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« Place de la Palabre »
    Rendez-vous chaque 1er jeudi du mois à 20h00 à la
             médiathèque de Nègrepelisse




 un genre de ciné/café-débat/philo...
 agiter des idées.
 regarder dans les marges.




Dans l’esprit du Pacte Civique, lancé en 2008
Le Pacte Civique

• Un diagnostic : une crise, des possibles.
• Une approche nouvelle du changement :
  – changements des comportements personnels ;
  – des modes de fonctionnements des organisations ;
  – des régulations institutionnelles et politiques.
     • Ces trois formes de changement se conditionnent
       mutuellement, aucune n’est suffisante à elle seule


• Une démarche fondée sur l'engagement et la
  coopération
  – 32 engagements
  – www.pacte-civique.org
Paul Ricoeur : la démocratie
• "Est démocratique, une société qui se
  reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée
  par des contradictions d’intérêts
  – [ c’est-à-dire des légitimités différentes ]
• et qui se fixe comme modalité,
  d’associer à parts égales, chaque citoyen
  dans
• l’expression de ces contradictions,
• l’analyse de ces contradictions
• et la mise en délibération de ces
  contradictions,
• en vu d’arriver à un arbitrage."
Les « Palabres »
•    Précédentes
    1.    La création monétaire, la finance, la dette
    2.    La « TVA Sociale », la fiscalité
    3.    Démocratie, vote et tirage au sort
    4.    Qui est riche, qui est pauvre ?
    5.    Pic pétrolier et pic des ressources
    6.    Simplicité volontaire et décroissance
    7.    L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en n’ont pas voulu… (avec la Compagnie
          Mise en Œuvre)
    8.    Quels passages et rites de passage liés aux cycles de vie ?
    9.    Pourquoi et comment s'engager dans notre époque (autour des écrits de Miguel
          Benasayag)
    10.   Un emploi ou un travail ?
    11.   La gratuité n'a pas de prix.
•    Suivantes
    12.   Mars : Quel modèle macroéconomique sans croissance ? Autour du livre de Tim
          Jackson "Prospérité sans croissance"
    13.   Avril : La morale, tabou ou calcul ?
    14.   Mai : Circuits courts, commerce et distribution : de la fourche à la fourchette ?
    15.   Juin : Etre parents aujourd’hui, comment ?
Le sujet du jour
• Autour du livre de Tim Jackson « Prospérité sans
  croissance » : Quel modèle macroéconomique
  sans croissance ?
  – La poursuite de la croissance est-elle la solution ?
    Offrira-t-elle prospérité et bien-être ?
  – Le temps est-il venu de repenser la croissance ?
  – Hérésie économique ? Ou opportunité pour renforcer
    les fondements du bien-être, de la créativité et
    construire une prospérité durable en dehors de la
    dictature du marché ?
• Un livre intéressant qui pose bien le diagnostic,
  synthétise les travaux existants et trace des
  perspectives.
• Un livre issu du monde anglo-saxon.
Tim Jackson
• Un genre de Patrick Viveret
  anglais…
• Professeur de développement
  durable au «Center for
  Environnemental Strategy» à
  l’Université du Surrey.
• Au Royaume-Uni, un des
  pionniers du développement
  d’indicateurs alternatifs au PIB.
• A réalisé une étude en 2009
  pour le compte de la
  Sustainable Development
  Commission, une instance
  consultative du gouvernement
  britannique.
    – Ce livre en est une version
      vulgarisée et complétée.
Plan du livre
1.    La prospérité perdue
2.    L’âge de l’irresponsabilité
3.    Redéfinir la prospérité
4.    Le dilemme de la croissance                 Constats
                                                  Décryptages
5.    Le mythe du découplage
6.    La « cage de fer » du consumérisme
7.    Le keynésianisme et le « New Deal vert »
8.    Une macroéconomie écologique
9.    L’épanouissement - dans certaines limites
10.   Une gouvernance pour la prospérité          Pistes
11.   La transition vers une économie durable
12.   Une prospérité durable
Définition(s)
• Prospérité
   – pro- : conformément à        -spes : espoir
   – Du latin prosperitas, de prosper : « heureux », « prospère »

• Croissance
   – Du latin crescere (« naître, venir à la vie »), dérivant de Ceres (Cérès,
     déesse de l'agriculture)
• « Croissance » = croissance économique = croissance de la taille du
  PIB
   – La croissance économique désigne la variation positive de la production
     de biens et de services marchands dans une économie sur une période
     donnée.
   – Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations
     économiques et sociales propres à une société en développement.
• Taux de croissance du PIB
   – Le taux de croissance est le taux de variation du PIB.
       • Positif ou négatif.
• Notez sur un papier vos questionnements
  par rapport au thème.
• C’est pour vous.
Ca donne quoi un taux de
   croissance positif et constant ?
                       Les bords de la page sont dépassés…
                           150 ans à 3% par an… = 80 fois plus grand
                             100 ans à 3% par an…
                             = 18,65 fois plus grand
                                50 ans à 3% par an…
                                = 4,25 fois plus grand
                                   30 ans à 3% par an…
                                   = 2,35 fois plus grand




3% = croissance
moyenne annuelle du PIB
mondial au cours des 50
dernières années.
Une louche d’équité
• Une économie 80 fois plus grande que
  celle de 1950…
• … c’est la taille que devrait avoir
  l’économie en 2050 pour que
  – les 9 milliards d’humains « prévus »
    • Projection moyenne de l’ONU
  – aient le niveau de vie occidental
    • en suivant la même tendance
      (3% de croissance par an
      des économies occidentales).
Utilisons notre raison…




• Concrètement :
   – à quoi ressemble cette économie 80 fois plus grande ?
   – Sur quoi se base-t-elle ? Sur quelles ressources ?
• Besoin d’autres justifications sur la nécessité
  d’inventer une prospérité SANS croissance ?
      • Mauvaise nouvelle : cela intéresse peu les économistes… cf
        question posée à Guillaume Duval, rédacteur en chef de la
        revue Alternatives Economiques
Baisse tendancielle
du taux de croissance




            Ca croit de moins en moins ! Alors… ?
Débat
• D’après vous, qu’est ce qui nous oblige à
  rechercher une croissance continue de
  l’économie ?

