1. Août 2020
146
I N F O R M A T I O N S
DOSSIER
La résilience,
sous toutes
ses facettes !
Une action chrétienne dans un monde en détresse
www.selfrance.org
PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
SENSIBILISATION
Jésus était-il pauvre ?
Crise ou pas :
le travail continue !
PARRAINAGE
Témoins d’espérance
en toutes circonstances
2. ÉDITORIAL SOMMAIRE
2 I SEL INFORMATIONS I 146
L’amour, plus fort qu’un virus…
On dit que c’est dans les périodes de crise que se
révèlent les véritables qualités des personnes et
la solidité de leurs convictions. La pandémie qui
affecte notre monde a permis de vérifier la vérité
de ce propos. Elle a mis en évidence nos fragilités
et la vulnérabilité de nos systèmes mais elle a
aussi vu l’émergence de comportements admirables et de personnes
capables d’ajuster leur fonctionnement.
Alors que nous pouvions être légitimement inquiets quant à l’impact
que cette pandémie pourrait avoir dans les pays du Sud et, plus préci-
sément, comment elle affecterait le fonctionnement des centres de par-
rainage, nous avons reçu, au fil des jours, des nouvelles réjouissantes.
Nos partenaires faisaient preuve de remarquables capacités d’adapta-
tion et d’innovation.
Ils ont su sortir de leur cadre pour poursuivre leur mission. Ils ont mené
des actions de sensibilisation, maintenu l’accompagnement des enfants,
soutenu leurs familles, distribué de la nourriture, travaillé pour le bien
des plus vulnérables. L’amour du prochain n’a pas été stoppé par le
virus ! Il a simplement pris d’autres chemins.
En sommes-nous étonnés ? Pas vraiment mais plutôt émerveillés de
constater la solidité de leur motivation : libérer les enfants de la pau-
vreté, au nom de Jésus !
La présente édition de ce SEL Informations rend compte de quelques-
unes de ces initiatives. Sa lecture nous invite à rendre grâce à Dieu pour
ces témoins pleins de ressources qui mettent toute leur énergie au ser-
vice du Seigneur et des plus pauvres. Elle nous encourage aussi à per-
sévérer dans nos engagements, convaincus que notre don change la vie
de ces enfants et de leur famille. Et ça, ça n’a pas de prix !
STÉPHANE LAUZET
Administrateur du SEL
P3 | SEL News
P6 | Dossier
La résilience en matière
de développement
P9 | La résilience :
perspectives théologiques
P10 | Témoins d’espérance,
en toutes circonstances !
P12 | Résilients ensemble !
P14 | Face à la crise, ils ont rebondi !
P15 | Parrainage
Appel de Noël 2020
P16 | Projets
Crise ou pas :
le travail continue !
P15 | Si tu ne peux pas venir à la
cantine, la cantine viendra à toi!
P18 | Sensibilisation
Jésus était-il pauvre ?
Imprimésurpapier100%recyclé
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n°1121 H 80951 | ISSN 1145-2269 | Imprimerie IMEAF | Trimestriel : août 2020 | Photos : SEL (sauf mention)
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IMPÔT À LA SOURCE ET DÉDUCTION FISCALE
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3. Le mot de Patrick
Au fil des années passées au SEL, j’ai eu le
privilège de voir le travail de nombre de nos partenaires, à la
fois résilients et proactifs. Un des aspects qui m’a impressionné
est leur capacité à non seulement lutter contre la pauvreté
grâce à votre soutien, mais aussi à élargir leur vision et déve-
lopper plus d’actions auprès de communautés démunies.
Si un partenariat avec d’autres œuvres, comme le SEL, est un
tremplin indispensable dans un premier temps, la perspective
existe souvent de pouvoir un jour se passer de soutien financier
extérieur, que ce soit pour les projets de développement com-
munautaireoupourleparrainaged’enfants,dontilestdavantage
question dans ce numéro.
Tel ce centre de parrainage au Honduras. Pour cette grande
église de 3000 membres, la mise en place du parrainage
d’enfants n’était que le début. Progressivement, leurs actions
se sont étendues bien au-delà (création d’écoles, soins à la
communauté environnante, etc.) Sa prochaine étape : continuer
ce travail auprès des enfants, avec peu d’aide extérieure pour
l’église elle-même, et reporter le soutien actuel du parrainage
vers une implantation d’église dans une autre zone encore
plus défavorisée.
Après des débuts difficiles, une église locale aux Philippines
accompagne désormais plus de 400 enfants par le parrainage.
Et elle a aussi voulu se mobiliser pour offrir d’elle-même des
repas à d’autres enfants de la communauté, aidée en cela par
de jeunes parrainés.
Constatant ces belles évolutions, nous voyons, au SEL, tout
l’intérêt d’un travail respectueux avec des partenaires locaux
responsables. Vivant sur place, ils sont les mieux placés pour
connaître les besoins des personnes les plus vulnérables de
leur quartier et pour apporter des solutions pérennes. Au sein
de la communauté et à son service, ils sont ainsi pleinement
témoins de l’amour du Christ.
PATRICK GUIBORAT, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU SEL
SEL NEWS
146 I SEL INFORMATIONS I 3
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À propos du SEL
Le Service d’Entraide et de Liaison est une association protestante de
solidarité internationale, créé en 1980 par l’Alliance Évangélique Française.
Il vise à améliorer les conditions de vie de personnes et de populations en
situations de pauvreté dans les pays en développement, et travaille en par-
tenariat avec des organisations chrétiennes locales, responsables des
projets qu’elles élaborent et mettent en œuvre.
Instagram :
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À VOS AGENDAS
Retrouvez-nous sur
les événements
suivants*
6 sept | Assemblée du Désert | Mialet (30)
17-18 oct | Rassemblement de Femmes
EvénementiElles | Clermont Ferrand (63)
29 oct-1er
nov | Rencontre nationale des GBU |
Amiens (80)
23-24 nov | CEIA | Paris (12ème
)
Pour plus d’informations, rendez-vous sur notre site
www.selfrance.org
*Sous réserve que les événements soient maintenus, étant donné la
situation sanitaire actuelle.
