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Annales de dermatologie (2008) 135, supplément 4, S249-S253




Le syndrome métabolique : son épidémiologie
et ses risques
Metabolic syndrome: epidemiology and its risks


                                     D. Lameira, S. Lejeune, J.-J. Mourad*

                                     Unité de Médecine Interne et HTA, CHU Avicenne-APHP, 125 rue de Stalingrad,
                                     93009 Bobigny cedex 09
                                     Université PARIS XIII (EA 3412), 93009 Bobigny cedex


                                     Résumé
  MOTS CLÉS                          La prévalence du syndrome métabolique augmente en particulier dans les pays déve-
  Syndrome métabolique ;             loppés, principalement en raison de l’augmentation de l’obésité et de la sédentarité.
  Obésité ;                          Le syndrome métabolique reste néanmoins moins fréquent en France qu’aux États-Unis
  Sédentarité ;                      ou dans le reste de l’Europe. Sa fréquence varie en fonction de la définition retenue, de
  Risque cardiovasculaire            11,7 p. cent chez les hommes et de 7,5 p. cent chez les femmes selon la définition du
                                     Programme National d’Éducation du Cholestérol (NCEP), à 26 p. cent chez les hommes et à
                                     18,4 p. cent chez les femmes selon les critères de la Fédération internationale du diabète
                                     (IDF). En France, chez les sujets âgés de 35 à 65 ans, 23 p. cent des hommes et 18 p. cent
                                     des femmes seraient atteints. L’existence d’un syndrome métabolique favorise la surve-
                                     nue ultérieure d’un diabète de type 2, et du développement d’une athérosclérose clini-
                                     que. Le risque relatif de maladies cardiovasculaires associées à l’existence d’un syndrome
                                     métabolique est de l’ordre de 2. Si l’intérêt informatif du dépistage du syndrome métabo-
                                     lique est reconnu tant dans la population générale que chez les patients hypertendus, son
                                     impact péjoratif chez des patients authentifiés comme déjà porteurs d’un diabète reste
                                     encore débattu.
                                     © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.



                                     Abstract
                                     The prevalence of the metabolic syndrome is rising, particularly in developed coun-
                                     tries, and this is largely driven by increasing obesity and sedentarity rates. Regardless
                                     of the definition, the prevalence found in France was lower than in North America and
                                     in other European countries; it varied from 11.7 p. cent in men and 7.5 p. cent in wo-
                                     men according to the National Cholesterol Education Program (NCEP) definition to
                                     26 p. cent in men and 18.4 p. cent in women according to the International Diabetes


  *   Auteur correspondant. Unité de Médecine Interne et HTA, CHU Avicenne-APHP, 125 rue de Stalingrad, 93009 Bobigny cedex 09
      Adresse e-mail : jean-jacques.mourad@avc.aphp.fr


© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
S250                                                                                                                            D. Lameira et al.



                                       Federation (IDF) definition. The presence of the metabolic syndrome promotes the oc-
                                       currence of type 2 diabetes and clinical atherosclerosis. Relative risk of cardiovascular
  KEYWORDS                             morbidity and mortality is close to 2 in subjects with metabolic syndrome. The infor-
  Metabolic syndrome;                  mative value of identifying metabolic syndrome has been demontrated in the general
  Obesity;                             population as well as in hypertensive subjects. However, it could provide only limited
  Sedentarity;                         clinical value for cardiovascular disease risk stratification in type 2 diabetes mellitus.
  Cardiovascular risk                  © 2008 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.




L
     e syndrome métabolique est caractérisé par un agrégat                 un état d’insulino-résistance [6], les définitions propo-
     de désordres métaboliques dont la coexistence chez un                 sées par diverses sociétés savantes se sont succédées.
     même individu peut correspondre d’une part à un méca-                 L’essentiel des études épidémiologiques a été réalisé
nisme physiopathologique commun et d’autre part expose le                  en utilisant la définition NCEP ATP III, en raison de son
sujet à un risque accru de survenue ultérieure de diabète de               applicabilité aisée à la pratique clinique [7] (Tableau 1).
