M. Mfoulou Olugu Jean Patrick a soutenu une thèse de Doctorat/Phd en Sciences Économiques le 15 juin 2016 à l'Université de Dschang. A l'issue de l'exercice, il a obtenu la mention très honorable.
1. FORME URBAINE ET MOBILITE DURABLE
A YAOUNDE
MFOULOU OLUGU Jean Patrick
mfuluolugu@yahoo.fr
Sous la co-direction de :
ONGOLO ZOGO Valérie Professeur Université de Yaoundé II-Soa, FSEG
et de :
TSAFACK NANFOSSO Roger Professeur Recteur Université de Dschang
République du Cameroun
Republic of Cameroon
Peace – Work - Fatherland
Université de Dschang
University of Dschang Scholae Thesaurus
Dschangensis Ibi Cordum
BP 96, Dschang (Cameroun) – Tél./Fax (237) 233 45 13
81 Website : http://www.univ-dschang.org.
Email :udsrectorat@univ-dschang.org
Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion
Faculty of Economics and Management
Décanat The Deans’ Office
BP 110, Dschang (Cameroun)
Tél./Fax (237) 222 600 446
Email : faculte.scienceseconomiques@univ-dschang.org
Thèse en vue de l’obtention d’un Doctorat/PhD
en Sciences Economiques
3. CONTEXTE
La population a toujours été croissante:
Avant la fin du 1e millénaire l’humanité compté entre 200
et 350 millions d’habitants.
En 1700; 700 millions.
En 2000, l’humanité = 6 M;
Les Nations Unies (2004) pour 2030 une Population
mondiale = 8,2 milliards
Dont 6,9 milliards vivront dans les PED
4. CONTEXTE(SUITE)
Cette forte croissance démographique s’accompagne d’une
forte augmentation du taux d’urbanisation ;
En 2030, 3,9 milliards d’individus habiteront dans les zones urbaines
des PED en général dont 1,3 Afrique.
Dans – 30 ans (mêmes projections), 1,8 milliard d’individus vont
migrer des campagnes vers la ville ou renaître en milieu urbain en
Afrique.
Si l’ASS a été à prédominance rurale, elle devient de plus en plus
urbaine. A titre d’illustration
les taux de croissance urbaine
Nairobi (Kenya) = 7.7%, Dar es Salam (Tanzanie) = 6.6%;
Yaoundé (Cameroun) = 7.1 % et Harare (Zimbabwe) = 5.9%.
5. CONTEXTE (SUITE)
La forte croissance urbaine en ASS s’accompagne d’une forte
augmentation des besoins de déplacement
3.1
1.1 4,5
4.4
3.9
1.3
0.8 2,8
1.3
2.2
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
3.5
4
4.5
5
Dépl. hab./j Dépl. auto hab/j
6. CONTEXTE (SUITE)
Enfin,…, d’un dysfonctionnement de l’offre de transport
Part modale du transport artisanal
Problème: Il apparaît donc que les transformations urbaines en ASS sont
particulièrement marquées par un processus d’étalement urbain et un dysfonctionnement
de l’offre de transport. Qui reste dominé par de petits transporteurs aux pratiques
artisanales.
L’étalement urbain est une forme spécifique de la croissance urbaine caractérisée par une
croissance de la surface urbanisée > à la croissance de la population.
Le développement durable, interroge cette forme d’urbanisation qui vient rassembler les effets
pervers de la mobilité urbaine. Tels: pollution, inégalité, coût, consommation d’espace et
d’énergie, le bruit.
Abidjan Lomé Nairobi Ouagadougou Yaoundé
65% 88% 70% 75% 83%
7. POSITIONNEMENT DU PROBLÈME A YAOUNDÉ
Structure urbaine, semblable…
Elle se caractérise par un étalement horizontal, anarchique et non contrôlée créant
une différenciation fonctionnelle de l’espace, et obligeant à de longs déplacements
(domicile-travail) qui ne disposent que d’un nombre limité des voix d’accès au
centre.
