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                             DigiWorld
                             Yearbook 2010                        e
                                                              10èm
                                                              édition




                               Les enjeux
                               du monde numérique




                                    w w w. i d a t e . o rg
DigiWorld
Yearbook 2010




        Que retenir de 2009
        pour parler du futur
             l'aube de l'éclatement de la bulle technologique, l'IDATE publiait, en 2001, son
        À     premier DigiWorld Yearbook. 2010 : dixième édition de cet atlas du monde
        numérique, au sortir également d'une crise, non plus sectorielle cette fois, mais qui
        a touché et secoue encore presque tous les secteurs économiques. L’impact de la
        conjoncture, plus ou moins sensible selon les secteurs et les marchés de l’indus-
        trie numérique, n’a pas pour autant figé l’effervescence qui les caractérise.

                                                              Le DigiWorld Yearbook reste
                                                              un outil irremplaçable pour
                                                              qui veut trouver sous une
                                                              forme synthétique et accessi-
                                                              ble un rappel des principaux
                                                              évènements de l’année, les
                                                              derniers chiffres sur les mar-
                                                              chés et leurs acteurs, et les
                                                              grandes tendances au niveau
                                                              international vues par les
                                                              experts de l’IDATE.
Préface                                                          Francis LORENTZ, Président, IDATE




L
      a bulle financière et la prospérité artifi-      Twitter, nous basculons d’un monde de la cau-
      cielle qui l’a accompagnée ont masqué            salité à celui des corrélations statistiques, d’un
      l’efficacité déclinante de nos économies         monde analytique vers un monde oral, tactile
occidentales. Le vieillissement de la popula-          et émotionnel, d’un monde séquentiel vers un
tion, un certain “hédonisme“, la prise en              monde de l’instantanéité, d’un monde hiérar-
compte progressive des enjeux écologiques,             chisé à un monde tribalisé.
le principe de précaution, les complexités             Sans doute ne mesurons-nous pas encore
bureaucratiques en sont sans doute                     pleinement la portée des changements intro-
quelques-unes des causes.                              duits par ce développement de l’ubiquité
Par ailleurs, les règles du jeu qui gouvernent nos     informationnelle et ce retour en force du cer-
marchés et nos égoïsmes collectifs nous ont            veau droit par rapport au cerveau gauche.
poussés à préférer le court terme à la prépara-        Mais les générations d’“Internet-natives“ et
tion de l’avenir, et à privilégier, trop souvent, la   de “i-Phone-natives“ sauront tirer parti de
protection des situations acquises au détriment        ce bouleversement de nos “Operating
de l’innovation et des remises en cause qui l’ac-      Systems“ collectifs et individuels.
compagnent. En témoignent la décroissance              Dès à présent les règles qui gouvernent la
des investissements industriels, le retard pris        création de richesse ne cessent de se diversi-
dans les mutations de l’enseignement supérieur         fier. C’est l’agilité qui semble l’emporter sur la
ou encore l’incapacité de l’Europe à atteindre         taille si l’on en juge par la rapidité avec
les objectifs qu’elle s’était fixés il y a dix ans à   laquelle les innovateurs de l’Internet ont su
Lisbonne en matière de société de l’informa-           s’imposer dans l’espace nouveau du commer-
tion. En contrepoint de cette évolution, le dyna-      ce électronique. Et pourtant, à l’inverse, les
misme des économies dites émergentes a                 exigences des régies publicitaires conduisent
amorcé un déplacement du centre de gravité de          à privilégier la recherche d’audience, c’est-à-
la création de richesse réelle.                        dire la taille exprimée en nombre de visiteurs


                                                                                                            Préface
Face à ce constat, l’innovation s’impose               uniques d’un site. C’est la gratuité qui est
comme une priorité absolue. C’est par l’inno-          devenue la référence car tout ce qui est numé-
vation et par l’invention de nouveaux modèles          risé ne coûte rien à reproduire. Pour financer
de croissance que nous pourrons échapper à             les investissements – technologie, infrastruc-
un lent glissement vers le statut de réserves          tures, contenu – qui sont sous-jacents à la
                                                                                                                3
touristiques. C’est par elles que nous pourrons        dynamique numérique, les meilleurs de
                                                                                                            www.idate.org



nous différencier, créer de la richesse, mieux         l’Internet imaginent des modèles différents de
maîtriser notre consommation d’énergie ou              rémunération qui prennent en compte l’appé-
notre relation à l’environnement. Or ce sont les       tence pour la gratuité : financement par la
réseaux, l’Internet et, plus généralement, les         publicité, référencement payant, freemium...
technologies de l’information qui sont au              Dans cet espace numérique, les consomma-
cœur, d’une manière ou d’une autre, du foison-         teurs ont pris une dimension nouvelle. Ils
nement d’idées, de produits, de services ou de         sont non seulement dotés des moyens de
modèles économiques auquel nous assistons.             comparer instantanément toutes les offres
La combinatoire de l’Internet mobile, du Cloud         du marché, mais peuvent aussi entrer dans
Computing, de l’Internet des objets, constitue         des systèmes d’échanges directs voire de
une étape décisive de l’évolution vers l’écono-        troc avec leurs semblables. L’analyse indivi-
mie de l’immatériel et la société de l’informa-        dualisée de leurs profils et de leurs compor-
tion. Avec Google, l’iPhone, Facebook et               tements permet à la fois de mieux les servir
et de mieux les contrôler. De consommateurs           facilite l’émergence d’innombrables vocations
                 passifs ils se transforment souvent en                de jeunes entrepreneurs.
                 acteurs, collaborateurs des fournisseurs ou           Les leaders de l’industrie, de leur côté, ont
                 créateurs de contenus.                                compris le parti à tirer de cette dynamique
                 La saturation d’informations et de sollicita-         créative. Au-delà du mouvement, déjà ancien,
                 tions confère une importance croissante aux           d’acquisition systématique de start-up pour
                 médiations et intermédiations de toutes               alimenter leur portefeuille de technologies et
                 natures. Moteurs de recherche, guides                 d’innovations, ils apprennent à coopérer avec
                 d’achat, réseaux sociaux ne cessent d’évo-            les libertaires des systèmes ouverts ou des
                 luer pour aider à trouver l’information perti-        communautés d’internautes pour faire évo-
                 nente, rassurer et guider au milieu de la             luer leurs offres. Ils ne cessent d’investir dans
                 confusion, organiser la manière dont nous             la constitution d’écosystèmes qui assurent
                 percevons la réalité, faciliter la constitution       l’enrichissement de leurs offres grâce à la col-
                 de nouvelles formes de tissu social.                  laboration en réseau.
                 Ce monde structuré par les réseaux et                 C’est cet exceptionnel potentiel d’innovation
                 l’Internet foisonne d’opportunités pour ceux          autour des réseaux, de l’Internet, des techno-
                 qui veulent et qui savent en exploiter les res-       logies de l’information en général, qui consti-
                 sources, pour ceux qui ont compris que l’in-          tue sans doute la meilleure opportunité d’une
                 novation permanente, au cœur du processus             sortie de crise qui ne soit pas un simple retour
                 de création de valeur, obéit de moins en              aux modèles du passé. Nous avons les moyens
                 moins aux logiques traditionnelles.                   d’inventer un avenir différent. Saurons-nous,
                 Les innovations de toute nature, ne correspon-        en Europe, saisir cette opportunité ?
                 dent plus, pour une large part, aux résultats de      Le bilan des dix dernières années apparaît, à
                 travaux de recherche secrètement mûris dans           cet égard, plutôt contrasté. Les Européens
                 les laboratoires de quelques grands groupes.          ont certes su s’imposer dans la bataille mon-
                 La hiérarchie s’est inversée : l’innovation est       diale de l’innovation grâce à leur accord his-
                 désormais tirée par les consommateurs. C’est          torique autour du GSM. Nos pays ont pris
Préface




                 leur besoin de mobilité, leur préférence pour         une place plus qu’honorable dans la mise en
                 l’image et le toucher, leur besoin de lien social,    œuvre du haut débit fixe. C’est un Européen,
                 qui font le succès d’Apple, de YouTube ou de          Linus Thorvald, qui a lancé Linux. Il y a bien
                 Meetic. Ce sont des consommateurs, devenus            d’autres exemples de notre capacité à
  4              actifs, qui participent à l’évolution des grands      prendre la tête du mouvement. Mais aucun
                 sites de commerce électronique ou contri-             des leaders mondiaux de l’Internet, aucune
DigiWorld 2010




                 buent à l’enrichissement de Wikipedia.                des plateformes mondiales d’intermédiation
                 Dans le même temps, l’accès à l’innovation,           numérisée ne sont européens.
                 qu’elle soit technologique, marketing ou écono-       Alors, comment transformer cette sortie de
                 mique, s’est considérablement banalisée.              crise en rebond et inventer de nouveaux res-
                 Internet diffuse et mutualise instantanément          sorts et de nouveaux modèles de croissance ?
                 l’innovation. Il permet à chacun de puiser dans       Il n’y a, bien sûr, pas de réponse simple, mais
                 une bibliothèque universelle de connaissances,        quelques priorités me paraissent s’imposer.
                 d’expériences et d’idées. Il favorise la constitu-    Au premier rang de celles-ci, le décloisonne-
                 tion de réseaux de compétence indépendants            ment et la collaboration, que ce soit entre
                 des structures économiques ou administratives.        grandes entreprises et start-up, entre entre-
                 Allant plus loin, le partage de l’intelligence peut   prises et universités, entre secteur public et
                 conduire à ce chaos organisé qu’illustre le phé-      secteur privé, entre industriels et financiers. La
                 nomène de l’Open Source. Dans tous les cas, il        diversité, la rapidité, la complexité actuelle de
l’innovation, imposent des modèles nou-                garantir la qualité de service requise par des
veaux ; les initiatives prises en ce sens en           usages professionnels et domestiques de plus
France avec les pôles de compétitivité sont            en plus exigeants, comme la vidéo haute défini-
exemplaires. Encore faudrait-il concentrer au          tion ou la santé. S’y ajoutera l’impact du déve-
maximum les ressources publiques de toute              loppement de programmes destinés à rendre
nature sur les meilleurs de ces pôles. Mais ce         “intelligentes“ les grandes infrastructures. Tout
décloisonnement bien sûr, en raison de la              cela impose des investissements considérables
taille des marchés, n’a de sens qu’à l’échelle         qui n’iront pas sans partenariats entre collectivi-
de l’Europe. Pourquoi ne pas élargir cette             tés publiques et opérateurs et, peut-être, sans
démarche en identifiant et organisant des              une approche nouvelle des modalités d’utilisa-
pôles européens à vocation transnationale ?            tion et de tarification des réseaux.
Deuxième priorité, les jeunes pousses ou               Cinquième priorité, le renforcement des perfor-
gazelles : ce sont elles qui, par leur créativité      mances de l’enseignement supérieur. La capaci-
et leur agilité, ont le plus de chance de              té à créer de la valeur par l’innovation dépend
conquérir les nouveaux espaces technolo-               largement de la qualité et de la quantité des
giques et économiques. Leur financement                diplômés de quelques filières de l’enseigne-
risque de souffrir du durcissement des règles          ment supérieur. Même si le classement des uni-
prudentielles du système financier, d’une remi-        versités établi par l’Université de Shanghai est
se en cause, imposée par la situation budgé-           très discutable, il n’en reste pas moins significa-
taire, des avantages fiscaux dont elles ont pu         tif (révélateur ?) d’un retard européen dans ce
bénéficier et, de manière générale, de la plus         domaine. Des mesures courageuses ont été
grande difficulté d’obtenir, en Europe, une            prises, en France, au cours de ces deux dernières
rémunération de la prise de risque compétiti-          années. Mais l’effort financier, culturel et poli-
ve (comparable ?) avec celle que l’on peut             tique à réaliser pour que nous figurions dans le
espérer aux États-Unis.                                peloton de tête mondial, est considérable.
Troisième priorité, faire de l’Internet le système     Enfin, il est évident que les programmes de
nerveux des grandes infrastructures qui déter-         recherche constituent une des clés de l’avenir


                                                                                                             Préface
minent notre cadre de vie et notre niveau de           à moyen/long terme. Et cela vaut notamment
performance économique : santé, transports,            pour l’Internet lui-même, dont l’évolution
protection de l’environnement, gestion de              incrémentale ne suffira bientôt plus à répondre
l’énergie. Ces infrastructures peuvent être ren-       aux besoins. Complexité d’une architecture
dues intelligentes, c’est-à-dire beaucoup plus         conçue il y a plus de trente ans et qui a évolué          5
performantes, par la re-conception totale de leur      par additions successives, exigences de qualité
                                                                                                             www.idate.org



fonctionnement et de leur optimisation autour          de service supérieures au “best effort“ actuel,
de l’Internet et de son environnement applicatif.      niveaux de confiance et de sécurité, autant de
C’est sans doute là un domaine privilégié d’ini-       sujets critiques qui sont déterminants pour
tiative pour les pouvoirs publics, et particulière-    l’avenir du Web et de son rôle de système ner-
ment à l’échelle européenne. Car dans la phase         veux de nos sociétés. C’est un enjeu majeur,
actuelle, ce sont, répétons-le, les usages qui         qui devrait devenir l’objet d’une grande ambi-
tirent l’innovation et c’est à travers eux que l’in-   tion européenne, inscrite bien sûr dans un
tervention publique et la coopération européen-        réseau de partenariats mondiaux.
ne peuvent se révéler les plus efficaces.              La sortie de crise peut sembler hésitante. À
Quatrième priorité, les infrastructures de télé-       nous de la confirmer et de l’accélérer en
communications. Nous sommes confrontés à la            exploitant toutes les opportunités créées par
fois à la croissance exponentielle du recours à        l’accélération du cycle d’innovation autour des
l’Internet fixe ou mobile et à la nécessité de         technologies et services de l’information.
Sommaire
                       Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3

                 Partie 1 : Atlas DigiWorld
                       Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8
                 Chapitre 1 : Le DigiWorld dans l’économie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18
                    1. Dynamiques comparées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24
                    2. Les investissements en TIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26
                    3. La production des TIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28
                    4. Les valeurs TIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
                 Chapitre 2 : Marchés et acteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32
                    1. Les marchés du DigiWorld par secteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38
                    2. Services télécoms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40
                    3. Équipements télécoms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42
                    4. Services informatiques et logiciels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44
                    5. Équipements informatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46
                    6. Services de télévision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48
                    7. Électronique grand public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50
                    8. Les marchés de l’Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52
                 Chapitre 3 : Le DigiWorld par région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .54
                    1. Les marchés du DigiWorld par région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60
                    2. Les marchés du DigiWorld en Amérique du Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .62
                    3. Les marchés du DigiWorld en Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64
                    4. Les marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique (1/2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66
                    5. Les marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique (2/2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .68
                    6. Les marchés du DigiWorld en Amérique latine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70
                    7. Les marchés du DigiWorld en Afrique et au Moyen-Orient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .72
Sommaire




                 Chapitre 4 : Accès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .74
                    1. Téléphonie fixe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .80
                    2. Téléphonie mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .82
                    3. Internet fixe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .84
  6                 4. Terminaux mobiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .86
                    5. Le satellite, réseau d’accès télécom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .88
DigiWorld 2010




                    6. La convergence fixe - mobile dans les entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .90
                    7. Le Cloud Computing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .92
                    8. Concentration et consolidation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .94
                 Chapitre 5 : Services et contenus grand public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .96
                    1. TV : la migration Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .102
                    2. Vidéo : après la haute définition, la 3D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .104
                    3. Jeux vidéo : toujours plus universels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .106
                    4. L’irrésistible croissance de la publicité en ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .108
                    5. Web 3D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .110
                    6. Le foyer numérique, enfin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .112
                    7. Internet mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .114
                    8. IPTV sur FTTx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .116
                    9. Usages des TIC : les quatre scénarios de l’IDATE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .118
Partie 2 : Chronique DigiWorld
Janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .122
    Deutsche Telekom s’allie avec EdgeCast sur le marché du CDN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .123
Février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .124
    Time Warner se sépare d’AOL - Comcast rachète Universal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .125
Mars . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .126
   L’heure de la VoIP mobile a-t-elle sonné ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .127
Avril . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .128
    Hulu : Disney rejoint News Corp. et NBC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .129
Mai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .130
   Google lance Google Wave . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .131
Juin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .132
    Le rôle des pouvoirs publics en faveur des déploiements FTTH/B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .133
Juillet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .134
     Les premiers déploiements LTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .135
Août . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .136
   Livre électronique : et maintenant les consoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .137
Septembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .138
   L’e-commerce en forte progression, malgré (grâce à ?) la crise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .139
Octobre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .140
   Les terminaux mobiles de nouvelle génération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .141
Novembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .142
   Le nouveau “Paquet Télécom“ européen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .143



