1. JOURNAL DU LYCÉE IMMACULÉE CONCEPTION
octobre 2016
Rédacteurs : Louis Dréano, Albane Nicot, Lucile Marjollet, Manon Hardy, Elizabeth Iordanov,
Augustin Chevet, Pierre-Ambroise Gallouet, Fanny Fevre, Coline Lappeman
EDITORIAL, par Louis Dréano
La reprise du journal
implique deux bonnes
nouvelles. En premier lieu, sa
prospérité. Cela fera deux ans
en octobre que le journal aura
enfanté son premier numéro,
entre les murs et pierres mêmes
de notre lycée ! Au navire,
Bastien Maignan et Alban
Guyomarc'h auront maintenu
les colonnes depuis le début,
coûte que coûte, et en ce point,
nous leur en sommes très
reconnaissants. Le journal aura
connu quelques "traversées du
désert", des temps "mous"
expliqués par les prérogatives
du bac. A contrario, les
événements noirs de janvier et
novembre 2015, puis ceux de
mars 2016, auront été eux les
tristes moteurs de parutions
extraordinaires. –
"Extraordinaires" car la parole
se libéra soudainement et avec
passion ! Plus tard, le bac
obtenu, nos deux rédacteurs-
en-chef furent bien obligés de
rendre les clés de la boutique,
vous comprenez.
Mais le retour du Tohu
Bahu témoigne aussi d'une
volonté toute simple, qui
revient à sa genèse : écrire. Et
c'est ici que se porte une grande
condition, si ce n'est le
fondement même de notre ligne
éditoriale : le Tohu Bahu est un
mur d'expression libre. A
certains égards, l'adjectif
"libre" peut sembler fade tant
on rabâche à tout va le principe
ultra-universel de liberté. Dans
une république, de surcroît
libre, un tel terme tend à
s'étioler avec le temps, si ce
n'est perdre son sens. Et
pourtant ailleurs, d'autres
reçoivent 1 000 coups de fouet
pour avoir critiqué l'islam sur
internet (Raif Badawi), sont
interdits d'écrire pendant 15 ans
d'existence pour avoir dénoncé
la répression politique de son
pays à la télévision (Zuhair
Kutbi), deviennent
publiquement muets en
situation de terreur - en Juillet,
suite à la situtation d'état
d'urgence, les autorités turques
ont fermé : 3 agences de presse,
16 chaînes de télévision, 23
stations de radio, 45 journaux,
15 revues et 29 maisons
d’édition. La liste des réprimés
est bien longue sur Terre. Dans
une société qui se ferme,
l'esprit se meurt... A la fin, on
suffoque, on étouffe.
La liberté, il faut donc
se l'approprier dans l'espace
public ! Et le geste devient
d'autant plus fort lorsqu'il vient
de la jeunesse : en ce
septembre avec les élections au
siège du Legco, le mouvement
des parapluies hongkongais de
2014 revient sur le devant de la
scène, toujours emportés par
les jeunes Joshua Wong,
Nathan Law et Agnes Chow
défiant Pekin. Occuper les rues,
distribuer des tracts, relayer
l'information par le numérique,
tout moyen permet de maturer
une initiative – même si la Nuit
Debout n'a pas renversé le
gouvernement, ni arrêté la loi
Travail, elle aura permis de
catalyser des rêves, des
déceptions et de faire émerger
des questions et des pistes.
Le Tohu Bahu est donc
un moyen de s'exprimer,
d'expliquer, de porter des
causes et de proposer des
solutions. Mais au-delà d'un
statut de journaliste en herbe ou
d'écrivain d'actualités, nous
sommes aussi de grands
rêveurs. Les colonnes de ce
journal invitent n'importe quel
passant à venir peindre
quelques vers de poésie,
raconter des histoires et faire
son art ! Puis, autant le rappeler
dès le début, le journal se doit
aussi de parler de la vie même
du lycée ! Cela serait dommage
d'oublier que nous sommes,
pour une bonne partie, des
lycéens de l'Immac ! Voilà les
grandes lignes, à vous de les
remplir !
1
2. L'affrontement entre Hillary Clinton VS Donald Trump, par Augustin Chevet
Tohu-Bahu s'intéresse
aujourd'hui aux élections
américaines ayant lieu en
novembre prochain. Qui ?
Pourquoi ? Comment ? Une
enquête pour mieux
comprendre ce fait d'actualité,
grâce au portrait des deux
candidats à la présidence.
NB : Le parti démocrate est à
gauche et le parti républicain
est à droite.
Hillary Clinton
La démocrate a été
officiellement désignée par son
camp dans la course à la
présidentielle américaine, lors
de la convention démocrate à
Philadelphie le 28 juillet.
L'ancienne première dame
(épouse de Bill Clinton),
sénatrice et secrétaire d’état, est
bien placée pour remporter
l'élection présidentielle
américaine. Elle deviendrait
ainsi la première femme à
diriger les États-Unis.
Hillary Clinton est
populaire auprès des
admirateurs du président actuel
Barack Obama, des minorités
ethniques, mais surtout auprès
de ceux qui refusent à tout prix
d'avoir Donald Trump pour
président. Il s'agit d'un « voter
contre » approuvé par une
grande partie des électeurs. Elle
séduit par ses idées
économiques, comme limiter
les réductions d'impôts des
classes moyennes, et
internationales (limitation des
interventions militaires mais
application de politique
fortement rigoureuse). Son
caractère est de taille à tenir
tête à tout opposant, dont
Donald Trump.
Pourtant, on reproche à
la candidate sa négligence,
notamment après le scandale de
l'emailgate : Hillary Clinton a
utilisé sa boîte mail personnelle
pour traiter des affaires d'état,
au lieu d'une messagerie
officielle de l’État. De plus,
elle aurait récemment menti sur
son état de santé, refusant
d'admettre une pneumonie et
une succession de malaises.
Les Américains lui reprochent
son manque de sincérité et ne
lui font pas pleinement
confiance. Certains se tournent
donc vers son opposant
républicain, Donald Trump, à
la recherche d'un candidat qui
« est honnête, dit ce qu'il pense
et ne mâche pas ses mots ».
Donald Trump
Ce milliardaire
populiste et présentateur TV
(télé réalité) new-yorkais a
écrasé ces opposants lors des
primaires républicaines (dont
Ted Cruz et Jeb Bush, le frère
de Georges W. Bush) et est
maintenant lancé dans la course
à la Maison blanche. Fortement
critiqué pour ses propos
outranciers et injurieux envers
ses opposants, mais aussi pour
certains scandales financiers
(impôts non payés, universités
truquées), il est maintenant le
principal opposant d'Hillary
Clinton.
Pourquoi les
Américains lui font-ils
confiance ? Tout d'abord, il est
un symbole de réussite, et se
jure de redresser l' économie. Il
veut aussi redonner au pays sa
puissance d'autrefois, comme le
montre son slogan « Make
America great again ». Celui-ci
fait largement écho au
« America is back » de Ronald
Reagan pendant la guerre
froide. Ses projets sur
l'immigration et la lutte contre
le terrorisme séduisent
largement les conservateurs et
les républicains, mais sont
souvent utopiques, par exemple
la construction d'un mur le long
de la frontière mexicaine.