La surface urbanisée de Yaoundé qua triplé, elle est passée de 4 000 à 16 000
hectares entre 1980-2001, puis 30 000 hectares en 2010.
L’urbanisation monocentrique; s’organise autour du centre très peu habité, réservé
en majorité aux activités, et constituant le noyau de la ville. Le diagnostic
architecturale relève une sous-utilisation de l’espace, une faible densité
résidentielle, et une verticalité peu développé.
Cette forme d’urbanisation crée un déséquilibre entre l’offre et la demande de
mobilité urbaine. Avec une complémentarité très forte du transport artisanal.
Les problèmes de mobilité sont apparu à Yaoundé suite à la disparition de la
(SOTUC). Aujourd’hui, la mobilité reste dominé par des taxis de petite capacité
(61%) et voitures personnelles 25%, des minibus 9% déplacements centre-
périphérie, et un systéme de motos-taxis dont le nombre connaît une croissance
très rapide et régulière.
8. PROBLÈME (FIN)
CARACTÉRISTIQUES DE MOBILITÉ A YAOUNDÉ, AFRIQUE ET M-O
Mode Yaoundé Grd Lyon Curitiba Lagos Istanbul Alger Tunis Caire
Train/ Métro
(rames)
X X
45%
X
4,6%
X
38% 18%
Tram/ train
léger (rames)
X X X X
Autobus BRT X X
37% X X X
Autobus < 2% X X
62,3% 29% X
Minibus 9% X X X X
59%
Véhicules
Indiv.
25% X
22% X
26,3% 13% 57,8
23%
Taxis 61% X X X
4,8% 2% 4,6%
Motocyclette 3% X
5% X X X
4,2% X
Marche à pied X
27% 20% X X
56% 50% 32%
Autre X X
7% X X X X X
9. QUESTIONS, OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES
Question principale
Comment la structure
urbaine influence-t-elle les
comportements de mobilité
à Yaoundé ?
Objectifs spécifiques
Choix de mobilité;
Coût de la mobilité
Consommation d’énergie
Émissions de GES
Hypothèse principale
Les caractéristiques de
mobilité sont fonctions des
indicateurs urbains telles
que la densité, la diversité
et l’accessibilité
Hypothèses spécifiques
Une augmentation de la densité, de la
diversité, et de l’accessibilité
favorisent les choix des modes de
Transports Collectifs et,
réduisent les coûts de transport.
10. REVUE DE LA LITTÉRATURE
DÉFINITION DES CONCEPTS
La mobilité durable désigne des actions visant à intégrer le
concept « durabilité » au secteur des transports (May et al.,
2000 ; CEMT, 2002).
Litman (2010), dénombre trois dimensions qui caractérisent la
durabilité de la mobilité :
La dimension sociale : lorsque la mobilité est accessible,
opérationnel, et efficace, offrant aux individus le choix du mode de
transports;
La dimension économique : lorsque la mobilité participe à la
satisfaction des besoins des individus en réduisant les coûts
d’accessibilité à la population, et aux emplois;
La dimension environnementale : lorsque la mobilité limite les
émissions gaz et le gaspillage des ressources.
11. REVUE DE LA LITTÉRATURE (SUITE)
DÉFINITION DES CONCEPTS
La forme urbaine renvoie à la « structure urbaine », qui
est elle-même composée de différentes utilisations du sol
et du système de transport (Handy, 1996 et Shen, 2000).
Bertaud (2003) la définit comme les distributions
spatiales de la population et des déplacements effectués
par les personnes quand elles vont de leur lieu de
domicile vers les lieux où elles ont une activité productive
ou sociale.
Plusieurs indicateurs caractérisent la forme urbaine
(Cervero et Kockelman, 1997). Densité, diversité,
accessibilité…
12. REVUE DE LA LITTÉRATURE (SUITE)
Le lien théorique entre structure urbaine et mobilité,…
depuis la 2e moitié du XXe siècle.
