1. L’ADMIRABLE HISTOIRE DU CHEVALIER DU SOLEIL [PREMIÈRE PARTIE]
Laetitia Gañán, Susana García Hiernaux & José Manuel Losada.
Fictions narratives en prose de l’âge baroque. Répertoire analytique.
Deuxième partie (1611-1623). Sous la direction de Frank Greiner,
Paris: Classiques Garnier, 2014, p. 30-33
(ISBN: 978-2-8124-1238-7)
Ortúñez de Calahorra (Diego), L’admirable Histoire du Chevalier du Soleil: ou sont racontées les
immortelles proüeses de cest inuincible Guerrier, & de son frere Rosiclair, enfans du grand Empereur de Constantinople.
Traduit en nostre langue par François de Rosset. Paris: Iean Foüet, 1620 [Privilège de sa Maiesté], 4 f., 763
p., 6 f.; in-8 BnE: R / 23519.
Ce roman se compose de trois volumes. Contrairement à la correspondance entre les chapitres
de l’original et de la traduction, celle des livres n’est pas respectée.
1) Le premier livre de la première partie du seul volume espagnol s’arrête au chapitre LVI tandis
que le premier volume français continue jusqu’au LXXIV, ce qui enchaînera un décalage dans les
parties suivantes.
2) Le premier chapitre du deuxième volume français suit le XXIe chapitre du deuxième livre de
la première partie espagnole. Le dernier et LXVIIIe chapitre du deuxième volume français correspond
au XXVe chapitre de la troisième partie de l’original espagnol.
3) Le premier chapitre du troisième volume français correspond au chapitre XXV du troisième
livre de la première partie espagnole et finit au chapitre XLVI (XXIX du premier livre de la deuxième
partie espagnole).
Voici les titres espagnols:
Ortúñez de Calahorra a écrit la première partie du roman, qui est divisée en trois livres [BnE
R / 11339; 4 f., 320 f., et 2-141 f.]. Par mégarde de l’imprimeur, la numérotation n’est pas suivie:
après la page 316 elle recommence à la page 218. Nous adoptons la numérotation imprimée tout en
indiquant le chapitre correspondant.
- Premier livre: comprend du chapitre I (f. 1 r) au chapitre LVI (f. 102 r):
Espeio de Principes y Cavalleros, en que se cuentan los inmortales hechos del cavallero del Febo y de su hermano Rosicler,
hijos del grande emperador Trebacio. Con las altas cavallerias, y muy estraños amores de la hermosísima y estremada
Princesa Claridiana, y de otros altos Principes y Cavalleros.
Agora nuevamente traducido de latín en Romance, dirigido al muy Illustre Señor Don Martin Cortes, Marqués del Valle,
por Diego Ortúñez de Calahorra, natural de la ciudad de Nagera. Van añadidas en esta última impresión la Quarta y
Quinta parte, que hasta ahora no han sido impresas (f. 1 r).
- Deuxième livre: chapitre I (f. 102 v) jusqu’au chapitre LXIII (f. 210 v):
Libro segundo de la primera parte de Espeio de principes y Cavalleros. En que se prosiguen los inmortales hechos del
cavallero del Febo, y su hermano Rosicler, hijos del grande Emperador Trebacio.
Con las altas Cavallerias y muy estraños amores de la muy hermosa y estremada Princesa Claridiana, y de otros altos
Principes y Cavalleros (f. 102 v).
- Trosième livre: comprend du chapitre I (f. 311 r) jusqu’au chapitre L (f. 321 v):
Libro Tercero de la primera parte de Espeio de Principes y Cavalleros. En que se prosiguen los immortales hechos del
cavallero del Febo y su hermano Rosicler, hijos del grande Emperador Trebacio.
2. 2
Con las altas Cavallerias, y muy estraños amores de la muy hermosa y estremada Princesa Claridiana, y de los otros altos
Principes y Cavalleros (f. 311 r).
