2. Revue de littérature sur l’utilisation
de l’art-thérapie avec le TSPT
• Guérir avec l’argile
• Le Focusing en l’art-thérapie
• 5 facteurs traumatologiques (SR-5) et leurs
expérimentiels
• L’action sociale
2
3. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Elbrecht (2013)
Guérir avec l’argile
o Le langage des mains est central
o La communication haptique se développe
avant la communication visuelle
o Quand le cerveau est court-circuité, les mains
savent davantage que notre tête comment
trouver l’équilibre intérieur
3
Il faut écouter les mains
4. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Elbrecht (2013)
Guérir avec l’argile
Dans l’argile, les mains peuvent gratter, agripper, caresser,
tenir, creuser, pénétrer, pelleter, taper, détruire, construire,
saisir, ratisser, répartir, prendre, soutenir, empiler, pousser,
séparer, forer, lancer écraser, aligner, modeler, tourner,
tordre, mouler, dessiner, écrire, se balancer, etc…
4
5. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Elbrecht (2013)
Guérir avec l’argile
5
1. Fiabilité à soi
Moi dans mon corps. Le cadre et les rituels d’introduction en
thérapie.
2. Fiabilité à autre chose qu’à soi Moi dans le monde. Apprivoiser le lieu, les médiums.
3. Chercher une orientation
Dans le temps, dans une direction, à travers le mouvement. Il
s’agit d’être en contact.
4. Atteindre un rempart
Avoir survécu. Acquisition d’un sentiment de sécurité, de
faire du sens et d’avoir du contrôle.
5. Chercher ma place
Sentiment d’ambivalence, aimer ou ne pas aimer, se
rapprocher ou s’éloigner, recherche d’une autorité interne.
6. Trouver sa place Sentir une paix intérieure, ouverture à la spiritualité
7. Intégration de son ombre Développer de la compassion envers soi
8. Destruction du faux-soi S’ouvre à une nouvelle réalité, il y a mouvement de libération
9. Acceptation de la condition humaine
Toutes les émotions font partie de l’expérience humaine :
l’amour, la joie, la peine, le courage, la terreur. Nous sommes
tous interreliés.
Les 9 situations du processus de l’approche sensorimotrice d’Elbrecht
6. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Elbrecht (2013)
Guérir avec l’argile
6
1e élément : Kate est assise devant le bac d’argile et nomme se sentir angoissée.
Le thérapeute lui demande de décrire comment elle ressent cette angoisse dans
son corps. Elle répond sentir des tensions et des maux d’estomac. (Sensation)
2e élément : Kate tente de toucher l’argile et dit que cela a l’air dégoûtant.
(Image)
3e élément : Le thérapeute suggère à Kate de trouver un endroit sécurisant pour
déposer ses mains. Kate touche les bords du bac, puis elle secoue le bac pour
tester sa solidité. (Behavior)
4e élément : Elle rapporte se sentir maintenant plus forte. (Sensation)
5e élément : Puis, Kate touche l’argile et dit « ce n’est pas si pire que ça en a
l’air ! ». (Image)
6e élément : Ensuite, elle ose toucher pleinement l’argile et elle pousse à
l’extérieur de mottes d’argile de plus en plus frénétiquement. (Behavior)
7e élément : Elle expérimente un flot de rage passant à travers elle (Affect).
8e élément : Kate grogne « Dehors ! ». Et, graduellement ses mains se déposent
calmement et sa respiration s’adoucit. (Sensation)
9e élément : Les mains de Kate commence à explorer le bac avec curiosité et une
joie grandissante. Elle s’exclame « J’ai de l’espace ! Beaucoup d’espace ! Je me
sens bien ! Ah ! Je suis capable de le faire ! Je peux le faire ! (Meaning)
Une séance typique dans un bac
d’argile à la manière d’Elbrecht se
base sur la méthode SIBAM
(Sensation, Image, Behavior,
Affect, Meaning) élaboré par
Levine (2010)
l’art-thérapie
permet de
réassocier ces
éléments
7. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Rappaport (2009)
Le Focusing en art-thérapie
Laury Rappaport a adapté l’approche de Gendlin à l’art-thérapie
Les prémisses :
• développer une connexion sécuritaire au corps ;
• apporter une attitude conviviale envers l’expérience intérieure ;
• donner accès à une partie de soi pour entendre les aspects perturbants d’un trauma ;
• permettre de séparer l’expérience traumatique de l’authenticité d’un Soi innocent
Le processus thérapeutique comporte trois étapes :
1) Établir la sécurité
2) Se souvenir et faire le deuil
3) Se reconnecter à la vie ordinaire.