La théorie de Clark (1951), Alonso (1964), Muth (1969)
et Mills (1972) étudié la localisation des ménages selon
un arbitrage entre prix du foncier et coût de transport. Ces
travaux, affiliés (à Von Thünen), ont permis d’introduire le
développement urbain dans l’analyse microéconomique.
La théorie de l’utilité aléatoire de Mc Fadden (1974 ;
1975), Anas (1983) et Wegener (1994), qui intègre
l’hypothèse de rationalité dans l’analyse de comportement
des usagers de transport,….c’est l’adaptation de la
théorie néo-classique à l’analyse des transports.
13. REVUE DE LA LITTÉRATURE (SUITE)
Débat empirique est né 1990 suite à un ouvrage de Newman et
Kenworthy sur dépendance automobile
Pour les partisans :
L’étament urbain est
Une forme urbanisation
indésirable
(Newman et Kenworthy, 1989 ;
Breheny, 1994 ; Stretton, 1996 ;
Hillman, 1996 ; Anderson et al. 1996 ;
Fultford, 1996 ; Gillham, 2002 ;
Burchell et Mukherji, 2003;
Pouyanne, 2004 ; Litman, 2006;
Vanco , 2011)
1. coût de mobilité
des transports
2. Inégalité de
mobilité
3. Conso énergie et
émissions de CO2
4. Dépenses publ
d’infrastructures
14. REVUE (SUITE)
Les opposants
La densification
Ou planification
(Zahavi, 1976 ; Zahavi et Talvie, 1980;
Gomez-Ibanez, 1991 ;
Gordon et Richardson, 1997;
Pickrell, 1999 ; Höjer et Mattsson, 2000;
Schwanen, 2002 ; Mindali et al., 2004).
1.Impose des choix
2.Le centre est plus
pollué que la
périphérie
3. Effets néfastes
sur les relations
sociales et la santé
publique
3. Le marché doit
autoréguler
15. REVUE (FIN)
Les travaux de Newman et Kenworthy vont susciter
une controverse empirique
Certains pensent que le lien forme urbaine-mobilité, corrélation,
être inversé (Pickrell, 1999 ; Höjer et Mattsson, 2000).
Introduire des variables socio-économiques, politiques, et
culturelles ...(Gomez-Ibanez, 1991 ; Gordon et Richardson,
1997).
Selon Vanco (2011) trois indicateurs de l'environnement local jouent
sur la mobilité des ménages : la densité, la diversité et
l'accessibilité
Ongolo et Epo (2013) Des inégalités de coût de mobilité des
transports existent dans la région métropolitaine de Yaoundé.
16. MÉTHODOLOGIE
Les modèles
1. La démarche adopte premièrement une formulation de type
probabiliste pour évaluer les choix de mobilité.
Les principaux modèles utilisés dans cette approche sont les logit.
17. MÉTHODOLOGIE (SUITE)
2. Deuxièmement, la démarche adopte une formulation
de type régression linéaire pour évaluer les coûts.
CM = f (FU, X) + ε
Le problèmes d’endogénéité ont été résolus
Les modèles envisagés pour estimations :
Cout de mobilité = C(Variables.explicatives) + ε
18. MÉTHODOLOGIE (FIN)
Les données
Les données proviennent des enquêtes élaborées par la
Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) en 2010 dans le
cadre du plan de déplacement Urbain (PDU).
Ces enquêtes ont eu pour objectif de mesurer et de définir la
structure du trafic par type de véhicules afin d’obtenir les
informations nécessaires, à analyser des problèmes de
circulation, et prévoir au mieux le trafic futur de la ville.
Au total, 16205 individus sur 17 950 ont été sélectionnés
pour estimation; l’objectif étant d’avoir un échantillon
conforme.