Nous sommes fin avril, et la date du déconfinement se rap-
proche. Avec elle, celle de la reprise du travail dans nos lo-
caux aussi. C’est dans ce contexte que nous sollicitons des
bénévoles du SEL afin qu’ils confectionnent des masques en
tissu pour l’équipe.
Le timing est court, les délais postaux rallongés, pourtant
nos bénévoles ont répondu présents. Traducteurs, délégués,
amis ou encore relecteurs, ils se sont mobilisés, sollicitant
même leurs voisins et/ou leurs proches : fin mai, nous avions
plus de 120 masques aux normes AFNOR.
Un grand merci à chacun pour sa disponibilité et
ses dons mis au service des salariés du SEL !
Bénévoles et délégués :
tous concernés !
4. SEL NEWS
4 I SEL INFORMATIONS I 146
JOURNÉE DU SEL 2020
Même confinés, ils l’ont faite !
La Journée du SEL 2020 devait se dérouler officiellement le 22 mars. Mais l’annonce du
confinement a bousculé les plans de beaucoup d’Églises. Que faire ? L’annuler, la déplacer
ou la maintenir ? Certaines ont choisi la dernière option : découvrez leurs initiatives.
COURSE DES HÉROS
2020
Exceptionnelle,
tout
simplement!
Cette année, la Course
des Héros a bien eu lieu,
mais sous un nouveau
format. Plus d’une
cinquantaine de
participants a transpiré
pour soutenir les projets
Eau et Assainissement de
nos partenaires.
AvecsonÉgliseàMulhouse(68),Marie-
Eve avait planifié leur Journée du SEL.
Tout était prêt, elle devait avoir lieu le
15 mars. Et le confinement arriva. Avec
l’apparition des cultes en lignes, ils déci-
dèrent donc de maintenir la Journée
du SEL et d’adapter ses contenus à ce
nouveau format.
Autre cas de figure à Senlis (60) : lors
de leur Journée du SEL en ligne le 19
avril, Marie-Noëlle a partagé les
moments forts de son voyage effectué
en février, au Togo avec le SEL. Elle
témoigne qu’il s’agit de « faire ensem-
ble » : nous avec le SEL, les partenaires
etlesbénéficiairessurleterrain.Chacun
a son rôle à jouer.
Chaque année, nous encourageons les
Églises à organiser leur Journée du SEL.
Le but ? Se pencher sur la pauvreté à la
lumière de la Bible pour agir selon ce
que Dieu nous demande. C’est ce
qu’elles ont fait. Et si vous vous lanciez
à votre tour ?
Tous les éléments pour organiser le
culte de la Journée du SEL 2020, en
ligne ou en présentiel sont disponibles
sur le site www.selfrance.org/jour-
needusel2020/
format connecté de la Course des Héros
a vu le jour :
• Une seule date,
• Un seul lieu (chez soi),
• Un défi sportif de son choix à réa-
liser en 30 mn.
Malgré les circonstances, nos partici-
pantsétaientaurendez-vous !LeJour J,
faute de pouvoir se réunir pour réaliser
la course ensemble, ils ont eu accès à
l’événement en direct sur Internet :
échauffements et étirements, concours
de déguisement, témoignages, défi spor-
tif individuel, etc.
Grâce à l’engagement de nos 54 héros,
plus de 26 400 € ont été récoltés pour
l’accèsàdel’eauetàdesdispositifslave-
mains. Bravo et merci à chacun d’eux !
La Course des Héros 2020 nous
aura appris une chose : quand
nous sommes concernés, de
l’épreuve peut naître une soli-
darité renforcée !
Oui, cette année a été exceptionnelle
dans tous les sens du terme !
Afin de respecter les initiatives mises
en place par le gouvernement, à la
suite de l’épidémie de COVID-19, un
6. 6 I SEL INFORMATIONS I 146
DOSSIER
La résilience en matière
de développement
Depuis de nombreuses années maintenant, le concept de résilience a fait ses preuves et
s’est installé dans notre vocabulaire. Différentes disciplines s’en sont saisies et ont
participé à susciter un effet de mode autour de son usage. Le milieu du développement
n’y a pas échappé et il y recourt très
largement depuis la fin des années 2000.
Voici quelques
clefs de
compréhension
concernant
une notion qui est
importante mais qui
a parfois un côté
« fourre-tout ».
PAR NICOLAS FOUQUET
7. L
a notion de résilience provient ini-
tialement du domaine des sciences
physiques. Elle désigne « la capacité
d’un métal à être soumis à des tensions,
des chocs ou des torsions importantes
sans se rompre, en ayant la capacité de
revenir ensuite à son état antérieur1
».
L’usage de l’expression s’est par la suite
étendu aux écosystèmes et à la façon
dont ils pouvaient se remettre de per-
turbations écologiques. Au cœur de ces
définitions réside l’idée de pouvoir sur-
monter un bouleversement !
USAGE PSYCHOSOCIAL
Le concept de résilience a ensuite investi
le champ de la psychologie et c’est à par-
tir de ce moment-là qu’il va connaître un
large succès. Il a commencé à être utilisé
aux États-Unis dans les années 1950.
En France, c’est le neuropsychiatre Boris
Cyrulnik qui est connu comme ayant
particulièrement contribué à populari-
ser ce concept au moyen de nombreux
ouvrages grands publics depuis les an-
nées 1990. Ses premiers travaux se ba-
sent pour beaucoup sur l’analyse de
situations de pauvreté comme celles
d’orphelins en Roumanie ou d’enfants de
la rue en Bolivie.
Avec plusieurs de ses collègues, il définit
la résilience comme étant la « capacité
d’une personne ou d’un groupe à se déve-
lopperbien,àcontinueràseprojeterdans
l’avenir en dépit d’événements déstabili-
sants, de conditions de vie difficiles, de
traumatismessévères2
».Larésiliencepeut
être individuelle mais aussi collective.
L’image du rebond est souvent évoquée
pour en donner une illustration parlante.
