Le magazine Keo des idées neuves sur la mobilité fait par le Groupe Keolis. Actualités, dossiers, forums, zoom et analyses vous attendent au fil de ses 24 pages.
Au sommaire de ce numéro : un grand dossier sur les états généraux du transport public, l'intégration de la filiale Striebig, la lutte contre la fraude et la loi Savary, focus sur nos équipes d'Hyderabad, la mobilité à l'heure du digital...
2. Keo’, le magazine corporate du Groupe Keolis, se propose
d’explorer le thème de la mobilité durable. Actualité, succès,
métiers, innovations, débats, opinions… Keo’ fait circuler des idées
neuves sur la mobilité ! RÉDACTION • Directeur de la publication :
Thomas Barbelet • Responsables du comité de rédaction :
Catherine Miret, Nicolas Delaleu. • Illustrations : Gwen Keraval,
Camille Frairrot• Iconographie : Getty, Fotolia, Sipa, Keolis.
Conception et rédaction : (réf. : KEOL030)
Le futur de la mobilité s’écrit dès aujourd’hui.
En témoigne le projet des États généraux
de la mobilité durable, décrypté dans notre
dossier Keo’FOCUS. Ce grand débat national
réunira d’ici à la fin de l’année tous les acteurs
du secteur et permettra de dessiner les contours
d’un nouveau modèle des transports publics.
Un modèle qui s’appuiera notamment, à n’en
pas douter, sur le digital, qui modifie déjà
en profondeur les habitudes des voyageurs.
Keolis, toujours soucieux de proposer
des services performants à ses passagers,
a lancé une démarche d’étude prospective
pour mieux comprendre leurs attentes et
définir ainsi les solutions à développer dans
les mois et les années à venir (à lire dans
Keo’LAB). Dans un avenir plus proche,
d’ici à fin 2016, Keolis fera rouler son premier
métro en Inde, à Hyderabad. En vue de ce
lancement, les équipes sont plus que jamais
en ordre de marche (lire notre article Keo’TEAM).
Découvrez vite ce que ce nouveau Keo’ vous
réserve pour l’avenir !
Bonne lecture.
Keolis
Présent dans 16 pays à travers
le monde, Keolis est un opérateur
majeur du transport de voyageurs.
Le Groupe propose une palette
de solutions de transport adaptées
aux besoins des territoires
et des clients voyageurs.
Keolis – 20 rue Le Peletier
75320 Paris Cedex 9
Tél. : 01 71 32 90 00
18Keo’visa
En route pour Shanghai
20Keo’lab
Quelles mobilités à l’heure du digital ?
23Keo’kiosque
3
Keo’lien
Emploi et développement
économique : Keolis s’engage
4
Keo’actu
Big Data à Saint Pancras,
Moovit pour les non-voyants :
toute l’actu de la mobilité
8
Keo’pratik
OnvousdittoutsurlaloiSavaryet
laluttecontrelafraudechezKeolis
10Keo’team
Hyderabad : le métro sur les rails
12Keo’polis
Striebig : intégration au sein
de Keolis réussie
14Keo’focus
ÉTATS GÉNÉRAUX :
PLACE AU DÉBAT
Keo’ pense
DEjA A DEMAIn
sommaireédito
KEOL030_02_BAT.indd 2 30/05/2016 21:40
3. Keolis • Juin 2016 3
Keo’LIEN
Emploi et
développement
économique :
Keoliss’engage
Avec la signature de la charte Entreprises et
Quartiers, Keolis renforce son implication dans
les territoires qu’il dessert, afin de contribuer
à leur développement économique et social.
Explications avec Pierre Rosier, directeur de
secteur Keolis-CIF (Île-de-France).
Le Groupe
a organisé
la cérémonie
de signature
de la charte
Entreprises et Quartiers au sein
de Keolis-CIF. Pour quelle raison ?
Sans doute parce que Keolis-CIF
est représentatif de l’engagement
du Groupe et de ses filiales en faveur
de la formation, de l’emploi, du
développement économique et
de l’accès aux services de proximité.
Notre filiale a fait le choix de s’impliquer
dans la vie locale des départements
couverts par ses réseaux, à savoir la
Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis
et le Val-d’Oise pour l’essentiel.
La signature de la charte Entreprises
et Quartiers au sein du dépôt de bus
de Mitry-Mory répond aussi au souhait
de la direction de valoriser l’engagement
des collaborateurs qui se mobilisent
au quotidien auprès des jeunes et
des publics fragiles.
Quelles actions menez-vous
localement ?
Elles sont nombreuses et très variées.
Keolis-CIF est par exemple partenaire
des PIMMS*, ces lieux d’échanges
et de médiation qui ont vocation
à faciliter l’accès aux services publics.
Les personnes qui connaissent des
difficultés dans la lecture d’un plan,
dans la compréhension de la tarification
des services ou dans une démarche
administrative peuvent y trouver un
accompagnement. Par ailleurs, nous
menons des actions de sensibilisation
auprès des élèves des collèges et lycées,
en matière de comportements citoyens,
2013
Lancement de la charte
Entreprises et Quartiers
par le ministère de la Ville.
L’ENGAGEMENT
SOCIÉTAL
DEKEOLIS,
C’ESTDÉJÀ :
> une direction
Diversité, créée
en 2015 pour
assurer le succès
des politiques
engagées par
Keolis en matière
d’égalité profes-
sionnelle femmes-
hommes, de
mixité et d’égalité
réelle entre les
collaborateurs ;
> 70 000 élèves
sensibilisés
en 2014 par
des agents des
filiales Keolis aux
réflexes citoyens
à adopter dans
les transports, aux
règles de sécurité,
à la découverte
de leurs métiers
et aux réseaux
de transport ;
> 40 partenariats
avec les PIMMS ;
> 3 filiales
labellisées
Diversité en 2016.
de règles de sécurité ou de lutte
contre la fraude et les incivilités.
Enfin, pour recruter certains de nos
collaborateurs, nous nous appuyons
sur le dispositif « Passerelles »,
mis en place avec les acteurs locaux
et destiné à favoriser le retour à
l’emploi en contribuant à financer
un titre professionnel pour le métier
de la conduite.
Mais c’est aussi par notre cœur de
métier, l’exploitation, que nous nous
investissons dans la vie locale de nos
territoires. Le réseau Filéo en est un
bon exemple : ce service de transport
à la demande permet aux personnes
travaillant aux abords de l’aéroport
Roissy-Charles de Gaulle de se déplacer
facilement en dépit de leurs horaires
décalés. Une offre de service d’autant
plus appréciée que 60 % d’entre elles
n’ont pas de permis de conduire.
Quel sens donner à l’engagement
de Keolis dans les quartiers ?
Au-delà de sa mission première
d’opérateur de transport public
de voyageurs, Keolis a un rôle
structurant de développement durable.
En prise directe avec le territoire,
le Groupe contribue quotidiennement
à la cohésion des quartiers et à la
continuité du lien social. Avec la
signature de la convention, Keolis
conforte son positionnement
d’entreprise citoyenne dans le cadre
de ses relations partenariales avec les
Autorités Organisatrices. L’implication
du Groupe fait particulièrement sens,
compte tenu de l’exceptionnelle
couverture géographique (90
réseaux urbains dans toute la
France et 70 départements
couverts en interurbain).
*Points d’information médiation
multiservices.
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4. BRITISH PARADOX
MÉTRO
Premier test
en public
Le train supersonique
Hyperloop a effectué, en
mai dernier, dans le désert
du Nevada (États-Unis),
un premier essai en public
pour tester sur une courte
distance son système
de propulsion. Ce « train
du futur », capable de se
déplacer à 1 500 km/h,
devrait être mis en service
en 2019 pour le fret et en
2021 pour le transport de
passagers. La SNCF figure
parmi les investisseurs de
la start-up Hyperloop One :
l’entreprise française entend
partager son expérience de
la grande vitesse et, surtout,
être partie prenante de ce
projet prometteur pour le
monde du transport public.