Aquí se acaba la primera parte del libro intitulado Espeio de Principes y Cavalleros. En Alcala de Henares en casa de
Iuan Iñiguez de Lequerica. Año 1580 (f. 321 v).
Pedro de la Sierra a écrit la deuxième partie du roman, qui est divisée en deux livres [BnE R /
11339; 4 f., 320 f., et 2-141 f.]:
- Premier livre: comprend du chapitre I (f. 2 r) au chapitre XXIX (f. 70 v):
De Espeio de principes y Cavalleros, en dos libros, donde se tratan los altos hechos del Emperador Trebacio, y de sus
dichosos hijos, el gran Alphebo e incluso Rosicler, y del muy excelente Claridiano, hijo del Cavallero del Febo, y de la
Emperatriz Claridiana: y assi mismo de Poliphebo de Tinacria, y de la excelentísima Archifilora Reyna de Lira, y de
otros muy altos Principes.
Compuesto por Pedro de la Sierra, Infançon natural de Cariñera, del Reyno de Aragon (f. 1 r).
- Deuxième livre: chapitre I (f. 71 r) au chapitre XXXI (f. 141 r):
Libro Segundo de la segunda parte de Espejo de Principes y Cavalleros, donde se tratan al natural altos y soberanos hechos
de muchos y muy estremados Cavalleros (f. 70 r).
Fin del segundo libro de la segunda parte de Espejo de Principes y Cavalleros. Acabose a primero dia del mes de Enero.
Año 1581 (f. 142 r).
Dans le premier volume français, les noms propres des héros principaux sont traduits; dans
les suivants, ils sont conservés en espagnol. Pour les personnages secondaires, aussi bien François du
Rosset comme Louys Doüet, feront une adaptation de leurs noms en français.
- Premier volume: [Titre plus haut cité]
- “À la reine regnante”:
[…] Si tost qu’il a sceu que vostre Maiesté alloit recevoir la premiere Couronne de l’Europe, il s’est
ressouvenu de l’Oracle, qui avoit des-ia predit qu’un Astre qui naistroit sur la rive du Tage devoit
esclairer la terre de Lys […] (f. ā-r / f. ā ii-r).
Dans ce premier volume on raconte les origines et les premières aventures du Chevalier du
Soleil. L’Empereur des Grecs, Trebatius, tombe amoureux de la Princesse Briane, dont il aura deux
enfants, les deux chevaliers protagonistes du récit: le Chevalier du Soleil et Rosiclair (p. 66). La
princesse Briane perd par mégarde son enfant, le Chevalier du Soleil, qui est enlevé dans un navire,
tout comme son père l’avait été précédemment. Cependant, l’enfant est récupéré par Florion, roi de
Perse, qui prendra le soin de l’élever avec son fils, Brandicel, et avec le prince de France, Claberinde
–qui se trouve aussi dans le royaume de Florion (p. 66).
Et alors cette Royale Princesse enfanta deux beaux petits garçons, qui firent esmerveiller ceux
qui estoient presens (p. 66).
À l’âge de douze ans, le Chevalier du Soleil tue Brandafilee qui était sur le point de séquestrer
le sultan et sa fille (p. 120). Quatre ans plus tard, il demande d’être nommé chevalier pour pouvoir
ainsi sauver Radamira du méchant Ragiarte, qu’il tue en combat (p. 149). Il luttera aussi avec l’Africain,
qui désirait envahir la Babylone; après l’avoir vaincu, il rend le royaume de Perse à Florion (p. 187).