Il s’agit de dépasser la fatalité que tend
à imposer le choc pour se relever et se
reconstruire,commeunballonquitouche
le sol et s’élève à nouveau dans les airs.
APPARITION
DANS LE MILIEU
DU DÉVELOPPEMENT
Le concept de résilience fait son appari-
tion dans le domaine du développement
en 2005 à la suite du terrible tsunami
qui a frappé l’océan Indien l’année pré-
cédente. Cette émergence peut être pré-
cisément datée car le terme est utilisé
pour la première fois dans ce qui est
appelé le cadre d'action de Hyogo, un
instrument que les États membres des
Nations unies ont adopté afin de réduire
les risques de catastrophe.
Au tournant des années 2010, le terme
se généralise et les grandes agences intè-
grent explicitement la résilience dans
leurs programmes d’actions. L’expression
est reprise en particulier par l’Union
Européenne lors des crises alimentaires
au Sahel en 2010-2011. Néanmoins, cet
usage n’est pas réservé uniquement aux
documents officiels, il gagne aussi les dis-
cours des responsables politiques et des
sociétés civiles des pays bénéficiaires.
SIGNIFICATION
DE L’EXPRESSION
Ancien directeur général adjoint de la
mondialisation, du développement et des
partenariats (DGM) au ministère des
AffairesétrangèresetduDéveloppement
international, Jean-Marc Châteigner3
définit la résilience dans le cadre du déve-
loppement comme la « capacité des indi-
vidus, des communautés, des États ou
des institutions à absorber et à se remet-
tre des chocs tout en transformant et en
adaptant leurs structures ». Il n’y a pas
ici de retour à la situation initiale.
146 I SEL INFORMATIONS I 7
Dépasser la fatalité
que tend à imposer
le choc pour se relever
et se reconstruire
DOSSIER
1
Monique De Hadjetlaché, La résilience, Nuances, n°264,
avril 2016, p. 10.
2
Michel Manciaux (dir.), La résilience : résister et se construire,
Cahiers médico-sociaux, 2001 p.17.
3
Jean-Marc Châtaignier (dir.), Fragilités et résilience : Les
nouvelles frontières de la mondialisation, Paris : Karthala,
2014.
Le but essentiel de
la résilience est de veiller
[…] à autonomiser et à
protéger les personnes
8. Dans son rapport de 2014 consacré à ce
sujet, le Programme des Nations Unies
pour le développement (PNUD) explique
que « le but essentiel de la résilience est
de veiller à ce que l'État, la communauté
et les institutions mondiales œuvrent à
autonomiser et à protéger les per-
sonnes4
». Dans les pays en développe-
ment, les possibilités d’être confronté à
un drame sont plus nombreuses. Ces évé-
nements traumatisants peuvent égale-
ment être de différents types, d’origines
naturelles ou causés par l’être humain :
catastrophes environnementales, sani-
taires, politiques…
RENFORCER
LES CAPACITÉS
Face aux événements négatifs de la vie,
chaque être humain réagit de manière
différente. Plus les chocs sont violents
et persistants et plus la capacité des uns
et des autres à rebondir peut être mise
à mal. Tous n’en ont d’ailleurs pas
les moyens.
La nature du choc, l’environnement des
individus ou encore leur personnalité
sont autant de facteurs qui entrent en
compte. Si la capacité de résistance et
d’adaptation d’une personne est essen-
tielle pour surmonter une épreuve, l’as-
sistance qu’elle peut recevoir est elle
aussi déterminante.
Lerenforcementdescapacitésdesindividus
– mais aussi des sociétés ou des pays
danslecadred’uneperspectivecollective
sur le sujet – est donc au cœur de la com-
préhension de la notion de résilience en
matière de développement. Au travers
de cette idée, il y a en effet une respon-
sabilisation des individus et des commu-
nautés. Les acteurs de terrain et les bé-
néficiaires sont replacés au centre du
processus.Leursbesoinssontreconnus. n
8 I SEL INFORMATIONS I 146
DOSSIER
Connu, aimé et protégé
Ces principes clés de Compassion, le personnel de
Compassion Ouganda les applique à chaque filleul
accompagné dans les centres d’accueil, en temps
normal comme en temps de crise.
Le petit Zaion, 7 ans, n’aurait probablement pas survécu sans le soutien
d’Allan, un des membres de l’équipe de son centre d’accueil.
Atteint d’une anémie aplasique, son cas nécessite un suivi médical régulier.
Mais avec le confinement, sa mère ne savait pas s’il pourrait survivre sans
assistance médicale.
Déterminé, Allan s’est alors battu pour sauver Zaion. Après l’obtention
d’une permission, Zaion a pu recevoir plusieurs transfusions sanguines à
l’hôpital et voir sa santé s’améliorer de jour en jour.
Soutenus en tout point, sa famille et lui sont désormais à l’abri du besoin.
Pour les équipes de Compassion, les situations de crises, comme
celle liée à la COVID-19, sont une occasion supplémentaire de
se dépasser pour aider les plus vulnérables à y faire face.
4
PNUD,Pérenniserleprogrèshumain:réduirelesvulnérabilités
et renforcer la résilience, Rapport sur le développement
humain, New-York, 2014, p.5.
9. 146 I SEL INFORMATIONS I 9
D
ans la vision biblique du monde,
c’est de Dieu que viennent les
potentialités des humains. Il est
non seulement le Créateur, mais aussi
celui qui maintient et soutient tout ce
qu’il a créé. Il continue à faire du bien à
tous, même à ceux qui lui ont tourné le
dos (cf. Actes 14.15-17). Il est légitime
de considérer que les phénomènes de
résilience correspondent à des poten-
tialités que Dieu a accordées aux
humains, un peu comme la cicatrisation
après une blessure.
Il est donc tout à fait approprié de fa-
voriser de tels processus, pour autant
que cela dépend de nous ! Mais si la ré-
silience est un don de Dieu, il importe
aussi de le reconnaître et de ne pas
mettre notre assurance dans notre ca-
pacité à rebondir après une épreuve.
