Ce document présente l'analyse du concept de Fake news en rapport avec la désinformation en ligne. Il fait aussi le point sur les caractéristiques, les mobiles de l'usage de cette pratique informationnelle. Ensuite, l’étude un diagnostic de la diffusion des Fake news en République du Congo et propose des pistes de solutions pour mieux sensibiliser le public.

1. Dr Antonin Idriss BOSSOTO, Enseignant-Chercheur, Expert en Communication/TIC
Université Marien Ngouabi, République du Congo
NOUVEAU VISAGE DE LA DESINFORMATION EN
REPUBLIQUE DU CONGO

2. 1. De la désinformation aux Fake News
PLAN DE L’EXPOSE
2. Le succès des Fake News
3. La Guerre de l’Information
4. Les Digitals Natives
5. Les Faussaires de l’Information
6. Les pistes de solutions
INTRODUCTION
CONCLUSION

3. INTRODUCTION
L’environnement médiatique de la
République du Congo a changé de
façon radicale au cours de la dernière
décennie. L'arrivée du web 2.0 a crée
une rupture dans le rôle des médias
en démystifiant le processus de
production de l'information. La
possibilité permettant au public de
produire, de commenter et de
partager l'information a augmenté et
dynamisé la diffusion de fausses
nouvelles, dans le cyberespace et
l’espace public congolais.

4. INTRODUCTION
La désinformation qui autrefois était
l’apanage de l’Etat via les medias
publics, est devenu à la portée de
tout le monde, notamment grâce aux
fonctionnalités du web 2.0. A cet
effet :
• Qu’est ce qui justifie la profusion
des Fake news en République du
Congo et quelles en sont les
conséquences ?
• Quel est le profil des

5. La désinformation : de quoi s’agit-il ?
En effet, la désinformation n’est pas un
phénomène découlant des usages
d’Internet. C’est une pratique politico-
mediatique qui remonte au début du
siècle dernier.
La désinformation consiste à propager
délibérément des informations fausses
pour influencer une opinion et affaiblir
un adversaire. Il s’agit de la
manipulation de l’opinion publique à
des fins politiques, militaires ou
économiques, à l’aide d’une fausse
information.

6. Elle désigne une technique qui
consiste à fournir à des tiers des
informations générales erronées, qui
les conduisent à commettre des actes
collectifs ou à diffuser des jugements
souhaités par les désinformateurs.
La désinformation n’est possible que
là où existe un espace public, un lieu
de débat et une certaine pluralité
d’opinion et de connaissances. Elle n’a
de sens que là où sont en concurrence
diverses sources de savoir et diverses
interprétations.
La désinformation : de quoi s’agit-il ?

7. En Décembre 1989, Les médias du
monde entier ont repris pendant près
de six semaines la fausse information
d’un prétendu «massacre» de 4 600
personnes pour aider à faire tomber
Nicolae Ceaușescu. En fait, les
opposants avaient déterré quelques
cadavres des cimetières de la ville, les
avaient entourés de fils de fer
barbelés et avaient tourné des images
horribles visant à faire pleurer les
téléspectateurs occidentaux.
L’affaire de Timisoara

8. Le 05 fevrier 2003 à l’ONU, le
General Colin Powell présentait de
fausses informations sur la
détention par Saddam Hussein de
prétendues armes biologiques.
Cette information relayée par les
medias americains a justifié et servi
de pretexte à l’invasion de l’Irak et à
la chutte du régime de Bagdad.
L’affaire Irakienne

9. Ce terme a fait son apparition lors de
la présidentielle américaine de 2016. Il
a été popularisé par Donald Trump,
pour caractériser les informations
mensongères colportées par ce qu’il a
qualifié de «médias malhonnêtes». En
première ligne Donald Trump ciblait:
le New York Times, le Washington Post
et pêle-mêle les chaînes NBC News,
ABC, CBS ou encore CNN. Elle
décrit tout simplement « les fausses
informations ou informations
sensationnelles qui se font passer
pour des vraies informations ».
Les Fake News