                                                                                                                                                          Sommaire
Décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .144
   Globalisation du marché des chaînes de télévision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .145

Données pays
      Allemagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .148
      Espagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .149
                                                                                                                                                              7
      France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .150
                                                                                                                                                          www.idate.org



      Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .151
      Royaume-Uni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .152
      Russie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .153
      Brésil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .154
      États-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .155
      Chine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .156
      Corée du Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .157
      Inde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .158
      Japon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .159

Annexes
      Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .160
      Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .161
8
DigiWorld 2010       Introduction




                                    Introduction
L
     ’année 2009 aura naturellement com-                En particulier, les grandes tendances que
     mencé sous le signe de la crise, les deux          nous avions développées dans notre intro-
      premiers trimestres faisant ressortir, à          duction du DigiWorld Yearbook 2009 se sont
peu près partout dans le monde et dans                  poursuivies. En caricaturant, on pourrait dire
presque tous les secteurs du DigiWorld, une             que le consommateur occidental a continué
détérioration plus ou moins brutale des                 de voter pour l’iPhone et son App Store, pour
ventes. Le troisième trimestre et surtout le            la vidéo sur le Web et le moteur de recherche
quatrième ont fait apparaître les signes d’un           de Google, et pour les réseaux sociaux à
premier rétablissement, notamment à tra-                commencer par Facebook. Dans les pays
vers les investissements publicitaires et les           émergents, la croissance des mobiles s’est
terminaux mobiles, deux secteurs qui avaient            poursuivie à un rythme soutenu, faisant
été très tôt sensibles à la dégradation de la           croître les enjeux autour de certains groupes.
conjoncture.                                            C’est donc dans le déroulement de ces ten-
Par-delà cet environnement, on ne gardera               dances que nous commenterons l’année pas-
en mémoire de l’année écoulée que peu de                sée et que nous esquisserons les enjeux
grands événements ou d’annonces spectacu-               de 2010.
laires. Contrairement à l’année 2008 qui                Enfin, dix ans après la publication par l’IDATE
avait vu le lancement de l’App Store et                 du premier DigiWorld Yearbook, nous termi-
d’Android. Contrairement aussi aux pre-                 nerons en rappelant l’extraordinaire trans-
mières semaines de 2010 qui ont été l’occa-             formation du paysage auquel nous avons
sion de voir le premier mobile Google, la pré-          assisté au cours de la décennie passée.
sentation de l’iPad par Steve Jobs, ou encore
l’annonce du succès à venir de la 3D avec la            L’Internet mobile devient dominant dans
sortie d’Avatar.                                        le trafic géré sur les réseaux mobiles
Toutefois, malgré la conjoncture très dépri-            Ce n’est pas le premier Yearbook où nous
mée à travers le monde, l’effervescence tech-           évoquons l’Internet mobile. Ainsi nous



                                                                                                          Introduction
nologique, industrielle et sociale qui caracté-         avions clairement identifié l’année dernière
rise l’économie numérique ne s’est pas figée.           dans le succès de l’iPhone un changement

 Croissance du trafic mobile en Europe
                                                                                                              9
                                                                                                          www.idate.org




 Source Vodafone (HY results presentation, Nov. 2009)
radical des pratiques des consommateurs           compagner des interrogations sur l’externali-
                 dans l’usage de leur mobile. Malgré la crise,     sation d’une partie des infrastructures aux
                 les smartphones ont poursuivi leur croissan-      équipementiers, sur la négociation d’accords
                 ce au sein du parc des abonnés mobiles sur        de mutualisation avec un concurrent quand
                 les marchés occidentaux. L’iPhone et le           ce n’est pas sur l’opportunité de fusionner
                 BlackBerry en ont été les principaux bénéfi-      comme on l’a vu récemment avec les joint-
                 ciaires. Mais Google a vu tous les autres         ventures opérées à l’initiative d’Orange en
                 fournisseurs de terminaux, à l’exception de       Suisse et au Royaume-Uni.
                 Nokia, réagir en utilisant son OS Android.        Sur un autre plan, l’équation économique
                 À ce jour, cela ne suffit pas à assurer un suc-   des opérateurs pour conserver leur capacité
                 cès. D’où probablement la tentative de            de croissance et leur marge se complique. On
                 Google d’aller plus loin en concevant sa          ne sait pas encore très bien si les aménage-
                 propre interface usager sur Android. En           ments pour faire face à l’explosion des trafics
                 attendant, l’iPhone a considérablement ren-       passent par une augmentation significative
                 forcé son pouvoir auprès des développeurs         de leur effort d’investissement. L’accent a été
                 avec plus de 3 milliards de téléchargements       mis ces derniers mois sur les solutions de
                 sur l’App Store et 150 000 applications dis-      continuité qu’offraient les fournisseurs pour
                 ponibles.                                         passer progressivement de la 3G+ au LTE,
                 Ce qui a franchement changé en 2009, c’est le     dans un environnement où l’impact des équi-
                 fait que pour beaucoup d’opérateurs occiden-      pementiers chinois contribue à faire baisser
                 taux, le trafic données est devenu dominant       les prix. Il est néanmoins probable qu’il y ait
                 sur leurs réseaux au point de générer des pro-    là matière à une différenciation des opéra-
                 blèmes de congestion dans certaines grandes       teurs fondée sur les caractéristiques de leurs
                 agglomérations. Longtemps restés plutôt fri-      réseaux et leur pouvoir de négociation. En
                 leux vis-à-vis des perspectives d’un Internet     sus des efforts supplémentaires en Capex qui
                 mobile, les opérateurs ont constaté que l’en-     pourraient être consentis, les opérateurs
Introduction




                 gouement des consommateurs pour l’iPhone,         européens sont confrontés à une baisse ou
                 combiné avec des forfaits ad hoc, générait        au mieux à une stagnation de leur chiffre
                 une dynamique irrésistible. Ils se retrouvent     d’affaires et de leur marge sous l’effet de la
                 d’une certaine façon en terrain connu avec        saturation du marché de la téléphonie mobi-
                 pour challenge de faire face à la croissance du   le et des dispositions réglementaires. Par
10               trafic et aux besoins de débit. Les bons          ailleurs, si aujourd’hui et pour l’essentiel, la
                 réglages sont complexes. Il leur faut profiter    voix sur IP ne les concurrence qu’à travers les
                 des dernières générations des équipements         accès fixes, la pression devrait se renforcer
DigiWorld 2010




                 HSPA+, renforcer leurs réseaux de backhau-        avec l’Internet mobile. On ne sait pas encore
                 ling, tester les premières solutions LTE1 avant   aujourd’hui si les solutions des telcos de VoIP
                 de décider de leur mise en œuvre, définir des     sur mobile du type IMS vont jouer un rôle
                 architectures mixtes assurant la continuité de    dominant (à l’instar d’une certaine façon des
                 couverture à moyen débit et l’offre de hots-      solutions voix sur large bande fournies par
                 pots à haut et très haut débit, compter avec      les boîtiers ADSL des opérateurs fixes) ou si
                 les options hybrides de type Wifi ou femto-       le LTE s’accompagnera de quelques stan-
                 cell… Beaucoup vont devoir se déterminer          dards de VoIP extérieurs aux opérateurs.
                 dans l’acquisition de nouvelles fréquences        Dans tous les cas, face à l’effritement des
                 résultant du “dividende numérique“, des           recettes du modèle économique historique
                 bandes réservées en 2,6 GHz, ou de la redis-      du secteur – la facturation de la voix à la
                 tribution des fréquences GSM (900 MHz et          minute – et pour conserver leurs revenus, les
                 1 800 MHz). Tous ces choix doivent aussi s’ac-    opérateurs doivent convaincre la majorité de
leurs clients de passer rapidement à des           soutenir la croissance du trafic de l’Internet
offres données. À cette équation de base           mobile, une seconde préoccupation majeure
s’ajoutent d’autres éléments largement             réside dans l’émergence dans les mois à
débattus au cours de l’année 2009. D’abord         venir d’une véritable concurrence face à
la question tarifaire : comment élargir la         l’iPhone et à son App Store.
clientèle des internautes mobiles en propo-        Apple et RIM, qui sont restés en 2009 les
sant des forfaits simples et rassurants, tout      vraies références, peuvent en effet s’attendre
en segmentant de façon efficace le marché          à rencontrer une résistance plus vive en
pour tenir compte des différences de pra-          2010. D’abord on devrait voir augmenter la
tiques, de perception et de pouvoir d’achat,       part de marché des terminaux Android,
et tout en se préservant des phénomènes de         désormais supportés – à titre exclusif ou non
congestion du réseau à certaines heures ?          – par un grand nombre de fournisseurs. On
Déjà, Vodafone a permis à sa filiale espagno-      pourra aussi analyser en fin d’année les
le d’expérimenter pour les abonnés profes-         conséquences du Nexus One de Google. On
sionnels une offre leur donnant la priorité        devrait aussi pouvoir commencer à se faire
dans les ressources partagées des stations         une petite idée sur les annonces faites en
radio. On imagine les liens qui ne manque-         début d’année 2010 : la toute nouvelle pla-
ront pas d’être faits avec le débat sur la         teforme Windows Mobile 7, l’alliance de
“Net neutralité“.                                  Nokia avec Intel, le nouvel OS avec lequel
Ce sujet n’est pas sans relation non plus avec     Samsung va équiper certains de ses smart-
les perspectives que gardent les opérateurs        phones.
de disposer de ressources complémentaires          Il reste aussi à voir si les alliances entre opé-
provenant des applications consommées.             rateurs sauront établir un rapport de force
Entre le modèle de l’App Store d’un côté et        débouchant sur une certaine standardisation
celui de Google privilégiant son moteur de         d’une plateforme offerte aux développeurs
recherche et ses propres applications de           indépendamment des terminaux du marché.



                                                                                                       Introduction
l’autre, ces perspectives ne sont pas évi-         Car dans cette bataille, il y au moins deux
dentes. Au-delà des différences de focalisa-       enjeux, conformément aux caractéristiques
tion et de métier, les opérateurs doivent          de marché biface (“2-sided market“) de
composer avec leurs présences géogra-              l’Internet mobile. Le premier est au niveau
phiques souvent restreintes, tandis que les        des développeurs qui ont massivement
grands acteurs du Net peuvent être à l’initia-     adhéré à l’App Store d’Apple et que les             11
tive sur tous les marchés de la planète. Il        autres plateformes doivent absolument
                                                                                                       www.idate.org



paraît néanmoins probable que les opéra-           séduire. Le deuxième réside dans l’interface
teurs pourront trouver des marges d’initia-        utilisateur dont la référence est l’approche
tives et faire valoir leur rôle de distributeurs   “verticalisée“ et fermée de l’iPhone et du
en valorisant la relation contractuelle qu’ils     BlackBerry. C’est cette voie que semble
conservent avec leurs clients, les données sur     suivre Microsoft tandis que Google, qui avait
leurs comportements, et la qualité des accès       fait le pari d’une plateforme ouverte aux
dont peuvent bénéficier les applications.          développements des interfaces usagers des
Cela leur sera d’autant plus facile qu’il y aura   fabricants de terminaux Android, paraît
une certaine diversité dans les plateformes        aujourd’hui hésiter.
d’agrégation de contenus et une réelle             Mais, imbriquées dans ces enjeux industriels,
concurrence sur le marché des terminaux.           des questions plus fondamentales concer-
Si 2010 devrait nous permettre de mieux            nent la taille du marché des applications de
appréhender la capacité des opérateurs à           l’Internet mobile ainsi que les modèles
économiques qui le sous-tendront. Parallè-         papier), de la santé (à quand la généralisa-
                 lement à une extension des couvertures 3G,         tion d’applications de contrôle à distance et
                 on peut s’attendre à une certaine “démocra-        d’autodiagnostic ?)...
                 tisation“ des terminaux mobiles multimé-           D’autre part, comme sur le Web mais avec
                 dias. Cela devrait favoriser un élargissement      des atouts particuliers (notamment liés à la
                 rapide du marché de l’Internet mobile à la         localisation), la publicité sous différentes
                 majorité des consommateurs dans les pays           formes devrait aussi jouer un rôle croissant.
                 occidentaux. Cela devrait aussi créer un nou-      Tous les acteurs s’y préparent. On aura ainsi
                 veau marché dans les pays émergents, qui           vu en 2009 Google et Apple acquérir deux
                 ont manifesté leur appétit pour l’Internet et      spécialistes de ce marché, respectivement
                 les applications innovantes. C’est plus diffici-   AdMob et Quattro Wireless.
                 le de faire des hypothèses fermes sur le bud-      Quelles que soient les incertitudes sur la
                 get que le consommateur est prêt à consa-          vitesse de généralisation de l’Internet mobi-
                 crer aux différentes applications qui lui          le, sur l’organisation de sa chaîne de valeur
                 seront offertes, après s’être acquitté de son      et sur ses grands gagnants, il y a là une com-
                 abonnement d’accès. Face aux limites de            posante essentielle de l’Internet du futur et
                 l’extension du budget des consommateurs, il        de l’industrie numérique. On nous permettra
                 faut intégrer le phénomène de destruction          de regretter ici que l’Europe, qui avait su
                 créatrice propre à l’Internet et imaginer les      avoir un rôle de leader en téléphonie mobile
                 revenus alimentés pour partie par transfert :      avec le GSM, ne soit pas apparue en 2009
                 des jeux vidéo, comme on le voit dans les          plus à l’initiative des transformations que
                 “success stories“ sur l’App Store, des ser-        nous avons rapidement décrites.
                 vices financiers, de la musique et de la vidéo,
                 de la distribution (les transactions depuis un     De plus en plus de vidéo sur l’Internet
                 mobile ont triplé sur eBay en 2009), de la         Encore largement dominé par le flux des
                 presse et de l’édition (Amazon a vendu à           accès fixes, l’Internet voit son trafic pour-
Introduction




                 Noël dernier plus de livres en version élec-       suivre sa croissance spectaculaire : entre 40
                 tronique pour son Kindle que de livres             et 60 % par an selon les études. Cette crois-

                  Perspectives d’évolution du trafic Internet dans le monde
12
DigiWorld 2010




                  Source Cisco
sance, soutenue par l’extension continue de               numérique. Toutefois la pression n’est pas
la population des internautes, trouve un fac-             prête à se relâcher. Les chaînes vont devoir
teur d’accélération par la présence de plus               défendre leurs audiences, leurs programmes,
en plus importante de la vidéo dans les                   leurs marques et leurs recettes, dans un
usages du Net. Cisco, qui y voit depuis plu-              contexte où la consommation est de plus en
sieurs années le phénomène majeur de                      plus “délinéarisée“, personnelle et éclatée
transformation de l’Internet, annonce une                 sur de multiples écrans fixes et mobiles. Face
part de 90 % du trafic à l’horizon 2013.                  à des agrégateurs puissants, la maîtrise des
Chaque jour en 2009, un milliard de vidéos                droits sur les programmes est devenue un
ont été visionnées sur YouTube. Le phénomè-               élément stratégique. À cet égard, il sera inté-
ne de la vidéo sur le Net ne se réduit pas à              ressant de suivre dans les mois qui viennent
une consommation de curiosité, limitée aux                la stratégie vidéo qu’Apple va associer à la
vidéos du buzz ou au contraire aux produits               sortie de son iPad ou la nature des accords
rares de la “long tail“. Elle intègre pour une            passés par les fabricants des téléviseurs
part significative le téléchargement ou la                connectés.
consommation en streaming des grandes                     Le Net doit aussi supporter la généralisation
séries télévisuelles. Cela se fait souvent dans           de la vidéo sur les sites, sur les plateformes
l’ignorance des droits associés à ces produc-             d’échanges que constituent les réseaux
tions. Cela se fait aussi de façon croissante à           sociaux, les applications de vidéoconférence
travers les sites “légaux“ des grands studios             et les échanges interpersonnels (plus du tiers
comme Hulu (plusieurs centaines de millions               des communications téléphoniques de Skype
de vidéos par mois), ou à travers les services            seraient accompagnées d’un échange vidéo).
de catch-up TV des réseaux câblés, des opé-               Dans ce contexte, on a prédit déjà depuis de
rateurs d’IPTV ou des chaînes de télévision.              nombreuses années l’écroulement de
Jusqu’alors l’audience des grandes chaînes a              l’Internet. Heureusement à tort. En fait, les
été moins bouleversée par ces phénomènes                  capacités mises à la disposition des inter-