  – Prêter attention à la façon dont se passent les
    échanges :
     • d’abord essayer d’exprimer son point de vue (et pas une
       généralité),
     • écouter,
         – SANS réagir, sans se demander si l’on est d’accord ou pas
           d’accord,
         – Nous ne sommes pas habitués, mais « débattre » et « se
           contredire », ce n’est pas la même chose !
     • ralentir le rythme,
     • permettre à tous de s’exprimer.
•   Discours médiatique / Propagande médiatique
•   Pour rembourser
•   Productivisme / consumérisme
•   Compétition / + gros que l’autre
•   Compétitivité
•   Systémique / cercle vicieux
•   La société de « l’avoir » : matérialisme
•   Par ennui
•   Pour les besoins / le confort
•   Pour s’enrichir
•   Condition humaine : plus, plus loin
•   Compulsion
•   C’est un travail de se limiter
•   L’attrait de la nouveauté
•   Peur (de l’avenir, de manquer)
•   Pour payer quelqu’un, pour « l’engraisser »
•   A cause des lobbys économiques  stratégie
•   L’adhésion au système
•   Comparaison avec les voisins
•   Le grégarisme
•   Ca fait modèle
•   Présent aussi dans l’éducation
•   Flatte certaines dimensions : égoïsme, individualisme, convoitise
•   Lié aussi à la centralité de l’argent
Arpentage collectif d’un livre
• Chacun lit quelques pages et les restitue
  aux autres…
 Lecture collective
 Appropriation
 Expression


  – Mise en pratique succincte…
Arpentage 1
« La prospérité perdue »
• La prospérité, c’est quand les choses vont bien pour nous, en
  conformité avec nos espoirs et nos attentes. « Comment ça va ? »,
  nous demandons-nous mutuellement. Cela révèle une fascination
  mutuelle à l’égard de notre bien-être réciproque. Vouloir que les
  choses aillent bien est une préoccupation partagée par tous les êtres
  humains.
• Il est sous-entendu que ce sentiment du « tout va bien » comporte
  une certaine notion de continuité. Nous ne sommes pas enclins à
  penser que notre vie se déroule bien si nous nous attendons
  fermement à ce que le monde s’écroule demain. « Super, je vais bien,
  merci. Je dépose le bilan demain. » Une telle réponse n’aurait
  souvent aucun sens. Nous avons une tendance naturelle à nous
  soucier de l’avenir.
• Nous avons aussi le sentiment que la prospérité au niveau individuel
  est restreinte si une catastrophe touche l’ensemble de la société. Que
  les choses aillent bien pour nous n’offre que peu de réconfort si notre
  famille, nos amis et la communauté dans laquelle nous vivons se
  trouvent dans une situation désespérée. Ma prospérité et celle de
  ceux qui m’entourent sont entrelacées. Parfois inextricablement.
Arpentage 1
« La prospérité perdue »
• L’inconfortable réalité est que nous sommes
  confrontés à la fin imminente de l’ère du pétrole
  bon marché, à la perspective d’une hausse
  régulière des prix des matières premières, à la
  dégradation de l’air, de l’eau, des sols et de la
  biodiversité, à des conflits autour de l’affectation
  des terres et des ressources, ainsi qu’au défi
  considérable de stabiliser le climat mondial. Et
  nous sommes confrontés à ces tâches alors que
  notre économie est fondamentalement brisée et
  qu’elle a désespérément besoin de renouveau.
Arpentage 2
« L’âge de l’irresponsabilité »
• La formule conventionnelle pour assurer la
  prospérité repose sur la recherche de la
  croissance économique. Selon cette
  manière de voir, des revenus plus élevés
  augmenteront le bien-être et mèneront à la
  prospérité pour tous.
Arpentage 2
« L’âge de l’irresponsabilité »
• Nous devons à la vérité d’écrire que nous avons
  échoué à faire fonctionner nos économies de
  manière durable, y compris en termes financiers.
  C’est pourquoi les réponses à cette crise qui
  visent à restaurer le statu quo sont profondément
  malencontreuses et condamnées à l’échec.
• La prospérité aujourd’hui ne signifie rien si elle
  sape les conditions dont dépend la prospérité
  demain. Et le message le plus important de la
  crise financière de 2008, c’est que demain est
  déjà là.
Arpentage 3
« Redéfinir la prospérité »
• La vision dominante d’une prospérité
  conçue comme un paradis économique en
  expansion continue s’est effilochée. Peut-
  être fonctionnait-elle mieux lorsque les
  économies étaient plus petites et le monde
  moins peuplé. Mais si cette vision a pu être
  pertinente, elle ne l’est certainement plus
  maintenant.
Arpentage 3
« Redéfinir la prospérité »
Arpentage 3
« Redéfinir la prospérité »
• Ces données mettent en évidence l’un des
  messages clés de ce livre : il n’y a pas de raisons
  d’abandonner universellement la croissance. Mais
  les pays développés ont d’excellentes raisons de
  laisser aux pays pauvres l’espace nécessaire à
  leur croissance. C’est dans ces pays que la
  croissance fait vraiment une différence. Dans les
  pays plus riches, les bénéfices d’une croissance
  supplémentaire semblent beaucoup plus limités
  (concept    d’utilité marginale       en   langage
  économique).
Arpentage 3
« Redéfinir la prospérité »
+ heureux et
satisfaits




