SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  20
Mener
une action non-violente
Étienne Godinot .25.07.2023
Ce diaporama s’inspire largement du document « Action
non-violente, un outil pour reprendre le pouvoir » et de la
brochure « La non-violence, une force pour agir », édités
par le MAN.
Livres :
- Jean-Marie Muller, Stratégie de l’action non-violente, Seuil, 1981
- Jean-Marie Muller, Dictionnaire de la non-violence, Le Relié Poche,
2005
- Jean-Marie Muller, L’impératif de désobéissance - Fondements
philosophiques et stratégiques de la désobéissance civile, Le passager
clandestin, 2011
- Gene Sharp, The politics of nonviolent action - 1 : Power and struggle ;
2 : The methods of nonviolent action ; 3 : The dynamics of nonviolent
action., Boston, Extending horizons books, 1980, 902 p.
- Popovic S., Milivojevic A. et Djinovic S., La lutte non-violente en 50
points, Canvas, Belgrade, 2006
../..
Précision, bibliographie
Bibliographie
- Erica Chenoweth et Maria Stephan, Pouvoir de la non-violence - Pourquoi la
résistance civile est efficace, Préface de Jacques Sémelin, Calmann-Lévy,
2021
- Boyd A. et Mitchell O., Joyeux bordel, Les liens qui libèrent, 2015
- Renou Xavier, Désobéir, le petit manuel, Le passager clandestin, 2012
- Revue Alternatives non-violentes, Diversité des tactiques dans les luttes, n°
180, sept. 2016
- Syndicat de la magistrature, Guide du manifestant arrêté
Diaporamas sur le site irnc.org
- Véronique Dudouet, Dynamique et facteurs de transition de la lutte armée à
la résistance non-violente
- Véronique Dudouet, Pourquoi la résistance civile marche
- Etienne Godinot, Les moyens et les étapes d’une campagne d’action non-
violente
- Etienne Godinot : Les marches non-violentes ( 3 diaporamas)
- Etienne Godinot : Le combat non-violent pour la défense du Larzac
L’action non-violente
Définition
L’action non-violente est une méthode de lutte
comprenant des actions et tactiques de protestation,
de non-coopération et d’intervention conçues pour
changer et/ou déplacer les rapports de force dans
un conflit,
dans le respect de l’adversaire, sans la
menace ou l’usage de la violence, et dans une
perspective de négociation et de réconciliation.
Pourquoi choisir l’action non-violente ?
Le choix de la non-violence peut résulter :
- d’un choix philosophique, moral et spirituel :
* refus de tuer, de blesser ou d’humilier l’adversaire,
* distinguer l’acte ou la situation que l’on combat et la personne de celui,
celle ou ceux qui en sont responsables : une personne n’est pas réductible à
son acte;
- d’un choix stratégique et politique :
* partir de la constatation historique et statistique que la non-violence est plus
efficace que la lutte armée*,
* établir un rapport de force susceptible de conduire à la victoire en utilisant
d’autres armes que la violence et en mettant de notre côté l’opinion publique,
les médias, le plus grand nombre d’organisations politiques, syndicales,
associatives,
* permettre la participation du plus grand nombre à l’action : femmes,
enfants, personnes âgées, handicapées, etc.,
* laisser ouvert le futur, la négociation et la réconciliation,
* mettre de la cohérence entre la fin et les moyens, construire dès mainte-
nant les bases du monde souhaité.
* Voir l’ouvrage d’E. Chenoweth et M. Stephan, Pouvoir de la non-violence
Images : Vaclav Havel, Desmond Tutu, Rigoberta Menchu, Wangari Maathai
Les principes de l’action non-violente
pour créer une alternative crédible à la violence
- La cohérence entre la fin visée et les moyens utilisés;
- Le principe de non-coopération ou non-collaboration : la force des
injustices dans une société vient de ce qu’elles bénéficient de
l’acceptation, de la coopération, de la passivité, du silence de la
majorité des membres de cette société. L’action non-violente vient
dénoncer et briser cette coopération;
- Une gradation des moyens, fondée sur la distinction entre la force
et la violence : la force qui oblige l’adversaire à céder et à négocier
n’est pas la violence qui le détruit ou le meurtrit.
* moyens de sensibilisation, d’information, de persuasion,
* moyens de pression (manifestations, marches, enchainements, etc.)
* moyens de contrainte, dont la grève, le boycott, et la désobéissance
civile qui a pour but non de refuser les lois, mais d’améliorer la loi.
Images : La marche du sel (1930), le boycott des bus de Montgomery aux États-Unis (1955),
l’action des mères de la place de mai à partir de 1977, l’action ‘BDS’ depuis 2005 contre
l’occupation militaire de la Palestine par Israël
Les facteurs clés de la réussite
- la capacité de mobiliser et d’unifier la population,
- la planification opérationnelle des actions dans le temps et
dans l’espace,
- la discipline non-violente librement acceptée.
Photos :
Logos du Congress Party en Inde, unifié par Gandhi,
Logo de l’UFW, syndicat des Chicanos du temps de Cesar Chavez,
Logo du syndicat Solidarité en Pologne,
Logo du parti ANC en Afrique du Sud
Lorsque les conditions précédentes sont réunies,
trois phénomènes se manifestent,
qui auront un impact important sur le succès d’un mouvement :
- Participation croissante de la population civile aux actions;
- Diminution de l’impact de la répression, augmentation de
‘l’effet boomerang’ envers les décideurs de la répression;
- Augmentation des défections dans le camp de l’adversaire :
abandons de postes, contestation de la répression, retourne-
