2. « Le 11 novembre, le jour où l’horloge s’est arrêtée à 11h52 » (voir annexe 1) déclare une
personne sinistrée du séisme survenue à 11h52 le 11 novembre 2019 en Auvergne-Rhône-Alpes. En
Ardèche méridionale, plus précisément l’épicentre situé à environ 5 km entre la commune du Teil et
Saint-Thomé. Le tremblement de terre était de magnitude 5,4 sur l’échelle de Richter, allant de 1 à 10.
Un tremblement déclaré comme « fort » surtout pour la région. Il se concentre dans une zone d’activités
sismiques classées modérées depuis le zonage établit en 2010 par l’Etat (voir annexe 2). Ce tremblement
de terre a blessé 4 personnes dont un blessé grave en chutant de son échafaudage. Et provoquant de
nombreux dégâts matériels sur 11 communes. La plus touchée était la commune du Teil. Cela s’explique
par un épicentre (point de surface où le séisme à été le plus intense) situé près de la commune, un habitat
urbain très modeste, avec des quartiers anciens, industriels et ouvriers. La ville est une mosaïque
d’ensembles urbains et d’activités très morcelées. Le séisme a considérablement fragilisé et affecté
l’ensemble des bâtiments urbains du Teil. Cela ayant des conséquences majeures sur les locaux. La ville,
le département et la population n’étaient pas préparés à ce type de catastrophe naturelle. La plupart des
habitations présentes sur la communes ne sont pas construites selon les normes parasismiques, des
règles de constructions qui ont pour but de limiter les dégâts des habitations causés par les séismes.
En France la dernière norme est l’Eurocode8, une norme européenne datant de 2010. Les
espaces urbains étaient plus préparés à des risques de catastrophes industriels étant donné que la ville est
à proximité d’activités industrielles risquées telle que la carrière et cimenterie du groupe LafargeHolcim
et des risques liés aux produits, chimiques, hydrocarbures, gaz et explosifs. Mais aussi, elle est localisée
entre deux centrales nucléaires. À 13km de la centrale Cruas-Meysse dotée de 4 réacteurs de 900
Mégawatt et à 24 km de celle du Tricastin, composée elle aussi de 4 réacteurs, mais en arrêt depuis 2017
à cause de leur vétusté.
La seule préparation aux catastrophes naturelles concerne les inondations. La ville est située au
bord du Rhône, le deuxième fleuve méditerranéen en terme de débit (le premier est le Nil). Avec des
préventions auprès de la population locale et la construction de digues et barrages, Le Teil et sa
population n’aurait jamais cru à un séisme.
« On a tous cru à une explosions » (Une du journal le Dauphiné libéré).
Nous pourrions nous demander en quoi le séisme du 11 novembre 2019 a bouleversé l’espace
urbain du Teil et éveiller des débats autours de cette événement dramatique et face aux risques en
Ardèche méridionale?
I- Une petite ville ardéchoise impactée par un Séisme
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3. Contexte local
Le Teil est implantée dans une région d’une sismicité classée modérée. Pourtant, des
tremblements de terres forts, comme celui-ci surviennent de temps à autres. La commune est située dans
la vallée rhodanienne. Il s’agit d’une avant-frontière de la plaque Eurasienne rencontrant la plaque
africaine dans les Alpes. Les activités sismiques dans cet axe s’expliquent par la tectonique de ces deux
plaques. Et le dernier gros séisme dans cette vallée à proximité du site, est un séisme fort, d’intensité 7-8
en 1873 à Châteauneuf du Rhône à 7 km au Sud du Teil (unité de mesure des séismes en fonction de la
puissance dégagée à la surface allant de 1 à 10). D’autres secousses sont aussi répertoriées dans le passé.
Chroniques rhodanienne, géologie et géographie naturelle de George Pierre recense un certain
nombres de secousses. A propos des tremblements de terre du Tricastin : Les Études rhodaniennes, vol.
11, n°2, 1935. pp. 221-222. Nous observons des témoignages sur des secousses à répétition dans la
région du Tricastin un territoire de forme ellipsoïdale parallèle aux plis pyrénéo-provençaux. Des
épisodes de tremblement de terre de 1772 à 1773, pendant 19 mois, en 1873 pour une durée d’un mois.
Et des petites secousses autours des années 1907 pendant 3 ans.
