Le magazine Keo des idées neuves sur la mobilité fait par le Groupe Keolis. Actualités, dossiers, forums, zoom et analyses vous attendent au fil de ses 24 pages.
Au sommaire de ce numéro : la transition énergétique à l'horizon de COP21, la refonte du réseau de Blois, la réforme territoriale vue côté transports, zoom sur le réseau DLR à Londres, les véhicules électriques déployés au sein des réseaux de transport Keolis...
2. Keo’, le magazine corporate du Groupe Keolis, se propose
d’explorer le thème de la mobilité durable. Actualité, succès,
métiers, innovations, débats, opinions… Keo’ fait circuler des idées
neuves sur la mobilité !
rédaction : Catherine Miret. Gwen Keraval.
Iconographie : Getty, Fotolia, Lhoté et David Darrault/Andia, AFP.
Conception et rédaction : (réf. : KEOL028)
Entre la loi pour la croissance verte votée en
mai 2015 et la COP21, conférence climatique
internationale qui se tiendra à Paris dans quelques
semaines, les transports publics ont plus que
jamais un rôle à jouer pour réduire l’impact
environnemental de l’activité humaine. Et Keolis,
acteur majeur de son secteur, développe des
initiatives toujours plus « vertes » et innovantes.
Autant de solutions – modes de transport
alternatifs ou à la demande – en réponse aux
évolutions sociétales, telles que la fin des rythmes
pendulaires, sujet du Keo’LAB de cette édition.
Retrouvez également dans ce numéro la dernière
génération de station de vélos en libre-service
dite sans contact, présentée au salon international
Velo-CitydeNantes,oula10e
ligneFiléodetransport
à la demande inaugurée en Seine-et-Marne.
Et avec PAM75, c’est un véhicule innovant 100 %
électrique et accessible aux personnes à mobilité
réduite qui a été testé à Paris. Découvrez enfin
les exemples de Dijon avec son tram et ses bus
hybrides 100 % « eco-friendly » et Blois avec
son réseau repensé en fonction des besoins des
voyageurs et des impératifs environnementaux.
Bonne lecture à tous !
LES TRANSPORTS
PASSENT AU VERT !
Keolis
Présent dans 15 pays à travers
le monde, Keolis est un opérateur
majeur du transport de voyageurs.
Le Groupe propose une palette
de solutions de transport adaptées
aux besoins des territoires
et des clients voyageurs.
Keolis – 20 rue Le Peletier
75320 Paris Cedex 9
Tél. : 01 71 32 90 00
18Keo’VISA
Chez Keolis, le courant passe
20Keo’LAB
Horaires : vers la fin du règne
de l’heure de pointe ?
23Keo’KIOSQUE
3
Keo’LIEN
Frédéric Baverez : l’union fait la force
4
Keo’ACTU
Contrats renouvelés, innovation,
nouvelles règles pour les cyclistes :
toute l’actu de la mobilité
8
Keo’PRATIK
On vous dit tout sur… la réforme
territoriale côté transports
10Keo’TEAM
Keolis Amey Docklands :
intégration réussie du réseau DLR
12Keo’POLIS
À Blois, la refonte du réseau
porte ses fruits
14Keo’FOCUS
LE TRANSPORT PUBLIC
EN PLEINE TRANSITION…
ENERGETIQUE
SOMMAIREÉDITO
3. Keolis Octobre 2015 3
Keo’LIEN
L’union
fait la force
En France, 95 % du chiffre d’affaires
de Keolis résulte de contrats passés avec
les Autorités Organisatrices de Transport.
Frédéric Baverez, directeur exécutif France,
nous en dit plus sur les relations nouées
avec ces partenaires essentiels.
Quelles sont ces pistes d’action ?
Il y a en quatre à examiner conjointement :
hausse des recettes, optimisation
de l’offre, gains de productivité et
optimisation du coût des investissements.
