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STORYTELLING DU LUXE
                                                                 Jean-Marc Blancherie& Stéphane Dangel



PatekPhilippeDu rêve & des hommes...Il est des histoires extraordinaires qu'on ne se lasserait
pas de raconter. Il est des hommes qu'on ne se lasserait pas de côtoyer. Et il est des montres
qu'on             ne             se             lassera          jamais               d'aimer...
Laissez-moi vous conter l'histoire d'amitié entre un jeune homme de 26 ans, entrepreneur
autodidacte, et un vieux Monsieur de 81 ans, Professeur en médecine, radiologue à la retraite,
tous deux passionnés de montres d'exception.

"Si à 57 ans, on n'a pas une Patek Philippe, on a raté sa vie". Tel pourrait être le slogan séguéliste du candidat
Sarkozy version 2012. "Patek Philippe", c'est la marque de la montre que le président-candidat (du peuple)
portait au poignet, hier, et qu'il a manqué de perdre lors d'un bain de foule à l'issu de son meeting, place de la
Concorde.

La montre, en or blanc, modèle 5140 G de l'horloger suisse - l'un des plus prestigieux -, lui a été offerte par son
épouse Carla Bruni en janvier 2008. Son prix ? 65.000 francs suisses, soit environ 55.000 euros.
Le ministre du Budget, a été victime, d’un cambriolage dans son appartement parisien le week-end du 6-7
octobre dernier. Les malfaiteurs ont défoncé la porte d’entrée de ce logement de 140 mètres carrés situé
avenue Pierre 1er de Serbie, dans le 16ème arrondissement. Ils se sont notamment emparés d’une belle
collection de montres de marque. D’après Le Parisien, il s’agissait de huit montres de marques parmi
lesquelles, RolexJaeger-LeCoultre, Boucheron, Chaumet et Breitling. Le préjudice s’élève à 100.000 euros.
"Une valeur surtout sentimentale", a immédiatement précisé l’entourage du ministre, qui cherchait avant tout, à
minimiser à tout prix l’importance de ce patrimoine si emblématique.

Cartier, groupe Richemond : Le géant du luxe vient de mettre au point un prototype de
boîtier entièrement sous vide. Objectif : rendre quasiment inutile le service après-vente.

Une montre vendue entre 90.000 et 125.000 euros

La semaine passée, Bernard Fornas, le PDG de Cartier a ainsi pu dévoilé l’Astrotourbillon Cristal de Carbone.
Ce modèle révolutionnaire sera officiellement présentée pour la première fois au salon international de la haute
horlogerie de Genève en janvier 2013 et sera vendue en série très limitée de 50 exemplaires pour un prix
compris entre 90.000 et 125.000 euros. Car l’objectif de Bernard Fornas est clair : "avoir des innovations
technologiques qui ne soient pas un coup de marketing mais qui soient des avancées technologiques dont
bénéficient nos clients".
Un nouveau patron pour Cartier. Stanislas de Quercize, patron de Van Cleef, vient d’être propulsé à la tête de la
maison Cartier, premier joaillier mondial et deuxième marque horlogère.


Pourquoi les maisons changent-elles de directeur artistique?
Serge carreiramaître de conférence à Sciences Po, spécialiste de la mode et du luxePar LEXPRESS.fr, publié
le 28/12/2012 à 12:01
L'année 2012 aura vu arriver de nouvelles têtes pour diriger la création des maisons
Balenciaga, Saint Laurent et Dior. Une nouvelle génération dont les investisseurs et les
consommateurs attendent beaucoup.

C'est ce que le milieu de la mode appelle "la fin d'un cycle fondamental" ou le début d'un nouveau, comme au
début des années 2000 avec les arrivées de Tom Ford chez Yves Saint Laurent et Hedi Slimane chez Dior
Homme, explique le consultant Jean-Jacques Picart. "Douze ans, cela correspond presqu'à une génération",
remarque-t-il.

"Nicolas Ghesquière est resté 15 ans chez Balenciaga, John Gallianoautant chez Dior, et Stefano Pilati douze
ans chez chez Saint Laurent, avec ses années aux côtés de Tom Ford", détaille Pamela Golbin, conservatrice
générale au musée des Arts Décoratifs. "Une durée pendant laquelle l'industrie a évolué ainsi que "les postes
des créateurs", assure-t-elle, avant de citer Madeleine Vionnet: "Les artistes sont faits pour rêver, les couturiers
doivent vendre des vêtements sinon ils ferment boutique".

Une nouvelle époque
"Le nombre de collections est passé de 4 à entre 8 et 12 quand ce n'est pas plus avec les collections capsules"
(éditions limitées), poursuit Pamela Golbin, soulignant que les créateurs doivent aussi apparaître de plus en plus
comme des "porte-parole" des maisons, en participant à des ouvertures de boutiques, des galas etc. A l'heure
où le luxe, véritable roc dans la crise, s'interroge quand même sur ses futures performances, "la nouvelle
manière de créer le désir pour les marques est de prendre de nouveaux créatifs", dit Jean-Jacques Picart.

"Aujourd'hui dessiner une robe n'est plus suffisant", ajoute Serge Carreira, pas plus que le logo: "On revient à la
clé du succès, une identité forte, un produit différenciant". Cette nouvelle ère n'oublie tout de même pas l'enjeu
entre création et finance, même si selon le maître de conférences à Sciences Po "l'histoire montre que c'est
l'audace qui paie, car si on a recours à des talents créatifs pour faire des produits formatés, il n'y a pas de
raisons que cela marche", ajoute-t-il. Le consommateur d'aujourd'hui a aussi changé, soulignent les spécialistes
interrogés. Au novice des années 90 a succédé l'"ultra informé", celui qui choisit le produit le plus pertinent,
grande marque ou marque de niche, cher ou moins cher.


L'ère des créateurs touche-à-tout
Par Baudouin Galler, publié le 05/04/2012 à 10:04, mis à jour à 11:37

Depuis qu'il a perdu 40 kilos pour entrer dans un costume slim signé Dior par Hedi Slimane, l'homme au
catogan poudré et aux lunettes noires s'est construit un personnage reconnaissable entre mille,
rejoignant Mickey ou Tintin dans la liste des icônes les plus typées. Fort de cette image planétaire et de l'aura
quasi magique de créateur de mode dont il bénéficie, il transforme tout ce qu'il touche en objet de désir.
Sans emprunter l'escalier branlant de la reconnaissance artistique, il peut aussi s'improviser professionnel de
l'image (il fait beaucoup de photo - dernier exemple en date, son portrait de la petite veste noire Chanel [1]) sans
qu'on doute une seconde de son talent. Pic de la Mirandole de la fashion, M. Lagerfeld incarne à lui seul un des
grands fantasmes des griffes de la mode: représenter un univers iconique.

Ce phénomène, initié par le couturier parisien, s'accentuera radicalement dans les années 1990 avec
l'apparition des directeurs artistiques stars, de la trempe de Tom Ford chez Gucci ou Marc Jacobs chez Louis
Vuitton, chargés non seulement d'imaginer des collections, mais surtout d'incarner l'identité d'une marque grâce
à un style de vie cool et à un rayonnement global.

C'est sur ce terreau "aspirationnel" qu'a pu également pousser une autre race de créateurs dilettantes: les
people. Comme l'écrivaitEdgar Morin dans Les Stars (Seuil): "La star est une marchandise totale : pas un
centimètre de son corps, pas une fibre de son âme, pas un souvenir de sa vie qui ne puisse être jeté sur le
marché." Cette mythologie ne date pas d'hier et explique bien entendu l'apparition des muses comme Audrey
Hepburn pour Hubert de Givenchy. Ce qui est relativement neuf, en revanche, c'est leur exploitation
commerciale en tant qu'égéries, voire comme créateurs. "On leur demande d'apporter leur univers et de le faire
partager au consommateur à travers des produits", appuie Serge Carreira. Les exemples abondent: Isabelle
Adjani imaginant son sac idéal pour Lancel, feu Amy Winehouse dessinant une ligne de tee-shirts pour Fred
Perry, ou plus récemment le footballeur David Beckham supervisant une collection de sous-vêtements
masculins pour H&M. La femme de ce dernier, l'ex-Spice Girl Victoria, a, elle, carrément lancé sa propre
marque. "Ces célébrités sont devenues des arbitres du goût. Parfois du bon goût, parfois d'un goût plus
douteux. Mais en tout cas d'un goût!" commente encore Serge Carreira.