Donald Trump est favorable au
port d'armes et à l'annulation
des accords faits par les États-
Unis lors de la Cop21 à Paris.
Nous sommes en ce
moment dans la période des
débats télévisés, la plupart des
médias américains ont déjà
choisi leurs favoris. Le premier
débat a eu lieu lundi 26
septembre. Hillary Clinton
l'aurait emporté face à Trump,
mais si l'on s'en fie aux
précédentes présidentielles cela
ne permet pas d'émettre des
conjectures fiables pour
déterminer qui de Trump ou
Clinton l'emportera en
novembre.
2
3. La France exporte des armes contre des populations au Moyen-Orient, par Louis Dréano
Fin août, les sites
Médiapart et Amnesty
International éclairent une
polémique grinçante sur la
livraison d'armes en Arabie
saoudite. En effet, la seconde
conférence internationale du
Traité sur le commerce des
armes (TCA) s'est tenue le 22
août à Genève. Le texte fut
adopté par l’ONU le 2 avril
2013 et entra en vigueur le 24
décembre 2014. Depuis, tous
les pays ayant ratifié la
convention de l’ONU (130
États signataires, plus de 80
ratifications) se sont engagés à
présenter un rapport annuel
détaillant leurs exportations et
leurs importations d'armes.
"Le TCA peut sauver des
millions de vies. C'est pourquoi
il est d'autant plus inquiétant
de constater que les États qui
l'ont signé ou même ratifié
semblent penser qu'ils peuvent
continuer à fournir des armes
à des forces connues pour
commettre et faciliter des
crimes de guerre, et à délivrer
des autorisations d'exportation
même lorsque le risque est
majeur que les armes
contribuent à de graves
violations des droits humains",
a déclaré Brian Wood,
responsable des questions liées
au contrôle des armes et aux
droits humains à Amnesty
International.
27 % des États
signataires n’avaient toujours
pas remis ce rapport avant
l’ouverture du sommet. La
Moldavie et à la Slovaquie ont
annoncé n'avoir pas l'intention
de divulguer ces données.
"Nous dénonçons les livraisons
d’armes des États-Unis, de la
France et d’autres pays
européens (Allemagne,
Espagne, Italie, etc.) aux États
de la coalition menée par
l’Arabie saoudite qui combat
au Yémen", explique Rob
Perkins, chercheur de
l’organisation anglo-saxonne
Control Arms. "Sur le terrain,
ces fusils, ces véhicules blindés
et ces munitions tuent des
civils. Pourtant, Paris a
autorisé en 2015 des ventes à
hauteur de 16 milliards d’euros
vers l’Arabie saoudite."
"Depuis des mois, nous
tentons d’alerter la
communauté internationale sur
la façon dont est menée la
guerre au Yémen. Des
mosquées, des écoles, des
hôpitaux sont pris pour cible,
avec des armes livrées par la
France", estime Aymeric
Elluin, chargé des questions
"Armes et justice
internationale" à Amnesty
international. "Les véhicules
blindés Sherpa, vendus par
Paris à l’armée égyptienne, ont
par exemple été utilisés par la
police égyptienne lors de la
répression de manifestations en
2013", continue Aymeric
Elluin. "L’opinion publique
3
4. française est peu sensible à ces
questions, car l’exécutif
communique énormément. À
chaque fois qu’un président est
en voyage d’affaire, il annonce
triomphalement la signature de
juteux contrats censés
favoriser l’économie
hexagonale et créer des
emplois."
Outre-Rhin, les
exportations d’armes ont
doublé en 2015 : 8 milliards
d’euros, contre 4 milliards en
2014, et cela, alors que Berlin
se disait résolue à mieux
contrôler ce commerce,
spécialement la destination de
ces armes, lorsqu’elles sont
achetées par des régimes
autoritaires. Dans le même
sens, entre mars 2015 et juin
2016, le Royaume-Uni aura
autorisé l'exportation de 3,9
milliards d'euros d'armements
vers l'Arabie Saoudite. Sous
silence médiatique, les pays
exportateurs qui marchandent
avec Riyad se rendent
coupables de la pire des
hypocrisies.
La carte ci-dessus représente
les exportations d'armement de
la France entre 2010 et 2014,
d'après le ministère de la
Défense
Pour en savoir plus :
https://www.mediapart.fr/journal/international/230816/la-france-accusee-de-vente-darmes-utilisees-
contre-des-populations
https://www.amnesty.ch/fr/themes/armes-et-commerce-d-armes/docs/2016/tolerance-zero-pour-les-
etats-qui-bafouent-les-obligations-decoulant-du-traite-sur-le-commerce-des-armes
http://controlarms.org/en/news/process-not-substance-in-second-csp/
http://www.liberation.fr/futurs/2015/06/14/ventes-d-armes-le-grand-boomdes-exportations-
francaises_1329625
Myanmar : la route sinueuse vers la paix, par Louis Dréano
Le grand rassemblement qui a
réuni, du 31 août au 3
septembre, les chefs de la
plupart des guérillas
"ethniques" du Myanmar (près
de 700) et les responsables de
partis politiques des minorités
(30 % de la population) avec le
gouvernement et l’armée dans
la capitale, Naypyidaw, est
resté impuissant à avancer les
premières pistes vers la paix.
Effectivement, mettre fin à près
de soixante-dix ans de conflits
ethniques ravageurs est une
mission très délicate – la LND
(Ligue nationale pour la
démocratie) en a fait la priorité
de son nouveau gouvernement
depuis mars 2016. Devenue
indépendante en 1948,
l’intention unitaire initiale du
pays n’a jamais dépassé le
stade de la fiction et la capacité
d'Aung San Suun Kyi – porte-
parole de la présidence,
ancienne Prix Nobel de la Paix
en 1991 – à trouver des
solutions est aujourd'hui
toujours restreinte par le vaste
pouvoir politique et
économique que conserve le
"Tatmadaw", l'armée du
Myanmar.
Union of Myanmar :
pétaudière ethnique d'un
Etat implosé
Les délégués comptent
se retrouver tous les six mois
pour discuter de problèmes
allant de la sécurité à la
représentation politique, des
questions linguistiques et
culturelles au contrôle des
riches ressources minérales de
la Birmanie. "Nous observons
des changements
encourageants, à mesure que le
Myanmar sort de l’ombre du
régime militaire. Mais il reste
encore beaucoup à faire pour
garantir une rupture définitive
avec le passif du pays en
termes de violations des droits
humains", a déclaré Rafendi
Djamin, directeur pour l’Asie
du Sud-est et le Pacifique à
Amnesty International.
Les grands absents de
cette conférence comptent tout
particulièrement les
représentants des musulmans
apatrides Rohingyas (1,1
million), qui subissent des
persécutions et des violations
des droits de l'homme de la part
de leurs voisins bouddhistes de
l'Etat de Rakhine, situé dans le
nord-ouest du Myanmar. Ces
dernières années, la résolution
de l’Assemblée générale des
Nations unies a mis en
évidence de manière de plus en
4
5. plus insistante la détérioration
de la situation des Rohingyas,
la résolution de l’an dernier
faisant état de graves
préoccupations.