type 2 et de maladies cardiovasculaires. La prévalence du                  Plus récemment, le rôle physiopathologique de l’obésité
syndrome métabolique augmente rapidement tant dans les                     abdominale a conduit les experts à faire de ce critère un
pays développés qu’en voie de développement. Les données                   élément incontournable de la définition. Ainsi, en 2005,
nord-américaines du dernier registre NHANES III suggèrent que              la Fédération internationale du diabète (IDF) a établi de
20 à 30 p. cent des adultes vivant aux États-Unis sont affectés            nouveaux critères dont la pertinence a été améliorée par
par ce syndrome [1]. Les données françaises confirment la                   le fait qu’ils incluent des particularismes ethniques pour
tendance observée aux États-Unis : les données du registre                 les valeurs normales [8]. Pour les sujets caucasiens, le
MONICA basées sur 3 échantillons de population âgée de 35                  syndrome métabolique est désormais défini par l’exis-
à 64 ans vivant à Lille, Strasbourg et Toulouse retrouvent une             tence d’une obésité abdominale, caractérisée par un tour
prévalence moyenne du syndrome métabolique de 23,5 p.                      de taille supérieur à 94 cm chez les hommes et supérieur
cent chez les hommes et de 17,9 p. cent chez les femmes                    ou égal à 80 cm chez les femmes, et deux des 4 facteurs
[2,3]. Il existe un gradient Nord-Sud de la prévalence : celle-ci          suivants : une hypertriglycéridémie supérieure ou égale
s’établit pour les hommes Lillois à 26,9 p. cent alors qu’elle             à 1,5 g/l, un HDL cholestérol inférieur à 0,4 g/l chez
n’est observée que chez 17,8 p. cent des hommes vivant à                   les hommes et inférieur à 0,5 g/l chez les femmes, une
Toulouse. La prévalence du syndrome métabolique augmente                   pression artérielle supérieure ou égale à 130/85 mmHg,
avec l’âge pour s’établir à plus de 30 p. cent tant chez les               une glycémie à jeun supérieure à 1 g/l. L’existence d’un
hommes que chez les femmes âgés de 55 à 65 ans. Une étude                  traitement hypolipémiant, d’un traitement antihyper-
récente réalisée auprès du personnel militaire masculin de la              tenseur ou d’un traitement antidiabétique qualifie auto-
région parisienne a permis d’établir à 9 p. cent la fréquence              matiquement pour l’existence du paramètre concerné,
du syndrome métabolique dans cette population spécifique                    autrement dit un hypertendu traité dont la pression arté-
âgée de 20 à 58 ans [4].                                                   rielle s’établit à 120/80 mmHg est comptabilisé comme
                                                                           ayant un facteur du syndrome métabolique.
                                                                               La définition de l’IDF véhicule un message de santé
Une définition évolutive                                                    publique simple selon lequel l’obésité abdominale
                                                                           (mesurée en plaçant un mètre-ruban autour de la taille)
Depuis sa description initiale par Reaven en 1988 [5],                     est un point de départ utile pour évaluer le risque de
suivie de l’étude originale de Vague qui a permis de lier                  troubles cardiovasculaires et de diabète de type 2. En
l’hypertension artérielle, l’obésité androïde, la tolérance                outre, la nouvelle définition vise à tenir compte des dif-
aux glucides, la dyslipidémie à l’hyperinsulinémie et à                    férences largement reconnues d’expression et d’impact


 Tableau 1 Comparaison des critères retenus dans les deux définitions les plus récentes du SM selon le National Cholesterol
 Education Program-Adult Treatment Panel III (NCEP-ATP III 2001) et l’International Diabetes Federation (IDF 2005).
 Critère                                      NCEP-ATP III 2001                             IDF 2005
 Tour de taille                               > 88 (F) ou 102 cm (H)                        > 80 (F) ou 94 cm (H) (*)
 Pression artérielle                          ≥ 130/85 mm Hg                                ≥ 130/85 mm Hg
 Glycémie à jeun                              > 110 mg/dl (**)                              > 100 mg/dl
 Triglycérides                                > 150 mg/dl                                    > 150 mg/dl
 Cholestérol HDL                              < 50 (F) ou 40 (H) mg/dl                      < 50 (F) ou 40 (H) mg/dl
 (*) Présence obligatoire dans la définition de l’IDF mais seuil variable selon l’ethnie (valeurs du tableau valables pour les sujets européens)
                                                    ,
 (**) Valeur seuil abaissée à 100 mg/dl dans la version remaniée retenue en 2005
 H : Homme ; F : Femme
Le syndrome métabolique : son épidémiologie et ses risques                                                           S251



de l’obésité dans les différents groupes ethniques. Les       présents chez une personne est important, plus le risque
Indiens d’Asie, par exemple, requièrent beaucoup moins        est élevé [15]. C’est une étude réalisée en Finlande qui,
d’excès de graisse pour développer un diabète de type 2       la première, a pu établir la démonstration d’un surcroit
par rapport à la population caucasienne moyenne [9].          substantiel (risque relatif 3,55) de décès cardiovasculai-
                                                              res chez les hommes porteurs d’un SM [16]. Récemment,
                                                              une étude prospective Française [17] a été réalisée sur
Épidémiologie                                                 une cohorte de 40 000 hommes et 20 000 femmes ayant
                                                              eu un examen de santé entre 1999 et 2002. Au terme
                                                              d’un suivi moyen de 3,5 années, l’existence d’un SM
La prévalence du SM dépend de la définition retenue           était associée à un sur-risque de mortalité totale de 30 à
[10], mais aussi des caractéristiques de la population        79 p. cent (selon la définition du SM utilisée). La triade
considérée, que ce soit l’ethnie, le sexe, l’âge et l’in-     la plus péjorative était l’association chez un individu
dice de masse corporelle. En particulier, la prévalence
                                                              d’un tour de taille supérieur à la normale, d’une glycé-
augmente considérablement avec l’âge (de moins de
                                                              mie élevée et d’une pression artérielle élevée ou d’une
10 p. cent avant 30 ans à plus de 40 p. cent après 60 ans)
                                                              hypertriglycéridémie.