- heureux et
satisfaits
Arpentage 3
« Redéfinir la prospérité »
• La philosophe Martha Nussbaum est celle qui a
  été le plus loin dans cette direction. Sa liste des «
  capabilités humaines centrales » inclut les
  éléments suivants :
   – Vie (être capable de vivre jusqu’au terme d’une vie
     humaine de longueur normale), santé corporelle.
   – Intégrité corporelle (être protégé des agressions
     violentes, avoir des possibilités de satisfaction sexuelle
     et le choix de sa reproduction).
   – Raison pratique (être capable de se forger une
     conception de la vie bonne).
   – Affiliation (être capable de vivre avec et tourné vers les
     autres).
   – Prise sur et contrôle de son propre environnement.
Arpentage 3
« Redéfinir la prospérité »
• La possibilité pour les êtres humains de
  s’épanouir, d’atteindre une cohérence
  sociale plus forte, de trouver des niveaux
  de bien-être supérieurs tout en réduisant
  leur impact matériel sur l’environnement a
  de quoi intriguer. Il serait stupide de penser
  qu’elle sera facile à concrétiser. Mais cette
  vision ne doit pas être abandonnée à la
  légère. Elle pourrait fort bien se révéler être
  la meilleure perspective de prospérité
  durable dont nous disposions.
Arpentage 4
« Le dilemme de la croissance »
• Augmentation de la prospérité et croissance économique
  sont deux choses distinctes. Mais, en soi, cette distinction
  ne garantit pas que la prospérité sans croissance soit
  possible. Une autre possibilité subsiste selon laquelle la
  croissance pourrait être fonctionnellement nécessaire à la
  prospérité. Et, à défaut de croissance, notre capacité
  d’épanouissement diminuerait substantiellement.
• Trois propositions étroitement liées défendent le principe
  de la croissance économique. La première estime que
  l’opulence     est     une   condition    nécessaire      de
  l’épanouissement. La deuxième soutient que la croissance
  économique est étroitement corrélée avec certains droits
  élémentaires qui sont essentiels. La troisième affirme que
  la croissance est fonctionnellement nécessaire pour
  maintenir la stabilité économique et sociale.
Arpentage 4
« Le dilemme de la croissance »
Arpentage 4
« Le dilemme de la croissance »
Arpentage 4
« Le dilemme de la croissance »
Arpentage 4
« Le dilemme de la croissance »
• Tant que l’économie croît suffisamment
  rapidement pour contrebalancer cette
  augmentation de la productivité du travail,
  aucun problème ne se pose. Mais si ce
  n’est pas le cas, l’augmentation de la
  productivité du travail entraîne forcément
  des pertes d’emplois.
Arpentage 4
« Le dilemme de la croissance »
• En fin de compte, la réponse à la question de savoir si la
  croissance est essentielle à la stabilité est la suivante :
  dans une économie fondée sur la croissance, la
  croissance est essentielle pour la stabilité. Le modèle
  capitaliste ne propose aucune voie facile vers un état
  stationnaire. Sa dynamique le pousse vers 2 états :
  l’expansion ou l’effondrement.
• Dans sa forme la plus simple, le dilemme de la croissance
  peut être formulé sous la forme de 2 propositions :
   – La croissance est non soutenable – du moins dans sa forme
     actuelle. La combinaison d’une consommation de ressources en
     plein essor et de l’augmentation des coûts environnementaux
     aggrave les disparités profondes en termes de bien-être social.
   – La non-croissance est instable – du moins dans les conditions
     actuelles. La baisse de la demande de consommation mène à
     l’augmentation du chômage, à la chute de la compétitivité et à une
     spirale récessionniste.
Le dilemme de la croissance
• Encore = épuisement
• Stop = chute

• Pour le système financier :
    – Non croissance = non augmentation des dettes
      = non possibilité de couvrir le coût cumulatif
      des intérêts = effondrement du système
      financier
• Pour les politiques :
    – Non croissance = chômage = perte des
      élections
• Ex. dans le rapport final de Rio+20 :
    – « Nous réaffirmons également que pour réaliser
      le développement durable il faut : encourager
      une croissance économique soutenue,
      partagée et équitable »
    – 30 fois le terme « croissance économique »
    – 0 fois le terme « justice environnementale »
Le mythe du découplage
• = La production économique s’affranchit
  progressivement de sa dépendance aux
  flux de matières.

• « la question des limites du découplage –
  cette pierre philosophale des temps
  modernes, dont l’existence supposée a
  pu constituer aux yeux de beaucoup une
  sortie indolore et facile du dilemme de la
  croissance. »
Découplage relatif

 Union Européenne




                     Quid des produits importés ?
                     Désindustrialisation ?
Découplage absolu ?




                       Pas de découplage
Rapport du PNUE (2011)
• 1900  2000, consommation de matériaux
  multipliée par 8.
  – de 7 milliards de tonnes en 1900
  – à 55 milliards en 2000.
    • Alors que la population était multipliée par 3,8


           » «Decoupling Natural Resource Use and Environmental
             Impacts from Economic Growth» est disponible à
             l’adresse:
             http://www.unep.org/resourcepanel/decoupling/files/pdf/De
Objectifs de découplage PIB / CO2
Objectifs d’élimination de la pauvreté
  – Sommes-nous sérieux quand nous parlons de
    réduire la pauvreté ?
  – Sommes-nous sérieux quand nous parlons de
    réduire les émissions de gaz à effet de serre ?
Objectifs de découplage PIB / CO2

                                                                           2013 : 395,55 ppm
                                                                           2011 : 391,25 ppm




         2,2x       3,1x
         moins      moins

                            20x          25x          55x              130x
                            moins        moins        moins            moins
                                                                       40x
                                                                       moins