7
8. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Rappaport (2009)
Le Focusing en art-thérapie
1) Établir la sécurité
à trois niveaux : émotionnel, psychologique et physique
les médiums artistiques offerts au client doivent être
sécuritaires et tenir compte des risques de blessures avec
les objets coupants que pourraient s’infliger des personnes
ayant des comportements autodestructeurs ou suicidaires
À cette étape, Rappaport demande au client
de créer l’image d’un protecteur qui est montée
à l’esprit durant la centration dirigée
8
9. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Rappaport (2009)
Le Focusing en art-thérapie
2) Se souvenir et faire le deuil
maintenir une distance émotionnelle adéquate,
sans se sentir envahie par les émotions négatives ni les nier
le matériel pour aider à contenir, exprimer et contrôle
les émotions fortes → pastel gras
le thérapeute guidera la réflexion
« De quoi ai-je besoin pour guérir ? »
À la fin de cette séance, la thérapeute a demandé : « Comment te sens-tu à l’intérieure,
maintenant ? ». La cliente a répondu : « Bien ! Je me sens forte ! »
9
10. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Rappaport (2009) , Gagnon (2016)
Le Focusing en art-thérapie
3) Se reconnecter à la vie ordinaire faire le point
entre ce qui appartient au passé et ce qui appartient au
présent et à poursuivre ses buts.
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o début de
guérison, mais
encore des résidus
traumatiques
o procure un
sentiment de
complétude
o Suivie sur plusieurs années, elle a
changé de carrière
o arbre enraciné dans la terre et tendant
ses branches vers le ciel
o des lignes et des couleurs plus douces
(vert pâle, violet et rose )
11. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Hass-Cohen & Clyde Findlay (2015)
5 facteurs traumatologiques (SR-5) et leurs expérientiels
11
Hass-Cohen & Clyde Findlay ont intégré des recherches empiriques en neuroscience à l’art-thérapie
Elles ont nommé leur approche l’Art Therapy Relationnal Neuroscience (ATR-N)
o le cerveau est façonné par l’interaction du corps et de
l’esprit entre l’intrapersonnel et l’interpersonnel
o les médiums artistiques + la thérapie de groupe sollicite
les aires sensorielles, émotionnelles et cognitives du
cerveau = une transformation psychologique
o une approche Bottom-Up (du sensoriel au cognitif
(comme Elbrecht 2013 et Rappaport)
6 principes → CREATE
Creative embodiment
Relationnal resonating
Expressive communicating
Adaptive responding
Transformative integrating
Empathizing and compassion
12. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Hass-Cohen & Clyde Findlay (2015)
5 facteurs traumatologiques (SR-5) et leurs expérientiels
12
o Les 5 techniques art-
thérapeutiques présentés
ont été utilisés à
l’intérieure de séances
s’échelonnant de 2 à 10
semaines sur une
population de victimes et
survivants d’abus sexuel
subi dans l’enfance
Les 5 facteurs du processus
but : contenir l’intrusion des images, des
sentiments, des pensées et l’engourdissement
o la sécurité
o le relationnel
o le souvenir
o la reconnexion
o la résilience
13. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Hass-Cohen & Clyde Findlay (2015)
5 facteurs traumatologiques (SR-5) et leurs expérientiels
13
1er expérientiel — créer un objet sécurisant : fabriquer un
dispositif d’origami à 4 quadrants. Il correspond au facteur
« sécurité ». Sur chaque quadrant visible, illustrer les
événements traumatisants en termes de qui, quoi, où et
quand. Ensuite, noter de 1 à 10 le malaise ressenti par
rapport à chaque quadrant. But : contenir les expériences
traumatisantes et la notation visuelle permet de revisiter
et réévaluer son malaise à travers le temps.
2e expérientiel — créer un assemblage de mains, il
correspond au facteur « relationnel ». L’art-thérapeute
demande aux participants de tracer plusieurs silhouettes
de mains sur du carton. Ensuite, les participants doivent
les décorer avec différentes couleurs. But : présenter leurs
interconnexions, la communication interpersonnelle et le
lien de confiance qui s’établit
14. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Hass-Cohen & Clyde Findlay (2015)
5 facteurs traumatologiques (SR-5) et leurs expérientiels
14
3e expérientiel — créer une œuvre autobiographique, il correspond
au facteur « souvenir » : réaliser sur le thème de l’ombre une image
de soi dans le passé avec du papier découpé en noir et blanc. But : le
papier découpé est utilisé pour travailler de façon minutieuse et
contrôlée, tandis que de travailler sur le thème de l’ombre permet
de prendre conscience des zones de vulnérabilités encore présentes
en elle. Après cet exercice, le thérapeute pourra proposer une autre
technique pour sécuriser les participants s’ils sont trop envahis par
les émotions négatives.
4e expérientiel — créer un collage, il correspond au facteur
« reconnexion ». L’art-thérapeute demande de réaliser un collage qui
représente les ressources intrapersonnelles et interpersonnelles des
participants. But : Cette technique permet à la personne de
constituer des ancrages positifs pour sa vie au quotidien.
15. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Hass-Cohen & Clyde Findlay (2015)
5 facteurs traumatologiques (SR-5) et leurs expérientiels
15
5e expérientiel — consiste à retravailler sur une
œuvre, il correspond au facteur « résilience ».
L’art-thérapeute demande de faire une
photocopie en noir et blanc de l’œuvre réalisée
pour le facteur « souvenir » ou « reconnexion ».