                                                                                                            Introduction
que par la multiplication des chaînes asso-               nautes n’ont cessé d’augmenter en profitant
ciée aux nouveaux paysages de la diffusion                des progrès des technologies optoélectro-

 Les principaux opérateurs de backbone (“Tier 1“)
                                                                                                            13
                                                                                                            www.idate.org




 Source Atlas, Internet Observatory 2009 annual report, University of Michigan, Arbor Networks, Merit;
 based on anonymous ASN (origin/transit) data
niques. Plus profondément, l’Internet a           tralité“. Un débat souvent confus mais parti-
                 considérablement évolué dans son fonction-        culièrement significatif des tensions qui
                 nement. Face aux limites d’un fonctionne-         accompagnent la transformation de
                 ment en “best effort“, des prestataires spé-      l’Internet. En début d’année et conformé-
                 cialisés (CDN2) proposent aux fournisseurs        ment aux promesses de campagne des
                 de contenus vidéo des optimisations de            démocrates, le nouveau président de la FCC
                 route, des procédures de répartition de           a relancé le débat en ajoutant les principes
                 charges, et des infrastructures de serveurs       de transparence et de non-discrimination, et
                 répartis à proximité des usagers afin d’assu-     en insistant sur le fait qu’ils devaient s’appli-
                 rer une certaine qualité de service3. D’autre     quer aux réseaux fixes comme aux réseaux
                 part, les grands agrégateurs de contenus et       mobiles. L’analyse dominante des régula-
                 ceux qui génèrent une partie croissante du        teurs est que les opérateurs peuvent mettre
                 trafic ont cherché à s’affranchir des opéra-      en œuvre des mesures qui les préservent des
                 teurs traditionnels des backbones de              phénomènes de congestion, mais ils doivent
                 l’Internet en déployant leurs propres infra-      clairement démontrer leur justification et
                 structures de réseaux et serveurs. On a vu        informer au préalable les consommateurs. Il
                 ainsi en quelques années aux États-Unis           sera intéressant sur ce point de prendre
                 entrer dans le “Tier 1“ de nouveaux acteurs       connaissance de l’arrêt en appel de la Cour
                 tels Comcast ou Google.                           sur l’affaire Comcast, attendu dans les pro-
                 Toutes ces évolutions vont s’accélérer. Elles     chaines semaines. Par ailleurs, ils ne doivent
                 incluent naturellement les stratégies des         pas discriminer en privilégiant l’accès de
                 grands acteurs de l’informatique (matériels,      leurs abonnés à leurs propres services ou à
                 logiciels et services) dans le déploiement des    ceux de leurs affiliés. Nous n’entrerons pas
                 architectures de Cloud Computing dont la          dans le détail, mais on conçoit aisément les
                 lecture reste encore difficile. Elles suscitent   multiples cas de figure et les problèmes d’in-
                 aussi une interrogation majeure sur la contri-    terprétation. Déjà en 2005, l’administration
Introduction




                 bution des telcos au nouveau paysage de           nord-américaine, qui avait imposé ses prin-
                 l’infrastructure de l’Internet.                   cipes de “Net neutralité“ comme condition à
                 C’est aussi dans ce contexte que s’est géné-      la fusion de SBC-AT&T et Verizon-MCI, avait
                 ralisé en 2009 le débat engagé depuis plu-        dû gérer comme une exception l’offre de ser-
                 sieurs années aux États-Unis sur la “Net neu-     vices IPTV et de services aux entreprises de
14                                                                 type IPVN.
                  Utilisateurs actifs de Facebook                  L’existence d’une politique active de concur-
DigiWorld 2010




                                                                   rence dans l’accès haut débit en Europe a
                                                                   sans doute retardé l’introduction du débat.
                                                                   Toutefois, en prenant finalement des disposi-
                                                                   tions explicites concernant la “Net neutrali-
                                                                   té“ dans le nouveau ‘’Paquet Télécom’’ adop-
                                                                   té en décembre dernier, l’Union européenne
                                                                   va devoir mesurer les risques réels en jeu,
                                                                   sans oublier celui de freiner les investisse-
                                                                   ments dans les infrastructures de nouvelle
                                                                   génération d’accès.
                                                                   Nous avons évoqué le caractère crucial des
                                                                   augmentations de capacité et de débit pour
                  Source Facebook                                  soutenir l’Internet mobile. Il est évident que
le déploiement des accès à très haut débit en    fait, aujourd’hui, très diverses quant aux
fibre optique demeure en début d’année           options techniques, au poids des finance-
2010 au moins tout aussi préoccupant, sin-       ments publics ou parapublics mobilisés et à
gulièrement en Europe. Contrairement aux         la stabilité du dispositif réglementaire rete-
opérateurs nord-américains (Verizon, AT&T)       nu. C’est là pour la Commission et le BEREC4
qui peuvent compter mordre sur le marché         une occasion5 importante de reprendre l’ini-
des grands réseaux câblés pour justifier le      tiative pour progresser dans la voie du mar-
risque de développement de nouveaux              ché unique.
réseaux d’accès, les opérateurs européens
                                                 Google, Apple et… Facebook
ont un marché de la télévision payante beau-
coup plus modeste. Les villes et l’habitat       Aujourd’hui Google vaut 180 milliards USD,
européens se distinguent aussi des mégalo-       dégage 6,5 milliards USD de profits pour un
poles du Japon, de la Corée du Sud ou de la      chiffre d’affaires de 23,6 milliards USD. Il a
Chine où le déploiement des réseaux est          renforcé sa domination sur son cœur de
beaucoup moins coûteux. L’année 2009             métier, le moteur de recherche.
n’aura cependant pas été une “année              Méthodiquement, il utilise les profits des
blanche“ pour le développement des accès à       liens sponsorisés pour couvrir tous les élé-
très haut débit en Europe.                       ments du puzzle. Il a acquis le contrôle de
Au-delà de ces conditions plus ou moins          YouTube, a imposé ses applications Gmail,
favorables, les investissements sont sen-        Google Maps et Google Earth. Ces derniers
sibles aux options réglementaires. Le succès     mois, il a lancé un navigateur, un service de
du haut débit en Europe est, pour une part       téléphonie et a ajouté son propre smartpho-
significative, assis sur la relative clarté et   ne à sa plateforme mobile. Il se prépare à
l’homogénéité d’un modèle dominé par             attaquer directement Microsoft et le modèle
l’ADSL et une concurrence basée sur le           du PC avec un OS et un ensemble de logiciels
dégroupage. La longueur du processus de          applicatifs fonctionnant en ligne. Il se propo-




                                                                                                   Introduction
révision du cadre réglementaire européen a       se de construire dans une ville nord-améri-
laissé les pays membres trouver par eux-         caine un réseau de 50 000 prises offrant des
mêmes les premiers principes qui devaient        débits jusqu’à 1 Gbps. Il multiplie les accords
s’appliquer. Les situations du très haut débit   pour numériser les fonds des bibliothèques
sur les différents marchés de l’Union sont de    et les catalogues des éditeurs…
                                                 Pour autant, Apple n’est pas le seul à pouvoir    15
 Accès FTTH/B dans le monde                      lui ravir la vedette sur certains créneaux.
                                                                                                   www.idate.org



                                                 Google doit reconnaître être largement dis-
                                                 tancé par Facebook sur les réseaux sociaux.
                                                 Parmi les records de croissance de l’année
                                                 2009, on peut certainement retenir celui du
                                                 nombre d’internautes inscrits sur Facebook,
                                                 passés de 130 millions en décembre 2008 à
                                                 plus de 350 millions en fin d’année 2009. Il
                                                 est probable que l’on dénombrera plus de
                                                 500 millions d’inscrits fin 2010.
                                                 Cette croissance ne se concentre pas sur la
                                                 classe d’âge des 15-25 ans mais touche pro-
                                                 gressivement toute la population, ainsi qu’un
 Source IDATE                                    nombre croissant d’entreprises. D’autres
réseaux sociaux ont également poursuivi leur     gies d’agrégation, Facebook, comme les
                 croissance comme LinkedIn sur le marché          autres leaders du Net, peut valoriser son
                 professionnel ou Twitter (dont les 60 millions   attractivité pour disséminer sa présence sur
                 d’utilisateurs généreraient 50 millions de       des plateformes extérieures à travers des API.
                 “tweets“ par jour). Mais Facebook, qui a         Finalement, le principal risque pour
                 annoncé en cours d’année ne plus consom-         Facebook résulterait de la succession d’inci-
                 mer de cash, semble bien avoir creusé l’écart    dents relatifs aux atteintes à la vie privée,
                 avec ses rivaux, à commencer par MySpace.        résultant de ses propres pratiques ou de
                 Ses recettes publicitaires, de quelques cen-     celles des éditeurs qu’il accueille.
                 taines de millions USD, sont sans commune        On observera aussi en 2010 les capacités de
                 mesure avec celles des liens sponsorisés.        Google, à travers les fonctionnalités nou-
                 Elles ont toutefois progressé malgré la réces-   velles qu’il introduit dans ses services (Gmail
                 sion en 2009, et devraient croître à un rythme   notamment), à rivaliser avec Facebook
                 accéléré compte tenu de son audience et du       et Twitter.
                 pouvoir de prescription des usagers de
                 Facebook. En outre, un second modèle éco-        Ten years after
                 nomique est en route. Le réseau social, qui      Il y a dix ans paraissait le premier DigiWorld
                 représente pour les internautes l’environne-     Yearbook. Il y avait alors moins d’internautes
                 ment privilégié d’échange et de consomma-        dans le monde qu’il y a aujourd’hui d’inscrits
                 tion sur le Web, offre à son opérateur une       sur Facebook. Ce dernier n’existait pas.
                 occasion exceptionnelle de mettre en œuvre       Google faisait ses premiers pas. Amazon,
                 une stratégie de plateforme en diversifiant      eBay et Yahoo! étaient déjà cotés. AOL valait
                 ses propres applications et en ouvrant aux       200 milliards USD et, pressentant sans doute
                 développeurs tiers son audience et le cas        l’éclatement de la bulle, allait prendre le
                 échéant des fonctionnalités telles que le        contrôle de Time Warner dans une opération
                 micropaiement. D’ores et déjà, le marché des     de 166 milliards USD. Il faudra attendre
Introduction




                 jeux sur Facebook représenterait plus d’un       presque dix ans pour que Time Warner retrou-
                 milliard USD. En complément de ses straté-       ve son indépendance. On parlait donc déjà de

                  Les 10 premiers telcos mondiaux
16
DigiWorld 2010




                  Source IDATE
la crise6. Elle allait en quelques mois faire      les grandes tendances et les principaux
vaciller les valeurs des premières stars de        enjeux de l’industrie numérique. N’hésitez
l’Internet. La bulle télécom allait mettre         pas à nous faire part de vos critiques et à
quelques mois de plus pour exploser sous           nous faire des suggestions pour la prochaine
l’effet des fusions aux valorisations gigan-       édition du rapport.
tesques telles que la prise de contrôle de         Merci enfin aux nombreuses entreprises
Mannesmann par Vodafone en novembre                adhérentes du DigiWorld Programme sans
1999 pour 180 milliards USD. Worldcom allait       qui ce projet ne pourrait se concrétiser.
créer la plus grosse faillite de tous les temps.
En Europe, le marché des mobiles explosait
avec des taux de croissance de 30 à 50 %.
Dans ce contexte et dès 1999, les enchères
pour l’attribution des licences mobiles UMTS                                              Yves GASSOT
(3G) atteignaient 37,5 milliards EUR au                                        Directeur Général, IDATE
Royaume-Uni et 50 milliards EUR en
Allemagne. Quelques mois après sous l’effet
des endettements et des survaleurs antici-         1. Long Term Evolution (3,9G). Les premiers déploiements sont
pant de façon irrationnelle une explosion de       engagés dans le nord de l’Europe et par Verizon.
                                                   2. Content Delivery Network
l’internet mobile, les capitalisations de BT,      3. On peut se demander pourquoi ce marché du CDN n’a pas été
Deutsche Telekom, France Telecom… allaient         préempté par les opérateurs, qui auraient vu là une occasion de
                                                   faire payer les fournisseurs de contenus. Le marché est sans
être divisées par 2, 3, voire plus.                doute encore trop petit, nécessite des compétences pointues,
Il aura fallu 10 ans pour que le nombre d’in-      des capacités aussi pour arbitrer entre différents opérateurs à
                                                   travers le monde. Il était naturel que les opérateurs ces
ternautes dans le monde passe de 360 mil-          dernières années se soient principalement mobilisés sur leurs
                                                   réseaux d’accès et sur les offres de TV managée de type IPTV
lions à 1.7 milliard, pour que le nombre           (qui n’utilisent pas à proprement parler l’infrastructure générale
d’abonnés haut débit passe de quelques mil-        de l’Internet).
                                                   4. Body of European Regulators for Electronic Communications.
lions à 475 millions, pour que le nombre de



                                                                                                                        Introduction
                                                   Mis en place dans le cadre du nouveau “Paquet Télécom”, cet
clients mobiles passe de 480 millions à            organisme représente un pas en avant dans l’harmonisation des
                                                   règles qui s’appliquent aux marchés des services de
4,5 milliards.                                     télécommunications des pays membres, sans représenter pour
                      ***                          autant une agence communautaire de régulation sectorielle.
                                                   5. Au-delà de la “Net neutralité“ et des accès à très haut débit
Vous trouverez dans les différents chapitres       (Next Gen Access), les thématiques majeures de Bruxelles en
                                                   2010 devraient porter sur la révision de la directive sur le
de ce rapport les données et les analyses          Service Universel, les choix partagés faits en matière de
                                                                                                                        17
publiées par les équipes de consultants de         politique du spectre, et naturellement du nouvel “agenda
                                                   numérique“.
l’IDATE tout le long de l’année. Notre objec-
                                                                                                                        www.idate.org


                                                   6. En 2009, Time Warner s’est successivement séparé de sa
tif est de fournir à travers ce rapport les élé-   filiale câble et d’AOL. La capitalisation d’AOL plafonne à
                                                   2,7 milliards USD tandis que celle de Time Warner est de l’ordre
ments de référence permettant d’identifier         de 35 milliards USD.
DigiWorld 2010        Le DigiWorld dans l’économie




                 18
I   Le DigiWorld
    dans l’économie




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                      www.idate.org
DigiWorld 2010        Le DigiWorld dans l’économie




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                                                                    1



                                                         générale
                                                      l’économie
                                                     Les TIC dans
n 2009, les marchés du DigiWorld ont          tisfaits dans une grande partie du monde, en
E   baissé de 1,6 % en valeur, à 2 629 mil-
liards EUR : un recul historique puisque,
                                                  l’occurrence la majorité encore des popula-
                                                  tions des pays émergents. On a beaucoup
même à l’éclatement de la bulle technolo-         insisté ces dernières années, et à juste raison
gique, les marchés des TIC – qui avaient été      sans doute, sur la dynamique exceptionnelle
prioritairement et fortement affectés –           d’équipement des deux marchés géants que
avaient malgré tout réussi à conserver une        constituent d’abord la Chine ensuite l’Inde,
dynamique positive, qui plus est non négli-       notamment en matière de mobiles. Mais
geable (+4 % en 2002). Le segment qui avait       même dans ces pays, les niveaux atteints
alors le plus souffert était celui des équipe-    aujourd’hui laissent des marges de progrès
ments de télécommunications (-10 %), mais         considérables : avec 750 millions de clients
tous les autres avaient continué de progres-      en Chine et un peu plus de 500 millions en
ser ou, au pire, étaient restés stables (équi-    Inde fin 2009 (voir chapitre 4), la montée à
pements informatiques). L’an passé au             75 % de pénétration mobile dans l’un et
contraire, tous les segments ont régressé à       l’autre, qui ne semble pas aberrante compte
l’exception des services de télécommunica-        tenu des niveaux beaucoup plus élevés enre-
tions (voir chapitre 2). Que s’est-il passé       gistrés aujourd’hui dans tous les pays indus-
entre ces deux épisodes ?                         triels, représente un potentiel de plus de
                                                  725 millions de nouveaux clients pour les
Une crise inédite
                                                  deux pays. On ne parle ici que de la partie des
À l’aube des années 2000, la société de l’in-     marchés des TIC sans doute la plus avancée
formation émergeait tout juste. Si l’équipe-      dans ces pays. Et l’on ne parle que de deux
ment en téléphonie – fixe – était déjà bien       pays, certes les plus peuplés (on pourrait
avancé voire saturé dans les pays industriels,    aussi parler de l’Amérique latine, qui a large-
si les réseaux et les matériels informatiques     ment engagé sa mutation). Mais, à côté, de
étaient déjà largement implantés dans les         nombreux autres pays émergents voire des