      Aujourd’hui                   Requis pour atteindre l’objectif
                                              450 ppm


           » Source : Tim Jackson, Prospérité sans croissance
Objectifs de découplage PIB / CO2
Objectifs d’élimination de la pauvreté
• La simple réalité de ces chiffres et ordres
  de grandeur pose une question simple sur
  nos choix :
  – Sommes-nous sérieux quand nous parlons de
    réduire la pauvreté ?
  – Sommes-nous sérieux quand nous parlons de
    réduire les émissions de gaz à effet de serre ?
La « cage de fer » du consumérisme


                      Innovation
                 Destruction créatrice
                   Obsolescence
                                         PIB



                                           PIB
    PIB




                 Goût de la nouveauté
                  Maintien du statut
La destruction « créatrice »…
moteur de la croissance
• Une catastrophe naturelle, qui détruit de la
  richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers
  l'activité de reconstruction qu'elle va générer.
• Cette contribution ne reflète pas la destruction
  antérieure, ni le coût du financement de la
  reconstruction.
• Cette contradiction était dénoncée dès 1850 par
  l'économiste français Frédéric Bastiat qui dans
  son « Sophisme de la vitre cassée » écrivait que
  « la société perd la valeur des objets inutilement
  détruits », ce qu'il résumait par : « destruction
  n'est pas profit. »
Une macroéconomie écologique
   – John Stuart Mill (1806-1873), l’un des pères fondateurs de
     l’économie, reconnaissait qu’il serait à la fois nécessaire et
     souhaitable d’évoluer finalement vers un état stationnaire du
     capital et de la richesse », suggérant que cela « n’impliquait pas
     un état stationnaire de l’amélioration du sort humain ».
   – John Maynard Keynes avait également prévu que le « problème
     économique » serait un jour résolu et que « nous préférerions
     alors consacrer nos énergies nouvelles à des desseins non
     économiques ».
• Aujourd’hui, très peu de travaux scientifiques.
   – La théorie économique est analphabète sur le plan écologique.
       • Les modèles ne tiennent pas compte des limites des écosystèmes.
   – Le « Nobel » d’économie est décerné par une banque…
Une macroéconomie écologique
• Intégrer les limites
  écologiques.
• Intégrer les
  dégradations du
  capital, naturel et
  humain, mais aussi
  financier.
• D’autres finalités.
• Une autre
  dynamique des
  investissements.
Une économie stationnaire ?
• Les travaux de l’économiste écologiste canadien
  Peter Victor
• Moyens pour faire « atterrir » la croissance :
  –   Diminution du temps de travail
  –   Programmes de luttes contre la pauvreté
  –   Nouveaux indicateurs de richesse
  –   Limites définies sur l’utilisation des ressources
  –   Cantonnement de la publicité
  –   Education centrée sur les humanités et non sur l’emploi
Une économie stationnaire ?




                        En partie insuffisant…
L’épanouissement - dans certaines
limites
• Le langage des objets tient lieu de liens
  sociaux.
  – La récession sociale des économies
    développées.
• « Sorties » du système, simplicité
  volontaire, créatifs culturels…
  – Les valeurs dominantes combattent ces
    initiatives.
  – Un manque de changements structurels pour
    les appuyer.
Une gouvernance pour la prospérité
• L’Etat schizophrène :
   – intérêt général / particulier
   – Court terme / long terme
• L’Etat économiste
• L’Etat sociologue
   – Les décideurs politiques ont, peut être à juste titre, certaines
     appréhensions par rapport à l’idée qu’ils ont un rôle d’influence
     des valeurs et aspirations de la population. Mais la vérité est que
     les gouvernements interviennent constamment dans le contexte
     social, qu’ils le veuillent ou non.
   – L’idée qu’il est légitime que l’Etat intervienne pour changer la
     logique sociale du consumérisme est donc beaucoup moins
     problématique qu’on ne le dit souvent.
   – Il s’agit de trouver l’équilibre entre libertés individuelles et intérêt
     général : le contrat social.
Une gouvernance pour la prospérité

• Les valeurs : ce qui nous motive

                                 Dimensions oubliées




  Dimensions « utiles »
    au système actuel
La transition vers une économie
durable
•   Etablir les limites
     – Plafonds de ressources et d’émissions – et objectifs de réduction
     – Réforme fiscale pour la soutenabilité
     – Soutien à la transition écologique dans les pays en développement
•   Réparer le modèle économique
     – Développer une théorie macroéconomique écologique
     – Investir dans l’emploi, les actifs et les infrastructures
          • Conditions d’investissement : taux, périodes de rendement, marchés de capitaux
          • Nature et rôle des droits de propriété
     – Accroitre la prudence financière et fiscale
     – Réviser les comptes nationaux
•   Changer la logique sociale
     – Politique du temps de travail
          • Partage
     – Lutte contre les inégalités systémiques
          • Revenu minimum et maximum
     – Mesurer les capabilités et l’épanouissement
     – Renforcement du capital social
          • Résilience des communautés
     – Démanteler la culture du consumérisme
Les raccourcis de LA croissance
• Un certain simplisme
  – bonheur = bien-être matériel = bien-avoir
    statistique = évaluation brute (= PIB)


• 3 notions à distinguer :
  – la croissance des flux biophysiques (énergie et
    matériaux),
  – la croissance de la valeur monétaire de la
    production (PIB),
  – la croissance du bien-être de la population.
Critiques et limites
• Beaucoup de questions gênantes sont à
  peine esquissées : tiédeur ou stratégie ?
• Dans la revue ETOPIA n°8 et n°9 : « Autour
  de Tim Jackson »
    • Disponible en pdf :
      http://www.etopia.be/spip.php?rubrique412
  – Réactions du monde politique
  – Réactions issues de la société civile
  – Réactions issues du monde de la recherche
Lecture(s)
• Chez l’éditeur du livre :
       • http://superieur.deboeck.com/titres/29071_2/prosperite-sans-croissance.ht
• Dans la presse économique :
       • http://www.alternatives-economiques.fr/prosperite-sans-croissance--la-tran