Le récit des aventures du Chevalier du Soleil s’arrête momentanément pour laisser la place à
celui de son frère, Rosiclair. Les aventures du frère cadet commencent avec son départ du Monastère
de la Rivière: il tue le Tyran Argion, qui imposait sa volonté dans la Vallée des Montagnes et exigeait
des vierges comme tribut (p. 226). Rosiclair arrive en Angleterre où il coupe les mains des géants
3. 3
Candramartre et Brandagedeon (p. 314). Pendant ses aventures en Angleterre, Rosiclair tombe
amoureux de l’Infante Olive et lui déclare son amour dans une lettre:
Lettre de Rosiclair à l’Infante Olive:
Excellente Princesse de la grande Bretagne, puis que les hommes ne peuvent esviter le destin que le Ciel
leur a imposé, ne soyez point esmerveillee ny courroucee de la lettre que ie vous escris. […]
Toutefois ie vous advertis que la mort foit la moindre punition que vous me donnez. Il m’est impossible,
si ie vis, que ie ne vous donne l’ennuy, parce que ie cesseray de vivre plustost que ie cesse de vous aymer.
Cependant ie baise vos Royales mains (f 313 r).
Cependant, celle-ci, croyant à une obscure naissance du prince, le rejette (p. 348); Rosiclair
admet le destin imposé par l’Infante Olive et quitte l’Angleterre.
Entre-temps, l’Infante en vient à découvrir l’origine noble du prince et lui écrit une lettre
demandant son pardon. Par malheur, la lettre n’arrive pas à Rosiclair, qui est parti à l’Île du géant
Candramartre. Le Chevalier du Soleil est emporté à l’Île de Lindarasse où il libère son père Trebatius.
Tous les deux se dirigent en Hongrie et arrivent de nouveau au Monastère de la Rivière, d’où ils
repartent avec la princesse Briane (p. 552). Le Chevalier du Soleil se réunira en Grèce avec eux après
avoir défendu l’honneur de la duchesse de Bavière, accusée d’adultère, à la cour de Tibère (p. 564).
Rosiclair, en Russie, rentre dans la grotte d’Artidon, pour y chercher des aventures (p. 634).
Les chevaliers Bariandel, Lirimandre et Zoile continuent à le chercher pour lui faire parvenir la lettre
de pardon de la princesse Olive (p. 702).
4.
5. L’ADMIRABLE HISTOIRE DU CHEVALIER DU SOLEIL [SECONDE PARTIE]
Laetitia Gañán, Susana García Hiernaux & José Manuel Losada,
Fictions narratives en prose de l’âge baroque. Répertoire analytique.
Deuxième partie (1611-1623). Sous la direction de Frank Greiner,
Paris: Classiques Garnier, 2014, p. 33-34
(ISBN: 978-2-8124-1238-7)
Ortúñez de Calahorra (Diego), L’admirable Histoire du Chevalier du Soleil: où sont racontées les
immortelles proüesses de cest inuincible Guerrier, & de son frere Rosiclair, enfans du grand Empereur de
Constantinople. Avec les exploits genereux & les adventures amoureuses de la belle & vaillante Princesse Claridiane,
& autres grands Seigneurs. Ouvrage qui sert de miroir à tous Princes & Chevaliers. Traduit d’Espagnol en nostre
langue, par François du Rosset & Lovys Dovet. Paris: Samuel Thiboust, 1620 [Privilège du Roy, sans date].
8 f., 418 p., in-8 BnE: 5 / 2324 V.2.
- Dédicace À Monsieur René de Souvré, Baron du Renoir. Le traducteur rappelle que ce dédicataire
est celui qui lui a “le plus honoré & obligé, en apprenant de [lui] quelques mots de la langue
Espagnolle” (f.â iij) [signé L. Doüet, traducteur du deuxième livre].
- Amy lecteur (f.â iiij) par L. Doüet.
- Tables de chapitres contenus en ceste seconde partie de l’histoire du Chevalier du Soleil. Chaque chapitre
est précédé d’un sommaire ouvrant la fiction.
- Il faut constater que dans cette deuxième partie française, le Chevalier du Soleil est aussi
appelé le Chevalier du Char alors que dans l’original espagnol on ne le nomme que comme “el
Cavallero del Febo”.
- Le récit poursuit les histoires parallèles des deux frères (le Chevalier du Soleil et Rosicler)
séparés presque dès leur naissance. Leurs aventures s’entrecroisent avec celles de la Princesse
Claridiane.