Ce texte engageait le
gouvernement birman à
prendre un certain nombre de
mesures afin d’améliorer la
situation, notamment en
permettant aux Rohingyas de
s’auto-identifier, dans le but de
garantir une égalité d’accès à la
citoyenneté et aux droits
associés, de leur assurer le droit
de circuler librement.
Effectivement, avec la
progressive dissolution de la
junte – "pereistroïca" birmane
lancée par le président Thein
Sein de 2011 à 2016 – les
tensions religieuses étouffées
pendant des décennies sont
ressorties au grand jour,
révélant une islamophobie
latente et un ultra-nationalisme
dangereux.
Tous contre la Tatmadaw
Pour l’heure, la
résolution protégeant les
Rohingyas n'est pas appliquée.
Au nord-est, des combats
d’intensité variable mettent aux
prises la TNLA (armée de
libération nationale Ta’ang) et
l'armée. Les Ta’ang (au moins
1 million) incarnent en outre à
eux tout seuls la complexité
d’un pays aux 135 groupes
ethniques répertoriés : ils sont
eux-mêmes divisés en plusieurs
sous-groupes distincts,
s’exprimant dans des dialectes
différents, tous rattachés à la
famille minoritaire des langues
môn-khmères. Leur habitat se
répartit sur un vaste territoire,
depuis le nord du Myanmar
jusqu’au sud de la province
chinoise du Yunnan en passant
par certaines régions frontières
de Thaïlande. A côté, la
puissante et très active Armée
pour l’indépendance kachin
(KIA) combat au nom de
l’ethnie du même nom,
principalement de religion
chrétienne, contre l'armée
birmane. Celle de l’ethnie Wa,
infiniment plus sulfureuse,
l’Armée unie de l’Etat Wa
(UWSA), a réussi depuis des
années, sous le joug de la
Chine, à former une enclave
quasi indépendante sur la
frontière thaïlandaise, plus au
sud de l’Etat Shan – Etat qui
comprend lui-même pas moins
de 8 groupes armées entre ses
frontières.
Pourtant, dans son
discours de clôture, Aung San
Suu Kyi rappelle avec une
pointe d’amertume : "Il dépend
désormais de chacun de
décider s’il faut rester coincé
dans le passé ou regarder le
futur avec courage."
Au fond, les guerillas
invoquent de manière générale
une vision plus fédéraliste du
Myanmar, acceptant leur
identité culturelle. Aux
dernières nouvelles, le
mercredi 14 septembre, Barack
Obama a annoncé mercredi à
Washington la levée prochaine
des sanctions visant l'Etat
birman (secteurs banquier,
minier et du bois). Cette
première main tendue couronne
une transition démocratique
relativement réussie et s'inscrit
dans le mouvement de
reconnaissance du pays birman
qui, jusqu'alors, se retrouvait
asphyxiée par la pression
internationale.
Pour en savoir plus :
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/09/16/vers-une-normalisation-de-la-relation-
americano-birmane_4998581_3216.html#DZ568QRdj3ePoSrF.99
http://www.huffingtonpost.fr/2013/07/17/birmanie-rencontre-hollande-sein-rakhine
rohingyas_n_3609825.html
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/09/suu-kyi-visits-un-and-us/
http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2016/09/06/birmanie-les-guerriers-du
brouillard_4993550_4497186.html#EH3LYpYvxD2l0q6r.99
http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/09/08/birmanie-le-pays-de-la-petaudiere-
ethnique_4994465_3232.html#39fSd9juSM0WA8WD.99
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/08/31/birmanie-aung-san-suu-kyi-face-au-defi-
5
6. La menace du populisme en Europe, par Louis Dréano
C'est sans équivoque :
l'Europe occidentale en a assez
du clivage droite-gauche tout
blafard et mou. Les miettes de
cet échiquier traditionnel et
"rationnel" alimentent une
certaine haine de la politique
"politicienne", souvent repris
sous la joute d'un courant assez
fourre-tout dans le language
politique : le populisme ; suivi
de concepts relativement
proches, toujours dérivants :
national-populisme,
postfascisme, etc.
Par l'étymologie même, on peut
comprendre le populisme
comme une volonté d'entraîner
l'ensemble du peuple contre
une cause – ici, le jeu des
politiques entre eux. Pour les
chercheurs Jean-Yves Camus et
Nicolas Lebourg, le national-
populisme correspond lui à la
captation des questions de
société et l'intérêt porté à des
minorités, en même temps que
l'abandon de la vieille vision
raciale du monde, à laquelle ils
auraient substitué une
intégration en termes
d'affrontements culturels –
pensons à Pim Fortuyn, homme
politique néerlandais à la fois
homosexuel et férocement
hostile à l'islam et à
l'immigration. Pour le politiste
Enzo Traverso, le populisme
n'est pas un courant politique,
mais plutôt un style, une façon
démocratique de gouverner. Il
préfère le terme "postfascisme"
pour caractériser ces nouvelles
extrêmes droites qui semblent
encore en transition et ne
ressemblent plus aux
mouvements fascistes du 20e
siècle, plaçant au centre de
leurs préoccupations le
nationalisme intégral, les
racines (chrétiennes) de
l'Europe, une éventuelle sortie
de l'Union Européenbe, le rejet
de l'immigration et de l'islam.
A l'échelle européenne,
quasiment tous les pays sont
concernés par cette tendance
populiste. En Slovaquie, une
force néonazi est entrain de
naître. Entré pour la première
fois au Parlement national, le
parti "Notre Slovaquie"
(LSNS) compte 14 députés
depuis le 5 mars 2016. A sa
tête, Marian Kotleba se fait
appeler "Vodca", c'est-à-dire
"guide" ou "Führer", par sa
garde rapprochée bodybuildée
et en tee-shirts kaki, qui
rappelle vaguement le
squadrisme fasciste des années
20. Kotleba estime que les
roms sont "des parasites", prie
les écoles d'y rejeter tout
multiculturisme et d'y
enseigner les seules valeurs
traditionnelles du pays – un
concours est même lancé sous
le nom de "miss collège" dans
la région natale de Kotleba, en
Banska Bystrica. En Italie,
Matteo Salvini a lui réussi à
transformer une Ligue du Nord
à bout de souffle en un parti
profondément admirateur du
Front National français, tourné
contre les "clandestins". Aux
Pays-Bas, Geert Wilders et son
Parti pour la liberté (PVV)
oscillent toujours entre 10% et
15% des voix au niveau
national.
En Allemagne, il y a la
perturbante Alternative pour
l'Allemagne (AfD). Fondé en
février 2013, aujourd'hui mené
par Frauke Petry depuis juillet
2015, ce petit parti à l'origine
anti-euro s'est peu à peu
transformé en une formation
radicale anti-immigrés. Pôle
d’attraction pour des citoyens
fâchés avec la politique ou pour
des électeurs d’extrême droite,
l’AfD continue de se heurter à
la résistance de ceux qu’elle
appelle les "vieux partis".