• Dans la revue ETOPIA n°8 et n°9 : « Autour de Tim
  Jackson »
       • http://www.etopia.be/spip.php?rubrique412
   – Réactions du monde politique
   – Réactions issues de la société civile
   – Réactions issues du monde de la recherche
• Dans LaRevueDurable n°36 :
       • http://www.larevuedurable.com/editions/36.1.php
Vidéos
• Présentation à Etopia
    • http://www.etopia.be/spip.php?article1532
• Aux 20 ans de la Fondation Nicolas Hulot
    • http://www.dailymotion.com/video/xgqa2v_colloque-vers
• Lors d’un TedX
    • http://www.ted.com/talks/lang/fr/tim_jackson_s_econom

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Placedela palabre 2013_3_prosperitesanscroissance

  • 1. « Place de la Palabre » Rendez-vous chaque 1er jeudi du mois à 20h00 à la médiathèque de Nègrepelisse  un genre de ciné/café-débat/philo...  agiter des idées.  regarder dans les marges. Dans l’esprit du Pacte Civique, lancé en 2008
  • 2. Le Pacte Civique • Un diagnostic : une crise, des possibles. • Une approche nouvelle du changement : – changements des comportements personnels ; – des modes de fonctionnements des organisations ; – des régulations institutionnelles et politiques. • Ces trois formes de changement se conditionnent mutuellement, aucune n’est suffisante à elle seule • Une démarche fondée sur l'engagement et la coopération – 32 engagements – www.pacte-civique.org
  • 3. Paul Ricoeur : la démocratie • "Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêts – [ c’est-à-dire des légitimités différentes ] • et qui se fixe comme modalité, d’associer à parts égales, chaque citoyen dans • l’expression de ces contradictions, • l’analyse de ces contradictions • et la mise en délibération de ces contradictions, • en vu d’arriver à un arbitrage."
  • 4. Les « Palabres » • Précédentes 1. La création monétaire, la finance, la dette 2. La « TVA Sociale », la fiscalité 3. Démocratie, vote et tirage au sort 4. Qui est riche, qui est pauvre ? 5. Pic pétrolier et pic des ressources 6. Simplicité volontaire et décroissance 7. L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en n’ont pas voulu… (avec la Compagnie Mise en Œuvre) 8. Quels passages et rites de passage liés aux cycles de vie ? 9. Pourquoi et comment s'engager dans notre époque (autour des écrits de Miguel Benasayag) 10. Un emploi ou un travail ? 11. La gratuité n'a pas de prix. • Suivantes 12. Mars : Quel modèle macroéconomique sans croissance ? Autour du livre de Tim Jackson "Prospérité sans croissance" 13. Avril : La morale, tabou ou calcul ? 14. Mai : Circuits courts, commerce et distribution : de la fourche à la fourchette ? 15. Juin : Etre parents aujourd’hui, comment ?
  • 5. Le sujet du jour • Autour du livre de Tim Jackson « Prospérité sans croissance » : Quel modèle macroéconomique sans croissance ? – La poursuite de la croissance est-elle la solution ? Offrira-t-elle prospérité et bien-être ? – Le temps est-il venu de repenser la croissance ? – Hérésie économique ? Ou opportunité pour renforcer les fondements du bien-être, de la créativité et construire une prospérité durable en dehors de la dictature du marché ? • Un livre intéressant qui pose bien le diagnostic, synthétise les travaux existants et trace des perspectives. • Un livre issu du monde anglo-saxon.
  • 6. Tim Jackson • Un genre de Patrick Viveret anglais… • Professeur de développement durable au «Center for Environnemental Strategy» à l’Université du Surrey. • Au Royaume-Uni, un des pionniers du développement d’indicateurs alternatifs au PIB. • A réalisé une étude en 2009 pour le compte de la Sustainable Development Commission, une instance consultative du gouvernement britannique. – Ce livre en est une version vulgarisée et complétée.
  • 7. Plan du livre 1. La prospérité perdue 2. L’âge de l’irresponsabilité 3. Redéfinir la prospérité 4. Le dilemme de la croissance Constats Décryptages 5. Le mythe du découplage 6. La « cage de fer » du consumérisme 7. Le keynésianisme et le « New Deal vert » 8. Une macroéconomie écologique 9. L’épanouissement - dans certaines limites 10. Une gouvernance pour la prospérité Pistes 11. La transition vers une économie durable 12. Une prospérité durable
  • 8. Définition(s) • Prospérité – pro- : conformément à -spes : espoir – Du latin prosperitas, de prosper : « heureux », « prospère » • Croissance – Du latin crescere (« naître, venir à la vie »), dérivant de Ceres (Cérès, déesse de l'agriculture) • « Croissance » = croissance économique = croissance de la taille du PIB – La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et de services marchands dans une économie sur une période donnée. – Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales propres à une société en développement. • Taux de croissance du PIB – Le taux de croissance est le taux de variation du PIB. • Positif ou négatif.
  • 9. • Notez sur un papier vos questionnements par rapport au thème. • C’est pour vous.
  • 10. Ca donne quoi un taux de croissance positif et constant ?  Les bords de la page sont dépassés… 150 ans à 3% par an… = 80 fois plus grand 100 ans à 3% par an… = 18,65 fois plus grand 50 ans à 3% par an… = 4,25 fois plus grand 30 ans à 3% par an… = 2,35 fois plus grand 3% = croissance moyenne annuelle du PIB mondial au cours des 50 dernières années.
  • 11. Une louche d’équité • Une économie 80 fois plus grande que celle de 1950… • … c’est la taille que devrait avoir l’économie en 2050 pour que – les 9 milliards d’humains « prévus » • Projection moyenne de l’ONU – aient le niveau de vie occidental • en suivant la même tendance (3% de croissance par an des économies occidentales).