Le Chevalier du Soleil arrive en Grèce et devient amoureux de Lindabrides, fille de l’Empereur
Alicandre. Pour obtenir sa main et le droit sur l’Empire de Tartarie il doit non seulement vaincre le
frère de Lindabrides, Meridian, mais aussi défendre la beauté de sa maîtresse pendant deux mois. De
grands tournois sont alors convoqués à Constantinople, mais ils doivent être suspendus lorsque les
Princes Bariandel, Liriamandre et Zoyle annoncent la mort de Rosicler.
Pendant ce temps, le preux, aussi appelé Chevalier de l’Amour et qui n’était pas mort, mène une étrange
aventure au royaume de Fénicie aux côtés du roi Sacridor, à la suite de laquelle ils partent pour la Grèce.
Arrivé à Constantinople, Rosicler lutte contre le Chevalier du Soleil et apprend, grâce à une marque
figurant un petit soleil qu’il a sur la peau, que celui-ci est son propre frère (p. 70-72).
De son côté, la Princesse Claridiane rencontre, lors d’une partie de chasse, une vieille qui lui
montre le portrait du Chevalier du Soleil dont elle tombe éperdument amoureuse:
Si tost que la royale Princesse eut ietté les yeux sur luy, & qu’elle eut consideré ceste belle taille, ce visage
beau & severe, qui paroissoit plustost d’un Ange que d’un homme, ensemble les grands & horribles
faicts d’armes pourtraits autour de luy, elle se sentit blessée de son amour (p. 28 v).
Plus tard ils se rencontrent et le fameux Chevalier tombe alors également amoureux d’elle.
Rodaran, roi de l’Arabie, se vante, devant Alicandre, qu’il peut, à lui seul, vaincre tous les
chevaliers de la Grèce (p. 95-96); il arrive alors à Constantinople où il lutte contre plusieurs chevaliers
6. 6
et fait de Rosicler son prisonnier. Le Chevalier du Soleil va à la recherche de son frère et après
plusieurs contretemps réussit à le délivrer. Il part à nouveau en Grèce où Lindabrides l’enjoint à
retourner en Tartarie pour se marier avec elle. Arrivé dans ce pays, la servante de la Princesse
Claridiane lui rappelle qu’il va trahir sa maîtresse (p. 253-257); aussitôt retourne-t-il en Grèce.
Lindabrides, courroucée à cause de cet abandon, demande alors à son père de la venger (p. 297).
Simultanément à ces aventures du Chevalier du Soleil, Olive, fille du roi d’Angleterre, envoie
une lettre à Rosicler:
[…] Ie ne t’ecriray pas dãvantage de mes passions, puis que tu croiras à tout ce que ceste mienne fidelle
t’en dira. Ie prie Dieu seulement qu’il te conserve, & te donne une longue & heureuse vie (p. 188 v).
[…] no te escrivo mas, sino que quedo rogādo a Dios guarde tu persona y enderece los passos y caminos de tu venida (éd.
1579, p. 177, chap. 52, 2e partie).
Le Chevalier empêche le mariage de la princesse d’Angleterre avec le Prince du Portugal, Dom
Silverius, et ils fuient ensemble vers la Grèce (p. 224 v -228 v).
Après toutes ces aventures, des tournois recommencent en Grèce et Claridiane, qui ne savait
pas encore que le Chevalier du Soleil ne s’était pas marié avec Lindabrides, se travestit en Chevalier
et joute contre son amant pour se venger. Après un long combat sans issue, le Chevalier du Char se
rend compte qu’il s’agit de la Princesse:
A peine le Chevalier estrange avoit-il achevé ces paroles, que tant à icelles qu’à la voix, le Chevalier du
Soleil recognut aussi tost que c’éstoit la Princesse Claridiane, pour laquelle il avoit enduré tant de peine
& tourmēts (p. 320).