S’agissant des recettes, revoir à la hausse
les grilles tarifaires est souvent
incontournable, mais acceptable si cela
s’accompagne de la mise en place
d’une tarification solidaire ; les Autorités
Organisatrices peuvent aussi nous aider
à lutter contre la fraude.
Nous pouvons parallèlement travailler
ensemble à optimiser l’offre : avant tout,
nous les sensibilisons à l’importance
de ne pas faire de coupes « à l’aveugle »,
mais de réfléchir à des solutions
permettant de produire moins cher.
Rennes Métropole a par exemple réussi
à décaler les horaires de début de cours
des étudiants afin de décongestionner
le métro plutôt que d’investir dans des
rames supplémentaires. D’autres leviers
peuvent être utilisés, comme le transport
àlademandeoul’explorationdessynergies
potentielles entre des lignes relevant
de collectivités différentes.
Pour ce qui est des gains de productivité,
deux leviers nous semblent intéressants.
Le premier est d’augmenter la vitesse
commerciale avec un effet direct sur
les coûts de conduite. Le deuxième,
de s’appuyer sur la flexibilité permise
par la sous-traitance, en veillant bien sûr
à la qualité du service. Ainsi, à Quimper,
des taxis ont remplacé les bus sur
les lignes régulières aux heures
de faible fréquentation.
Enfin, plusieurs solutions sont
envisageables pour optimiser
le coût des investissements.
Les Autorités Organisatrices peuvent
par exemple se regrouper pour
acheter du matériel roulant, comme
l’ont fait Brest et Dijon pour leurs
tramways, ou avoir recours à notre
gamme de solutions mutualisées
développées dans les domaines
billettique et numérique. Dans tous
les cas, nous sommes à leurs côtés
pour en discuter et les aider à faire
les bons choix.
Quelles
relations le
Groupe Keolis
développe-
t-il avec les
AutoritésOrganisatricesdeTransport ?
Ces Autorités sont nos clients et nous
faisons en sorte de nouer avec elles des
relations de confiance autour de trois
fondamentaux : l’écoute, indispensable
à une connaissance fine de leurs attentes
et de leurs territoires ; la transparence,
pas seulement au niveau financier ; et
une capacité à être force de propositions.
Nous considérons que nous ne devons
pas seulement exécuter un contrat,
mais être capables de « sortir du cadre »,
d’élargir notre intervention pour aider
les Autorités Organisatrices à valoriser
et développer leurs territoires.
Bien entendu, nous avons conscience
qu’une telle relation de confiance passe
par les personnes, qu’elle doit être aussi
directe que possible et s’inscrire dans
la durée. Et j’aime à dire que chez Keolis,
il n’y a pas de « petit » et de « grand »
client : notre proximité doit être
la même avec chacun !
Dans quel contexte s’inscrivent
actuellement ces relations ?
Depuis quelques années, avec une
accentuation en 2015, nos relations sont
marquées par la pression sans précédent
sur les finances des collectivités. La TVA
a augmenté, le Versement Transport
stagne, les dotations de l’État ont baissé,
la fiscalité sur le gazole s’est accrue…
Dans ce contexte, l’enjeu pour Keolis
est d’aider les Autorités Organisatrices
à réduire la tension budgétaire à laquelle
elles sont soumises sans que l’attractivité
des transports publics ne s’en trouve
dégradée. Nous avons des pistes d’action
pour le faire ; nous devons les examiner
ensemble et y travailler conjointement,
de manière interactive.
BONÀSAVOIR
Keolis s’engage
sur le bon
fonctionnement
de ses offres
mutualisées
dans le domaine
du transport
intelligent
(qu’il s’agisse
de systèmes
de billettique
ou de solutions
d’informationet
d’accompagnement
desvoyageurs).
Et ce, y compris
si le contrat signé
avec l’Autorité
Organisatrice
équipée n’est
pas renouvelé.