10. Avec l'avènement des réseaux
sociaux, les “ fake news” ont atteint
en quelque sorte leur paroxysme».
En effet, les médias traditionnels ont
perdu le monopole de l’information
vis-à-vis du public. Internet et les
réseaux sociaux en sont , tant pour le
public que pour les médias : les
révolutions arabes en Tunisie et en
Egypte ou l’affaire DSK en 2011, et
déjà les manifestations de 2009 en
Iran qu’on a surnommées « révolution
Twitter ».
Les Fake News

11. Le succès et la diffusion des Fake news
par du caractère hypermédia du web.
Il se manifeste par la démocratisation
de l’accès aux informations en tous
lieux, tous temps et à partir de
n’importe quel terminal connecté. En
second lieu, Internet a créé une
rupture dans la logique
communicationnelle définissant les
media de masse, en permettant aux
utilisateurs d’interagir sur
l’information, de communiquer et de
toucher une cible très large.
Le succès des Fake News

12. La rédaction et la création de
contenus n’appartient plus au média
traditionnel, chacun avec un minimum
de compétences peut commenter,
créer, partager l’information. Le web
2.0 met à disposition de nombreux
outils permettant la création et
l’échange de contenu généré par les
utilisateurs (UGC: User Generated
Content ). Ces différents services ont
pour avantage de faciliter la
circulation de l’information et donc la
désinformation.
Le succès des Fake News

13. Le web 2.0 a notamment permis la
démocratisation de nombreux outils,
des logiciels permettant la falsification
de contenus, des photos aux vidéos,
indispensables à la création de fausses
informations. Mais il met aussi à
disposition de plus en plus de
ressources qui permettent de rendre
réalistes n’importe quelles
falsifications .
Le succès des Fake News

14. En effet, le web 1.0 a démocratisé́ la désinformation, mais le web 2.0 a
apporté « une autre dimension de la lutte par la désinformation».
Le succès des Fake News

16. Selon l’ARPCE, le marché congolais
enregistre plus de 5,0 millions
d’abonnés à la téléphonie mobile.
la tranche de la population âgée de
plus de 14 ans, la plus susceptible
d’avoir un téléphone portable,
représente environ 61,4% de la
population totale, et est estimée à 2,9
millions d’habitants au 31 décembre
2017.
Le Congo compte prés de 650.000
utilisateurs du web, avec environ prés
de 600.000 utilisateurs deu réseau
social Facebook
Le cas de la République du Congo

17. La population allant de 15 a 30 ans
représente plus de 64,% de la
population du congo. Elle correspond
aux Digitals natives.
Cette génération est moins intéressée
par les médias traditionnels..
Très présentes sur les médias sociaux,
elle consomment l’information
différemment. Au contraire, ils
laissent plutôt l’information venir à
eux, directement dans le fil d’actualité
de leur compte Facebook, Twitter ou
Instagram,
Les Générations Y et Z

18. Les Digitals natives constituent les 1er
consommateurs de TIC et de contenu
multimédia. Ils correspondent à la
tranche de la population:
• la plus grande (Les jeunes).
• la plus connectée (moblies)
• La plus active ( RSN)
A cet effet, ils constituent une cible
idéal pour relayer les Fakes news via
les RSN, mais aussi par le bouche à
oreille, influençant indirectement
circulation et la propagation de
fausses nouvelles dans l’espace public.
Les Générations Y et Z

19. La crise politico-économique qui
marque le Congo a fait de la maitrise
de l’information un enjeu capital,
tant pour le gouvernement que pour
les mouvement contestataires et les
activistes.
Cette situation a fait basculer
l’espace médiatique et le
cyberespace dans une véritable
Guerre de l’information, dans
laquelle Internet et les réseaux
sociaux sont les principaux outils de
désinformation.
La Guerre de l’information