QUAND DIEU OUVRE
UNE NOUVELLE VOIE
LaconfianceenunDieusouverainpermet
à Joseph de surmonter le traumatisme
que ses frères lui ont fait subir (Genèse
37-50 ;voirenparticulier45.4-9et50.19-
21)etmêmedeleurfairedubien.Cequi
se passe ici dépasse de loin les phéno-
mènesderésiliencequel’onobservedans
l’humanitédefaçongénérale.C’estleplan
du salut qui est en marche.
La Bible nous montre Dieu intervenir
dans des situations humainement dés-
espérées et conduire à une forme sur-
naturelle de résilience. Il l’a fait suprê-
mement en Jésus qui est la source de
tous les nouveaux départs. À cause de
lui, Dieu peut nous aider à traverser
l’épreuve et faire en sorte que la situa-
tion finale soit même meilleure que la
situation initiale !
Encore aujourd’hui nous voyons des
chrétiens et des Églises pressurés par
la pauvreté et les injustices être équi-
pés par Dieu pour aller de l’avant, faire
le bien et bien le faire. Ils peuvent à bon
droit nous inspirer !
Mais soyons honnêtes : tout le monde
n’est pas toujours résilient même avec
de la foi. Sachons alors que nous
n’avons pas besoin d’attendre d’avoir
surmonté toutes nos épreuves pour
aimer notre prochain ni de réserver
notre solidarité avec les pauvres à ceux
qui sont résilients ! En Jésus nous
avons l’espérance certaine d’un renou-
vellement parfait dans les nouveaux
cieux et la nouvelle terre où la justice
habitera. Cela suffit pour nous mettre
en chemin dès aujourd’hui. n
Que des hommes, des femmes et des enfants, voire des communautés et des
populations toutes entières manifestent parfois des capacités étonnantes à
surmonter des chocs, des bouleversements et des catastrophes, c’est un fait que
nous apprenons par l’expérience. Comment l’interpréter ? PAR DANIEL HILLION
DOSSIER
La résilience:
perspectives théologiques
10. 10 I SEL INFORMATIONS I 146
D
epuis quelques semaines, le Brésil
est devenu le nouvel épicentre
mondial de la pandémie liée à la
COVID-19 et recensait, en juillet 2020,
plus de 80.000 décès et plus de 2 millions
de cas.
Danscecontexteparticulièrementéprou-
vant, l’équipe de Compassion Brésil n’a
pas baissé les bras. Au contraire, elle s’est
mobilisée pour venir en aide aux enfants
parrainés, à leur
famille et à leur
communauté, plus
vulnérables face
aux virus. Pour en
savoir plus, nous
avons interrogé
Joselio, membre
de cette équipe.
UNE PANDÉMIE
DÉVASTATRICE
Inconnue de tous il y a encore quelques
mois, personne n’était préparé à l’irrup-
tion de la COVID-19. « Les autorités du
pays ne savaient comment agir. Quant à
la population, elle était un peu inquiète
mais continuait sa vie normale », nous
raconte Joselio.
Malheureusement, le nombre de cas a
rapidement augmenté. Fortaleza, où se
trouve le bureau national de Compassion,
est rapidement devenue la ville la plus
touchée, comptabilisant, au 15 juillet,
plus de 150.000 contaminations et plus
de 7000 décès.
Selon Joselio, l’une des causes princi-
pales de cette hausse est l’extrême pau-
vreté. « Les gens n’ont pas, voire plus,
d’emploi. Leur unique choix est de sortir
de chez eux et chercher un moyen de sur-
vivre », dit-il. « Des fonds de 100 € ont été
débloqués pour chaque famille vulnéra-
ble, mais ce n’est pas suffisant pour les
familles nombreuses. »
UN TRAVAIL BOULEVERSÉ
Bloqués par le confinement mis en place
par les autorités, le travail au sein des
centres a été malmené : « Notre bureau
national mais aussi tous nos centres d’ac-
cueil sont fermés. Nous travaillons dés-
ormais de la maison. »
Par manque d’équipements, certaines
tâches ont été stoppées. « L’impact a
surtout été visible sur notre manière de
travailler. Nos tâches sont désormais plus
DOSSIER
Comme beaucoup de pays, le Brésil est fortement touché par la pandémie actuelle.
Pour les plus vulnérables, les conséquences sont lourdes. Avec Joselio, membre de
l’équipe de Compassion Brésil, découvrez comment les centres d’accueil de parrainage
gèrent la crise et viennent en aide aux enfants parrainés et leurs familles !
PAR SARAH LUNIANGA
Au cœur de la crise,
l’équipe de Compassion
Brésil a su être témoin
d’espérance auprès des
enfants parrainés, de
leur famille et de leur
communauté !
Au cœur de la crise,
l’équipe de Compassion
Brésil a su être témoin
d’espérance auprès des
enfants parrainés, de
leur famille et de leur
communauté !
Témoins d’espérance,
en toutes circonstances !
11. 146 I SEL INFORMATIONS I 11
DOSSIER
Depuis plusieurs années, le SEL organise une tournée parrainage, à la rentrée. Le
principe ? Inviter un ancien enfant parrainé à venir partager avec notre public son
histoireetlafaçondontleparrainageachangésavie.Cetteannée,leschoseschangent !
En raison des conditions sanitaires limitant les déplacements internationaux, nous vous proposons un concept inédit :
• Invitez l’un de nos ambassadeurs chez… vous ! Imaginez un artiste comme Pierre Lachat ou le groupe Héritage dans
votre salon, partageant leur expérience en tant que parrains !
• Échangez avec un partenaire local du parrainage,en direct en visio-conférence, avec un temps de question-réponse !
• Participez-y dans un groupe de 10 à 15 personnes (votre groupe de maison, d’église, de prière…)
Pour en savoir plus sur la tournée parrainage du SEL : www.selfrance.org
difficiles à réaliser. Par exemple, les
activités comme l’impression et l’envoi
des lettres ont dû cesser. »
Bien que limités, ils ont, cependant, réussi
à s’adapter à cette nouvelle réalité. Afin
de maintenir l’accompagnement des
bénéficiaires, même en temps de crise,
l’unité et l’innovation ont été leurs forces.