et avec l’excès de poids (de moins de 10 p. cent chez les
sujets avec poids normal à plus de 50 p. cent chez les
sujets obèses). Force est cependant de reconnaître que
le SM touche de plus en plus de sujets jeunes, y compris
                                                              Impact péjoratif dans la population générale
des enfants et des adolescents, précisément en raison
                                                              De nombreuses études [14] ont montré que les sujets
de l’augmentation de la prévalence de l’obésité dans
cette population [11]. Au-delà des données globales de        atteints du syndrome métabolique présentent un risque
prévalence du SM au sein de différentes populations,          accru de développer une maladie cardiovasculaire. Le
c’est l’analyse détaillée des différentes composantes de      degré de risque varie, selon la population étudiée et la
ce syndrome qui permet de mieux appréhender certains          définition utilisée. Si l’on utilise les critères du NCEP
particularismes. Ainsi, aux États-Unis, c’est l’obésité       ATP III, le risque accru de morbidité et de mortalité car-
abdominale qui est le principal contributeur du SM,           diovasculaire se situe dans un éventail de 1,5 à 4,6. Par
alors qu’en France et en Europe, c’est l’hypertension         exemple, dans l’analyse du NHANES III, il est apparu que
artérielle (HTA) qui est le paramètre le plus fréquem-        le syndrome métabolique est associé à un risque deux fois
ment retrouvé [12]. Ces nuances sont importantes car          plus élevé d’infarctus du myocarde (IM) et d’accident vas-
elles sous-entendent des profils de populations incons-       culaire cérébral (AVC) [18]. Cette constatation ne devrait
tamment comparables, pouvant conduire à des axes              pas susciter une grande surprise, étant donné que de
d’intervention différents selon les pays.                     nombreuses composantes du syndrome sont des facteurs
    Étant donné l’absence de définition universellement       du risque cardiovasculaire indépendants bien connus.
acceptée du syndrome métabolique, les estimations de          Des travaux ont tenté de déterminer, en les comparant,
sa prévalence varient. Une revue détaillée a rapporté         dans quelle mesure le syndrome métabolique et le score
que la prévalence pour les hommes était aussi faible          de risque de Framingham permettaient de prédire la
que 8 p. cent en Inde et aussi élevée que 24 p. cent aux      survenue de maladies cardiovasculaires en les comparant.
États-Unis [13]. Pour les femmes, on a également noté         Bien que le syndrome métabolique puisse être un meilleur
une variation marquée de la prévalence, allant d’un           prédicteur de la survenue ultérieure d’un diabète, dans
taux aussi faible que 7 p. cent en France à un taux aussi     la plupart des études publiées, il n’était pas un aussi bon
élevé que 43 p. cent en Iran. Les données du registre         prédicteur des événements coronariens futurs que le score
NHANES III démontrent une prévalence du SM plus forte         de Framingham [19-21]. Lorsque le SM est ajouté au score
chez les Mexicains-Américains par rapport à la moyenne
                                                              de risque de Framingham, il n’a pas fourni une valeur
nationale (32 p. cent vs 22 p. cent respectivement)
                                                              prédictive additionnelle [19]. De plus, l’analyse effectuée
[1]. De plus, cette enquête illustre que cette maladie
                                                              dans la San Antonio Heart Study a permis de constater
est associée au vieillissement, plus de 40 p. cent des
                                                              qu’il était associé à un taux de 34 p. cent de prédiction
sujets âgés de plus de 60 ans répondant aux critères du
                                                              faussement positive de maladie cardiovasculaire [20].
syndrome métabolique.
                                                              L’infériorité du SM en termes de prédiction de la morbidité
                                                              cardiovasculaire peut s’expliquer aisément : première-
                                                              ment, le SM n’intègre pas plusieurs facteurs majeurs du
Risque cardiovasculaire du syndrome                           risque cardiovasculaire tels que l’âge, le sexe et le statut
métabolique                                                   tabagique. De plus, le caractère continu de l’association
                                                              entre le risque cardiovasculaire et certains paramètres
Un certain nombre d’études confirment le lien existant         comme la pression artérielle et le taux de LDL n’est pas
entre le syndrome métabolique et les troubles cardio-         pris en compte par la caractérisation dichotomique de ces
vasculaires. Les conclusions sont identiques qu’il s’agisse   critères dans les définitions du SM. Enfin, le rôle péjoratif
d’études transversales, ou d’études longitudinales. Le SM     indépendant des triglycérides, mis en valeur par le SM, n’a
double le risque de développer des maladies cardiovascu-      pas toujours été prouvé dans les études épidémiologiques
laires [14] ; plus le nombre de composants du syndrome        prospectives.
S252                                                                                                                 D. Lameira et al.