Puis, l’art-thérapeute donne la consigne aux
participants de se représenter avec leurs
ressources actuelles, leur support interpersonnel
ou à venir, ou bien de représenter leur stratégie
pour prévenir la rechute. But : travailler à partir
d’une œuvre élaborée antérieurement pour faire
prendre conscience à la personne le processus
parcouru et ce qui a été acquis afin de les
réutiliser en cas de besoin.
16. REVUE DE LITTÉRATURE
Source : Lev-Wiesel et Slater (2007)
L’action sociale
16
Lev-Wiesel et Slater (2007) se sont penchées sur l’impact de la violence collective
et du terrorisme en utilisant l’art comme outil de cueillette de données.
Les prémisses : que l’expression artistique permet d’externaliser les souvenirs et les
expériences douloureuses, de décrire l’indescriptible ainsi que de ramener les
souvenirs refoulés à la conscience.
Leur recherche : comparer les réponses d’étudiants universitaires en Israël à deux
actes terroristes différents : un perpétré dans leur pays et un autre aux États-Unis.
La recherche s’est déroulée en début 2002. 1er groupe devait s’exprimer sur les
attaques commises contre les États-Unis le 11 septembre 2001. 2e groupe devait
s’exprimer sur une série d’actes terrorisme commis en Israël.
Protocole : tous les participants ont fait un dessin sur un thème libre. Par la suite on
a demandé au groupe 1 de dessiner une image qui représente leur réaction face au
11 septembre 2001, et au groupe 2 de faire de même concernant des actes
terrorismes récents commis en Israël.
Conclusion : peu importe la forme que prend l’acte terrorisme, cela aura un impact
négatif sur la vision du monde de ces collectivités de victimes. Les chercheurs ont
aussi fait remarquer que l’utilisation du noir était prédominante dans les dessins
des participants des deux groupes. Selon moi, la faiblesse de cette recherche, c’est
qu’elle n’a pas réussi à mesurer les effets thérapeutiques de leur méthode.
17. En conclusion…
17
Ma motivation : arriver à une fine compréhension
du TSPT et approfondir l’utilisation des approches
sensoriels en art-thérapie
Intérêt ultérieur: élargir les champs de recherche et
regarder comment cela peut s’articuler auprès des
intervenants psychosociaux de premières lignes
Merci de votre attention !
Des questions ?
18. Références
18
Brillon, P. (2013). Comment aider les victimes souffrant de stress post-
traumatique : Guide à l’intention des thérapeutes. [Version Kindle]. Montréal :
Les Éditions Québec-Livres.
Cyrulnik, B. (2002). Un merveilleux malheur. Paris : O. Jacob.
Cyrulnik, B., Bustany, P., Oughourlian, J.-M., André, C., Janssen, T., Van Eersel,
P. (2012). Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner. [Version Kindle]. Paris :
Albin Michel.
Elbrecht, C. (2013). Trauma Healing at the Clay Field: A Sensorimotor Art
Therapy Approach. Londre et Philadelphie : Jessika Kingsley Publishers.
Freud, S. (1920). Au-delà du principe de plaisir. [Version Kindle]. Amazon
Digital Services LLC.
Geoffrion, S. (2014). La banalisation de la violence en milieu de travail comme
barrière au dépistage de l’ESPT. TRAUMAG, 7, 2
Guay, S. (2015). Un trauma, est-ce pour la vie ? Puis-je être guéri, redevenir
comme avant ? TRAUMAG, 8, 1
Hass-Cohen, N. & Clyde Findlay, J. (2015). Art Therapy & the Neuroscience of
Relationships, Creativity & Resilience : Skills and Practices. [Version Kindle].
New York et Londre : W. W. Norton & Company.
Lev-Wiesel, R. et Slatter, N. (2007). Art Making as a Respond to Terrorism.
Dans Kaplan, F. F. (Dir,), Art Therapy and Social Action. (p. 191-210). Londre et
Philadelphie : Jessika Kingsley Publishers.
Levine, P. A. (1997). Waking the Tiger ‒ Healing Trauma. [Version Kindle].
Berkeley : North Atlantic Books.
Levine, P. A. (2010). In an Unspoken Voice : How the Body Releases Trauma
and Restores Goodness. [Version Kindle]. Berkeley : North Atlantic Books.
Malchiodi, C. A. (2015). Creative Interventions with Traumatized Children.
[Version Kindle]. New York: The Guilford Press.
Morrison, J. (2014). DSM-5 Made Easy: The Clinician’s Guide to Diagnosis. New
York : The Guilford Press.
Rappaport, L. (2009) Focusing-Oriented Art Therapy : accessing the Body’s
Wisdom and Creative Intelligence. Londre et Philadelphie : Jessika Kingsley
Publishers.
Van der Kolk, B. A. (2014). The body keeps the score: brain, mind and body in
the healing of trauma. [Version Kindle]. The New York : Penguin Book.
Van Eersel, P. (2012). Pourquoi nos neurones ont besoin d’autrui pour
fonctionner. Dans De Smedt, M. (Dir.). Votre cerveau n’a pas fini de vous
étonner. [Version Kindle]. Paris : Albin Michel