UNE DÉTERMINATION
SANS FAILLE
« Notre objectif principal est de nous as-
surer que chaque enfant reste connu,
aimé et protégé. Nous sommes passés
par tant d’émotions, et parfois du décou-
ragement mais nous devions nous réin-
venter et faire quelque chose de nou-
veau ! », nous confie Joselio.
Déterminés, ils ont pu distribuer des colis
alimentaires et des kits d’hygiène aux
familles mais aussi apporter une assis-
tance médicale. C’est par exemple, le cas
de José, 13 ans, qui a pu être sauvé in
extremis, grâce à une opération urgente.
Compassion Brésil a également pu col-
laborer avec les hôpitaux. « [Grâce au
fondsd’UrgenceCoronavirus]Nousavons
pu distribuer des équipements de pro-
tection individuelle à 6 hôpitaux, où se
situent nos centres d’accueil pour qu’ils
puissent servir la communauté tout
entière durant cette pandémie. »
Enfin,pourmaintenirlelienavecleursbé-
néficiaires,lepersonneldescentresréalise
des activités virtuelles. « Nous utilisons
les réseaux sociaux tels que Facebook ou
encore WhatsApp pour les encourager et
quelgranddéfi carcertainesfamillesn’ont
niordinateurnitéléphone !Nousleurren-
dons visite, dans la mesure du possible et
leurapportonsunsoutienscolaire,spirituel
etpsychologique.Cestempssontprécieux
surtout durant cette crise ! »
Les brésiliens sont fortement impactés
par cette pandémie, et selon les experts,
le pire reste à venir. Malgré tout, ils dé-
clarent haut et fort : « Je suis brésilien,
jen’abandonnepas ».Aujourd’hui,cepro-
verbe brésilien prend tout son sens ! n
TOURNÉE PARRAINAGE 2020
Une édition spéciale !
12. 12 I SEL INFORMATIONS I 146
DOSSIER
PAR CLAIRE BALVERDE (MICHÉE FRANCE)
E
n physique, la résilience définit
la résistance des matériaux aux
chocs et leur capacité à retrou-
ver, totalement ou partiellement, leur
structure initiale après compression
outorsion.Transposéàlapsychologie,
ildésigne« l’aptituded’unsujetàconser-
ver et/ou à restaurer son équilibre psy-
chique après avoir traversé un événe-
ment délétère ».
Or, à la différence des métaux, les
êtres humains ne reviennent pas à
leur équilibre antérieur aux crises,
maiss’enconstruisentunnouveausoit
dans la continuité de leur histoire,
avecdemodestesréajustementsdans
leurs valeurs et leur style de vie, soit
en rupture totale avec leur mode de
vie antérieur opérant une véritable
transformation vers une nouvelle
identité. Pourquoi ?
PROCESSUS
DE RÉSILIENCE
Le processus de résilience inclut une
étape où l’on va donner du sens à la
crise traversée, afin de se la réappro-
prier : il s’agit de passer du « pour-
quoi ? » au « pour quoi ? ». Ce proces-
sus, en redonnant aux personnes
concernées la possibilité de maîtriser
leur vie, favorise la reprise de
leur développement.
Plusqu’uneanalyseouuneexplication
de la situation, la résilience permet
de se projeter à nouveau vers l’avenir,
en anticipant les prochaines crises.
Dans ce but, les personnes résilientes
développent toute une série de capa-
Résilients ensemble !
« La vie n’épargne personne » dit l’adage. En effet, tout être humain fait face, au moins
une fois dans sa vie, à un traumatisme. Et lorsque survient une crise majeure, comme
la pandémie liée à la COVID-19, la résilience se conjugue alors au pluriel : comment
rebondir – en tant qu’individu et communauté – après une telle catastrophe ?
Un article pour découvrir la résilience communautaire.
13. cités (révolte, rêve, mégalomanie,
déni…)pourseprotégerdelapitiédes
autres et préserver leur dignité.
TOUS CONCERNÉS
Larésilienceindividuelleesttributairede
l’environnementsocial.Faceàuntrau-
matismesociétalflagrant,commeune
pandémie, ou plus insidieux et répété
telle une sécheresse ou une famine
permanente,touteunecommunauté
peut se mobiliser pour continuer à
vivre, fonctionner, se développer
et s’épanouir.
La résilience communautaire, c’est
quand le groupe s’organise et agit de
façon concertée, coordonnée pour le
bien de tous. Ainsi, les plus résilients
mettent en place des actions dont les
plus fragiles peuvent aussi bénéficier.
Le changement ne dépend donc pas
uniquement des efforts fournis à
titre individuel ; il est aussi tributaire
des volontés du groupe, que ce soit
une communauté locale ou des ci-
toyens comme vous et moi.
À ce titre, nous avons la responsabi-
lité de nous adresser à nos représen-
tants pour influencer leur décision
en faveur des plus fragiles qui n’en
sont pas toujours capables : ainsi
nous résilions ensemble !
GÉRER LE RISQUE
ET NON LA CATASTROPHE
Finalement, développer de la rési-
lience est avant tout un changement
de priorité. Avant de traiter la catas-
trophe comme un événement à gérer,
il convient d’aider les personnes à
gérer les risques et à accroitre leur
capacité d’adaptation face à l’inconnu
et à l’incertain grandissant.
Tant au niveau individuel que collectif,
il est nécessaire de s’organiser en
amont en vue des prochaines crises.
Or la gestion des risques peut être
décriteen3étapes :adaptation,alerte
précoce et action rapide. Ces phases
peuvent être transposées aussi à
notre vie spirituelle, par exemple face
à un péché répétitif.
S’organiserindividuellementetcom-
munautairement afin de faire face
aux prochaines crises, là se trouve
peut-êtreuneclédel’accroissement
de la résilience !