HYPERLOOP
Les taxis
passent au vert
TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
vec l’initiative
Taxi4SmartCities,
lancée en
avril dernier,
14 compagnies de taxis se
sont fédérées pour accélérer
la transition énergétique
de leur flotte, soit 80 000
véhicules répartis dans
11 pays. La coalition, qui
comprend pour l’instant
trois sociétés françaises,
s’est engagée à intégrer
d’ici à 2020 au moins 33 %
de véhicules électriques
ou hybrides rechargeables
et rejetant moins de 60 g
de CO2
/km. La filière entend
par ailleurs diffuser ses
bonnes pratiques auprès
des pouvoirs publics et des
municipalités pour engager
les réformes nécessaires
au succès de cette transition.
En premier lieu, déployer
un réseau de bornes de
recharge rapide compatibles
avec leurs usages.
A
Pour désengorger
les couloirs d’Holborn,
l’une des stations
de métro les plus
fréquentées du
« Tube » londonien,
une expérimentation
a été lancée
par TfL, l’Autorité
Organisatrice des
transports de Londres.
Pendant six mois,
les voyageurs sont
priés de se tenir aux
deux rampes des
escaliers mécaniques
et de rester immobiles,
côte à côte.
Selon des experts,
cette configuration
serait plus efficace
que le procédé
universel consistant
à laisser le côté
gauche des escalators
libre pour que les
courageux (ou les
trop pressés) puissent
monter les marches
quatre à quatre.
Pour convaincre
les voyageurs, TfL
diffuse des messages
pédagogiques
élaborés avec l’aide
du département
des sciences
comportementales
de la London School
of Economics. Être
immobile pour aller
plus vite, CQFD !
4
Keo’ACTU
CÔTÉMObilite
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5. Opération Big Data
LA MOBILITÉ, ÇA S’APPREND ?
Difficultés à se servir
d’un automate,
à gérer ses émotions…
S’approprier les codes
et les règles de la
mobilité n’est pas
toujours facile pour les
personnes en situation
de réinsertion. C’est
pourquoi l’équipe de la
« Ville lisible » – compo-
sée de la Métropole de
Lyon, de l’association
Uni-Est et de l’Institut de
la ville en mouvement –
a imaginé un outil
ludique sous la forme
d’un « serious game ».
Après avoir défini
leur profil, les joueurs
doivent effectuer
différentes missions
en parcourant la ville.
Une façon ingénieuse
d’expérimenter les aléas
d’un parcours et de
se familiariser avec les
normes de la mobilité.
INNOVATION
Innovation dans le secteur
des applis transport : la
nouvelle version de Moovit,
une application gratuite et
collaborative disponible dans
800 villes et 60 pays, est
aujourd’hui utilisable par les
non-voyants. En effet, grâce à
ses nouvelles fonctionnalités,
l’application intègre VoiceOver
et TalkBack, les principales
technologies développées
pour les non-voyants sur
smartphone. Les voyageurs
peuvent désormais prendre
connaissance de leur trajet à
l’avance et, grâce aux notifi-
cations sonores en temps réel,
n’ont plus besoin d’attendre
les annonces pour être alertés
en cas de perturbations ou
pour connaître le nom de la
prochaine station.
Traininvisible
L’entreprise ferroviaire
japonaise Seibu Railway
prévoit en 2018 de faire
rouler un train… invisible !
Kazuyo Sejima, architecte
lauréate du prix Pritzker
en 2010, réalisera ce
petit miracle en revêtant
plusieurs trains existants
d’une structure métallique
réfléchissante. Les wagons
ainsi parés se fondront dans
les paysages de montagnes
traversés.
ACCESSIBILITÉ
INSOLITE
SAINT PANCRAS
EN CHIFFRES
100 %
de voitures
électriques d’ici
à 2029 : c’est
l’ambition du
Plan national
pour le transport
en Norvège.
92minutes
par jour, c’est le
temps moyen passé
en Île-de-France à
se déplacer (voiture,
transports collectifs,
marche…), selon la
dernière enquête de
l’Institut d’aménage-
ment et d’urbanisme.
20 euros
Prix de l’abonnement
Véligo, service
de stationnement
de vélos pour
les titulaires de
la carte Navigo à
proximité des gares
en Île-de-France.
40 millions de voyageurs transitent
chaque année par la gare londonienne
de Saint Pancras, semant derrière eux
quantité d’informations, notamment
lorsqu’ils s’identifient sur le portail
d’accès au wifi. Pour exploiter cette
mine de données, une start-up
française, instore.digital, a conçu un
logiciel permettant aux commerçants
de la gare d’envoyer aux voyageurs
des offres personnalisées sous forme
de notifications sur smartphone ou de
bannières dans les navigateurs Internet.
Via une solution d’analyse comporte-
mentale et prédictive, la plateforme
offre également aux responsables de la
gare la possibilité de prévoir l’affluence.
Ceux-ci peuvent ainsi adapter les
effectifs, redimensionner les espaces
d’accueil, ou faire connaître les services.
À l’avenir, la jeune entreprise française
souhaite proposer sa technologie aux
offices de tourisme des villes desservies
par l’Eurostar.
Uneapplipour
lesnon-voyants
Keolis • Juin 2016 5
KEOL030_04-05_BAT.indd 5 30/05/2016 21:43
6. 6
Keo’ACTU
CÔTÉ eO
KDR Gold Coast,
filiale de Keolis
Downer, s’est vu
confier l’exploitation
de la première
extension du réseau
de tramway G:link
à Gold Coast, la sixième
ville d’Australie. La
société opère déjà le
réseau actuel, le plus
récent d’Australie
et le premier à être
mené sous la forme
d’un partenariat
public-privé (PPP),
depuis 2014. Cette
extension de 7,3 km
comportera trois
stations et plusieurs
parcs-relais. Elle
accueillera également
quatre nouveaux
tramways.
Sa construction
commencera en mai
2016 pour s’achever
début 2018, en
vue des Jeux du
Commonwealth
qui se tiendront
dans la ville en avril
de la même année.
KeolisserenforceàGoldCoast
TRAMWAY
SHANGHAI
Keolis va exploiter un
métro automatique
en Chine
Fin avril, l’Autorité Organisatrice
des transports publics de Shanghai
a confié à Shenkai, la joint-venture
entre Keolis et Shanghai Shentong
Consulting, l’exploitation et la
maintenance du nouveau tronçon
de la ligne 8 du métro, dont la mise
en service est prévue fin 2017.
Le contrat s’étend jusqu’en 2025.
Il s’agit du premier système de
métro automatique à Shanghai
et du deuxième en Chine, après
celui de Pékin. Cette extension
de la ligne 8 s’étendra sur 6,7 km
et comportera six stations
desservies par une flotte
de 11 trains en période initiale,
puis 21 à terme, chacun
pouvant transporter environ
600 passagers à 75 km/h. Près de
73 000 voyageurs emprunteront
ainsi la ligne chaque jour, dont
7 200 aux heures de pointe, avec
un intervalle de quatre minutes
entre chaque train. Un véritable
défi opérationnel que Keolis
relèvera grâce à son savoir-faire
en matière de métro automatique
et à l’expertise locale de son
partenaire, filiale du groupe
Shanghai Shentong Metro, qui
exploite les autres lignes de métro
de la mégalopole chinoise.
BEAUNE PASSE DE
LA RÉGIE À LA DSP
AVEC KEOLIS
Keolis Beaune, la nouvelle filiale
du Groupe, a officiellement repris
l’exploitation du réseau de transport
de la communauté d’agglomération
Beaune Côte et Sud en avril dernier.