6 millions
de Français voyagent
chaque jour dans
les réseaux Keolis
en France.
4. BIENTÔT LE PLUS GRAND PARKING
À VÉLOS DU MONDE
PAYS-BAS
Letéléphérique
tient la corde
Pour sortir certains quartiers
de leur enclavement et
rendre les infrastructures
plus accessibles, les maires
de Noisy-le-Sec, Bobigny,
Romainville et Les Lilas (93)
étudient l’installation d’un
téléphérique qui relierait
ces quatre villes de la
communauté d’agglomération
Est Ensemble. Ce système
pourrait permettre de
transporter 10 000 voyageurs
par jour. Le coût des travaux
est estimé à 40 millions
d’euros. Une solution
attractive quand on sait
qu’un tramway nécessiterait
un investissement de
200 millions d’euros ; et un
métro, un milliard d’euros.
La coopération
SNCF-DB prolongée
GRANDE VITESSE
aSNCFetlaDeutsche
Bahn(DB)ontprolongé
jusqu’à2020leur
coopérationdansletransport
àgrandevitesseentrelaFrance
etl’Allemagne.L’offreproposée
parAlleo,leurfilialecommune,
totalisedéjàprèsde12 millionsde
voyageursdepuisledémarragede
l’exploitationen2007.Aupremier
semestre2015,900 000voyageurs
ontainsiempruntél’unedestrois
lignesopéréesparAlleo :Paris-
Francfort,Paris-Stuttgart-Munich
etMarseille-Francfort.Danslecadre
deleurnouvelaccord,lesdeux
groupessesontengagésàmettre
enserviceunmatérielgrande
vitesseplusrécentet,en2016,
lesecondtronçondelaLGVEst
européenne.Àlaclé :destemps
deparcoursréduits,comme
laliaisonParis-Francfortvia
Strasbourgquis’effectueraen3h35,
soitungainde15minutes ;et
l’augmentationdelafréquence
desICE*etdesTGVquicirculeront
quotidiennement.
*ICE :Intercity-Express,équivalentduTGV
enAllemagne.
L
La ville universitaire
d’Utrecht, aux Pays-Bas,
prévoit la construction
d’ici à 2018 du plus
grand parking à vélos
au monde : jusqu’à
12 500 pourront y être
stationnés ! Objectif :
mettre un frein au
stationnement sauvage
autour de la gare
centrale tout en
continuant à favoriser
l’usage du vélo et des
transports en commun.
100 000 Utrechtois,
soit un tiers de la
population de la ville,
utilisent chaque jour
leur vélo. S’élevant
sur plusieurs niveaux,
le nouveau parking
devrait porter
à 33 000 le nombre
de places mises
à disposition des
cyclistes. Entièrement
informatisé, il sera
doté d’une boutique
d’équipements
spécialisés, ainsi
que d’un atelier
de réparation.
SEINE-SAINT-DENIS
4
Keo’ACTU
CÔTÉMObilite
5. Autorisation
de « griller
les feux »
VERS LA FIN DES ACCIDENTS
ÉTHYLIQUES AU JAPON ?
Afin de réduire les
incidents dus à l’ébriété
des passagers, la
compagnie ferroviaire
japonaise JR-West a
développé un système
de caméras de sur-
veillance intelligentes,
capables de détecter
les comportements
signalant l’ivresse
d’un usager : marche
désordonnée, problème
d’équilibre, position
statique prolongée…
Lorsqu’une personne
est considérée « à
risque », un signal est
envoyé au personnel
de la station pour qu’il
puisse intervenir. Au
Japon, les transports
publics ont recensé
221 accidents mortels
sur les voies en 2013,
dont 60 % liés à un
état d’ébriété avancé.
SÉCURITÉ
Larouteen
plastique,c’est
fantastique !
