Le salariat représente une part importante du renouvellement des actifs agricoles car, pour faire face à la diminution drastique des emplois familiaux, les agriculteurs embauchent des salariés temporaires et permanents. Si les parcours à l'installation des futurs agriculteurs sont largement documentés et accompagnés, en particulier par la profession agricole, l'accès aux métiers agricoles pour les salariés l'est beaucoup moins. La mise en place d’itinéraires d’accès aux métiers et de dispositifs de développement des compétences à destination des salariés constitue donc un défi pour le maintien des activités agricoles dans les territoires.
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CAPSAgri
Renforcer les compétences pour
mieux accueillir et pérenniser le
salariat en production agricole
Emmanuel Béguin, Sophie Chauvat, Juliette Férial, Ghida Haj Chahine (Institut de l’Elevage)
Muriel Astier et Alexis Claudel (Trame)
Emma Couëdel (Institut Agro Rennes-Angers), Simon Eppling (Université Paris Sorbonne)
2. Introduction
Cadre de l’étude CAPSAgri : AMI PIA4 - Compétences et
Métiers d’Avenir
2
• CAPSAGRI : Diagnostic sur le salariat en agriculture
S’inscrit dans la thématique France 2030 "Systèmes agricoles
durables et équipements agricoles contribuant à la transition
écologique"
• Durée de l’étude : 6 mois (1er semestre 2023)
Nb : Le rapport sera bientôt disponible
4. Contexte et problématique générale de l’étude (1/2)
Enjeu : éviter une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur agricole
Choc démographique : 59% des agriculteurs > 50 ans en 2020
Substitution MO salariée et tiers-employeurs / baisse du travail familial
1,2 million de personnes, 335 000 ETP, 47% des ETP agricoles totaux,
Précarité du salariat agricole (tps partiel, saisonnier), 50% du travail sous
statut précaire, fort turn over (19% seulement des salariés de 2010 le
sont encore en 2020)
Des difficultés de recrutement : déficit d’attractivité, concurrence/autres
secteurs=> rémunérations peu attractives (-20%/ouvrier secteur
industriel), déficit d’image, pénibilité…
4
5. Contexte et problématique générale de l’étude (2/2)
Enjeu : attirer des personnes éloignées du secteur agricole, répondre aux
besoins de (nouvelles) compétences / salariat agricole
Seulement 10% d’enfants d'agriculteurs dans la formation agricole initiale
Ecarts d’attractivité filières animales/filières végétales
Compétences nécessaires et parcours / employabilité des nouveaux
publics + capacité à les intégrer / compétences RH des employeurs
Place des femmes / salariat agricole (taux féminisation 36%)
Nouvelles compétences pour salariés + qualifiés (~20%) / Agroécologie,
Climat, Circuits courts, Nouvelles technologies…?
5
7. Données chiffrées, zoom filières, les acteurs
7
• Le contexte en chiffres (remobilisation de
traitements de données existants)
• ~ 80 enquêtes qualitatives employeurs et
salariés
• ~ 40 enquêtes qualitatives acteurs de
l'emploi et de la formation
• 3 réunions participatives des acteurs
(Rennes, Lyon, Paris – 48 participants)
14 exploitations bovin lait, 12
maraîchères, 16 tiers-employeurs (81
enquêtes)
13 tiers-employeurs (dont 4 GEIQ), 4
opérateurs de l'emploi, 8 acteurs
économiques de la formation, 4
acteurs de l'enseignement agricole, 6
syndicats et fédérations d'agriculteurs,
6 autres organismes agricoles (41
enquêtes)
Périmètre : salariés
de la production
agricole
9. Une organisation des acteurs de l'emploi et de la
formation complexe
9
• Un maillage dense des acteurs de la formation et de l'emploi dans
les territoires mais des questions se posent sur :
• l'articulation entre les mondes professionnels agricoles et non
agricoles,
• le déploiement, la coordination et la disparité des actions mises en
œuvre sur le terrain,
• la visibilité institutionnelle de la profession de salarié de la
production agricole
10. Attractivité et insertion dans l’emploi
10
• Le constat : méconnaissance/mauvaise image du métier de salarié agricole,
fracture agriculture/société, invisibilité yc /milieu agricole et /acteurs de l’Emploi
et de la Formation => nécessité de « Parler du métier »
=> Un foisonnement d’initiatives +/- ciblées ; +/- coordonnées ; +/- évaluées =>
avec quelle lisibilité ? Professionnalisation et synergies à renforcer
• Les actions immersion-gestes : casque de réalité virtuelle, visites immersives,
stages (PMSMP) => Un maillon essentiel à renforcer / attirer de nouveaux
publics (« acculturer » les conseillers emploi)
• L’accompagnement vers l’emploi : offre de service et palette d’outils (PE) non
spécifiques à l’agriculture => méconnaissance et sous-utilisation par les
employeurs agricoles « secteur atomisé », parcours d’insertion mieux structurés
par les tiers employeurs (les + importants) et les GEIQ
12. Besoins en compétences des salariés (n=41)
12
• 25 salariés non issus du milieu
agricole
• 21 salariés en reconversion
• 19 sans formation initiale
agricole dont 8 BPREA/12
BTS/10 Bac ou infra
• 35 CDI ; 4 CDD ; 2 apprentis
Besoins en formation :
• des savoirs très techniques pour les
salariés en position de responsabilité
technique (pratiques
agroécologiques, numérique…)
• des savoir-faire pratiques, des gestes
techniques, des savoir-faire tacites
• des connaissances de base
(zootechnie et agronomie)
• la conduite d'engins
• "le bricolage"
13. Des dispositifs de développement des compétences
13
La formation initiale
(ciblage CAP, quelle mise en
valeur des métiers de salariés en
formation initiale ?)