Impact péjoratif au sein de populations                           Les enjeux de santé publique
spécifiques
Plusieurs travaux se sont intéressés à l’impact péjoratif         L’importance d’une maladie est déterminée non seulement
additionnel de l’existence d’un SM chez un individu por-          par son risque associé, mais aussi par sa fréquence. Les
teur d’un facteur du risque cardiovasculaire authentifié,          mesures récentes de la prévalence du syndrome métabo-
tel que l’HTA ou le diabète. La prévalence du SM est de           lique ont varié considérablement selon sa définition et la
l’ordre de 30 p. cent au sein d’une population d’hyper-           population étudiée. Néanmoins, la majorité des chiffres
tendus, et ce taux est relativement constant dans le              situent sa prévalence entre 15 p. cent et 30 p. cent. Dans
                                                                  cette fourchette, les taux semblent plus élevés pour les
Monde [22-24], à l’opposé de ce qui est contesté dans la
                                                                  populations caucasiennes et les personnes plus âgées, mais
population générale. L’existence d’un SM confère à l’hy-
                                                                  aucune communauté ne semble épargnée par le syndrome
pertendu un surcroit d’atteinte des organes cibles telles
                                                                  métabolique. Il est certain que la hausse des taux d’obésité
que l’hypertrophie ventriculaire gauche [25-27], la rigidité      accentuera encore la prévalence, et donc la charge, du
artérielle [28], et un excès de risque de morbi-mortalité         syndrome métabolique.
cardiovasculaire [23,29].                                             La prise en charge de ce syndrome doit rester axée sur la
    À l’inverse, et fort logiquement, le SM est très fré-         prévention primaire, en encourageant de manière soutenue
quemment retrouvé chez les diabétiques de type 2, et              la modification des habitudes de vie, avec pour objectif une
sa présence n’est pas informative en terme de sur-risque          réduction modérée et maintenue dans le temps du surpoids
cardiovasculaire [30,31].                                         et du tour de taille, et le maintien d’une activité physique
                                                                  régulière. À ce jour, aucune approche pharmacologique
                                                                  n’a démontré une efficacité similaire ou un effet durable
Limites et controverses                                           comparables à ceux observés chez les sujets ayant adopté
                                                                  une hygiène de vie appropriée.
Certains investigateurs ne sont pas entièrement convaincus
que le syndrome métabolique, tel qu’il est défini, réponde
aux critères jugés nécessaires pour le qualifier de syndrome.      Les auteurs de cet article n’ont déclaré aucun conflit
Dans une déclaration conjointe [32], l’American Diabetes          d’intérêts.
Association et l’Association européenne pour l’étude du dia-
bète ont dénigré la valeur diagnostique de cette affection.
Ces groupes ont avancé que les critères actuels, n’imposant
pas la démonstration d’une authentique insulinorésistance,        Références
privilégiaient un phénotype basé sur des seuils arbitraires.
De plus, ces groupes craignent un diagnostic de « maladie         [1]   Ford ES, Giles WH, Dietz WH. Prevalence of the metabolic syn-
présumée » chez des millions de sujets, avec la tentation               drome among US adults. Finding from the third national health
d’une approche pharmacologique dont le rationnel médico-                and nutrition examination survey. JAMA 2002;287:356-9.
                                                                  [2]   Bataille V, Perret B, Dallongeville J, Arveiler D, Yarnell J,
économique et l’efficacité à moyen terme restent encore                  Ducimetière P, et al. Metabolic syndrome and coronary
à démontrer. Enfin, il n’existe pas de consensus définitif                heart disease risk in a population-based study of mid-
pour affirmer que le SM est un marqueur utile de risque                  dle-aged men from France and Northern Ireland. A nested
cardiovasculaire au-delà du risque associé à ses composan-              case-control study from the PRIME cohort. Diabetes Metab
tes individuelles. Bien que ces critiques soient en partie              2006;32 (5Pt 1):475-9.
compréhensibles, l’objectif du diagnostic de SM est d’atti-       [3]   Dallongeville J, Cottel D, Arveiler D, Tauber JP, Bingham A,
                                                                        Wagner A, et al. The association of metabolic disorders with
rer l’attention et de rappeler aux cliniciens la faisabilité et
                                                                        the metabolic syndrome is different in men and women. Ann
l’intérêt majeur d’un dépistage, au sein d’une population               Nutr Metab 2004;48:43-50.
apparemment bien portante, des sujets à haut risque de            [4]   Bauduceau B, Baigts F, Bordier L, Burnat P, Ceppa F, Dume-
développer un diabète.                                                  nil V, et al. Epidemiology of the metabolic syndrome in 2045
                                                                        French military personnel (EPIMIL study). Diabetes Metab
                                                                        2005;31 (4Pt 1):353-9.
                                                                  [5]   Reaven GM. Banting lecture 1988. Role of insulin resistance in
Risque de diabète de type 2                                             human disease. Diabetes 1988;37:1595-607.
