Qu'est-ce qu'un design de l'anthropocène, conscient et situé, aligné avec les limites planétaires et ancré dans le vivant ?
Ce cours donné à Strate, école de design, apporte de nouveaux éclairages sur les causes communes entre les luttes d'émancipation humaine et la défense du vivant :
un chemin nécessaire pour sortir de l'anthropisme moderne et comprendre comment nous délier de certaines choses pour nous (re)lier à d'autres...
2. Nicholas
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&
Clément
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Nicholas
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Du grec symbios « vivre-ensemble »
Associations biologiques mutuellement
bénéfiques entre les êtres vivants.
SYMBIOSE
Glenn Albrecht, « Les émotions de la Terre,
Des nouveaux mots pour un nouveau monde », 2020
SYMBIOCÈNE
La symbiose comme base d’une nouvelle ère.
Les humains peuvent vivre dans une société
animée par ces compréhensions.
3. Nicholas
H.
&
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Nicholas
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Le « Symbiocène » prône l’avènement
d’une nouvelle ère où prédomineront
les émotions positives envers la
Terre.
Ce terme ne remplace pas
l’Anthropocène mais ouvre d’autres
horizons. C’est que l’on souhaite
faire advenir…
« Symbiocène by design » devient
alors ce “dessein” pour les designers :
un projet de transformation
politique visant à façonner des
habitabilités animés par des relations
de coopération en soutien à la vie.
9. Nicholas
H.
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Californie - 2020 // Turquie & Grèce - 2021 Allemagne - 2021
France, Hérault - 2021
« En France et en Europe centrale, on observe une augmentation des vagues de
chaleur : avant 1989 - moins de 2 jours par an en moyenne ; années 2000 :
presque 8 jours par an ; années 2010 : 9,4 jours par an.
Sur le bassin et le pourtour méditerranéen, en plus des records de chaleur, on
observe une intensification des précipitations extrêmes liées au réchauffement
de la mer qui provoque une augmentation de l’évaporation.
Le recul de l’enneigement en France semble également net et on observera une
fonte généralisée des surfaces glaciaires d’altitude.
Les massifs forestiers seront de plus en plus exposés aux risques d’incendie, aux
manques d’eau et aux maladies. »
Entretien avec François Dulac dans Techniques de L’ingénieur (lien)
15. Nicholas
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Reportage H20 l’eau, la vie et nous, Arte, 2020
Ralentissement de
la rotation de la Terre
Le poids du barrage des
Trois-Gorges (Chine) entraînerait
un ralentissement (- 0,006 ms).
Généralisation et
intensification du
stress hydrique
« Flux virtuels d’eau » et
l’empreinte réelle de l’eau sont
des marqueurs des déséquilibres
en eau globaux créés par les
différentes industries
#FAITS
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« Entre août 2019 et juillet 2020, plus de 11 000 km2
de cette région du Brésil sont en effet partis en fumée,
soit un des niveaux de déforestation le plus élevés
depuis 12 ans, a indiqué lundi en soirée l’Institut
National de Recherches spatiales (INPE) brésilien. Il
s’agit d’une croissance de 9,5 % par rapport à l’année
précédente (2019). »
LE DEVOIR (lien)
20. Nicholas
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#FAIT
Objectif + 1,5°C en 2030*
→ Émissions carbone ÷ 3 = -5% / an
→ 1 covid supplémentaire chaque année jusqu’en 2030 !
Équation de Kaya
Émissions GES
→ décarboner l’
économie ?
Population mondiale
→ réduire la
démographie ?
Produit Intérieur
Brut par habitant
→ décroissance ?
Intensité énergétique de l’
économie
→ sobriété énergétique ?
Intensité carbone
de l’énergie utilisée
→ transition énergétique ?