Uneentreprisenéerlandaise
proposedeconstruiredesroutes
enplastiquerecyclé.En théorie,
cette alternative à l’asphalte
présente de nombreux atouts :
moins d’entretien, une meilleure
résistance aux températures
extrêmes, des délais de
construction réduits et des
avantages en termes de charge
au sol. Parce qu’elles sont
creuses, l’installation des câbles
et autres pipelines serait facilitée.
Actuellement au stade de la
conception, la première route
en plastique recyclé pourrait
voir le jour d’ici trois ans.
EnChine,unbus
électriqueà
chargement
ultra-rapide
La Chine vient de mettre
en service un bus électrique
dont le chargement complet
de la batterie ne nécessite
que 10 secondes, soit le temps
de recharge le plus rapide
du monde. Certes, l’autonomie
du véhicule reste faible : environ
4,8 kilomètres. Mais le bus
dispose d’autres atouts, comme
un astucieux dispositif placé
sur le toit qui lui permet de
se connecter très simplement à
l’installation électrique aux arrêts
de bus et de procéder à une
recharge complète pendant que
les utilisateurs montent à bord.
Équipé de supercondensateurs
capables de fonctionner douze
ans et de supporter plus d’un
million de recharges, ce bus
électrique est un moyen fiable et
économique de faire fonctionner
à l’avenir des flottes de bus
électriques dans les villes.
INNOVATION
TECHNOLOGIE
VÉLO - PARIS
EN CHIFFRES
1 sur 3
C’est la proportion
de véhicules
électriques ou
hybrides en Norvège
(1er rang mondial).
Source : étude IHS
1 000 €
Coût annuel d’un
déplacement
quotidien de 10 km
en voiture, contre
100 euros à vélo.
Source : GART 2015
Depuis cet été, des panneaux autorisent,
sous certaines conditions, les cyclistes
parisiens à franchir certains feux rouges.
Déployés dans 1 805 carrefours de
la capitale, ils permettent aux cyclistes de
tourner à droite ou d’aller tout droit, selon
la configuration du carrefour. Cet aménage-
ment du Code de la route pour les cyclistes
fait suite à une expérimentation qui a
démontré que le passage aux feux rouges
n’était pas accidentogène et permettait
d’éviter que les cyclistes soient dans l’angle
mort de certains véhicules. Pour autant,
même s’ils peuvent s’affranchir du feu rouge,
les cyclistes n’en deviennent pas prioritaires.
Le feu rouge équivaut alors à un « cédez
le passage ».
10 drones
surveillent le réseau
SNCF depuis deux
ans pour prévenir les
pannes et améliorer
la maintenance.
Source : Les Échos
Keolis Octobre 2015 5
6. Nouveau succès pour
Keolis aux États-Unis :
Virginia Railway
Express (VRE) vient
de renouveler le
contrat de Keolis Rail
Services Virginia
pour une durée de
cinq ans. Cette filiale
de Keolis exploite
depuis 2010 les trains
de banlieue au nord
de la Virginie, près de
Washington DC, et
assure la maintenance
du matériel roulant.
Lorsque Keolis
a pris en charge
l’exploitation de
VRE, l’entreprise
s’est particulièrement
concentrée sur la
sécurité, l’excellence
opérationnelle et
la qualité de service.
La performance
opérationnelle et
l’augmentation de
la satisfaction clients,
qui atteint 92 %, ont
été déterminantes
pour le renouvelle-
ment de ce contrat,
dont le chiffre
d’affaires s’élève à
près de 92 millions
d’euros sur cinq ans.
Contratrenouvelé !
KEOLIS RAIL SERVICES VIRGINIA
KEOLIFE WEEK
Une semaine
exceptionnelle
Satisfaction clients, excellence
opérationnelle, responsabilité
sociétale, relation partenariale
avec les collectivités, performance
économique, engagement des
salariés : ce sont les six axes
de progrès autour desquels
toutes les filiales françaises
et internationales de Keolis
se sont mobilisées, du 15 au
19 juin dernier, lors de la première
édition de la « KeoLife Week ».