                                                                  [6]   Vague J. The degree of masculine differentiation of obesi-
                                                                        ties. A factor determining predisposition to diabetes,
Les liens entre le syndrome métabolique et le diabète de                atherosclerosis, gout and uric calculous disease. Am J Clin
type 2 sont même plus forts que ceux avec les troubles                  Nutr 1956;4:20-34.
cardiovasculaires. De nombreuses personnes atteintes du           [7]   National Cholesterol Education Program (NCEP) expert panel
syndrome métabolique sont déjà atteintes de diabète de                  on detection, evaluation, and treatment of high blood cho-
type 2. Pour les personnes atteintes du SM, le risque de                lesterol in adults (Adult Treatment Panel III). Third report of
                                                                        the national cholesterol education program expert panel on
développer le diabète de type 2 est particulièrement élevé
                                                                        detection evaluation and treatment of high blood cholesterol
(risque relatif de l’ordre de 3) [33,34], en particulier chez           in adults (Adult Treatment Panel III) final report. Circulation
les sujets présentant une obésité abdominale [16].                      2002;106:3143-421.
Le syndrome métabolique : son épidémiologie et ses risques                                                                                  S253



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Mouradsdmet2008

  • 1. Annales de dermatologie (2008) 135, supplément 4, S249-S253 Le syndrome métabolique : son épidémiologie et ses risques Metabolic syndrome: epidemiology and its risks D. Lameira, S. Lejeune, J.-J. Mourad* Unité de Médecine Interne et HTA, CHU Avicenne-APHP, 125 rue de Stalingrad, 93009 Bobigny cedex 09 Université PARIS XIII (EA 3412), 93009 Bobigny cedex Résumé MOTS CLÉS La prévalence du syndrome métabolique augmente en particulier dans les pays déve- Syndrome métabolique ; loppés, principalement en raison de l’augmentation de l’obésité et de la sédentarité. Obésité ; Le syndrome métabolique reste néanmoins moins fréquent en France qu’aux États-Unis Sédentarité ; ou dans le reste de l’Europe. Sa fréquence varie en fonction de la définition retenue, de Risque cardiovasculaire 11,7 p. cent chez les hommes et de 7,5 p. cent chez les femmes selon la définition du Programme National d’Éducation du Cholestérol (NCEP), à 26 p. cent chez les hommes et à 18,4 p. cent chez les femmes selon les critères de la Fédération internationale du diabète (IDF). En France, chez les sujets âgés de 35 à 65 ans, 23 p. cent des hommes et 18 p. cent des femmes seraient atteints. L’existence d’un syndrome métabolique favorise la surve- nue ultérieure d’un diabète de type 2, et du développement d’une athérosclérose clini- que. Le risque relatif de maladies cardiovasculaires associées à l’existence d’un syndrome métabolique est de l’ordre de 2. Si l’intérêt informatif du dépistage du syndrome métabo- lique est reconnu tant dans la population générale que chez les patients hypertendus, son impact péjoratif chez des patients authentifiés comme déjà porteurs d’un diabète reste encore débattu. © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Abstract The prevalence of the metabolic syndrome is rising, particularly in developed coun- tries, and this is largely driven by increasing obesity and sedentarity rates. Regardless of the definition, the prevalence found in France was lower than in North America and in other European countries; it varied from 11.7 p. cent in men and 7.5 p. cent in wo- men according to the National Cholesterol Education Program (NCEP) definition to 26 p. cent in men and 18.4 p. cent in women according to the International Diabetes * Auteur correspondant. Unité de Médecine Interne et HTA, CHU Avicenne-APHP, 125 rue de Stalingrad, 93009 Bobigny cedex 09 Adresse e-mail : jean-jacques.mourad@avc.aphp.fr © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
  • 2. S250 D. Lameira et al. Federation (IDF) definition. The presence of the metabolic syndrome promotes the oc- currence of type 2 diabetes and clinical atherosclerosis. Relative risk of cardiovascular KEYWORDS morbidity and mortality is close to 2 in subjects with metabolic syndrome. The infor- Metabolic syndrome; mative value of identifying metabolic syndrome has been demontrated in the general Obesity; population as well as in hypertensive subjects. However, it could provide only limited Sedentarity; clinical value for cardiovascular disease risk stratification in type 2 diabetes mellitus. Cardiovascular risk © 2008 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. L e syndrome métabolique est caractérisé par un agrégat un état d’insulino-résistance [6], les définitions propo- de désordres métaboliques dont la coexistence chez un sées par diverses sociétés savantes se sont