Notes
2030 : +1,5°C
2050 et si doublement
émission CO2 : + 3,3 à 5,7°C
25. Nicholas
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Zone (critique)
de vie
Zone critique
http://s-o-c.fr/index.php/textes/zone-critique/
http://www.bruno-latour.fr/node/650.html
Mince pellicule superficielle
de la Terre (quelques kms)
où l’eau, le sol, le sous-sol
et le monde du vivant
interagissent. Elle décrit la
zone habitable.
Cette zone a été nommée
“critique” par les
géochimistes, parce que s’y
concentrent la vie, les
activités humaines, et leurs
ressources
Atmosphère
Cailloux
32. Nicholas
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...comme instance « extérieure »
Existence d’une « Nature » qui nous engloberait et jouerait le rôle de déversoir
de nos « externalités négatives ». (B. Latour)
→ « La nature est un objet auquel on attribue une valeur inter-changeable. »
(A. Pignocchi)
Fin de la notion « d’environnement »
...comme « abstraction » du réel
« L’usage du mot « environnement » comme objet/réalité n’existe pas en
soi mais est un construction abstraite du sujet. »
→ « un ensemble d’écosystèmes que la science moderne peut
considérer comme un objet à analyser sous tous ses aspects : chimique,
biologique, physique, etc. ».
Augustin Berque. Paysage-empreinte, paysage-matrice : éléments de problématique pour une géographie culturelle, 1984
34. Nicholas
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Abolition du terme « d’externalité négative »
« Néologisme qui sous entend la
possibilité de mécanismes de
compensation (ex : la plantation
d’arbres) » (Alexandre Monin)
Exemple des rejet des nitrates dans les
rivières :
« L’agro-industrie « n'externalise » pas
les déchets dans le milieu naturel loin
des sociétés humaines, en réalité elle
« internalise » les cours d'eau comme
poubelles et les zones humides
comme usines de recyclage des eaux
usées. »
Léna Balaud, Antoine Chopot, Nous ne sommes pas seuls, Politique
des soulèvements terrestres,, Anthropocène Seuil (2021).
35. Nicholas
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« Le climat et les autres conditions de la vie ne serait
pas un cadre pour les humains, comme l'était l'ancienne
Nature moderne, mais une construction de tous les
vivants (zone critique).
L'Anthropocène n'est donc pas la première perturbation
massive d'un environnement jusque-là inanimée : c'est la
dernière modification en date d'une planète animée qui
n'a cessée d'être engendrée et perturbée : le péril radical
des conditions d’habitabilité de notre planète. »
Léna Balaud, Antoine Chopot,
Nous ne sommes pas seuls, Politique des soulèvements terrestres,
p.42, Anthropocène Seuil (2021).
36. Nicholas
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Le péril de Gaïa
“Homo stupidus stupidus”, Maarten Vanden Eynde,
Biennale de Nemo, Centquatre, 2020
« Quelle est la rupture d’équilibre qui a
fait de l’humain un parasite à pouvoir de
destruction très élevé qui menace
d’annihiler son hôte, à savoir le monde
naturel » ?
Murray Bookchin,
Écologie et pensée révolutionnaire
38. Nicholas
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1. Écologie d'épuisement et d’appropriation des ressources et
d’assèchement de la biodiversité, comme système économique
[autonome] qui organise la destruction de l'habitabilité la planète.
2. Une certaine écologie des relations de travail entre humains et
non-humains basée sur des rapports uniformisant de domination de
l’Homme sur l’humain et le non-Humain qui engendre effondrement
progressif de nos rapports sociaux avec la terre et ses autres habitants.
Léna Balaud, Antoine Chopot, Nous ne sommes pas seuls, Politique des soulèvements terrestres, Anthropocène Seuil (2021).
L’homme « prédateur et asocial » :
la toute-puissance de l'écologie capitaliste
39. Nicholas
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“Ce ne sont pas les humains en général qui sont en cause mais la dérive
d'une forme économique et politique tardive,
d'un métabolisme social ravageur,
d'un rapport au monde particulier,
qui s'est érigée en norme et en progrès,
quelque chose comme un extractivisme productiviste financiarisé,
élargissant des logiques marchande à tout ce qui devrait en être exclu.”