En 2012,Zahia, l'escort-girl qui avait jusqu'ici fait parler d'elle pour ses frasques avec l'équipe française de foot,
peut même se permettre de lancer une collection de lingerie avec l'adoubement du landernau modeux (KL
l'adore).

Aux antipodes de la communication institutionnelle des grandes maisons, qui, depuis la crise de 2008, enfonce
le clou du savoir-faire unique et de l'artisanat comme valeurs centrales, cette facette pop et décomplexée de la
planète mode est une donnée que ces mêmes maisons ne peuvent pas ignorer. Aujourd'hui, certaines d'entre
elles sont dès lors obligées de doubler leur discours sur leurs racines et leur authenticité (qui peut paraître un
peu ennuyeux), d'un soin vigilant à rester jeunes et avant-gardistes. "Le luxe est entré dans la pop culture,
estime Serge Carreira. On l'a encore vu récemment chez Dior, qui a demandé à l'artiste underground
berlinois AnselmReyle d'intervenir sur un sac. Le luxe se donne des frissons."




2011, année faste pour le secteur du luxe
L'Expansion.com avec AFP - publié le 16/02/2012 à 15:12


Les groupes de luxe ont, malgré la crise, annoncé des bénéfices et des ventes record
pour 2011. Le marché des pays émergents, en plein essor, y a largement contribué.
Alors que la crise fait des ravages dans beaucoup de grosses entreprises, tous secteurs confondus, le monde
du luxe, lui, se porte à merveille. Il se permet même le luxe de dégager des bénéfices
record.Hermès, LVMH et PPR ont publié en février des records de ventes. Le fabricant des carrés de soie et des
sacs Kelly et Birkin a engrangé 2,84 milliards d'euros de recettes, le double de 2005.
Tiré par sa locomotive Louis Vuitton, le numéro un mondial LVMH (Dior, Fendi, Céline, Bulgari, Chaumet,
Guerlain, Moët &Chandon, Dom Pérignon...), a fait plus de 3 milliards d'euros de bénéfice, du jamais vu. PPR a
lui annoncé jeudi 4,9 milliards d'euros de ventes, près d'un milliard de plus que l'an dernier, pour son pôle luxe
emmené par Gucci, qui comprend aussi BottegaVeneta, Yves Saint Laurent, Balenciaga ou Boucheron.
Et le ciel est tout aussi bleu pour les suisses Richemont (Cartier, Piaget, Baume & Mercier, Van Cleef&Arpels,
Montblanc, Lancel) et Swatch Group (Breguet, Blancpain, Omega, Longines), le britannique Burberry ou l'italien
Prada. Le problème d'un Hermès ou d'un Vuitton ? Produire suffisamment pour satisfaire une demande qui
explose.
Entre 1995 et 2011, le marché du luxe est passé de 77 milliards d'euros à 191 milliards, et pourrait atteindre 230
milliards d'ici 2014, selon le cabinet Bain &Company. Pourquoi? Le client du luxe est certes moins touché par la
crise que le consommateur lambda. Mais surtout, "le luxe repose sur des fondamentaux très différents des
autres secteurs économiques", explique Serge Carreira, professeur à Sciences Po.

Les Chinois champions des achats de produits de luxe
"D'abord, le ressort (pour vendre) n'est pas le prix mais l'image". Nombre d'amateurs de luxe se serrent même la
ceinture pour accéder à l'objet rêvé, symbole de réussite sociale. "Ensuite, le marché n'est pas domestique mais
mondial, avec des zones de forte croissance comme l'Asie et l'Amérique latine", ce qui explique le peu d'impact
de "la crise des économies surendettées" sur le secteur, dit M. Carreira. "Il y a aussi le vaste essor du tourisme
de shopping", dont l'Europe profite à plein. La moitié des articles de luxe achetés sur le Vieux Continent le sont
par des non-Européens. "Enfin, les grandes entreprises du secteur ont su s'adapter en profondeur", relève M.
Carreira, en dépoussiérant et "revisitant" avec succès leur identité, comme Gucci, ou "en institutionnalisant leur
marque", comme Dior.
Si les maisons de luxe devaient remercier une clientèle précise, ce serait les Chinois: leurs achats explosent et
pèsent 23 milliards d'euros (17% du marché), dont l'essentiel réalisé hors de Chine, selon Bernard Malek, du
cabinet Roland Berger. Encore loin derrière les Américains et les Japonais, les Chinois devraient devenir le
premier marché du luxe en 2015. "On n'imagine pas tout ce qui se profile avec la Chine", commente François
Arpels, directeur général de la banque Bryan Garnier. Aussi les grands noms du luxe s'y précipitent-ils.
Mais ils s'attachent aussi à capter la clientèle chinoise, de plus en plus riche, lorsqu'elle voyage, a fortiori en
Europe, où les Chinois achètent en moyenne pour 1.700 euros à chaque séjour. Un mégastore de montres de
luxe ouvrira ainsi prochainement à Paris dans le quartier Haussmann, qui draine 120 millions de clients par an.
"Le marché du luxe a encore de bien belles années devant lui", estime François Arpels, évoquant les "forts
relais de croissance des pays émergents". Car il n'y a pas que la Chine et ses millionnaires toujours plus
nombreux: toute l'Asie tire la demande, ainsi que le Brésil. Et le Mexique avance à grands pas. En outre, les
marchés matures comme les Etats-Unis ou l'Europe résistent.
Après le faste des années 2010 et 2011, la croissance du luxe devrait toutefois ralentir en 2012, selon les
analystes. "10%, ce serait une très belle année", juge M. Arpels. Hermès vise "au moins 10%" et PPR prévoit
"une croissance soutenue".



Les égéries à la rescousse de Dior
Par LEXPRESS.fr, publié le 13/01/2012 à 10:00, mis à jour à 10:47

La maison de couture parisienne, sans couturier depuis dix mois, affiche pourtant une
croissance insolente.

Est-il vraiment si urgent de nommer un successeur à John Galliano? L'absence de l'ancien direction artistique,
viré de chez Dior suite à des insultes racistes en mars dernier, ne semble pas perturber le fonctionnement de la
maison de couture parisienne. La quête du successeur "se fait à un rythme normal", expliquait le PDG Sidney
Toledano, lors de la dernière FashionWeek.

L'affaire Galliano n'a visiblement pas laissé de traces. La vidéo accablante montrant le couturier attablé ivre mort
dans un café et invectivant ses voisins, qui a fait le tour du monde sur internet, n'est pas parvenue à
éclabousser la marque.

En octobre, le groupe annonçait un chiffre d'affaires de 705 millions d'euros sur les neuf premiers mois de 2011,
soit 21% de plus que la même période en 2010. Et les ventes au détail progressaient de 27%. La mise à
distance rapide -condamnation de ses propos et mise à pied- aura limité les dégâts.

Depuis bientôt un an, ce sont les équipes de création, menées parBillGaytten, l'ancien assistant du flamboyant
Britannique, qui se chargent des différentes collections, en insistant sur les "codes" identitaires de la maison.

Galliano, déjà plus très vaillant en raison des diverses addictions évoquées lors de son procès, n'est certes plus
là mais il reste encore "tout ce qu'il a insufflé et mis en place en termes de produits, d'image, de direction
artistique générale", fait valoir l'historienne de la mode Lydia Kamitsis.

Le moteur de la marque
Selon plusieurs experts, la nécessité d'un directeur artistique, surtout pour une maison qui fait de la Haute
Couture, ne va tarder pas à se faire sentir. En témoigne l'exemple de Chanel qui a fait du surplace, tout en
continuant à très bien vendre ses tailleurs, entre la mort de Mademoiselle en 1971 et l'arrivée de Karl
Lagerfelddouze ans plus tard.
"L'absence d'un créateur peut ne pas peser pendant une saison ou deux. Mais la limite c'est qu'il faut qu'une
marque soit régulièrement remise au goût du jour, actualisée", commente le spécialiste du luxe Serge Carreira,
maître de conférences à Sciences-Po. Pour le moment, si Dior s'en tire si bien, selon lui, c'est que la maison
récolte "les fruits d'un repositionnement considérable depuis le milieu des années 2000", en valorisant son
patrimoine et en se développant considérablement à l'international, notamment en Chine. "Une dynamique
enclenchée bien avant le départ de Galliano", insiste-t-il. Le succès du sac Lady Dior et du parfum J'adore, l'un
des plus vendus au monde, "montre que la marque a un moteur", juge-t-il.