146 I SEL INFORMATIONS I 13
DOSSIER
Si chacun
fait sa part…
Dans cette approche collective de la résilience, chacun -
selon ses capacités - porte une responsabilité car toutes
les initiatives individuelles sont précieuses ! En voici
une illustration.
U
npetitgarçonetsongrand-
père se baladaient sur la
plage et régulièrement ce
dernier se penchait pour ramasser
une étoile de mer et la rejeter dans
l’océan. « Que fais-tu, grand-papa ? »
demanda l’enfant. « Je rejette les
étoiles de mer dans l’océan car c’est
la marée basse, et elles ont échoué
sur la plage. Si je ne les rejette pas à
la mer, elles vont mourir séchées par
les rayons chauds du soleil. ». « Mais
grand-papa,tunepeuxpassauverles
milliers d’étoiles de mer qui sont sur
cette plage, sans parler de celles qui
sont sur les milliers d’autres plages à
travers le monde. Ne vois-tu pas que
tu ne peux rien y changer ? » Alors le
grand-père sourit et se pencha, ra-
massa une autre étoile de mer et,
en la jetant à la mer, répondit à son
petit-fils : « Tu as peut-être raison,
mon garçon, mais ça change tout
pour celle-là ! »
Et nous pouvons imaginer que le
petit garçon se joignit à l’action de
son grand-père pour sauver davan-
tage d’étoiles de mer.
14. 14 I SEL INFORMATIONS I 146
DOSSIER
Retrouvez d’autres histoires comme celles-ci sur le blog du SEL : www.blog.selfrance.org
Face à la crise, ils ont rebondi !
« C’est dans des temps comme cette crise qu’il est encore plus important d’aider les plus
vulnérables. » souligne le Pasteur Ganiban, directeur d'un centre de parrainage. Et de fait :
affaiblis mais non résignés, les centres d’accueil, les enfants parrainés et leurs familles ont
su rebondir et rayonner comme des lumières dans les ténèbres ! Voici leurs témoignages.
Patience et Wini ont utilisé les compétences en pâtis-
serie, acquises dans leur centre d’accueil, pour lancer
un commerce en vendant des chapatis. L’argent récolté
leur a permis d’acheter des piles pour écouter leurs
cours à la radio. – OUGANDA.
Alors que son mari réside dans une léproserie depuis
la pandémie, Mimi, mère d’une enfant parrainée, lutte
pour subvenir aux besoins des siens. Soutenue dès le
début par le personnel du centre d’accueil, elle rebondit.
« Nous sortirons de cette crise ensemble ! De bonnes choses
reprennent place ! » - THAÏLANDE.
Malgré la pandémie, les adolescents d’un orchestre ont
retrouvé espoir et bonheur en jouant virtuellement de
la musique, ensemble, et en adorant Dieu. « Jouer de la
musique est un moyen de m’échapper de la réalité dans
laquelle je vis », dit Emmanuel, 17 ans. « Je me sens libre et
heureux. » – LE SALVADOR
Les adolescentes d’un centre d’accueil luttent contre la
COVID-19 en fabriquant des masques de qualité, pour
les plus vulnérables. « Je suis heureuse de servir à mon tour
et de sauver des vies », dit Farida. « Avec mon groupe, nous
avons déjà fabriqué 2000 masques, qui ont été offerts aux
nécessiteux de notre communauté. » – BURKINA FASO.
15. Chers parrains, chères marraines,
Face à la pandémie et aux conséquences du confinement, un
grand nombre de centres d’accueil ont dû s’adapter pour
continuer à prendre soin des enfants parrainés. Même si les
équipes ont pu subvenir aux besoins des filleuls, les rassemble-
ments ont été – comme chez nous – annulés.
Au milieu de cette période trouble, le temps de Noël est une
lumière dans l’obscurité, un message d’espérance qui traverse
les siècles. C’est ce message que nous vous encourageons à
écrire à votre filleul. Oui, Dieu s’est approché de chacun de
nous : Il nous a rejoint et nous redonne une vraie espérance.
Ensemble, offrons à votre filleul
un Noël exceptionnel!
Cette année, illuminez le visage de votre filleul en lui écrivant
et en accompagnant ce courrier de vos prières pour lui et sa
famille ! Prendre soin de lui, c’est aussi lui partager l’histoire
de Jésus, venu habiter notre quotidien, le sien comme le nôtre.
Pour qu’aucun enfant ne soit oublié, vous pouvez apporter
votre contribution à un fonds de Noël par un don : cela nous
permet d’offrir un cadeau à chaque enfant, parrainé ou non,
quoi qu’il arrive.
Merci de vous joindre à nous pour que ce temps de Noël soit
un moment spécial dans la vie des enfants parrainés !
Une lumière
dans leur
quotidien !
PARRAINAGE
N’oubliez pas
d’écrire
une petite carte
à votre
filleul(e) !
Une jolie carte de
Noël est mise à
votre disposition
pour accompagner
votre cadeau d’un
petit mot à votre
filleul(e) !
Deux solutions s’offrent à vous :
• Rendez-vous sur notre site internet
www.selfrance.org (rubrique parrai-
nage/appel de Noël), remplissez votre
carte et faites votre don.
• Répondez à notre courrier et écri-
vez-lui une carte (vous le recevrez à
partir du 13 octobre).
Pourtoutequestion :contactezl’équipe
parrainage au 01 45 36 41 52 ou à par-
rainage@selfrance.org
CENTRÉ SUR CHRIST – POUR L’ENFANT – EN COLLABORATION AVEC L’ÉGLISE
146 I SEL INFORMATIONS I 15
16. PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
16 I SEL INFORMATIONS I 146
e pasteur Jonathan Mpasi
Mayala, président du
C E P R O M O R & A E P H *
exprimait récemment combien il était
primordial de continuer à travailler dans
le domaine du développement, dans ce
contexte si particulier lié à la COVID-19.
CONNAITRE LE VIRUS
POUR MIEUX
LE COMBATTRE !