                                                                                                    Introduction
entreprises, si les appareils d’électronique      sous-régions entières, à l’instar de l’Afrique
grand public irriguaient déjà la majeure par-     subsaharienne, sont encore (très) loin de ces
tie des foyers occidentaux, les besoins res-      niveaux. Il y a donc là aussi des réserves de
taient gigantesques. Le déploiement de nou-       croissance exceptionnelles. Alors, posons la
veaux supports (réseaux mobiles, accès haut       question de manière plus directe : pourquoi
débit, ordinateurs personnels, matériels EGP      les marchés du DigiWorld n’arrivent-ils pas,
numériques…) transformait immédiatement           n’arrivent-ils plus, à profiter de ces dyna-
                                                                                                    21
ces besoins, non plus en potentiel, mais en       miques pour créer de la valeur ?
                                                                                                    www.idate.org



facteurs effectifs de croissance.
                                                  Destruction créatrice
Aujourd’hui ces marchés, au moins dans les
pays industriels, sont arrivés à maturité. Ce     Les réponses sont multiples. L’une des pre-
qui ne signifie pas que le DigiWorld est en       mières consiste d’ailleurs à préciser que les
panne de croissance, bien au contraire.           marchés du DigiWorld continuent en fait à
L’innovation continue de faire progresser en      créer de la valeur, mais de moins en moins
permanence les réseaux ; les équipements,         pour leur propre secteur et de plus en plus
les contenus, le trafic de données augmen-        pour l’économie générale : à travers la diffu-
tent à un rythme exponentiel et, sous la pres-    sion, l’usage, la généralisation d’outils de
sion de ces phénomènes, les approches mar-        plus en plus efficaces (aussi bien pour les
keting et les “business models“ des acteurs       entreprises et administrations que pour les
sont revisités régulièrement. Par ailleurs, des   particuliers) et souvent de moins en moins
besoins plus basiques continuent d’être insa-     chers, en tout cas avec un rapport utilité/prix
1

                                   qui augmente très fortement. C’est ce qu’on        couches aval, de plus en plus en interaction
                                   appelle la destruction créatrice de valeur. Un     directe avec les clients finaux. Pour ces deux
                                   des ingrédients en est la pression sur les prix,   “métiers“, le client devient même un acteur
                                   à tous niveaux, par le jeu de la concurrence,      à part entière dès lors qu’il peut organiser
                                   des innovations techniques et marketing, et        lui-même ses options et séquences de
                                   des réglementations dans certains cas…             consommation (programmation individuali-
                                   Cette pression, loin de se résorber, s’est lar-    sée) et qu’il produit lui-même une partie des
                                   gement poursuivie et s’est accompagnée             contenus diffusés (“user created content“).
                                   d’un souci accru de rationalisation des            Ces transformations se traduisent par des
                                   dépenses par les consommateurs eux-                croissances de revenus de plus en plus
                                   mêmes, leur permettant de disposer – à bud-        faibles et des marges de plus en plus
                                   get constant voire réduit – de capacités tou-      contraintes pour les équipementiers et les
                                   jours croissantes : débits d’accès, tailles de     opérateurs, tandis que les fournisseurs de
                                   mémoire, qualités d’image… De ce point de          contenus et plus encore les intermédiaires
                                   vue, 2009 n’a pas dérogé à la règle : l’évolu-     sortiraient gagnants au titre d’un transfert
                                   tion des marchés en valeur est inférieure à        de valeur. Si, pour ce dernier groupe du
                                   celle des marchés en volume. Concrètement,         moins, les performances affichées en particu-
                                   alors que les marchés ont baissé en valeur         lier par les acteurs de l’Internet sur le marché
                                   dans presque tous les domaines, les volumes        financier semblent accréditer cette thèse, il
                                   sont restés en croissance, plus ou moins           convient de rester prudent sur le devenir et
Le DigiWorld dans l’économie




                                   ralentie, presque partout également. Même          l’organisation à moyen - long terme de la
                                   dans les sous-segments où les deux poin-           chaîne de valeur. D’une part, si l’on descend
                                   teurs ont reculé, comme dans les terminaux         d’un cran dans l’analyse micro-sectorielle,
                                   mobiles et ce, en dépit de la confirmation du      tous les acteurs à l’intérieur d’une même
                                   succès des smartphones, la baisse en valeur        catégorie ne sont pas égaux : pour prendre
                                   est plus forte. Même chose quand les deux          un exemple dans la couche la plus embléma-
                                   pointeurs ont continué au contraire de pro-        tique ici, celle dans laquelle se trouvent les
                                   gresser : ainsi, dans les services mobiles, le     acteurs de l’Internet, les performances d’un
                                   niveau de croissance en valeur est très en         Google (180 milliards USD de capitalisation
                                   deçà du niveau d’augmentation des parcs            à mi-mars 2010 pour un chiffre d’affaires
                                   clients et plus encore de celui des volumes        2009 de 23,7 milliards USD) restent aty-
                                   de communications.
22                                                                                    piques au regard d’un Amazon (valeur de
                                                                                      59 milliards USD pour des revenus de
                                   Réorganisation de la chaîne de valeur
                                                                                      24,5 milliards USD) ou encore d’un Yahoo!
DigiWorld 2010




                                   Une autre réponse consiste à rappeler que          (capitalisation de 23 milliards USD pour un
                                   tous les acteurs des secteurs des TIC ne sont      chiffre d’affaires de 6,5 milliards USD). Au-
                                   pas égaux face à cette destruction et/ou           delà du gigantisme et de la dynamique des
                                   création de valeur. Des travaux récents1 ont       revenus (sur ces deux points, Amazon est
                                   rappelé que la chaîne de valeur des TIC était      mieux placé que Google en 2009), c’est la
                                   constituée de segments aux performances            réussite pour le moment d’une “machine à
                                   très contrastées, pour ne pas dire opposées        cash“ que le marché salue : le résultat net de
                                   dans certains cas. Ainsi, dans une structure       Google est plus de 7 fois supérieur à celui
                                   schématisée en quatre couches (équipe-             d’Amazon et plus de 10 fois supérieur à celui
                                   ments, exploitation de réseaux, intermédia-        de Yahoo!, avec un taux de profit de près de
                                   tion, contenus), les deux couches les plus en      28 %. Est-il besoin de rappeler encore que
                                   amont sont plus particulièrement pressées          Google a un niveau de Capex extrêmement
                                   par les “contraintes“ imposées par les deux        bas (tout juste quelques % de son chiffre
d’affaires mais là, il s’agit d’une caractéris-   résister plutôt bien à une détérioration de
tique qu’il partage avec nombre des autres        l’environnement économique. On a même,
acteurs de l’Internet) quand les opérateurs       dans le cas présent, des marchés des TIC qui
investissent bon an mal an dans les réseaux       se remettent à évoluer au même rythme que
l’équivalent de 15 et 20 % de leurs revenus !     l’économie générale après des années de
                                                  décrochage : du début des années 2008 jus-
Une dépendance au contexte global                 qu’en 2009, la croissance des marchés du
D’autre part, les débats actuels sur la “Net      DigiWorld a été régulièrement inférieure à
neutralité“ et plus globalement sur tout l’en-    celle du PIB mondial en valeur courante. Il
cadrement réglementaire d’activités en plein      n’empêche, le résultat de la crise en 2009 est
devenir, que ce soit dans les relations entre     bel et bien, en dépit de cette remise à niveau
acteurs eux-mêmes (régulation sectorielle,        relative, un recul – encore une fois historique
droit de la concurrence) ou dans leurs rela-      – des marchés du DigiWorld.
tions avec les consommateurs (protection
des données privées par exemple), peuvent,
                                                                      ***
selon les réponses qui seront apportées, faire
encore assez largement bouger les frontières      Comme dans les éditions précédentes, ce
et les stratégies industrielles.                  premier chapitre n’est pas sectorialisé. Il pro-
                                                  pose une approche transversale du
Enfin, le contexte général est aussi un élé-      DigiWorld et de sa position par rapport à
ment qui influe sur l’évolution des marchés       l’économie générale.
des TIC, même si – et ce qui s’est passé au
cours des dix-huit derniers mois le montre        1. Voir par exemple les travaux de Coe-Rexecode “Les opé-
                                                  rateurs de réseaux dans l’économie numérique : lignes de force,
assez bien – ces marchés sont capables de         enjeux et dynamiques“




                                                                                                                    Introduction
                                                                                                                    23
                                                                                                                    www.idate.org
1.1
                               Dynamiques comparées
                               Des rythmes convergents
                               Qu’est-ce que le DigiWorld ?                                  que celui de l’économie générale (-2 %). Il s’est au
                               On définit ici le DigiWorld comme recouvrant tous les         contraire résorbé en Europe (-3,3 % pour chaque) et
                               secteurs qui sont déjà basés – ou en voie de l’être – sur     amélioré dans la région Asie/Pacifique (+1,1 % pour les
                               les technologies numériques :                                 marchés du DigiWorld contre -1,6 % pour l’économie
                               • services de télécommunications : téléphonie fixe et         générale). Au sein de cette dernière zone, l’amélioration
                                 mobile, transmission de données et d’images ;               dépasse les frontières habituelles Asie développée/pays
                               • équipements de télécommunications : équipements de          émergents, même si les points de départ ne sont évi-
                                 réseaux publics, systèmes privés, terminaux, logiciels      demment pas comparables, selon que l’on considère le
                                 et services associés ;                                      Japon d’un côté, la Chine ou plus encore l’Inde de
                               • logiciels et services informatiques : traitement de l’in-   l’autre : mais au Japon par exemple en 2009, la baisse
                                 formation ;                                                 des marchés des TIC a été “contenue“ à -4,7 % quand
                               • matériel informatique : “mainframes“, PC et périphé-        l’économie reculait de -6,7 %.
                                 riques, équipements de transmission de données ;
                                                                                             Verre à moitié vide ou verre à moitié plein
                               • services de télévision ;
                                                                                             Il y a ainsi deux interprétations, plus complémentaires
                               • électronique grand public : équipements audio
                                                                                             qu’opposées, à la situation actuelle dans le secteur des
                                 et vidéo.
                                                                                             TIC. Sur le versant pessimiste, force est de constater que,
                               Près de 2 % de recul en 2009                                  dans leur ensemble, les marchés du DigiWorld n’ont pas
                               Au cours des années passées et jusqu’en 2008, la crois-       échappé à la crise, et que la brusque dégradation du cli-
                               sance des marchés du DigiWorld n’a cessé de ralentir au       mat économique mondial a tiré – on pourrait même dire
                               point, depuis le milieu de la décennie, d’être régulière-     immédiatement – les marchés des TIC vers le bas. Dans
                               ment en deçà de la progression de l’économie générale,        les régions émergentes, où a pu subsister une croissan-
Le DigiWorld dans l’économie




                               mesurée sur la base du PIB courant. En 2009, la résis-        ce, le ralentissement a été malgré tout très sensible :
                               tance particulière de certains segments des TIC face à la     passage de plus de 12 % de progression en 2008 à
                               crise, les services de télécommunications et logiciels en     3-4 % en 2009, notamment en Amérique latine et en
                               particulier, et l’amélioration des marchés des équipe-        Afrique/Moyen-Orient.
                               ments sur la deuxième partie de l’année, ont finalement       Mais sur le versant positif, cette chute a été plutôt amor-
                               permis à ces marchés de ramener leur dynamique (si            tie, comme nombre d’observateurs l’avaient d’ailleurs
                               l’on peut dire, s’agissant d’une “croissance“ négative !)     prédit, et surtout l’effet volume a continué de jouer :
                               au niveau de l’économie générale : -1,6 % sur l’année         c’est évident pour les accès télécoms, avec des crois-
                               dans un cas comme dans l’autre.                               sances de parcs encore très fortes (plus de 550 millions
                               Bien sûr, ces évolutions moyennes masquent de pro-            de nouveaux clients mobiles dans le monde l’an passé
                               fondes disparités au sein des marchés du DigiWorld            et près de 70 millions de nouveaux abonnés haut débit,
                               selon les segments et les régions, comme elles en             un record historique pour ce dernier !), mais c’est aussi
                               cachent pour l’économie dans son ensemble en fonction         vrai sur les volumes des ventes de nombre de termi-
                               également des secteurs et des zones géographiques.            naux, terminaux mobiles, PC, écrans plats TV…, qui ont
24                             L’écart s’est creusé en Amérique du Nord, avec un recul       finalement approché sinon égalé les niveaux très élevés
                               des marchés du DigiWorld (-3,7 %) beaucoup plus fort          de l’année précédente.
DigiWorld 2010




                                Les contributions du Digiword au PIB mondial
                                                                                   2006              2007                2008                2009
                                DigiWorld markets (million €)                      2 388             2 552               2 670              2 629
                                yoy growth                                         6.3%              6.8%                4.6%               -1.6%
                                                                                                                                                           Source IDATE




                                GDP (world) (million €)                           35 371            38 092              40 438             39 793
                                yoy growth                                         7.6%              7.7%                6.2%               -1.6%
                                DigiWorld as a % of GDP                            6.8%              6.7%                6.6%                6.6%
Une croissance relative qui se dégrade en Amérique du Nord…
Évolution annuelle comparée du PIB courant et des marchés du DigiWorld en Amérique du Nord




Source IDATE




                                                                                             Dynamiques comparées
... et qui résiste en Europe
Évolution annuelle comparée du PIB courant et des marchés du DigiWorld en Europe




                                                                                             25
                                                                                             www.idate.org




Source IDATE
1.2
                               Les investissements en TIC
                               Nécessité fait loi
                               Après une période de croissance ininterrompue entre                       Le haut débit comme facteur
                               2003 et 2008 (+7 % par an en moyenne dans les pays                        de développement économique
                               de l’OCDE, avec toutefois un ralentissement en fin de                     L’accès à l’Internet haut débit est en particulier considé-
                               période, et +9 % au niveau mondial), les dépenses en                      ré comme un facteur de productivité et de compétitivité
                               TIC ont diminué en 2009 dans la quasi-totalité des pays                   pour les entreprises, un outil permettant de réduire les
                               industriels. L’OCDE a mesuré un recul de 6 % aux                          coûts de transaction, d’améliorer l’organisation des
                               États-Unis, de 10 % au Japon, un recul également dans                     entreprises et la fluidité des marchés ainsi qu’un élé-
                               la plupart des pays européens. Les pays émergents ont                     ment de promotion de systèmes sociaux et éducatifs.
                               poursuivi leur croissance, mais à des rythmes très ralen-                 Des travaux récents de la Banque Mondiale ont mis en
                               tis par rapport aux années passées. Pour autant, les                      avant que la contribution du haut débit au développe-
                               investissements en TIC ont mieux résisté que les autres                   ment économique serait plus importante encore que ne
                               dépenses des entreprises. Aux États-Unis, il y a eu sur                   l’a été celle de la téléphonie et des accès bas débit :
                               l’année 2009 un différentiel de 15 à 20 points entre le                   dans les pays en développement, un gain de 10 points
                               rythme de décrue de l’investissement productif en biens                   en pénétration se traduirait par une augmentation de
                               d’équipement en TIC et hors TIC : en part de PIB, l’in-                   près de 1,4 % de PIB. Un rapport de 20082 relevait pour
                               vestissement en TIC est ainsi repassé assez nettement                     les États-Unis qu’un gain de 7 % dans la pénétration du
                               au-dessus de l’investissement hors TIC (voir graphique                    haut débit pouvait créer 2,4 millions d’emplois par an,
                               page suivante).                                                           avec un apport à l’économie de 134 milliards USD par
                                                                                                         an également, soit près de 1 % de PIB. Au Royaume-Uni
                               Le soutien des pouvoirs publics
                                                                                                         également, des travaux menés en 2009 par la
                               Conscients des enjeux autour de ces technologies, les
                                                                                                         LSE3 Enterprise et l’ITIF4 ont mesuré que 5 milliards GBP
                               gouvernements leur ont souvent dédié une partie plus
Le DigiWorld dans l’économie