No avia bien acabado de dezir esto el cavallero estraño, quando assi en la habla como en las palabras y en su parecer y
apostura conocio muy claramente el cavallero del Febo ser aquella la Real Princessa Claridiana, aquella por quien tanta
pena y dolor avia passado (éd. 1579, p. 41, chap. 11, troisième livre).
Honteux d’avoir lutté contre une femme, et, de plus, sa maîtresse, le chevalier fuit la Cour. De
son côté, Claridiane la quitte aussi et découvre plus tard que son amant n’était vraiment pas marié.
Cette seconde partie finit avec l’arrivée en Grèce de la puissante armée du roi de la Grande-
Bretagne et celle du Prince du Portugal, d’un côté, et celle des Païens de l’autre. Rosicler réussit à les
tromper tous pour les faire lutter les uns contres les autres (p. 406-414) et à sauver, de plus, la vie de
ses grands ennemis, le roi Olivier et Dom Silverius (p. 414-418).
7. 7
L’ADMIRABLE HISTOIRE DU CHEVALIER DU SOLEIL [TROISIÈME PARTIE]
Laetitia Gañán, Susana García Hiernaux & José Manuel Losada
Fictions narratives en prose de l’âge baroque. Répertoire analytique.
Deuxième partie (1611-1623). Sous la direction de Frank Greiner,
Paris: Classiques Garnier, 2014, p. 34-36
(ISBN: 978-2-8124-1238-7)
(L)’Histoire admirable du chevalier du Soleil. Trad. de l’Espagnol par François du Rosset, et Louis Doüet,
Paris: Samuel Thiboust, 1633 [Avec le Privilège du Roi], 2 f., 340 p., 3 f., in-8 BnE: 5 / 2324 V.3.
Le récit commence avec la réconciliation de la Grèce et de l’Angleterre, grâce à une astuce de
Rosicler (f. 1 v). Désormais, quelques chevaliers des deux armées se battent entre eux. Finalement, il
n’y a que trois combats: celui de Rosicler avec Bradaman (père de Bradamante), Claberinde avec
Méridian, et Oristedes avec Bramdimard (f. 14 v).
L’histoire de la princesse Claridiane à l’Île de la fosse d’Artidon prend la première place. Dans
cette île, elle obtient la preuve de la loyauté du Chevalier du Soleil et part, satisfaite, à l’Île Solitaire
pour se réunir avec lui (f. 30 r). Une fois ensemble, ils libèrent leurs écuyers et les Chevaliers de Candie
que les Corsaires de Cleonidas tenaient prisonniers (f. 57 r).
Quand la belle Infante Lindabride apprend le retour en Grèce du Chevalier du Soleil, elle lui
écrit une lettre:
Lettre de l’Infante Lindrabride au Chevalier du Soleil:
“Si les Dieux et mes malheureux destins, me permettoient que comme ie fuis forcée à vous aymor,
i’eusse le pouvoir de vous mettre en oubly, ie ne serais jamais retournée en Grèce (…)”. (f. 79 v).
Lettre du Chevalier du Soleil à l’Infante Lindabride:
“[…] Ie vous supplie donc, Souveraine et belle Infante de prendre patience, et de croire que puisque la
fortune a esté si contraire à nos desirs, que nos destins ne l’ont point permis, et que la providence divine
en estoit offencée […]” (f. 84 v).
Pendant que l’Infante Lindabride et le Chevalier du Soleil s’échangent des lettres d’amour, le
conflit entre Bramarante et les Grecs continue. D’autres batailles se produisent encore, comme celle
entre l’Empereur Trebace et l’Empereur Alicandre (f. 92 r -93 r).
En même temps, Rosicler cherche le Chevalier du Soleil, qui à son tour va à la poursuite de
l’Empereur Alicandre. Celui-ci part de l’Île-fort, où il se trouvait, pour retourner en Grèce. À ce
moment-là, les frères se séparent à nouveau: Rosicler et le prince Liriamandre se dirigent en Hongrie
(f. 152 r). Sur leur chemin, ils luttent avec le duc Robert, traitre qui avait essayé de séduire la belle
femme de Policene (f. 164 v).
