"il est indéniable que la musique est sans doute la discipline artistique qui irrigue et définit le mieux les territoires, que ce soit à travers sa pratique, sa création ou sa diffusion."
Discours ouverture de Dominique Auer - congrès de l’ACIM à Limoges, 14 et 15 mars 2022 « Musique et territoire(s) »
1. Discours d’ouverture du congrès de l’ACIM 2022
Limoges, le 14 mars 2022,
Chers collègues, chers amis,
Permettez moi tout d’abord d’adresser ici une pensée pour le peuple ukrainien, et plus
largement pour tous les peuples victimes d’oppression, et d’évoquer le communiqué publié il
y a quelques jours par l’IFLA, Fédération Internationale des Associations et Institutions de
bibliothèques, repris par l’ABF. Communiqué qui rappelle notamment que “les bibliothèques
peuvent soutenir avec leurs outils et à leur échelle, la liberté et la paix, en diffusant une
information vérifiée.”
Nous voici donc enfin à Limoges ! Et vous ne mesurez pas le plaisir que j’ai à prononcer
devant vous ces cinq mots !
Je voudrais tout d’abord remercier la ville de Limoges, les équipes de la Bibliothèque
Francophone Multimédia et monsieur Julien Barlier, directeur de l’établissement. Sans leur
accompagnement, nous n’aurions pu mener à bien ce congrès.
Je n’oublie pas bien entendu les partenaires locaux et nationaux qui ont oeuvré pour la
réussite de ces rencontres ou qui viendront enrichir les échanges lors de ces deux journées
: l’ABF et en particulier le groupe limousin, la bibliothèque départementale de la
Haute-Vienne, le conservatoire de Limoges et son département musique traditionnelle, le
pôle Culture et Santé Nouvelle Aquitaine, l’AIBM, Zone Franche, Fédéchanson, le RIM
(Réseau des Indépendants de la Musique), le CNM (Centre National de la Musique).
L’ACIM bénéficie également du soutien du ministère de la culture et du service du livre et de
la lecture en particulier, représenté ce matin par Mme Sophie Lecointe, directrice adjointe de
la DRAC Nouvelle Aquitaine déléguée en charge du site de Limoges et durant tout le
congrès par Pascale Issartel qui en fera la synthèse demain en fin de journée.
Pour être complet, permettez-moi d’exprimer mes remerciements personnels aux chevilles
ouvrières de l’association :
l’ensemble du conseil d’administration de l’ACIM qui n’a pas compté ses heures pour faire
vivre notre communauté professionnelle dans un contexte particulier et pour mener à bien
ces rencontres en présentiel,
2. nos collègues à Limoges : Anne Tricard et Olivier Delaunay qui ont consacré toute leur
énergie dans le projet avec la bonne humeur qu’on leur connaît
notre trésorier Xavier Loyant épaulé par Pierre Rebuffet qui officient “dans l’ombre” pour la
réussite d’un tel événement.
Que chacun trouve dans ces mots, l’expression de toute ma gratitude et de la vôtre je
l’espère, chers collègues.
Musique, territoire, sont des mots qui vont très bien ensemble chantait à peu de choses près
Paul McCartney.
Désolé pour la légèreté de cette entrée en matière mais mes prédécesseurs au poste de
président m’ont conseillé d’entamer ma prise de parole par une phrase brise-glace, plus ou
moins efficace, je vous le concède.
Et pourtant, il est indéniable que la musique est sans doute la discipline artistique qui irrigue
et définit le mieux les territoires, que ce soit à travers sa pratique, sa création ou sa
diffusion.
D’emblée on peut penser aux musiques traditionnelles : l’épinette des Vosges, la bourrée
berrichonne ou encore le maloya réunionnais.
Au passage, le lieu même de notre congrès fait écho à notre thématique. Le Limousin est un
terrain fertile pour la musique traditionnelle et le conservatoire de Limoges s’est doté d’un
département musiques traditionnelles dès 1987 !
Les musiques actuelles forgent elles aussi un territoire tout en s’en nourrissant. La techno
serait-elle ce qu’elle est sans la ville de Detroit ? Les Bérurier Noir (dont les archives
viennent d’être confiées à la BNF) auraient-ils pu voir le jour ailleurs que dans la France des
années 80 ?
Quant aux lieux de diffusion et d’enseignement de la musique, il ne faut là non plus pas
chercher bien loin pour comprendre combien ils contribuent à la vitalité d’une ville, d’une
région ou d’un pays. En témoignent par exemple la réputation internationale du CNSM de
Paris ou les retombées économiques du festival des vieilles charrues pour la Bretagne.
Et les bibliothèques dans tout ça ? On le sait, ce sont les équipements culturels les mieux
implantés sur le territoire français.
Mais comment nos structures investissent un territoire par le biais de la musique ? Comment
s’intègrent-elles dans un environnement géographique et culturel ? Comment
s’emparent-elles du champ social ? Comment interagissent-elles avec les autres acteurs qui
font un territoire ?
C’est toutes ces problématiques que nous vous proposons d’évoquer durant ces deux
journées.
Activité culturelle préférée des français, la musique contribue à un lien social plus vital que
jamais dans des périodes incertaines. Bousculées par la crise sanitaire, la création et la
pratique musicales nécessitent plus que jamais l’attention des pouvoirs publics. Les
professionnels de l’industrie musicale ne s’y sont d’ailleurs pas trompé en publiant il y a
3. quelques semaines le plaidoyer Tous pour la musique à la veille des élections
présidentielles.
Nous, bibliothécaires musicaux, avons nous aussi notre rôle à jouer dans la promotion de la
pratique instrumentale, le soutien à la scène locale, la préservation et la conservation du
patrimoine musical et la visibilité de toutes les musiques.
Je vous souhaite un bon congrès riche d’échanges, de découvertes et de rencontres.
Merci.
Dominique Auer,
président de l’ACIM