ment de prises de position de la part de personnalités impor-
tantes, etc.
Même lorsque les campagnes non-violentes n’ont pas
atteint en temps voulu leur objectif principal, elles ouvrent
néanmoins la voie à des sociétés plus ouvertes et plus démo-
cratiques, et à des changements ultérieurs.
Images : 1 - ‘Action civique non-violente’ durant la guerre d’Algérie, 2 - Cercles de
silence contre le sort réservé aux immigrants, 3 -Die-in devant le site CEA-DAM de
Valduc, près de Dijon, qui assure la maintenance des 290 bombes atomiques
françaises
Différents temps
de l’action non-violente
Voir le diaporama spécifique « Les moyens et les étapes d’une
campagne d’action non-violente » :
- Analyse de la situation
- Choix de l’objectif
- Choix de l’organisation
- Premières négociations
- Appel à l’opinion publique
- Envoi d’un ultimatum
- Actions directes
- Programme constructif
- Jouer avec la répression
- Négociations finales
- Exercice des pouvoirs à la base
- Exercice du pouvoir politique
Préparation
d’une action non-violente
Réflexion et entraînements préalables :
- Comment mobiliser le plus grand nombre possible ?
- Comment animer des actions qui durent (occupation, blocage, etc.) ?
- Comment créer et garder un bon contact avec le public, les passants ?
- Quelles seront les conséquences envisageables de l’action ?
- Reconnaître les lieux
- Quel scénario pour l’action ? Quel plan B ? (voire quel plan C ?)
- S’exercer en groupe à prendre une décision consensuelle et rapide
- Se répartir les responsabilités et les rôles
- Bâtir la confiance, créer des sous-groupes affinitaires
- Préparer la communication : un message clair, destiné à qui ?
- Simuler l’action, envisager les réponses de l’adversaire et les réactions
du public
- Se former et s’entraîner : à encaisser les insultes, les coups, se
préparer aux interrogatoires, etc.
- Penser la logistique, surtout si l’action doit durer : nourriture, boisson,
couches pipi, téléphones portables, etc.
- Penser aux conséquences juridiques et judiciaires (choisir un avocat).
Les rôles
Répartir les tâches en fonction des compétences de chacun
- Liens avec le public, les passants (distributeurs de tracts, etc.)
- Liens avec la presse et les médias (porte-parole, dossier, lettre
ouverte, etc.)
- Liens avec la préfecture, la police, la gendarmerie
- Communication sur Internet et sur les réseaux sociaux
- Photographes, caméras
- Soutien juridique (lien avec un avocat)
- Soutien logistique (camionnette, banderoles, haut-parleur, eau,
nourriture, toilettes, barnums, tables, pharmacie, etc.)
- Secours, assistance médicale
- ‘Ange gardien’ : veille à ce que chacun des participants à l’action
se sente bien et ne reste pas seul en cas de problème (malaise,
agression, etc.)
- Cellule de prise de décision dans le cas d’un nombre important
de participants à l’action
- Service d’ordre (pour calmer les excités, mettre hors d’état de
nuire les casseurs éventuels
- ‘Peace keeper’ ou gardien de la paix : rappelle le caractère non-
violent de l’action à la police, au public, aux autres manifestants
Charte d’engagement
des participants avec des critères de non-violence
- Nous combattons un système ou une idéologie, pas des
personnes;
- Pas d’agression psychologique envers l’adversaire ou les
forces de l’ordre (pas d’insultes, de regards provocateurs ou
méprisants, pas de slogans imbéciles du type ‘CRS : SS’);
- Pas de dégradation matérielle (sauf limitée quand elle est décidée
et assumée collectivement, par ex. : arrachage de quelques plants
transgéniques, peinture de vitrines avec un produit facilement effaçable
du type blanc d’Espagne, etc.)
- Participation aux actions à visage découvert;
- Ne pas répondre par la violence à la violence des provocateurs
ou des forces de l’ordre.
Méthodes pour bien préparer un action non-violente
La méthode QQQOPC
Questions d’évaluation Questions de planification
Qui ?
Qui sont les parties prenantes ? (les personnes
groupes, lobbies, etc. qui ont un intérêt dans la
question, le conflit)
Qui essayons-nous d’influencer ou d’interpeller en vue
d’un changement ? Qui sont nos cibles primaires et
secondaires (celles qui peuvent atteindre les cibles
primaires si nous ne le pouvons pas nous-mêmes, par ex.
les consommateurs, les enfants, etc.)
Quoi ?
Quels sont les facteurs qui sont à l’origine du
problème, du conflit, ou qui l’atténuent, peuvent
contribuer à le résoudre ?
Sur quelles questions allons-nous nous concentrer
parmi les problèmes existants ?
Quand ?
Quand le problème ou conflit se produit-il ?
Peut-on identifier des modèles ou des cycles
historiques du problème et du conflit ?
Quels sont les jours de la semaine, les dates
symboliques (anniversaires, etc.) ou les saisons où nous
pouvons avoir les meilleures chances de succès ?
Où ?
Dans quel domaine le conflit ou la question se
situe-t-il/elle ? Économique, social, culturel,
politique, juridique ? Quels sont le contexte ou le
système qui l’entourent ?
Où allons-nous concentrer géographiquement
l’action ?
Pourquoi ?
Pourquoi les parties au conflit agissent-elles
comme elles le font ? Quelles sont leur motivations
déclarées ou cachées ?
Pourquoi sommes-nous déterminés à agir, et pourquoi
des autres personnes voudraient-elles nous rejoindre ?
Comment ?
Comment les parties prenantes vivent-elles,
mènent-elles le conflit ? Quels sont leurs atouts,