20. L’incapacité des médias locaux à
produire une informations répondant
aux attentes réelles du public
congolais justifie en partie le recours
RSN pour s’informer. A cela s’ajoute ,
l’effet de réseau et d’immédiateté de
l’Information.
En république du Congo, Facebook,
Twitter, Whatsapp sont les principales
plateformes utilisées pour diffuser les
fausses informations. Les groupes
Whatsapp constituent de puissants
relais d’information et de
désinformation.
La Guerre de l’information

21. Les profils
En république du Congo les
producteurs de Fake news sont de
plusieurs type:
• Activistes de la diaspora ;
• Activistes locaux ;
• Sympathisants de partis politiques ;
• Membres d’association;
• Simples citoyens.
Ces personnes appelées «mules»
peuvent disposer de plusieurs faux
comptes sur une même plateformes.
Les Faussaires de l’information

22. Les Faussaires de l’information
Les mobiles
Les mobiles de la production et de la
mise en ligne de Fake news varient
selon les contextes :
• Politique :
Pendant le referendum et les élections
• Economique :
Pour ternir l’image d’un produit
• Professionnels :
Pour discréditer un dirigeant ou une E.
• Sociaux :
Par simple vengeance.

23. Quelques cas de Fake news
En 2012: Les photo de l’explosion d’une citerne d’essence à Boma en
RDC ont été récupéré pour illustrer les attentats de Boko Haram

24. Quelques cas de Fake news
Les photo illustrant le drame de Boma en RDC ont été utilisé par le blog El Cubano
sur blogspot.com le 1O mars 2012 pour diffuser des informations sur la catastrophe
du 04 mars 2012.

25. Quelques cas de Fake news
En de 2016, les medias occidentaux ont réalisé un photomontage afin
d’annoncer un mouvement de contestation en marge du referendum de 2016

26. Quelques cas de Fake news
En 2015 : de fausses informations sur l’assasiinat du Président de la
République font le buzz sur Internet et sur les Réseaux sociaux.

27. En 2017 : Une fausse nouvelle alimente la polémique sur le prétendu décès
De la 1ere Dame du Congo. L’information est largement relayées sur Facebook.
Quelques cas de Fake news

28. Les images du présentateur sur un plateau télé avec des personnages
différents en arrière plan sont largement disponibles sur Google image
Quelques cas de Fake news

29. Le 27 novembre 2017, le site Sacer Info publie une fausse information sans sources
officielles sur l’interception de 2 navires remplis de cocaïne qui appartiendrait
au Chef de l’Etat. Vérification faite, l’information était fausse.
Quelques cas de Fake news

30. L’impact des Fake news est sans
précédent en République du Congo. Il
ne se passe pas un seul mois sans
qu’une information publiée en ligne
ne vienne déstabiliser l’équilibre
social et créer la psychose au sein des
populations.
Lutter contre la prolifération des Fake
News est une tache très difficile dans
la mesure ou le contrôle des flux de
contenus circulant est quasi-
impossible.
Solutions

31. Toutefois dans le contexte de la
République du Congo, nous
recommandons :
• La mise en place d’une politique
d’éducation aux médias ;
• La formation au Fact checking; ;
• L’amélioration de la qualité de l’info
diffusée sur les médias traditionnels ;
• Faire recours au Decodex ,
plateforme de vérification de
l’information lancé par le journal
« Le Monde »
Solutions

33. Conclusion
La désinformation n’est pas une
pratique nouvelle. Cependant,
l’appropriation des TIC a amplifié le
phénomène au point de devenir une
véritable question de sécurité.
La prolifération des Fake news en
République du Congo en est la
parfaite illustration. Quelles soient
diffusées pour des raisons politiques,
économiques, ou sociales, les Fakes
news affectent l’équilibre social.

34. Conclusion
A cet effet, il convient donc de
combiner la politique numérique du
Congo avec :
• une stratégie nationale
d’éducation aux médias, pour les
utilisateurs (élèves, étudiants,
travailleur).
• Une politique de formation des
acteurs des médias à la
vérification de l’information par
les faits ( Fact checking).

35. MERCI