                                                                                                         investis dans les infrastructures haut débit doivent per-
                               ou moins significative de leurs programmes de soutien
                                                                                                         mettre de créer ou sauvegarder plus de
                               à l’économie (“stimulus packages“), même si cet aspect
                                                                                                         280 000 emplois, dont un tiers dans des PME (moins de
                               ne retient sans doute qu’une faible partie des 3 000 mil-
                                                                                                         250 personnes) : plus largement, 15 milliards GBP inves-
                               liards USD qu’une cinquantaine de pays ont prévu de
                                                                                                         tis au total dans ces réseaux ainsi que dans des réseaux
                               consacrer globalement à ces programmes. L’accès à la
                                                                                                         de transport et des réseaux d’énergie intelligents (5 mil-
                               société de l’information est en effet devenu crucial pour
                                                                                                         liards dans chaque domaine) créeraient ou sauveraient
                               l’ensemble du tissu économique, justifiant le soutien des
                                                                                                         700 000 emplois, tout en améliorant la productivité
                               pouvoirs publics au déploiement universel du haut débit
                                                                                                         des entreprises.
                               (voir en particulier le “stimulus package“ de l’adminis-
                               tration Obama aux États-Unis) ainsi qu’au déploiement
                               du très haut débit (voir, au-delà même du contexte éco-
                               nomique conjoncturel, les options qui se dessinent en
                               France, le plan de grande ampleur mis en place par le
                                                                                                         2. Connected Nation report
                               gouvernement australien… ou encore l’initiative récem-                    3. London School of Economics & Political Science
26                             ment annoncée par le gouvernement indien).                                4. Information Technology & Innovation Foundation
DigiWorld 2010




                                                                                                                                                                       Source OECD Information Technology




                                 Les dépenses en TIC dans les grands pays/zones
                                 (billion US $ in current prices) 2004                           2005       2006           2007           2008           2009
                                                                                                                                                                       Outlook, 2010 (forthcoming)




                                 USA                                872                            916        966           1008           1037            992
                                 EU-15                              714                            746        802            871            914            839
                                 Japan                              304                            305        305            301            328            349
                                 Total OECD countries1            2 198                          2 314      2 455          2 605          2 717          2 566
                                 China                              154                            177        198            222            258            288
                                 India                               27                             35         38             46             52             52
                               1. Luxembourg and Iceland are missing from Total OECD countries
Chute de l’investissement des entreprises aux États-Unis : les TIC ont mieux résisté...
Taux d’investissement productif privé en valeur aux États-Unis




Source Coe Rexecode




                                                                                          Les investissements en TIC
… en particulier les logiciels
Investissements informatiques des entreprises en valeur aux États-Unis




                                                                                          27
                                                                                          www.idate.org




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DIGIWORLD Yearbook 2010 - IDATE