« La DSP est un mode de gestion
plus souple qui nous permettra de
faire évoluer notre réseau selon les
besoins », estime Jean-Luc Becquet,
vice-président de la communauté
d’agglomération. Réorganisation du
réseau, meilleure desserte des zones
de développement économique,
solutions de transport à la demande…
Les attentes sont nombreuses, et
Keolis Beaune devra relever le défi.
Dès la rentrée, la filiale ouvrira une
nouvelle agence commerciale et
lancera un nouveau réseau avec un
changement de nom, une identité
graphique revisitée et une nouvelle
dynamique commerciale.
URBAIN
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7. Keolis • Juin 2016 7
ÉCO-MOBILITÉ
Rennes, capitale du vélo électrique
Avec une nouvelle commande de 1 000 vélos à assistance
électrique en 2016, Keolis Rennes et Rennes Métropole font de
la capitale bretonne la championne française du vélo à assistance
électrique. La flotte comprendra au total environ 1 500 vélos,
en location moyenne et longue durée. À noter : après un an
d’utilisation, les clients auront la possibilité d’acheter le vélo pour
un montant de 365 euros. « Au final, il coûtera moins de la moitié
du prix de vente en magasin », explique Jean-Jacques Bernard,
vice-président de Rennes Métropole, chargé des transports.
Concernant l’offre de vélos en libre-service, les 900 vélos circulent
depuis le 1er
mars aux couleurs de la marque Yves Rocher, dans
le cadre d’un partenariat local signé pour un an.
LANCEMENT DU NOUVEAU SITE KEOLIS.COM
Début juin, les
internautes ont pu
découvrir la nouvelle
version du site
www.keolis.com.
L’ambition de cette
vitrine pour Keolis ?
Mettre en lumière
les savoir-faire d’un
groupe multimodal,
multi-expertises et
international, faire
de ce site Groupe
un véritable média,
développer un contenu
de marque et créer
un écosystème digital
cohérent. En parallèle,
un outil de création
de sites permettra
aux filiales du
Groupe en France
et à l’international de
développer localement
leur présence en ligne,
en complément
du site de la marque
commerciale dédié
aux clients voyageurs.
DIGITAL
eolis a toujours su
intégrer et promouvoir
de nouveaux modes
de transport pour
répondre aux besoins grandissants
de mobilité des citoyens. Début 2016,
le Groupe a poursuivi cette politique
en se positionnant sur le marché
des nouvelles mobilités via deux
partenariats stratégiques.
Le premier a été signé avec LeCab,
n° 2 en Île-de-France du véhicule
de transport avec chauffeur (VTC).
Cette alliance commerciale vient
enrichir l’offre de mobilité de Keolis
avec des solutions de transport
personnalisées. Le Groupe a
également signé un partenariat
avec Navya, fabricant français de
véhicules électriques autonomes
sans conducteur pouvant transporter
jusqu’à 15 personnes et rouler à
45 km/h. Ce mode de transport est
une nouvelle mobilité incontournable
à moyen et long termes, qui s’intègre
dans l’offre multimodale de Keolis.
Il permettra au Groupe de se
positionner sur des appels d’offres
concernant des trajets de courte
distance.
Keolis enrichit son offre
NOUVELLES MOBILITÉS
K
LesCars
AirFrance
deviennent
« LeBus
Direct »
En attendant le CDG Express,
prévu pour 2023, le Groupe
ADP s’efforce d’améliorer les
transferts entre ses aéroports
et le centre de Paris en
lançant « Le Bus Direct -
Paris Aéroports ». Ce nouveau
service, assuré par Keolis et
lancé en mai 2016, remplace
les Cars Air France (déjà
opérés par Keolis). Il offre
des bus plus modernes,
disposant du wifi. Et trois
nouvelles destinations au
cœur de Paris (Trocadéro,
la tour Eiffel et la Motte-
Picquet-Grenelle).
TRANSFERT
AÉROPORT
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8. ONVOUSDITTOUTSUR…
8
Keo’PRATIK
une personne dans l’attente
des policiers ou des gendarmes.
> Les images captées par les
opérateurs de transport peuvent
être transmises en temps réel
aux forces de l’ordre.
LA FRAUDE
LES POINTS PHARES
> Les mutuelles de fraudeurs
(caisses collectives destinées
à régler les amendes)
sont désormais interdites
et leur usage est passible de
six mois d’emprisonnement
et de 45 000 euros d’amende.
> Le signalement, via les
réseaux sociaux notamment,
de la présence de contrôleurs
est sévèrement réprimé :
deux mois d’emprisonnement
et 3 750 euros d’amende.
> En cas de fraude, le passager
doit prouver son identité.
S’il n’a aucun papier sur lui,
les agents peuvent le retenir
jusqu’à l’arrivée de la police.
S’il tente de s’enfuir, il commet
désormais un délit, passible de
deux mois d’emprisonnement
et 7 500 euros d’amende.
> À la sixième infraction constatée
dans les douze derniers mois, le
fraudeur récidiviste risque désor-
mais six mois d’emprisonnement
et 7 500 euros d’amende.
> Face au faible taux de recouvre-
ment des amendes, la loi instaure
un droit de communication
entre les opérateurs de transport
et les administrations publiques
– notamment le Fisc et la Sécurité
sociale – pour récupérer les bonnes
adresses.
LA LOI SAVARY
Elle était très attendue par tous les opérateurs de transport
public : la loi Savary relative à la prévention et à la lutte
contre les incivilités, contre les atteintes à la sécurité publique
et contre les actes terroristes dans les transports collectifs
de voyageurs a été publiée au Journal officiel le 23 mars 2016.
Retour sur ses principales dispositions.
LA LOI
LE CONTEXTE ET LES ENJEUX
La proposition de loi Savary
a été définitivement adoptée
par le Parlement le 9 mars 2016.
À l’origine, ce devait être une loi
pour lutter contre la fraude dans
les transports publics, dont le
manque à gagner annuel est éva-
lué à 500 millions d’euros par les
opérateurs de transport. Le texte
était d’ailleurs très attendu par
Keolis, SNCF, la RATP et l’UTP,
à l’origine d’un certain nombre
de propositions inscrites dans le
projet. Mais après l’attentat man-
qué dans le Thalys et les attaques
meurtrières du 13 novembre 2015,
le texte a été très fortement
élargi. La loi repose désormais
sur deux principes essentiels :
il s’agit, d’une part, de renforcer
les bases juridiques permettant
aux agents de sûreté des trans-
ports publics de prévenir les
risques d’atteinte grave à l’ordre
public et à la sécurité des usagers ;
et, d’autre part, de mieux lutter
contre la fraude comportementale
en renforçant très significative-
ment les moyens de la confondre
et de la sanctionner.
LA SÉCURITÉ
LES POINTS PHARES
> L’ensemble des transporteurs
pourront désormais solliciter
des enquêtes administratives
sur des personnes affectées à
des fonctions sensibles pouvant
exposer la vie des voyageurs
(un décret en Conseil d’État fixera
la liste des fonctions concernées).
> Comme le pouvaient les agents
des entreprises de sécurité privée,
les agents de sûreté de SNCF
et de la RATP sont autorisés
à procéder à des palpations de
sécurité, des fouilles de bagages
ou des inspections visuelles.
Si le passager refuse de s’y
soumettre, il peut se voir interdire
l’accès aux moyens de transport
par les agents assermentés
(dont les contrôleurs Keolis).
> Les agents de sûreté peuvent
opérer en civil, ce qui facilite à
la fois les missions de sûreté et la
répression des incivilités (ce texte
n’a aucun impact sur les actions
en civil des contrôleurs Keolis).