leurs sources de pouvoir ?
Comment pouvons-nous générer ou aider à faire
générer des sources de pouvoir plus fortes et plus
nombreuses ?
Méthodes pour bien préparer un action non-violente
La méthode SMART
L’objectif de l’action doit être
Spécifique, clair, ciblé : quel résultat précis voulons-nous atteindre ?
Mesurable : pourra-t-on mesurer clairement si l’objectif est atteint,
par des preuves, des chiffres, etc. ?
Atteignable : ne pas viser un but inaccessible, hors de notre portée
Réaliste : atteignable compte tenu de nos forces, de celles de
l’adversaire, du contexte politique ou international, du rôle possible
des tiers et de l’opinion publique, etc.
Temporel : des dates de début et de fin de l’action, des étapes, des
jalons doivent être fixés.
Au-delà de la ‘marche du sel’ en 1930, l’objectif de Gandhi était la
décolonisation de l’Inde. Mais il a utilisé le thème du sel comme levier en vue
de la mobilisation du peuple indien. Son objectif était clair, précis et limité et
atteignable : l’abrogation des taxes sur le sel.
Préparation, précautions
Avant l’action
- Vérifier qu’il n’y a pas de travaux, si la rue n’est pas bouchée, si le
parc n’est ou ne sera pas fermé, si l’action est prévue un jour de
marché, etc.;
- Prévoir des vêtements et chaussures adaptés, éventuellement
des imperméables ou parapluies;
- Prévoir des scénarios alternatifs
- Quid s’il pleut ?
- Quid si la police empêche le passage ?
- Quid si des manifestants violents (ex. : Black Blocks)
s’infiltrent dans la manifestation ?
Pendant l’action
- Avoir sur soi une pièce d’identité;
- Ne pas avoir de couteau de poche sur soi pendant une action
pour éviter la qualification d’ "attroupement en bande armée" ;
Déroulement de l’action
- Arriver à l’heure au lieu prévu
- Briefing avant l’action :
Réaffirmer les buts de façon claire et consensuelle
Rappel de la charte des engagements
Rappel des attitudes à avoir en cas de problèmes
Rappel des risques encourus
Informations pratiques
- Sur le lieu de l’action :
Indiquer à tous le caractère non-violent de l’action :
adversaires, public, police, etc.
S’en tenir aux consignes, ne pas chercher l’héroïsme
Respecter la discipline
Diffuser l’information de façon pertinente
Maîtriser les processus de décision
Reconnaître et gérer ses émotions
Images : 1 - Action contre la ségrégation raciale aux États-Unis, 2 - Marche des
paysans sans terre au Brésil; 3 - Jean-Marie Muller, Lanza del Vasto et le
général de Bollardière au Larzac.
Déroulement de l’action
Se soucier des autres participants (en cas de malaise, de
violences subies, d’arrestation, etc.)
Penser au cœur de l’action : Pourquoi suis-je ici ? Que se passe-
t-il ? Comment réagissent les gens, la police ?
Se mettre à la place du public et de la police avant et pendant
l’action pour être le plus pertinents possible.
Image du bas : Marche de femmes du mouvement indien Ekta Parishad qui défend les
petits paysans, les paysans sans terre, les Tribaux, les Intouchables, les exclus de
l’Inde et de la planète.
Le service d’ordre
- Lors d’une manifestation annoncée comme non-violente, il est possible et
même fréquent que des adeptes de la soi-disant révolution violente*, le plus
souvent masqués, tels les Black Blocks, s’attaquent aux forces de l’ordre, aux
magasins, aux mobiliers urbains (arrêts de bus), voire mettent le feu aux poubelles
ou aux voitures.
Il importe, chaque fois que possible, de les mettre hors d’état de nuire, car ils
décrédibilisent* l’action et, au-delà, la cause poursuivie, et font peser sur
l’ensemble des manifestants les risques de répression policière (matraques,
lances à eau, gaz lacrymogènes).
Il est souhaitable qu’un service d’ordre soit organisé, composé de militants
expérimentés et formé aux techniques de l’action non-violente, identifiables par
tous par un vêtement ou des signes spécifiques, par ex. des brassards.
Le responsable du service d’ordre se signale à la police pour la rassurer et
éventuellement se coordonner avec elle.
Le service d’ordre doit, chaque fois que possible, repousser les provocateurs
violents hors des rangs des manifestants pour les isoler, les amener à se retirer,
ou permettre aux forces de police de les interpeller.
* « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis ! Quant à mes ennemis, je m’en charge » disait Voltaire.
Camarades, protégeons-nous des Black Blocks. Quant au désordre établi, on s’en charge…
Photos : Black Blocks, brassard de servive d’ordre
Le service d’ordre dans une salle de réunion
- Lors d’une réunion publique, en salle ou à l’extérieur, des
groupes extrémistes hostiles aux organisateurs et à la cause poursuivie,
souvent munis de bâtons ou battes de baseball, risquent de venir pertur-
ber la réunion, arracher les affiches, renverser les stands, empêcher les
orateurs de prendre la parole.
Une réaction possible est de repousser les provocateurs avec
des chaises, le plateau servant de "bouclier" et les 4 pieds de
chaises "d’épées" dissuasives et inoffensives.
Faire le bilan de l’action
Faire un bilan à chaud ensemble à la fin de l’action :
Comment chacun s’est senti
Ce qui a été bien
Ce qui aurait pu être mieux
Ce qui a été loupé
Améliorations à prévoir à l’avenir.
Pour les manifestations les plus importantes, faire un
bilan à froid, avec le recul, quelques jours plus tard (par
courriel avec des fiches de bilan, visioconférence, etc.)
■