  • 1. telecom • internet • media DigiWorld Yearbook 2010 e 10èm édition Les enjeux du monde numérique w w w. i d a t e . o rg
  • 2. DigiWorld Yearbook 2010 Que retenir de 2009 pour parler du futur l'aube de l'éclatement de la bulle technologique, l'IDATE publiait, en 2001, son À premier DigiWorld Yearbook. 2010 : dixième édition de cet atlas du monde numérique, au sortir également d'une crise, non plus sectorielle cette fois, mais qui a touché et secoue encore presque tous les secteurs économiques. L’impact de la conjoncture, plus ou moins sensible selon les secteurs et les marchés de l’indus- trie numérique, n’a pas pour autant figé l’effervescence qui les caractérise. Le DigiWorld Yearbook reste un outil irremplaçable pour qui veut trouver sous une forme synthétique et accessi- ble un rappel des principaux évènements de l’année, les derniers chiffres sur les mar- chés et leurs acteurs, et les grandes tendances au niveau international vues par les experts de l’IDATE.
  • 3. Préface Francis LORENTZ, Président, IDATE L a bulle financière et la prospérité artifi- Twitter, nous basculons d’un monde de la cau- cielle qui l’a accompagnée ont masqué salité à celui des corrélations statistiques, d’un l’efficacité déclinante de nos économies monde analytique vers un monde oral, tactile occidentales. Le vieillissement de la popula- et émotionnel, d’un monde séquentiel vers un tion, un certain “hédonisme“, la prise en monde de l’instantanéité, d’un monde hiérar- compte progressive des enjeux écologiques, chisé à un monde tribalisé. le principe de précaution, les complexités Sans doute ne mesurons-nous pas encore bureaucratiques en sont sans doute pleinement la portée des changements intro- quelques-unes des causes. duits par ce développement de l’ubiquité Par ailleurs, les règles du jeu qui gouvernent nos informationnelle et ce retour en force du cer- marchés et nos égoïsmes collectifs nous ont veau droit par rapport au cerveau gauche. poussés à préférer le court terme à la prépara- Mais les générations d’“Internet-natives“ et tion de l’avenir, et à privilégier, trop souvent, la de “i-Phone-natives“ sauront tirer parti de protection des situations acquises au détriment ce bouleversement de nos “Operating de l’innovation et des remises en cause qui l’ac- Systems“ collectifs et individuels. compagnent. En témoignent la décroissance Dès à présent les règles qui gouvernent la des investissements industriels, le retard pris création de richesse ne cessent de se diversi- dans les mutations de l’enseignement supérieur fier. C’est l’agilité qui semble l’emporter sur la ou encore l’incapacité de l’Europe à atteindre taille si l’on en juge par la rapidité avec les objectifs qu’elle s’était fixés il y a dix ans à laquelle les innovateurs de l’Internet ont su Lisbonne en matière de société de l’informa- s’imposer dans l’espace nouveau du commer- tion. En contrepoint de cette évolution, le dyna- ce électronique. Et pourtant, à l’inverse, les misme des économies dites émergentes a exigences des régies publicitaires conduisent amorcé un déplacement du centre de gravité de à privilégier la recherche d’audience, c’est-à- la création de richesse réelle. dire la taille exprimée en nombre de visiteurs Préface Face à ce constat, l’innovation s’impose uniques d’un site. C’est la gratuité qui est comme une priorité absolue. C’est par l’inno- devenue la référence car tout ce qui est numé- vation et par l’invention de nouveaux modèles risé ne coûte rien à reproduire. Pour financer de croissance que nous pourrons échapper à les investissements – technologie, infrastruc- un lent glissement vers le statut de réserves tures, contenu – qui sont sous-jacents à la 3 touristiques. C’est par elles que nous pourrons dynamique numérique, les meilleurs de www.idate.org nous différencier, créer de la richesse, mieux l’Internet imaginent des modèles différents de maîtriser notre consommation d’énergie ou rémunération qui prennent en compte l’appé- notre relation à l’environnement. Or ce sont les tence pour la gratuité : financement par la réseaux, l’Internet et, plus généralement, les publicité, référencement payant, freemium... technologies de l’information qui sont au Dans cet espace numérique, les consomma- cœur, d’une manière ou d’une autre, du foison- teurs ont pris une dimension nouvelle. Ils nement d’idées, de produits, de services ou de sont non seulement dotés des moyens de modèles économiques auquel nous assistons. comparer instantanément toutes les offres La combinatoire de l’Internet mobile, du Cloud du marché, mais peuvent aussi entrer dans Computing, de l’Internet des objets, constitue des systèmes d’échanges directs voire de une étape décisive de l’évolution vers l’écono- troc avec leurs semblables. L’analyse indivi- mie de l’immatériel et la société de l’informa- dualisée de leurs profils et de leurs compor- tion. Avec Google, l’iPhone, Facebook et tements permet à la fois de mieux les servir
  • 4. et de mieux les contrôler. De consommateurs facilite l’émergence d’innombrables vocations passifs ils se transforment souvent en de jeunes entrepreneurs. acteurs, collaborateurs des fournisseurs ou Les leaders de l’industrie, de leur côté, ont créateurs de contenus. compris le parti à tirer de cette dynamique La saturation d’informations et de sollicita- créative. Au-delà du mouvement, déjà ancien, tions confère une importance croissante aux d’acquisition systématique de start-up pour médiations et intermédiations de toutes alimenter leur portefeuille de technologies et natures. Moteurs de recherche, guides d’innovations, ils apprennent à coopérer avec d’achat, réseaux sociaux ne cessent d’évo- les libertaires des systèmes ouverts ou des luer pour aider à trouver l’information perti- communautés d’internautes pour faire évo- nente, rassurer et guider au milieu de la luer leurs offres. Ils ne cessent d’investir dans confusion, organiser la manière dont nous la constitution d’écosystèmes qui assurent percevons la réalité, faciliter la constitution l’enrichissement de leurs offres grâce à la col- de nouvelles formes de tissu social. laboration en réseau. Ce monde structuré par les réseaux et C’est cet exceptionnel potentiel d’innovation l’Internet foisonne d’opportunités pour ceux autour des réseaux, de l’Internet, des techno- qui veulent et qui savent en exploiter les res- logies de l’information en général, qui consti- sources, pour ceux qui ont compris que l’in- tue sans doute la meilleure opportunité d’une novation permanente, au cœur du processus sortie de crise qui ne soit pas un simple retour de création de valeur, obéit de moins en aux modèles du passé. Nous avons les moyens moins aux logiques traditionnelles. d’inventer un avenir différent. Saurons-nous, Les innovations de toute nature, ne correspon- en Europe, saisir cette opportunité ? dent plus, pour une large part, aux résultats de Le bilan des dix dernières années apparaît, à travaux de recherche secrètement mûris dans cet égard, plutôt contrasté. Les Européens les laboratoires de quelques grands groupes. ont certes su s’imposer dans la bataille mon- La hiérarchie s’est inversée : l’innovation est diale de l’innovation grâce à leur accord his- désormais tirée par les consommateurs. C’est torique autour du GSM. Nos pays ont pris Préface leur besoin de mobilité, leur préférence pour une place plus qu’honorable dans la mise en l’image et le toucher, leur besoin de lien social, œuvre du haut débit fixe. C’est un Européen, qui font le succès d’Apple, de YouTube ou de Linus Thorvald, qui a lancé Linux. Il y a bien Meetic. Ce sont des consommateurs, devenus d’autres exemples de notre capacité à 4 actifs, qui participent à l’évolution des grands prendre la tête du mouvement. Mais aucun sites de commerce électronique ou contri- des leaders mondiaux de l’Internet, aucune DigiWorld 2010 buent à l’enrichissement de Wikipedia. des plateformes mondiales d’intermédiation Dans le même temps, l’accès à l’innovation, numérisée ne sont européens. qu’elle soit technologique, marketing ou écono- Alors, comment transformer cette sortie de mique, s’est considérablement banalisée. crise en rebond et inventer de nouveaux res- Internet diffuse et mutualise instantanément sorts et de nouveaux modèles de croissance ? l’innovation. Il permet à chacun de puiser dans Il n’y a, bien sûr, pas de réponse simple, mais une bibliothèque universelle de connaissances, quelques priorités me paraissent s’imposer. d’expériences et d’idées. Il favorise la constitu- Au premier rang de celles-ci, le décloisonne- tion de réseaux de compétence indépendants ment et la collaboration, que ce soit entre des structures économiques ou administratives. grandes entreprises et start-up, entre entre- Allant plus loin, le partage de l’intelligence peut prises et universités, entre secteur public et conduire à ce chaos organisé qu’illustre le phé- secteur privé, entre industriels et financiers. La nomène de l’Open Source. Dans tous les cas, il diversité, la rapidité, la complexité actuelle de
  • 5. l’innovation, imposent des modèles nou- garantir la qualité de service requise par des veaux ; les initiatives prises en ce sens en usages professionnels et domestiques de plus France avec les pôles de compétitivité sont en plus exigeants, comme la vidéo haute défini- exemplaires. Encore faudrait-il concentrer au tion ou la santé. S’y ajoutera l’impact du déve- maximum les ressources publiques de toute loppement de programmes destinés à rendre nature sur les meilleurs de ces pôles. Mais ce “intelligentes“ les grandes infrastructures. Tout décloisonnement bien sûr, en raison de la cela impose des investissements considérables taille des marchés, n’a de sens qu’à l’échelle qui n’iront pas sans partenariats entre collectivi- de l’Europe. Pourquoi ne pas élargir cette tés publiques et opérateurs et, peut-être, sans démarche en identifiant et organisant des une approche nouvelle des modalités d’utilisa- pôles européens à vocation transnationale ? tion et de tarification des réseaux. Deuxième priorité, les jeunes pousses ou Cinquième priorité, le renforcement des perfor- gazelles : ce sont elles qui, par leur créativité mances de l’enseignement supérieur. La capaci- et leur agilité, ont le plus de chance de té à créer de la valeur par l’innovation dépend conquérir les nouveaux espaces technolo- largement de la qualité et de la quantité des giques et économiques. Leur financement diplômés de quelques filières de l’enseigne- risque de souffrir du durcissement des règles ment supérieur. Même si le classement des uni- prudentielles du système financier, d’une remi- versités établi par l’Université de Shanghai est se en cause, imposée par la situation budgé- très discutable, il n’en reste pas moins significa- taire, des avantages fiscaux dont elles ont pu tif (révélateur ?) d’un retard européen dans ce bénéficier et, de manière générale, de la plus domaine. Des mesures courageuses ont été grande difficulté d’obtenir, en Europe, une prises, en France, au cours de ces deux dernières rémunération de la prise de risque compétiti- années. Mais l’effort financier, culturel et poli- ve (comparable ?) avec celle que l’on peut tique à réaliser pour que nous figurions dans le espérer aux États-Unis. peloton de tête mondial, est considérable. Troisième priorité, faire de l’Internet le système Enfin, il est évident que les programmes de nerveux des grandes infrastructures qui déter- recherche constituent une des clés de l’avenir Préface minent notre cadre de vie et notre niveau de à moyen/long terme. Et cela vaut notamment performance économique : santé, transports, pour l’Internet lui-même, dont l’évolution protection de l’environnement, gestion de incrémentale ne suffira bientôt plus à répondre l’énergie. Ces infrastructures peuvent être ren- aux besoins. Complexité d’une architecture dues intelligentes, c’est-à-dire beaucoup plus conçue il y a plus de trente ans et qui a évolué 5 performantes, par la re-conception totale de leur par additions successives, exigences de qualité www.idate.org fonctionnement et de leur optimisation autour de service supérieures au “best effort“ actuel, de l’Internet et de son environnement applicatif. niveaux de confiance et de sécurité, autant de C’est sans doute là un domaine privilégié d’ini- sujets critiques qui sont déterminants pour tiative pour les pouvoirs publics, et particulière- l’avenir du Web et de son rôle de système ner- ment à l’échelle européenne. Car dans la phase veux de nos sociétés. C’est un enjeu majeur, actuelle, ce sont, répétons-le, les usages qui qui devrait devenir l’objet d’une grande ambi- tirent l’innovation et c’est à travers eux que l’in- tion européenne, inscrite bien sûr dans un tervention publique et la coopération européen- réseau de partenariats mondiaux. ne peuvent se révéler les plus efficaces. La sortie de crise peut sembler hésitante. À Quatrième priorité, les infrastructures de télé- nous de la confirmer et de l’accélérer en communications. Nous sommes confrontés à la exploitant toutes les opportunités créées par fois à la croissance exponentielle du recours à l’accélération du cycle d’innovation autour des l’Internet fixe ou mobile et à la nécessité de technologies et services de l’information.
  • 6. Sommaire Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3 Partie 1 : Atlas DigiWorld Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 Chapitre 1 : Le DigiWorld dans l’économie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18 1. Dynamiques comparées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 2. Les investissements en TIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26 3. La production des TIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 4. Les valeurs TIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30 Chapitre 2 : Marchés et acteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32 1. Les marchés du DigiWorld par secteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38 2. Services télécoms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40 3. Équipements télécoms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42 4. Services informatiques et logiciels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44 5. Équipements informatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46 6. Services de télévision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48 7. Électronique grand public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50 8. Les marchés de l’Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52 Chapitre 3 : Le DigiWorld par région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .54 1. Les marchés du DigiWorld par région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60 2. Les marchés du DigiWorld en Amérique du Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .62 3. Les marchés du DigiWorld en Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64 4. Les marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique (1/2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66 5. Les marchés du DigiWorld en Asie/Pacifique (2/2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .68 6. Les marchés du DigiWorld en Amérique latine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70 7. Les marchés du DigiWorld en Afrique et au Moyen-Orient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .72 Sommaire Chapitre 4 : Accès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .74 1. Téléphonie fixe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .80 2. Téléphonie mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .82 3. Internet fixe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .84 6 4. Terminaux mobiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .86 5. Le satellite, réseau d’accès télécom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .88 DigiWorld 2010 6. La convergence fixe - mobile dans les entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .90 7. Le Cloud Computing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .92 8. Concentration et consolidation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .94 Chapitre 5 : Services et contenus grand public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .96 1. TV : la migration Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .102 2. Vidéo : après la haute définition, la 3D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .104 3. Jeux vidéo : toujours plus universels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .106 4. L’irrésistible croissance de la publicité en ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .108 5. Web 3D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .110 6. Le foyer numérique, enfin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .112 7. Internet mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .114 8. IPTV sur FTTx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .116 9. Usages des TIC : les quatre scénarios de l’IDATE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .118
  • 7. Partie 2 : Chronique DigiWorld Janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .122 Deutsche Telekom s’allie avec EdgeCast sur le marché du CDN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .123 Février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .124 Time Warner se sépare d’AOL - Comcast rachète Universal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .125 Mars . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .126 L’heure de la VoIP mobile a-t-elle sonné ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .127 Avril . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .128 Hulu : Disney rejoint News Corp. et NBC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .129 Mai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .130 Google lance Google Wave . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .131 Juin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .132 Le rôle des pouvoirs publics en faveur des déploiements FTTH/B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .133 Juillet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .134 Les premiers déploiements LTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .135 Août . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .136 Livre électronique : et maintenant les consoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .137 Septembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .138 L’e-commerce en forte progression, malgré (grâce à ?) la crise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .139 Octobre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .140 Les terminaux mobiles de nouvelle génération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .141 Novembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .142 Le nouveau “Paquet Télécom“ européen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .143 Sommaire Décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .144 Globalisation du marché des chaînes de télévision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .145 Données pays Allemagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .148 Espagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .149 7 France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .150 www.idate.org Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .151 Royaume-Uni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .152 Russie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .153 Brésil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .154 États-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .155 Chine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .156 Corée du Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .157 Inde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .158 Japon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .159 Annexes Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .160 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .161
  • 8. 8 DigiWorld 2010 Introduction Introduction
  • 9. L ’année 2009 aura naturellement com- En particulier, les grandes tendances que mencé sous le signe de la crise, les deux nous avions développées dans notre intro- premiers trimestres faisant ressortir, à duction du DigiWorld Yearbook 2009 se sont peu près partout dans le monde et dans poursuivies. En caricaturant, on pourrait dire presque tous les secteurs du DigiWorld, une que le consommateur occidental a continué détérioration plus ou moins brutale des de voter pour l’iPhone et son App Store, pour ventes. Le troisième trimestre et surtout le la vidéo sur le Web et le moteur de recherche quatrième ont fait apparaître les signes d’un de Google, et pour les réseaux sociaux à premier rétablissement, notamment à tra- commencer par Facebook. Dans les pays vers les investissements publicitaires et les émergents, la croissance des mobiles s’est terminaux mobiles, deux secteurs qui avaient poursuivie à un rythme soutenu, faisant été très tôt sensibles à la dégradation de la croître les enjeux autour de certains groupes. conjoncture. C’est donc dans le déroulement de ces ten- Par-delà cet environnement, on ne gardera dances que nous commenterons l’année pas- en mémoire de l’année écoulée que peu de sée et que nous esquisserons les enjeux grands événements ou d’annonces spectacu- de 2010. laires. Contrairement à l’année 2008 qui Enfin, dix ans après la publication par l’IDATE avait vu le lancement de l’App Store et du premier DigiWorld Yearbook, nous termi- d’Android. Contrairement aussi aux pre- nerons en rappelant l’extraordinaire trans- mières semaines de 2010 qui ont été l’occa- formation du paysage auquel nous avons sion de voir le premier mobile Google, la pré- assisté au cours de la décennie passée. sentation de l’iPad par Steve Jobs, ou encore l’annonce du succès à venir de la 3D avec la L’Internet mobile devient dominant dans sortie d’Avatar. le trafic géré sur les réseaux mobiles Toutefois, malgré la conjoncture très dépri- Ce n’est pas le premier Yearbook où nous mée à travers le monde, l’effervescence tech- évoquons l’Internet mobile. Ainsi nous Introduction nologique, industrielle et sociale qui caracté- avions clairement identifié l’année dernière rise l’économie numérique ne s’est pas figée. dans le succès de l’iPhone un changement Croissance du trafic mobile en Europe 9 www.idate.org Source Vodafone (HY results presentation, Nov. 2009)