  • 12. Utilisons notre raison… • Concrètement : – à quoi ressemble cette économie 80 fois plus grande ? – Sur quoi se base-t-elle ? Sur quelles ressources ? • Besoin d’autres justifications sur la nécessité d’inventer une prospérité SANS croissance ? • Mauvaise nouvelle : cela intéresse peu les économistes… cf question posée à Guillaume Duval, rédacteur en chef de la revue Alternatives Economiques
  • 13. Baisse tendancielle du taux de croissance Ca croit de moins en moins ! Alors… ?
  • 14. Débat • D’après vous, qu’est ce qui nous oblige à rechercher une croissance continue de l’économie ? – Prêter attention à la façon dont se passent les échanges : • d’abord essayer d’exprimer son point de vue (et pas une généralité), • écouter, – SANS réagir, sans se demander si l’on est d’accord ou pas d’accord, – Nous ne sommes pas habitués, mais « débattre » et « se contredire », ce n’est pas la même chose ! • ralentir le rythme, • permettre à tous de s’exprimer.
  • 15. Discours médiatique / Propagande médiatique • Pour rembourser • Productivisme / consumérisme • Compétition / + gros que l’autre • Compétitivité • Systémique / cercle vicieux • La société de « l’avoir » : matérialisme • Par ennui • Pour les besoins / le confort • Pour s’enrichir • Condition humaine : plus, plus loin • Compulsion • C’est un travail de se limiter • L’attrait de la nouveauté • Peur (de l’avenir, de manquer) • Pour payer quelqu’un, pour « l’engraisser » • A cause des lobbys économiques  stratégie • L’adhésion au système • Comparaison avec les voisins • Le grégarisme • Ca fait modèle • Présent aussi dans l’éducation • Flatte certaines dimensions : égoïsme, individualisme, convoitise • Lié aussi à la centralité de l’argent
  • 16. Arpentage collectif d’un livre • Chacun lit quelques pages et les restitue aux autres…  Lecture collective  Appropriation  Expression – Mise en pratique succincte…
  • 17. Arpentage 1 « La prospérité perdue » • La prospérité, c’est quand les choses vont bien pour nous, en conformité avec nos espoirs et nos attentes. « Comment ça va ? », nous demandons-nous mutuellement. Cela révèle une fascination mutuelle à l’égard de notre bien-être réciproque. Vouloir que les choses aillent bien est une préoccupation partagée par tous les êtres humains. • Il est sous-entendu que ce sentiment du « tout va bien » comporte une certaine notion de continuité. Nous ne sommes pas enclins à penser que notre vie se déroule bien si nous nous attendons fermement à ce que le monde s’écroule demain. « Super, je vais bien, merci. Je dépose le bilan demain. » Une telle réponse n’aurait souvent aucun sens. Nous avons une tendance naturelle à nous soucier de l’avenir. • Nous avons aussi le sentiment que la prospérité au niveau individuel est restreinte si une catastrophe touche l’ensemble de la société. Que les choses aillent bien pour nous n’offre que peu de réconfort si notre famille, nos amis et la communauté dans laquelle nous vivons se trouvent dans une situation désespérée. Ma prospérité et celle de ceux qui m’entourent sont entrelacées. Parfois inextricablement.
  • 18. Arpentage 1 « La prospérité perdue » • L’inconfortable réalité est que nous sommes confrontés à la fin imminente de l’ère du pétrole bon marché, à la perspective d’une hausse régulière des prix des matières premières, à la dégradation de l’air, de l’eau, des sols et de la biodiversité, à des conflits autour de l’affectation des terres et des ressources, ainsi qu’au défi considérable de stabiliser le climat mondial. Et nous sommes confrontés à ces tâches alors que notre économie est fondamentalement brisée et qu’elle a désespérément besoin de renouveau.
  • 19. Arpentage 2 « L’âge de l’irresponsabilité » • La formule conventionnelle pour assurer la prospérité repose sur la recherche de la croissance économique. Selon cette manière de voir, des revenus plus élevés augmenteront le bien-être et mèneront à la prospérité pour tous.
  • 20. Arpentage 2 « L’âge de l’irresponsabilité » • Nous devons à la vérité d’écrire que nous avons échoué à faire fonctionner nos économies de manière durable, y compris en termes financiers. C’est pourquoi les réponses à cette crise qui visent à restaurer le statu quo sont profondément malencontreuses et condamnées à l’échec. • La prospérité aujourd’hui ne signifie rien si elle sape les conditions dont dépend la prospérité demain. Et le message le plus important de la crise financière de 2008, c’est que demain est déjà là.
  • 21. Arpentage 3 « Redéfinir la prospérité » • La vision dominante d’une prospérité conçue comme un paradis économique en expansion continue s’est effilochée. Peut- être fonctionnait-elle mieux lorsque les économies étaient plus petites et le monde moins peuplé. Mais si cette vision a pu être pertinente, elle ne l’est certainement plus maintenant.
  • 22. Arpentage 3 « Redéfinir la prospérité »
  • 23. Arpentage 3 « Redéfinir la prospérité » • Ces données mettent en évidence l’un des messages clés de ce livre : il n’y a pas de raisons d’abandonner universellement la croissance. Mais les pays développés ont d’excellentes raisons de laisser aux pays pauvres l’espace nécessaire à leur croissance. C’est dans ces pays que la croissance fait vraiment une différence. Dans les pays plus riches, les bénéfices d’une croissance supplémentaire semblent beaucoup plus limités (concept d’utilité marginale en langage économique).
  • 24. Arpentage 3 « Redéfinir la prospérité » + heureux et satisfaits - heureux et satisfaits