Morizot Baptiste,
Raviver les braises du vivant, Actes Sud (2020)
41. Nicholas
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Fig. Histoire de la conquête du sol
par l’être humain
Du puit pour capter l’eau potable (de 1 à
100 m de profondeur) à l’exploitation du
gaz de schiste (entre 1500 et 3000 m de
profondeur) en passant par les puits
pétroliers
Note : 6 378 km sépare la surface terrestre
du noyau terrestre
Aït-Touati, Frédérique ; Arènes, Alexandra ; Grégoire,
Axelle, Terra forma : manuel de cartographie potentiel,
Édition B42, 2019
42. Nicholas
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Notre société vue comme un métabolisme ravageur
La Terre comme entité structurée
pompe des ressources pour
produire du travail et des déchets
(augmentation de l’entropie)….
Le passage d’un régime
métabolique héliocentré (sobre)
à régime métabolique minier
(boulimique) a permis à notre
société de « décoller ».
Benoit Daviron, Biomasse : du soleil au
sous-sol, une histoire de l’énergie et de la
matière
44. Nicholas
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La transition énergétique comme salut ?
L’histoire énergétique est un processus cumulatif qui
entraîne une augmentation des flux de matières.
12 gigatonnes matières extraite / an en 1900 à 89 en 2015
(sable, minéraux, biomasse…).
Seul le « mode d’extraction » se renouvelle, par une
transformation des champs de pétrol en mines de
métaux.
Il faut alors s’extraire de l’imaginaire « transitionniste »,
qui porte la promesse qu’une solution technique
pourra résoudre la crise environnementale.
Guillaume Pitron, La guerre des métaux rares, la face cachée de la transition
énergétique et numérique, 2018.
Le manuel de la grande transition, Les liens qui libèrent, 2020.
1ères mines de charbon,
Hardinghen (1660)
Chaîne de production
Ford T (1908)
Premier véhicule automobile,
Joseph Cugnot (1770)
Puits de pétrole
(Pennsylvanie, 1860)
Mine de Cobalt en chine,
utilisé dans les batteries Cybertruck par Tesla (2020)
45. Nicholas
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Voeu pieux aux conséquences désastreuses...
Du XIXᵉ siècle à aujourd'hui, des enfants dans l'enfer de la
mine.
Selon Amnesty International, 40 000 enfants travaillent dans
des mines illégales en RDC.
Répercussions environnementales (contamination des sols, de l’air, de l’eau), santé publique (conditions de travail),
conflits géopolitiques…
Nous ne faisons que déplacer le problème d’une zone à une autre, nous regardons ailleurs…
47. Nicholas
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L’inefficacité de « l’efficacité énergétique »
Impasse de l'innovation technologique face aux
biais comportementaux
Effet Rebond ou le Paradoxe de W.S Jevons (1865) : Les
gains environnementaux obtenus grâce à une amélioration de
l’efficience énergétique d’une solution sont annulés par
l’augmentation de son utilisation, à la suite d’une « adaptation
du comportement de la société » (Mariéthoz, 2015).
Ce sont donc les habitudes qu’il faut changer !
50. Nicholas
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La manière dont l'Occident moderne se représente la Nature est la chose du monde la moins
bien partagée.
Des forêts luxuriantes d'Amazonie aux étendues glacées de l'Arctique canadien, certains
peuples conçoivent donc leur insertion dans l'environnement d'une manière fort
différente de la nôtre. Ils ne se pensent pas comme des collectifs sociaux gérant leurs
relations à un écosystème, mais comme de simples composantes d'un ensemble plus
vaste au sein duquel aucune discrimination véritable n'est établie entre humains et non
humains.
Désormais muette, inodore et impalpable, la nature s'est vidée de toute vie.