Contenu connexe

Similaire à Stratégie. — 04. Mener une action non-violente

De la dictatur ala democrasi
De la dictatur ala democrasiDe la dictatur ala democrasi
De la dictatur ala democrasiardiani-r
 
S'exprimer sans se faire "slapper"
S'exprimer sans se faire "slapper"S'exprimer sans se faire "slapper"
S'exprimer sans se faire "slapper"rqasf
 
L'expérience tunisienne dans la lutte contre la violence basée sur le Genre d...
L'expérience tunisienne dans la lutte contre la violence basée sur le Genre d...L'expérience tunisienne dans la lutte contre la violence basée sur le Genre d...
L'expérience tunisienne dans la lutte contre la violence basée sur le Genre d...Jamaity
 
Le militantisme radical bouleverse-t-il les pratiques sur les réseaux sociaux ?
Le militantisme radical bouleverse-t-il les pratiques sur les réseaux sociaux ?Le militantisme radical bouleverse-t-il les pratiques sur les réseaux sociaux ?
Le militantisme radical bouleverse-t-il les pratiques sur les réseaux sociaux ?Axel OLIVIER
 
Allumer - Présentation de LDAC à Hackons la Corrutpion
Allumer - Présentation de LDAC à Hackons la CorrutpionAllumer - Présentation de LDAC à Hackons la Corrutpion
Allumer - Présentation de LDAC à Hackons la Corrutpionmontrealouvert
 
Chomsky communication sociale politique
Chomsky communication sociale politiqueChomsky communication sociale politique
Chomsky communication sociale politiqueREALIZ
 
Chapitre 4 cultures politiques et socialisation politique 2018
Chapitre 4 cultures politiques et socialisation politique 2018Chapitre 4 cultures politiques et socialisation politique 2018
Chapitre 4 cultures politiques et socialisation politique 2018Lycée Français de Budapest
 
CREDIF: Resumé etude violence dans l'espace public
CREDIF: Resumé etude violence dans l'espace publicCREDIF: Resumé etude violence dans l'espace public
CREDIF: Resumé etude violence dans l'espace publicEmilien Miner
 
Cas 62 - Le lobbying "le cas de la NRA"
Cas 62 - Le lobbying "le cas de la NRA"Cas 62 - Le lobbying "le cas de la NRA"
Cas 62 - Le lobbying "le cas de la NRA"IONIS Education Group
 
Violences conjugales
Violences conjugales Violences conjugales
Violences conjugales Roger
 
Violences conjugales
Violences conjugalesViolences conjugales
Violences conjugalesRoger
 

Similaire à Stratégie. — 04. Mener une action non-violente (20)

Développer l’intervention civile de paix. — 01. L’ICP : définition, principes...
Développer l’intervention civile de paix. — 01. L’ICP : définition, principes...Développer l’intervention civile de paix. — 01. L’ICP : définition, principes...
Développer l’intervention civile de paix. — 01. L’ICP : définition, principes...
 
Qu'est-ce que la non-violence ?
Qu'est-ce que la non-violence ? Qu'est-ce que la non-violence ?
Qu'est-ce que la non-violence ?
 
NEUTRALITÉ
NEUTRALITÉNEUTRALITÉ
NEUTRALITÉ
 
La violence : la connaître pour la combattre
La violence : la connaître pour la combattre La violence : la connaître pour la combattre
La violence : la connaître pour la combattre
 
Intervention Civile de Paix. — 02. Le concept
Intervention Civile de Paix. — 02. Le conceptIntervention Civile de Paix. — 02. Le concept
Intervention Civile de Paix. — 02. Le concept
 
DCNV. — 09. Conditions et préparation d’une défense civile non-violente. Le ...
DCNV. — 09. Conditions et préparation  d’une défense civile non-violente. Le ...DCNV. — 09. Conditions et préparation  d’une défense civile non-violente. Le ...
DCNV. — 09. Conditions et préparation d’une défense civile non-violente. Le ...
 
De la dictatur ala democrasi
De la dictatur ala democrasiDe la dictatur ala democrasi
De la dictatur ala democrasi
 
S'exprimer sans se faire "slapper"
S'exprimer sans se faire "slapper"S'exprimer sans se faire "slapper"
S'exprimer sans se faire "slapper"
 
L'expérience tunisienne dans la lutte contre la violence basée sur le Genre d...
L'expérience tunisienne dans la lutte contre la violence basée sur le Genre d...L'expérience tunisienne dans la lutte contre la violence basée sur le Genre d...
L'expérience tunisienne dans la lutte contre la violence basée sur le Genre d...
 
Le militantisme radical bouleverse-t-il les pratiques sur les réseaux sociaux ?
Le militantisme radical bouleverse-t-il les pratiques sur les réseaux sociaux ?Le militantisme radical bouleverse-t-il les pratiques sur les réseaux sociaux ?
Le militantisme radical bouleverse-t-il les pratiques sur les réseaux sociaux ?
 
Allumer - Présentation de LDAC à Hackons la Corrutpion
Allumer - Présentation de LDAC à Hackons la CorrutpionAllumer - Présentation de LDAC à Hackons la Corrutpion
Allumer - Présentation de LDAC à Hackons la Corrutpion
 
Chomsky communication sociale politique
Chomsky communication sociale politiqueChomsky communication sociale politique
Chomsky communication sociale politique
 
Parler aux jeunes_de_la_torture
Parler aux jeunes_de_la_tortureParler aux jeunes_de_la_torture
Parler aux jeunes_de_la_torture
 
Chapitre 4 cultures politiques et socialisation politique 2018
Chapitre 4 cultures politiques et socialisation politique 2018Chapitre 4 cultures politiques et socialisation politique 2018
Chapitre 4 cultures politiques et socialisation politique 2018
 