Patricia Romatet, de l'Institut français de la mode, estime que la force de Dior tient aussi à sa multiplicité, citant
la "somme de ses égéries": CharlizeTheron qui campe "l'ultra-féminité glamour",NataliePortman une "féminité
plus consensuelle", Marion Cotillard"la Française sophistiquée, très classe" ou, tout récemment, la jeunesse
avec l'Américaine Mila Kunis. Cette multiciplité, qui se reflète dans l'offre, révèle le talent de nombreux
"créateurs de l'ombre, très pros, qui assurent une belle activité à l'entreprise", ajoute-t-elle.

L'intérim actuel renforce paradoxalement la marque. "Cet espace de respiration pourrait même lui permettre de
rebondir sur un autre axe, de partir d'une page plus blanche", suggère-t-elle. Actuellement, c'est le Belge Raf
Simons, connu pour une mode exigeante, volontiers avant-gardiste, qui est favori pour succéder à M. Galliano,
croit savoir la presse spécialisée.


Marc Jacobs, l'homme providentiel de Dior?
Par Katell Pouliquen, publié le 05/10/2011 à 06:49
LE FASHION CIRCUS NE PARLE QUE DE ÇA: LE PLUS CÉLÈBRE AMÉRICAIN DE PARIS S'INSTALLERAIT
AVENUE MONTAIGNE POUR SUCCÉDER À JOHN GALLIANO.
"Choisir un créateur est toujours difficile, racontait Bernard Arnault, PDG de LVMH, en 2001, dans La Passion
créative, un livre d'entretiens avec Yves Messarovitch. Car il ne s'agit pas de prendre tel créateur qui a du talent
et de dire "on va le mettre dans telle affaire et ça va marcher". Ce n'est pas vrai. Il faut trouver le talent, les idées
et la personnalité qui s'adaptent à l'esprit, à l'histoire de la marque." Plus de six mois lui auront été nécessaires
pour se décider, si nos informations se confirment.

Quand Christian Dior est mort en 1957, Yves Saint Laurent lui a succédé comme le messie. John Galliano, lui,
est mort socialementdepuis ses propos antisémites, et Marc Jacobs apparaît comme le nouveau sauveur de
l'Avenue Montaigne, après un deuxième défilé Dior livré sans réel pilote dans l'avion -un prêt-à-porter printemps-
été 2012 bien fade présenté le 30 septembre dernier à Paris et signé Bill Gaytten, l'ancien bras droit de Galliano.


A l'heure où nous écrivons ces lignes, les négociations corsées se poursuivent entre LVMH (propriétaire de Dior
et de Louis Vuitton) et le créateur américain, qui réclamerait dix millions de dollars pour réaliser les six
collections exigées chaque année (couture, prêt-à-porter et croisière). " MJ ", comme il est surnommé dans le
groupe, souhaiterait aussi arriver chez Dior avec sa garde rapprochée, soit une dizaine de collaborateurs
travaillant à ses côtés au studio Vuitton -outre son associé Robert Duffy, son double en business depuis qu'ils
ont lancé ensemble la ligne Marc Jacobs en 1986.

Marc Jacobs et Robert Duffy lors d'une soirée célébrant le dixième anniversaire de la marque Marc Jacobs.

Côté coulisses, Dior Héritage, le département archives, s'active pour remettre à jour de majestueux dossiers
déclinant les codes mythiques de la maison: le gris, l'imprimé panthère, les pois, les perles etc. De quoi nourrir
le nouveau venu et lui faire vite comprendre que la maison de couture est dotée d'un patrimoine quasi sacré...
même s'il est grand temps de le rafraîchir. Lui signifier qu'il s'inscrit dans une longue histoire commencée par
Christian Dior en 1947 et poursuivie successivement par Yves Saint Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré
puis John Galliano.
MJ sera-t-il capable de rééditer le miracle Vuitton? Grâce à lui, et à son PDG Yves Carcelle (qui quittera ses
fonctions fin 2012 pour prendre la présidence de la future Fondation Louis Vuitton), le malletier est entré dans la
cour des grands, en créant du buzz, des itbags et des défilés magistraux. Marc Jacobs, à la tête du prêt-à-porter
LV depuis 1997, y a eu carte blanche pour moderniser l'image d'une vénérable maison de sacs à main, luxueux
certes mais compassés.

Sous l'ère Jacobs, mordu d'art contemporain, les toiles monogrammées ont été repeintes en fluo par Stephen
Sprouse, tandis que les défilés Vuitton devenaient des rendez-vous cultes de la fashionweek parisienne, faisant
courir des rédactrices de mode frémissant à l'idée d'arriver en retard. "MJ chez Dior, c'est un casting parfait,
rassurant pour les clientes et pour le milieu. C'est le choix du risque zéro", estime Serge Carreira, maître de
conférence à Sciences Po Paris (cours Mode et Luxe). Démonstration.

1-Il a le sens du spectacle idéal pour revamper la marque
Kate Moss lors du défilé Louis Vuitton automne-hiver 2011-2012.

Ne jamais oublier ce détail: Marc Jacobs s'est fait tatouer le mot "shameless", peur de rien, sur le coeur, entre
des dessins d'étoiles et de Bob L'éponge. Ses défilés poussent loin le sens du glam', avec toujours un casting
de rêve et une scénographie spectaculaire. Pour le défilé de cet hiver, il faisait sortir des soubrettes fétichistes
d'un ascenseur d'hôtel, la plus scandaleuse étant une Kate Moss en culotte, cigarette à la main.

Des mises en scène (au budget illimité, dit-on) qui sentent suffisamment le soufre pour charmer la critique et les
acheteurs, sans les effrayer. "Il a une appréciation extrêmement aigue de son époque, poursuit Serge Carreira.
Et c'est un Américain par excellence, qui a le sens des limites et de l'acceptable".

Prototype du "bon client" pour les journalistes, il donne facilement des interviews en plein milieu du backstage,
après les défilés. Reste à savoir s'il sera aussi libre chez Dior que chez Vuitton, où toute l'histoire du PAP était à
écrire. "Dior est l'obsession personnelle absolue de Bernard Arnault, que tous en interne surnomment "Dieu"",
assure un fin connaisseur de Marc Jacobs comme de la maison Dior. Dans les séminaires LVMH, la marque
Dior apparaît toujours dans une police de caractère beaucoup plus grande que les autres logos du groupe...

2- Il est clean
Kate Moss et Marc Jacobs en 1996 en backstage du défilé du créateur.

MJ, un bad boy grunge? De l'histoire ancienne. Le garçon turbulent a remisé ses frasques. Etudiant à la
Parsons School of design au début des années 80, ce fan des Strokes et de SonicYouth écumait le Studio 54
jusqu'au bout de la nuit, y apportant ses livres pour filer en cours directement. Il avait fini par devenir prisonnier
de ses démons, alcool, cocaïne, héroïne. Jusqu'à sa cure de désintoxication en 2007 (une première, en 1999,
avait échoué) dont il sort transformé.

Depuis, son apparence physique est le reflet de son succès. Fini le garçon échevelé, binoclard et bouffi, c'est
désormais un super-héro musclé, bronzé et étincelant (il a des diamants à chaque oreille). Mentalement aussi,
sa rehab l'a changé: "Au fur et à mesure de cette cure, j'ai développé ma confiance en moi", déclarait-il au New-
Yorker en 2008. A 48 ans, il n'est plus drogué qu'à la gym (2h30 par jour).

3- C'est le roi des accessoires
De gauche à droite, sac Marc Jacobs, sac Louis Vuitton et ballerine Marc Jacobs.

Sous sa propre marque comme chez Vuitton, il a prouvé son sens aigu du produit, et son goût pour le twist,
n'hésitant pas à solliciter des icônes de la contre-culture (les papes du hip-hop PharellWilliams ou Kanye West,
qui ont dessiné respectivement des bijoux et des baskets pour Vuitton). Avec lui, modernité rime avec fantaisie,
créativité et... business! "Marc m'a appris à réfléchir au merchandising et à construire une collection pour une
boutique", expliquait Camille Miceli quand elle travaillait à ses côtés pour les bijoux Vuitton.