L'alternance
(financée par Ocapiat. A
développer ? Apports théoriques
et apprentissage des gestes
professionnels en situation)
La formation courte continue
"externe"
(financée par Ocapiat, seulement
un salarié sur 10 a recours à la
formation continue externe)
La formation continue "interne"
(la plus développée. Pose la
question des compétences du
formateur)
La formation continue "longue"
(enseignement agricole ou non,
BPREA, CQP… pas toujours
adaptée aux salariés en contrats
courts)
Globalement, une volonté de proposer des formations individualisées, opérationnelles
… plus difficiles à mettre en place, moins visibles
14. Des salariés en attente de bonnes conditions
d'exercice de leur travail
14
• Ambiance de travail, employeurs à
l'écoute
• Visibilité du planning et transmission
des consignes (tiers employeurs)
• Matériel adapté pour réduire la
pénibilité
• Travail diversifié
• Diminuer les astreintes du week-end
(productions animales)
• (Rémunération à revaloriser)
(Voir enquête ASA France, 2023)
Attirer et
limiter le
turn over
des salariés
Améliorer la
qualité de vie et
les conditions de
travail
Développer des
compétences en
gestion des
ressources
humaines
15. Peu d'employeurs formés aux RH
• Deux types d'employeurs :
• Moins de 3 ou 4 salariés
• Plus de 3 ou 4 salariés (tiers-
employeurs) – plus de
professionnalisation mais pas
vraiment plus de formation
• Un point crucial : le
recrutement
• Posture "patron"/"manager" ?
• Pas de RH dans la formation
initiale
• Une priorité de VIVEA mais les
formations RH ne représentent
que 3% des formations
financées entre 2021 et avril
2023 (dont seulement 7% en
management et 2% en gestion
du temps)
• Des formateurs compétents mais
…isolés
15
17. Des actions transversales
17
Coopération
Concertation des
acteurs en évitant
les écueils de la
centralisation, de la
dispersion des
moyens et du repli
sur soi
Acculturation
opérateurs de
l'emploi et de la
formation agricole
et non agricole
Communication
Communication
d'envergure sur
les métiers de
salariés
Sensibiliser les
jeunes (leurs
parents), les
conseillers
d'orientation,
l'enseignement
général à l'intérêt
de l'agriculture et
de ses métiers
Visibilité
des
salariés
agricoles
Réinterroger la
gouvernance de
l'organisation
paritaire agricole
pour une
meilleure
représentation
des salariés
•le syndicalisme
agricole
Le
travail
au
féminin
Proposer des
conditions de
travail adaptées
aux femmes pour
conquérir ce public
Etude spécifique sur les salariés
saisonniers
18. Des actions pour le développement des compétences
des salariés
18
Mieux valoriser le parcours de formation des salariés
(notamment pour les formations non diplômantes)
Professionnaliser la formation interne en
entreprise… de façon opérationnelle
Faciliter la centralisation de l'offre de formation
Proposer des espaces de concertation pour les
prestataires de la formation continue courte
19. Des actions pour le développement des compétences
RH des employeurs
19
Diversifier l'offre de formation dans ses thèmes (ex :
recrutement)
Compléter l'offre de formation continue courte
(échanges d'expériences entre pairs, coaching et
diagnostics RH individuels, labels employeurs/RSE…)
Sensibiliser les employeurs aux questions de qualité de
vie et conditions de travail
Inciter les agriculteurs à recourir aux tiers employeurs
et entreprises de travaux agricoles
Proposer des espaces de concertation pour les
prestataires de la formation continue courte
20. Merci de votre attention
20
• Emmanuel Béguin - emmanuel.beguin@idele.fr
• Sophie Chauvat - sophie.chauvat@idele.fr
• RMT travail en agriculture : https://rmt-travail-agriculture.fr
Notes de l'éditeur
Les AMI Compétences et métiers d’avenir portent sur des diagnostics (si pas déjà réalisés) et sur des projets (basés sur un diagnostic)
