23. ACTUALITE DE L’ETUDE DU TETANOS CHEZ L’ADULTE, .pdf
La transformation digitale des pharmacies
1. 20 Pharmacien Manager n° 178/179 - juin/juillet 2018
Même si la transformation digitale reste un concept
que les pharmaciens ont du mal à traduire en
utilité ou rentabilité pour leur officine,la profes-
sion aurait tout intérêt à s’engager dans la
démarche, d’après Hélène Decourteix, fondatrice de
la société de conseil La Pharmacie Digitale.« D’abord
pour préparer l’avenir,car les jeunes baby-boomers,qui
seront les retraités de demain,utilisent ces outils.Ensuite
parce que le digital facilite la vie des clients,renvoie une
image de modernité,et renforce le pharmacien dans son
rôle de professionnel de santé. »
Sur le point de vente
Pour enrichir la relation
Dans la surface de vente,les premiers effets de la trans-
formation digitale remontent déjà à quelques années,
lorsque l’on a vu apparaître les premiers écrans dans
DOSSIER DIGITALISATION
Akindo-iStock
LA TRANSFORMATION
DIGITALE FAIT PARTIE DES
NOMBREUX CHALLENGES
ACTUELS DES ENTREPRISES
POUR RESTER CONNECTÉES
À LEURS CLIENTS. CETTE
ÉVOLUTION, QUI PARCOURT
TOUS LES CIRCUITS DE
DISTRIBUTION, N’ÉPARGNE
PAS LES PHARMACIES. ELLE
S’APPRÊTE MÊME À MODIFIER
EN PROFONDEUR L’EXERCICE
OFFICINAL, SOUS TOUTES SES
FORMES. VOICI COMMENT…
PAR YVES RIVOAL
François
Leclerc
Titulaire à
Pierre-Bénite
(69)
Fabien
Florack
Titulaire
à Lille (59)
Aurore de
Fleurian
Titulaire à
Châtellerault
(86)
Sabine
Zenglein
Titulaire
à Boulay (57)
Jérôme
Escojido
Titulaire
à Pérols (34)
Témoignages
Connecte
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2. Pharmacien Manager n° 178/179 - juin/juillet 2018 21
tez-vous !
LES
EXPERTS
Élie
Alexandre
CO-FONDATEUR
DE PHARMA
EXPRESS
Xavier
Bouhet
DIRECTEUR
GÉNÉRAL DE
WHAT HEALTH
Diane
Cantan
RESPONSABLE
ANIMATION ET
COMMUNICATION
DE PHARMACTIV
Jean-Baptiste
de Coutures
PRÉSIDENT
DE GIPHAR
Hélène
Decourteix
FONDATRICE DE
LA PHARMACIE
DIGITALE
Christian
Grenier
PRÉSIDENT
DE NÉPENTHÈS
François
Legaud
DIRECTEUR
COMMERCIAL
DE BD ROWA
TECHNOLOGIES
FRANCE
Nicolas
Passalacqua
FONDATEUR
D’OCTIPAS
Dominique
Pautrat
DIRECTEUR
GÉNÉRAL DE
PHARMAGEST
INTERACTIVE
Morgan
Remoleur
CONSULTANT
INNOVATION
& TRANSITION
MANAGER
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3. 22 Pharmacien Manager n° 178/179 - juin/juillet 2018
les officines. Titulaire de la Pharmacie
Voltaire à Pierre-Bénite, François Leclerc a
installé il y a deux ans un écran Crown
Heights de 55 pouces en vitrine et un de 32 pouces à
côté d’un comptoir. « Ils nous permettent de diffuser
nos promotions,les films publicitaires des laboratoires
ou de l’information santé »,confie le pharmacien qui a
du mal à quantifier le retour sur investissement,« même
si j’ai l’impression qu’ils génèrent sur certaines promo-
tions de l’achat d’impulsion. »
Les tablettes tactiles,mobiles ou intégrées,contribuent,
elles aussi,à apporter une touche digitale.Le groupe-
ment Pharmactiv a ainsi déployé dans une quarantaine
de pharmacies à son concept EPN,son bar Santé Beauté
et ses corners dédiés à la dermocosmétique et à la
douleur,qui mettent tous en scène une tablette tactile.