Cet événement s’inscrivait dans
le cadre du projet d’entreprise
KeoLife, une démarche
d’amélioration continue lancée
en 2013 par Keolis, et visait
notamment à renforcer le
sentiment d’appartenance
à un Groupe qui s’internationalise
(présent dans 15 pays à travers
le monde).
140 événements ont ainsi été
organisés dans plus de 230 villes
en France et à l’international,
et relayés en temps réel sur un
site Internet dédié à l’opération.
Sur les 900 photos postées
par les participants, on peut
voir des conducteurs offrant
du café à leurs passagers à Lille,
une chaîne humaine illustrant
l’importance de la sécurité
à Hyderabad en Inde, ou encore
un exercice d’évacuation incendie
aux Pays-Bas.
PARTENAIRE
STRATÉGIQUE
DE VELO-CITY
Fervent promoteur de l’éco-mobilité
et de l’intégration efficace du
vélo dans les réseaux de transport
en commun, EFFIA Transport,
filiale de Keolis, a participé en juin
au salon international Velo-City, qui
se tenait à Nantes. Les visiteurs ont
notamment pu assister, sur le stand
EFFIA Transport, à la démonstration de
la dernière génération de station vélo
libre-service NFC, dite sans contact.
Deux interventions ont été l’occasion
de revenir sur le rôle conjoint d’EFFIA
Transport et de Keolis sur la place
du vélo dans les politiques environne-
mentales ainsi que sur les facteurs
clés de succès de l’intégration du vélo
en milieu urbain.
EFFIA TRANSPORT
6
Keo’ACTU
CÔTÉ eO
7. CHÂTEAUROUX ET ALÈS
Confiance renouvelée à Keolis
Châteauroux Métropole et le Syndicat mixte des transports du bassin
d’Alès ont renouvelé les contrats confiant la gestion de leurs réseaux à
Keolis.ÀChâteauroux,lenouveaucontrat,d’uneduréedesixans,prévoit
uneaugmentationdetraficde15 %afind’atteindre4,8 millionsdevoyageurs
en2016.Enprime,denouveauxservicesserontdéployéssurles15lignes
duréseauHorizontelsquel’appli« assistantdemobilité »etunnouveausite
Internetentièrementrelooké.ÀAlès,c’estuneextensiondupérimètredu
réseauNTecCquiestprévue.Celui-cidesservira70 communescontre21
actuellement, soit un total de 139 000 habitants. Ce contrat de quatre
ans sera marqué notamment par le renouvellement du matériel roulant
et un engagement côté Keolis d’augmenter la fréquentation de 8 %.
UN VÉHICULE ÉLECTRIQUE EN TEST À PARIS
Dans le cadre du plan
anti-pollution de la
Ville de Paris, PAM75,
le service de transport
de personnes à mobilité
réduite exploité par
Keolis, vient de tester
un véhicule 100 %
électrique et 100 %
accessible. Le véhicule,
prêté par le constructeur
Nissan et transformé
par le carrossier Dijeau,
permet d’accueillir
un voyageur en
fauteuil roulant et son
accompagnateur, ainsi
que quatre passagers.
Cet essai est intervenu
après dix-huit mois
de recherche avec la
direction des achats
de Keolis. Jusqu’à ce
jour, aucun modèle
n’existait sur le marché,
la compatibilité entre
la palette d’accès aux
personnes à mobilité
réduite et la place
nécessaire aux batteries
étant difficile. À l’issue
de l’expérimentation,
une partie des clients
a été invitée à évaluer
le confort physique
et auditif du voyage,
ainsi que l’accessibilité
et l’esthétique du
véhicule. L’essai
permettra à PAM75
d’appréhender les
conditions d’exploitation
du véhicule, l’autonomie
et l’usage des stations
de recharge des
batteries sur le
périmètre parisien.