Toutefois, c'est surtout auprès
des abstentionnistes qu’il
enregistre ses progrès les plus
importants. S’ils sont tentés par
l’AfD, cela tient beaucoup à la
place désormais centrale que le
parti accorde aux questions
identitaires et sécuritaires, au
détriment des sujets
6
7. économiques. Ce choix a été
payant, dimanche 4 septembre,
en Mecklembourg-Poméranie-
Occidentale. Aux dernières
nouvelles, c'est un nouveau
revers électoral menaçant pour
Angela Merkel en ce mois de
septembre. Son parti, la CDU,
essuie une sévère défaite à
Berlin, à l'occasion des
élections régionales du Land :
avec 17,6% des voix, il réalise
son plus mauvais score depuis
la réunification allemande.
L'AfD fait son entrée au
Parlement régional avec 14,2%
des voix, réalisant un score
inespéré. Aujourd'hui, il est le
cinquième parti d'Allemagne.
Pour en savoir plus :
Ouest France n°219516 – Lundi 16 septembre 2016
Ouest France n°219507 – Mercredi 7 septembre 2016
Sciences Humaines, Hors-Série N°21- Juin-Juillet
https://www.mediapart.fr/journal/international/170916/election-berlin-un-test-pour-renverser-
merkel-et-unir-la-gauche
http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2016/09/05/l-afd-parti-des-professeurs-reconverti-dans-le-
populisme_4992503_3214.html
http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2016/09/19/berlin-la-cosmopolite-face-a-la-poussee-
populiste-de-l-afd_4999784_3214.html?xtmc=afd&xtcr=5
http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2016/07/15/l-euroscepticisme-en-declin-meme-a-l-
extreme-droite_4969717_3214.html?xtmc=extreme_droite_belgique&xtcr=11
http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2016/04/25/marian-kotleba-un-fuhrer-slovaque-en-sa-
region_4908163_3214.html?xtmc=slovaquie_kotleba&xtcr=3
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7
8. Les règles : la fin du tabou, par Lucile Marjollet
Règles : n.f. Phénomène
physiologique caractérisé par
un écoulement sanguin
périodique dû à l'élimination de
la muqueuse utérine, se
produisant chez la femme,
lorsqu'il n'y a pas eu
fécondation, de la puberté à la
ménopause.
Tabou : n.m. Qu'il serait
malséant d'évoquer en vertu
des convenances sociales ou
morales.
Plus de 50 % de la
population est touchée de près
ou de loin par les règles. Alors
pourquoi une culture du silence
aussi développée autour de ce
phénomène naturel ?
A travers le monde, plus
de 5 000 termes différents
existent pour parler des règles :
les Finlandaises parlent de
« semaine des framboises »
tandis que les Américaines
« reçoivent la visite de la tante
Flo » et que chez les
Allemandes « l'armée rouge »
débarque.
Selon Françoise Girard,
présidente de la Coalition
internationale pour la santé des
femmes :
«C’est comme si on
intériorisait la honte. Ça laisse
entendre que vous avez un
problème qui justifierait d’être
gênée. La société vous dit que
les règles sont quelque chose
que les femmes devraient
cacher.»
Les publicités ne font
rien pour aider. Jamais le mot
« règle » n'est prononcé, à la
place « Mère Nature nous rend
visite avec son cadeau
mensuel ». Et le sang des
règles qui se transforme en
liquide bleu tandis que des
femmes heureuses de vivre,
font du parachutisme, de la
planche à voile ou se
baladent tout simplement
mais en vêtements
généralement blancs et
moulants évidemment. La
Chine parvient à aller plus
loin en interdisant toutes
publicités de protections
hygiéniques en prime time,
qui sont jugées
inappropriées. Ainsi
uniquement 2 % des
Chinoises utilisent des
tampons, les autres pensant
qu'elles perdraient leur
virginité en en mettant un.
Le pire reste pour les
femmes vivant dans les
pays en voie de
développement. En effet,
ajoutez au tabou la pauvreté
et le manque d'information
et vous aurez la privation
d'un droit fondamental :
celui de disposer de
produits d’hygiène sûrs et
8
9. bon marché et d’espaces pour
prendre soin de soi. D’après un
rapport de l’Unicef et de
l’Organisation mondiale de la
santé (OMS) paru en 2015, au
moins 500 millions de femmes
dans le monde n’auraient pas
les moyens matériels de gérer
leurs règles. Sur 355 millions
de femmes et de jeunes filles
pubères en Inde, seules 12 %
utilisent des serviettes
hygiéniques, tandis qu'une fille
sur cinq ne va plus à l’école
après le début de ses règles. Au
Kenya, les femmes utilisent
torchons, feuilles, papier
journal, morceau de matelas ou
même de la boue. En plus de
leur inefficacité, ces méthodes
présentent des risques
hygiéniques importants.
Les croyances
populaires apportent aussi leur
lot d'épreuves aux femmes : au
Népal, le chhaupadi, un rituel
interdit par le gouvernement,
est toujours pratiqué dans
certaines communautés. Ce
rituel veut que la femme s'isole,
le temps de ses règles, dans une
hutte afin de ne pas
« contaminer » son
environnement. Les habitations
sont souvent en mauvais état,
mal isolées des intempéries et
des animaux sauvages. En
Bolivie, les femmes n'ont pas le
droit de se laver pendant leurs
règles, pensant devenir
infertiles si elles le font. En
Inde, de nombreux temples
refusent de laisser entrer les
femmes à cause de leur
« impureté ». Un prêtre hindou
a même déclaré :
« De nos jours, il existe
des machines qui scannent les
corps et peuvent détecter les
armes. Un jour viendra où une
machine sera inventée pour
savoir si c’est le “bon
moment” (pas en période de
menstruation) pour les femmes
d’entrer dans le temple. Quand
cette machine sera inventée,
nous pourrons discuter du fait
de laisser les femmes rentrer. »
Dans les pays
développés, le problème n'est
pas la place de la femme en
période de menstruation dans la
société mais le prix d'un
dispositif indispensable : les
protections hygiéniques. En
effet, de nombreux pays tels
que la Malaisie, l'Australie ou
encore 40 des 50 états
Américains appliquent la taxe
de luxe sur les tampons et les
serviettes hygiéniques. En
France, suite au refus des
députés de réduire la taxe sur
les protections hygiéniques à
5,5%, l'humoriste Sophia Aram
rappelle que si les protections
périodiques sont taxées à 20%
les sodas sont, au contraire,
considérés comme des produits
de première nécessité.
Heureusement les
choses commencent enfin à
bouger. En France, de
nombreuses mobilisations
féministes ont fini par avoir
raison de cette « taxe
tampons » et les protections
périodiques sont désormais
reconnues comme des produits
de première nécessité depuis
décembre 2015. Mais le
Canada a frappé plus fort, en
abolissant, depuis le 1 juillet
2015, toutes taxes sur les
protections périodiques. Quant
à New-York, la ville distribue
gratuitement des protections
hygiéniques dans les écoles, les
prisons ou encore les foyers
pour sans-abris. Sans compter
les nombreuses stars,
majoritairement sportives, et
artistes qui désacralisent les
règles juste en en parlant. Des
fondations et des organismes
viennent aussi en aide aux
femmes des pays en voie de
développement n'ayant pas
accès aux protections
periodiques. Ainsi, la
Fondation de ZanaAfrica
Group, qui fabrique des
produits d'hygiène, a reçu un
don de 2,6 millions de dollars
de la Fondation Melinda et Bill
Gates car si toutes les filles
finissaient le collège, elles
pourraient faire augmenter le
PIB du Kenya de 46 %.