« Les clients peuvent ainsi consulter les promotions en
cours,le nombre de points sur leur compte fidélité,des
informations sur les produits à la marque Pharmactiv,
ainsi que des conseils spécifiques en lien avec la thé-
matique du corner »,précise Diane Cantan,responsable
animation et communication du réseau Pharmactiv.
Co-titulaire avec Hélène Lanore de la Pharmacie Porte
Sud à Châtellerault,Aurore de Fleurian dresse un bilan
nuancé de ces tablettes qu’elle a déployées en juin
2017.« Celle du bar Santé Beauté est utilisée par l’esthé-
ticienne et les préparatrices comme support d’explica-
tions lorsqu’elles réalisent des diagnostics de peau.Celles
dédiées à la douleur et à la dermocosmétique ne sont
consultées que par les clients pour une première
approche sur les pathologies.L’équipe s’en sert très peu
car nous privilégions la relation humaine. » Or le but est
bien d’enrichir la relation et non de la supprimer.Ainsi
la société Octipas propose des tablettes-vendeurs qui
ambitionnent d’offrir des parcours d’achat « sans cou-
ture » pour la parapharmacie et l’OTC.« Ces tablettes,
qui ressemblent à des Smartphones,sont équipées d’un
TPE,d’un lecteur de code-barres,et elles sont reliées en
temps réel aux données de stock et de prix du LGO, pré-
cise Nicolas Passalacqua,fondateur d’Octipas. L’équipe
officinale peut ainsi accompagner le client sur le point
de vente depuis la phase de conseil jusqu’au paiement
DOSSIER DIGITALISATION
Le digital est aussi un outil
de satisfaction client.
Matthieu Perdriel, titulaire
de la Pharmacie d’Hastings
à Caen, a ainsi adopté la
solution Visitors Book. Elle
lui permet, lorsqu’un client
règle avec sa carte
bancaire, de poser une
question via l’écran du TPE.
« Le client a la possibilité
de répondre par oui ou
non, ou d’attribuer une
note comprise entre 1 et
9 », explique celui qui
utilise aussi l’outil pour
faire connaître un nouveau
service, un nouveau rayon,
ou une promotion. « Ce qui
est aussi intéressant, c’est
que les notes sont
automatiquement
remontées sur la page
Google My Business de la
pharmacie. » Autre outil,
pour savoir où circulent les
clients, Pharmao
commercialise des boîtiers
Wifi qui analysent leur flux
en repérant leur
Smartphone. On sait ainsi
combien de fois un visiteur
est venu à l’officine,
combien de temps
il est resté, quelles zones
il a visité… « Cela permet
de déterminer les zones
chaudes et froides de
l’officine, ses points forts
et ses points faibles,
et donc de faire évoluer
l’agencement ou
le merchandising
en conséquence »,
explique Nicolas Schweizer,
le fondateur de Pharmao.
Des tablettes en support.À la
PharmaciePorteSudàChâtellerault,
la tablette du meuble dermocosmé-
tique est utilisée en support des
diagnostics de peau et comme outil
pédagogique auprès des clients.
Matthieu Perdriel
Titulaire à Caen
Sondezvos clients
Suivi
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4. Pharmacien Manager n° 178/179 - juin/juillet 2018 23
Tisser des liens
Fiche Google My Business, site Internet, page
Facebook, compte Instagram… Tous ces
supports peuvent être activés utilement pour
prolonger le lien avec les clients, lorsqu’ils ne
sont plus à l’officine…
L
orsqu’on lui demande
pourquoi il faut maintenir
la relation avec le client hors
des murs de l’officine, Morgan
Remoleur, consultant innovation &
transition manager, avance deux
arguments : « D’abord parce qu’il
est essentiel de continuer à
l’informer et le fidéliser. Ensuite
parce qu’une pharmacie se doit
d’être visible sur Internet et les
réseaux sociaux qui ont remplacé
le téléphone et le fax dans la
relation continue que les patients
ont avec leur pharmacie. » La
première brique qui va permettre
de maintenir ce lien, c’est Google
My Business (lire l’article page 16).
L’autre grand levier de visibilité
sur la Toile reste le site Internet.
« Pour une pharmacie qui veut
uniquement communiquer sur ses
horaires, l’équipe et les services
qu’elle propose, un site vitrine via
la plateforme du groupement sera
amplement suffisant », conseille
Hélène Decourteix, fondatrice de
la société de conseil La Pharmacie
Digitale. Si vous souhaitez sortir
du lot d’un point de vue graphique
ou éditorial, optez pour des
prestataires spécialisés comme
Digisanté, Pharmidable, Pharminfo
ou Pharmonweb.