Les plus récents épisodes de secousses dans la région du Tricastin datent du 16 mai 1934, des
vibrements de faibles amplitudes. Mais le chercheur Pierre George élimine la piste de séisme due à la
tectonique des plaques en démontrant que ces épisodes de tremblement sont liées à l’éboulement de
cavernes karstiques, souterraines, très présentes dans cette région calcaire du sud de la France. Le
Séisme du 11 novembre n’était pas un éboulement caverneux. Mais la rencontre entre deux plaques
tectoniques à faible profondeur (maximum 3,5 km) que les scientifiques ont pu cartographier à l’aide
d’images d’un interférogramme qui permet de quantifier les déformations du sol depuis le satellite de
l’ESA (European space agency) (voir annexe 3). Les sismologues ont constaté un soulèvement de terre
de 8 centimètres sur les failles les plus béantes. La cause du séisme doit encore être déterminée.
Pourquoi Le Teil plus touchée que d’autres communes ?
La commune du Teil est la plus touchées par ce séisme de magnitude 5,4. Les dégâts matériels
sont nombreux avec 2600 habitations touchées, 751 personnes ont évacué leurs domiciles, 19,5% de la
ville est impactée peu ou sévèrement (données du vendredi 29 novembre à 17h). L’épicentre est à 5
kilomètres de la ville. L’hypocentre se situe entre 1 et 3,5km de profondeur, ce qui est relativement
faible. De plus, la géologie du site a beaucoup influencé la répercutions du séisme sur les habitations.
Les compositions des sols en fonctions des lieux peuvent « amplifier les ondes sismiques et les
dégâts. C’est ce que l’on appelle des effets de sites » Jérôme Vergne, physicien adjoint du bureau central
sismologique Français ; La Tribune, 14/11/2019, « Nous n’avons aucun moyen de prévoir un séisme ».
Cette combinaisons de facteurs ont entrainé une intensité sismique importante, fragilisant voir écroulant
les habitations. En plus de cela Le Teil est connue pour être ville anciennement ouvrière, avec des foyers
modestes, anciens, faits à partir de matériaux locaux et peu robustes. Différents domiciles urbains sont
présents sur la commune. (Voir annexe 4).
Les habitats ouvriers construis à partir des années 1940 jusqu’au années 1980, sont bâtis en
mâchefer, un béton composés de résidus de matières recyclés, types pouzzolanes, sables, liés par de la
chaux et / ou ciments, peu coûteux mais peu consistant. Ils sont aussi construits de béton non ferraillé et
de briques, le tout sans normes parasismiques. Ils ont été, avec les habitations anciennes faites de pierres
/3 15
4. et matériaux locaux,. Cette maçonnerie précaire, vieillissante dans la ville ardéchoise faisait déjà débat
avant le séisme obligeant la plupart des habitations à être rasées ou reconstruites. En effet la ville ne
pouvait plus assumer le passage de poids lourd dans son centre ville depuis le printemps car les
vibrations récurrentes que provoquent les semis remorques menacent de faire effondrer les bâtisses les
plus modestes.
Bilan des dégâts, descriptions des événements :
Les stigmates du séisme sont considérables: 11 communes touchées, dont Le Teil lourdement,
qui a dû fermer sont centre ville. L’église menaçait fortement de s’effondrer sur elle-même, le clocher a
dû être démonté pour ne pas qu’il s’effondre sur la place centrale (voir annexe 5). Des habitations
anciennes et vétustes de la ville ont été évacuées et étayées car celle-ci sont trop dangereuses car elles
présentent un risque d’effondrement. L’accès ouest de la ville, par la route nationale 102 est condamné
pour une durée pour l’instant indéterminée (voir annexe 6). Ces mesures sont obligatoirement prises car
le quartier Mélas, traversé par l’axe majeur de la ville à été lourdement touché. Notamment avec son
église romane classée Monument Historique, datant du IX ème siècle (voir annexe 7).
Le secteur le plus impacté de la localité est le quartier de la Rouvière, le foyer d’habitation le
plus proche de l’épicentre. Encore aujourd’hui, gisent des maisons éventrées et des terrasses effondrées:
14 maisons Classées « rouge », une classée « noire » par les experts et sapeurs pompiers (Voir annexe
8).
Ce quartier mettra un bon nombre d’années à retrouver sa tranquillité et à se rebâtir. Il restera en
mémoire des habitants du Teil avec les stigmates du séisme très impressionnants et bouleversants la vie
quotidienne de la population locale.
