1.
La
bannière
CV
2016
Mode
d’emploi
En
dessous
du
titre
principal,
vient
ce
que
l’on
nomme
la
bannière
d’annonce.
Il
en
existe
plusieurs
types
:
les
compétences
indispensables,
les
Goodwills,
les
qualités
principales,
les
objectifs
et
les
motivations.
En
moins
de
dix
ans,
cette
bannière
est
devenue
incontournable.
Au
début,
c’était
une
idée
originale
pour
mettre
un
point
en
évidence
:
une
qualité,
une
compétence
technique
ou
les
objectifs
du
candidat.
A
l’heure
actuelle,
c’est
plus
souvent
une
poubelle
à
lieux
communs.
On
va
donc
essayer
d’y
remettre
de
l’ordre.
Ceci
commence
par
deux
axiomes
et,
l’axiome,
c’est
une
règle
que
l’on
n’ose
même
pas
penser
contredire
!
1. Une
seule
bannière
d’annonce
!
2. Une
bannière
d’annonce
a
pour
objectif
de
mettre
en
avant
«
la
chose
importante
de
votre
CV
»,
celle
qu’attend
le
recruteur
ou
celle
que
vous
désirez
qu’il
retienne
de
vous.
2.
GRRR
4
:
Manque
un
«
s
»
!
GRRR
8
:
ne
jamais
débuter
par
un
JE
!
Ni
dans
la
lettre,
ni
dans
le
CV
!
GRRR
7
:
aucun
article
indéfini
:
l’entreprise
n’existe
pas.
C’est
soit
votre
entreprise,
soit
vous
:
citez
son
nom
!
Deux
autres
règles,
sous
forme
de
conseils
:
d’une
part,
ne
pas
reprendre
des
qualités
qui
n’en
sont
pas.
L’honnêteté
et
la
ponctualité,
par
exemple,
ne
sont
pas
des
qualités
!
Ce
sont
des
pré-‐requis
:
nous
sommes
tous
supposés
être
honnêtes
et
savoir
arriver
à
l’heure
au
boulot.
Un
candidat
qui
me
dit
être
honnête
me
fait
toujours
penser
à
mon
garagiste…
Qu’a-‐t-‐il
à
cacher
?
d’autre
part,
ne
surtout
pas
recopier
les
banalités
que
les
livres
de
type
Marabout,
certains
conseillers
emplois
ou
de
mauvais
blogs
en
ligne
vous
soufflent.
Mes
objectifs
Je
voudrai
mettre
ma
motivation
au
service
de
l’entreprise.
J’aime
travailler
dans
un
environnement
de
changement
et
je
m’épanouis
pleinement
au
sein
d’une
équipe.
Figure
2
:
Isabelle
postule
au
Check
In
Légende
:
Le
GRRR
est
le
cri
de
l’ours
en
colère
qui
en
a
marre
de
se
répéter.
GRRR
:
pas
de
souligné
et
surtout
pas
de
gras-‐
souligné
!
GRRR
2
:
aucun
cadre
!
GRRR
3
:
trop
d’espace
!
GRRR
5
:
pas
de
justifié
!
GRRR
6
:
aucun
italique
!
3.
L’effet«
Marabout
de
ficelle
»
est
réellement
destructeur.
Ces
mots,
ces
phrases
toutes
faites,
prémâchées,
sont
trop
«
parfaites
»,
trop
réfléchies.
Il
n’y
a
plus
rien
de
spontané.
Outre
tous
mes
GRRR
de
mécontentement,
c’est
l’exemple
exact
de
ce
qui
sonne
faux.
Cette
phrase
donne
l’impression
de
«
recopié
»
ou
d’«
appris
par
cœur
».
Retenez
qu’il
vaut
mieux
du
vrai
que
du
parfait.
Si
vous
parlez
de
vos
objectifs,
soyez
«
Vous
».
J’aurais
aimé
un
ton
plus
enthousiaste,
que
l’on
puisse,
dans
la
bannière
de
motivation
ou
d’objectif,
reconnaître
la
candidate,
presque
l’entendre.
Faites
attention
également
aux
mots
que
vous
utilisez
:
soyez
sûr
d’en
comprendre
le
sens.
C’est
un
classique
des
questions
d’entretien
d’embauche
:
Pourriez-‐vous
me
donner
votre
définition
du
changement
?