Votre objectif premier, c’est
l’interactivité ? La piste des
réseaux sociaux doit alors être
explorée. De nombreuses
pharmacies se sont
déjà dotées de pages
Facebook qui offrent
plus d’interactions.
Les internautes
peuvent en effet
« liker » la page,
partager les
informations publiées, donner
leur avis sur l’officine, ou s’inscrire
pour un rendez-vous avec
l’esthéticienne… Autant
d’ingrédients qui nourriront une
audience appelée toutefois à rester
confidentielle puisqu’une page
Facebook de pharmacie ne
dépasse pas, en général,
250 abonnés. Pour faire mieux, il
faut adopter un positionnement
différenciant. Comme celui de
Fabien Florack, titulaire de la
Grande Pharmacie de Paris à Lille
qui affiche, lui, un millier de fans.
Un succès qu’il a construit autour
de l’expertise développée par son
officine sur les peaux métissées.
« Nous avons décidé il y a quatre
ans de référencer des gammes de
dermocosmétique et des produits
ethniques car il y avait au sein
de notre clientèle une attente
spécifique », confie Fabien Florack.
Dans le même temps, celui-ci
noue un partenariat avec Jeannine
Fischer, directrice artistique,
danseuse, présidente d’une
association culturelle… qui est très
présente en ligne où elle a une
communauté d’influence à Lille.
« Ce partenariat n’a rien de
financier, assure le titulaire. Nous
partageons les contenus de nos
pages Facebook respectives, et
participons en tant que jury aux
défilés ethniques et événements
capillaires qu’elle organise. »
Fabien Florack est aussi de plus en
plus présent sur Instagram où il
poste des photos sur la cosmétique
ethnique et la parapharmacie en
général. « J’informe également nos
fans lorsqu’une pharmacienne part
en formation pour acquérir une
nouvelle compétence en micro
nutrition ou en homéopathie »,
complète Fabien Florack qui
exploite aussi ce réseau social pour
véhiculer l’image d’une pharmacie
responsable, qui met en avant des
laboratoires vegan ou bio, qui se
soucie de la sécurité sanitaire…
« C’est un moyen de montrer
que nous sommes en phase
avec les consommateurs qui sont
de plus en plus sensibles à ces
dimensions-là », conclut Fabien
Florack.
RELATION CLIENT
Gain de temps et d’es-
pace. Certaines officines
ont opté pour les linéaires
digitaux. À la pharmacie des
Terres Blanches, elles ont
permis de libérer 10 m² de
back-office et de consacrer
plus de temps aux patients
enévitantdesdéplacements
au staff.
10,5%D’AUGMENTATION DES VENTES SUR L’OTC EN TROIS MOIS. TEL
EST LE RÉSULTAT ENREGISTRÉ DANS LA PHARMACIE DU RÉSEAU « LES PHARMACIENS
ASSOCIÉS » EN TRAIN D’EXPÉRIMENTER UN LINÉAIRE DIGITAL BD ROWA.
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5. 24 Pharmacien Manager n° 178/179 - juin/juillet 2018
transmettre automatiquement la commande au robot ».
Titulaire de la Pharmacie des Terres Blanches à Boulay,
SabineZengleinainstalléderrièresescomptoirsunmur
digital composé de sept écrans sur 5,50 m de large.Deux
sont programmés avec des séquences qui changent
toutes les minutes.Sur les cinq autres,fixes,sont exposés
vingt rayons dédiés à l’allergie,au rhume,à la douleur…
« La première vertu de ce mur digital,c’est qu’il a libéré
10 m² d’espace dans le back-office,que nous avons recon-
vertis en salle de détente pour l’équipe »,confielatitulaire.
Il permet aussi à l’équipe de passer plus de temps au
comptoir avec les clients car il n’y a plus besoin d’aller
en back-office pour chercher les produits. »
En back-office
Pour gagner du temps
La transformation digitale s’invite aussi dans le back-
office des officines avec une ambition principale :opti-
miser l’efficacité opérationnelle.Dans cette quête,les
LGO sont en première ligne.Chez Pharmagest,l’appel-
lation LGO a d’ailleurs déjà été rangée au placard.