Histoire et figures de la non-violence. — 07. De 1950 à 1959
Histoire et figures de la non-violence. — 07. De 1950 à 1959Histoire et figures de la non-violence. — 07. De 1950 à 1959
Histoire et figures de la non-violence. — 07. De 1950 à 1959
 
CREDIF: Resumé etude violence dans l'espace public
CREDIF: Resumé etude violence dans l'espace publicCREDIF: Resumé etude violence dans l'espace public
CREDIF: Resumé etude violence dans l'espace public
 
Cas 62 - Le lobbying "le cas de la NRA"
Cas 62 - Le lobbying "le cas de la NRA"Cas 62 - Le lobbying "le cas de la NRA"
Cas 62 - Le lobbying "le cas de la NRA"
 
Chapitre 5 répertoires de l'action politique (1)
Chapitre 5 répertoires de l'action politique (1)Chapitre 5 répertoires de l'action politique (1)
Chapitre 5 répertoires de l'action politique (1)
 
Violences conjugales
Violences conjugales Violences conjugales
Violences conjugales
 
Violences conjugales
Violences conjugalesViolences conjugales
Violences conjugales
 

Plus de Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits

Plus de Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits (20)

Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12z. Mémoire des guerres : Mu...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12z. Mémoire des guerres : Mu...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12z. Mémoire des guerres : Mu...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12z. Mémoire des guerres : Mu...
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12g. La guerre franco-alleman...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12g. La guerre franco-alleman...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12g. La guerre franco-alleman...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12g. La guerre franco-alleman...
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h-2. Mémoire des guerres : ...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h-2. Mémoire des guerres : ...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h-2. Mémoire des guerres : ...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h-2. Mémoire des guerres : ...
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12 h-1. Mémoire des guerres :...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12 h-1. Mémoire des guerres :...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12 h-1. Mémoire des guerres :...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12 h-1. Mémoire des guerres :...
 
Armes nucléaires. — 11. Tous ces États qui refusent les armes nucléaires
Armes nucléaires. — 11. Tous ces États qui refusent les armes nucléairesArmes nucléaires. — 11. Tous ces États qui refusent les armes nucléaires
Armes nucléaires. — 11. Tous ces États qui refusent les armes nucléaires
 
Préparer la défense civile non-violente. — 01. Une alternative à la défense a...
Préparer la défense civile non-violente. — 01. Une alternative à la défense a...Préparer la défense civile non-violente. — 01. Une alternative à la défense a...
Préparer la défense civile non-violente. — 01. Une alternative à la défense a...
 
Armes nucléaires. — 11. Les États refusant les armes nucléaires
Armes nucléaires. — 11. Les États refusant les armes nucléairesArmes nucléaires. — 11. Les États refusant les armes nucléaires
Armes nucléaires. — 11. Les États refusant les armes nucléaires
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h. Mémoire des guerres : Mu...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h. Mémoire des guerres : Mu...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h. Mémoire des guerres : Mu...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h. Mémoire des guerres : Mu...
 
Chercheurs de sens. — 102. Figures du protestantisme de Luther à nos jours
Chercheurs de sens. — 102. Figures du protestantisme de Luther à nos joursChercheurs de sens. — 102. Figures du protestantisme de Luther à nos jours
Chercheurs de sens. — 102. Figures du protestantisme de Luther à nos jours
 
Chercheurs de sens. — 03. Jésus de Nazareth
Chercheurs de sens. — 03. Jésus de NazarethChercheurs de sens. — 03. Jésus de Nazareth
Chercheurs de sens. — 03. Jésus de Nazareth
 
Le conflit Israël-Palestine. — 02. Quelle stratégie pour les Palestiniens ? P...
Le conflit Israël-Palestine. — 02. Quelle stratégie pour les Palestiniens ? P...Le conflit Israël-Palestine. — 02. Quelle stratégie pour les Palestiniens ? P...
Le conflit Israël-Palestine. — 02. Quelle stratégie pour les Palestiniens ? P...
 
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Anti...
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Anti...Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Anti...
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Anti...
 
Chercheurs de sens. — 100. Figures de l’islam de Mahomet à nos jours
Chercheurs de sens. — 100. Figures de l’islam de Mahomet  à nos joursChercheurs de sens. — 100. Figures de l’islam de Mahomet  à nos jours
Chercheurs de sens. — 100. Figures de l’islam de Mahomet à nos jours
 
Chercheurs de sens. — 99. Figures du judaïsme de l'Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 99. Figures du judaïsme de l'Antiquité à nos joursChercheurs de sens. — 99. Figures du judaïsme de l'Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 99. Figures du judaïsme de l'Antiquité à nos jours
 
Chercheurs de sens. — 100. Figures de l'islam du 6<sup>e</sup> siècle à nos j...
Chercheurs de sens. — 100. Figures de l'islam du 6<sup>e</sup> siècle à nos j...Chercheurs de sens. — 100. Figures de l'islam du 6<sup>e</sup> siècle à nos j...
Chercheurs de sens. — 100. Figures de l'islam du 6<sup>e</sup> siècle à nos j...
 
Chercheurs de sens. — 21. De 1960 à 1969
Chercheurs de sens. — 21. De 1960 à 1969Chercheurs de sens. — 21. De 1960 à 1969
Chercheurs de sens. — 21. De 1960 à 1969
 
Chercheurs de sens. — 15. De 1930 à 1934
Chercheurs de sens. — 15. De 1930 à 1934Chercheurs de sens. — 15. De 1930 à 1934
Chercheurs de sens. — 15. De 1930 à 1934
 
Histoire et figures de la non-violence. — 09b. Alexeï Navalny et les dissiden...
Histoire et figures de la non-violence. — 09b. Alexeï Navalny et les dissiden...Histoire et figures de la non-violence. — 09b. Alexeï Navalny et les dissiden...
Histoire et figures de la non-violence. — 09b. Alexeï Navalny et les dissiden...
 