  • 25. Arpentage 3 « Redéfinir la prospérité » • La philosophe Martha Nussbaum est celle qui a été le plus loin dans cette direction. Sa liste des « capabilités humaines centrales » inclut les éléments suivants : – Vie (être capable de vivre jusqu’au terme d’une vie humaine de longueur normale), santé corporelle. – Intégrité corporelle (être protégé des agressions violentes, avoir des possibilités de satisfaction sexuelle et le choix de sa reproduction). – Raison pratique (être capable de se forger une conception de la vie bonne). – Affiliation (être capable de vivre avec et tourné vers les autres). – Prise sur et contrôle de son propre environnement.
  • 26. Arpentage 3 « Redéfinir la prospérité » • La possibilité pour les êtres humains de s’épanouir, d’atteindre une cohérence sociale plus forte, de trouver des niveaux de bien-être supérieurs tout en réduisant leur impact matériel sur l’environnement a de quoi intriguer. Il serait stupide de penser qu’elle sera facile à concrétiser. Mais cette vision ne doit pas être abandonnée à la légère. Elle pourrait fort bien se révéler être la meilleure perspective de prospérité durable dont nous disposions.
  • 27. Arpentage 4 « Le dilemme de la croissance » • Augmentation de la prospérité et croissance économique sont deux choses distinctes. Mais, en soi, cette distinction ne garantit pas que la prospérité sans croissance soit possible. Une autre possibilité subsiste selon laquelle la croissance pourrait être fonctionnellement nécessaire à la prospérité. Et, à défaut de croissance, notre capacité d’épanouissement diminuerait substantiellement. • Trois propositions étroitement liées défendent le principe de la croissance économique. La première estime que l’opulence est une condition nécessaire de l’épanouissement. La deuxième soutient que la croissance économique est étroitement corrélée avec certains droits élémentaires qui sont essentiels. La troisième affirme que la croissance est fonctionnellement nécessaire pour maintenir la stabilité économique et sociale.
  • 28. Arpentage 4 « Le dilemme de la croissance »
  • 29. Arpentage 4 « Le dilemme de la croissance »
  • 30. Arpentage 4 « Le dilemme de la croissance »
  • 31. Arpentage 4 « Le dilemme de la croissance » • Tant que l’économie croît suffisamment rapidement pour contrebalancer cette augmentation de la productivité du travail, aucun problème ne se pose. Mais si ce n’est pas le cas, l’augmentation de la productivité du travail entraîne forcément des pertes d’emplois.
  • 32. Arpentage 4 « Le dilemme de la croissance » • En fin de compte, la réponse à la question de savoir si la croissance est essentielle à la stabilité est la suivante : dans une économie fondée sur la croissance, la croissance est essentielle pour la stabilité. Le modèle capitaliste ne propose aucune voie facile vers un état stationnaire. Sa dynamique le pousse vers 2 états : l’expansion ou l’effondrement. • Dans sa forme la plus simple, le dilemme de la croissance peut être formulé sous la forme de 2 propositions : – La croissance est non soutenable – du moins dans sa forme actuelle. La combinaison d’une consommation de ressources en plein essor et de l’augmentation des coûts environnementaux aggrave les disparités profondes en termes de bien-être social. – La non-croissance est instable – du moins dans les conditions actuelles. La baisse de la demande de consommation mène à l’augmentation du chômage, à la chute de la compétitivité et à une spirale récessionniste.
  • 33. Le dilemme de la croissance • Encore = épuisement • Stop = chute • Pour le système financier : – Non croissance = non augmentation des dettes = non possibilité de couvrir le coût cumulatif des intérêts = effondrement du système financier • Pour les politiques : – Non croissance = chômage = perte des élections • Ex. dans le rapport final de Rio+20 : – « Nous réaffirmons également que pour réaliser le développement durable il faut : encourager une croissance économique soutenue, partagée et équitable » – 30 fois le terme « croissance économique » – 0 fois le terme « justice environnementale »
  • 34. Le mythe du découplage • = La production économique s’affranchit progressivement de sa dépendance aux flux de matières. • « la question des limites du découplage – cette pierre philosophale des temps modernes, dont l’existence supposée a pu constituer aux yeux de beaucoup une sortie indolore et facile du dilemme de la croissance. »
  • 35. Découplage relatif Union Européenne Quid des produits importés ? Désindustrialisation ?
  • 36. Découplage absolu ?  Pas de découplage
  • 37. Rapport du PNUE (2011) • 1900  2000, consommation de matériaux multipliée par 8. – de 7 milliards de tonnes en 1900 – à 55 milliards en 2000. • Alors que la population était multipliée par 3,8 » «Decoupling Natural Resource Use and Environmental Impacts from Economic Growth» est disponible à l’adresse: http://www.unep.org/resourcepanel/decoupling/files/pdf/De
  • 38. Objectifs de découplage PIB / CO2 Objectifs d’élimination de la pauvreté – Sommes-nous sérieux quand nous parlons de réduire la pauvreté ? – Sommes-nous sérieux quand nous parlons de réduire les émissions de gaz à effet de serre ?
  • 39. Objectifs de découplage PIB / CO2 2013 : 395,55 ppm 2011 : 391,25 ppm 2,2x 3,1x moins moins 20x 25x 55x 130x moins moins moins moins 40x moins Aujourd’hui Requis pour atteindre l’objectif 450 ppm » Source : Tim Jackson, Prospérité sans croissance
  • 40. Objectifs de découplage PIB / CO2 Objectifs d’élimination de la pauvreté • La simple réalité de ces chiffres et ordres de grandeur pose une question simple sur nos choix : – Sommes-nous sérieux quand nous parlons de réduire la pauvreté ? – Sommes-nous sérieux quand nous parlons de réduire les émissions de gaz à effet de serre ?