succédées. même individu peut correspondre d’une part à un méca- L’essentiel des études épidémiologiques a été réalisé nisme physiopathologique commun et d’autre part expose le en utilisant la définition NCEP ATP III, en raison de son sujet à un risque accru de survenue ultérieure de diabète de applicabilité aisée à la pratique clinique [7] (Tableau 1). type 2 et de maladies cardiovasculaires. La prévalence du Plus récemment, le rôle physiopathologique de l’obésité syndrome métabolique augmente rapidement tant dans les abdominale a conduit les experts à faire de ce critère un pays développés qu’en voie de développement. Les données élément incontournable de la définition. Ainsi, en 2005, nord-américaines du dernier registre NHANES III suggèrent que la Fédération internationale du diabète (IDF) a établi de 20 à 30 p. cent des adultes vivant aux États-Unis sont affectés nouveaux critères dont la pertinence a été améliorée par par ce syndrome [1]. Les données françaises confirment la le fait qu’ils incluent des particularismes ethniques pour tendance observée aux États-Unis : les données du registre les valeurs normales [8]. Pour les sujets caucasiens, le MONICA basées sur 3 échantillons de population âgée de 35 syndrome métabolique est désormais défini par l’exis- à 64 ans vivant à Lille, Strasbourg et Toulouse retrouvent une tence d’une obésité abdominale, caractérisée par un tour prévalence moyenne du syndrome métabolique de 23,5 p. de taille supérieur à 94 cm chez les hommes et supérieur cent chez les hommes et de 17,9 p. cent chez les femmes ou égal à 80 cm chez les femmes, et deux des 4 facteurs [2,3]. Il existe un gradient Nord-Sud de la prévalence : celle-ci suivants : une hypertriglycéridémie supérieure ou égale s’établit pour les hommes Lillois à 26,9 p. cent alors qu’elle à 1,5 g/l, un HDL cholestérol inférieur à 0,4 g/l chez n’est observée que chez 17,8 p. cent des hommes vivant à les hommes et inférieur à 0,5 g/l chez les femmes, une Toulouse. La prévalence du syndrome métabolique augmente pression artérielle supérieure ou égale à 130/85 mmHg, avec l’âge pour s’établir à plus de 30 p. cent tant chez les une glycémie à jeun supérieure à 1 g/l. L’existence d’un hommes que chez les femmes âgés de 55 à 65 ans. Une étude traitement hypolipémiant, d’un traitement antihyper- récente réalisée auprès du personnel militaire masculin de la tenseur ou d’un traitement antidiabétique qualifie auto- région parisienne a permis d’établir à 9 p. cent la fréquence matiquement pour l’existence du paramètre concerné, du syndrome métabolique dans cette population spécifique autrement dit un hypertendu traité dont la pression arté- âgée de 20 à 58 ans [4]. rielle s’établit à 120/80 mmHg est comptabilisé comme ayant un facteur du syndrome métabolique. La définition de l’IDF véhicule un message de santé Une définition évolutive publique simple selon lequel l’obésité abdominale (mesurée en plaçant un mètre-ruban autour de la taille) Depuis sa description initiale par Reaven en 1988 [5], est un point de départ utile pour évaluer le risque de suivie de l’étude originale de Vague qui a permis de lier troubles cardiovasculaires et de diabète de type 2. En l’hypertension artérielle, l’obésité androïde, la tolérance outre, la nouvelle définition vise à tenir compte des dif- aux glucides, la dyslipidémie à l’hyperinsulinémie et à férences largement reconnues d’expression et d’impact Tableau 1 Comparaison des critères retenus dans les deux définitions les plus récentes du SM selon le National Cholesterol Education Program-Adult Treatment Panel III (NCEP-ATP III 2001) et l’International Diabetes Federation (IDF 2005). Critère NCEP-ATP III 2001 IDF 2005 Tour de taille > 88 (F) ou 102 cm (H) > 80 (F) ou 94 cm (H) (*) Pression artérielle ≥ 130/85 mm Hg ≥ 130/85 mm Hg Glycémie à jeun > 110 mg/dl (**) > 100 mg/dl Triglycérides > 150 mg/dl > 150 mg/dl Cholestérol HDL < 50 (F) ou 40 (H) mg/dl < 50 (F) ou 40 (H) mg/dl (*) Présence obligatoire dans la définition de l’IDF mais seuil variable selon l’ethnie (valeurs du tableau valables pour les sujets européens) , (**) Valeur seuil abaissée à 100 mg/dl dans la version remaniée retenue en 2005 H : Homme ; F : Femme
  • 3. Le syndrome métabolique : son épidémiologie et ses risques S251 de l’obésité dans les différents groupes ethniques. Les présents chez une personne est important, plus le risque Indiens d’Asie, par exemple, requièrent beaucoup moins est élevé [15]. C’est une étude réalisée en Finlande qui, d’excès de graisse pour développer un diabète de type 2 la première, a pu établir la démonstration d’un surcroit par rapport à la population caucasienne moyenne [9]. substantiel (risque relatif 3,55) de décès cardiovasculai- res chez les hommes porteurs d’un SM [16]. Récemment, une étude prospective Française [17] a été réalisée sur Épidémiologie une cohorte de 40 000 hommes et 20 000 femmes ayant eu un examen de santé entre 1999 et 2002. Au terme d’un suivi moyen de 3,5 années, l’existence d’un SM La prévalence du SM dépend de la définition