PMR
En finale pour
remporter
London
Overground
LoKeGo Limited, la joint-
venture formée par Keolis
(51 %) et Go-Ahead (49 %),
est en finale pour exploiter
la franchise London
Overground, un réseau de
trains de banlieue qui dessert
le Grand Londres et une partie
du comté d’Hertfordshire,
et transporte 176 millions de
passagers par an, soit 585 000
par jour. La joint-venture est
en compétition avec Arriva
Rail London Ltd, Metroline
Rail Ltd et MTR Corporation,
actuel opérateur en partenariat
avec la DB. Le nouveau contrat
débutera en novembre 2016
pour une durée de sept ans
et demi avec une possibilité
d’extension de deux ans.
KEOLIS/GO-AHEAD
’estle13 juilletdernier
qu’aétémiseenservice
ladixièmeligneFiléo,
unservicedetransport
àlademandecrééparleSTIFen1999
etexploitéparKeolis.Sonobjectif :
permettreauxpersonnestravaillantaux
abordsdel’aéroportRoissy-Charles-de-
Gaulledesedéplacerfacilement.Alors
quelaplateformeaéroportuaireemploie
88 000 personnesdontplusde70 %
enhorairesdécalés,Filéoprendlerelais
decertaineslignesrégulièresdusecteur
quandcelles-cis’arrêtentdefonctionner.
Avecplusde400 000 réservations
paran,leserviceconnaîtunfortsuccès.
AprèslescommunesduVal-d’Oiseet
deSeine-Saint-Denis,lanouvelleligne
permetdésormaisdedesservirles
communesdunorddelaSeine-et-Marne.
Troisminibusdeneufplacessontainsimis
àdispositiondesSeine-et-Marnais,toutes
lesheures,lesoiretlanuitentre17h45et
8h45etde11h30à12h30,7jourssur7.
PourbénéficierduserviceFiléo,ilsuffit
deréserverdecinqsemainesàl’avance
jusqu’àuneheuretrenteavantledépart,
auprixd’unticketT,soit1,80 euro.
Une nouvelle ligne
Filéo en Île-de-France
TRANSPORT À LA DEMANDE
C
Keolis Octobre 2015 7
8. ONVOUSDITTOUTSUR…
LA LOI
UNE NOUVELLE RÉPARTITION
DES RÔLES
Avec la loi NOTRe, qui a été
promulguée le 7 août dernier,
la distribution des rôles dans
les territoires va changer. Le texte
supprime en effet la clause de
compétence générale des régions
et des départements. Conséquence :
chacune de ces collectivités
territoriales ne pourra intervenir que
dans les domaines de compétence
que la loi lui attribue. Les régions
héritent de la quasi-intégralité des
transports non urbains, y compris
des transports à la demande et
des transports maritimes réguliers
desservant les îles françaises. Seuls
les transports scolaires de personnes
en situation de handicap restent gérés
exclusivement par les départements,
car ils sont étroitement liés à l’action
des maisons départementales des
personnes handicapées.
La loi NOTRe prévoit également
qu’à partir du 1er
janvier 2017, toutes
les régions sauf l’Île-de-France
deviendront compétentes en matière
de construction, d’aménagement
et d’exploitation des gares routières.
LA RÉGION
PRINCIPALE ORGANISATRICE
DE LA MOBILITÉ
L’ensemble de la responsabilité
des transports routiers non urbains
est confié à la région, y compris
les transports à la demande
(à compter du 1er
janvier 2017) et
les transports scolaires non urbains
(à compter du 1er
septembre 2017).
La nouvelle loi stipule néanmoins
que la compétence transport pourra
être déléguée : si elles le souhaitent,
les régions pourront ainsi confier
aux départements les transports
scolaires, qui nécessitent une
gestion de proximité. La loi étend
par ailleurs la possibilité déjà accordée
aux régions par la réforme ferroviaire
de 2014 de se voir transférer à leur
demande par l’État les lignes
ferroviaires qu’elles utilisent pour
organiser le transport de personnes
et qui sont séparées physiquement
du reste du réseau ferré national.
