en don monétaire. Ainsi, guidés par le centre d’accueil, les parents de l’enfant pourront décider de quelle manière utiliser l'argent, dans le meilleur intérêt de l’enfant. Pour faire un cadeau de Noël à votre filleul(e), rendez-vous sur notre site (rubrique parrai- nage) ou remplissez le coupon qui accom- pagne votre carte de Noël. Grâce à l’installation de ce filtre à eau Sawyer, ce sont 99,9% des bactéries qui sont éliminées. Et ça change la vie ! Par manque d’eau propre, de nombreux enfants et jeunes gens, comme Vimala, font face à bien plus de pro- blèmes de santé et d’hygiène. En effet, l’eau contaminée peut transmettre des maladies courantes telles que la diarrhée ou encore le choléra. « Quand j’étais plus jeune, mon frère et moi étions toujours malades. Je devais me lever très tôt avant d’aller à l’école pour recueillir de l’eau tous les jours. Mais depuis que Com- passion nous a offert le filtre à eau, notre santé s’est amé- liorée et nous gagnons tellement plus de temps. Désormais, nous sommes en mesure d’utiliser l’eau du filtre pour boire, cuisiner et nous laver les mains correctement pendant cette crise », déclare-t-elle. À présent libre de cette corvée, Vimala peut se concen- trer sur ses études. Déterminée, elle veut devenir ensei- gnante afin d’aider les enfants de son village. « Je suis tellement reconnaissante envers Dieu pour le filtre à eau. C’est une grande bénédiction pour moi et ma famille », dit- elle. « Nous n’avons plus à faire bouillir l’eau et à attendre que la sédimentation s’installe avant de pouvoir boire. Au- jourd’hui, je ne me sens plus malade. » n
  • 18. 18 I SEL INFORMATIONS I 147 SENSIBILISATION P ierre Lachat, Louise Zbinden, et Jean-Luc Gadreau ont au moins deux points en commun  : celui d’être des artistes chrétiens mais aussi d’être engagés en tant qu’ambassadeurs du SEL pour soutenir le parrainage d’enfants. Ils sensibilisent le public à cette question lors de leurs concerts, notamment. Ce bénévolat a été une évidence pour ces chanteurs, eux-mêmes déjà parrains. BÉNÉFICE POUR LA FAMILLE « Lorsque le SEL m’a contactée il y a quatre ans pour savoir si j’étais intéressée à devenir ambassadrice, je n’ai pas eu à réfléchir, j’ai tout de suite dit oui », assure Louise Zbinden, pleine d’enthousiasme. Elle qui n’était pas encore majeure quand elle a commencé à parrainer un enfant a puserendreauxPhilippinesenmars2019 pourrencontrersafilleuleChloé.« C’était très riche de visiter les centres, de voir la joieetl’engagementdeschrétiensphilippins, un travail centré sur Christ. » Ses visites lui ont permis de voir l’impact du parrai- nage d’un enfant dans une famille. « Cela ne touche pas seulement l’enfant, mais ap- porte des bénéfices à une famille entière.  » Louise Zbinden voit dans ces actions une concrétisation de Matthieu 25.40 « Vrai- ment, je vous l’assure  : chaque fois que vous avez fait cela à l’un de ces plus petits de mes frères,c’estàmoi-mêmequevousl’avezfait.  » Engagés comme ambassadeurs du SEL pour soutenir le parrainage d’enfants, plusieurs artistes ont pu se rendre dans les centres de Compassion aux Philippines, en Haïti, en Inde ou au Burkina Faso. Témoignages. Des parrainages qui ont un impact durable PAR DAVID MÉTREAU Rédacteur en chef du Christianisme Aujourd’hui En 2019, Pierre Lachat rendait une dernière visite à sa filleule au Burkina Faso, avant la fin de son parrainage
  • 19. CeversetestreprisdanssachansonCom- passion, dont les images du clip ont été filmées aux Philippines. UN IMPACT CONCRET Pierre Lachat avait déjà collaboré à plu- sieurs reprises avec le SEL, lorsqu’il s’est rendu en 2000 en Haïti pour une série de concerts. « J’étais loin de m’imaginer ce que ça allait produire en termes d’émo- tions, de ressenti.  » À l’occasion de sa tournée,l’auteur-compositeur-interprète a visité un centre d’accueil d’enfants par- rainés. « Ce que j’y ai vu était extrêmement pertinent pour lutter contre la misère. » Dès son retour en France, le chanteur et sa famille commencent à parrainer un enfant haïtien, que Pierre Lachat a ren- contré en 2008. « Il vient d’une famille très pauvre qui n’a pas les moyens de man- ger tous les jours. En Haïti, l’impact positif du parrainage est manifeste. La moitié de la population est illettrée : le simple fait d’aller à l’école est un atout considérable. » DANS LA PAUVRETÉ EXTRÊME Enthousiasméeparl’expérience,lafamille Lachat décide de parrainer un deuxième enfant  : une fille du Burkina Faso. Le chanteur s’y rend à trois reprises ; l’oc- casion de voir le parcours scolaire mais aussi spirituel effectué par sa filleule. « C’est une approche holistique qui prend en compte l’ensemble de ses besoins.  » Pierre Lachat poursuit : « On n’imagine pas tout ce qu’il est possible de faire avec ce qui nous semble peu. Pour eux, ça fait la différence : que ce soit l’argent, les encou- ragements, les paroles valorisantes, ou les prières. Cela a un impact concret.  » Sensible aux questions de pauvreté et parrain d’un garçon puis d’une fille depuis unevingtained’années,Jean-LucGadreau s’est rendu en Inde en 2013. Il est revenu profondément bouleversé : «  Dans les bidonvilles de Chennai j’ai pu voir une extrême pauvreté. C’était un choc assez inimaginable. » Ce pasteur, chanteur et homme de médias a été « encouragé » de voir l’étendue du travail réalisé sur place par Compassion : « La profondeur spirituelle, pleinement évangélique, mais aussi sage, équilibrée, est totalement extra- vagante parce que l’enjeu est immense. » Il s’exclame, en guise de conclusion : « Il y a une telle foi qui ressort de tout ça ! » n SENSIBILISATION Cet article a été rédigé par David Métreau, le rédacteur en chef du Christianisme Aujourd’hui, dans le cadre d’un partenariat entre le SEL et Alliance Presse. Le groupe de médiaschrétienss’estassociéauSEL pour l’aider à trouver des parrains et marraines aux nombreux filleuls en attente de parrainage à la suite de la pandémie de COVID-19. N’hésitez pas à découvrir leur publication : www.christianismeaujourdhui.info 147 I SEL INFORMATIONS I 19 « C’était très riche de visiter les centres » témoigne Louise Zbinden Jean-Luc Gadreau a été encouragé de voir le travail de Compassion, lors de son voyage en 2013.
  • 20. Nom : Prénom : Adresse : Code postal : Ville : Courriel : @ Tél. : SI2011C Ici, l’eau potable fait partie du quotidien ; là bas, en Afrique subsaharienne, elle reste une denrée rare et parfois inaccessible. Grâce aux partenaires Eau du SEL, l’accès à l’eau potable et la pratique des gestes d’hygiène peuvent devenir réalité ! EAU PROPRE ET HYGIENE : un besoin vital pour tous! ✂ À renvoyer dans l’enveloppe préaffranchie au SEL, 157 rue des Blains - 92220 BAGNEUX Je fais un don ponctuel de : Par chèque (à l'ordre du SEL) ❏25 € ❏50 € ❏100 € ❏150 € ❏Autre : ……………… € DEA Vous pouvez aussi faire un don par internet sur notre site www.selfrance.org