3. Anne Guglielmetti est née en 1952 à
Paris. Après des études de
psychologie à l'université de
Nanterre, de japonais à l'Institut
national des Langues et Civilisations
Orientales et d'histoire de l'art à
l'École du Louvre, elle décide de se
consacrer à l'écriture et vit de petits
métiers. Elle séjourne deux ans en
Italie, à Gaeta (Latium), avec le
peintre argentin Jorge Brito.
Les lieux dans lesquels elle vit sont
déterminants : Montreuil-sous-
bois servira de cadre à son premier
roman, La Belle Italie ; Gaeta lui
inspirera La Corne de Corail ; la
Normandie sera au centre
du Domaine. Elle déclare en 2002 :
« Tout commence, a toujours
commencé pour moi dans l'écriture,
par la rencontre avec un lieu. Mes
romans ont immanquablement ce
fondement : un lieu me fait signe»
BIOGRAPHIE
Gaeta, Italie
4. À partir de 1988, Anne
Guglielmetti traduit de
l'italien plusieurs livres,
articles et catalogues
d'exposition, principalement
dans les domaines de
l'histoire de l'art et de
l'architecture.
En octobre 2007, grâce à une
bourse Stendhal
du ministère des Affaires
étrangères, elle séjourne
à Venosa (Basilicate), où elle
se documente sur l'épopée
normande en Italie du Sud,
point de départ de son
roman Les Pierres vives.
5. En 2011, elle fonde avec Vincent Gille la revue
littéraire et artistique Mirabilia.
Ancrée dans la nature, son œuvre romanesque, que
l'on peut associer au réalisme magique,
comporte une forte dimension spirituelle : «
Les histoires que j'ai écrites et celles qui me
restent à écrire ont en commun – outre le huis
clos – de relier l'être humain à une dimension
qui le dépasse et dont, cependant, il est
l'unique témoin, une dimension qui confère à
son aventure tout son mystère et toute sa
dignité, sur cette Terre en route pour on ne sait
où»
Le critique Sébastien Lapaque écrit à propos du
Domaine : « Si tout grand roman est la réponse
d'un écrivain à ses prédécesseurs, Le Domaine
est assurément adressé à Joyce, Giono,
Faulkner, romanciers de la terre et du temps. Il
est toujours périlleux de placer un livre aussi
haut mais le souffle épique dispose à l'audace.
Elle possède une manière biblique d'explorer un
coin minuscule de l'univers, de s'y attarder, d'y
éclairer les tragédies cachées derrière les
travaux et les jours. »
6. OEUVRES
La Belle Italie, Paris, Éditions Buchet/Chastel, 1982, 317 p. 2001
L’Anniversaire, Paris, Éditions Buchet/Chastel, 1984, 214 p.
La Corne de corail, Paris, Éditions Buchet/Chastel, 1987, 219 p.
Le Domaine, Arles, France, Actes Sud, coll. « Générations », 1998, 414 p.
Les Paroles des jours, Arles, France, Actes Sud, coll. « Générations », 2002,
139 p.
Le Chas de l'aiguille, Paris, Éditions Buchet/Chastel, 2002, 101 p.
Les Pierres d’attente, phot. de Jean-Christophe Ballot, Paris, Éditions
Buchet/Chastel, 2003, 109 p.
Les Pierres vives, Arles, France, Actes Sud, 2016, 320 p.
Deux femmes et un jardin, Interférences Eds, 2021
7.
8. Marinette, la soixantaine,
quitte sa vie de labeur à
Paris pour une bicoque
dans la campagne
normande dont elle a
hérité mais dont elle ne
sait rien. Sa nouvelle
solitude va être ébranlé
par la jeune Louise qui
s'ennuie à mourir dans
ce coin de nature où
son père l'emmène à
chaque vacances
scolaires.
DEUX FEMMES ET UN JARDIN
9.
10.
11. « C’est la rencontre inattendue et improbable entre deux
femmes très mystérieuses que tout semble opposer... et
pourtant. Le lecteur ne dispose que de très peu d’éléments
sur leurs vies. Concernant Mariette, d’abord, on ignore son
âge et la manière dont elle parvient à subvenir à ses
besoins après avoir soudainement quitté son emploi. On
sait en revanche qu’elle vient de Paris et parle toute seule.
Est-elle malade ou bien dépressive ? Vit-elle avec ses
fantômes ? Elle se retrouve dans une autre région, sans
moyen de transport, isolée du monde dans une baraque en
friche qu’elle qualifie elle-même de maison de poupée,
étant donné sa taille très réduite.
On n’en apprend guère plus au sujet de Louise, mis à part son
jeune âge et le fait qu’elle est en vacances en Normandie.
Fuit-elle les disputes entre son père et sa compagne, ou
bien est-elle attirée par Mariette ? Et si elle avait tout
simplement l’envie de se réfugier dans un lieu calme et
apaisé ? Les sentiments de ces deux personnages ne sont
pas vraiment dévoilés et restent complexes. L’auteur laisse
libre court à l’imagination du lecteur, et joue à passer d’un
narrateur à l’autre.
Finalement le roman balaie le passé, gomme les personnalités
pour se focaliser uniquement sur ce qui rassemble ces
deux femmes : le jardin. C’est dans cet environnement
coloré aux mille parfums que naît une merveilleuse histoire
sans préjugés, bâtie sur un amour commun de la nature et
des plantes. L’entretien de ce jardin est un moment
suspendu de bonheur partagé entre Mariette, étrange,
fantasque et libre, et la jeune Louise, admirative.
Prix des libraires en 2023, ce roman assez court est
particulièrement émouvant et la fin terriblement triste. La
délicate écriture d’Anne Guglielmetti joue avec nos
émotions jusqu’au moment de refermer le livre. »
AvoiAlire. Laurence Juan
12. « …Anne Guglielmetti a une écriture
attentive et discrète, tout en contraste,
entre la frugalité de Mariette qui vit de
peu, et la profusion d’une végétation qui
se déploie sans contrainte. Ce qui est
superbe, outre cette écriture trempée
dans la sève, c’est la manière dont cette
maison libère chez Mariette tout ce qui
lui a toujours été refusé : le plaisir, la
beauté, l’inutile, l’harmonie, le temps.
Et la jeune adolescente, elle aussi, va trouver
dans ce havre de paix un lieu où se
reposer de l’âpreté mécanique de son
univers familial.
Ce donc 150 pages merveilleuses à lire au
jardin ou dans un parc, sous un weigelia
en fleurs ou une glycine odorante. »
Sophie Creuz. rtbf.be
UNE ÉCRITURE ATTENTIVE ET DISCRÈTE