Au total 2600 logements sont impactés, 751 personnes sinistrés, 4 blessé, 2321 De pompiers
mobilisés, venant de toute la France. La ville de Le Teil ainsi de 4 autres communes (Alba-la-Romaine,
Rochemaure, Viviers, Saint-Thomé) ont été classées en Etat de catastrophe naturelle. Cela devrait
permettre un rétablissement plus rapide de la ville et de la population devant les assurances et travaux à
venir.
Le 11 novembre 2019, de nombreuses personnes se sont retrouvées à la rue, dépourvues de toit.
Elles ont due trouver un nouveau logement à l’aide de la solidarité citoyenne. Une trace d’histoire s’est
écrite dans leur vie, nombreux sont ceux qui ne retrouverons pas leur domicile familiale bâtit depuis des
générations sur ces terres ardéchoises.
II- Un événement marquant et troublant
Le Teil une plaque tournante perturbée par le séisme
Le tremblement de terre a provoqué un choc dans la vie quotidienne du Teil. En outre, la
commune anciennement très industrialisée était un point géostratégique. Un véritable carrefour reliant
par sa grande gare, et par un vaste réseau de chemin de fer, les matières premières des carrières et
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5. magnanerie et autres activités de l’Ardèche méridionale y transitaient vers les plus grandes villes du
couloir rhodanien (voir annexe 9) telles que Lyon ou Marseille.
De plus celle-ci était dotée d’un port fluvial. Le Teil était une ville en plein essor jusqu’aux
années 1950. C’est un développement stoppé par la modernisation des habitations et la chute de
l’industrie du textile en France (les hommes se sont mis à utiliser du béton plutôt de des pierres taillés
provenant des carrières et la mondialisation qui cloua l’industrie de la soie en Ardèche). Les activités
cessèrent donc peu à peu dans la ville du Teil, lui laissant donc un cadre de vie plus calme et modeste.
Néanmoins la commune a toujours gardé son aspect de plaque tournante avec des projets de grandes
déviations et de routes nationales importantes pour le département. Les habitants habitués à une petite
ville de campagne tranquille ont été changés dans leurs habitudes. Les dégâts du séisme, la presse, les
grands travaux de rénovation présents aux quatre coins des rues, sont des externalités de cette
catastrophe. La ville tourne aujourd’hui au ralentit, ses commerces sont fermés et les routes principales
coupées.
L’organisation pour contenir la catastrophe
La reconnaissance d’état de catastrophe naturelle, les aides nationales, régionales,
départementales et les élans de solidarités tels que des cagnottes et mouvement sociaux permettent un «
réconfort » des sinistrés. Pour le sinistrés du soir de la catastrophe, ils sont accueillis au gymnase
municipal. Dans la même semaine des représentants de l’Etat, tels que Christophe Castaner et Laurent
Wauquiez sont intervenus sur le territoire pour constater et aussi débloquer des fonds pour rebâtir cette
ville martyr de la catastrophe. Comme nous l’avons vu précédemment, l’arrivée d’un séisme était
impensable par la population. Mais le risque réveillé, est maintenant présent dans les moeurs. Des
préventions vont être faites. Comme les séismes sont des phénomènes imprévisibles, des génies du
parasismique comme Pascal Perrotin (Coordinateur de Terrain pour l’association française du génie
parasismique) sont intervenus « dans le cadre d’une convention nationale avec le ministère de
l’intérieur pour apporter un conseil technique… » (Le Dauphiné libéré, « apporter un conseil technique
aux autorités », 14/11/2019, Emilie Coudrais). Ils projettent d’adapter les nouvelles structures à la
géologie du territoire et expertiser des bâtiments en décrétant si ils peuvent être réintégrer ou non.
Un séisme de caractère anormal ?
La venue de chercheurs sismologues et géologues s’est opérée au lendemain de la catastrophe.
Les équipes du laboratoire ISTerre à Grenoble et GéoAzur à Nice ont déployé des stations
sismologiques dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres. Afin de déceler avec précision les
potentielles répliques du séisme et les failles locales, dans un délai d’un mois. Pour donner une
conclusion d’hypothèse sur ce séisme qualifier « d’anormal » selon Florent Brenguier, sismologue à
L’ISTerre de Grenoble. Décrit ainsi à cause de ses répliques tardives et faibles comparé à la puissance
du séisme. Malgré cela, une réplique de magnitude 2,8 sur l’échelle de Richter est survenue le samedi
23 novembre, selon le Réseau National de Surveillance Sismique (RéNaSS). Cette nouvelle riposte
tardive (13 jours après le séisme initial) s’est faite ressentir auprès des locaux, et dans certains cas «
achever » les habitations touchées avec de nouvelles fissures encore plus béantes. En plus des mesures
précises sur les événements sismiques apportés par les scientifiques, ils ont pu quadriller la zone afin de
trouver la faille et estimer une échelle de profondeur de l’hypocentre allant d’un à 3,5 km de profondeur
à environ 5 km du Teil.