« Depuis que nous avons intégré à LGPI notre logiciel
de suivi d’observance (LSO), qui gère l’intégralité de la
relation médicale entre le patient et la pharmacie,nous
parlons de LMO (logiciel métier de l’officine),explique
Dominique Pautrat, directeur général de Pharmagest
Interactive.Car au-delà du changement d’appellation,
c’est la manière de prendre en charge le patient qui est
en train d’évoluer via le digital.« Hier,quand un patient
venait vous voir parce qu’il avait du cholestérol,vous lui
vendiez dans votre LGO une boite de Fluvastatine.
Aujourd’hui,avec votre LMO qui répertorie les allergies
d’un patient, ses habitudes de vie, l’historique de déli-
vrance ou l’imagerie, vous savez combien de boîtes il
DOSSIER DIGITALISATION
en mobilité. » Titulaire de la Grande Pharmacie de
Pérols,Jérôme Escojido vient de déployer trois de ces
tablettes-vendeurs dans son officine.« Le premier bilan
est très positif,confie le pharmacien par ailleurs cofon-
dateur du groupement Mediprix. Elles sont très simples
d’utilisation et nous ont permis d’améliorer sensiblement
la rapidité d’encaissement aux heures de pointe. »
Les linéaires digitaux commercialisés par des sociétés
comme BD Rowa, Meditech, Pharmagest ou PLP Digit,
constituent la brique la plus spectaculaire de la digita-
lisation des points de vente. Eux aussi se positionnent
comme des outils d’aide au conseil et à la vente.« Via
nos linéaires digitaux,les pharmaciens peuvent exposer
sur leurs étagères virtuelles 5 000 produits,composés à
60 % d’OTC et à 40 % de para,explique François Legaud,
directeurcommercialde BDRowaTechnologiesFrance.
En cliquant sur l’écran,le pharmacien ou le préparateur
peut afficher la fiche d’un produit,consulter le stock,placer
les produits dans un panier virtuel,et à la fin de l’achat,
LadigitalisationoffreàdesTPElapos-
sibilité d’accéder à des services identiques aux grands
groupes.Leréseau« LesPharmaciensAssociés »propose
ainsi un comité d’entreprise à ses adhérents.
C.E. VIRTUEL
En location…
S’ils ne rencontrent pas
encore le succès escompté
en officines, les pharmacies
ont vocation à offrir des
services autour des objets
connectés. A l’image de la
Grande Pharmacie des
Halles à Lille qui a testé
pendant près d’un an un
dispositif innovant. Elle
proposait en effet à ses
patients hypertendus des
forfaits avec option d’achat
qui allait de 9,99 € à 24,99 €
par mois, et qui incluaient la
location d’un tensiomètre
connecté Thomson TLS 808,
l’accès à l’application Caracal
et la tenue de rendez-vous
personnalisés de 15 min.
« Pendant ces entretiens,
nous expliquions aux
patients comment
fonctionnait le tensiomètre
et l’application de suivi
Caracal, et nous en
profitions aussi pour délivrer
des conseils
hygiéno-diététiques,
souligne Julien Hautin,
adjoint à l’officine. « Les
deux objectifs que nous
nous étions fixés ont été
atteints. Cette opération
nous a permis de valoriser le
rôle de conseil du
pharmacien, et de montrer
qu’il y avait une réelle
demande chez les patients
puisque tous ceux à qui nous
avons proposé ce service y
ont souscrit. Ensuite parce
que nous avons aussi
démontré que les patients
étaient prêts à payer pour ce
type de service. »
Des logiciels pilotes.Desédi-
teurs informatiques et des grou-
pements innovent avec des solu-
tions qui permettent de piloter
l’officine et le suivi patient.
Julien Hautin
Adjoint à Lille
Test
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6. Pharmacien Manager n° 178/179 - juin/juillet 2018 25
s’est vu remettre dans votre officine et chez les confrères.
Si l’indicateur d’observance est rouge,vous pouvez lui
proposer de prendre rendez-vous pour un entretien phar-
maceutique via l’agenda partagé afin de faire un point
sur la qualité de son observance. »
LES GROUPEMENTS aussi. Les réseaux ont eux
aussi beaucoup investi sur cet item.Giphar a par exem-
ple développé un logiciel métier,« J’accompagne mon
patient ».« Celui-ci permet de programmer des entretiens,
d’archiver les comptes rendus, et
de les envoyer au médecin traitant,
avec l’accord du patient »,explique
Jean-Baptiste de Coutures,le pré-
sident de ce groupement.Giphar
a également développé un outil
baptisé « Je commande » qui per-
met de connaître en temps réel
les produits disponibles sur les pla-
teformes, avec l’affichage des
conditions de la centrale,et d’ac-
céder au catalogue des promo-
tions négociées.
