5. Au-delà d’un parcours atypique et d’une
personnalité mystérieuse, l’œuvre
foisonnante de Vivian Maier (1926-2009)
saisit par son immense qualité.
L’exposition vous permettra d’accéder
pour la première fois à des tirages inédits
de l'artiste, des photographies vintages,
des films super 8, des enregistrements
audio… Venez découvrir au Musée du
Luxembourg l’ampleur de l’œuvre de
cette grande photographe !
6. Vivian Maier, née en 1926 à New York
d’une mère française et d’un père
d’ascendance autrichienne et morte le
21 avril 2009 à Chicago, est une
photographe de rue amatrice,
prolifique et talentueuse ne se
séparant jamais de son appareil
photo, friande d'autoportraits, qui n’a
jamais dévoilé sa production artistique
de son vivant. Ses dizaines de milliers
de clichés, pris principalement à New
York et à Chicago, mais aussi à travers
le monde, dont une majorité de
négatifs non développés, ont été
découverts après sa mort, faisant
d’elle une artiste célèbre.
Sitôt son œuvre rendue publique grâce
aux collectionneurs américains qui
l’ont découverte, la reconnaissance
posthume, populaire et critique du
travail de Vivian Maier a rapidement
suivi et, depuis lors, ses photos ont
été exposées en Amérique du Nord, en
Asie et en Europe, tandis que sa vie
est l’objet d’ouvrages littéraires et de
documentaires filmés.
7. La vie de Vivian Maier a été reconstituée par John Maloof qui a
recherché les témoins de son existence aux États-Unis en
retrouvant notamment les familles auprès desquelles elle a vécu.
La partie française de sa biographie a été reconstituée grâce aux
travaux de l’Association Vivian Maier et le Champsaur qui a
procédé aux mêmes recherches de témoins de sa vie dans le
Champsaur, la vallée d’origine de sa famille maternelle, dans les
Hautes-Alpes en France.
8. Une partie de l’enfance de Vivian se passe
donc en France, de ses six ou sept ans à ses
douze ans. Elle parle le français et joue avec
les enfants de son âge. Sa mère, Marie, prend
quelques photographies qui sont autant de
témoignages de leur séjour.
Le 1er août 1938, Marie Maier et sa fille âgée
de douze ans rentrent aux États-Unis ; elles
embarquent à bord du Normandie, qui relie Le
Havre à New York, où elles s’installent à
nouveau. Après la Seconde Guerre mondiale,
en 1950-1951, Vivian Maier, jeune adulte de
20-25 ans, revient dans le Champsaur pour
vendre aux enchères une propriété qui lui a
été léguée par sa grand-tante Marie-
Florentine Jaussaud.
En attendant la vente, Vivian parcourt la
région, rend visite aux membres de sa famille
et par tous les temps fait de nombreuses
photographies avec ses deux appareils en
bandoulière.
La jeune femme repart pour New York le 16
avril 1951 et entre au service d’une famille de
Southampton comme nounou.
À partir de cette époque, Vivian garde le
silence sur son histoire personnelle, familiale.
Elle restera dans cette famille pendant la
majeure partie de son séjour à New York
avant de s’établir définitivement en 1956 à
Chicago, où elle poursuivra son activité de
gouvernante pour enfants.
9.
10. Vivian Maier a 30 ans à son arrivée à Chicago, où elle est engagée par Nancy et Avron Gensburg
pour prendre soin de leurs trois garçons : John, Lane et Matthew. Selon Nancy Gensburg, elle
n’aimait pas particulièrement être nounou, mais elle ne savait pas quoi faire d’autre. Et c’est ce
métier qu’elle exercera presque jusqu’à la fin de sa vie.