Sous son ère, LV a connu une dynamique exceptionnelle avec une croissance à deux chiffres de ses ventes et
un niveau inédit de rentabilité. En 2010, le cabinet Millward Brown livrait son classement annuel des 100
marques les plus puissantes du monde. Louis Vuitton, à la 26ème place, est le premier nom français qui y
figurait.

4- Il a une bande arty chic
Marc Jacobs et Kate Moss au Bal du Metropolitan Museum, en mai 2009.

Kate Moss, donc (son point commun avec John Galliano), mais aussi Sofia Coppola, ne sont pas, chez lui, que
des people de premier rang. Mais des amies qu'il sollicite habilement. La collection que Sofia C. a dessinée pour
Vuitton est un carton commercial.

MJ bénéficie aussi d'une caution arty. Fervent collectionneur, il a dans son appartement parisien, des oeuvres
de Braque ou Picabia, mais aussi des pièces contemporaines signées Elizabeth Peyton ou Richard Prince.

Il a souvent invité des pointures de la création mondiale à collaborer avec lui: Stephen
Sprouse, TakashiMurakami etc. "Avec lui, c'est l'aboutissement du Pop Art d'Andy Warhol", nous avait
expliqué Hervé Mikaeloff, conseiller de Bernard Arnault pour l'art contemporain lorsque le travail de Murakami
pour Vuitton avait été exposé au Musée d'Art Contemporain de Los Angeles... avec une boutique intégrée au
musée.

6- Seul bémol: il n'a jamais fait de Haute couture
Mais il saura s'appuyer sur le savoir-faire incontesté des ateliers Couture. Gratifié d'un certain sens du collectif
(il remercie toujours ses équipes, comme en juin dernier lorsqu'il a reçu le prix du meilleur designer de l'année
aux CFDA Awards à New York, et affirme que "l'idée du designer dans sa tour d'ivoire est ridicule"), il a déjà une
bonne maîtrise de certains codes Dior. Ce qui n'est guère étonnant pour un créateur aussi versé sur le vintage
et sur les années 50 en particulier, années Dior par excellence -même si sa relecture des grandes époques du
vêtement est toujours extrêmement subtile, beaucoup plus intellectuelle qu'il ne veut bien le dire.

A gauche, silhouette Christian Dior de 1959. A droite, silhouette Marc Jacobs automne-hiver 2011.

Il n'aura en tout cas pas peur des archives, qu'il va s'amuser à détourner. "Seul un Américain pouvait reprendre
Dior avec autant d'enthousiasme. Là-bas, la marque fait encore absolument rêver, et d'une certaine manière,
c'est une marque très américaine, très couture cocktail, d'un optimisme solaire", précise un spécialiste de la
maison. Parmi ses 28 tatouages, on a aussi trouvé celui-ci, gravé sur son poignet droit: "Pefect".


Le marché du luxe en pleine ébullition
Par Corinne Scemama, publié le 08/07/2011 à 13:00

Introductions en Bourse, acquisitions, rumeurs de rachats... L'univers des grandes
marques, de la joaillerie à la haute couture, est en effervescence. Les années à venir
s'annoncent encore plus prometteuses.


utre souci commun de ces grands acteurs : prendre garde à ne pas galvauder leur image. Avec le boum de la
demande, c'est une tentation et un vrai risque. "Les enseignes doivent à la fois surfer sur cette folle croissance
tout en conservant le même niveau de qualité", souligne Serge Carreira, maître de conférences à Sciences po
Paris.

"Nous sommes davantage à la recherche de sens"
Ce problème - de riche - est d'autant plus d'actualité que les consommateurs deviennent de plus en plus
exigeants. "Ils veulent des produits uniques. Pour les satisfaire, les marques doivent se réinventer", souligne
Bellaïche. Tous les acteurs en sont conscients. "Nous sommes davantage à la recherche de sens",
explique Elisabeth Ponsolle des Portes, déléguée générale du Comité Colbert qui regroupe 75 grandes
maisons. Un défi que le secteur du luxe devra relever s'il veut profiter pleinement de son envolée prometteuse.
D'ici à 2025, selon Goldman Sachs, son chiffre d'affaires devrait quadrupler à 700 milliards d'euros ! Un avenir
brillant.


Dior ne devrait pas souffrir de l'affaire Galliano
Par LEXPRESS.fr, publié le 02/03/2011 à 18:32

Forte de sa longévité et de son image de marque star, la maison pourrait même
connaître une relance avec un nouveau styliste.
FORTE DE SA LONGÉVITÉ ET DE SON IMAGE DE MARQUE STAR, LA MAISON POURRAIT MÊME
CONNAÎTRE UNE RELANCE AVEC UN NOUVEAU STYLISTE.
L'image et les ventes de la maison Dior, forte de sa longévité et de son statut de marque star, ne devraient pas
souffrir de l'affaire Galliano et pourraient même profiter d'un changement de styliste -AlberElbaz, Hedi
Slimane, Riccardo Tisci seraient pressentis- pour se redonner un nouveau souffle.

Suspendu vendredi pour avoir proféré des insultes antisémites et racistes, le créateur de Dior, le
Britannique John Galliano, fait l'objet depuis mardi d'une procédure de licenciement après la diffusion d'une
vidéo le montrant éméché et affirmant "adorer Hitler". La rapidité avec laquelle la griffe s'est désolidarisée du
créateur depuis le début a été saluée, jusqu'à la très influente Anti-DefamationLeague, ONG américaine fondée
en 1913 qui s'oppose à toute forme d'antisémitisme.

"Un amalgame très destructeur"
L'affaire Guerlain est passée par là, souligne le consultant en marketing des tendances Dominique Cuvillier, en
référence aux récents propos racistes de l'ancien "nez" de la marque détenue parLVMH, groupe qui, comme
Dior Couture, est contrôlé par le milliardaire Bernard Arnault. Alors que Jean-Paul Guerlain n'a plus rien à voir
avec la société qui porte son nom, il n'en est pas de même pour John Galliano et Dior. Il fallait éviter selon
DominiqueCuvillier "un amalgame très destructeur" entre Dior et Galliano alors que la griffe est associée dans le
monde entier à "luxe parisien, luxe français". Surtout que les premières dames de France comme Bernadette
Chirac -par ailleurs membre du conseil d'administration de LVMH- et Carla Bruni portent volontiers ses créations
lors de dîners et voyages officiels.

"La rapidité de la réaction montre à quel point la maison Dior est consciente des risques éventuels sur son
image et sur sa notoriété", souligne Serge Carreira, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de
Paris. "Aujourd'hui dans la communication, on ne peut pas être tiède à l'heure d'Internet et des vidéos qui
tournent en boucle. Les maisons doivent éviter d'être gangrenées par les rumeurs et d'être vampirisées par
leurs créateurs", poursuit Dominique Cuvillier.

Pour Erwan Rambourg, analyste financier spécialiste du luxe chez HSBC, il est peu probable que cette affaire
puisse "peser durablement sur l'image de la marque ou sur ses ventes en raison de sa longévité, de son
histoire". Qui plus est, "un départ de designer ne signifie pas la fin d'une marque", ajoute-t-il en faisant référence
au départ du styliste star de Gucci Tom Ford qui n'a pas rimé avec chute des ventes sous l'impulsion d'un de
ses anciens bras droits, Frida Giannini.

Pas de profits avant 2002
"Si les changements fréquents de designers peuvent affecter une marque qui ne peut se construire, ce n'est pas
la même chose avec un créateur présent depuis 15 ans. Au contraire, en termes de timing, cela pourrait
permettre d'apporter du sang neuf", affirme encore Erwan Rambourg. "Dior comme toutes les grandes marques
survivent à leurs créateurs. Si John Galliano a incarné le renouveau de la maison, le redéploiement et le succès
de la marque sont dus au travail de ses dirigeants et des équipes", assure-t-on dans l'entourage de la griffe aux
quelque 240 boutiques dans le monde et 826 milliards d'euros de ventes.
Le Wall Street Journal souligne cependant que "la griffe n'a pas généré de profits avant 2002 et a eu du mal
depuis à accroître ses performances. Sa marge de 4,2% se situe bien loin de Louis Vuitton (45%)", un exemple
extrême alors que les autres griffes se situent plus à mi-chemin, et une performance plus proche de celle d'Yves
Saint Laurent par exemple, qui a connu des années difficiles. Dior pourrait profiter des circonstances pour revoir
complètement sa stratégie. "Ce qui est important aujourd'hui, après la crise également, c'est le produit, la
marque, ce qu'elle représente. On revient au métier: faire des robes pour des clientes", dit M. Cuvillier.