Pour ce partenaire du SEL en RD Congo,
il a fallu très vite s’adapter et tout d’abord
informer les populations sur cette nou-
velle maladie dont une grande partie niait
l’existence. La deuxième étape consistait
à former les agents et les différents
acteurs du projet aux gestes barrière et
à fournir les équipements nécessaires.
Toute l’équipe a redoublé d’efforts pour
continuer à travailler tout en respectant
les mesures protectrices mises en place
par le gouvernement. À partir du mois
d’avril, les formations dans le domaine
agricole prévues ont eu lieu mais il a fallu
réduire le nombre de participants à 17
par session.
Ce partenaire persévère également dans
la mise en place de PAFI (petites actions
faisables et importantes), telles que le
lavage des mains : essentielles en temps
normal, elles deviennent vitales en temps
de pandémie.
SUIVRE LES ENFANTS
MALNUTRIS, UN DÉFI
Le CEPROMOR&AEPH mène aussi, en
collaboration avec la zone de santé, un
programme de réhabilitation nutrition-
nelle pour les enfants de 0 à 5 ans dans
4 centres de santé. Comment continuer
ce volet quand les restrictions empê-
chentleregroupementdesenfantsmal-
nutris au centre de santé ?
Dès mi-mars, afin de ne pas arrêter com-
plètement l’aide aux enfants, le CEPRO-
MOR et la zone de santé ont organisé
des livraisons à domicile. Les ingrédients
de la bouillie enrichie, qui contribue à la
prisedepoidsdesenfantsmalnutrisaigus,
ont été remis aux familles pour nourrir
leurs enfants pendant un mois.
Les équipes du CEPROMOR et de la zone
de santé ont profité de ces visites men-
suelles pour rappeler les gestes barrières,
remettre des dispositifs lave-mains et
faire le suivi des enfants, grâce à leur cli-
nique mobile qui leur permet, entre
autres, de prendre les mesures anthro-
pométriques des enfants.
Aujourd’hui, le regard du CEPRO-
MOR&AEPH est déjà tourné vers
2021 : la sécurité alimentaire de
chaque ménage reste plus que ja-
mais leur priorité.
PAR ISABELLE DUVAL ET VÉRONIQUE LAVOUÉ
Face à la crise sanitaire, les gouvernements ont pris des mesures restrictives pour ralentir
la propagation du virus. Malheureusement, ces solutions renforcent la vulnérabilité des
plus démunis. Pour nos partenaires chrétiens en Afrique, impossible de rester les bras
croisés ! Mais comment continuer à œuvrer dans ces conditions exceptionnelles ?
Voici l’exemple d’un de nos partenaires en République démocratique du Congo.
* Centre pour la Promotion du Monde Rural Action, Evangile et Promotion Humaine
17. PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
146 I SEL INFORMATIONS I 17
es écoles étant les premières
institutions à fermer, les can-
tines scolaires ont particuliè-
rement été impactées par les restrictions
liées à la COVID-19.
UN TRAVAIL
D’ÉQUILIBRISTE
Pendant la période de confinement, les
enfants, bénéficiaires des cantines,
pouvaientsouventmanquerdenourriture
dans leurs propres familles. De plus, les
prixdesdenréesalimentairesontaugmenté
de manière significative sur les marchés,
cequiadavantagecompliquélasituation
de certaines familles vulnérables.
Par la suite, les dates de réouverture des
écoles ont été annoncées, puis reculées,
puisautoriséesseulementpourlesclasses
d’examen. Un vrai travail d’équilibriste
pour nos partenaires chrétiens locaux
qui devaient à chaque fois s’adapter aux
nouvelles annonces officielles.
LE DROIT DE
BIEN MANGER !
Mais, nos partenaires ne se sont pas
laissé décourager pour autant. Ils ont
organisé des distributions de kits alimen-
taires aux familles de leurs bénéficiaires.
Au Burkina Faso, l’Institut des Jeunes
Sourds du Faso a pu organiser deux dis-
tributions : une en mai et la seconde en
juin. Un sac de 25kg de riz ou de céréales
s’est révélé une aide précieuse pour
certaines familles très vulnérables. À
Bobo-Dioulasso, le CESAED a distribué
100 dispositifs lave-mains et 100 sacs
de25kgdecéréalesauxfamillesd’élèves
de la cantine.
Au Tchad, notre partenaire chrétien local,
le CESA, a pu continuer à servir des repas
en répartissant les 75 bénéficiaires du
projet en groupes de 20. Il a aussi équipé
les familles des enfants en dispositifs
lave-mainsetensavonetlesasensibilisés
à l’hygiène pour limiter la transmission
demaladies.Lesfamillesétaientsoulagées
derecevoirceskitsd’hygiènepourmettre
en pratique les gestes barrières préco-
nisés par le gouvernement tchadien.
Elyse,lacoordinatriceduCESA,expliquait
que les familles vulnérables éprouvaient
une certaine panique face à la pandémie
etsesentaientdémuniespourseprotéger
contre le virus. La distribution de dispo-
sitifs lave-mains les a touchés.
Face aux crises, comme celle liée à
la COVID-19, nos partenaires
démontrent, une fois encore, qu’ils
sont capables de beaucoup de créa-
tivité quand il s’agit d’aider les
plus démunis !
145 I SEL INFORMATIONS I 17
Qui dit fermeture des écoles,
dit fermeture des cantines…
Difficile alors, pour les
enfants habituellement
pris en charge par nos
partenaires Ticket-Repas,
de pouvoir manger
suffisamment et
régulièrement. Mais nos
partenaires n’ont pas dit
leur dernier mot !
Grâce à la distributions
de kits alimentaires
et d’hygiène, les
populations seront à
même de se défendre
contre le virus !
PAR ISABELLE DUVAL
18. 18 I SEL INFORMATIONS I 146
SENSIBILISATION
PAR NICOLAS FOUQUET
L a question du niveau de vie de
Jésus peut paraître superfi-
cielle à certains. Pourtant, à
partir du moment où le Messie est un
modèle à suivre pour les chrétiens, plu-
sieurs interprétations ont été avancées
sur le sujet et ont abouti à des compor-
tements différents chez les croyants.