« Une révolution tranquille est
en marche. »
9
10. Les portables et nous, par Fanny Fevre
C'est devenu notre
chouchou, notre doudou, un
des outils indispensables pour
vivre? Est-ce qu'on peut nous
imaginer sans notre téléphone
portable?
Quand on le perd,
l'angoisse nous gagne, on se
sent "seul" déconnecté... Il
nous permet d'accomplir de
multiples tâches, écouter de la
musique, consulter nos e-mails,
devenant des banalités pour
nous. Ils nous font même
oublier ses premières fonctions
parfois... Appeler et textoter
deviennent secondaires.
Cette petite machine
électronique nous accompagne
chaque jour, chaque heure,
chaque minute. Grâce à elle
nous sommes joignables
24h/24, et 7j/7. La nuit, le
jour... En étant occupés, en
famille entre amis etc. Il
partage nos moments intimes,
difficile de ne pas craquer
quand il vibre et encore moins
quand il sonne, on arrête notre
activité puis on se précipite
pour aller voir tel un bébé qui
pleure.
Nous sommes
connectés au monde entier
grâce à lui, on se sent entourés,
aimés, existés.. Avec snapchat,
instagram, tweeter, on échange,
on se confie, on croit vivre
dans la réalité... Mais : Vivons-
nous vraiment des relations
vraies à travers le petit écran?
N'est-ce pas un monde
d'illusions, tissés de
mensonges, de superficiel...?
Avec un portable en
main on se sent fort, moins seul
et surtout à la mode, avec le
dernier iPhone. Le téléphone
devient le synonyme de
modernité, de progrès
technologique...
Mais savez-vous les
avantages, les inconvénients de
votre outil indispensable, de
votre doudou ? Oui oui, il n'est
pas si parfait que les médias, la
société de consommation
aimeraient nous le faire croire...
Premièrement, le
téléphone contient des métaux
lourds qui sont nocifs pour la
santé mais qui polluent
également l'environnement.
Chaque année plus de 2
millions de nouveaux portables
sont vendus chaque année...
Que deviennent les téléphones
usagés ? Les batteries sont
stockées, ou bien jetées dans la
nature pour les pays qui n'ont
pas d'infrastructures prévues
pour cela. Encore combien de
temps pourront nous ainsi
stocker ?
De plus, les téléphones
portables dégagent des ondes
qui pourraient être nocives
pour notre santé, modifier le
fonctionnement du cerveau etc.
Ensuite, l'addiction au portable,
aux appareils électroniques,
devient de plus en plus
fréquente, des centres sont
créés pour reprendre une vie
normale sans l'utilisation
intensive du téléphone...
Apprendre à l'utiliser que
quelques heures par heure,
apprendre à se sociabiliser, à
quitter le monde virtuel... En
effet le téléphone portable qui
est normalement créé pour
favoriser la communication, la
tue... Ce qui est paradoxal mais
malheureusement véridique. Il
y a de plus en plus de moyens
de communication mais on
arrive de moins en moins à
communiquer... face à face.
C'est plus facile de se
cacher derrière un écran, dire
les choses les plus
douloureuses derrière notre
téléphone portable... On se sent
10
11. moins responsable et on est
davantage plus confiant.
Et dans la réalité,
pourquoi est-ce plus difficile?
Le téléphone rythme
notre journée, dès le matin
notre première réflexe est de
l'allumer, de sortir nos
écouteurs en allant à l'arrêt de
bus... On rentre dans notre
monde, on se coupe des autres
qu'on connait ou pas . Le soir
c'est la même routine... Le
téléphone n'est plus un outil
mais une barrière
infranchissable entre deux
individus... Il devient une
facilité de fuite, une bouée de
sauvetage face à l'inconnu, à
notre monde. Il est certes plus
facile de regarder son portable,
de faire semblant d'être
occuper... Plutôt que d'aller
vers l'inconnu, de la rencontrer
etc. N'est'ce pas ainsi qu'on
passe à côté des plus belles
rencontres? Faites le test vous
même ! Si vous voyez une
personne avec des écouteurs,
sur son portable qui donne
l'impression d'être occupée, et à
côté d'elle une personne sans
écouteurs, sans portable, qui est
prête à communiquer avec
vous, qui est ENTIÈREMENT
disponible... Vers qui allez
vous?
Le téléphone utilisé à
bon escient est un très bon
moyen de communication, de
partage. Mais on peut très vite
devenir dépendant... À la place
de sortir le portable pour saisir
le moment, de le capturer pour
l'envoyer à vos amis, à vos
proches... Que diriez-vous de le
vivre ?
Pouvoir consulter les e-
mails, aller sur son compte
Facebook, parler avec des
personnes vivant à l'étranger,
garder, rester en contact avec
nos amis, nos proches est un
grand avantage que nous offre
le portable. Il permet également
de regrouper tous les appareils
en un... Le mp3, l'appareil
photo, ordinateur, etc.
Du poison du sophisme : ses effets ? sur quel antidote miser pour prévenir des infections ?,
par Pierre-Ambroise Gallouet
Ne nous voilons pas la
face : la France, comme de
nombreux pays européens,
traverse une crise sociale et
politique. La confiance
s'effondre et on se tourne
désespérément vers les partis
qualifiés d'extrêmes, peu
importe leurs orientations
politiques. J'espère, au travers
ces lignes, mettre en garde
contre une maladie qui grandit
de jour en jour dans la société.
Son nom? Le sophisme.
Le sophisme est une
argumentation à la logique
fallacieuse. Pour faire simple,
ce sont des fourberies mentales
destinées à vous faire adhérer à
un discours. Grâce à eux, ils
auront une allure logique et
recherchée. Le seront-ils
vraiment au fond? En surface,
seulement. On en distingue
plusieurs comme :
• la pente glissante (agiter
la peur d'un évènement
B en référence à un
évènement A)
• de l'Epouvantail
(déformer les propos
d'un opposant)
• l'argument du plus
pauvre/riche
(revendiquer avoir
raison en fonction de sa
classe sociale)
• l'appel à l'expert
(appuyer son
argumentation sur une
figure
injustifiée/erronée pour
la prouver)
11
12. • ad bacculum (la
menace), reductioad
Hitlerum (en revenir
aux nazis dans un
débat)
• de la généralisation
etc...
Mon but n'est pas de
tous les lister. Ce serait inutile.
Mon but est de vous mettre en
garde vis à vis de propos de
certaines personnes, qu'elles
soient publiques, issues
d'Internet (chaînes YouTube,
pages Facebook...) et autres et
qui essaient de faire passer
leurs idées. Quels sont leurs ses
effets? Combien de fois ai-je
vu des gens boire les propos de
certains parce qu'ils en étaient
fans? Combien de fois nous
acquiesçons bêtement ce
qu'une personne dit parce qu'on
apprécie ce qu'elle fait sans
chercher à savoir la logique et
toute l'ampleur de ses dires?