Elle donne libre cours à sa passion pour la photographie car, dès qu’elle le peut, elle part
photographier dans la rue la vie quotidienne de ses habitants, les enfants, les travailleurs, les gens
de la bonne société comme les malheureux, aveugles mendiants ou marginaux. Tout en restant au
service de la famille Gensburg, la famille ayant pourvu temporairement à son remplacement, elle
entreprend, seule, pendant six mois, en 1959-1960, un voyage autour du monde : elle se rend au
Canada, en Égypte, au Yémen, en Italie, à Bangkok… et effectue un dernier séjour dans le
Champsaur qu’elle sillonne à vélo et où elle prend de nombreuses photographies, que personne là-
bas n’a vues.
Quand John, Lane et Matthew devenus grands n’ont plus besoin d’une nounou, Vivian Maier quitte
les Gensburg et poursuit son activité de famille en famille. Elle s’occupera, par exemple, des
enfants de Phil Donahue pendant un an. A cette époque, elle décide de passer à la photographie
en couleur en utilisant plusieurs appareils de photographie différents , dont un Kodak et un Leica.
À partir de ce moment, ses négatifs ne seront , ni développés, ni tirés jusqu’à la découverte de
son œuvre par John Maloof.
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12. Quand John, Lane et
Matthew devenus grands
n’ont plus besoin d’une
nounou, Vivian Maier quitte
les Gensburg et poursuit son
activité de famille en
famille. Elle s’occupera, par
exemple, des enfants de Phil
Donahue pendant un an. A
cette époque, elle décide de
passer à la photographie en
couleur en utilisant plusieurs
appareils de photographie
différents , dont un Kodak et
un Leica.
À partir de ce moment, ses
négatifs ne seront , ni
développés, ni tirés jusqu’à
la découverte de son œuvre
par John Maloof.
13. Ainsi naît une légende, celle d’une génie de
la photographie découverte après toute une
vie de prises de vue, un maître de la
photographie de rue qui a vécu dans
l’anonymat comme nounou à New York où
elle est née et à Chicago où elle est morte.
Depuis sa découverte en 2007, John Maloof
se consacre à protéger l’œuvre de Vivian
Maier. Il a classé ses documents et ses
enregistrements audio, numérisé les
quelque 150 films qu’elle a tournés, scanné
et développé les négatifs de ses
photographies.
Il a recherché et interviewé plus de soixante
personnes qui avaient connu Vivian Maier,
parvenant ainsi à reconstituer sa vie aux
États-Unis et à cerner sa personnalité.
Il a créé un site internet et une page
Facebook dédiés à cette photographe,
publié un livre de photographies préfacé par
Geoff Dyer : Vivian Maier : Street
Photographer chez PowerHouse Books, U.S.
avec des photographies appartenant à sa
collection. Il a aussi produit un
documentaire Finding Vivian Maier avec
Charlie Siskel, qu’il présente dans une
newsletter du 15 février 2013 comme «
racontant l’incroyable histoire vraie du
mystère de sa vie cachée ».
14. Dans le site qu’il lui a dédié, John
Maloof écrit que Jeanne Bertrand a
vraisemblablement initié Vivian Maier à
la photographie, aux portraits et aux
paysages mais que c’est en 1952 qu’elle
a trouvé dans la rue les sujets de ses
prises de vue et la manière de les
photographier.
Constatant bien des similitudes dans les
photographies de Vivian Maier et de
Lisette Model (1901-1983), il émet
l’hypothèse que cette grande
photographe qui a enseigné en 1952 la
photographie à la New School for Social
Research à New York – à laquelle Vivian
Maier n’a pas été inscrite, observe-t-il –
a eu une influence décisive sur le travail
de Vivian Maier.
Jeffrey Goldstein fait vivre également
son trésor : il a lui aussi créé une page
Facebook et un site internet dédiés à
Vivian Maier et publié un livre des
photographies lui appartenant : Vivian
Maier : Out of the Shadows de Richard
Cahan et Michaël Williams chez CityFiles
Press.
Le 8 novembre 2021, la ville de Paris
inaugure une rue Vivian-Maier dans le
13e arrondissement .