  • 10. radical des pratiques des consommateurs compagner des interrogations sur l’externali- dans l’usage de leur mobile. Malgré la crise, sation d’une partie des infrastructures aux les smartphones ont poursuivi leur croissan- équipementiers, sur la négociation d’accords ce au sein du parc des abonnés mobiles sur de mutualisation avec un concurrent quand les marchés occidentaux. L’iPhone et le ce n’est pas sur l’opportunité de fusionner BlackBerry en ont été les principaux bénéfi- comme on l’a vu récemment avec les joint- ciaires. Mais Google a vu tous les autres ventures opérées à l’initiative d’Orange en fournisseurs de terminaux, à l’exception de Suisse et au Royaume-Uni. Nokia, réagir en utilisant son OS Android. Sur un autre plan, l’équation économique À ce jour, cela ne suffit pas à assurer un suc- des opérateurs pour conserver leur capacité cès. D’où probablement la tentative de de croissance et leur marge se complique. On Google d’aller plus loin en concevant sa ne sait pas encore très bien si les aménage- propre interface usager sur Android. En ments pour faire face à l’explosion des trafics attendant, l’iPhone a considérablement ren- passent par une augmentation significative forcé son pouvoir auprès des développeurs de leur effort d’investissement. L’accent a été avec plus de 3 milliards de téléchargements mis ces derniers mois sur les solutions de sur l’App Store et 150 000 applications dis- continuité qu’offraient les fournisseurs pour ponibles. passer progressivement de la 3G+ au LTE, Ce qui a franchement changé en 2009, c’est le dans un environnement où l’impact des équi- fait que pour beaucoup d’opérateurs occiden- pementiers chinois contribue à faire baisser taux, le trafic données est devenu dominant les prix. Il est néanmoins probable qu’il y ait sur leurs réseaux au point de générer des pro- là matière à une différenciation des opéra- blèmes de congestion dans certaines grandes teurs fondée sur les caractéristiques de leurs agglomérations. Longtemps restés plutôt fri- réseaux et leur pouvoir de négociation. En leux vis-à-vis des perspectives d’un Internet sus des efforts supplémentaires en Capex qui mobile, les opérateurs ont constaté que l’en- pourraient être consentis, les opérateurs Introduction gouement des consommateurs pour l’iPhone, européens sont confrontés à une baisse ou combiné avec des forfaits ad hoc, générait au mieux à une stagnation de leur chiffre une dynamique irrésistible. Ils se retrouvent d’affaires et de leur marge sous l’effet de la d’une certaine façon en terrain connu avec saturation du marché de la téléphonie mobi- pour challenge de faire face à la croissance du le et des dispositions réglementaires. Par 10 trafic et aux besoins de débit. Les bons ailleurs, si aujourd’hui et pour l’essentiel, la réglages sont complexes. Il leur faut profiter voix sur IP ne les concurrence qu’à travers les des dernières générations des équipements accès fixes, la pression devrait se renforcer DigiWorld 2010 HSPA+, renforcer leurs réseaux de backhau- avec l’Internet mobile. On ne sait pas encore ling, tester les premières solutions LTE1 avant aujourd’hui si les solutions des telcos de VoIP de décider de leur mise en œuvre, définir des sur mobile du type IMS vont jouer un rôle architectures mixtes assurant la continuité de dominant (à l’instar d’une certaine façon des couverture à moyen débit et l’offre de hots- solutions voix sur large bande fournies par pots à haut et très haut débit, compter avec les boîtiers ADSL des opérateurs fixes) ou si les options hybrides de type Wifi ou femto- le LTE s’accompagnera de quelques stan- cell… Beaucoup vont devoir se déterminer dards de VoIP extérieurs aux opérateurs. dans l’acquisition de nouvelles fréquences Dans tous les cas, face à l’effritement des résultant du “dividende numérique“, des recettes du modèle économique historique bandes réservées en 2,6 GHz, ou de la redis- du secteur – la facturation de la voix à la tribution des fréquences GSM (900 MHz et minute – et pour conserver leurs revenus, les 1 800 MHz). Tous ces choix doivent aussi s’ac- opérateurs doivent convaincre la majorité de
  • 11. leurs clients de passer rapidement à des soutenir la croissance du trafic de l’Internet offres données. À cette équation de base mobile, une seconde préoccupation majeure s’ajoutent d’autres éléments largement réside dans l’émergence dans les mois à débattus au cours de l’année 2009. D’abord venir d’une véritable concurrence face à la question tarifaire : comment élargir la l’iPhone et à son App Store. clientèle des internautes mobiles en propo- Apple et RIM, qui sont restés en 2009 les sant des forfaits simples et rassurants, tout vraies références, peuvent en effet s’attendre en segmentant de façon efficace le marché à rencontrer une résistance plus vive en pour tenir compte des différences de pra- 2010. D’abord on devrait voir augmenter la tiques, de perception et de pouvoir d’achat, part de marché des terminaux Android, et tout en se préservant des phénomènes de désormais supportés – à titre exclusif ou non congestion du réseau à certaines heures ? – par un grand nombre de fournisseurs. On Déjà, Vodafone a permis à sa filiale espagno- pourra aussi analyser en fin d’année les le d’expérimenter pour les abonnés profes- conséquences du Nexus One de Google. On sionnels une offre leur donnant la priorité devrait aussi pouvoir commencer à se faire dans les ressources partagées des stations une petite idée sur les annonces faites en radio. On imagine les liens qui ne manque- début d’année 2010 : la toute nouvelle pla- ront pas d’être faits avec le débat sur la teforme Windows Mobile 7, l’alliance de “Net neutralité“. Nokia avec Intel, le nouvel OS avec lequel Ce sujet n’est pas sans relation non plus avec Samsung va équiper certains de ses smart- les perspectives que gardent les opérateurs phones. de disposer de ressources complémentaires Il reste aussi à voir si les alliances entre opé- provenant des applications consommées. rateurs sauront établir un rapport de force Entre le modèle de l’App Store d’un côté et débouchant sur une certaine standardisation celui de Google privilégiant son moteur de d’une plateforme offerte aux développeurs recherche et ses propres applications de indépendamment des terminaux du marché. Introduction l’autre, ces perspectives ne sont pas évi- Car dans cette bataille, il y au moins deux dentes. Au-delà des différences de focalisa- enjeux, conformément aux caractéristiques tion et de métier, les opérateurs doivent de marché biface (“2-sided market“) de composer avec leurs présences géogra- l’Internet mobile. Le premier est au niveau phiques souvent restreintes, tandis que les des développeurs qui ont massivement grands acteurs du Net peuvent être à l’initia- adhéré à l’App Store d’Apple et que les 11 tive sur tous les marchés de la planète. Il autres plateformes doivent absolument www.idate.org paraît néanmoins probable que les opéra- séduire. Le deuxième réside dans l’interface teurs pourront trouver des marges d’initia- utilisateur dont la référence est l’approche tives et faire valoir leur rôle de distributeurs “verticalisée“ et fermée de l’iPhone et du en valorisant la relation contractuelle qu’ils BlackBerry. C’est cette voie que semble conservent avec leurs clients, les données sur suivre Microsoft tandis que Google, qui avait leurs comportements, et la qualité des accès fait le pari d’une plateforme ouverte aux dont peuvent bénéficier les applications. développements des interfaces usagers des Cela leur sera d’autant plus facile qu’il y aura fabricants de terminaux Android, paraît une certaine diversité dans les plateformes aujourd’hui hésiter. d’agrégation de contenus et une réelle Mais, imbriquées dans ces enjeux industriels, concurrence sur le marché des terminaux. des questions plus fondamentales concer- Si 2010 devrait nous permettre de mieux nent la taille du marché des applications de appréhender la capacité des opérateurs à l’Internet mobile ainsi que les modèles
  • 12. économiques qui le sous-tendront. Parallè- papier), de la santé (à quand la généralisa- lement à une extension des couvertures 3G, tion d’applications de contrôle à distance et on peut s’attendre à une certaine “démocra- d’autodiagnostic ?)... tisation“ des terminaux mobiles multimé- D’autre part, comme sur le Web mais avec dias. Cela devrait favoriser un élargissement des atouts particuliers (notamment liés à la rapide du marché de l’Internet mobile à la localisation), la publicité sous différentes majorité des consommateurs dans les pays formes devrait aussi jouer un rôle croissant. occidentaux. Cela devrait aussi créer un nou- Tous les acteurs s’y préparent. On aura ainsi veau marché dans les pays émergents, qui vu en 2009 Google et Apple acquérir deux ont manifesté leur appétit pour l’Internet et spécialistes de ce marché, respectivement les applications innovantes. C’est plus diffici- AdMob et Quattro Wireless. le de faire des hypothèses fermes sur le bud- Quelles que soient les incertitudes sur la get que le consommateur est prêt à consa- vitesse de généralisation de l’Internet mobi- crer aux différentes applications qui lui le, sur l’organisation de sa chaîne de valeur seront offertes, après s’être acquitté de son et sur ses grands gagnants, il y a là une com- abonnement d’accès. Face aux limites de posante essentielle de l’Internet du futur et l’extension du budget des consommateurs, il de l’industrie numérique. On nous permettra faut intégrer le phénomène de destruction de regretter ici que l’Europe, qui avait su créatrice propre à l’Internet et imaginer les avoir un rôle de leader en téléphonie mobile revenus alimentés pour partie par transfert : avec le GSM, ne soit pas apparue en 2009 des jeux vidéo, comme on le voit dans les plus à l’initiative des transformations que “success stories“ sur l’App Store, des ser- nous avons rapidement décrites. vices financiers, de la musique et de la vidéo, de la distribution (les transactions depuis un De plus en plus de vidéo sur l’Internet mobile ont triplé sur eBay en 2009), de la Encore largement dominé par le flux des presse et de l’édition (Amazon a vendu à accès fixes, l’Internet voit son trafic pour- Introduction Noël dernier plus de livres en version élec- suivre sa croissance spectaculaire : entre 40 tronique pour son Kindle que de livres et 60 % par an selon les études. Cette crois- Perspectives d’évolution du trafic Internet dans le monde 12 DigiWorld 2010 Source Cisco
  • 13. sance, soutenue par l’extension continue de numérique. Toutefois la pression n’est pas la population des internautes, trouve un fac- prête à se relâcher. Les chaînes vont devoir teur d’accélération par la présence de plus défendre leurs audiences, leurs programmes, en plus importante de la vidéo dans les leurs marques et leurs recettes, dans un usages du Net. Cisco, qui y voit depuis plu- contexte où la consommation est de plus en sieurs années le phénomène majeur de plus “délinéarisée“, personnelle et éclatée transformation de l’Internet, annonce une sur de multiples écrans fixes et mobiles. Face part de 90 % du trafic à l’horizon 2013. à des agrégateurs puissants, la maîtrise des Chaque jour en 2009, un milliard de vidéos droits sur les programmes est devenue un ont été visionnées sur YouTube. Le phénomè- élément stratégique. À cet égard, il sera inté- ne de la vidéo sur le Net ne se réduit pas à ressant de suivre dans les mois qui viennent une consommation de curiosité, limitée aux la stratégie vidéo qu’Apple va associer à la vidéos du buzz ou au contraire aux produits sortie de son iPad ou la nature des accords rares de la “long tail“. Elle intègre pour une passés par les fabricants des téléviseurs part significative le téléchargement ou la connectés. consommation en streaming des grandes Le Net doit aussi supporter la généralisation séries télévisuelles. Cela se fait souvent dans de la vidéo sur les sites, sur les plateformes l’ignorance des droits associés à ces produc- d’échanges que constituent les réseaux tions. Cela se fait aussi de façon croissante à sociaux, les applications de vidéoconférence travers les sites “légaux“ des grands studios et les échanges interpersonnels (plus du tiers comme Hulu (plusieurs centaines de millions des communications téléphoniques de Skype de vidéos par mois), ou à travers les services seraient accompagnées d’un échange vidéo). de catch-up TV des réseaux câblés, des opé- Dans ce contexte, on a prédit déjà depuis de rateurs d’IPTV ou des chaînes de télévision. nombreuses années l’écroulement de Jusqu’alors l’audience des grandes chaînes a l’Internet. Heureusement à tort. En fait, les été moins bouleversée par ces phénomènes capacités mises à la disposition des inter- Introduction que par la multiplication des chaînes asso- nautes n’ont cessé d’augmenter en profitant ciée aux nouveaux paysages de la diffusion des progrès des technologies optoélectro- Les principaux opérateurs de backbone (“Tier 1“) 13 www.idate.org Source Atlas, Internet Observatory 2009 annual report, University of Michigan, Arbor Networks, Merit; based on anonymous ASN (origin/transit) data
  • 14. niques. Plus profondément, l’Internet a tralité“. Un débat souvent confus mais parti- considérablement évolué dans son fonction- culièrement significatif des tensions qui nement. Face aux limites d’un fonctionne- accompagnent la transformation de ment en “best effort“, des prestataires spé- l’Internet. En début d’année et conformé- cialisés (CDN2) proposent aux fournisseurs ment aux promesses de campagne des de contenus vidéo des optimisations de démocrates, le nouveau président de la FCC route, des procédures de répartition de a relancé le débat en ajoutant les principes charges, et des infrastructures de serveurs de transparence et de non-discrimination, et répartis à proximité des usagers afin d’assu- en insistant sur le fait qu’ils devaient s’appli- rer une certaine qualité de service3. D’autre quer aux réseaux fixes comme aux réseaux part, les grands agrégateurs de contenus et mobiles. L’analyse dominante des régula- ceux qui génèrent une partie croissante du teurs est que les opérateurs peuvent mettre trafic ont cherché à s’affranchir des opéra- en œuvre des mesures qui les préservent des teurs traditionnels des backbones de phénomènes de congestion, mais ils doivent l’Internet en déployant leurs propres infra- clairement démontrer leur justification et structures de réseaux et serveurs. On a vu informer au préalable les consommateurs. Il ainsi en quelques années aux États-Unis sera intéressant sur ce point de prendre entrer dans le “Tier 1“ de nouveaux acteurs connaissance de l’arrêt en appel de la Cour tels Comcast ou Google. sur l’affaire Comcast, attendu dans les pro- Toutes ces évolutions vont s’accélérer. Elles chaines semaines. Par ailleurs, ils ne doivent incluent naturellement les stratégies des pas discriminer en privilégiant l’accès de grands acteurs de l’informatique (matériels, leurs abonnés à leurs propres services ou à logiciels et services) dans le déploiement des ceux de leurs affiliés. Nous n’entrerons pas architectures de Cloud Computing dont la dans le détail, mais on conçoit aisément les lecture reste encore difficile. Elles suscitent multiples cas de figure et les problèmes d’in- aussi une interrogation majeure sur la contri- terprétation. Déjà en 2005, l’administration Introduction bution des telcos au nouveau paysage de nord-américaine, qui avait imposé ses prin- l’infrastructure de l’Internet. cipes de “Net neutralité“ comme condition à C’est aussi dans ce contexte que s’est géné- la fusion de SBC-AT&T et Verizon-MCI, avait ralisé en 2009 le débat engagé depuis plu- dû gérer comme une exception l’offre de ser- sieurs années aux États-Unis sur la “Net neu- vices IPTV et de services aux entreprises de 14 type IPVN. Utilisateurs actifs de Facebook L’existence d’une politique active de concur- DigiWorld 2010 rence dans l’accès haut débit en Europe a sans doute retardé l’introduction du débat. Toutefois, en prenant finalement des disposi- tions explicites concernant la “Net neutrali- té“ dans le nouveau ‘’Paquet Télécom’’ adop- té en décembre dernier, l’Union européenne va devoir mesurer les risques réels en jeu, sans oublier celui de freiner les investisse- ments dans les infrastructures de nouvelle génération d’accès. Nous avons évoqué le caractère crucial des augmentations de capacité et de débit pour Source Facebook soutenir l’Internet mobile. Il est évident que
  • 15. le déploiement des accès à très haut débit en fait, aujourd’hui, très diverses quant aux fibre optique demeure en début d’année options techniques, au poids des finance- 2010 au moins tout aussi préoccupant, sin- ments publics ou parapublics mobilisés et à gulièrement en Europe. Contrairement aux la stabilité du dispositif réglementaire rete- opérateurs nord-américains (Verizon, AT&T) nu. C’est là pour la Commission et le BEREC4 qui peuvent compter mordre sur le marché une occasion5 importante de reprendre l’ini- des grands réseaux câblés pour justifier le tiative pour progresser dans la voie du mar- risque de développement de nouveaux ché unique. réseaux d’accès, les opérateurs européens Google, Apple et… Facebook ont un marché de la télévision payante beau- coup plus modeste. Les villes et l’habitat Aujourd’hui Google vaut 180 milliards USD, européens se distinguent aussi des mégalo- dégage 6,5 milliards USD de profits pour un poles du Japon, de la Corée du Sud ou de la chiffre d’affaires de 23,6 milliards USD. Il a Chine où le déploiement des réseaux est renforcé sa domination sur son cœur de beaucoup moins coûteux. L’année 2009 métier, le moteur de recherche. n’aura cependant pas été une “année Méthodiquement, il utilise les profits des blanche“ pour le développement des accès à liens sponsorisés pour couvrir tous les élé- très haut débit en Europe. ments du puzzle. Il a acquis le contrôle de Au-delà de ces conditions plus ou moins YouTube, a imposé ses applications Gmail, favorables, les investissements sont sen- Google Maps et Google Earth. Ces derniers sibles aux options réglementaires. Le succès mois, il a lancé un navigateur, un service de du haut débit en Europe est, pour une part téléphonie et a ajouté son propre smartpho- significative, assis sur la relative clarté et ne à sa plateforme mobile. Il se prépare à l’homogénéité d’un modèle dominé par attaquer directement Microsoft et le modèle l’ADSL et une concurrence basée sur le du PC avec un OS et un ensemble de logiciels dégroupage. La longueur du processus de applicatifs fonctionnant en ligne. Il se propo- Introduction révision du cadre réglementaire européen a se de construire dans une ville nord-améri- laissé les pays membres trouver par eux- caine un réseau de 50 000 prises offrant des mêmes les premiers principes qui devaient débits jusqu’à 1 Gbps. Il multiplie les accords s’appliquer. Les situations du très haut débit pour numériser les fonds des bibliothèques sur les différents marchés de l’Union sont de et les catalogues des éditeurs… Pour autant, Apple n’est pas le seul à pouvoir 15 Accès FTTH/B dans le monde lui ravir la vedette sur certains créneaux. www.idate.org Google doit reconnaître être largement dis- tancé par Facebook sur les réseaux sociaux. Parmi les records de croissance de l’année 2009, on peut certainement retenir celui du nombre d’internautes inscrits sur Facebook, passés de 130 millions en décembre 2008 à plus de 350 millions en fin d’année 2009. Il est probable que l’on dénombrera plus de 500 millions d’inscrits fin 2010. Cette croissance ne se concentre pas sur la classe d’âge des 15-25 ans mais touche pro- gressivement toute la population, ainsi qu’un Source IDATE nombre croissant d’entreprises. D’autres
  • 16. réseaux sociaux ont également poursuivi leur gies d’agrégation, Facebook, comme les croissance comme LinkedIn sur le marché autres leaders du Net, peut valoriser son professionnel ou Twitter (dont les 60 millions attractivité pour disséminer sa présence sur d’utilisateurs généreraient 50 millions de des plateformes extérieures à travers des API. “tweets“ par jour). Mais Facebook, qui a Finalement, le principal risque pour annoncé en cours d’année ne plus consom- Facebook résulterait de la succession d’inci- mer de cash, semble bien avoir creusé l’écart dents relatifs aux atteintes à la vie privée, avec ses rivaux, à commencer par MySpace. résultant de ses propres pratiques ou de Ses recettes publicitaires, de quelques cen- celles des éditeurs qu’il accueille. taines de millions USD, sont sans commune On observera aussi en 2010 les capacités de mesure avec celles des liens sponsorisés. Google, à travers les fonctionnalités nou- Elles ont toutefois progressé malgré la réces- velles qu’il introduit dans ses services (Gmail sion en 2009, et devraient croître à un rythme notamment), à rivaliser avec Facebook accéléré compte tenu de son audience et du et Twitter. pouvoir de prescription des usagers de Facebook. En outre, un second modèle éco- Ten years after nomique est en route. Le réseau social, qui Il y a dix ans paraissait le premier DigiWorld représente pour les internautes l’environne- Yearbook. Il y avait alors moins d’internautes ment privilégié d’échange et de consomma- dans le monde qu’il y a aujourd’hui d’inscrits tion sur le Web, offre à son opérateur une sur Facebook. Ce dernier n’existait pas. occasion exceptionnelle de mettre en œuvre Google faisait ses premiers pas. Amazon, une stratégie de plateforme en diversifiant eBay et Yahoo! étaient déjà cotés. AOL valait ses propres applications et en ouvrant aux 200 milliards USD et, pressentant sans doute développeurs tiers son audience et le cas l’éclatement de la bulle, allait prendre le échéant des fonctionnalités telles que le contrôle de Time Warner dans une opération micropaiement. D’ores et déjà, le marché des de 166 milliards USD. Il faudra attendre Introduction jeux sur Facebook représenterait plus d’un presque dix ans pour que Time Warner retrou- milliard USD. En complément de ses straté- ve son indépendance. On parlait donc déjà de Les 10 premiers telcos mondiaux 16 DigiWorld 2010 Source IDATE
