1. « Entre créativité et contraintes – Apports et limites des TIC » dans Synergie Europe, n°4, pp.133-147, Muriel
GROSBOIS
REPERAGE DES DONNEES :
Le contexte : un projet mis en place entre des stagiaires français Professeurs des écoles 2ème année de l’IUFM de
Paris et des étudiants anglais PGCE futurs enseignants du King’s College de Londres qui communiquent à distance.
Le dispositif technopédagogique : le projet entre les stagiaires français et les étudiants anglais est l’élaboration d’un
didacticiel pour l’apprentissage de l’anglais par des élèves français en école primaire (cycle 3). Il y a trois étapes dans
ce projet : la création de la ressource numérique (le didacticiel) et son élaboration en collaboration entre les
stagiaires et étudiants ; le test de cette ressource en classe ; un bilan final et la collecte des impressions des
stagiaires français après la création et la mise en situation de leur ressource.
Les objectifs de la recherche : analyser l’interdépendance entre la créativité permise par les TIC et les contraintes
liées à l’usage de ces TIC dans l’apprentissage/enseignement d’une langue étrangère + mesurer les effets de ce
projet sur l’acquisition de la langue étrangère par les stagiaires français, plus particulièrement leur développement
en production orale.
Les théories sous-jacentes : les théories de référence à l’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère ; le
concept de créativité selon Lubart ; l’approche socio-constructiviste (le travail en collaboration) selon Vygotski,
Bruner et Leontiev ; l’apprentissage par les tâches ; le principe de tandem ; le concept de motivation par Lubart.
Les résultats obtenus :
- le bilan des stagiaires français : un manque de liberté dans les échanges par courriels avec les étudiants anglais ainsi
que dans le choix de la thématique pour la ressource numérique = un projet « trop guidé ».
- les effets du projet sur l’acquisition de la langue étrangère par les stagiaires français (leur progrès en production
orale) en se basant sur les critères du Diplôme de Compétence en Langue (DCL) : 72.5% de stabilité et 27% de
progrès sur les 16 stagiaires français.
- la représentation des stagiaires français sur leur propre développement en langue étrangère en production orale :
13 stagiaires pensent que ce projet les a aidés à progresser (alors qu’il y a seulement 27% de réel progrès constaté).
Cela s’expliquerait par leur motivation et leur implication dans le projet.
- la motivation liée à ce projet : 15 stagiaires ont répondu que ce projet était très motivant (en particulier pour la
pertinence et le lien avec leur cursus professionnel) et un stagiaire est mitigé dû au manque de liberté/autonomie
dans l’élaboration de la ressource numérique.
2. CRITIQUE ET EVALUATION :
En quoi les principaux résultats obtenus par la recherche convergent ou divergent avec mon stock de théories
personnelles ?
Les résultats convergent en ce qui concerne mes hypothèses sur la progression des stagiaires français en langue
étrangère (anglais). En effet, leur usage de la langue étrangère se faisait seulement lors des récoltes et du réemploi
des données intéressantes pour leurs activités dans le didacticiel et lors de leurs échanges avec les étudiants anglais
qui se faisaient par le biais de courriels (donc en production écrite et non pas orale). Ainsi, leurs contacts avec la
langue étrangère à l’oral n’étant pas nombreux, les résultats concernant leurs progrès en production orale ne me
surprennent pas et coïncident avec mes hypothèses. De plus, je suppose que durant l’élaboration de la ressource
entre pairs français, les stagiaires étaient plus souvent amenés à communiquer en français entre eux, notamment
lors des phases de négociations.
Les résultats obtenus concernant la motivation des stagiaires me semblent, là encore, évidents puisque le projet
proposé répond de manière pertinente et adéquate à leurs attentes, le projet étant en lien avec leur formation
professionnelle.
Cependant, je ne suis pas sûre d’avoir bien ciblé la même contrainte lorsque Muriel Grosbois parle de créativité face
à la contrainte des TIC dans l’apprentissage/enseignement d’une langue étrangère. Selon moi, les contraintes
majeures étaient plus liées au manque de temps pour la réalisation du projet global et à l’équilibre entre
liberté/autonomie et guidage dans le projet.
Quelles questions n’ont pas été abordées par la recherche ?
-
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la technicité de mettre en place un didacticiel, les stagiaires français sont-ils experts des TIC ? qui a
réellement monté le didacticiel (sur le plan technique) ?
pourquoi le choix de ce support numérique (le didacticiel) ?
pourquoi les stagiaires français et les étudiants anglais communiquaient par courriels ? comme il s’agit d’un
travail collaboratif, pourquoi ne pas avoir choisi un autre moyen de communication qui facilite la
collaboration ? (wiki…)
quels ont été les résultats obtenus dans la classe de CE2 lors de la mise en situation de la ressource
numérique créée ?
y a-t-il eu un retour (feedback) fait aux étudiants anglais par les stagiaires français à propos du test en classe
avec le didacticiel ?
Quelles améliorations pourraient être apportées au dispositif présenté ?
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le temps imparti pour la réalisation du projet global.
l’échantillon (16 personnes) à élargir ?
laisser plus de liberté/autonomie dans le choix de la thématique et l’élaboration par les stagiaires.
opter pour un autre moyen de communication entre les stagiaires français et les étudiants anglais qui
faciliterait plus le travail collaboratif (ex : un wiki…)
prévoir un temps pour le feedback avec les étudiants anglais après le test en classe.
peut-être s’intéresser à l’apport de ce projet dans l’apprentissage des étudiants anglais dans leur cursus (à
savoir comment enseigner leur discipline ?).