3. INTRODUCTION ET DEFINITION
• Les maladies infectieuses présentent un certain nombre de manifestations
buccales et parodontales qui peuvent orienter le praticien bucco-dentaire dans
le diagnostic.
• Elles peuvent être classées en infections virales, bactériennes et fongiques.
• L’hépatite est une inflammation du foie, le plus souvent causée par une
infection à un virus, mais parfois par l’alcoolisme, ou par une intoxication par un
médicament ou par un produit chimique.
• Les symptômes varient beaucoup d’une personne à l’autre et dépendent de la
cause de l’hépatite.
4. INTRODUCTION ET DEFINITION
• Les symptômes varient beaucoup d’une personne à l’autre et dépendent de la
cause de l’hépatite.
• Une pathologie hépatique peut inévitablement entrainer une altération des
fonctions du foie, avec des répercussions sur la prise en charge odontologique.
• Les patients atteints de pathologies hépatiques peuvent présenter les risques
suivants :
- le risque infectieux,
- le risque hémorragique,
- le risque de contamination,
- et le risque thérapeutique.
5. MODE DE TRANSMISSION
A B C D E
Mode de
contamination
Oro-fécale Sang, Sexe,
Mère-enfant
Sang, Sexe Toxicomanie Oro-fecale
incubation 30-40J 40-180J 30-180J 30-90J 20-60J
Hépatite aigue
grave
+ ++ NON ++ ++
Chronicité Non Adulte : 5%
Nouveau-nés :
90%
50-85% Oui Non
Vaccin Oui Oui Non Vaccin hépatite B Non
6. MODE DE TRANSMISSION
• Par ses fonctions et son rôle physiologique, le foie joue un rôle prépondérant
dans :
• Le stockage et exportation des lipides,
• La réduction et stockage du glucose,
• La synthèse de la bile, de l’albumine, les facteurs de coagulation, les protéines
de l’inflammation, les facteurs de Croissance,
• L’épuration,
• La régularisation de l'équilibre de plusieurs hormones
• Les pathologies hépatiques peuvent être aigues ou chroniques:
7. MODE DE TRANSMISSION
Insuffisance hepatique aigue :
Il s’agit d’une perte brutale des fonctions hépatiques, sans qu’il y ait de
pathologies hépatiques chroniques préexistantes. L’insuffisance hépatique peut
être due à plusieurs maladies.
L’hépatite médicamenteuse
le médicament le plus incriminé est le paracétamol, en rapport avec un
surdosage accidentel ou une intoxication volontaire,
Hépatite virale
Il s’agit d’une maladie infectieuse touchant le tissu hépatique et
pouvant entrainer une cirrhose ou un cancer du foie. 6 virus différents peuvent
entrer en jeu : A, B, C, D, E, G. Ces virus pénètrent dans l’hépatocyte et sont
détruits par le système immunitaire de l’hôte, ce qui provoque une inflammation
8. MODE DE TRANSMISSION
Insuffisance hépatique chronique
C’est une détérioration du foie sur plusieurs mois ou années avec une altération
progressive des fonctions hépatiques. Elle peut avoir plusieurs origines :
Virale
Les virus principalement en cause sont le virus de l’hépatite C (VHC) et le virus
de l’hépatite B (VHB),
Cirrhose hépatique
due à une consommation excessive d’alcool sur le long terme,
Cholestase
est la stase de la bile dans les vois biliaires ce qui constitue un obstacle sur le
trajet normal d’évacuation.
9. MANIFESTATIONS BUCCALES
• Les dysfonctions hépatiques peuvent se manifester au niveau de la cavité orale
de différentes manières.
• En effet, on peut retrouver des décolorations de la muqueuse buccale, tout
particulièrement dans la région postérieure du palais et dans la région médiane
du plancher buccal.
• Ces décolorations résultent de la déposition de pigments biliaires au sein des
muqueuses.
• Dans les formes sévères on peut également retrouver :
• Des hémorragies
• Des pétéchies
10. MANIFESTATIONS BUCCALES
Des ecchymoses buccales,
• Un lichen plan qui peut être associé aux formes chroniques
• Une glossite peut être retrouvée dans l’hépatite d’origine alcoolique, en association
avec des déficiences nutritionnelles
11. PRISE EN CHARGE BUCCO-DENTAIRE
RISQUES/ PRECAUTIONS A PRENDRE LORS DE LA PRISE EN CHARGE DES
PATIENTS ATTEINTS D’UNE HEPATITE
• Les patients atteints d’insuffisance hépatique peuvent présenter les risques
suivants :
- Le risque infectieux,
- Le risque hémorragique,
- Le risque de contamination,
- Et le risque thérapeutique.
Risque infectieux :
•Lorsque le foie est atteint, il y a une destruction des hépatocytes et une
altération des fonctions du foie principalement : la sécrétion des protéines de
l’inflammation. Ceci entraine par conséquent une immunodépression.
12. PRISE EN CHARGE BUCCO-DENTAIRE
• Ainsi la conduite à tenir face au risque infectieux comporte les domaines
suivants:
Hygiène orale :
• L’instauration d’une hygiène orale rigoureuse revêt un caractère fondamental
dans la prévention des infections en médecine bucco-dentaire.
• une éducation systématique et répétée doit être délivrée au patient.
Antibiothérapie curative :
Les dernières recommandations de l’agence nationale de sécurité du
médicament et des produits de santé(ANSM) préconisent la prescription des
antibiotiques pour la réalisation des actes sanglants lorsque le patient est
immunodéprimé et donc lorsque la maladie est instable et en phase active.