Qu’entendez-‐vous
par
«
une
empathie
professionnelle
»
?
Je
vois
sur
votre
lettre
de
motivation
que
vous
accordez
de
l’importance
à
la
procrastination1
?
1
Malchance
pour
le
candidat
:
la
procrastination
est
un
vilain
défaut
et
non
une
qualité.
Selon
Doctissimo,
il
s’agit
de
toujours
repousser
au
lendemain
des
choses
importantes,
de
toujours
trouver
mieux
à
faire
que
les
dossiers
urgents
ou
les
activités
pour
lesquelles
on
s’était
engagé.
Tout
le
monde
procrastine
plus
ou
moins,
mais,
parfois,
cela
devient
un
véritable
handicap
dans
la
vie
professionnelle
et
personnelle.
4.
Veillez
aussi
à
utiliser
un
vocabulaire
et
une
syntaxe
qui
correspondent
à
votre
niveau
d’éducation
ou
à
votre
région.
Pourquoi postuler à l’aéroport de Agen-La Garenne ?
Ce que j’aime dans l’aviation, ce sont les gens qui y travaillent, le mouvement et les voyages : les
valises et le sourire des familles qui partent à l’autre bout du monde. Cette impression de travailler
toujours en vacances.
Figure
3
:
C’est
Caroline
qui
aura
la
place.
Légende
:
Le
recours
au
langage
parlé
peut,
dans
certains
cas,
se
révéler
très
porteur.
Dans
ce
cas,
la
photo
illustre
également
le
caractère
solaire,
sociable
et
enjoué
de
Caroline.
Le
recruteur
en
lisant
ces
lignes
croit
entendre
la
jeune
fille
parler.
Il
peut
percevoir
son
ton,
son
caractère
et
ce
petit
soupçon
d’
«
émotion
dynamique
»
que
l’on
nomme
Motivation
!
Je
reprends
ci-‐dessous
la
liste
des
principales
bannières
d’annonces.
Mais,
libre
à
vous
d’inventer
quelque
chose
de
nouveau.
Comme
dans
la
PUB,
le
seul
but
est
vendre
:
se
vendre
au
recruteur.
Peu
importe
la
forme,
l’important
est
de
marquer
positivement
les
esprits.
− Les
compétences
indispensables
Les
informaticiens
le
savent,
tout
leur
CV
s’engage
par
leurs
compétences
techniques
:
la
rubrique
s’appelle
pour
eux
Skills.
A
leur
instar,
d’autres
métiers
exigent
aussi
des
compétences
techniques,
qui
sont
autant
de
préalables.
Elles
font
office
de
filtre.
Les
professionnels
utilisent
parfois
le
terme
de
Go-‐No
GO
:
vous
n’avez
pas
ces
compétences,
tout
s’arrête.
C’est
pourquoi
elles
doivent
figurer
en
tête
de
CV.
Elles
sont
reproduites
sous
formes
de
listes,
sans
explication
:
ni
dates,
ni
détails.
La
tendance
2009
est
de
reproduire
également
cette
bannière
en
tête
de
la
lettre
de
motivation.
Ce
n’est
pas
très
élégant
mais
cela
simplifie
grandement
le
travail
des
entreprises
et
des
bureaux
de
recrutement.
Les
CV
arrivent
de
plus
en
plus
nombreux.
Avant
leur
analyse,
un
tri
est
effectué
sur
base
de
ces
exigences
(le
fameux
classement
vertical).
Pour
le
candidat,
mettre
clairement
en
évidence
ces
compétences,
c’est
s’assurer
qu’elles
seront
lues
et
bien
comprises.
− Les
goodwills
Ils
désignent
dans
ce
cas-‐ci
ce
que
vous
avez
en
plus
de
vos
compétences
et
de
vos
réalisations
techniques,
soit
d’autres
qualités
immatérielles,
interpersonnelles.
5.
L’accent
est
mis
sur
l’interpersonnel
:
-‐ la
gestion
d’une
équipe,
-‐ l’écoute
des
patients,
-‐ la
prise
en
charge
de
clients
stressés,
-‐ l’écoute
des
demandes,
-‐ la
compréhension
de
culture
ou
de
religions…
Pour
certaines
professions,
plus
que
les
compétences
techniques
(une
formation
suffit
parfois
pour
vous
mettre
à
niveau),
ce
sont
ces
aptitudes-‐là
qui
vont
être
décisives.