  • 41. La « cage de fer » du consumérisme Innovation Destruction créatrice Obsolescence PIB PIB PIB Goût de la nouveauté Maintien du statut
  • 42. La destruction « créatrice »… moteur de la croissance • Une catastrophe naturelle, qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. • Cette contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction. • Cette contradiction était dénoncée dès 1850 par l'économiste français Frédéric Bastiat qui dans son « Sophisme de la vitre cassée » écrivait que « la société perd la valeur des objets inutilement détruits », ce qu'il résumait par : « destruction n'est pas profit. »
  • 43. Une macroéconomie écologique – John Stuart Mill (1806-1873), l’un des pères fondateurs de l’économie, reconnaissait qu’il serait à la fois nécessaire et souhaitable d’évoluer finalement vers un état stationnaire du capital et de la richesse », suggérant que cela « n’impliquait pas un état stationnaire de l’amélioration du sort humain ». – John Maynard Keynes avait également prévu que le « problème économique » serait un jour résolu et que « nous préférerions alors consacrer nos énergies nouvelles à des desseins non économiques ». • Aujourd’hui, très peu de travaux scientifiques. – La théorie économique est analphabète sur le plan écologique. • Les modèles ne tiennent pas compte des limites des écosystèmes. – Le « Nobel » d’économie est décerné par une banque…
  • 44. Une macroéconomie écologique • Intégrer les limites écologiques. • Intégrer les dégradations du capital, naturel et humain, mais aussi financier. • D’autres finalités. • Une autre dynamique des investissements.
  • 45. Une économie stationnaire ? • Les travaux de l’économiste écologiste canadien Peter Victor • Moyens pour faire « atterrir » la croissance : – Diminution du temps de travail – Programmes de luttes contre la pauvreté – Nouveaux indicateurs de richesse – Limites définies sur l’utilisation des ressources – Cantonnement de la publicité – Education centrée sur les humanités et non sur l’emploi
  • 46. Une économie stationnaire ? En partie insuffisant…
  • 47. L’épanouissement - dans certaines limites • Le langage des objets tient lieu de liens sociaux. – La récession sociale des économies développées. • « Sorties » du système, simplicité volontaire, créatifs culturels… – Les valeurs dominantes combattent ces initiatives. – Un manque de changements structurels pour les appuyer.
  • 48. Une gouvernance pour la prospérité • L’Etat schizophrène : – intérêt général / particulier – Court terme / long terme • L’Etat économiste • L’Etat sociologue – Les décideurs politiques ont, peut être à juste titre, certaines appréhensions par rapport à l’idée qu’ils ont un rôle d’influence des valeurs et aspirations de la population. Mais la vérité est que les gouvernements interviennent constamment dans le contexte social, qu’ils le veuillent ou non. – L’idée qu’il est légitime que l’Etat intervienne pour changer la logique sociale du consumérisme est donc beaucoup moins problématique qu’on ne le dit souvent. – Il s’agit de trouver l’équilibre entre libertés individuelles et intérêt général : le contrat social.
  • 49. Une gouvernance pour la prospérité • Les valeurs : ce qui nous motive Dimensions oubliées Dimensions « utiles » au système actuel
  • 50. La transition vers une économie durable • Etablir les limites – Plafonds de ressources et d’émissions – et objectifs de réduction – Réforme fiscale pour la soutenabilité – Soutien à la transition écologique dans les pays en développement • Réparer le modèle économique – Développer une théorie macroéconomique écologique – Investir dans l’emploi, les actifs et les infrastructures • Conditions d’investissement : taux, périodes de rendement, marchés de capitaux • Nature et rôle des droits de propriété – Accroitre la prudence financière et fiscale – Réviser les comptes nationaux • Changer la logique sociale – Politique du temps de travail • Partage – Lutte contre les inégalités systémiques • Revenu minimum et maximum – Mesurer les capabilités et l’épanouissement – Renforcement du capital social • Résilience des communautés – Démanteler la culture du consumérisme
  • 51. Les raccourcis de LA croissance • Un certain simplisme – bonheur = bien-être matériel = bien-avoir statistique = évaluation brute (= PIB) • 3 notions à distinguer : – la croissance des flux biophysiques (énergie et matériaux), – la croissance de la valeur monétaire de la production (PIB), – la croissance du bien-être de la population.
  • 52. Critiques et limites • Beaucoup de questions gênantes sont à peine esquissées : tiédeur ou stratégie ? • Dans la revue ETOPIA n°8 et n°9 : « Autour de Tim Jackson » • Disponible en pdf : http://www.etopia.be/spip.php?rubrique412 – Réactions du monde politique – Réactions issues de la société civile – Réactions issues du monde de la recherche
  • 53. Lecture(s) • Chez l’éditeur du livre : • http://superieur.deboeck.com/titres/29071_2/prosperite-sans-croissance.ht • Dans la presse économique : • http://www.alternatives-economiques.fr/prosperite-sans-croissance--la-tran • Dans la revue ETOPIA n°8 et n°9 : « Autour de Tim Jackson » • http://www.etopia.be/spip.php?rubrique412 – Réactions du monde politique – Réactions issues de la société civile – Réactions issues du monde de la recherche • Dans LaRevueDurable n°36 : • http://www.larevuedurable.com/editions/36.1.php
  • 54. Vidéos • Présentation à Etopia • http://www.etopia.be/spip.php?article1532 • Aux 20 ans de la Fondation Nicolas Hulot • http://www.dailymotion.com/video/xgqa2v_colloque-vers • Lors d’un TedX • http://www.ted.com/talks/lang/fr/tim_jackson_s_econom