retenue était associée à un sur-risque de mortalité totale de 30 à [10], mais aussi des caractéristiques de la population 79 p. cent (selon la définition du SM utilisée). La triade considérée, que ce soit l’ethnie, le sexe, l’âge et l’in- la plus péjorative était l’association chez un individu dice de masse corporelle. En particulier, la prévalence d’un tour de taille supérieur à la normale, d’une glycé- augmente considérablement avec l’âge (de moins de mie élevée et d’une pression artérielle élevée ou d’une 10 p. cent avant 30 ans à plus de 40 p. cent après 60 ans) hypertriglycéridémie. et avec l’excès de poids (de moins de 10 p. cent chez les sujets avec poids normal à plus de 50 p. cent chez les sujets obèses). Force est cependant de reconnaître que le SM touche de plus en plus de sujets jeunes, y compris Impact péjoratif dans la population générale des enfants et des adolescents, précisément en raison De nombreuses études [14] ont montré que les sujets de l’augmentation de la prévalence de l’obésité dans cette population [11]. Au-delà des données globales de atteints du syndrome métabolique présentent un risque prévalence du SM au sein de différentes populations, accru de développer une maladie cardiovasculaire. Le c’est l’analyse détaillée des différentes composantes de degré de risque varie, selon la population étudiée et la ce syndrome qui permet de mieux appréhender certains définition utilisée. Si l’on utilise les critères du NCEP particularismes. Ainsi, aux États-Unis, c’est l’obésité ATP III, le risque accru de morbidité et de mortalité car- abdominale qui est le principal contributeur du SM, diovasculaire se situe dans un éventail de 1,5 à 4,6. Par alors qu’en France et en Europe, c’est l’hypertension exemple, dans l’analyse du NHANES III, il est apparu que artérielle (HTA) qui est le paramètre le plus fréquem- le syndrome métabolique est associé à un risque deux fois ment retrouvé [12]. Ces nuances sont importantes car plus élevé d’infarctus du myocarde (IM) et d’accident vas- elles sous-entendent des profils de populations incons- culaire cérébral (AVC) [18]. Cette constatation ne devrait tamment comparables, pouvant conduire à des axes pas susciter une grande surprise, étant donné que de d’intervention différents selon les pays. nombreuses composantes du syndrome sont des facteurs Étant donné l’absence de définition universellement du risque cardiovasculaire indépendants bien connus. acceptée du syndrome métabolique, les estimations de Des travaux ont tenté de déterminer, en les comparant, sa prévalence varient. Une revue détaillée a rapporté dans quelle mesure le syndrome métabolique et le score que la prévalence pour les hommes était aussi faible de risque de Framingham permettaient de prédire la que 8 p. cent en Inde et aussi élevée que 24 p. cent aux survenue de maladies cardiovasculaires en les comparant. États-Unis [13]. Pour les femmes, on a également noté Bien que le syndrome métabolique puisse être un meilleur une variation marquée de la prévalence, allant d’un prédicteur de la survenue ultérieure d’un diabète, dans taux aussi faible que 7 p. cent en France à un taux aussi la plupart des études publiées, il n’était pas un aussi bon élevé que 43 p. cent en Iran. Les données du registre prédicteur des événements coronariens futurs que le score NHANES III démontrent une prévalence du SM plus forte de Framingham [19-21]. Lorsque le SM est ajouté au score chez les Mexicains-Américains par rapport à la moyenne de risque de Framingham, il n’a pas fourni une valeur nationale (32 p. cent vs 22 p. cent respectivement) prédictive additionnelle [19]. De plus, l’analyse effectuée [1]. De plus, cette enquête illustre que cette maladie dans la San Antonio Heart Study a permis de constater est associée au vieillissement, plus de 40 p. cent des qu’il était associé à un taux de 34 p. cent de prédiction sujets âgés de plus de 60 ans répondant aux critères du faussement positive de maladie cardiovasculaire [20]. syndrome métabolique. L’infériorité du SM en termes de prédiction de la morbidité cardiovasculaire peut s’expliquer aisément : première- ment, le SM n’intègre pas plusieurs facteurs majeurs du Risque cardiovasculaire du syndrome risque cardiovasculaire tels que l’âge, le sexe et le statut métabolique tabagique. De plus, le caractère continu de l’association entre le risque cardiovasculaire et certains paramètres Un certain nombre d’études confirment le lien existant comme la pression artérielle et le taux de LDL n’est pas entre le syndrome métabolique et les troubles cardio- pris en compte par la caractérisation dichotomique de ces vasculaires. Les conclusions sont identiques qu’il s’agisse critères dans les définitions du SM. Enfin, le rôle péjoratif d’études transversales, ou d’études longitudinales. Le SM indépendant des triglycérides, mis en valeur par le SM, n’a double le risque de développer des maladies cardiovascu- pas toujours été prouvé dans les études épidémiologiques laires [14] ; plus le nombre de composants du syndrome prospectives.