Après ceci, le roi Tibère, la reine Auguste, Rosicler et Liriamandre partent vers Constantinople,
où ils apprennent les histoires des Sages Artemidore et Lirgande et la façon dont ils avaient enchanté
la belle Infante Lindabride avant de l’enfermer dans une tour enchantée (f. 181 r). L’aventure de la
libération nous présentera à Claramante, un autre fils de Trebace et de la princesse Briane:
Ainsi ils commencerent à singler en Mer emmenant avec eux le beau Claramante, duquel on ne fera
nulle mētion iusques à la seconde partie de cette histoire (f. 197 r).
8. 8
Le Chevalier du Soleil doit lutter à nouveau contre Bramarante, qui, se croyant vaincu, se donna
la mort (f. 201 v). Rosicler le trouva, l’enterra et lui écrivit l’Épitaphe suivant:
Epitaphe Du Grand Bramarante:
“Au pied de ce grand Pin y gist le malheureux
Bramarante, qui est au sepulchre arresté,
Lequel ayant vescu plus fort et furieux
Que nul autre Payen est icy decresté.
Or sa cruelle main a esté l’homicide
Qui a porté son cœur à iamais indompté,
Et le fils de Trebace fort humain parricide
S’est le premier trouvé à sa calamité.
Il a faict de sa main ceste creuse ouverture,
Cõbien que pour ce corps la gloire étoit plus digne
Y mettant pour Trophée la presente peinture,
Pour le rendre immortel en cette mort indigne
Si aucun des mortels ose sans dignité
Vestir dessus son dos cette armure acerée
De cet infortuné il aura merité
D’avoir pour ennemis la gent Grecque ferrée”
(f. 203 v).
“Al pie deste alto pino, el fin ventura
De Bramarante, yaze sepultado,
Fuerte furioso, mas que criatura
Nascida dentro del pagano estado.
Matose con su propia mano dura,
Rompio su coraçon jamas domado,
Y el hijo de Trebacio fue el primero
q vido en tierra muerto el Moro fiero.
El con su mano abrio la sepultura,
Siendo su cuerpo de una gloria digno,
Poniendo por tropheo esta pintura
En lo mas rezio del hojoso pino.
Nadie las armas del tan sin ventura
Ose cubrirselas, fin de hallarse digno,
Y el q las cubra, pierda aquel sossiego,
Pues toma guerra cõ el Imperio griego”
(f. 3 v).
Le Chevalier du Soleil, mélancolique, persuade son cousin, le Prince de Dace, pour aller à la
rencontre de nouvelles aventures (f. 228 r).
Un Géant arrive en Hongrie, cherchant tantôt l’Empereur tantôt l’un de ses fils pour se battre
en duel. Les courtisans lui apprennent que ceux-là ne sont pas au pays à ce moment-là. Ils rentrent
dans Hongrie où ils le rencontrent enfin et lui donnent la mort après maintes aventures (f. 287 v).
Malgré la tristesse amoureuse du Chevalier du Soleil, ses aventures continuent, ainsi que celles
de son père et de son frère Rosicler.
Le récit finira avec une grande lutte entre plusieurs personnages secondaires à la suite de
laquelle quelques nouvelles amitiés sont faites (f. 339 v -340 r):
[…] Mais à cause que ie me trouve un peu esgaré du discours de l’Empereur cy dessus commencé, ie
reprȇs le fil d’iceluy pour continuer ce qui luy advint à la fontaine de Tinacrie, où nous l’avons laissé.
9. 9
Fin de la Troisiesme Partie (f. 340 r).
Sources: L’Admirable histoire du Chevalier du Soleil s’insère dans la suite des romans
chevaleresques (Amadis de Gaule…), déjà défaillants à cette date.