Philippe Descola
La Nature, tel que nous concevons ce terme dans l’Occident moderne, est symptomatique
d’une relation malade entre un ensemble de sujets (les humains et leurs productions) et un
objet (le vivant) purement technique et artificiel semblable à une « vaste machine dont il faut
prendre le contrôle » (Petit, 2015)
51. Nicholas
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une nouvelle manière de la diriger,
d'organiser les relations entre les
humains et autres qu’humain².
L'émergence historique de la
dichotomie Nature/Société dans
l'idéologie occidentale se traduit par :
une nouvelle façon de penser et de
décrire toutes nos expériences
avec le reste du monde¹.
¹ Glenn Albrecht, « Les émotions de la Terre, Des nouveaux mots pour un nouveau monde », 2020
² Léna Balaud, Antoine Chopot, « Nous ne sommes pas seuls, Politique des soulèvements terrestres », Anthropocène Seuil (2021).
54. Nicholas
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Pratique du christianisme et
déchiffrage du monde par les
Textes Saints (Ve-XVe s. ap. J-C)
Vision du monde selon laquelle les
non-humains, voire certains peuples
humains, existaient pour être dominés et
utilisés par les hommes.
> Mythe de l'improvement
Mythe judéo-chrétien très ancien de
l'Intendance suivant laquelle la terre nous
est confiée. C'est la mission des humains
que de la mettre en valeur et ne pas le
faire est un crime.
Geoffrey Lloyd, phusis/natura/nature : origines et ambivalences dans Les Natures en question, Philippe Descola (dir.), Odile Jacob, 2017.
Morizot Baptiste, Raviver les braises du vivant, Actes Sud (2020)
55. Nicholas
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La période coloniale* a cultivé chez l’homme occidental
un « sentiment d’appropriation de l’Autre » (étendu au
vivant dans sa globalité) :
donnant à voir et comprendre l’Autre comme une
altérité infériorisée
→ concept d'éco patriarcat.
Cette héritage cosmologique a forgé notre culture
« moderne » (élevage industriel, destruction des espaces
naturels pour la l’agriculture intensive, etc.)
Morizot Baptiste, Raviver les braises du vivant, Actes Sud (2020)
56. Nicholas
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“C’est en quelques mots notre Histoire.
Prenez une fraction infinitésimale des vivants. Rendez-vous
maître de leur reproduction.
Mettez en place des formes de relation telles qu'ils dépendent
de vous.
Transposez fantasmatiquement ce statut de défiance /
dépendance à la totalité du vivant.
Sentez-vous intimement responsable de protéger la “nature”.
Vous voilà moderne.”
Syndrôme de « l’anthropisme moderne » surévaluant notre rôle
Morizot Baptiste,
Raviver les braises du vivant, Actes Sud (2020)
60. Nicholas
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La persistance d’une culture de « cheapisation » du vivant
Processus de « double DÉVALUATION »
Nature VICTIMISÉE
en dévaluant et dépolitisant
les milieux non mis au travail.
Nature BON MARCHÉ
en la transformant économiquement
en matière consommable.
Jason W. Moore, Raj Patel, Comment notre monde est devenu cheap, Flammarion (2018).
Morizot Baptiste, Raviver les braises du vivant, Actes Sud (2020)
s’indexe sur les
mécanismes hors-sol
du marché
€ fixe les prix en dehors de l’écologie
réelle / capacité de la terre
Substitution /
Forçage à CT
> Destruction à LT
> Remplacement
61. Nicholas
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« Être déconnecté de la nature, si cette formule a un sens, c’est avant tout cela :
s’être éloigné d’une sensibilité quant à qui fait réellement notre monde.
L’exode rural massif a entrainé, à mon sens : l’amnésie quant à qui produit et
assure l’habitabilité du monde. »
L’homme « déconnecté » de la « Nature »
Morizot Baptiste,
Raviver les braises du vivant, Actes Sud (2020)
→ Effacement de toute dette envers les autres vivants (ex. l’oxygène produit par
les arbres)
64. Nicholas
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Pour chaque projet, demandez-vous individuellement
et collectivement :
1. quels sont les liens qui aliènent et les liens qui libèrent ?