> Les agents assermentés
peuvent extraire un passager
récalcitrant d’un train, métro,
tramway ou bus, et maintenir
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9. CHEZ KEOLIS, PAS DE PERFORMANCE
SANS LUTTE CONTRE LA FRAUDE
peut-on avoir le natif?
10,1 %
taux de fraude en 2015
(5 points de moins par rapport
à 2009)
12 000
passagers contrôlés
par jour
8 M€
de manque à gagner
annuel estimé
200
collaborateurs
assermentés (contrôleurs,
alternants conduite/contrôle,
agents de maîtrise…)
contrôlent les titres
de transport
2 674
caméras réparties sur
le réseau pour le contrôle
ciblé
100
opérations menées avec
la police et la gendarmerie
en 2015 contre la fraude
14,4 %
taux de fraude en 2015
(4 points de moins par rapport
à 2014)
14 000
passagers contrôlés
par jour
6,4 M€
de manque à gagner
annuel estimé
243
collaborateurs
assermentés
(contrôleurs, alternants conduite/
contrôle, agents de maîtrise…)
contrôlent les titres
de transport
4 245
caméras réparties sur
le réseau pour le contrôle
ciblé
260
opérations menées avec
la police et la gendarmerie
en 2015 contre la fraude
9,8 %
taux de fraude en 2015
(5 points de moins par rapport
à 2009)
23 000
passagers contrôlés
par jour
10 M€
de manque à gagner
annuel estimé
536
collaborateurs
assermentés (contrôleurs,
alternants conduite/contrôle,
agents de maîtrise…) contrôlent
les titres de transport
6 224
caméras réparties sur
le réseau pour le contrôle
ciblé
916
opérations menées avec
la police et la gendarmerie
en 2015 contre la fraude
BORDEAUX
LILLE
LYON
9Keolis • Juin 2016
a lutte contre la fraude reste un élément essentiel de la politique de sécurité du Groupe, avec le
déploiement dans ses réseaux de méthodes dissuasives telles que la surveillance vidéo, le contrôle
en civil ou l’effet radar. Focus sur les moyens engagés par les réseaux de Lille, Lyon et Bordeaux.
L
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10. 10
Keo’TEAM
3
En 2012, Keolis remportait un contrat
pour l’exploitation et la maintenance
du métro d’Hyderabad. Un projet
d’envergure – 3 lignes, 66 stations
sur 71 km – riche en défis pour
cette première incursion de Keolis
en Inde.
1 Centre de contrôle
des opérations et bâtiment
administratif à Uppal.
2 Atelier conformité
animé par Srinivasa Mittinti,
expert juridique.
3 Formation du personnel
sur le module SAP HCM,
logiciel de management RH,
par l’équipe recrutement.
4 Formation des nouveaux
arrivants animée par Tanuja
Haridas, agent de formation.
5 Krishna Mohan
et Anil Kumar, contrôleurs
de station.
6 Pose de rails sur le viaduc
par L&T Construction.
7 Centre de formation
professionnelle. Srinivasa
Mittinti, expert juridique,
et Vishwanath Bangaru,
agent de formation.
6
7
HYDERABAD :
LEMETRO
SURLESRAILS
2
4
5
1
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11. 11Keolis • Juin 2016
équipe de Keolis Hyderabad
est unie derrière un objectif :
offrir un métro de classe
mondiale aux 9 millions
d’habitants de la ville. Le projet est
découpé en six étapes avec des dates
de mise en service à partir de fin 2016.
Après avoir soutenu pendant trois ans
L&T1 dans la construction et le design
du métro, Keolis Hyderabad entre
maintenant dans une phase de « transition
douce » vers l’exploitation commerciale,
comme aime à le dire le directeur général
de la filiale, Andy Thomas. « Depuis mon
arrivée en août 2015, nous avons renforcé
notre relation avec L&T Metro, HMR2
et nos prestataires et sommes parvenus
à créer une véritable collaboration.
Nous avons réaligné notre mission, nous
concentrant davantage sur l’opérationnel
et la maintenance, tout en incorporant
les best practices issues de KeoLife.
Ces derniers mois, nous avons notamment
beaucoup travaillé sur la sécurité. »
La sécurité, une priorité
Dans un pays où il n’est pas rare de
voir quatre personnes en sandales
sur la même moto, instiller une culture
de la sécurité n’est pas chose facile.
« À quelques mois de l’inauguration
du réseau, nous mettons l’accent sur
la formation, nous organisons des
exercices de mise en situation pour
nous assurer que nos collaborateurs
ont intégré nos procédures, qu’ils
possèdent les outils adéquats et le bon
état d’esprit », explique Andy Thomas.
Autre enjeu crucial, le recrutement, dans
un contexte où les employés qualifiés
sont rares. « Le métro se développe
rapidement dans les grandes villes
indiennes, cinq ou six nouveaux projets
seront opérationnels dans l’année. Or,
chacun de ces métros a besoin de recruter
des gens expérimentés. Ceci n’est pas
chose facile car, contrairement à nous,
les autres métros locaux sont exploités
par le gouvernement et offrent des
conditions de travail qui attirent beaucoup
de candidatures. C’est pourquoi nous
travaillons à maximiser l’engagement de
nos employés, en leur offrant un cadre de
travail agréable et une qualité de forma-
tion inégalée (5 000 à 6 000 heures
de formation mensuelles
chez Keolis Hyderabad,
soit le double par rapport
à la norme) », commente
Andy Thomas.
1. Larsen & Toubro, leader indien
dans le domaine de l’ingénierie
et de la construction, qui a choisi
Keolis pour l’exploitation et la
maintenancedumétrod’Hyderabad.
2. Hyderabad Metro Rail Limited.
SRINIVAS
L’
Safetyfirst,Qualitymust”
Srinivas Duduka, responsable qualité, santé, sécurité et environnement
FORMATION
Shalini Taneja,
responsable recrutement
et développement RH
J’ai rejoint Keolis Hyderabad
en août 2013, ce qui a fait
de moi la 11e
employée
de l’entreprise. Depuis,
les recrutements se sont
succédé, d’abord au niveau
du management en 2013
puis, dès le début 2014,
nous avons commencé à
embaucher des opérateurs
de métro, des contrôleurs
en station, des agents
de maintenance… Nous
sommes aujourd’hui 414 et
nous serons près de 2 000
d’ici à 2018. Les challenges
ont été nombreux. D’abord,
parce que l’industrie du
métro est très jeune en Inde :
seuls deux métros sont
actuellement opérationnels
(New Delhi et Mumbai).
Il a donc été difficile
de recruter localement
des personnes très
expérimentées. Ensuite,
parce que l’essentiel de nos
employés (près de 80 %)
a été engagé au sortir de
l’université : il a donc fallu
développer un programme
de formation adapté pour
à la fois développer leurs
compétences et les valoriser
afin qu’ils restent motivés
et dynamiques.
ANDREW
LEDIRECTEUR
RESPONSABLE
RH
SHALINI
Notre slogan « Safety first,
Quality must »1 reflète bien
notre volonté d’intégrer
la sécurité au cœur de
nos activités et de notre
organisation. Inculquer
à nos collaborateurs cette
notion de sécurité alors
même que l’exploitation
commerciale du métro n’a
pas encore commencé était
un défi en soi. J’ai rejoint
l’entreprise en juin 2015
et, depuis lors, je travaille à
ce que nous passions d’une
approche réactive à une
approche proactive. Nos
actions sont nombreuses :
création d’un « Safety
corner » où l’on échange
sur les bonnes pratiques ;
tenue chaque matin d’une
« réunion boîte à outils »,
forum ouvert pour parler
des questions de sécurité ;
mise en place d’indicateurs
clés de performance sur la
sécurité ; nombreux audits
internes et externes… Tout
ce travail a porté ses fruits.