13. PRISE EN CHARGE BUCCO-DENTAIRE
• Dans ce cas, les actes non urgents peuvent être reportés jusqu’à stabilisation de
l’atteinte hépatique.
Modalités de prescription
Adulte enfant
Antibiotique Posologies quotidiennes
établies pour un adulte à
la fonction rénale normale
Posologies quotidiennes
établies pour un enfant à
la fonction rénale normale,
sans dépasser la dose
adulte
Amoxilline 2g/jour en 2 prises(V.O ou
I.V)
2g/jour en 2 prises(V.O ou
I.V)
Clindamycine 1200 mg/jour en 2
prises(V.O ou I.V)
25 mg/kg/jour en 4
prises(V.O ou I.V)
14. PRISE EN CHARGE BUCCO-DENTAIRE
Risque hémorragique :
Le foie est le lieu de synthèse de certains facteurs de coagulation tels que les
facteurs I, II,V intervenant dans l’hémostase.
• Les troubles de la coagulation et de l’hémostase peuvent résulter des
dysfonctions hépatiques et/ou des traitements à base d’interféron et/ ou de
ribavirine qui peuvent être à l’origine de thrombocytopénie.
• Un saignement anormal peut alors se manifester lors d’actes chirurgicaux : ce
saignement pouvant résulter d’une synthèse anormale des facteurs de la
coagulation, d’une polymérisation ou d’une stabilisation anormale de la fibrine,
d’une fibrinolyse excessive ou d’une thrombocytopénie
15. PRISE EN CHARGE BUCCO-DENTAIRE
• Pour pallier à ce risque hémorragique, le taux de prothrombine et le taux des
plaquettes destinés à détecter ces troubles seront vérifiés avant tout type
d’intervention chirurgicale
• En ce qui concerne le taux de prothrombine (TP) :
• Entre 70 et 100 % : ces soins peuvent être réalisés selon les protocoles
habituels,
• Entre 30 et 70 % : des moyens d’hémostase locaux doivent être utilisés,
• En dessous de 30 % : en cas de nécessité absolue, aucune intervention n’est
possible, le risque hémorragique étant trop important : l’intervention sera
réalisée en milieu hospitalier (après concertation avec le médecin traitant).
16. PRISE EN CHARGE BUCCO-DENTAIRE
• En ce qui concerne le taux des plaquettes :
• > 100 000/mm3 : Il n’y a aucune précaution particulière à prendre,
• Compris entre 50 000 et 100 000/mm3 : Des moyens d’hémostase locaux
doivent être utilisés,
• < 50 000/mm3 : on ne peut intervenir qu’en cas de nécessité absolue en milieu
hospitalier après transfusion plaquettaire.
Risque de contamination :
• La contamination de l’équipe soignante par le patient atteint d’une hépatite
virale peut se faire lors d’une exposition au sang(AES
• Il peut s’agir d’une piqure, d’une blessure lorsqu’on dérape avec un instrument
ou lors de la projection dans les yeux.
17. PRISE EN CHARGE BUCCO-DENTAIRE
• Le risque de contamination est de 30% après exposition à l’hépatite virale B et
de 3% après exposition à l’hépatite virale C.
• Ainsi, la protection du personnel soignant se fait par la mise en place de
certaines mesures barrières ou de protection individuelle :
• Gants, masque, lunettes (ou masque visière),
• Une surblouse à usage unique si l’acte prévu est chirurgical,
• Vaccination contre l’hépatite virale B.
•En cas d’accidents d’exposition au sang (AES) :
Il faut tout d’abord :
18. PRISE EN CHARGE BUCCO-DENTAIRE
• Mettre en œuvre les mesures immédiates :
- arrêter le geste en cours,
- en cas d’exposition cutanée : Nettoyer la plaie à l’eau et au savon sans presser pour
faire saigner puis plonger la plaie dans une solution antiseptique pendant 5mn :
chlorexidine, polyvidone iodée, alcool à 70° ou eau de javel,
- en cas de projection sur muqueuse : Rincer abondamment à l’eau et au sérum
physiologique pendant 10 minutes avant de désinfecter avec un collyre antiseptique
(yeux).
Par la suite, il faut :
• Évaluer les risques de contracter l’infection : Piqûre d’aiguille (type de l’aiguille,
longueur), coupure (longueur et profondeur), contact sur une muqueuse ou une peau
non saine, port de gant,
19. PRISE EN CHARGE BUCCO-DENTAIRE
• Évaluer l’état clinique et sérologique du patient source,
• Offrir les informations nécessaires à la personne exposée,
• Décider de l’indication des prophylaxies post-opératoires,
• Faire notifier l’exposition et assurer le suivi sérologique et médical de la
personne exposée.
Risque therapeutique :
• L’augmentation de sa biodisponibilité,
• La diminution de sa fixation aux protéines plasmatiques,
• L’augmentation de son volume de distribution,
• La diminution de sa biotransformation.
20. CONCLUSION
• Plusieurs pathologies hépatiques peuvent entraîner un dysfonctionnement avec
immunodépression et coagulopathie concomitante.
• Par conséquent, la survenue d’une infection et /ou d’un saignement constitue
une préoccupation pour le praticien dentiste surtout lors des procédures
invasives.
• Un examen clinique comprenant l’histoire de la maladie, les facteurs de risque
de la maladie hépatique et les antécédents de saignement est indispensable
avant la prise en charge du patient.
• Cet examen doit être complété par la prescription d’antibiotique et d’un bilan
d’hémostase en concertation avec le médecin traitant.
.
21. • Cette prise en charge doit tenir compte des risques encourus chez un patient
atteint d’une hépatopathie que ce soit le risque lié au geste opératoire ou à celui
de la prescription