Autre transfert aux régions prévu
par la loi NOTRe : celui des lignes
ferroviaires d’intérêt local (souvent
des lignes secondaires à vocation
touristique) aujourd’hui exploitées
par les départements. Il s’agit d’un
transfert automatique, à titre gratuit,
des infrastructures ferroviaires
et autres biens afférents.
À noter : le texte maintient la
compétence des syndicats mixtes
de transport déjà existants en charge
des transports urbains et non urbains,
comme le Sytral par exemple à Lyon.
LES TRANSPORTS
UNE NOUVELLE DÉFINITION
POUR LES TRANSPORTS URBAINS
Afin de distinguer plus clairement
les activités urbaines et interurbaines
qui dépendent de l’Autorité
Organisatrice de la Mobilité (AOM),
la loi NOTRe donne une nouvelle
définition du périmètre des transports
urbains. Une définition non plus
fondée sur le PTU* mais sur le ressort
territorial de l’AOM. On entend
donc désormais par transports
urbains les services de transport
de personnes exécutés de manière
non saisonnière dans le ressort
territorial d’une AOM, au moyen
de véhicules de transport guidé
(métros ou tramways) ou de tout
véhicule terrestre à moteur autre
qu’un autocar, dont l’espacement
moyen des arrêts et la variation
de la fréquence de passage
satisfont certains critères,
qui seront définis par décret.
Les AOM pourront dans certains
cas devenir compétentes sur les
transports interurbains exploités
dans leurs limites territoriales.
*Périmètre des transports urbains.
1er
janvier 2017
Lestransportsroutiersnonurbains
sontconfiésàlarégion,dont
lestransportsàlademande.
1er
septembre 2017
Lestransportsscolairesnonurbains
sontconfiésàlarégion.
8
Keo’PRATIK
LA RÉFORME TERRITORIALE,
CÔTÉ TRANSPORTS
Le projet de loi portant sur la nouvelle organisation territoriale
de la République (NOTRe) a été adopté le 16 juillet. Dans un souci
de clarté et d’efficacité, le texte précise les compétences des régions
et des départements. Avec, notamment, des conséquences
sur l’organisation des transports. Explications.
9. 9Keolis Octobre 2015
Auvergne
Rhône-Alpes
Lyon
Rouen
Lille
Bordeaux
Toulouse
Dijon
Marseille
Paris
Nantes Orléans
Ajaccio
Strasbourg
Bourgogne
Franche-Comté
Normandie
Nord-Pas-de-Calais
Picardie
Aquitaine
Limousin
Poitou-Charentes
Languedoc-Roussillon
Midi-Pyrénées Provence-Alpes
Côte-d'Azur
Ile-de-France
Bretagne Pays de la
Loire
Centre
Val de Loire
Corse
Alsace
Champagne-Ardenne
Lorraine
Rennes
Assemblée nationale a adopté le 25 novembre 2014 une nouvelle carte de France qui fait passer le nombre
de régions métropolitaines de 22 à 13 à l’horizon 2016. Si six régions restent inchangées, la carte prévoit
la fusion des régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes, Auvergne et Rhône-Alpes, Bourgogne et
Franche-Comté, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais et Picardie, Basse et Haute-Normandie
ainsi que la création de la collectivité unique de Corse. La liste provisoire des futurs chefs-lieux a été présentée
fin juillet 2015. Les choix faits devront être validés par les prochains Conseils régionaux avant octobre 2016.
UNE FRANCE BIENTÔT DÉCOUPÉE EN 13 RÉGIONS
L’
La région sera compétente en matière
de mobilité, mais aussi de développement
économique, d’aménagement du
territoire, de formation professionnelle,
de coordination en matière d’emploi
et de gestion des lycées.