Certifié ISO 9001, Keolis
Hyderabad a également
reçu en mars 2016 l’aval
du CMRS2, indispensable
en vue de l’exploitation
du métro, après un audit
très détaillé.
1. Priorité à la sécurité et impératif
de qualité.
2. Commissioner of Metro Railway
Safety, organisme gouvernemental.
SUR LE TERRAIN
Un
programme
de formation
adapté”
KEOL030_10-11_BAT2.indd 11 31/05/2016 18:30
12. 12
Keo’polis
Notreobjectifestbienderespecter
la culture historique de l’entreprise
tout en y associant la philosophie
du Groupe.”
800salariés et
60millions d’euros
dechiffred’affaires
pour la direction
Nord-Est de Keolis
à horizon 2020.
Acquise en décembre 2014, l’entreprise
Autocars Striebig vient étoffer l’offre
interurbaine de Keolis en Alsace.
Retour sur les enjeux stratégiques
de cette acquisition et sur l’intégration
des équipes au sein du Groupe Keolis.
vec 360 collaborateurs,
270 véhicules, 25 millions
d’eurosdechiffred’affaires,
six agences dont deux en
Allemagne…, c’est une acquisition
hautement stratégique qu’a réalisée
en décembre 2014 le Groupe Keolis en
intégrant la société familiale Autocars
Striebig. Cette institution presque cen-
tenaire fait figure de référence dans le
paysage de l’interurbain alsacien, où
elle dispose d’une palette complète de
services : transport régulier, scolaire,
tourisme,offresàlademande…Passéle
défi organisationnel, cette intégration
doit permettre au Groupe Keolis d’an-
crer durablement sa présence dans
une régionparticulièrementdynamique
en termes de transport public et de
déplacements interurbains. L’arrivée de
Striebigrenforcelemaillagedesactivités
A de Keolis dans le Grand Est, sur un
territoire qui s’étend de la Moselle au
Haut-Rhin,etpermettrademultiplierles
synergies entre ses trois filiales locales
(Keolis Trois Frontières, Keolis Striebig
et Keolis Obernai). Par ailleurs, avec ses
deux lignes outre-Rhin (Rastatt et Bad
Bergzabern),Striebigoffrelapossibilité
àKeolisdeconfrontersonexpertiseaux
spécificités(techniques,réglementaires
et politiques) de l’exercice interurbain
transfrontalierenapportantdessolutions
demobilitéadaptées(coopérationavec
lescollectivitésallemandes,planification
territoriale,intégrationtarifaire…).Rachat
majeur à plus d’un titre, l’acquisition de
Striebig nourrit de belles perspectives
de croissance pour Keolis, qui entend
développer durablement ses solutions
de mobilité dans l’est de la France et
en Allemagne.
Striebig,
intégrAtionAuSein
deKeoliSréuSSie !
KEOL030_12-13_BAT.indd 12 30/05/2016 21:46
13. 13Keolis • Juin 2016
Laurent Tonon,
directeur opérationnel
de Keolis Striebig
côté
« un peu plus d’un an
après l’acquisition d’Autocars
Striebig, l’intégration suit
son cours. nous avons
d’abord pris le temps
d’observer le fonctionnement
de l’entreprise en interne.
Striebig est une institution en
Alsace et, depuis sa fondation
en 1927, une référence en
termes de qualité de service.
C’est également un groupe
familial doté de solides
valeurs : il fallait veiller à les
préserver tout en y insufflant
notreexpertisemétieret
notre culture d’entreprise.
dans un premier temps,
l’urgence a consisté à assurer
la continuité de service
et à éviter à tout prix une
rupture au sein des activités
historiques de Striebig.
ensuite, il a fallu construire
une identité commune. Voilà
pourquoi, en créant notre
nouvelle filiale, nous avons
décidé d’associer à la marque
Striebig le nom Keolis.
notre objectif est bien de
respecter la culture historique
de l’entreprise tout en y
associant la philosophie
du groupe, marquée par la
recherche de la satisfaction
clients et de la performance.
nouvelle marque, nouvelle
expertise, nouvelle
philosophie mais également
nouvelle organisation de
travail : un important chantier
de communication a été
réalisé pour sensibiliser les
salariés de Keolis Striebig
aux process et méthodes
du groupe. nous avons
mis en place des formations
avec un leitmotiv :
accompagner la conduite
du changement.
nous souhaitons à terme
que chaque salarié se
projette dans la stratégie
du groupe Keolis. »
Accompagner la conduite du changement
KEOL030_12-13_BAT.indd 13 30/05/2016 21:46
14. Permettre d’exprimer
les besoins en mobilité
mais aussi réfléchir à un
modèle économique…
C’est tout l’enjeu des États
généraux de la mobilité
durable, organisés par l’UTP,
le GART, la FNTV1, l’ARF2
et TDIE3 à la rentrée 2016.
états généraux :
placeaudebat
organisation des états géné-
raux de la mobilité durable par
l’utP et le gart, en partena-
riatavecl’arF, tDIE etlaFntV,
se veut à l’image de ce qui s’est
fait en 2011 pour le rail : un
grand débat national sur l’avenir du modèle des
transports publics. Toutes les parties prenantes
de la mobilité durable seront réunies autour de
la table : citoyens, associations de voyageurs,
opérateurs, syndicats interprofessionnels, fédé-
rations professionnelles, syndicats de salariés,
associations de protection de l’environne-
ment, responsables de l’urbanisme, acteurs de
la santé publique… L’idée : dresser le bilan des
contraintes et défis auxquels sont confrontés les
collectivités locales et les opérateurs et insister,
dans le même temps, sur les enjeux du déve-
loppement des transports publics urbains et
de la mobilité en général. « Il faut redonner du
sens à notre activité, a expliqué en novembre
2015 Jean-Pierre Farandou, président de l’Union
des transports publics et ferroviaires (UTP) et
président de Keolis. Et il faut donner l’occa-
sion à ceux qui utilisent quotidiennement les
transports publics d’exprimer leurs besoins et
leurs attentes. » Organisés dans plusieurs villes
de France, ces États généraux permettront
d’ouvrir le débat et d’élaborer un ensemble de
L’
14
Keo’focus
KEOL030_14a17_BAT.indd 14 30/05/2016 21:47
15. +40% de fréquentation
des transports
publics urbains
depuis dix ans.
propositions avec les parties concernées. Une
synthèse nationale sera présentée à Paris début
2017, avant d’être portée auprès des candidats à
l’élection présidentielle, des parlementaires issus
des urnes en juin 2017 et du futur gouvernement,
pour les aider à orienter leur politique des trans-
ports. Les prochaines échéances électorales
offrent en effet une occasion idéale de sonner
l’alerte sur les risques du secteur. « Jamais les
Français n’ont autant attendu des transports
publics. Sans vraiment se rendre compte que
les collectivités n’ont plus les moyens suffisants
pour exploiter correctement des réseaux de plus
en plus complexes », explique Claude Faucher,
délégué général de l’UTP.
un secteur sous tension
Certes, les opérateurs français du transport
public se portent relativement bien. En France, la
branche pèse lourd avec un chiffre d’affaires de
35 milliards d’euros et 256 000 emplois non
délocalisables, dont 98 % en CDI et 95 % à temps
complet. Mais il est vrai, aussi, que le secteur
doit aujourd’hui faire face à d’importantes dif-
ficultés de financement, du fait d’une équation
économique qui n’a cessé de se détériorer ces
dernières années. Pour la première fois depuis
près de vingt ans, l’offre de service est menacée,
conséquence inéluctable de la baisse des res-
sources. « Certaines villes commencent déjà à
réduire leur offre de transports en commun avec
la suppression de certaines dessertes, la réduc-
tion de l’amplitude horaire de fonctionnement
ou de la fréquence des bus », déplore Claude
Faucher. Sans parler des difficultés à financer les
travaux de régénération du réseau ferré national
ou le développement de nouvelles infrastruc-
tures en milieu urbain, tant pour le Grand Paris
qu’en région. Qu’il s’agisse d’investissement ou
de fonctionnement, le transport public coûte
cher – plus de 16 milliards d’euros par an – et il
est de plus en plus difficile de trouver les fonds
suffisants pour le financer. Par ailleurs, la part
payée directement par le passager ne cesse de
baisser. En douze ans, cette dernière a perdu
10 points dans les réseaux de transport urbain,
passant de 40 % à 30 %. Cette situation est pour
partie liée aux très faibles augmentations des
tarifs, auxquelles se sont ajoutées une logique
d’abonnements peu onéreux et la poursuite
de la mise en œuvre de tarifications sociales,
mais surtout au doublement du taux de TVA.