Autres éditions: L’Admirable histoire du Chevalier du Soleil: ou sont racontees les immortelles proüesses
de cest inuincible Guerrier, & de son frere Rosiclair, enfans du grand Empereur de Constantinople: avec les exploits
genereux & les auantures Amoureuses de la belle & vaillante Princesse Claridiane & autres grands Seigneurs: ouvrage
qui sert de Miroir a tous Princes & Chevaliers / traduite en nostre langue par François de Rosset, Paris, Chez
Samvel Thibovst, 1633 [BnE: R / 11485 V.2].
Il existe des exemplaires datés de 1619 [BnF: Y².6267-6269, Maz.: 22312.d].
Autres éditions espagnoles: 1er et 2e parties: 1579 (Zaragoza, J. Soler); 1580 (Alcalá de
Henares, J. Íñiguez de Lequerica); 1586 (Medina del Campo, F. del Canto et Valladolid, D. Fernández
de Córdoba); 1617 (Zaragoza, J. de Lanaja y Quartanet et P. Cabarte).
3e et 4e parties (Il s’agit en réalité des livres 1 et 2 de la troisième partie): 1587 (Alcalá de
Henares, J. Íñiguez de Lequerica); 1623 (Zaragoza, P. Cabarte).
Bibliographie: R. Foulché-Delbosc, Bibliographie hispano-française, 1477-1700, New York, The
Hispanic Society of America, 1912-1914 (réimpr. New York, Kraus Reprint Corporation, 1962), n
1046, 1164, 1259-1260 et 1378; G. Hainsworth, Les “Novelas exemplares” en France au XVIIe siècle.
Contribution à l’étude de la nouvelle en France, Paris, Honoré Champion, 1933, p. 55; A. Palau y Dulcet,
Manual del librero hispanoamericano, segunda edición, Barcelona-Oxford, Librería Anticuaria de Antonio
Palau y Dulcet-The Dolphin Book, 28 vol., 1948-1977. Índices: Empuries-Oxford, Palacete Palau
Dulcet-The Dolphin Book, 7 vol., 1981-1987. Addenda & Corrigenda, por Agustín Palau Claveras,
Barcelona, Editorial Palau y Dulcet, vol. 1, 1990 n 82349-82350; J. Simón Díaz, Bibliografía de la
Literatura Hispánica, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, 16 vol. publiés, 1951-
1994; XVI, 2851, t. III, vol. 2, n 7147-7154; A. Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle, Paris,
Domat-Montchrestien, 5 vol., 1949-1956 (rééd. Paris, Del Duca, 1962), t. I, p. 44-45. A. Cioranescu,
Bibliographie de la littérature française du dix-septième siècle, Paris, Centre National de la Recherche
Scientifique, 3 vol., 1965-1966: n 60197, Bibliografía francoespañola (1600-1715), Madrid, Anejos del
Boletín de la Real Academia Española, 1977, n 853 et Le Masque et le visage. Du baroque espagnol au classicisme
français, Genève, Droz, 1983, p. 392;. G. Reynier, Le Roman sentimental avant L’Astrée, Paris, Armand
Colin, 1970 (1ère éd., 1908); H. Lafay, La Poésie française du premier XVIIe siècle (1598-1630). Esquisse pour
un tableau, Paris, Nizet, 1975, p. 76; M. Lever, La Fiction narrative en prose au XVIIe siècle. Répertoire
bibliographique du genre romanesque en France (1600-1700), Paris, Éditions du Centre National de la
Recherche Scientifique, 1976, p. 24 et Le Roman français au XVIIe siècle, Paris, Presses Universitaires de
France, 1981, p. 39; J.M. Losada, Bibliographie critique de la littérature espagnole en France au XVIIe siècle.
Présence et influence, Genève, Droz, 1999, n 282-283; F. Greiner, Les amours romanesques de la fin des guerres
de religion au temps de “L’Astrée” (1585-1628). Fictions, Paris, Honoré Champion, 2008, p. 332.