  • 17. la crise6. Elle allait en quelques mois faire les grandes tendances et les principaux vaciller les valeurs des premières stars de enjeux de l’industrie numérique. N’hésitez l’Internet. La bulle télécom allait mettre pas à nous faire part de vos critiques et à quelques mois de plus pour exploser sous nous faire des suggestions pour la prochaine l’effet des fusions aux valorisations gigan- édition du rapport. tesques telles que la prise de contrôle de Merci enfin aux nombreuses entreprises Mannesmann par Vodafone en novembre adhérentes du DigiWorld Programme sans 1999 pour 180 milliards USD. Worldcom allait qui ce projet ne pourrait se concrétiser. créer la plus grosse faillite de tous les temps. En Europe, le marché des mobiles explosait avec des taux de croissance de 30 à 50 %. Dans ce contexte et dès 1999, les enchères pour l’attribution des licences mobiles UMTS Yves GASSOT (3G) atteignaient 37,5 milliards EUR au Directeur Général, IDATE Royaume-Uni et 50 milliards EUR en Allemagne. Quelques mois après sous l’effet des endettements et des survaleurs antici- 1. Long Term Evolution (3,9G). Les premiers déploiements sont pant de façon irrationnelle une explosion de engagés dans le nord de l’Europe et par Verizon. 2. Content Delivery Network l’internet mobile, les capitalisations de BT, 3. On peut se demander pourquoi ce marché du CDN n’a pas été Deutsche Telekom, France Telecom… allaient préempté par les opérateurs, qui auraient vu là une occasion de faire payer les fournisseurs de contenus. Le marché est sans être divisées par 2, 3, voire plus. doute encore trop petit, nécessite des compétences pointues, Il aura fallu 10 ans pour que le nombre d’in- des capacités aussi pour arbitrer entre différents opérateurs à travers le monde. Il était naturel que les opérateurs ces ternautes dans le monde passe de 360 mil- dernières années se soient principalement mobilisés sur leurs réseaux d’accès et sur les offres de TV managée de type IPTV lions à 1.7 milliard, pour que le nombre (qui n’utilisent pas à proprement parler l’infrastructure générale d’abonnés haut débit passe de quelques mil- de l’Internet). 4. Body of European Regulators for Electronic Communications. lions à 475 millions, pour que le nombre de Introduction Mis en place dans le cadre du nouveau “Paquet Télécom”, cet clients mobiles passe de 480 millions à organisme représente un pas en avant dans l’harmonisation des règles qui s’appliquent aux marchés des services de 4,5 milliards. télécommunications des pays membres, sans représenter pour *** autant une agence communautaire de régulation sectorielle. 5. Au-delà de la “Net neutralité“ et des accès à très haut débit Vous trouverez dans les différents chapitres (Next Gen Access), les thématiques majeures de Bruxelles en 2010 devraient porter sur la révision de la directive sur le de ce rapport les données et les analyses Service Universel, les choix partagés faits en matière de 17 publiées par les équipes de consultants de politique du spectre, et naturellement du nouvel “agenda numérique“. l’IDATE tout le long de l’année. Notre objec- www.idate.org 6. En 2009, Time Warner s’est successivement séparé de sa tif est de fournir à travers ce rapport les élé- filiale câble et d’AOL. La capitalisation d’AOL plafonne à 2,7 milliards USD tandis que celle de Time Warner est de l’ordre ments de référence permettant d’identifier de 35 milliards USD.
  • 18. DigiWorld 2010 Le DigiWorld dans l’économie 18
  • 19. I Le DigiWorld dans l’économie 19 www.idate.org
  • 20. DigiWorld 2010 Le DigiWorld dans l’économie 20 1 générale l’économie Les TIC dans
  • 21. n 2009, les marchés du DigiWorld ont tisfaits dans une grande partie du monde, en E baissé de 1,6 % en valeur, à 2 629 mil- liards EUR : un recul historique puisque, l’occurrence la majorité encore des popula- tions des pays émergents. On a beaucoup même à l’éclatement de la bulle technolo- insisté ces dernières années, et à juste raison gique, les marchés des TIC – qui avaient été sans doute, sur la dynamique exceptionnelle prioritairement et fortement affectés – d’équipement des deux marchés géants que avaient malgré tout réussi à conserver une constituent d’abord la Chine ensuite l’Inde, dynamique positive, qui plus est non négli- notamment en matière de mobiles. Mais geable (+4 % en 2002). Le segment qui avait même dans ces pays, les niveaux atteints alors le plus souffert était celui des équipe- aujourd’hui laissent des marges de progrès ments de télécommunications (-10 %), mais considérables : avec 750 millions de clients tous les autres avaient continué de progres- en Chine et un peu plus de 500 millions en ser ou, au pire, étaient restés stables (équi- Inde fin 2009 (voir chapitre 4), la montée à pements informatiques). L’an passé au 75 % de pénétration mobile dans l’un et contraire, tous les segments ont régressé à l’autre, qui ne semble pas aberrante compte l’exception des services de télécommunica- tenu des niveaux beaucoup plus élevés enre- tions (voir chapitre 2). Que s’est-il passé gistrés aujourd’hui dans tous les pays indus- entre ces deux épisodes ? triels, représente un potentiel de plus de 725 millions de nouveaux clients pour les Une crise inédite deux pays. On ne parle ici que de la partie des À l’aube des années 2000, la société de l’in- marchés des TIC sans doute la plus avancée formation émergeait tout juste. Si l’équipe- dans ces pays. Et l’on ne parle que de deux ment en téléphonie – fixe – était déjà bien pays, certes les plus peuplés (on pourrait avancé voire saturé dans les pays industriels, aussi parler de l’Amérique latine, qui a large- si les réseaux et les matériels informatiques ment engagé sa mutation). Mais, à côté, de étaient déjà largement implantés dans les nombreux autres pays émergents voire des Introduction entreprises, si les appareils d’électronique sous-régions entières, à l’instar de l’Afrique grand public irriguaient déjà la majeure par- subsaharienne, sont encore (très) loin de ces tie des foyers occidentaux, les besoins res- niveaux. Il y a donc là aussi des réserves de taient gigantesques. Le déploiement de nou- croissance exceptionnelles. Alors, posons la veaux supports (réseaux mobiles, accès haut question de manière plus directe : pourquoi débit, ordinateurs personnels, matériels EGP les marchés du DigiWorld n’arrivent-ils pas, numériques…) transformait immédiatement n’arrivent-ils plus, à profiter de ces dyna- 21 ces besoins, non plus en potentiel, mais en miques pour créer de la valeur ? www.idate.org facteurs effectifs de croissance. Destruction créatrice Aujourd’hui ces marchés, au moins dans les pays industriels, sont arrivés à maturité. Ce Les réponses sont multiples. L’une des pre- qui ne signifie pas que le DigiWorld est en mières consiste d’ailleurs à préciser que les panne de croissance, bien au contraire. marchés du DigiWorld continuent en fait à L’innovation continue de faire progresser en créer de la valeur, mais de moins en moins permanence les réseaux ; les équipements, pour leur propre secteur et de plus en plus les contenus, le trafic de données augmen- pour l’économie générale : à travers la diffu- tent à un rythme exponentiel et, sous la pres- sion, l’usage, la généralisation d’outils de sion de ces phénomènes, les approches mar- plus en plus efficaces (aussi bien pour les keting et les “business models“ des acteurs entreprises et administrations que pour les sont revisités régulièrement. Par ailleurs, des particuliers) et souvent de moins en moins besoins plus basiques continuent d’être insa- chers, en tout cas avec un rapport utilité/prix
  • 22. 1 qui augmente très fortement. C’est ce qu’on couches aval, de plus en plus en interaction appelle la destruction créatrice de valeur. Un directe avec les clients finaux. Pour ces deux des ingrédients en est la pression sur les prix, “métiers“, le client devient même un acteur à tous niveaux, par le jeu de la concurrence, à part entière dès lors qu’il peut organiser des innovations techniques et marketing, et lui-même ses options et séquences de des réglementations dans certains cas… consommation (programmation individuali- Cette pression, loin de se résorber, s’est lar- sée) et qu’il produit lui-même une partie des gement poursuivie et s’est accompagnée contenus diffusés (“user created content“). d’un souci accru de rationalisation des Ces transformations se traduisent par des dépenses par les consommateurs eux- croissances de revenus de plus en plus mêmes, leur permettant de disposer – à bud- faibles et des marges de plus en plus get constant voire réduit – de capacités tou- contraintes pour les équipementiers et les jours croissantes : débits d’accès, tailles de opérateurs, tandis que les fournisseurs de mémoire, qualités d’image… De ce point de contenus et plus encore les intermédiaires vue, 2009 n’a pas dérogé à la règle : l’évolu- sortiraient gagnants au titre d’un transfert tion des marchés en valeur est inférieure à de valeur. Si, pour ce dernier groupe du celle des marchés en volume. Concrètement, moins, les performances affichées en particu- alors que les marchés ont baissé en valeur lier par les acteurs de l’Internet sur le marché dans presque tous les domaines, les volumes financier semblent accréditer cette thèse, il sont restés en croissance, plus ou moins convient de rester prudent sur le devenir et Le DigiWorld dans l’économie ralentie, presque partout également. Même l’organisation à moyen - long terme de la dans les sous-segments où les deux poin- chaîne de valeur. D’une part, si l’on descend teurs ont reculé, comme dans les terminaux d’un cran dans l’analyse micro-sectorielle, mobiles et ce, en dépit de la confirmation du tous les acteurs à l’intérieur d’une même succès des smartphones, la baisse en valeur catégorie ne sont pas égaux : pour prendre est plus forte. Même chose quand les deux un exemple dans la couche la plus embléma- pointeurs ont continué au contraire de pro- tique ici, celle dans laquelle se trouvent les gresser : ainsi, dans les services mobiles, le acteurs de l’Internet, les performances d’un niveau de croissance en valeur est très en Google (180 milliards USD de capitalisation deçà du niveau d’augmentation des parcs à mi-mars 2010 pour un chiffre d’affaires clients et plus encore de celui des volumes 2009 de 23,7 milliards USD) restent aty- de communications. 22 piques au regard d’un Amazon (valeur de 59 milliards USD pour des revenus de Réorganisation de la chaîne de valeur 24,5 milliards USD) ou encore d’un Yahoo! DigiWorld 2010 Une autre réponse consiste à rappeler que (capitalisation de 23 milliards USD pour un tous les acteurs des secteurs des TIC ne sont chiffre d’affaires de 6,5 milliards USD). Au- pas égaux face à cette destruction et/ou delà du gigantisme et de la dynamique des création de valeur. Des travaux récents1 ont revenus (sur ces deux points, Amazon est rappelé que la chaîne de valeur des TIC était mieux placé que Google en 2009), c’est la constituée de segments aux performances réussite pour le moment d’une “machine à très contrastées, pour ne pas dire opposées cash“ que le marché salue : le résultat net de dans certains cas. Ainsi, dans une structure Google est plus de 7 fois supérieur à celui schématisée en quatre couches (équipe- d’Amazon et plus de 10 fois supérieur à celui ments, exploitation de réseaux, intermédia- de Yahoo!, avec un taux de profit de près de tion, contenus), les deux couches les plus en 28 %. Est-il besoin de rappeler encore que amont sont plus particulièrement pressées Google a un niveau de Capex extrêmement par les “contraintes“ imposées par les deux bas (tout juste quelques % de son chiffre
  • 23. d’affaires mais là, il s’agit d’une caractéris- résister plutôt bien à une détérioration de tique qu’il partage avec nombre des autres l’environnement économique. On a même, acteurs de l’Internet) quand les opérateurs dans le cas présent, des marchés des TIC qui investissent bon an mal an dans les réseaux se remettent à évoluer au même rythme que l’équivalent de 15 et 20 % de leurs revenus ! l’économie générale après des années de décrochage : du début des années 2008 jus- Une dépendance au contexte global qu’en 2009, la croissance des marchés du D’autre part, les débats actuels sur la “Net DigiWorld a été régulièrement inférieure à neutralité“ et plus globalement sur tout l’en- celle du PIB mondial en valeur courante. Il cadrement réglementaire d’activités en plein n’empêche, le résultat de la crise en 2009 est devenir, que ce soit dans les relations entre bel et bien, en dépit de cette remise à niveau acteurs eux-mêmes (régulation sectorielle, relative, un recul – encore une fois historique droit de la concurrence) ou dans leurs rela- – des marchés du DigiWorld. tions avec les consommateurs (protection des données privées par exemple), peuvent, *** selon les réponses qui seront apportées, faire encore assez largement bouger les frontières Comme dans les éditions précédentes, ce et les stratégies industrielles. premier chapitre n’est pas sectorialisé. Il pro- pose une approche transversale du Enfin, le contexte général est aussi un élé- DigiWorld et de sa position par rapport à ment qui influe sur l’évolution des marchés l’économie générale. des TIC, même si – et ce qui s’est passé au cours des dix-huit derniers mois le montre 1. Voir par exemple les travaux de Coe-Rexecode “Les opé- rateurs de réseaux dans l’économie numérique : lignes de force, assez bien – ces marchés sont capables de enjeux et dynamiques“ Introduction 23 www.idate.org
  • 24. 1.1 Dynamiques comparées Des rythmes convergents Qu’est-ce que le DigiWorld ? que celui de l’économie générale (-2 %). Il s’est au On définit ici le DigiWorld comme recouvrant tous les contraire résorbé en Europe (-3,3 % pour chaque) et secteurs qui sont déjà basés – ou en voie de l’être – sur amélioré dans la région Asie/Pacifique (+1,1 % pour les les technologies numériques : marchés du DigiWorld contre -1,6 % pour l’économie • services de télécommunications : téléphonie fixe et générale). Au sein de cette dernière zone, l’amélioration mobile, transmission de données et d’images ; dépasse les frontières habituelles Asie développée/pays • équipements de télécommunications : équipements de émergents, même si les points de départ ne sont évi- réseaux publics, systèmes privés, terminaux, logiciels demment pas comparables, selon que l’on considère le et services associés ; Japon d’un côté, la Chine ou plus encore l’Inde de • logiciels et services informatiques : traitement de l’in- l’autre : mais au Japon par exemple en 2009, la baisse formation ; des marchés des TIC a été “contenue“ à -4,7 % quand • matériel informatique : “mainframes“, PC et périphé- l’économie reculait de -6,7 %. riques, équipements de transmission de données ; Verre à moitié vide ou verre à moitié plein • services de télévision ; Il y a ainsi deux interprétations, plus complémentaires • électronique grand public : équipements audio qu’opposées, à la situation actuelle dans le secteur des et vidéo. TIC. Sur le versant pessimiste, force est de constater que, Près de 2 % de recul en 2009 dans leur ensemble, les marchés du DigiWorld n’ont pas Au cours des années passées et jusqu’en 2008, la crois- échappé à la crise, et que la brusque dégradation du cli- sance des marchés du DigiWorld n’a cessé de ralentir au mat économique mondial a tiré – on pourrait même dire point, depuis le milieu de la décennie, d’être régulière- immédiatement – les marchés des TIC vers le bas. Dans ment en deçà de la progression de l’économie générale, les régions émergentes, où a pu subsister une croissan- Le DigiWorld dans l’économie mesurée sur la base du PIB courant. En 2009, la résis- ce, le ralentissement a été malgré tout très sensible : tance particulière de certains segments des TIC face à la passage de plus de 12 % de progression en 2008 à crise, les services de télécommunications et logiciels en 3-4 % en 2009, notamment en Amérique latine et en particulier, et l’amélioration des marchés des équipe- Afrique/Moyen-Orient. ments sur la deuxième partie de l’année, ont finalement Mais sur le versant positif, cette chute a été plutôt amor- permis à ces marchés de ramener leur dynamique (si tie, comme nombre d’observateurs l’avaient d’ailleurs l’on peut dire, s’agissant d’une “croissance“ négative !) prédit, et surtout l’effet volume a continué de jouer : au niveau de l’économie générale : -1,6 % sur l’année c’est évident pour les accès télécoms, avec des crois- dans un cas comme dans l’autre. sances de parcs encore très fortes (plus de 550 millions Bien sûr, ces évolutions moyennes masquent de pro- de nouveaux clients mobiles dans le monde l’an passé fondes disparités au sein des marchés du DigiWorld et près de 70 millions de nouveaux abonnés haut débit, selon les segments et les régions, comme elles en un record historique pour ce dernier !), mais c’est aussi cachent pour l’économie dans son ensemble en fonction vrai sur les volumes des ventes de nombre de termi- également des secteurs et des zones géographiques. naux, terminaux mobiles, PC, écrans plats TV…, qui ont 24 L’écart s’est creusé en Amérique du Nord, avec un recul finalement approché sinon égalé les niveaux très élevés des marchés du DigiWorld (-3,7 %) beaucoup plus fort de l’année précédente. DigiWorld 2010 Les contributions du Digiword au PIB mondial 2006 2007 2008 2009 DigiWorld markets (million €) 2 388 2 552 2 670 2 629 yoy growth 6.3% 6.8% 4.6% -1.6% Source IDATE GDP (world) (million €) 35 371 38 092 40 438 39 793 yoy growth 7.6% 7.7% 6.2% -1.6% DigiWorld as a % of GDP 6.8% 6.7% 6.6% 6.6%
  • 25. Une croissance relative qui se dégrade en Amérique du Nord… Évolution annuelle comparée du PIB courant et des marchés du DigiWorld en Amérique du Nord Source IDATE Dynamiques comparées ... et qui résiste en Europe Évolution annuelle comparée du PIB courant et des marchés du DigiWorld en Europe 25 www.idate.org Source IDATE
  • 26. 1.2 Les investissements en TIC Nécessité fait loi Après une période de croissance ininterrompue entre Le haut débit comme facteur 2003 et 2008 (+7 % par an en moyenne dans les pays de développement économique de l’OCDE, avec toutefois un ralentissement en fin de L’accès à l’Internet haut débit est en particulier considé- période, et +9 % au niveau mondial), les dépenses en ré comme un facteur de productivité et de compétitivité TIC ont diminué en 2009 dans la quasi-totalité des pays pour les entreprises, un outil permettant de réduire les industriels. L’OCDE a mesuré un recul de 6 % aux coûts de transaction, d’améliorer l’organisation des États-Unis, de 10 % au Japon, un recul également dans entreprises et la fluidité des marchés ainsi qu’un élé- la plupart des pays européens. Les pays émergents ont ment de promotion de systèmes sociaux et éducatifs. poursuivi leur croissance, mais à des rythmes très ralen- Des travaux récents de la Banque Mondiale ont mis en tis par rapport aux années passées. Pour autant, les avant que la contribution du haut débit au développe- investissements en TIC ont mieux résisté que les autres ment économique serait plus importante encore que ne dépenses des entreprises. Aux États-Unis, il y a eu sur l’a été celle de la téléphonie et des accès bas débit : l’année 2009 un différentiel de 15 à 20 points entre le dans les pays en développement, un gain de 10 points rythme de décrue de l’investissement productif en biens en pénétration se traduirait par une augmentation de d’équipement en TIC et hors TIC : en part de PIB, l’in- près de 1,4 % de PIB. Un rapport de 20082 relevait pour vestissement en TIC est ainsi repassé assez nettement les États-Unis qu’un gain de 7 % dans la pénétration du au-dessus de l’investissement hors TIC (voir graphique haut débit pouvait créer 2,4 millions d’emplois par an, page suivante). avec un apport à l’économie de 134 milliards USD par an également, soit près de 1 % de PIB. Au Royaume-Uni Le soutien des pouvoirs publics également, des travaux menés en 2009 par la Conscients des enjeux autour de ces technologies, les LSE3 Enterprise et l’ITIF4 ont mesuré que 5 milliards GBP gouvernements leur ont souvent dédié une partie plus Le DigiWorld dans l’économie investis dans les infrastructures haut débit doivent per- ou moins significative de leurs programmes de soutien mettre de créer ou sauvegarder plus de à l’économie (“stimulus packages“), même si cet aspect 280 000 emplois, dont un tiers dans des PME (moins de ne retient sans doute qu’une faible partie des 3 000 mil- 250 personnes) : plus largement, 15 milliards GBP inves- liards USD qu’une cinquantaine de pays ont prévu de tis au total dans ces réseaux ainsi que dans des réseaux consacrer globalement à ces programmes. L’accès à la de transport et des réseaux d’énergie intelligents (5 mil- société de l’information est en effet devenu crucial pour liards dans chaque domaine) créeraient ou sauveraient l’ensemble du tissu économique, justifiant le soutien des 700 000 emplois, tout en améliorant la productivité pouvoirs publics au déploiement universel du haut débit des entreprises. (voir en particulier le “stimulus package“ de l’adminis- tration Obama aux États-Unis) ainsi qu’au déploiement du très haut débit (voir, au-delà même du contexte éco- nomique conjoncturel, les options qui se dessinent en France, le plan de grande ampleur mis en place par le 2. Connected Nation report gouvernement australien… ou encore l’initiative récem- 3. London School of Economics & Political Science 26 ment annoncée par le gouvernement indien). 4. Information Technology & Innovation Foundation DigiWorld 2010 Source OECD Information Technology Les dépenses en TIC dans les grands pays/zones (billion US $ in current prices) 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Outlook, 2010 (forthcoming) USA 872 916 966 1008 1037 992 EU-15 714 746 802 871 914 839 Japan 304 305 305 301 328 349 Total OECD countries1 2 198 2 314 2 455 2 605 2 717 2 566 China 154 177 198 222 258 288 India 27 35 38 46 52 52 1. Luxembourg and Iceland are missing from Total OECD countries
  • 27. Chute de l’investissement des entreprises aux États-Unis : les TIC ont mieux résisté... Taux d’investissement productif privé en valeur aux États-Unis Source Coe Rexecode Les investissements en TIC … en particulier les logiciels Investissements informatiques des entreprises en valeur aux États-Unis 27 www.idate.org Source Coe Rexecode