  • 4. S252 D. Lameira et al. Impact péjoratif au sein de populations Les enjeux de santé publique spécifiques Plusieurs travaux se sont intéressés à l’impact péjoratif L’importance d’une maladie est déterminée non seulement additionnel de l’existence d’un SM chez un individu por- par son risque associé, mais aussi par sa fréquence. Les teur d’un facteur du risque cardiovasculaire authentifié, mesures récentes de la prévalence du syndrome métabo- tel que l’HTA ou le diabète. La prévalence du SM est de lique ont varié considérablement selon sa définition et la l’ordre de 30 p. cent au sein d’une population d’hyper- population étudiée. Néanmoins, la majorité des chiffres tendus, et ce taux est relativement constant dans le situent sa prévalence entre 15 p. cent et 30 p. cent. Dans cette fourchette, les taux semblent plus élevés pour les Monde [22-24], à l’opposé de ce qui est contesté dans la populations caucasiennes et les personnes plus âgées, mais population générale. L’existence d’un SM confère à l’hy- aucune communauté ne semble épargnée par le syndrome pertendu un surcroit d’atteinte des organes cibles telles métabolique. Il est certain que la hausse des taux d’obésité que l’hypertrophie ventriculaire gauche [25-27], la rigidité accentuera encore la prévalence, et donc la charge, du artérielle [28], et un excès de risque de morbi-mortalité syndrome métabolique. cardiovasculaire [23,29]. La prise en charge de ce syndrome doit rester axée sur la À l’inverse, et fort logiquement, le SM est très fré- prévention primaire, en encourageant de manière soutenue quemment retrouvé chez les diabétiques de type 2, et la modification des habitudes de vie, avec pour objectif une sa présence n’est pas informative en terme de sur-risque réduction modérée et maintenue dans le temps du surpoids cardiovasculaire [30,31]. et du tour de taille, et le maintien d’une activité physique régulière. À ce jour, aucune approche pharmacologique n’a démontré une efficacité similaire ou un effet durable Limites et controverses comparables à ceux observés chez les sujets ayant adopté une hygiène de vie appropriée. Certains investigateurs ne sont pas entièrement convaincus que le syndrome métabolique, tel qu’il est défini, réponde aux critères jugés nécessaires pour le qualifier de syndrome. Les auteurs de cet article n’ont déclaré aucun conflit Dans une déclaration conjointe [32], l’American Diabetes d’intérêts. Association et l’Association européenne pour l’étude du dia- bète ont dénigré la valeur diagnostique de cette affection. Ces groupes ont avancé que les critères actuels, n’imposant pas la démonstration d’une authentique insulinorésistance, Références privilégiaient un phénotype basé sur des seuils arbitraires. De plus, ces groupes craignent un diagnostic de « maladie [1] Ford ES, Giles WH, Dietz WH. Prevalence of the metabolic syn- présumée » chez des millions de sujets, avec la tentation drome among US adults. Finding from the third national health d’une approche pharmacologique dont le rationnel médico- and nutrition examination survey. JAMA 2002;287:356-9. [2] Bataille V, Perret B, Dallongeville J, Arveiler D, Yarnell J, économique et l’efficacité à moyen terme restent encore Ducimetière P, et al. Metabolic syndrome and coronary à démontrer. Enfin, il n’existe pas de consensus définitif heart disease risk in a population-based study of mid- pour affirmer que le SM est un marqueur utile de risque dle-aged men from France and Northern Ireland. A nested cardiovasculaire au-delà du risque associé à ses composan- case-control study from the PRIME cohort. Diabetes Metab tes individuelles. Bien que ces critiques soient en partie 2006;32 (5Pt 1):475-9. compréhensibles, l’objectif du diagnostic de SM est d’atti- [3] Dallongeville J, Cottel D, Arveiler D, Tauber JP, Bingham A, Wagner A, et al. The association of metabolic disorders with rer l’attention et de rappeler aux cliniciens la faisabilité et the metabolic syndrome is different in men and women. Ann l’intérêt majeur d’un dépistage, au sein d’une population Nutr Metab 2004;48:43-50. apparemment bien portante, des sujets à haut risque de [4] Bauduceau B, Baigts F, Bordier L, Burnat P, Ceppa F, Dume- développer un diabète. nil V, et al. Epidemiology of the metabolic syndrome in 2045 French military personnel (EPIMIL study). Diabetes Metab 2005;31 (4Pt 1):353-9. [5] Reaven GM. Banting lecture 1988. Role of insulin resistance in Risque de diabète de type 2 human disease. Diabetes 1988;37:1595-607. [6] Vague J. The degree of masculine differentiation of obesi- ties. A factor determining predisposition to diabetes, Les liens entre le syndrome métabolique et le diabète de atherosclerosis, gout and uric calculous disease. Am J Clin type 2 sont même plus forts que ceux avec les troubles Nutr 1956;4:20-34. cardiovasculaires. De nombreuses personnes atteintes du [7] National Cholesterol Education Program (NCEP) expert panel syndrome métabolique sont déjà atteintes de diabète de on detection, evaluation, and treatment of high blood cho- type 2. Pour les personnes atteintes du SM, le risque de lesterol in adults (Adult Treatment Panel III). Third report of the national cholesterol education program expert panel on développer le diabète de type 2 est particulièrement élevé detection evaluation and treatment of high blood cholesterol (risque relatif de l’ordre de 3) [33,34], en particulier chez in adults (Adult Treatment Panel III) final report. Circulation les sujets présentant une obésité abdominale [16]. 2002;106:3143-421.
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