Histoire et figures de la non-violence. — 09. Depuis 1970
Histoire et figures de la non-violence. — 09. Depuis 1970Histoire et figures de la non-violence. — 09. Depuis 1970
Histoire et figures de la non-violence. — 09. Depuis 1970
 
Le conflit Israël-Palestine. — 06. Figures de la résistance à l'occupation is...
Le conflit Israël-Palestine. — 06. Figures de la résistance à l'occupation is...Le conflit Israël-Palestine. — 06. Figures de la résistance à l'occupation is...
Le conflit Israël-Palestine. — 06. Figures de la résistance à l'occupation is...
 

Stratégie. — 04. Mener une action non-violente

  • 2. Ce diaporama s’inspire largement du document « Action non-violente, un outil pour reprendre le pouvoir » et de la brochure « La non-violence, une force pour agir », édités par le MAN. Livres : - Jean-Marie Muller, Stratégie de l’action non-violente, Seuil, 1981 - Jean-Marie Muller, Dictionnaire de la non-violence, Le Relié Poche, 2005 - Jean-Marie Muller, L’impératif de désobéissance - Fondements philosophiques et stratégiques de la désobéissance civile, Le passager clandestin, 2011 - Gene Sharp, The politics of nonviolent action - 1 : Power and struggle ; 2 : The methods of nonviolent action ; 3 : The dynamics of nonviolent action., Boston, Extending horizons books, 1980, 902 p. - Popovic S., Milivojevic A. et Djinovic S., La lutte non-violente en 50 points, Canvas, Belgrade, 2006 ../.. Précision, bibliographie
  • 3. Bibliographie - Erica Chenoweth et Maria Stephan, Pouvoir de la non-violence - Pourquoi la résistance civile est efficace, Préface de Jacques Sémelin, Calmann-Lévy, 2021 - Boyd A. et Mitchell O., Joyeux bordel, Les liens qui libèrent, 2015 - Renou Xavier, Désobéir, le petit manuel, Le passager clandestin, 2012 - Revue Alternatives non-violentes, Diversité des tactiques dans les luttes, n° 180, sept. 2016 - Syndicat de la magistrature, Guide du manifestant arrêté Diaporamas sur le site irnc.org - Véronique Dudouet, Dynamique et facteurs de transition de la lutte armée à la résistance non-violente - Véronique Dudouet, Pourquoi la résistance civile marche - Etienne Godinot, Les moyens et les étapes d’une campagne d’action non- violente - Etienne Godinot : Les marches non-violentes ( 3 diaporamas) - Etienne Godinot : Le combat non-violent pour la défense du Larzac
  • 4. L’action non-violente Définition L’action non-violente est une méthode de lutte comprenant des actions et tactiques de protestation, de non-coopération et d’intervention conçues pour changer et/ou déplacer les rapports de force dans un conflit, dans le respect de l’adversaire, sans la menace ou l’usage de la violence, et dans une perspective de négociation et de réconciliation.
  • 5. Pourquoi choisir l’action non-violente ? Le choix de la non-violence peut résulter : - d’un choix philosophique, moral et spirituel : * refus de tuer, de blesser ou d’humilier l’adversaire, * distinguer l’acte ou la situation que l’on combat et la personne de celui, celle ou ceux qui en sont responsables : une personne n’est pas réductible à son acte; - d’un choix stratégique et politique : * partir de la constatation historique et statistique que la non-violence est plus efficace que la lutte armée*, * établir un rapport de force susceptible de conduire à la victoire en utilisant d’autres armes que la violence et en mettant de notre côté l’opinion publique, les médias, le plus grand nombre d’organisations politiques, syndicales, associatives, * permettre la participation du plus grand nombre à l’action : femmes, enfants, personnes âgées, handicapées, etc., * laisser ouvert le futur, la négociation et la réconciliation, * mettre de la cohérence entre la fin et les moyens, construire dès mainte- nant les bases du monde souhaité. * Voir l’ouvrage d’E. Chenoweth et M. Stephan, Pouvoir de la non-violence Images : Vaclav Havel, Desmond Tutu, Rigoberta Menchu, Wangari Maathai
  • 6. Les principes de l’action non-violente pour créer une alternative crédible à la violence - La cohérence entre la fin visée et les moyens utilisés; - Le principe de non-coopération ou non-collaboration : la force des injustices dans une société vient de ce qu’elles bénéficient de l’acceptation, de la coopération, de la passivité, du silence de la majorité des membres de cette société. L’action non-violente vient dénoncer et briser cette coopération; - Une gradation des moyens, fondée sur la distinction entre la force et la violence : la force qui oblige l’adversaire à céder et à négocier n’est pas la violence qui le détruit ou le meurtrit. * moyens de sensibilisation, d’information, de persuasion, * moyens de pression (manifestations, marches, enchainements, etc.) * moyens de contrainte, dont la grève, le boycott, et la désobéissance civile qui a pour but non de refuser les lois, mais d’améliorer la loi. Images : La marche du sel (1930), le boycott des bus de Montgomery aux États-Unis (1955), l’action des mères de la place de mai à partir de 1977, l’action ‘BDS’ depuis 2005 contre l’occupation militaire de la Palestine par Israël
  • 7. Les facteurs clés de la réussite - la capacité de mobiliser et d’unifier la population, - la planification opérationnelle des actions dans le temps et dans l’espace, - la discipline non-violente librement acceptée. Photos : Logos du Congress Party en Inde, unifié par Gandhi, Logo de l’UFW, syndicat des Chicanos du temps de Cesar Chavez, Logo du syndicat Solidarité en Pologne, Logo du parti ANC en Afrique du Sud