19. RÉSULTATS
Influence des indicateurs urbains sur les choix de
mobilité à Yaoundé
Variable
MOTO TAXI BUS&MINIB AUTRE
Densité_origin .98543276*** -.32179835*** .52478435*** -.56435I0***
Acc_trans~coll -.29016228*** -.05887446*** .09620478** -0.01332758
Motif_dest~n .31409351* .11326824*** .05472628** .0654113
Nbre_voyag~s .32491363*** .27227411*** -.4299246*** -.4010843***
DistanceO/C 0.00958489*** .01474445*** -.03383332** 0.01947776
Tempsh .6363711*** 0.06598222*** 0.0416798*** 0.07072024
Vitess 0.01102367*** .00306395** 0.00107964 -.01319468
Coutind -.00028914*** 7.014e-06*** 7.946e-06** .00001047*
21. REMARQUES (MODÈLE1)
La probabilité qu’une augmentation de la densité influe sur le choix de
mobilité d’un citadin = 45% (avec une élasticité = 1,23), proportion plus
élevée que pour toutes les autres variables sauf pour la météo.
Or, la variable météo ne peut être influencée par des politiques
d’aménagement publiques. Pour influencer les choix de mobilité en faveur
du mode collectif, les aménagements publics doivent alors s’orienter vers
des politiques de densification urbaine.
L’accessibilité aux infrastructures de transport affecte les choix de
mobilité avec une probabilité de 25%.
La raison du choix a une forte probabilité (23%) d’influencer le choix de
mobilité mais, cette probabilité est fonction du motif à destination.
Le Nbre de voyageur a une forte probabilité (22%) sur le choix d’un mode de
mobilité et une élasticité de 1,02. Une augmentation de la taille d’un voyage
affectera ainsi le choix du consommateur, mais ce choix est en défaveur du mode
collectif, car le signe de l’effet est négatif.
22. REMARQUES (MODÈLE2)
Les résultats mettent en évidence une (-) entre densités et coût de mobilité, quel
que soit le motif du déplacement. Une augmentation des densités humaine et
d’établissement réduit le coût de la mobilité de -0,54 et -1,75.
Dans les zones de forte densité, l’influence de la densité sur le coût de la mobilité
est moins significative : -0,012 et -0,029 respectivement pour la densité humaine
et d’établissement. Dans les zones de faible densité, l’influence de la densité est
plus significative : -0,844 et -1,433.
Ces résultats permettent d’établir que la distribution des densités détermine les
comportements de mobilité. Une augmentation des densités de manière
générale au sein de la zone correspond à un plus faible coût, expliqué par de
faibles distances de déplacement.
La diversité = rapport emplois/population a une influence significative
seulement pour le motif travail et étude.
Une augmentation du rapport emploi/population accroît le coût de la mobilité
pour motif travail et étude de 1,431.
23. RECOMMANDATIONS
De créer des mécanismes limitant l’étalement urbain
La forte concentration des activités et de la population favorise le transport de masse et réduise le coût de la mobilité.
Par contre l’étalement urbain, et la fragmentation spatiale des activités s’accompagnent d’un dysfonctionnement de
l’offre du système de transports.
De développer (urgent) un transport public efficace et compétitif :
Depuis la disparition de la SOTUC, l’offre de transport collectif existant (Le bus) n’arrive pas à satisfaire les besoins
de mobilité des ménages et le système tel qu’il fonctionne aujourd’hui génère des externalités. (consommation
d’énergie et émissions de GES)
De redistribuer les parts de mobilités en faveur du mode collectif de masse.
Les taxis représentent actuellement un quasi-monopole mais aussi le tiers de l’ensemble des transports motorisés. Ces
taxis sont complétés par un système de moto-taxis de plus en plus conquérant.
L’accroissement de cette offre constitue un dysfonctionnement à corriger. Ceci peut se faire par :
La diminution de la part du taxi et moto-taxi dans la circulation par des politiques volontaristes (stagnation
du nombre de patentes, réglementation plus contraignante) sans asphyxier le secteur qui fait partie du mode de
vie des citoyens .
Le basculement progressif vers une solution privilégiant l’autobus.
La valorisation du rôle du taxi dans certains types de déplacements comme les transports pour cours ou
dépôt.
La définition d’une nouvelle politique d’occupation de la voirie par les taxis et mototaxis : stationnement
identifié (comme pour les bus et minibus), couloir réservé à leur circulation.