On clique sur "j'aime", en
moins d'une seconde, sans
s'interroger sur ce qui a été
déclaré. On approuve et on ne
réalise pas le plat qu'on a reçu
de par le plateau sur lequel il
fut servi. On l'avale alors, sans
se poser de questions. Et ce
n'est souvent que trop tard
qu'on réalise la dangerosité de
l'aliment: c'est à dire quand on
a tout perdu ou qu'on est allé
trop loin dans l'erreur. Pour les
cas les plus graves, on ne s'en
rend compte jamais... On est
alors esclave de ses erreurs et
de la pensée d'un autre !
Et nécessairement, en
ces temps difficiles, cela
fonctionne particulièrement
bien pour les prêcheurs de
bonne parole. En plus de ces
manipulations de logiques, ces
personnes là usent de solutions
simples, voire simplistes, pour
obtenir l'adhésion des esprits
les moins avertis. Or, le
problème qui se pose est que
nous vivons dans un monde
complexe. Et croire pouvoir
résoudre ses problèmes en
claquant des doigts, c'est
commettre une erreur des plus
fondamentales! Prenons
quelques exemples : dans les
débats actuels, combien de
personnes n'entendons-nous
pas dire "Il faut quitter
l'Europe: c'est un système
corrompu et qui nous asservit.
Revenons aux francs!".
Soyons cyniques et
froids une seconde et posons-
nous cette question: que vaut le
franc aujourd'hui face à un
dollard que tout le monde
désir? Qu'on veuille l'entendre
ou non: la seule monnaie qui
s'oppose comme un potentiel
concurrent direct du dollard,
c'est l'euro. L'Europe, c'est
aussi l'idéal d'amitié entre les
peuples; peuples qui se sont
déchirés des centaines d'années
sur leur atome de boue. Enfin,
c'est la France elle-même qui,
de sa propre souveraineté, a
rejoint l'Europe.
Afin que ce marché
commun puisse fonctionner
juridiquement, c'est par sa
propre souveraineté qu'elle a
accepté de se soumettre aux
lois européennes et à la Cour
Européenne des Droits de
l'Homme. À tout moment, elle
peut en sortir. Elle ne fait
qu'obéir aux règles qu'elle s'est
imposée elle-même. Alors, oui,
comme toutes institutions ou
Etats, l'Europe n'est pas
parfaite. C'est un fait : la
perfection n'existe pas et
l'amélioration devrait toujours
être notre cap.
Cela ne s'arrête pas à
l'Europe: il y a encore tant
d'idées qui passent au moyen
de tromperies logiques. Je
voyais encore récemment sur
Facebook "Croire ou conduire,
il faut réfléchir" et cette même
personne d'argumenter que les
scientifiques et les philosophes
dans ce cas seraient de "la
merde". Sans doute ces
scientifiques (comme Einstein,
Darwin, Newton, Kepler...) ou
philosophes (comme Descartes,
12
13. Bergson, Platon, Kant...) qui ne
dénigrent pas la possibilité de
quelque chose de divin sont des
idiots? Le concept de Dieu est
comme celui de vivre dans une
simulation informatique :
basiquement improuvable mais
tout aussi irréfutable. On ne
peut apporter de preuves à l'un
comme pour l'autre. Il faut
montrer de la tolérance vis à
vis des convictions de chacun
puisque, dans un cas comme
dans l'autre, il y a un fond de
rationnalité.
J'ai encore lu, par
exemple, que nous vivions dans
une oligarchie et que la France
serait comme la République
Démocratique du Congo: un
état sympatique à l'image de la
Corée du Nord.
Etymologiquement :
l'oligarchie, c'est lorsqu'un
nombre réduit de personnes
décide des lois. Imaginez, pour
cela, la République Romaine à
ses débuts et ses deux
magistrats édictant les lois. On
est, tout de même, loin de cela
en France avec notre
Parlement... La critique la plus
juste serait de dire que nous
sommes dans une sorte de
"démocratie aristocratique"
avec des élites intellectuelles.
Certains voudront me
dire: "oui mais on n'est pas
litérallement dans une vraie
démocratie où tout le monde il
exerce le pouvoir et tout le
monde il est gentil!". Vous avez
raison et nous ne le serons
jamais: la démocratie est
presque une utopie et ne
pourrait fonctionner que dans
des états minuscules voire des
cités-états... et encore! Relisez
Rousseau à ce propos. La
démocratie représentative a été
inventée pour pallier ce
problème de l'exercice du
pouvoir et des compétences.
C'est un système qui a ses
défauts, c'est un fait, mais il y a
un gouffre entre dire qu'il peut
être amélioré pour le rendre
plus démocratique et dire qu'il
n'est pas démocratique. Je
pourrais continuer ainsi,
décrivant les différentes formes
de la maladie ; de gens qui
justifient leurs haines ou
proposent des solutions
miracles. Cela serait inutile.
L'important plutôt est de se
demander quel traitement
suivre en cas d'infection ? De
quel vaccin se saisir ? On a
souvent opposé la philosophie
et le sophisme. Elle en est l'un
des meilleurs antidotes : elle
aura comme tâche de vous
libérer des illusions et vous
apprendre à douter. Pas à
douter de tout comme si tout
n'était que tromperie. Non :
vous apprendre à douter de
choses sur lesquelles vous
pensez n'avoir aucun apriori.
Elle s'engage à vous débarasser
de vos illusions et autres
préjugés.
Mais il existe bien des
remèdes autres que la
philosophie comme il existe
plusieurs branches de
médecines parallèles. Je vous
recommanderais, tout
simplement cette phrase : lisez!
documentez-vous ! forgez-vous
votre propre avis ! ayez
toujours à l'esprit cette
maxime: "qui n'entend qu'une
cloche n'entend qu'un son !"
Méfiez-vous des discours
creux, vides et vous promettant
monts et merveilles sans vous
les prouver rationnellement.
Soyez curieux. Voilà
comment vous vous soignerez
du sophisme, maladie qui n'est
point incurable.
13
14. Culture sur Laval, par Manon Hardy
Quelques rendez-vous culturels
à ne pas manquer pendant
l’automne…
Concert de Biga Ranx le 8
octobre
Gabriel Piotrowski (plus connu
sous le nom de Biga Ranx) se
produira le 8 octobre au 6/4 à
Laval. Avec ses influences hip-
hop et reggae, ce chanteur a
déjà réussi à « faire son trou »
dans l’univers du reggae. Son
dernier album « Nightbird » est
sorti depuis 2014.
Concert d’Arno le 5
novembre
Arno, avec 40 ans de carrière
musicale à son actif, viendra
aussi chanter au 6/4 cet
automne. Ce rocker belge à la
voix brisée est notamment à
l’initiative du groupe « Charles
& les Lulu », avec un album
sorti en 1991. On peut retenir
également sa collaboration
avec des nombreux artistes
comme Julien Doré, Stephan
Eicher ou encore Axelle Red
dans certaines de leurs
chansons.
Norman Sur Scène à la Salle
Polyvalente le 18 novembre
Tout le monde a déjà plus ou
moins entendu parler du
youtubeur Norman. Ce grand
dadais à l’apparence fragile, a
déjà séduits de nombreuses
personnes grâce à son
autodérision touchante dans ses
vidéos postées sur internet.