2. de quoi doit-on se délier, à quoi doit-on se (re)lier ?
3. Comment se situer (réancrage) tout en en rapportant à d’autres
situation de vulnérabilité (reconnaissance des impacts en bout de
chaîne, dérèglement climatique…)
78. Nicholas
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Revenir à l’ennemi commun pour faire alliance
« L'agriculture extractiviste reposant sur une défiance qui
dévalue les dynamiques du vivant contraste avec de
l'agroécologie soucieuse de nourrir les hommes et guérir la
terre et qui repose fondamentalement sur une confiance
active à l'égard des dynamiques du vivant. Ce qui allie libre
évolution et agro-écologie hospitalière pour la vie sauvage,
c'est un style d'action commun, qui repose sur la confiance.
Ce n'est pas de faire à leur place, mais de leur faire de la place
pour les laisser faire. »
Morizot Baptiste,
Raviver les braises du vivant, Actes Sud (2020)
80. Nicholas
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Agroécologie - Permaculture :
démarches basées sur une philosophie
des relations
La permaculture (culture de permanence) est une démarche
basée sur la conception de systèmes humains inspirée de l’
étude et de la perception sensible des écosystèmes naturels.
“Quelque chose de chasseur-cueilleur dans le paysan
d’aujourd’hui”
- Prélever que les “intérêts” du “capital” naturel
environnant
- Spiritualité fondée sur le respect de la vie
- Interdits selon les périodes de l’année
Ce qui entoure cette philosophie : création de communs
interspécifiques, place à l’imprévisible, critiques des systèmes
productifs en place, valeur du paysan...
Charles et Perrine Hervé-Gruyer. “Vivre avec la Terre”, 2019
Bill Mollison, “Introduction à la permaculture”, 1991
Dessin : le jardin de Manu, Nicholas
Henderson, Collectif TAMA pour Coup
de pouce
81. Nicholas
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Vercors Vie Sauvage : une forêt en libre évolution
Morizot Baptiste. Raviver les braises du vivant, 2020
ASPAS, Réserve de Vie Sauvage,
Vercors
Détourner le droit FR : Acquisition foncière
par une association non lucrative
(financement participatif)
Laisser la vie sauvage à elle même
(libre évolution)
Accepter l’Histoire humaine de ces forêts
post homo sapiens
82. Nicholas
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+
:
-
-
+
-
+
Cartographie d’un exemple d’articulation entre
différentes “gestions” forestières/maillage territorial
:
Forêt
Exploitation
nourricière
soutenable
(agroécologie…)
Forêts-jardins permacoles
Typologie forestière
-
Coeur
Attirance anthropique
Attirance biologique
Strate forestière 1
Strate forestière 2
Strate forestière 3
(zone tampon)
Gradient relationnel - gestion
Zone d’influence
Sylviculture
non violente
(construction…)
+
Libre
évolution
(marche...)
Nicholas Henderson, 2021
83. Nicholas
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Tiers-lieu paysan de la Martinière (42)
une ferme où l’on puisse tour à tour apprendre,
se ressourcer, réfléchir et se nourrir en lien avec la terre.
Collectif la Farme
(paysans, designers, architectes, créateurs…)
Université populaire
documentation des communs,
transmission de savoirs, stages et
évènements culturels, etc.
Formation des néo paysans
Stage sur les techniques autour
de la permaculture, pratiques
autonome et habitats légers, etc.