  • 8. Lorsque les conditions précédentes sont réunies, trois phénomènes se manifestent, qui auront un impact important sur le succès d’un mouvement : - Participation croissante de la population civile aux actions; - Diminution de l’impact de la répression, augmentation de ‘l’effet boomerang’ envers les décideurs de la répression; - Augmentation des défections dans le camp de l’adversaire : abandons de postes, contestation de la répression, retourne- ment de prises de position de la part de personnalités impor- tantes, etc. Même lorsque les campagnes non-violentes n’ont pas atteint en temps voulu leur objectif principal, elles ouvrent néanmoins la voie à des sociétés plus ouvertes et plus démo- cratiques, et à des changements ultérieurs. Images : 1 - ‘Action civique non-violente’ durant la guerre d’Algérie, 2 - Cercles de silence contre le sort réservé aux immigrants, 3 -Die-in devant le site CEA-DAM de Valduc, près de Dijon, qui assure la maintenance des 290 bombes atomiques françaises
  • 9. Différents temps de l’action non-violente Voir le diaporama spécifique « Les moyens et les étapes d’une campagne d’action non-violente » : - Analyse de la situation - Choix de l’objectif - Choix de l’organisation - Premières négociations - Appel à l’opinion publique - Envoi d’un ultimatum - Actions directes - Programme constructif - Jouer avec la répression - Négociations finales - Exercice des pouvoirs à la base - Exercice du pouvoir politique
  • 10. Préparation d’une action non-violente Réflexion et entraînements préalables : - Comment mobiliser le plus grand nombre possible ? - Comment animer des actions qui durent (occupation, blocage, etc.) ? - Comment créer et garder un bon contact avec le public, les passants ? - Quelles seront les conséquences envisageables de l’action ? - Reconnaître les lieux - Quel scénario pour l’action ? Quel plan B ? (voire quel plan C ?) - S’exercer en groupe à prendre une décision consensuelle et rapide - Se répartir les responsabilités et les rôles - Bâtir la confiance, créer des sous-groupes affinitaires - Préparer la communication : un message clair, destiné à qui ? - Simuler l’action, envisager les réponses de l’adversaire et les réactions du public - Se former et s’entraîner : à encaisser les insultes, les coups, se préparer aux interrogatoires, etc. - Penser la logistique, surtout si l’action doit durer : nourriture, boisson, couches pipi, téléphones portables, etc. - Penser aux conséquences juridiques et judiciaires (choisir un avocat).
  • 11. Les rôles Répartir les tâches en fonction des compétences de chacun - Liens avec le public, les passants (distributeurs de tracts, etc.) - Liens avec la presse et les médias (porte-parole, dossier, lettre ouverte, etc.) - Liens avec la préfecture, la police, la gendarmerie - Communication sur Internet et sur les réseaux sociaux - Photographes, caméras - Soutien juridique (lien avec un avocat) - Soutien logistique (camionnette, banderoles, haut-parleur, eau, nourriture, toilettes, barnums, tables, pharmacie, etc.) - Secours, assistance médicale - ‘Ange gardien’ : veille à ce que chacun des participants à l’action se sente bien et ne reste pas seul en cas de problème (malaise, agression, etc.) - Cellule de prise de décision dans le cas d’un nombre important de participants à l’action - Service d’ordre (pour calmer les excités, mettre hors d’état de nuire les casseurs éventuels - ‘Peace keeper’ ou gardien de la paix : rappelle le caractère non- violent de l’action à la police, au public, aux autres manifestants
  • 12. Charte d’engagement des participants avec des critères de non-violence - Nous combattons un système ou une idéologie, pas des personnes; - Pas d’agression psychologique envers l’adversaire ou les forces de l’ordre (pas d’insultes, de regards provocateurs ou méprisants, pas de slogans imbéciles du type ‘CRS : SS’); - Pas de dégradation matérielle (sauf limitée quand elle est décidée et assumée collectivement, par ex. : arrachage de quelques plants transgéniques, peinture de vitrines avec un produit facilement effaçable du type blanc d’Espagne, etc.) - Participation aux actions à visage découvert; - Ne pas répondre par la violence à la violence des provocateurs ou des forces de l’ordre.
  • 13. Méthodes pour bien préparer un action non-violente La méthode QQQOPC Questions d’évaluation Questions de planification Qui ? Qui sont les parties prenantes ? (les personnes groupes, lobbies, etc. qui ont un intérêt dans la question, le conflit) Qui essayons-nous d’influencer ou d’interpeller en vue d’un changement ? Qui sont nos cibles primaires et secondaires (celles qui peuvent atteindre les cibles primaires si nous ne le pouvons pas nous-mêmes, par ex. les consommateurs, les enfants, etc.) Quoi ? Quels sont les facteurs qui sont à l’origine du problème, du conflit, ou qui l’atténuent, peuvent contribuer à le résoudre ? Sur quelles questions allons-nous nous concentrer parmi les problèmes existants ? Quand ? Quand le problème ou conflit se produit-il ? Peut-on identifier des modèles ou des cycles historiques du problème et du conflit ? Quels sont les jours de la semaine, les dates symboliques (anniversaires, etc.) ou les saisons où nous pouvons avoir les meilleures chances de succès ? Où ? Dans quel domaine le conflit ou la question se situe-t-il/elle ? Économique, social, culturel, politique, juridique ? Quels sont le contexte ou le système qui l’entourent ? Où allons-nous concentrer géographiquement l’action ? Pourquoi ? Pourquoi les parties au conflit agissent-elles comme elles le font ? Quelles sont leur motivations déclarées ou cachées ? Pourquoi sommes-nous déterminés à agir, et pourquoi des autres personnes voudraient-elles nous rejoindre ? Comment ? Comment les parties prenantes vivent-elles, mènent-elles le conflit ? Quels sont leurs atouts, leurs sources de pouvoir ? Comment pouvons-nous générer ou aider à faire générer des sources de pouvoir plus fortes et plus nombreuses ?