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Storytelling du luxe

  • 1. STORYTELLING DU LUXE Jean-Marc Blancherie& Stéphane Dangel PatekPhilippeDu rêve & des hommes...Il est des histoires extraordinaires qu'on ne se lasserait pas de raconter. Il est des hommes qu'on ne se lasserait pas de côtoyer. Et il est des montres qu'on ne se lassera jamais d'aimer... Laissez-moi vous conter l'histoire d'amitié entre un jeune homme de 26 ans, entrepreneur autodidacte, et un vieux Monsieur de 81 ans, Professeur en médecine, radiologue à la retraite, tous deux passionnés de montres d'exception. "Si à 57 ans, on n'a pas une Patek Philippe, on a raté sa vie". Tel pourrait être le slogan séguéliste du candidat Sarkozy version 2012. "Patek Philippe", c'est la marque de la montre que le président-candidat (du peuple) portait au poignet, hier, et qu'il a manqué de perdre lors d'un bain de foule à l'issu de son meeting, place de la Concorde. La montre, en or blanc, modèle 5140 G de l'horloger suisse - l'un des plus prestigieux -, lui a été offerte par son épouse Carla Bruni en janvier 2008. Son prix ? 65.000 francs suisses, soit environ 55.000 euros. Le ministre du Budget, a été victime, d’un cambriolage dans son appartement parisien le week-end du 6-7 octobre dernier. Les malfaiteurs ont défoncé la porte d’entrée de ce logement de 140 mètres carrés situé avenue Pierre 1er de Serbie, dans le 16ème arrondissement. Ils se sont notamment emparés d’une belle collection de montres de marque. D’après Le Parisien, il s’agissait de huit montres de marques parmi lesquelles, RolexJaeger-LeCoultre, Boucheron, Chaumet et Breitling. Le préjudice s’élève à 100.000 euros. "Une valeur surtout sentimentale", a immédiatement précisé l’entourage du ministre, qui cherchait avant tout, à minimiser à tout prix l’importance de ce patrimoine si emblématique. Cartier, groupe Richemond : Le géant du luxe vient de mettre au point un prototype de boîtier entièrement sous vide. Objectif : rendre quasiment inutile le service après-vente. Une montre vendue entre 90.000 et 125.000 euros La semaine passée, Bernard Fornas, le PDG de Cartier a ainsi pu dévoilé l’Astrotourbillon Cristal de Carbone. Ce modèle révolutionnaire sera officiellement présentée pour la première fois au salon international de la haute horlogerie de Genève en janvier 2013 et sera vendue en série très limitée de 50 exemplaires pour un prix compris entre 90.000 et 125.000 euros. Car l’objectif de Bernard Fornas est clair : "avoir des innovations technologiques qui ne soient pas un coup de marketing mais qui soient des avancées technologiques dont bénéficient nos clients". Un nouveau patron pour Cartier. Stanislas de Quercize, patron de Van Cleef, vient d’être propulsé à la tête de la maison Cartier, premier joaillier mondial et deuxième marque horlogère. Pourquoi les maisons changent-elles de directeur artistique? Serge carreiramaître de conférence à Sciences Po, spécialiste de la mode et du luxePar LEXPRESS.fr, publié le 28/12/2012 à 12:01
  • 2. L'année 2012 aura vu arriver de nouvelles têtes pour diriger la création des maisons Balenciaga, Saint Laurent et Dior. Une nouvelle génération dont les investisseurs et les consommateurs attendent beaucoup. C'est ce que le milieu de la mode appelle "la fin d'un cycle fondamental" ou le début d'un nouveau, comme au début des années 2000 avec les arrivées de Tom Ford chez Yves Saint Laurent et Hedi Slimane chez Dior Homme, explique le consultant Jean-Jacques Picart. "Douze ans, cela correspond presqu'à une génération", remarque-t-il. "Nicolas Ghesquière est resté 15 ans chez Balenciaga, John Gallianoautant chez Dior, et Stefano Pilati douze ans chez chez Saint Laurent, avec ses années aux côtés de Tom Ford", détaille Pamela Golbin, conservatrice générale au musée des Arts Décoratifs. "Une durée pendant laquelle l'industrie a évolué ainsi que "les postes des créateurs", assure-t-elle, avant de citer Madeleine Vionnet: "Les artistes sont faits pour rêver, les couturiers doivent vendre des vêtements sinon ils ferment boutique". Une nouvelle époque "Le nombre de collections est passé de 4 à entre 8 et 12 quand ce n'est pas plus avec les collections capsules" (éditions limitées), poursuit Pamela Golbin, soulignant que les créateurs doivent aussi apparaître de plus en plus comme des "porte-parole" des maisons, en participant à des ouvertures de boutiques, des galas etc. A l'heure où le luxe, véritable roc dans la crise, s'interroge quand même sur ses futures performances, "la nouvelle manière de créer le désir pour les marques est de prendre de nouveaux créatifs", dit Jean-Jacques Picart. "Aujourd'hui dessiner une robe n'est plus suffisant", ajoute Serge Carreira, pas plus que le logo: "On revient à la clé du succès, une identité forte, un produit différenciant". Cette nouvelle ère n'oublie tout de même pas l'enjeu entre création et finance, même si selon le maître de conférences à Sciences Po "l'histoire montre que c'est l'audace qui paie, car si on a recours à des talents créatifs pour faire des produits formatés, il n'y a pas de raisons que cela marche", ajoute-t-il. Le consommateur d'aujourd'hui a aussi changé, soulignent les spécialistes interrogés. Au novice des années 90 a succédé l'"ultra informé", celui qui choisit le produit le plus pertinent, grande marque ou marque de niche, cher ou moins cher. L'ère des créateurs touche-à-tout Par Baudouin Galler, publié le 05/04/2012 à 10:04, mis à jour à 11:37 Depuis qu'il a perdu 40 kilos pour entrer dans un costume slim signé Dior par Hedi Slimane, l'homme au catogan poudré et aux lunettes noires s'est construit un personnage reconnaissable entre mille, rejoignant Mickey ou Tintin dans la liste des icônes les plus typées. Fort de cette image planétaire et de l'aura quasi magique de créateur de mode dont il bénéficie, il transforme tout ce qu'il touche en objet de désir. Sans emprunter l'escalier branlant de la reconnaissance artistique, il peut aussi s'improviser professionnel de l'image (il fait beaucoup de photo - dernier exemple en date, son portrait de la petite veste noire Chanel [1]) sans qu'on doute une seconde de son talent. Pic de la Mirandole de la fashion, M. Lagerfeld incarne à lui seul un des grands fantasmes des griffes de la mode: représenter un univers iconique. Ce phénomène, initié par le couturier parisien, s'accentuera radicalement dans les années 1990 avec l'apparition des directeurs artistiques stars, de la trempe de Tom Ford chez Gucci ou Marc Jacobs chez Louis Vuitton, chargés non seulement d'imaginer des collections, mais surtout d'incarner l'identité d'une marque grâce à un style de vie cool et à un rayonnement global. C'est sur ce terreau "aspirationnel" qu'a pu également pousser une autre race de créateurs dilettantes: les people. Comme l'écrivaitEdgar Morin dans Les Stars (Seuil): "La star est une marchandise totale : pas un centimètre de son corps, pas une fibre de son âme, pas un souvenir de sa vie qui ne puisse être jeté sur le