C’est ainsi que l’on retrouve, aux deux
extrêmes, d’un côté, des adeptes d’une
pauvreté volontaire, et de l’autre, des
partisans de la théologie de la prospé-
rité. Mais qu’en est-il vraiment ?
DES INTERPRÉTATIONS
ERRONÉES ET
CONTRADICTOIRES
Lestextesbibliquessontsouventl’objet
d’interprétations différenciées et ils se
trouventparfoismalmenéspourdéfendre
despositionspourlemoinsantagonistes.
Certains croyants défendent ainsi l’idée
d’unJésusricheensoulignantqueMarie
et Joseph ont cherché à se loger dans
un « hôtel » en arrivant à Bethléem (Luc
2.7).Lelieuenquestionnesemblepour-
tant pas vraiment correspondre au type
d’hébergement que l’on peut avoir à
l’esprit aujourd’hui.
À l’inverse, certains plaident que Jésus
« s’est fait pauvre alors qu’il était
riche » (2 Corinthiens 8.9). Mais dans
quelle mesure ce texte, qui parle de
l’humiliation à laquelle le Fils de Dieu
a consenti en s’incarnant et de la grâce
qu’il nous communique, peut-il servir
à nous donner des informations pré-
cises sur les conditions matérielles
de la vie terrestre de Jésus ? Il peut
Si pour certains cette question fait débat, pour d’autres, elle est un non-sujet. Dans
tous les cas, une chose est sûre : cette question a de quoi nous interpeler ! Et si nous
regardions ensemble ce qu’en dit la Bible ?
Jésus était-il pauvre ?
19. alors être pertinent de revenir aux
données bibliques…
UNE FAMILLE SANS
TROP DE MOYENS
Unefoislapériodedepurificationpassée,
JosephetMarieserendirentàJérusalem
pour présenter Jésus et effectuer le
sacrifice prescrit par la loi de Moïse.
Contrairementàl’usage,ilsnesacrifièrent
pasun« unagneaud'unanpourl'holocauste
et un jeune pigeon ou une tourterelle
pour le sacrifice d'expiation » (Lévitique
12.6-8).Àlaplace,ilsoffrirentlesacrifice
réservé aux personnes qui n’en avaient
paslesmoyens,« uncoupledetourterelles
ou deux jeunes pigeons » (Luc 2.24).
Cet événement laisse alors penser que
la famille de Jésus n’avait pas beaucoup
de ressources.
UNE SITUATION SOCIALE
NÉANMOINS
CONVENABLE
Jésus exerçait le métier de charpentier
(Marc 6.3) comme son père (Matthieu
13.55). À l’époque, la situation des ar-
tisans n’était pas forcément florissante
mais elle était convenable. Ils ne fai-
saient pas partie des personnes en
marge de la société comme les ma-
lades, les ouvriers journaliers ou les
veuves isolées.
Selon Martin Hengel, « Jésus n’était ni
un membre du prolétariat des journa-
liers ni un métayer. Il appartenait à la
classe moyenne galiléenne des ou-
vriers spécialisés1
. »
UN MINISTÈRE
ITINÉRANT SANS FASTE
Dans l’un de ses ouvrages, John Stott
affirme que « durant son ministère public
de prédicateur itinérant, Jésus n’a pas eu
de maison et il n’a possédé que peu
de biens2
».
L’opulence ne semble pas avoir carac-
térisé ses années sur terre. Alors qu’un
spécialiste de la loi déclare vouloir le
suivre, le Messie lui répond d’ailleurs
que « les renards ont des tanières et les
oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils
de l'homme n'a pas un endroit où il
puisse reposer sa tête » (Matthieu 8.20).
Dès lors, il apparaît difficile d’affirmer
que « la richesse de Jésus est évidente3
»
quand bien même il a reçu des cadeaux
de valeur à sa naissance ou que les sol-
dats romains ont tiré au sort sa tunique
à sa mort.
UNE VIE SIMPLE
MAIS PAS MISÉRABLE
Jésus et ses disciples partageaient une
« bourse commune » (Jean 12.6), avec
laquelle il semble qu’ils pratiquaient
eux-mêmes l’aumône (cf. Jean 13.29)
et plusieurs femmes les suivaient et les
assistaient de leurs biens (Luc 8.3). Ils
n’étaient donc pas sans ressource.
Ni fortuné, ni miséreux, Jésus donne
plutôt l’exemple d’une vie menée avec
simplicité. S’il n’avait pas grand-chose,
il ne semble avoir manqué de rien. S’il
n’était pas sans le sou, il n’a pas non
plus cherché à amasser un trésor
sur terre ! n
SENSIBILISATION
146 I SEL INFORMATIONS I 19
1
Cité dans Stott John, Le chrétien et les défis de la vie mo-
derne, Les Éditions Sator, Volume 2, 1989, p.117.
2
Ibid.
3
http://edition.cnn.com/2009/LIVING/wayoflife/
12/25/RichJesus/index.html
20. Ensemble,
nous sommes
tous concernés !
Malgré les conséquences de la pandémie, nos centres d’accueil con琀nuent
leurs ac琀ons en faveur des 昀lleuls. Avec 30 € par mois, perme琀ez à un en-
fant de béné昀cier d’un sou琀en qui l’aidera à sor琀r de la pauvreté.
Parrainez aujourd’hui l’enfant qui vous a琀end !
OUI, AVEC 30 € PAR MOIS, JE VEUX CHANGER LA VIE D’UN ENFANT !
Je préfère parrainer :
o Un garçon o Une 昀lle o Indi昀érent
o En Afrique o En Asie o En Amérique La琀ne
Je peux lire et écrire :
o L’espagnol o L’anglais o Le portugais
o Je souhaite recevoir plus d’informa琀on
avant de m’engager à parrainer un enfant.
Vous pouvez aussi remplir votre demande
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Je recevrai d’ici quelques jours la présenta琀on de mon 昀lleul, avec sa photo et des informa琀ons sur
sa famille et son environnement. SI2008C