Espace de recherche et
d’expérimentation
souveraineté alimentaire, modèles
de résilience des fermes, outils
agricoles lowtech…
86. Nicholas
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Approches abordant
les enjeux sociaux et environnementaux
DÉVELOPPEMENT DURABLE & RÉSILIENCE
Le développement durable (oxymore ?) et la résilience sont devenus des concepts
vidés de leur sens, pervertis par une “classe économique” qui s’est approprié la
notion de durabilité : « une camomille mielleuse destinée à nous faire ingérer nos
excès » (Nicolas Hulot)
ÉCONOMIE BLEUE
Répondre aux besoins de bases en valorisant ce qui est disponible localement et en
s'inspirant du vivant. Ce concept se base sur les principes de l'économie circulaire et
considère les déchets comme dotés de valeur. (S’oppose à l’économie rouge).
“L’économie bleue 3.0” (Gunter Pauli, 2010)
CRADLE TO CRADLE
S’oppose au “Cradle to Grave” de la conception industrielle linéaire des produits et
au dogme “réduire notre impact sur l’environnement” (développement durable),
en intégrant à tous les niveaux de la chaîne de production le principe du Zéro
pollution et au 100% réutilisé.
“Cradle to Cradle, créer et recycler à l’infini”
(Michael Braungart & William McDonough, 2002)
DESIGN ECOSOCIAL
Cette approche tend à réconcilier l’aspect écologique et social dans une volonté
globale de conception centrée sur les milieux de vie.
“Design ecosocial, convivialités, pratiques situées et nouveaux communs”
(Ludovic Duhem & Kenneth Rabin, 2019).
DESIGN SYSTÉMIQUE
Ce concept prend ses sources dans le “Systems Thinking” hérité des études en biologie
et écologie. Un système se définit comme un tout composé de parties qui interagissent
les unes avec les autres.
Vertu de prendre en compte les “externalités négatives” + “l’effet rebond” et d’agir
sur les habitudes de consommation.
“The systems view of life: a unifying vision” (Fritjof Capra , 2014)
ÉCO CONCEPTION
Concevoir des produits recourant “aussi peu que possible aux ressources non
renouvelables en leur préférant l'utilisation de ressources renouvelables, exploitées en
respectant leur taux de renouvellement et associées à une valorisation des déchets qui
favorise le réemploi, la réparation et le recyclage” ADEME
L'éco conception apparaît aujourd’hui comme limitée dans son approche si tant est qu’elle
n'intègre pas les multiples dimensions sociales questionnées par l’utilisation d’un produit.
87. Nicholas
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Définition du biomimétisme
Le biomimétisme a été largement popularisé par la biologiste Janine Benyus
dans son ouvrage Biomimicry : Innovation Inspired by Nature (1997).
C’est un processus d’innovation basé sur le transfert de connaissances de la
biologie vers d’autres disciplines.
L’approche autant philosophique que scientifique, tend à s’inspirer de
l’ingéniosité et des stratégies du vivant qui constituent un immense
savoir de 3,8 Mi années de recherches et d’expérimentations.
88. Nicholas
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16 principes de Hoagland & Dodson (1995)
– la vie utilise peu de thèmes pour générer de multiples
variations
– la vie encourage la diversité
– la vie crée à partir d’erreur
– la vie fonctionne par cycle
– la vie recycle tout ce qu’elle utilise
– la vie tend à optimiser plutôt qu’à maximiser
– la vie est compétitive sur un socle de coopération
– la vie est interconnectée et interdépendante
(…)
Les principes du vivant
« la vie crée les conditions favorables à la vie »
89. Nicholas
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“Ce n’est pas pour conquérir la nature qu’un hibou ou
un martin pêcheur ont acquis leurs plumes ou leur
bec. S’ils ont évolué de la sorte, c’est d’abord parce
que ces procédés leur ont permis de rester en vie. De
même, je suis parvenu à la conviction que nous
devrions prendre soin de la nature, et qu’en tant
qu’humains se projetant comme les vainqueurs, au
sommet du monde, nous devrions être plus humbles
pour pouvoir protéger notre environnement. Soyons
modestes !“
Eiji Nakatsu
93. Nicholas
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&
Clément
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Nicholas
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Les ENNEMIS des interdépendances
...en s'attaquant aux causes des menaces
pesant sur la vie et les collectifs, contestant
ainsi la visée de production elle-même.