/5 15
6. Néanmoins, cette secousse serait de caractère « anormal » au vu des soulèvements de terrain
allant jusqu’à 8cm, pour une faille située à ces profondeurs. Des recherches en cours doivent donc êtres
réalisées pour confirmer les hypothèses expliquant ce séisme par une réactivation de la faille dite
naturelle où par les conséquences de l’activité industrielle et minière du groupe LafargeHolcim.
III- Des activités industrielles et humaines présentant un risque et potentiellement
facteur du séisme
Face à ce séisme dit « anormal » devons nous nous inquiéter des centrales ?
De nombreux débats locaux ont éclaté suite au tremblement de terre du 11 novembre 2019,
notamment autours des centrales nucléaires proches de l’épicentre. Celles-ci étaient-elles équipées et
prêtes à ce type de catastrophe naturelle ?
La centrale de Cruas est déclarée en arrêt jusqu’au 15 décembre, pour pouvoir effectuer des
recherches et vérifications sur le site nucléaire, par principe de précaution. Cependant Stéphane Brasseur
directeur de la centrale EDF de Cruas-Meysse déclare aucune anomalie et dommage particuliers. En
effet le site est équipé de 200 plots parasismiques (voir annexe 10). Chacun des plots coutent 200 000
euros. EDF avait investit dans la sécurité sismique de la centrale. Néanmoins la limite de capacité de ces
installations est une secousse de 5,2 sur l’échelle de Richter. Le séisme était ressentit en deçà de cette
magnitude sur la commune de Cruas et donc peu d’inquiétuded sont émises par EDF.
Le site de Cruas-Meysse paraitrait donc prêt à des incidents du type séisme, mais le directeur fut
questionné sur le destin de la population si l’épicentre du séisme se situait sous la centrale. Il répondit
sans réellement répondre au sujet dit « tabou ». Des zones d’ombres demeurent en cas d’accident
radioactif et leurs conséquences auprès de la population. Mais la centrale Cruassienne reste bien équipée
vis à vis de sa voisine au Tricastin. La centrale du Tricastin, en arrêt permanent est connue pour sa
vétusté et sa défaillance envers certaines normes sécuritaire. Elle fit tout autant pencher les regards sur
elle la première semaine après l’événement, mais les secousses perçues à la centrale étaient minimes.
Cependant la centrale du Tricastin n’est pas construite avec des normes parasismiques et c’est une zone
qui est chargée historiquement pour ce type de catastrophe. L’emplacement de la centrale nucléaire est
controversé par de nombreux acteurs locaux. Une remise aux normes sécuritaires et des préventions sont
en cours de réalisation sur le site.
Et des autres aménagements sécuritaires ?
La catastrophe n’aurait donc pas impacté les centrales nucléaires de la région mais les usines
présentant des risques et les aménagements sécuritaires ont été contrôlé afin de ne pas produire un sur-
accident.
Dans les sujets contrôlés, seule une digue de la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) a connu
des dégradations sur une digue en terre à Montélimar, proche de l’épicentre. Les dégâts sont en surface
et ne présentent aucun risque. Le séisme a entrainé avec lui des précautions autour de tout les services et
zones à risque qui ont été jusqu’à présent très efficaces dans les vérifications des infrastructures. La
population ne sera jamais réellement prête à ce type de catastrophe mais les moyens de prévention et de
sécurisation mis en place sont nombreux et colossaux. Une équipes de renforts chez les pompiers est
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7. venue de toute la région avec des spécialistes en la matière permettant une sécurisation de la zone
optimale et aussi donner en quelque sorte du « réconfort » auprès de la population encore choquée et
sinistrée de ce séisme « anormal ». De plus en qualifiant cette secousse d’« anormale », des débats ont
émergé concernant le tremblement de terre et la plus grosse industrie de la ville…
LafargeHolcim, une activité industrielle importante dans la ville de Le Teil, au coeur des débats, liés à la
cause anormal du séisme et de sa proximité avec la faille
Suites au séisme et aux dégâts occasionnés, des sismologues et géologues sont intervenus sur le
site. Ils ont pu trouver la faille et émettre des hypothèses sur les causes de la catastrophe. De ce qu’il en
ressort, l’éventualité d’une corrélation entre la faille naturelle détectée et l’activité minière du groupe
LafargeHolcim n’est pas à écarter. En effet, les arguments qui privilégient cette piste sont décrétés par la
« cellule post-sismique ». Un groupement de sismologues, géologues et laboratoires qui étudient les
séismes majeurs et leurs caractères naturels associés et permettent de tirer une conclusion des
tremblements de terre français. Ils avancent donc qu’une activité minière quotidienne, extrayant depuis
1833 du calcaire pour la création de ciments, aurait eu un effet d’allégement de la surface de la faille.