De son côté, Népenthès a investi
dans un plateau numérique qui a
pour ambition de digitaliser l’en-
sembledesservicesduback-office,
depuis l’achat jusqu’à la vente.
« Notre plateau numérique regroupe
tous les outils digitaux dont le pharmacien aura besoin
pour exercer son métier au quotidien car nous sommes
convaincus que demain,la pharmacie sera entièrement
digitale et que la vente de produits ne représentera plus
que 20 % de la marge »,pronostique Christian Grenier,le
présidentdeNépenthès.Surunemêmeinterface,lephar-
macien peut piloter ses achats,retrouver l’ensemble de
ses factures dématérialisées ainsi que toutes les statis-
tiques de son activité… « Ils peuvent même acheter en
ligne leurs fournitures chez Office Dépôt à des tarifs négo-
ciés par le groupement,prendre un rendez-vous avec le
commercial d’un laboratoire, trouver un agenceur pour
moderniser leur officine, acheter une formation en
eLearning, ou commander un covering chez un impri-
meur. » Titulaire de la Pharmacie des Écoles à Lalonde-
les-Maures(83),MichaelDayanl’utilisedéjàauquotidien
pour gérer ses commandes auprès de la centrale du
groupement ou pour acheter en direct auprès des com-
merciaux de ses laboratoires partenaires. « Je me sers
aussi beaucoup des concentrateurs de commande pour
obtenir des conditions proches du direct et des délais de
livraison rapides sur les produits de laboratoires que je
n’ai pas en stock à l’officine,ou pour faire un réassort sur
de petites quantités »,explique-t-il.
Des services
innovants
Pour fidéliser les patients
La transformation digitale de votre officine se traduira
enfin par la fourniture de nouveaux services. Le scan
d’ordonnances est déjà proposé par de nombreuses
pharmacies qui utilisent les applications ou les sites
Internet développés par des groupements comme
Giphar,Les PharmaciensAssociés ou
Pharmactiv. Il existe aussi des appli-
cationscommeMapharmaciemobile,
Pharmao ou Pharminfo. L’étape
d’après, c’est le clic & collect qui
consiste à réserver sur Internet des
produits de parapharmacie et
d’OTC que le client va ensuite cher-
cher à la pharmacie.Là encore,cer-
tains réseaux (Népenthès,Lafayette,
Pharmabest, Mutualpharm, PHR…)
proposent ce service.Il est aussi pos-
sible de se lancer seul dans l’aven-
ture, via des prestataires spécialisés
comme Pharmanity qui a développé
l’application Pharmacie.click ou
Mobeo qui a conçu la solution
Pharmacien21.
E-COMMERCE. L’étape ultime consiste à doter l’offi-
cine d’un site de vente de produits de parapharmacie
et de médicaments en ligne.Mais comme il serait illu-
soire d’espérer concurrencer des acteurs comme
Lasante.net, Pharmanco, Pharmagdd ou Pharmashopi
qui se sont positionnés dès 2013 sur ce marché,il faut
Optimisation. « Je gère dés-
ormais tous les achats qui tran-
sitentvialacentraled’achatsGi-
phar depuis le module « Je
commande ». « Cela me fait ga-
gner beaucoup de temps. », dit
la titulaire Agnès Tarodo de la
Fuente.
❛❛
❜❜
J’utilise beaucoup Twitter.
Je me suis abonné à
des comptes d’influenceurs
spécialisés dans l’officine et
le digital pour nourrir
ma réflexion.
Fabien Florack, titulaire de la Grande Pharmacie de Paris à Lille.
L’Intelligenceartificiellevas’inviterdans
lesofficines.Parmilespionniers,lacoopérativePharma-
gest planche sur une solution de conseil qui intègre un
moteur de recommandations.