  • 3. marché." Cette mythologie ne date pas d'hier et explique bien entendu l'apparition des muses comme Audrey Hepburn pour Hubert de Givenchy. Ce qui est relativement neuf, en revanche, c'est leur exploitation commerciale en tant qu'égéries, voire comme créateurs. "On leur demande d'apporter leur univers et de le faire partager au consommateur à travers des produits", appuie Serge Carreira. Les exemples abondent: Isabelle Adjani imaginant son sac idéal pour Lancel, feu Amy Winehouse dessinant une ligne de tee-shirts pour Fred Perry, ou plus récemment le footballeur David Beckham supervisant une collection de sous-vêtements masculins pour H&M. La femme de ce dernier, l'ex-Spice Girl Victoria, a, elle, carrément lancé sa propre marque. "Ces célébrités sont devenues des arbitres du goût. Parfois du bon goût, parfois d'un goût plus douteux. Mais en tout cas d'un goût!" commente encore Serge Carreira. En 2012,Zahia, l'escort-girl qui avait jusqu'ici fait parler d'elle pour ses frasques avec l'équipe française de foot, peut même se permettre de lancer une collection de lingerie avec l'adoubement du landernau modeux (KL l'adore). Aux antipodes de la communication institutionnelle des grandes maisons, qui, depuis la crise de 2008, enfonce le clou du savoir-faire unique et de l'artisanat comme valeurs centrales, cette facette pop et décomplexée de la planète mode est une donnée que ces mêmes maisons ne peuvent pas ignorer. Aujourd'hui, certaines d'entre elles sont dès lors obligées de doubler leur discours sur leurs racines et leur authenticité (qui peut paraître un peu ennuyeux), d'un soin vigilant à rester jeunes et avant-gardistes. "Le luxe est entré dans la pop culture, estime Serge Carreira. On l'a encore vu récemment chez Dior, qui a demandé à l'artiste underground berlinois AnselmReyle d'intervenir sur un sac. Le luxe se donne des frissons." 2011, année faste pour le secteur du luxe L'Expansion.com avec AFP - publié le 16/02/2012 à 15:12 Les groupes de luxe ont, malgré la crise, annoncé des bénéfices et des ventes record pour 2011. Le marché des pays émergents, en plein essor, y a largement contribué. Alors que la crise fait des ravages dans beaucoup de grosses entreprises, tous secteurs confondus, le monde du luxe, lui, se porte à merveille. Il se permet même le luxe de dégager des bénéfices record.Hermès, LVMH et PPR ont publié en février des records de ventes. Le fabricant des carrés de soie et des sacs Kelly et Birkin a engrangé 2,84 milliards d'euros de recettes, le double de 2005. Tiré par sa locomotive Louis Vuitton, le numéro un mondial LVMH (Dior, Fendi, Céline, Bulgari, Chaumet, Guerlain, Moët &Chandon, Dom Pérignon...), a fait plus de 3 milliards d'euros de bénéfice, du jamais vu. PPR a lui annoncé jeudi 4,9 milliards d'euros de ventes, près d'un milliard de plus que l'an dernier, pour son pôle luxe emmené par Gucci, qui comprend aussi BottegaVeneta, Yves Saint Laurent, Balenciaga ou Boucheron. Et le ciel est tout aussi bleu pour les suisses Richemont (Cartier, Piaget, Baume & Mercier, Van Cleef&Arpels, Montblanc, Lancel) et Swatch Group (Breguet, Blancpain, Omega, Longines), le britannique Burberry ou l'italien Prada. Le problème d'un Hermès ou d'un Vuitton ? Produire suffisamment pour satisfaire une demande qui explose. Entre 1995 et 2011, le marché du luxe est passé de 77 milliards d'euros à 191 milliards, et pourrait atteindre 230 milliards d'ici 2014, selon le cabinet Bain &Company. Pourquoi? Le client du luxe est certes moins touché par la crise que le consommateur lambda. Mais surtout, "le luxe repose sur des fondamentaux très différents des autres secteurs économiques", explique Serge Carreira, professeur à Sciences Po. Les Chinois champions des achats de produits de luxe "D'abord, le ressort (pour vendre) n'est pas le prix mais l'image". Nombre d'amateurs de luxe se serrent même la ceinture pour accéder à l'objet rêvé, symbole de réussite sociale. "Ensuite, le marché n'est pas domestique mais mondial, avec des zones de forte croissance comme l'Asie et l'Amérique latine", ce qui explique le peu d'impact de "la crise des économies surendettées" sur le secteur, dit M. Carreira. "Il y a aussi le vaste essor du tourisme
  • 4. de shopping", dont l'Europe profite à plein. La moitié des articles de luxe achetés sur le Vieux Continent le sont par des non-Européens. "Enfin, les grandes entreprises du secteur ont su s'adapter en profondeur", relève M. Carreira, en dépoussiérant et "revisitant" avec succès leur identité, comme Gucci, ou "en institutionnalisant leur marque", comme Dior. Si les maisons de luxe devaient remercier une clientèle précise, ce serait les Chinois: leurs achats explosent et pèsent 23 milliards d'euros (17% du marché), dont l'essentiel réalisé hors de Chine, selon Bernard Malek, du cabinet Roland Berger. Encore loin derrière les Américains et les Japonais, les Chinois devraient devenir le premier marché du luxe en 2015. "On n'imagine pas tout ce qui se profile avec la Chine", commente François Arpels, directeur général de la banque Bryan Garnier. Aussi les grands noms du luxe s'y précipitent-ils. Mais ils s'attachent aussi à capter la clientèle chinoise, de plus en plus riche, lorsqu'elle voyage, a fortiori en Europe, où les Chinois achètent en moyenne pour 1.700 euros à chaque séjour. Un mégastore de montres de luxe ouvrira ainsi prochainement à Paris dans le quartier Haussmann, qui draine 120 millions de clients par an. "Le marché du luxe a encore de bien belles années devant lui", estime François Arpels, évoquant les "forts relais de croissance des pays émergents". Car il n'y a pas que la Chine et ses millionnaires toujours plus nombreux: toute l'Asie tire la demande, ainsi que le Brésil. Et le Mexique avance à grands pas. En outre, les marchés matures comme les Etats-Unis ou l'Europe résistent. Après le faste des années 2010 et 2011, la croissance du luxe devrait toutefois ralentir en 2012, selon les analystes. "10%, ce serait une très belle année", juge M. Arpels. Hermès vise "au moins 10%" et PPR prévoit "une croissance soutenue". Les égéries à la rescousse de Dior Par LEXPRESS.fr, publié le 13/01/2012 à 10:00, mis à jour à 10:47 La maison de couture parisienne, sans couturier depuis dix mois, affiche pourtant une croissance insolente. Est-il vraiment si urgent de nommer un successeur à John Galliano? L'absence de l'ancien direction artistique, viré de chez Dior suite à des insultes racistes en mars dernier, ne semble pas perturber le fonctionnement de la maison de couture parisienne. La quête du successeur "se fait à un rythme normal", expliquait le PDG Sidney Toledano, lors de la dernière FashionWeek. L'affaire Galliano n'a visiblement pas laissé de traces. La vidéo accablante montrant le couturier attablé ivre mort dans un café et invectivant ses voisins, qui a fait le tour du monde sur internet, n'est pas parvenue à éclabousser la marque. En octobre, le groupe annonçait un chiffre d'affaires de 705 millions d'euros sur les neuf premiers mois de 2011, soit 21% de plus que la même période en 2010. Et les ventes au détail progressaient de 27%. La mise à distance rapide -condamnation de ses propos et mise à pied- aura limité les dégâts. Depuis bientôt un an, ce sont les équipes de création, menées parBillGaytten, l'ancien assistant du flamboyant Britannique, qui se chargent des différentes collections, en insistant sur les "codes" identitaires de la maison. Galliano, déjà plus très vaillant en raison des diverses addictions évoquées lors de son procès, n'est certes plus là mais il reste encore "tout ce qu'il a insufflé et mis en place en termes de produits, d'image, de direction artistique générale", fait valoir l'historienne de la mode Lydia Kamitsis. Le moteur de la marque Selon plusieurs experts, la nécessité d'un directeur artistique, surtout pour une maison qui fait de la Haute Couture, ne va tarder pas à se faire sentir. En témoigne l'exemple de Chanel qui a fait du surplace, tout en continuant à très bien vendre ses tailleurs, entre la mort de Mademoiselle en 1971 et l'arrivée de Karl Lagerfelddouze ans plus tard.