En trois ans, celui-ci est passé de 5,5 % à 7 %
(en 2012), puis de 7 % à 10 % (en 2014). Cette
deuxième hausse se traduit par un prélèvement
annuel de 300 millions d’euros que la plupart
des collectivités ont choisi de ne pas répercuter
sur les tarifs. Un manque à gagner d’autant plus
inquiétant que s’y greffe la fraude dans les trans-
ports publics, évaluée à 500 millions d’euros
par an. « Dans un contexte de raréfaction de
l’argent public et de réduction des dotations de
l’État aux collectivités, cette baisse des recettes
ne peut clairement plus se prolonger, souligne
Claude Faucher. Il va nous falloir remettre en
cause les modèles existants pour réinventer
ensemble une mobilité à la fois plus économe en
deniers publics, plus efficace pour le voyageur et
plus respectueuse de l’environnement. »
une montée en puissance des services
de transport public
Malgré leurs fortes contraintes budgétaires,
les collectivités sont tenues de répondre à de
nombreux enjeux. Tout d’abord : l’augmentation
de la demande de mobilité, du fait de la crois-
sance conjuguée de la population urbaine et
des déplacements non professionnels (loisirs,
sports, shopping, santé, formalités adminis-
tratives…). Depuis dix ans, la fréquentation des
transports publics urbains a ainsi progressé de
près de 40 %. S’ils rencontrent aujourd’hui un tel
succès, c’est bien sûr parce qu’ils coûtent nette-
ment moins cher que la voiture. Mais c’est aussi
parce qu’ils permettent de répondre à de grands
enjeux environnementaux et de santé publique,
récemment mis en exergue à l’occasion
-10 %
de part payée
directement par
le voyageur dans
les réseaux de
transport urbain
en douze ans.
Keolis • Juin 2016 15
KEOL030_14a17_BAT.indd 15 30/05/2016 21:47
16. côté
États généraux : place au débat
Keo’FOCUS
de la COP21 : changement climatique, congestion
urbaine, lutte contre la pollution de l’air…
Rappelons, par exemple, que 19 agglomérations
françaises sont victimes d’une mauvaise qualité
de l’air jusqu’à cinq mois par an. Face aux fortes
inquiétudes suscitées par ces pics de pollution,
le transport public apparaît comme un levier
efficace pour améliorer la qualité de vie en ville
et pour limiter les émissions de CO2
, la part du
transport public dans les émissions de gaz à
effet de serre étant aujourd’hui inférieure à 1 %.
Bus hybrides, navettes électriques, utilisation
d’énergies alternatives : les opérateurs multi-
plient de leur côté les innovations pour réduire
davantage leurs émissions. Mais les difficultés
financières auxquelles Autorités Organisatrices,
exploitants et industriels doivent faire face
freinent aujourd’hui le développement de l’offre.
La mobilité : pas qu’une question
de transport !
Dans le même temps, il ne faut pas réduire la ques-
tion de la mobilité à sa dimension technique : le
transport. « Trop souvent, le fort attachement des
citoyens et des politiques au principe d’égalité
républicaine contribue à promouvoir un modèle
de réseau universel, axé sur une logique d’infras-
tructure qui ne tient absolument pas compte
de la diversité des espaces et des usages des
citoyens, regrette Jean-Marc Offner, ingénieur-
urbaniste, politologue et directeur général de
l’a’urba, l’agence d’urbanisme Bordeaux métro-
pole Aquitaine. N’oublions pas que, à l’exception
de la région parisienne, les transports collectifs
restent minoritaires dans nos agglomérations,
et que la voiture occupe toujours une place
privilégiée chez la plupart des Français. » Penser
l’avenir de la mobilité suppose donc de mieux
comprendre le fonctionnement des territoires :
le développement de leurs activités et de leur
organisation, la nature des différents espaces,
le passage d’une échelle à une autre : urbaine,
métropolitaine, régionale… « La France est en
retard dans sa manière de prendre en compte
les transformations de ses territoires, poursuit
Ilfautredonnerdusensànotreactivité
et donner l’occasion à ceux
qui utilisent quotidiennement
les transports publics d’exprimer
leurs besoins et leurs attentes.”
Jean-Pierre Farandou, président de l’Union des transports publics
et ferroviaires (UTP) et président de Keolis
35milliards d’euros
générés chaque
année par les
transports publics.
DE L’AMBITION
ET DES IDÉES
POUR LES
TRANSPORTS
PUBLICS
Anne Lieure,
directeur des Relations
institutionnelles de Keolis
« Lesecteurdestransports
publicsfaitaujourd’huifaceàdes
problèmescomplexesàrésoudre,
notammentéconomiques.Les
deuxaugmentationssuccessives
delaTVA,labaissedesdotations
globalesdel’Étatetlerelèvement
duseuilduVersement Transport
sontautantdemauvaisesnouvelles
quiconduisentàcontraindre
durablement les finances des
collectivités locales et à un
véritable risque de réduction
de l’offre de transport. Pourtant,
après la COP21, les transports
publics s’imposent aux yeux de
tous comme l’une des solutions
incontournables aux problèmes
de changement climatique, de
santé publique, de congestion
de l’espace urbain ou encore de
desserte des territoires ruraux.
Sans parler des enjeux liés à la
qualité de service et à la sécurité.
Il appartient à Keolis, en tant
qu’opérateur majeur du transport
de voyageurs, d’avoir de l’ambition
et des idées pour les transports
publics. Notre participation aux
États généraux de la mobilité
durable, en tant que composante
de l’UTP, est, en ce sens, une
occasion unique de contribuer
activement aux débats de fond
qui conduiront à repenser la
mobilité de demain et de porter
les propositions qui en
découleront à la connaissance
des pouvoirs publics. »
256 000
emplois non
délocalisables
dans les transports
publics.
16
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17. Jean-Marc Offner. Trop techniciens, les plans
de déplacements urbains ne répondent plus aux
enjeux actuels de la mobilité. Il faut aujourd’hui
trouver une nouvelle forme d’intelligence terri-
toriale pour répondre aux nouveaux besoins de
la ville moderne. La gouvernance de la mobilité
urbaine reste elle aussi à inventer, elle ne peut se
résumer aux seules compétences des Autorités
Organisatrices de Transport. »
Si les transports en commun restent la colonne
vertébrale de la mobilité urbaine, il est aujourd’hui
nécessaire de construire un bouquet d’offres
permettant d’irriguer l’ensemble de la ville, y
compris sa périphérie ; de s’inscrire dans une
logique de service plutôt que de réseau, notam-
ment avec l’offre de transport à la demande ;
de prendre en considération tous les types de
mobilités, en particulier la marche à pied ; et
d’imaginer un usage renouvelé de la voiture,
plus régulé et plus collectif, grâce, par exemple,
au covoiturage ou à la voiture en libre-service.
De ce point de vue, les prochains États
généraux de la mobilité durable s’annoncent
passionnants. Déconcentrés et participatifs,
ils offrent une posture totalement nouvelle aux
acteurs de la mobilité durable en permettant
à chacun d’enrichir le débat. Rendez-vous à la
rentrée !