Une trentaine de secteurs ont été ciblés par l’état (4 ministères concernés/AMI CMA)
Nécessité d’un diagnostic pour le salariat agricole (complexité du secteur) : métier en tension et questionnement / besoins en nouvelles compétences
Vers une pénurie de MO dans le secteur agricole
-Baisse du volume total d’emploi de 11% centrée sur MO familiale (-16,5%), croissance salariat exploitations (+5%) et par MO tiers employeurs (+47%)
-MO salariés et autres (GE, ETA….) = 1,2 millions de personnes 47% MO totale
-Choc démographique 59% des agris > 50 ans en 2020 => enjeu / MO salariée qualifiée non issue du milieu agri (salariat = aussi une voie/installation NIMA)
Des salariés jeunes, un taux élevé d’emplois précaires
1,2 millions de salariés, 80% sous statut précaire (50% des ETP)
220 000 projets d’embauche en 2022 dont 195 000 emplois saisonniers 50% des employeurs anticipent des difficultés de recrutement
Vers une pénurie de MO dans le secteur agricole
-Baisse du volume total d’emploi de 11% centrée sur MO familiale (-16,5%), croissance salariat exploitations (+5%) et par MO tiers employeurs (+47%)
-MO salariés et autres (GE, ETA….) = 1,2 millions de personnes 47% MO totale
-Choc démographique 59% des agris > 50 ans en 2020 => enjeu / MO salariée qualifiée non issue du milieu agri (salariat = aussi une voie/installation NIMA)
Des salariés jeunes, un taux élevé d’emplois précaires
1,2 millions de salariés, 80% sous statut précaire (50% des ETP)
220 000 projets d’embauche en 2022 dont 195 000 emplois saisonniers 50% des employeurs anticipent des difficultés de recrutement
Le périmètre de l’étude porte sur le salariat de la production agricole
Les Enquêtes employeurs/salariés avaient pour objet de documenter le profil des salariés agricoles, leur parcours avant de devenir salarié agricole, leurs attentes par rapport au métier, leurs besoins en compétences de leur point de vue et de
celui de leur employeur, la capacité managériale des employeurs à les accueillir et à les fidéliser.
Limites : difficile de toucher les salariés saisonniers même en maraîchage (dates d'enquêtes hors saison, salariés qui ne s'expriment pas en français, employeurs qui ne souhaitent pas que l'on enquête leurs salariés.
Enquêtes acteurs : Elles ont documenté les actions mises en œuvre sur le terrain en matière d'insertion dans l'emploi et de
formation et d'en comprendre les atouts et les limites.
Limites : pas de possibilité de proposer une cartographie régionale car difficultés d'identifier les acteurs et de les mobiliser pour les enquêtes.
Réunions participatives : Elles ont permis de partager les premiers résultats du projet, de valider un diagnostic commun
et d'identifier des leviers d'action.
Coordination pour pilotage des politiques Emploi-formation (pouvoirs publics, partenaires sociaux et régions)
Les Comités régionaux de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelle (Crefop) assurent la coordination entre les acteurs de l’orientation, de la formation professionnelle et ceux du service public de l’emploi.
Les CARIF-OREF Centres animation ressources d’information sur la formation / Observatoire régional emploi formation
Constats : contexte de fracture entre agriculture et société, méconnaissance du métier de salarié agricole voir mauvaise image (réticence parents, …), freins au métier (conditions de w, manuel, salaire…) mais aussi solides atouts
Besoins de communication mais cibles nombreuses yc intra profession, acteurs emploi…parents etc.
Etape clés : faire découvrir l(s) métier(s) Immersion !
Apprentissage progressif en maraîchage [tâches simples/tâches techniques et complexes]
Une multiplicité d'informations à retenir (bovin lait)
Une quantité de façon de travailler à intégrer (tiers employeurs)