Mener une politique des interdépendances
Inséparation des dimensions sociales, écologiques et matérielles
Landivar, Diego,
Héritage et fermeture, une écologie du
démantèlement, éditions divergences (2021).
« La reconnexion au vivant ne se décrète pas [...], il
faut avant tout se déconnecter, se détacher des
trames (techniques, de subsistance, etc.) qui nous
lient aux ruines de la Technosphère. »*
Les ALLIÉS des interdépendances
...en intégrant la richesse d'êtres et de
relations entre les vivants contribuant
activement à faire les mondes que nous
habitons.
95. Nicholas
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Designer pour et à partir d’un territoire de vie
Le nécessaire ancrage territorial qui nous rattache à nos conditions terrestres d'existence
...sous l’angle de nos vulnérabilités
« je dépends des autres vivants »
Enquêter sur les relations
de subsistance
d’appartenance
d’attachement
« Le monde où l'on vit ne se superpose
que rarement au monde dont on vit »
...du point de vue de notre responsabilité
« d’autres vivants dépendent de mon action »
Bruno Latour
96. Nicholas
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Le design comme approche radicale, consciente et optimiste, déploie des
activités de médiation, de réparation, d’instauration, de reproduction, etc.
L’attitude écologique révolutionne
la culture du projet...
« D’un mode de création “en absence de
limites” à l’art de la négociation des
coexistences et des ressources disponibles. »
...et aide à transformer les angoisses
en espérance.
Ezio Manzini, 1991
Fresque du climat, 2019
Cultiver une approche militante du design
dans un monde fini et anxiogène
97. Nicholas
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« Ma position est d’être ni optimiste ni pessimiste, je
dis plutôt aux gens : soyez activistes. Au sens d’être
actif, dans son réseau : - si vous êtes professeur,
changez la vision de vos auditeurs, - si vous êtes
étudiant, posez les bonnes questions, - si vous êtes
entrepreneur, transformez votre entreprise, - si vous
êtes employé, poussez à ce changement de
l’intérieur, - si vous vous occupez d’une
communauté, organisez-là.
Aujourd’hui, si vous n’êtes pas activiste, vous êtes
« inactivitiste » et ce n’est pas justifiable. »
Kate Raworth, économiste
101. Nicholas
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Alexandre Monnin, Héritage et fermeture, une écologie du démantèlement, éditions divergences (2021).
Ruines ruineuses
Les vestiges encore fonctionnels
du globe (les organisations, les
business modèles, supply, le droit
des anciens colonisateurs)
Les communs négatifs désignent des ressources
matérielles ou immatérielles « négatives » tels que
les déchets, les centrales nucléaires, les sols
pollués ou encore certains héritages culturels. Tout
l'enjeu étant d'en prendre soin collectivement.
Ruines ruinées
Les sols pollués, les rivières
eutrophisées, le pétrole,
l'effet de serre.
102. Nicholas
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QUE FAIRE DE NOTRE HÉRITAGE ?
par un outil démocratique qui évalue ce qui est
« souhaitable » ou « non-souhaitable »
Terra forma : manuel de cartographies potentielles mémoires,
A. Arènes, A. Grégoire, F. Aït-Touati, Édition B42
Adaptation de l’outil original (Sinonvirgule, lien)
Partir du territoire,
d’une activité, d’un dispositif
à « reprendre »
DÉFAIRE.
Désaffecter (usine
pollué ?), démanteler
(centrale nucléaire ?),
RENONCER.
Ne pas faire advenir (6G ?),
laisser se ré-ensauvager, «
éthique de précaution »
RÉGÉNÉRER.
Revaloriser (tiers paysage ?),
réparer, réhabiliter, détourner,
re-potentialiser,...
INVENTER.
Créer des communs,
imaginer (pratiques
lowtech)...