1. Fédération nationale des transports de voyageurs.
2. Association des régions de France.
3. Transport Développement Intermodalité Environnement.
MOTS CROISÉS
ILSSONTCONCERNÉS…
MICHEL NEUGNOT,
président de la commission transports
et mobilité de l’Association des régions
de France (ARF)
« En vertu de la loi NOTRe, les
régions se voient confier des
compétences étendues en matière
de transport avec, notamment,
la gestion des transports scolaires,
des gares routières, des transports
interurbains…
Dans ce contexte de mutation,
les États généraux de la mobilité
durable offrent une opportunité
de débattre des enjeux du secteur,
de clarifier les rôles de chacun
– notamment sur la complémenta-
rité des modes de transport – et
d’améliorer la qualité de service,
tout en trouvant des gains de
productivité et d‘efficience. »
LOUIS NÈGRE,
président du GART
« Le monde de la mobilité durable
fait face à de nombreux défis,
que ce soit celui du financement,
celui de la transition énergétique
ou de la lutte contre la fraude…
Néanmoins, nous ne devons pas
perdre de vue notre objectif ultime,
qui est de faciliter une mobilité
certes croissante mais aussi
efficace, efficiente et respectueuse
de l’environnement.
C’est donc pour redonner du sens
à notre action que nous aborderons
quatre axes de réflexion : le
financement de la mobilité durable,
la qualité de service, la transition
énergétique, l’intermodalité
et la mobilité dans les territoires
ruraux. »
Keolis • Juin 2016 17
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18. 18
Keo’VISA
1
1. Nanpu Bridge
Station
Au printemps, durant
la période de floraison
des cerisiers (les sakura),
Nanpu Bridge Station
est considéré comme
le plus beau terminus
de bus, admiré par les
touristes du monde entier.
2. Le tramway
de Zhangjiang
C’est à l’est de Shanghai,
dansledistrictdePudong,
que l’on trouve depuis
2010 le tramway de
Zhangjiang. Comportant
pour le moment une
quinzaine de stations,
il est prévu que la ligne
soit prolongée d’ici 2017.
3. La gare de
Shanghai Hongqiao
C’est l’une des trois gares
les plus importantes
de Shanghai. Avec une
surface totale de plus
d’un million de mètres
carrés, elle est également
la plus grande d’Asie.
À vélo, en train ou en métro,
parcourir Shanghai est un jeu
d’enfant ! Keolis, qui a été choisi
pour y opérer une ligne de métro
automatique, vous offre un tour
d’horizon des transports dans
la mégalopole chinoise.
4
2
EN ROUTE
POUR
SHANGHAI
4. Le Transrapid
Le Transrapid de Shanghai
relie l’aéroport de Pudong
à la station de métro
Longyang Road en
seulement 7 minutes.
Mis en service en 2004,
il peut atteindre la vitesse
vertigineuse de 431 km/h.
3
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19. 19Keolis • Juin 2016
5.CitySightseeing
Touristes et habitants ont
la possibilité de découvrir
Shanghai grâce à ces trains
touristiques. De Puxi
à Pudong en passant
par Nanjing Road, les plus
beaux lieux de Shanghai
sontàlaportéedescurieux
pour30 yuans,soit4 euros.
n
ura),
n
e
s
ntier.
hai,
ong,
s
tant
s,
ne
017.
ao
ares
ne
s
ment
6
8
6. Le métro
Avec ses 548 km de voies
et ses 14 lignes, le métro
de Shanghai est le plus
grand réseau de transport
en commun souterrain
au monde. Mis en service
en 1993, il est le troisième
réseau de Chine à avoir
vu le jour, après ceux
de Pékin et de Tianjin.
7. Vélos en libre-
service
Shanghai dispose aussi
de son système de vélos
en libre-service, inspiré
du système de Hangzhou,
le plus important de Chine.
8. Les deux-roues
Du fait de la forte densité de population et des rues étroites
de la ville, le deux-roues y est un moyen de transport très
apprécié. Au-delà du transport de personnes, Shanghai
compte de nombreux « vélos-boutiques » pour le transport
et la vente de marchandises, et des « vélos-poubelles »
pour la collecte des déchets.
o
5
7
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20. En juin 2015, Keolis lançait avec Netexplo le premier observatoire des
mobilitésdigitales,KeoscopieDigital.Sonambition :devenirlaréférence
enmatièred’analyseetdeprospectivedesusagesnumériquesetdeleurs
influencessurlamobilité.Aprèsplusieursmoisd’étude,lesgrandestendances
sontdésormaisidentifiées.
Étude
Quellesmobilités
Al’heuredudigitAl ?
2020
Keo’LABQuelles mobilités à l’heure du digital ?
KEOL030_20-22_BAT.indd 20 30/05/2016 21:49
21. 21Keolis • Juin 2016
Point de vue Keolis
Éric charEyroN,
directeur Prospective, Modes de vie
et Mobilité dans les territoires
« l’alliance de
deux expertises
complémentaires »
« Depuis 2007, Keolis publie
une série d’études sociologiques
sur les modes de vie et les
schémas de mobilité des citoyens,
remettant notamment en cause
un certain nombre d’idées
reçues sur les mobilités. Parmi
les constats mis en évidence
par les précédentes enquêtes
Keoscopie : l’importance
des visiteurs de passage sur
un territoire, l’extrême diversité
des parcours mensuels d’une
majorité de voyageurs (tant
spatialement que temporelle
ment), une mobilité dominée
par des flux non liés au travail,
le fait que deux voyageurs sur
trois souffrent soit d’un handicap
physique ou psychologique, soit
de désorientation chronique, soit
de difficultés de compréhension
de la langue ou de lecture
d’un plan. À l’heure du digital,
comment imaginer des
solutions, à la fois innovantes
et universelles, susceptibles
de réduire la fracture entre
les voyageurs plutôt que de
la creuser davantage encore ?
Pour nous aider dans notre
démarche d’exploration des
usages numériques, nous avons
s
martphone, géolocalisation,
économie du partage, mobi-
lier urbain interactif, big Data,
prédictivité… La mobilité digi
tale s’inscrit chaque jour un
peu plus dans le quotidien des voyageurs.
Toujours soucieux d’adapter son offre au
plus près des attentes de ses clients voya
geurs, Keolis a décidé il y a un an de lancer,
en partenariat avec Netexplo, le premier
observatoire des mobilités digitales :
Keoscopie Digital. Une collaboration qui
s’articule autour de trois enjeux clés :
répondre aux besoins de mobilité indivi
dualisés, par opposition au mass transit ;
aider à la recherche du bienêtre urbain dans
les smart territories ; et prendre en compte
l’extrême diversité des fragilités.
Cette démarche d’étude et d’analyse pros
pective s’articule autour de sept tendances
observées ces dernières années par Keolis
via ses études Keoscopie, à savoir : l’exi
gence de simplicité ; de transparence de
l’information ; d’instantanéité et de réactivité
de l’opérateur ; l’obligation de résultat ; le
guidage pas à pas ; le « partout chez soi » ;
et la « réhumanisation » du service.
De son côté, Netexplo a fait fonctionner son
réseau international d’observateurs pour
offrir un angle de vision le plus large pos
sible. 167 innovations technonumériques
repérées à travers le monde ont ainsi été
jugées adaptables au domaine du transport
et de la mobilité et soumises à un creative
camp composé d’une trentaine de collabo
rateurs « terrain » de Keolis. Ce grand temps
fort, baptisé Explo’Lab, a permis de retenir
22 services numériques et 15 scénarios de
mobilité, testés ensuite auprès d’un panel de
3 000 personnes.
sollicité Netexplo pour sa
vision totalement user centric
de l’innovation digitale, en
nous appuyant sur son réseau
mondial d’une vingtaine
d’universités, y compris dans
les pays émergents. Selon cet
observatoire, mondialement
reconnu pour son expertise
en matière de transformation
numérique, “le plus intéressant
dans le numérique, c’est encore
l’usage que l’on en fait”. Une
conviction en totale adéquation
avec le credo de Keolis :
“Thinking like a passenger” !