Fragilisant les sous sols, cette activité semble expliquer la faible profondeur de l’hypocentre et les
soulèvements de terrains observés. Pour illustrer cela Florent Brenguier, prend l'exemple d'une table
qu'on cherche à bouger. « Plus la charge sur la table est importante, plus c'est compliqué de la déplacer »
(le parisien, le 15/11/2019, « Séisme en Ardèche : une origine humaine est-elle en cause ? ») (Voir
annexe 11).
Malgré toutes ces pistes, d’autres chercheurs du CRNS doivent étudier le cas afin de tirer une
conclusion définitive et sûre du séisme. Mettre la cause humaine sur un événement tel qu’un séisme
n’est pas une chose à prendre à la légère tant au niveau des responsabilités que d’un point de vue
éthique. L’activité de Lafarge au Teil a beaucoup d’externalités positives dans la région, en termes de
création d’emplois, d’histoire (c’est le site historique du groupe, qui s’est ensuite exporté un peu partout
sur le territoire français et ailleurs dans le monde) ou en terme de retombées économiques. Attribuer la
faute à son activité créerait de nombreux conflits d’usages au sein des locaux et ternirait l’image de la
multinationale. C’est pour cela que la réponse du chercheur Florent Brenguier tranche en expliquant à
l’aide des études faites sur le terrain: si la carrière est mise en cause, ce n’est pas la seule responsable.
Cette région de la vallée du Rhône est connue pour sa sismicité naturelle développée: « Sans
cette carrière, le séisme de lundi aurait de toute façon eu lieu, mais sans doute beaucoup plus tard, par
exemple dans 1000 ans […] Plutôt que « causé par », on parlerait plutôt d'un séisme « déclenché par »
la carrière. ». (Le parisien, le 15/11/2019, « Séisme en Ardèche : une origine humaine est-elle en
cause ? »). Si les conclusions révèlent une étroite corrélation entre l’exploration minière et la rupture de
la faille alors il faudra sécuriser et prévenir d’autant plus les régions autours des carrières. Jean-
Christophe Gariel directeur général adjoint de L’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire)
en charge du pôle santé environnement nous garantie son attention sur l’avancée de ces études. En effet,
il ne faut pas oublier que deux centrales nucléaires sont présentes dans la région, ce qui en fait la zone la
plus nucléarisée de France. Et celui-ci déclare: « Si on me dit du jour au lendemain qu'on va faire de
l'exploitation de gaz de schiste ou construire une carrière à côté d'une centrale nucléaire, et que ça
conduira à de la sismicité induite, ça change beaucoup de choses ». (Le parisien, le 15/11/2019, «
Séisme en Ardèche : une origine humaine est-elle en cause ? »).
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8. Or il s’agit d’un véritable paradoxe. A moins de 1000 mètres des réacteurs nucléaires du site de
la centrale de Cruas-Meysse, se situe une carrière du groupe Calcia de calcaire, dédiée au ciment (voir
annexe 12). Les études doivent réellement être approfondies et poursuivies car la sureté des lieux et de
la population en dépend.
CONCLUSION :
Le séisme ardéchois a réellement diffusé une onde choc stigmatisant les locaux tant dans leurs
habitations que dans leurs vies quotidiennes. Il renvoi aujourd’hui à des questions de prévention et
d’éthique concernant les activités industrielles de la région. Nous avons ainsi pu étudier les liens entre
les nombreux dégâts occasionnés avec le passé historique de la ville du Teil, sans oublier les communes
aux alentours. Nous avons aussi abordé le rapport des habitants face aux catastrophes, aux activités
humaines et industrielles face aux risques et leur potentielle remise en cause après le tremblement de
terre. Cet événement marquant de la région aura suscité de nombreux élans de solidarités au sein du
département et de la région démontrant une population soudée face à une situation difficile. Les
mémoires doivent demeurer et l’Histoire écrite afin de ne pas oublier que le risque peut toujours être
présent même là où nous nous y attendons le moins. Des conséquences du séisme de Le Teil, une
catastrophe nucléaire et sismique sera peut-être évitée, au vue de la tournure des conclusions
scientifiques sur le tremblement.