Depuis cette année, « Norman
fait des vidéos » devient avec
son premier One Man Show :
« Norman Sur Scène ». Il se
livre donc désormais aussi bien
derrière un écran qu’en « live »
avec le public, pour le plus
grand plaisir de ses fans.
L'instant culture littéraire : Molière, par Colline Lappeman
Nom : Jean-Baptiste Poquelin
Dates : 1622 – 1673
Profession : D'abord destiné à
suivre le parcours paternel en
tant que tapissier ou alors
avocat – il suit des études de
droit pendant quelques années,
il décide pourtant de se tourner
vers le théâtre. Molière se
révélera être le dramaturge par
excellence, tout en étant acteur,
metteur en scène et directeur de
sa troupe.
Les débuts au théâtre : En
1643, avec Madeleine Béjart,
ils fondent « l'Illustre Théâtre »
qui cependant ne fera pas long
feu ; deux ans plus tard, criblée
de dettes, vouée à l'échec, la
troupe doit s'arrêter et Molière
est jeté en prison plusieurs
jours. Pourtant décidé à suivre
sa passion, l'auteur quitte avec
une nouvelle troupe Paris en
1645 pour se rendre en
province : ils entament un long
et difficile apprentissage, sous
le parrainage du Prince de
14
15. Conti, qui les suivra pendant
douze ans.
L'époque de la gloire et des
succès : Le roi accueillera
Molière pour la première fois à
la cour en 1658, à l'occasion
des représentations de
Nicodème et Le Dépit
Amoureux ; grâce au Docteur
Amoureux, le roi Louis XIV
accepte de prendre Molière
sous sa protection. Mais c'est
seulement un an plus tard, avec
les Précieuses Ridicules, satire
burlesque, que le dramaturge
est lancé ; le roi lui prêtera
d'abord le Théâtre du Petit-
Bourbon, puis le Palais-Royal
dès 1660. Molière profite alors
de sa situation de privilégié
pour créer en 1661, avec le
musicien Lully, le genre du
comédie-ballet et se lance dans
une écriture de comédies mi-
farce, mi-critique de sa société
et ses mœurs. Tartuffe est
d'ailleurs, en 1664, l'une des
premières pièces qui fera
scandale, avec L'école des
Femmes : le dramaturge y
dénonce dans la première pièce
l'hypocrisie religieuse des faux
dévots de l'époque, ce qui la
verra être censurée par le roi à
plusieurs reprises, tandis que la
seconde est jugée
blasphématoire. Cela
n'empêchera pas l'ascension
grandissante de Molière et le
perpétuel soutien du roi lui-
même.
Une existence clouée sur
scène : La vie de Molière était
vouée au théâtre, et restera au
théâtre. Malade au niveau du
poumon vers ses 43 ans, sa
santé s'aggrave au fil des
années. Après l'écriture de deux
pièces Le Misanthrope, au
succès mitigé, puis Le Malade
Imaginaire, le dramaturge pris
d'un malaise au cours d'une des
toutes premières
représentations de la pièce, il
décède peu après à son
domicile.
Citations :
« Les gens de qualité savent
tout sans avoir jamais rien
appris. « (Les Précieuses
Ridicules, sc. 9, acte I)
« Oui, mais qui rit d'autrui /
Doit craindre qu'en revanche
on rie aussi de lui. » (L’École
des Femmes, sc. 1, acte I)
« Tous ces défauts humains
nous donnent dans la vie / Des
moyens d'exercer notre
philosophie […]. » (Le
Misanthrope, sc. 1, acte V)
Octobre 2016
15
16. Alex's story, par Elizabeth Iordanov
This is the story of Alex, a
Holocaust survivor, as told to
me by my grandfather:
“Alex is a good friend
of mine whom I met when I
went to work as an engineer in
Johannesburg, South Africa.
Alex, who was a technician at
the time, came from France.
Alex was smart, but had some
difficulties with the English
langauage which made things
hard for him. I started to help
him and that is how we became
friends. After a while, Alex told
me that he was not French, but
Polish. And that he was
Jewish.
Alex grew up in a small
village in Poland, where he
lived with his parents and his
sister, Anna. When Alex was
five years old, the Germans
invaded Poland. They marched
into the village and set out to
kill all the Jewish people there.
When the Nazis came to Alex's
home they shot his parents in
front of his eyes. Anna,
somehow, managed to distract
the soldiers long enough to
push Alex out of the window,
and said: “Run, Alex!” Anna
lead the soldiers into a
cornfield away from Alex, who
ran to the nearby house of a
Catholic family. They had a
basement where they kept
animals, and Alex hid in a
rabbit hutch unbeknown to the
family, living off the rabbits'
food and water. The mother of
the family discovered Alex, and
kindly took care of him
throughout the war.
In 1945 Alex was sent
to a refugee centre for Jewish
survivors, mainly orphans, in
Krakow, Poland. A Jewish
woman named Lena Kuchler,
who had pretended to be
Catholic to survive the war,
discovered these children. Alex
was one of the 'hundred
children' that Lena took under
her wing, and moved to a place
in the country. Eventually, Alex
made his way to France and
was put in a refugee camp
there, as nobody was interested
in the Jewish people or wanted
anything to do with their
problems. And in this refugee
camp Alex found Anna.
According to Alex, it was
nothing short of a wonderful
coincidence.
However, there was still
an issue with the Jewish
refugees in France. The French
did not want them in the
country, and the refugees were
desperate to get to Palestine.
They began to organise an
underground network known as
the 'Brichah', which moved
Jewish Holocaust survivors
from Europe to Palestine. At
the time, Palestine was being
administered by the British,
who were vehemently opposed
to the large-scale immigration
of Jewish people to the
country. British Patrols began
to restrict movement in and out
of the refugee camps, and
prepared a massive naval and
military force to stop any
voyages heading for Palestine.
Despite the warning, the
Jewish paramilitary
organisation 'Haganah'
prepared ships to carry the
Jewish refugees to Palestine.
They bought one ship, called
the 'President Warfield', later
renamed 'Exodus', which
docked in France in 1947. The
refugees immediately began
boarding the ship, aided by the
French despite their agreement
with Britain not to support
them, and I believe that Alex
and Anna were amongst these
refugees. On the 'Exodus' there
was enough food and water for
several weeks, but as the
British would not allow the
ship to dock anywhere the
provisions were exhausted.
Alex described being dying of
thirst, with thousands crying
for water, when British Royal
Navy warships eventually
intercepted the 'Exodus'. And
so, the passengers were
transferred to three
deportation ships, which
returned with them back to
France.
Alex and Anna were
fortunate in that they were
adopted by a French family in
Paris, and were able to have a
family life again. Alex went to
a French technical school and
later came to work in South
Africa, which is how I met him.
I had known Alex for quite a
while when I started my own
business and took him in as my
partner. Our business was very
successful; we started another
little company, run mainly by
Alex, which also did very well.
Sadly, I do not see Alex any
more, as he retired with his
wife to Germany in 2007. Anna
passed away several years
ago.”