L’apport de Netexplo a permis
d’identifier une multitude
d’applications innovantes
à travers le monde comme
iButterfly, qui permet d’être
accompagné jusqu’à bon port
de manière ludique, en suivant
des “papillons numériques”,
ou MindMeld, une appli qui,
en fonction de votre
géolocalisation, affiche des
informations susceptibles
de vous intéresser avant
même que vous n’y pensiez…
Aujourd’hui, le champ des
possibles semble immense,
notamment auprès de nos
quatre cibles prioritaires
(sélectionnées parmi 15) :
le jeune retraité actif
(génération babyboomers),
l’urbain ultraconnecté,
le visiteur de passage sur
un territoire, et les personnes
en situation de fragilité
(et celles susceptibles de
leur venir en aide), en veillant
tout particulièrement à ce
que digital ne rime pas avec
complexité pour les utilisateurs,
quels qu’ils soient. »
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22. L’EXPERT
« COMPRENDRE
LES CHANCES ET
LES LIMITES DE LA
MOBILITÉ DIGITALE »
Keolis le sait depuis longtemps :
le « client moyen » n’existe pas.
Jeunes, personnes âgées, habitants des
centres-villes ou des zones périurbaines,
utilisateurs réguliers des transports
publics, adeptes du « tout voiture »… :
la fragmentation des voyageurs
implique de s’intéresser à la diversité
des comportements et des usages pour
construire des services de mobilité en
phase avec les exigences du plus grand
nombre. Afin d’en apprendre davantage
sur les différents styles de mobilité et
sur les besoins des voyageurs en matière
d’assistance numérique, nous avons
menéaveclaSofresuneétudedegrande
ampleur auprès de 3 000 citoyens
représentatifs, âgés de 13 à 80 ans.
Sans doute l’étude la plus complète
jamais réalisée sur ce sujet.
Améliorer le vécu des transports
Objectif :soumettreàleurjugementune
trentaine d’innovations technologiques
ainsi qu’une quinzaine de scénarios
de mobilité afin d’évaluer leurs attentes
et les bénéfices perçus. Ce travail
nous a permis de dégager plusieurs
tendances de fond. Avec un constat
originel : les moyens de transport
sont tous, sans exception, évocateurs
de mauvaise expérience. C’est donc
dans le « vécu » des transports que
des améliorations sont véritablement
attendues. Les opérateurs ne sont
pas considérés seulement comme
des logisticiens, mais surtout comme
des apporteurs de « solutions de vie ».
Leur priorité est d’accompagner
les passagers à bon port et dans les
meilleures conditions, avec une forte
attente d’outils de guidage de la part
des voyageurs : GPS piéton ou
équipementspublicsinteractifs(bornes
et écrans en stations et véhicules).
Pour répondre au besoin de « porte-à-
porte » des voyageurs, il faut, bien
sûr, proposer une offre multimodale…
mais gérée de manière simplifiée et
centralisée au sein de « centres de
mobilité », guichets uniques à l’échelle
de l’agglomération. Cette demande
d’hypersimplification se traduit aussi
bien sur le plan commercial qu’au
niveau économique. Deux tiers des
personnes interrogées souhaitent ainsi
bénéficier d’un abonnement unique,
flexible, familial, à la carte… et y souscrire
sur Internet ou sur une borne interactive.
À l’opposé d’une gestion de mass transit,
la plupart des passagers veulent une
mobilité individualisée, et beaucoup
d’entre eux commencent à accepter
le profilage de leurs lieux de vie, de
leurs habitudes de déplacement et de
leurs préférences. Pour les personnes
en situation de fragilité, des solutions
adaptées sont attendues afin de
rendre plus vivables les transitions
multimodales, souvent mal vécues,
par exemple en s’appuyant sur une
communauté de voyageurs prête
à les aider en cas de difficulté. Pour
répondre à ce faisceau d’exigences,
plusieurs axes structurants émergent :
réalité augmentée, guide en mobilité,
environnement bavard s’appuyant
sur des équipements communicants,
mise en relation entre voyageurs…
En bref, on attend des opérateurs
de la fiabilité et de la crédibilité, mais
aussi beaucoup de bienveillance.
Sociologue de l’observatoire
Netexplo, initiateur
et spécialiste des études
de « sociostyles de vie »
BERNARD CATHELAT
22
Quelles mobilités à l’heure du digital ?
Keo’LAB
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23. Keolis • Juin 2016
Deux comptes pour suivre l’actu de la mobilité :
@Demain_la_Ville
Un blog de réflexion prospective et d’échanges
sur la ville durable de demain et l’innovation
urbaine (Bouygues Immobilier)
@MobiliTDurable
Le magazine de la mobilité durable : se
déplacer aujourd’hui, innover pour demain
INSOLITE : ÀBREST,
UNDISTRIBUTEURD’HISTOIRES
POURATTENDRELETRAIN !
Cette petite borne
innovante créée par
Short Édition, une
start-up grenobloise,
a été mise en place
dans le hall de la gare
de Brest depuis le
mois d’avril.
Elle distribue des
histoires courtes
d’une, trois ou cinq
minutes. Il suffit
d’appuyer sur le
bouton de son choix,
et l’histoire se déroule
sur un ticket de caisse
pouvant atteindre
1,20 m de longueur.
http://jactiv.ouest-france.
fr/actualites/france/brest-
distributeur-dhistoires-
pour-attendre-train-62039
PUBLICATION.« Usages novateurs
de la voiture et nouvelles mobilités »
De nouveaux usages de la voiture se
développent (autopartage, covoiturage…).
Portés par les technologies du numérique,
ces nouveaux services sont susceptibles de
transformer les pratiques de mobilité, tout
en modifiant les rapports entre les acteurs.
Étude publiée par le Pôle interministériel de
prospective et d’anticipation des mutations
économiques (Pipame).
AGENDA
SEMAINE EUROPÉENNE
DE LA MOBILITÉ – du 16
au 22 septembre 2016
La Semaine européenne
de la mobilité valorise auprès
du grand public l’utilisation des
modes de déplacement durables
grâce à l’implication de tous
les acteurs du secteur. « Smart
mobility. Strong economy »
est le thème de l’édition 2016.
AUTONOMY – du 6 au
9 octobre 2016 – Grande Halle
de la Villette à Paris
Un événement sur la mobilité
urbaine de demain au cours
duquel acteurs politiques,
professionnels et citadins
découvriront les meilleurs
produits et services d’aide
à la mobilité.
RENCONTRE : L’EFFICACITÉ
DES RÉSEAUX DE TRANSPORTS
URBAINS – du 18 au 20 novembre
2016 – Strasbourg
Le Cerema (Centre d’études
et d’expertise sur les risques,
l’environnement, la mobilité et
l’aménagement), en partenariat
avec l’Eurométropole de
Strasbourg, le GART, l’UITP
et l’UTP, organise des journées
d’études européennes pour
échanger sur des défis
économiques, sociaux et
environnementaux que
rencontrent les réseaux urbains.
VU, LU & ENTENDU
TWITTER
23
Keo’KIOSQUE
PROSPECTIVEUsages novateurs de la voiture et nouvelles mobilités
ÉTUDES ÉCONOMIQUES
Pôle interministériel de Prospective et d'Anticipation
des Mutations économiques
Rapport final
CGDDCommissariat général
au Développement durable
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