Non-souhaitable
Souhaitable
Émergeant Existant
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« L’idée ne consiste pas seulement à remplacer des
technologies voraces par d’autres technologies plus frugales
pour faire la même chose, mais à imaginer un monde où la
technologie n'occuperait pas la place prédominante qui lui
est donnée aujourd'hui. »
Bihouix, Philippe.
L’âge des low-tech, Vers une civilisation
techniquement soutenable, Seuil, 2014.
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Low Tech Lab, site internet
Aspiration à plus de frugalité et
réappropriation du « faire » par la low tech
« Utilité, durabilité, (équité), accessibilité
et intelligibilité »
Low Tech Lab, Habitat LowTech, Concarneau
Pour remettre les individus en capacité de
faire, ouvrir la voie de l’autonomie collective
par une réapproprier des techniques de
production, rendues alors accessibles.
Pour “questionner nos dépendances à la
technique, devenant ainsi une activité
politique”.
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L’outil INDUSTRIEL
L’outil technologique crée un besoin
que lui seul peut satisfaire. Le besoin
initial multiplie à l’infini les besoins
secondaires, jusqu’à priver les hommes
d’une capacité naturelle, l’aliénation à
un système technologique.
L’outil CONVIVIAL
“L’outil reste convivial dans la mesure
où chacun peut l’utiliser, sans difficulté,
aussi souvent qu’il le désire. L’outil juste
est générateur d’efficience sans
dégrader l’autonomie personnelle [...]
et élargit le rayon d’action personnel.”
Ivan Illich, penseur en écologie politique et père de l’idée de « société conviviale », 1973
L’outil convivial en rejet du culte de l’abondance,
vers l’émancipation collective
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Nouvel âge d’or des communs
Définition des « biens communs » (Benjamin
Coriat)
1. Des ressources mises en commun pour être
partagées (matérielles ou immatérielles).
2. Une communauté liée par la nécessité de
prendre soin des ressources (la qualité de
l’information de Wikipedia comme la bonne santé
d’une forêt)
3. Un système de gouvernance (pour éviter une «
tragédie des communs »).
111. Nicholas
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Où sont-ils, que sont-ils ?
« L’attracteur des communs »
Le bien
commun
Les (biens)
communs
communs
HÉRITÉS
communs
PRODUITS
communs
IMPUTÉS
Forêts
Intelligence collective
l’eau
déchets
Valeurs
communes
Santé, solidarité,
la culture...
Troupeaux
Oiseaux
les minerais
l’air
savoir scientifique
repair café
sols pollués ruines
industrielles
communs
REPRODUCTIBLES
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Les vivants
(forêts, animaux…)
Intelligence collective
(connaissances, makers…)
Prendre soin des
ressources pour les
préserver ou les
régénérer…
Diminuer l’emprise sur les
ressources naturels,
défendre les vivants.
Quelles actions engager ?
Valeurs
communes
Santé, solidarité,
la culture...
HÉRITÉS
IMPUTATION
REPRODUCTION
Ressources affectées
(l’eau, l’air, les minerais…)
Produits toxiques
(déchets, sols pollués,
ruines industrielles…)
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Faciliter la coopération
entre les communs
Expérimenter des modèles de
gouvernance qui permettent
l’appropriation collective (tiers-lieux,
outils, médiation, etc.).
Les vivants
(forêts, animaux…)
Intelligence collective
(connaissances, makers…)
Quelles actions engager ?
Valeurs
communes
Santé, solidarité,
la culture...
Dérisquer le futur
. Reprendre un ensemble de ruines du
passé pour les mettre hors d’usage ou
les restaurer, les revitaliser (déchets
électroniques, friches, sols pollués…).
. Renoncer à un futur déjà obsolète
(objets connectés, voiture autonome…).
IMPUTATION
REPRODUCTION
PRODUITS
Ressources affectées
(l’eau, l’air, les minerais…)
Produits toxiques
(déchets, sols pollués,
ruines industrielles…)
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