16
17. Poème à la jeunesse, par Coline Lappeman
Des larmes dures coulent sur nos visages
Crevant et tâchant nos joues trop sages
Ces cris se percent entre les nuages
Laissant tomber les merles sur leur passage
Roulant sur les grains crissants du sable grisé
La mer s'aventure et perdure lors de sa montée
Tandis qu'encore hurlent les cris de ta gorge
Rendant inquiétant le tic-tac incessant de l'horloge
La campagne de nos pères et mères s'effritte
Forçant ces pissenlits à se rendre quittes
Des sauvages en leur course poursuite
Volant sans savoir vers des terres sans espoir, sans suite
Qu'attends-tu de ses enfants nés trop tard ?
Qu'attends-tu de ses adolescents nés au hasard ?
Pourraient-ils connaître leurs destins
Quand personne ne leur tend la main ?
Les Jeunes du Mardi – Galerie de portraits, par Albane Nicot
Cette chronique des
« Jeunes du Mardi » est une
compilation de 7 petits
portraits, qui seront dévoilés à
chaque édition, en français
comme en anglais tout au long
de l’année. Bien qu’influencés
par des personnes réelles, ils
ne décrivent personne en
particulier. Il se peut que les
traductions en anglais soient
parfois approximatives,
l’anglais n’étant pas ma
langue maternelle. Bonne
lecture.
Introduction
Ils étaient tout un
groupe. Jeunes, car ils étaient à
cet étrange tournant de leur vie
où on leur attribue 25 ans
lorsqu’ils en ont 16, ou 17 alors
qu’ils ont bien entamé leur
vingtaine. Leur âge réel
demeurait une énigme. Ils
venaient toujours le mardi soir
aux environs de 20 heures,
s’installaient toujours dans les
canapés les plus usés dans
l’alcôve du fond de la salle, se
laissant tomber lourdement
comme s’ils venaient de livrer
bataille. Et quand Elsa venait
leur demander ce qu’ils
désiraient, la même demande
était formulée, les jeunes
prenaient toujours, hiver ou été,
qu’il pleuve ou qu’il fasse
beau, une bière à la framboise,
une bière ambrée, un whisky,
17
18. une double vodka, un verre de
Chianti, un verre de Riesling et
une grande carafe de thé au
coquelicot qu’il partageaient
allègrement.
Ils formaient un tableau
un brin étrange, un mélange de
danger et de raffinement. Cinq
hommes et deux femmes, un
groupe dont irradiait une
assurance tranquille, une
certaine nonchalance et ce
charme caractéristique des
jeunes gens instruits.
XXX
They were a whole
group. Young, that’s all we
could say, because they were at
this strange turning point in
their lives when they’re
considered 25 while they’re 16,
or 17 whereas they’re in their
good 20’s. Their real age
always remained a riddle. They
always came on Tuesday
evenings, around 8, always
settled in the most used and
tired sofa of the alcove located
in the back of the room, letting
themselves fall heavily as if
they just got out of a battle.
And when Elsa came to ask
them what they wanted to
drink, the same order was
placed, the young always,
winter or summer, rain or sun,
asked for a raspberry beer, a
dark ale, a whiskey, a double
vodka, a glass of Chianti, a
glass of Riesling and a big
carafe of poppy flower tea,
which they pleasantly shared.
They formed slightly
bizarre picture, a mix of danger
and fineness. Five men and two
women, a group from which
irradiated a casual confidence,
a certain nonchalance and the
characteristic charm of young
educated people.
Le Tohu Bahu recrute :
Envoyez vos articles à tohubahu.immac@gmail.com
Prenez contact avec l'un des rédacteurs
18
19. Mère Teresa : "Donnez, jusqu'à en souffrir", par Louis Dréano
Partie le 5 septembre
1997, Mère Teresa est
cannonisée dix-neuf ans plus
tard. Elle aura consacré sa vie
pour celle des plus pauvres
entre les pauvres. C'est dans les
bidonvilles indiens que la
Bienheureuse originaire
d'Albanie decouvre la misère
en 1944, en tant que religieuse
de l'Institut des Soeurs de
Lorette. En 1950, elle fonde les
Missionnaires de la Charité et
ouvre le premier mouroir de
Calcutta. Suivi par d'autres
soeurs, elle redonna de la
dignité à ceux qui vécurent
"comme des bêtes". A
aujourd'hui, sa fondation est
présente par tout dans le monde
et ne cesse de répandre son
message universel d'amour.
Dans son sari bleu, nous
avons l'image mentale d'une
petite femme frêle, les mains
jointes en prière. Celle qui aura
fait l'expérience de la "nuit de
la foi", assaillie par le doute de
l'existence de Dieu, demeure
une figure humble d'une foi
chrétienne en actes, d'une
solidarité engagée, renonçant
au confort matériel et à la
luxure qui rendent égoïste.
Mère Teresa est une Sainte.
Le bien ne fait pas de
bruit et sur point, le père
Matthieu Dauchez porte des
mots très lucides : "Il est
assurément faux de croire que
la Bienheureuse de Calcutta se
voit attribuer des mérites de
sainteté uniquement grâce à
l'oeuvre immense qu'elle a
entreprise. Il est plus probable
que ce qui l'a portée
efficacement à la gloire des
autels soit bien la succession
des petits gestes d'amour
discrets posés chaque jour, les
sacrifices sans obstention
qu'elle a choisis maintes fois."
Voici quelques de ses mots :
"Parler le moins possible de
soi-même. S'occuper de son
propre travail. Eviter la
curiosité. Ne pas se mêler des
affaires des autres. Accueillir
la contradiction avec humour.
Ne pas s'arrêter aux défauts
des autres. Céder face à la
volonté des autres. Accepter
injures et insultes. Accepter de
se voir mis dans l'ombre,
oublié, ou méprisé. Rester poli
et délicat même si quelqu'un
nous provoque. Ne pas
chercher à être admiré ou
aimé. Ne pas se retrancher
derrière sa propre dignité. Ne
pas essayer d'avoir le dernier
mot dans une discussion, même
si on a raison. Choisir toujours
le plus difficile." Conseils de
Mère Teresa pour notre vie
chrétienne
"Ce que vous aurez fait au plus
petit de mes frères, vous l'aurez
fait à moi-même... Voilà mon
commandement : aimez-vous
les uns les autres. Supprimez
ce commandement, et toute la
grande oeuvre de l'Eglise et du
Christ tombe en ruine !"
Aimez-vous les uns les autres
"Tu es envoyée non pas pour
enseigner, mais pour
apprendre. Apprendre à être
douce et humble de coeur. C'est
exactement ce que Jésus nous a
demandé : "devenez mes
disciples, car je suis doux et
humble de coeur." Tu as été
envoyée pour servir, non pour
te servir. Sers donc d'un coeur
humble ! N'évite pas les
travaux durs, au contraire sois
toujours la première à vouloir
les faire. Ayez un sourire pour
votre prochain, donnez-lui du
temps. Je veux que toi aussi tu
sois sûre que Dieu ne nous
décevra pas. Prends-le au
mot ; cherche d'abord le
royaume des cieux, et tout le
reste sera donné." Conseils à
une missionnaire
"Nous devrions pas servir les
pauvres comme s'ils étaient
Jésus, nous devons les servir
parce qu'ils sont Jésus. Jésus
vient nous voir. Il vient à nous
en ceux qui ont faim ou
manquent de vêtements, ceux
qui n'ont personne, les
alcooliques, les prostitués, les
mendiants des rues"
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