  • 14. Méthodes pour bien préparer un action non-violente La méthode SMART L’objectif de l’action doit être Spécifique, clair, ciblé : quel résultat précis voulons-nous atteindre ? Mesurable : pourra-t-on mesurer clairement si l’objectif est atteint, par des preuves, des chiffres, etc. ? Atteignable : ne pas viser un but inaccessible, hors de notre portée Réaliste : atteignable compte tenu de nos forces, de celles de l’adversaire, du contexte politique ou international, du rôle possible des tiers et de l’opinion publique, etc. Temporel : des dates de début et de fin de l’action, des étapes, des jalons doivent être fixés. Au-delà de la ‘marche du sel’ en 1930, l’objectif de Gandhi était la décolonisation de l’Inde. Mais il a utilisé le thème du sel comme levier en vue de la mobilisation du peuple indien. Son objectif était clair, précis et limité et atteignable : l’abrogation des taxes sur le sel.
  • 15. Préparation, précautions Avant l’action - Vérifier qu’il n’y a pas de travaux, si la rue n’est pas bouchée, si le parc n’est ou ne sera pas fermé, si l’action est prévue un jour de marché, etc.; - Prévoir des vêtements et chaussures adaptés, éventuellement des imperméables ou parapluies; - Prévoir des scénarios alternatifs - Quid s’il pleut ? - Quid si la police empêche le passage ? - Quid si des manifestants violents (ex. : Black Blocks) s’infiltrent dans la manifestation ? Pendant l’action - Avoir sur soi une pièce d’identité; - Ne pas avoir de couteau de poche sur soi pendant une action pour éviter la qualification d’ "attroupement en bande armée" ;
  • 16. Déroulement de l’action - Arriver à l’heure au lieu prévu - Briefing avant l’action : Réaffirmer les buts de façon claire et consensuelle Rappel de la charte des engagements Rappel des attitudes à avoir en cas de problèmes Rappel des risques encourus Informations pratiques - Sur le lieu de l’action : Indiquer à tous le caractère non-violent de l’action : adversaires, public, police, etc. S’en tenir aux consignes, ne pas chercher l’héroïsme Respecter la discipline Diffuser l’information de façon pertinente Maîtriser les processus de décision Reconnaître et gérer ses émotions Images : 1 - Action contre la ségrégation raciale aux États-Unis, 2 - Marche des paysans sans terre au Brésil; 3 - Jean-Marie Muller, Lanza del Vasto et le général de Bollardière au Larzac.
  • 17. Déroulement de l’action Se soucier des autres participants (en cas de malaise, de violences subies, d’arrestation, etc.) Penser au cœur de l’action : Pourquoi suis-je ici ? Que se passe- t-il ? Comment réagissent les gens, la police ? Se mettre à la place du public et de la police avant et pendant l’action pour être le plus pertinents possible. Image du bas : Marche de femmes du mouvement indien Ekta Parishad qui défend les petits paysans, les paysans sans terre, les Tribaux, les Intouchables, les exclus de l’Inde et de la planète.
  • 18. Le service d’ordre - Lors d’une manifestation annoncée comme non-violente, il est possible et même fréquent que des adeptes de la soi-disant révolution violente*, le plus souvent masqués, tels les Black Blocks, s’attaquent aux forces de l’ordre, aux magasins, aux mobiliers urbains (arrêts de bus), voire mettent le feu aux poubelles ou aux voitures. Il importe, chaque fois que possible, de les mettre hors d’état de nuire, car ils décrédibilisent* l’action et, au-delà, la cause poursuivie, et font peser sur l’ensemble des manifestants les risques de répression policière (matraques, lances à eau, gaz lacrymogènes). Il est souhaitable qu’un service d’ordre soit organisé, composé de militants expérimentés et formé aux techniques de l’action non-violente, identifiables par tous par un vêtement ou des signes spécifiques, par ex. des brassards. Le responsable du service d’ordre se signale à la police pour la rassurer et éventuellement se coordonner avec elle. Le service d’ordre doit, chaque fois que possible, repousser les provocateurs violents hors des rangs des manifestants pour les isoler, les amener à se retirer, ou permettre aux forces de police de les interpeller. * « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis ! Quant à mes ennemis, je m’en charge » disait Voltaire. Camarades, protégeons-nous des Black Blocks. Quant au désordre établi, on s’en charge… Photos : Black Blocks, brassard de servive d’ordre
  • 19. Le service d’ordre dans une salle de réunion - Lors d’une réunion publique, en salle ou à l’extérieur, des groupes extrémistes hostiles aux organisateurs et à la cause poursuivie, souvent munis de bâtons ou battes de baseball, risquent de venir pertur- ber la réunion, arracher les affiches, renverser les stands, empêcher les orateurs de prendre la parole. Une réaction possible est de repousser les provocateurs avec des chaises, le plateau servant de "bouclier" et les 4 pieds de chaises "d’épées" dissuasives et inoffensives.
  • 20. Faire le bilan de l’action Faire un bilan à chaud ensemble à la fin de l’action : Comment chacun s’est senti Ce qui a été bien Ce qui aurait pu être mieux Ce qui a été loupé Améliorations à prévoir à l’avenir. Pour les manifestations les plus importantes, faire un bilan à froid, avec le recul, quelques jours plus tard (par courriel avec des fiches de bilan, visioconférence, etc.) ■