  • 5. "L'absence d'un créateur peut ne pas peser pendant une saison ou deux. Mais la limite c'est qu'il faut qu'une marque soit régulièrement remise au goût du jour, actualisée", commente le spécialiste du luxe Serge Carreira, maître de conférences à Sciences-Po. Pour le moment, si Dior s'en tire si bien, selon lui, c'est que la maison récolte "les fruits d'un repositionnement considérable depuis le milieu des années 2000", en valorisant son patrimoine et en se développant considérablement à l'international, notamment en Chine. "Une dynamique enclenchée bien avant le départ de Galliano", insiste-t-il. Le succès du sac Lady Dior et du parfum J'adore, l'un des plus vendus au monde, "montre que la marque a un moteur", juge-t-il. Patricia Romatet, de l'Institut français de la mode, estime que la force de Dior tient aussi à sa multiplicité, citant la "somme de ses égéries": CharlizeTheron qui campe "l'ultra-féminité glamour",NataliePortman une "féminité plus consensuelle", Marion Cotillard"la Française sophistiquée, très classe" ou, tout récemment, la jeunesse avec l'Américaine Mila Kunis. Cette multiciplité, qui se reflète dans l'offre, révèle le talent de nombreux "créateurs de l'ombre, très pros, qui assurent une belle activité à l'entreprise", ajoute-t-elle. L'intérim actuel renforce paradoxalement la marque. "Cet espace de respiration pourrait même lui permettre de rebondir sur un autre axe, de partir d'une page plus blanche", suggère-t-elle. Actuellement, c'est le Belge Raf Simons, connu pour une mode exigeante, volontiers avant-gardiste, qui est favori pour succéder à M. Galliano, croit savoir la presse spécialisée. Marc Jacobs, l'homme providentiel de Dior? Par Katell Pouliquen, publié le 05/10/2011 à 06:49 LE FASHION CIRCUS NE PARLE QUE DE ÇA: LE PLUS CÉLÈBRE AMÉRICAIN DE PARIS S'INSTALLERAIT AVENUE MONTAIGNE POUR SUCCÉDER À JOHN GALLIANO. "Choisir un créateur est toujours difficile, racontait Bernard Arnault, PDG de LVMH, en 2001, dans La Passion créative, un livre d'entretiens avec Yves Messarovitch. Car il ne s'agit pas de prendre tel créateur qui a du talent et de dire "on va le mettre dans telle affaire et ça va marcher". Ce n'est pas vrai. Il faut trouver le talent, les idées et la personnalité qui s'adaptent à l'esprit, à l'histoire de la marque." Plus de six mois lui auront été nécessaires pour se décider, si nos informations se confirment. Quand Christian Dior est mort en 1957, Yves Saint Laurent lui a succédé comme le messie. John Galliano, lui, est mort socialementdepuis ses propos antisémites, et Marc Jacobs apparaît comme le nouveau sauveur de l'Avenue Montaigne, après un deuxième défilé Dior livré sans réel pilote dans l'avion -un prêt-à-porter printemps- été 2012 bien fade présenté le 30 septembre dernier à Paris et signé Bill Gaytten, l'ancien bras droit de Galliano. A l'heure où nous écrivons ces lignes, les négociations corsées se poursuivent entre LVMH (propriétaire de Dior et de Louis Vuitton) et le créateur américain, qui réclamerait dix millions de dollars pour réaliser les six collections exigées chaque année (couture, prêt-à-porter et croisière). " MJ ", comme il est surnommé dans le groupe, souhaiterait aussi arriver chez Dior avec sa garde rapprochée, soit une dizaine de collaborateurs travaillant à ses côtés au studio Vuitton -outre son associé Robert Duffy, son double en business depuis qu'ils ont lancé ensemble la ligne Marc Jacobs en 1986. Marc Jacobs et Robert Duffy lors d'une soirée célébrant le dixième anniversaire de la marque Marc Jacobs. Côté coulisses, Dior Héritage, le département archives, s'active pour remettre à jour de majestueux dossiers déclinant les codes mythiques de la maison: le gris, l'imprimé panthère, les pois, les perles etc. De quoi nourrir le nouveau venu et lui faire vite comprendre que la maison de couture est dotée d'un patrimoine quasi sacré... même s'il est grand temps de le rafraîchir. Lui signifier qu'il s'inscrit dans une longue histoire commencée par Christian Dior en 1947 et poursuivie successivement par Yves Saint Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré puis John Galliano.
  • 6. MJ sera-t-il capable de rééditer le miracle Vuitton? Grâce à lui, et à son PDG Yves Carcelle (qui quittera ses fonctions fin 2012 pour prendre la présidence de la future Fondation Louis Vuitton), le malletier est entré dans la cour des grands, en créant du buzz, des itbags et des défilés magistraux. Marc Jacobs, à la tête du prêt-à-porter LV depuis 1997, y a eu carte blanche pour moderniser l'image d'une vénérable maison de sacs à main, luxueux certes mais compassés. Sous l'ère Jacobs, mordu d'art contemporain, les toiles monogrammées ont été repeintes en fluo par Stephen Sprouse, tandis que les défilés Vuitton devenaient des rendez-vous cultes de la fashionweek parisienne, faisant courir des rédactrices de mode frémissant à l'idée d'arriver en retard. "MJ chez Dior, c'est un casting parfait, rassurant pour les clientes et pour le milieu. C'est le choix du risque zéro", estime Serge Carreira, maître de conférence à Sciences Po Paris (cours Mode et Luxe). Démonstration. 1-Il a le sens du spectacle idéal pour revamper la marque Kate Moss lors du défilé Louis Vuitton automne-hiver 2011-2012. Ne jamais oublier ce détail: Marc Jacobs s'est fait tatouer le mot "shameless", peur de rien, sur le coeur, entre des dessins d'étoiles et de Bob L'éponge. Ses défilés poussent loin le sens du glam', avec toujours un casting de rêve et une scénographie spectaculaire. Pour le défilé de cet hiver, il faisait sortir des soubrettes fétichistes d'un ascenseur d'hôtel, la plus scandaleuse étant une Kate Moss en culotte, cigarette à la main. Des mises en scène (au budget illimité, dit-on) qui sentent suffisamment le soufre pour charmer la critique et les acheteurs, sans les effrayer. "Il a une appréciation extrêmement aigue de son époque, poursuit Serge Carreira. Et c'est un Américain par excellence, qui a le sens des limites et de l'acceptable". Prototype du "bon client" pour les journalistes, il donne facilement des interviews en plein milieu du backstage, après les défilés. Reste à savoir s'il sera aussi libre chez Dior que chez Vuitton, où toute l'histoire du PAP était à écrire. "Dior est l'obsession personnelle absolue de Bernard Arnault, que tous en interne surnomment "Dieu"", assure un fin connaisseur de Marc Jacobs comme de la maison Dior. Dans les séminaires LVMH, la marque Dior apparaît toujours dans une police de caractère beaucoup plus grande que les autres logos du groupe... 2- Il est clean Kate Moss et Marc Jacobs en 1996 en backstage du défilé du créateur. MJ, un bad boy grunge? De l'histoire ancienne. Le garçon turbulent a remisé ses frasques. Etudiant à la Parsons School of design au début des années 80, ce fan des Strokes et de SonicYouth écumait le Studio 54 jusqu'au bout de la nuit, y apportant ses livres pour filer en cours directement. Il avait fini par devenir prisonnier de ses démons, alcool, cocaïne, héroïne. Jusqu'à sa cure de désintoxication en 2007 (une première, en 1999, avait échoué) dont il sort transformé. Depuis, son apparence physique est le reflet de son succès. Fini le garçon échevelé, binoclard et bouffi, c'est désormais un super-héro musclé, bronzé et étincelant (il a des diamants à chaque oreille). Mentalement aussi, sa rehab l'a changé: "Au fur et à mesure de cette cure, j'ai développé ma confiance en moi", déclarait-il au New- Yorker en 2008. A 48 ans, il n'est plus drogué qu'à la gym (2h30 par jour). 3- C'est le roi des accessoires De gauche à droite, sac Marc Jacobs, sac Louis Vuitton et ballerine Marc Jacobs. Sous sa propre marque comme chez Vuitton, il a prouvé son sens aigu du produit, et son goût pour le twist, n'hésitant pas à solliciter des icônes de la contre-culture (les papes du hip-hop PharellWilliams ou Kanye West, qui ont dessiné respectivement des bijoux et des baskets pour Vuitton). Avec lui, modernité rime avec fantaisie, créativité et... business! "Marc m'a appris à réfléchir au merchandising et à construire une collection pour une boutique", expliquait Camille Miceli quand elle travaillait à ses côtés pour les bijoux Vuitton. Sous son ère, LV a connu une dynamique exceptionnelle avec une croissance à deux chiffres de ses ventes et un niveau inédit de rentabilité. En 2010, le cabinet Millward Brown livrait son classement annuel des 100