Il
faut
donc
qu’elles
apparaissent
dans
la
bannière
d’annonce
et,
point
important,
qu’elles
soient
intégrées
dans
la
présentation
que
vous
donnerez
de
vous
dans
la
lettre
de
motivation.
Les
titres
les
plus
utilisés
pour
ces
bannières
sont
:
compétences,
principales
qualités
et
motivations.
Mes motivations
Trouver un environnement de travail dans lequel mon calme et ma capacité à gérer des situations ou des
personnes en crise puissent servir une cause.
Figure
4
:
Jean
veut
sauver
le
Monde
Légende
:
Jean
ne
le
sait
pas
encore,
mais
le
début
de
son
CV
a
fait
mouche.
Pour
autant
qu’il
se
fasse
correctement
vacciner,
il
partira
pour
une
grande
ONG
à
l’autre
bout
du
monde.
− Les
qualités
principales
Généralement,
c’est
dans
cette
rubrique
que
l’on
conseille
au
candidat
de
mettre
tout
et
n’importe
quoi.
Quand
je
relis
des
CV,
c’est
la
première
chose
que
je
barre.
C’est
un
fourre-‐tout
:
les
phrases
côtoient
les
adjectifs,
les
titres
de
formations
ou
de
certifications
et,
parfois,
des
compétences
linguistiques,
des
disponibilités
(vous
ne
devez
jamais
indiquer
d’emblée
que
vous
êtes
disponible
!)
ou
des
prétentions
salariales.
A
la
poubelle
tout
cela,
ça
n’a
rien
à
faire
ici.
Dispo
ou
pas
dispo
?
Pourquoi
ne
faut-‐il
jamais
noter
sa
disponibilité
?
Pour
faire
simple
:
(a)
c’est
insister
sur
votre
statut
de
chômeur
qui
n’a
rien
à
faire
de
toutes
ses
journées
;
(b)
c’est
oublier
que
la
meilleure
façon
de
trouver
un
job,
c’est
d’en
avoir
déjà
un
;
(c)
la
disponibilité
vous
brade,
elle
vous
installe
dans
le
rôle
de
demandeur
(non
loin
de
celui
de
mendiant)
et,
donc,
elle
vous
dévalorise
et
vous
place
en
mauvaise
posture
pour
négocier.
6.
− Les
objectifs
Le
candidat
peut
profiter
de
cette
entrée
pour
exposer
ses
objectifs
au
recruteur.
Les
jeunes
diplômés
ou
les
plus
âgés
désireux
de
se
réorienter
y
trouvent
ainsi
une
aide
précieuse
:
la
bannière
offre
à
leur
CV
un
autre
éclairage.
Les
explications
qui
y
sont
reprises
peuvent
également
mettre
du
sens
sur
un
CV
soit
trop
court,
soit
trop
long.
− Les
motivations
Le
candidat
explique
ce
qui
le
motive
dans
le
poste,
le
secteur
ou
l’entreprise.
J’apprécie,
si
c’est
bien
fait,
si
c’est
efficace.
Mais
faites
attention
aux
clichés
:
n’employez
aucune
phrase
«
Marabout
de
ficelle
».
Il
est
également
important
de
comprendre
que
les
motivations
doivent
mettre
du
lien
entre
le
candidat
et
son
futur
poste.
C’est
ce
lien
qui
est
porteur,
car
il
explique
simplement
au
recruteur
le
pourquoi
de
votre
démarche
et
le
bénéfice
que
pourra
en
retirer
l’entreprise.
Donc,
ne
jamais
confondre
motivation
et
exposé
narcissique,
exposé
dans
lequel
le
candidat
ne
parle
que
de
lui.
Le
bon
exemple
:
Mes motivations
J’aimerai rejoindre l’entreprise où mon père et mon oncle travaillent déjà, y retrouver les paroles et les
gestes qui m’accompagnent depuis tout enfant et pouvoir apporter certaines idées nouvelles que mes
études m’ont offertes.
Le
mauvais
exemple
:
Mes motivations
Mes études universitaires m’ont doté des techniques les plus efficaces de management des équipes et de
la gestion du changement. J’aimerais trouver un poste où je puisse appliquer ces méthodes nouvelles et
pouvoir progresser au sein de l’entreprise vers de plus hauts postes. Je suis l’homme des challenges et
des responsabilités.