L’IA ARRIVE
PHM178-179-0020_0026 DOSSIER.qxp_Mise en page 1 25/05/2018 15:00 Page25
7. 26 Pharmacien Manager n° 178/179 - juin/juillet 2018
privilégier d’autres approches.Les plateformes de type
1001Pharmacies,Amazon,Doctipharma ou Pharmanity
constituent une piste à explorer (lire PHM 177).Pour un
investissement minime,prévoyez un abonnement men-
suel entre 39 et 50 €,et des commissions sur les ventes
qui oscillent entre 15 et 18 %,ces acteurs vous ouvrent
les portes de la vente en ligne. La start-up Pharma
Express constitue une autre alternative puisque pour
99 € par mois,elle fournit un site Internet et une appli-
cation qui permettent de vendre en ligne de l’OTC et
des produits de parapharmacie.« Avec cette offre,c’est
la pharmacie qui organise elle-même les livraisons,pré-
cise ÉlieAlexandre,le co-fondateur de Pharma Express.
Pour bénéficier en plus de notre service de livraison
express,il faut souscrire à un abonnement de 149 € par
mois.Le pharmacien peut alors proposer à ses clients un
service de livraison en moins d’une heure,facturé 5,90 €,
ou dans la journée au prix de 3,90 €. » Ce service est
actuellement disponible à Paris et dans sa petite cou-
ronne,à Antibes et à Marseille.« Mais dès cet été,nous
couvrirons toute la France via un réseau de 500 pharma-
cies,en partie grâce à la signature avec plusieurs grou-
pements », annonce Élie Alexandre.
Autreserviceenpleinessor :lalivraisondemédicaments
sous ordonnance à domicile.En passant par exemple
par mesmedicamentschezmoi.com lancé par le groupe
La Poste en 2016.Le coût de la livraison est assumé par
le patient : 8,90 € à l’unité ou 7,90 € avec l’achat d’un
pack de six livraisons.Pharma Express propose lui aussi
ce service depuis son application,avec une livraison en
deux heures.Coût de la prestation pour le patient :9,90 €.
VERS la télémédecine. Même si la question de la
rémunération n’est toujours pas réglée,les pharmacies
ont aussi vocation à proposer des téléconsultations
médicales.Sur ce marché,PharmaClinic leur propose
toute une batterie d’objets connectés de santé qui per-
mettent de suivre les patients diabétiques,cardiaques,
asthmatiques et de prévenir le risque de carcinoïdes
et de grain de beauté évolutif. « En cas de facteur de
risque avéré,le pharmacien a la possibilité de mettre en
relation par téléphone ou en visio le patient avec un
médecin de la plateforme médicale H2AD », précise
Xavier Bouhet,directeur général deWhat
Health. Dernier arrivé sur ce marché,
BewellConnect vient de lancer la com-
mercialisation en officine deVisioCheck,
une station de téléconsultation de 300
grammes qui embarque une batterie de
dispositifs médicaux : tensiomètre, lec-
teur de glycémie, thermomètre, électro-
cardiogramme… (lire PHM 177). Signe
du potentiel de ce marché : Visiomed
ambitionne d’équiper 3 000 stations de
téléconsultation VisioCheck dans le
réseauofficinaldansles24à36prochains
mois.Preuve,si besoin,que le vent de la
digitalisation souffle bien sur l’officine. •
DOSSIER DIGITALISATION
Des services santé à foi-
son. La digitalisation permet à
l’officine d’organiser de nou-
veauxservicesconnectéscomme
la livraison (tel chez Pharma-
best),dusuivipatienttelceluide
PharmaClinic, et même de la té-
lémédecine.
La transformation digitale est un
investissement qui prépare l’avenir.
Elle renforce le positionnement santé de
l’officine, via des services connectés, voire
de la télémédecine.
Elle donne une image moderne de l’officine,
alors que tous les autres commerces s’y
mettent.
Elle simplifie le back-office, grâce à des LGO
et des automates qui deviennent des outils
de pilotage.
Elle correspond aux nouveaux
comportements des consommateurs, avec
le clic & collect, le e-commerce, la livraison à
domicile…
Elle permet de maintenir un lien avec le
patient via les objets connectés, et avec le
client sur les réseaux sociaux.
L’ESSENTIEL
7C’EST LE NOMBRE D’HEURES QU’EST CENSÉ GAGNER, CHAQUE
SEMAINE, SUR LES ACHATS, UN PHARMACIEN NÉPENTHÈS QUI
UTILISE LE PLATEAU NUMÉRIQUE DE SON GROUPEMENT.
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