  • 7. marques les plus puissantes du monde. Louis Vuitton, à la 26ème place, est le premier nom français qui y figurait. 4- Il a une bande arty chic Marc Jacobs et Kate Moss au Bal du Metropolitan Museum, en mai 2009. Kate Moss, donc (son point commun avec John Galliano), mais aussi Sofia Coppola, ne sont pas, chez lui, que des people de premier rang. Mais des amies qu'il sollicite habilement. La collection que Sofia C. a dessinée pour Vuitton est un carton commercial. MJ bénéficie aussi d'une caution arty. Fervent collectionneur, il a dans son appartement parisien, des oeuvres de Braque ou Picabia, mais aussi des pièces contemporaines signées Elizabeth Peyton ou Richard Prince. Il a souvent invité des pointures de la création mondiale à collaborer avec lui: Stephen Sprouse, TakashiMurakami etc. "Avec lui, c'est l'aboutissement du Pop Art d'Andy Warhol", nous avait expliqué Hervé Mikaeloff, conseiller de Bernard Arnault pour l'art contemporain lorsque le travail de Murakami pour Vuitton avait été exposé au Musée d'Art Contemporain de Los Angeles... avec une boutique intégrée au musée. 6- Seul bémol: il n'a jamais fait de Haute couture Mais il saura s'appuyer sur le savoir-faire incontesté des ateliers Couture. Gratifié d'un certain sens du collectif (il remercie toujours ses équipes, comme en juin dernier lorsqu'il a reçu le prix du meilleur designer de l'année aux CFDA Awards à New York, et affirme que "l'idée du designer dans sa tour d'ivoire est ridicule"), il a déjà une bonne maîtrise de certains codes Dior. Ce qui n'est guère étonnant pour un créateur aussi versé sur le vintage et sur les années 50 en particulier, années Dior par excellence -même si sa relecture des grandes époques du vêtement est toujours extrêmement subtile, beaucoup plus intellectuelle qu'il ne veut bien le dire. A gauche, silhouette Christian Dior de 1959. A droite, silhouette Marc Jacobs automne-hiver 2011. Il n'aura en tout cas pas peur des archives, qu'il va s'amuser à détourner. "Seul un Américain pouvait reprendre Dior avec autant d'enthousiasme. Là-bas, la marque fait encore absolument rêver, et d'une certaine manière, c'est une marque très américaine, très couture cocktail, d'un optimisme solaire", précise un spécialiste de la maison. Parmi ses 28 tatouages, on a aussi trouvé celui-ci, gravé sur son poignet droit: "Pefect". Le marché du luxe en pleine ébullition Par Corinne Scemama, publié le 08/07/2011 à 13:00 Introductions en Bourse, acquisitions, rumeurs de rachats... L'univers des grandes marques, de la joaillerie à la haute couture, est en effervescence. Les années à venir s'annoncent encore plus prometteuses. utre souci commun de ces grands acteurs : prendre garde à ne pas galvauder leur image. Avec le boum de la demande, c'est une tentation et un vrai risque. "Les enseignes doivent à la fois surfer sur cette folle croissance tout en conservant le même niveau de qualité", souligne Serge Carreira, maître de conférences à Sciences po Paris. "Nous sommes davantage à la recherche de sens" Ce problème - de riche - est d'autant plus d'actualité que les consommateurs deviennent de plus en plus exigeants. "Ils veulent des produits uniques. Pour les satisfaire, les marques doivent se réinventer", souligne Bellaïche. Tous les acteurs en sont conscients. "Nous sommes davantage à la recherche de sens", explique Elisabeth Ponsolle des Portes, déléguée générale du Comité Colbert qui regroupe 75 grandes
  • 8. maisons. Un défi que le secteur du luxe devra relever s'il veut profiter pleinement de son envolée prometteuse. D'ici à 2025, selon Goldman Sachs, son chiffre d'affaires devrait quadrupler à 700 milliards d'euros ! Un avenir brillant. Dior ne devrait pas souffrir de l'affaire Galliano Par LEXPRESS.fr, publié le 02/03/2011 à 18:32 Forte de sa longévité et de son image de marque star, la maison pourrait même connaître une relance avec un nouveau styliste. FORTE DE SA LONGÉVITÉ ET DE SON IMAGE DE MARQUE STAR, LA MAISON POURRAIT MÊME CONNAÎTRE UNE RELANCE AVEC UN NOUVEAU STYLISTE. L'image et les ventes de la maison Dior, forte de sa longévité et de son statut de marque star, ne devraient pas souffrir de l'affaire Galliano et pourraient même profiter d'un changement de styliste -AlberElbaz, Hedi Slimane, Riccardo Tisci seraient pressentis- pour se redonner un nouveau souffle. Suspendu vendredi pour avoir proféré des insultes antisémites et racistes, le créateur de Dior, le Britannique John Galliano, fait l'objet depuis mardi d'une procédure de licenciement après la diffusion d'une vidéo le montrant éméché et affirmant "adorer Hitler". La rapidité avec laquelle la griffe s'est désolidarisée du créateur depuis le début a été saluée, jusqu'à la très influente Anti-DefamationLeague, ONG américaine fondée en 1913 qui s'oppose à toute forme d'antisémitisme. "Un amalgame très destructeur" L'affaire Guerlain est passée par là, souligne le consultant en marketing des tendances Dominique Cuvillier, en référence aux récents propos racistes de l'ancien "nez" de la marque détenue parLVMH, groupe qui, comme Dior Couture, est contrôlé par le milliardaire Bernard Arnault. Alors que Jean-Paul Guerlain n'a plus rien à voir avec la société qui porte son nom, il n'en est pas de même pour John Galliano et Dior. Il fallait éviter selon DominiqueCuvillier "un amalgame très destructeur" entre Dior et Galliano alors que la griffe est associée dans le monde entier à "luxe parisien, luxe français". Surtout que les premières dames de France comme Bernadette Chirac -par ailleurs membre du conseil d'administration de LVMH- et Carla Bruni portent volontiers ses créations lors de dîners et voyages officiels. "La rapidité de la réaction montre à quel point la maison Dior est consciente des risques éventuels sur son image et sur sa notoriété", souligne Serge Carreira, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris. "Aujourd'hui dans la communication, on ne peut pas être tiède à l'heure d'Internet et des vidéos qui tournent en boucle. Les maisons doivent éviter d'être gangrenées par les rumeurs et d'être vampirisées par leurs créateurs", poursuit Dominique Cuvillier. Pour Erwan Rambourg, analyste financier spécialiste du luxe chez HSBC, il est peu probable que cette affaire puisse "peser durablement sur l'image de la marque ou sur ses ventes en raison de sa longévité, de son histoire". Qui plus est, "un départ de designer ne signifie pas la fin d'une marque", ajoute-t-il en faisant référence au départ du styliste star de Gucci Tom Ford qui n'a pas rimé avec chute des ventes sous l'impulsion d'un de ses anciens bras droits, Frida Giannini. Pas de profits avant 2002 "Si les changements fréquents de designers peuvent affecter une marque qui ne peut se construire, ce n'est pas la même chose avec un créateur présent depuis 15 ans. Au contraire, en termes de timing, cela pourrait permettre d'apporter du sang neuf", affirme encore Erwan Rambourg. "Dior comme toutes les grandes marques survivent à leurs créateurs. Si John Galliano a incarné le renouveau de la maison, le redéploiement et le succès de la marque sont dus au travail de ses dirigeants et des équipes", assure-t-on dans l'entourage de la griffe aux quelque 240 boutiques dans le monde et 826 milliards d'euros de ventes.
  • 9. Le Wall Street Journal souligne cependant que "la griffe n'a pas généré de profits avant 2002 et a eu du mal depuis à accroître ses performances. Sa marge de 4,2% se situe bien loin de Louis Vuitton (45%)", un exemple extrême alors que les autres griffes se situent plus à mi-chemin, et une performance plus proche de celle d'Yves Saint Laurent par exemple, qui a connu des années difficiles. Dior pourrait profiter des circonstances pour revoir complètement sa stratégie. "Ce qui est important aujourd'hui, après la crise également, c'est le produit, la marque, ce qu'elle représente. On revient au métier: faire des robes pour des clientes", dit M. Cuvillier.