Il ne faut pas oublier dans la mémoire mondiale l’accident de la catastrophe nucléaire de
Fukushima liée au Séisme du 11 mars 2011 au Japon.
Le séisme du 11 novembre 2019 a été pour moi un réel événement bouleversant de ma vie, il a concerné
ma famille, mes intérêts, beaucoup de difficultés étaient présentes après ce séisme. Je souhaite tout
particulièrement du courage à mes proches ainsi qu’a tout ceux qui sont touchés par cet événement,
notamment dans le lent processus de reconstruction qu’ils entament.
Les difficultés/ Les limites :
Lors de ce devoir effectué j’ai pu constater des limites et connaitre des difficultés. Les
principales limites étaient au niveau du renseignement sur des informations scientifiques sur
l’événement récent. J’ai donc procédé par un triage des articles de différents journaux, recueilli un
témoignage, en plus de mon expérience, pour pouvoir parler des faits. La difficulté était aussi de faire la
part entre article journalistique et interview d’un scientifique sur les journaux locaux. Le manque de
ressources sur le séisme du 11 novembre 2019 m’a obligé à aiguiser ma curiosité et suivre l’actualité
tout les jours. J’ai du aussi créer du contenues à l’aide de mes connaissances des lieux et des ressources
historiques que j’avais pu lire auparavant. La difficulté de ne pas trouver des cartes sur les espaces
urbains m’ont obligé à en improviser une pour pouvoir mieux comprendre les enjeux du territoire. J’ai
mit beaucoup de passion à faire ce devoir sur un sujet local et me concernant.
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15. Bibliographie & Sitographie
Livre et articles scientifiques :
Au pays de la pierre bleu, la vie à Vogué au temps des carrières, histoire des carrières Giraud 1880-1945
; Murielle Giraud
Ardèche autre fois, Pierre Veyrenc, Ed. Horvath
CNRS & BRGM (bureau de recherches géologiques et minières), 14 novembre 2019,
« Séisme du 11 novembre 2019 en Ardèche »,
« https://www.brgm.fr/sites/default/files20191114_note_seisme_ardeche.pdf"
George Pierre. A propos des tremblements de terre du Tricastin. In: Les Études rhodaniennes, vol. 11,
n°2, 1935. pp. 221- 222. « https://www.persee.fr/doc/geoca_11646268_1935_num_11_2_6426 ».
Yohan Demeure, 18 novembre 2019, « La faille sismique de Montélimar a été cartographiée par L’ESA
», Science post « https://sciencepost.fr/la-faille-sismique-de-montelimar-a-ete-cartographieeparlesa/?
fbclid=IwAR2cIJzj1mrXTdvCZLsunBe_EHNEKZxjThvivVwb6v7RMLcfis6XmmTkS0 » consulté le
19 novembre 2019.
Sites :
« Accueil ». Consulté le 19 Novembre 2019. https://geoazur.oca.eu/fr/acc-geoazur .
« Derniers évènements en France métropolitaine et alentours au cours des 15 derniers jours. » https://
renass.unistra.fr/sismicite/derniers-seismes-en-metropole
La cellule postsimsique ; « https://sites.google.com/site/cellulepostsismique/ ».
« La faille sismique française a été cartographiée ». Consulté le 19 novembre 2019. https://www.esa.int/
Space_in_Member_States/France/La_faille_sismique_francaise_a_ete_cartographiee.
Plan-séisme.fr/Nouvelles réglementations parasismique/ BRGM (bureau de recherches géologiques et
minières) ;
« h t t p : / / w w w . p l a n s e i s m e . f r /
Nouvellereglementationparasismique.html#xd_co_f=OWMzOTE0NDQtZWZlNy00NWY0LWE1MTM
tNWRhNzAyZmVkNDUz~".
« Sismoazur | Accueil ». Consulté le 19 novembre 2019. http://sismoazur.oca.eu/
« Commune Le Teil - Accueil ». Consulté le 29 novembre 2019.
https://www.facebook.com/communeleteil/
/15 15