Elle aura également un rôle moteur
en ce qui concerne l’environnement
et partagera certaines compétences
avec le département : culture, sport,
tourisme, éducation populaire
et promotion des langues régionales.
Le département conserve la gestion
des collèges et de la voirie et prendra
en charge l’intégralité de l’action sociale.
Promu « échelon de la solidarité »,
il voit confirmer son rôle dans le domaine
des solidarités territoriales. Avec l’aide
des communes, il apportera dans
ce domaine un soutien à l’investissement
ainsi qu’un soutien technique et
d’ingénierie. Il sera aussi directement
associé aux choix d’implantation
des services publics.
Les intercommunalités sont renforcées.
Les communautés de communes,
les communautés d’agglomération
et les syndicats intercommunaux
seront compétents pour la promotion
du tourisme, la collecte et le traitement
des déchets ménagers, l’accueil des
gens du voyage et pourront également
gérer les maisons de services au public.
Par ailleurs, à partir de 2020, la gestion
de l’eau deviendra une compétence
intercommunale obligatoire.
10. 10
Keo’TEAM
Neuf mois seulement après sa reprise
par Keolis, le métro automatique
des Docks de l’est londonien affiche
de belles performances.
1 Long de 38 km, le réseau
DLRdessertl’estetlesud-estde
Londres et transporte chaque
jour 380 000 voyageurs.
3 Iain Kernaghan et
Nicolas échangent sur l’outil
Thales utilisé pour réaliser
la table horaire.
4 Nicolas échange avec
un agent lors de sa prise
de service.
5 Dans le cadre de la mise
en place de l’outil de planning,
Niall O’Donovan explique
comment il construit les
habillages et les roulements.
6 Recueil des besoins
auprès des régulateurs dans
la salle de prise de service.
5
6
KEOLIS AMEY DOCKLANDS
INTEGRATION
REUSSIE DU
RESEAU DLR
2 Menée
par Nicolas,
la cartographie
des différents
processus
existants
a permis
d’identifier
des leviers
d’optimisation.
2
3
4
1
11. 11Keolis Octobre 2015
n 2014, Keolis remportait
l’exploitation du Docklands
Light Railway (DLR) en
partenariat avec le groupe
britannique Amey. Ce réseau de métro
automatique londonien s’étend sur
40 kilomètres, dessert 45 stations et
compte 750 salariés. Parmi les équipes
aux commandes, deux détachés
français en provenance de Keolis ont
parfaitement réussi leur intégration.
Culture « made in Keolis »
Abdellah Chajai a déjà connu plusieurs
missions d’expatriation dans sa carrière
professionnelle avant Keolis. Depuis son
arrivée dans le Groupe, il est passé par
différents réseaux avec pour dernière
fonction celle de directeur opérationnel.
Il a été envoyé à Londres en tant que
directeur des opérations dans le cadre
de la nouvelle franchise, afin de mettre
en place l’ensemble des exigences
contractuelles et de déployer dans la
filiale les savoir-faire du Groupe Keolis.
Dans ce cadre, de nombreux projets
ont été lancés et Nicolas Renoir, formé
à l’Institut Keolis durant son année de
pépinière, a pris en charge l’un d’entre
eux. « C’est une réelle opportunité
pour lui, explique Abdellah Chajai.
Il a déjà une première expérience des
outils Keolis et cette nouvelle étape
lui permet de se professionnaliser un
peu plus et d’acquérir une vision plus
globale du Groupe. Sur le réseau DLR,
les enjeux majeurs sont l’industrialisation
des méthodes et des processus ainsi
que l’amélioration de la robustesse
de l’exploitation. »
Une performance au rendez-vous
Les six premiers mois de la nouvelle
franchise ont vu une augmentation de
trafic de 5,6 %, et le réseau DLR devrait
transporter cette année pas moins de
110 millions de voyageurs. Les résultats
de performance sont au rendez-vous,
tout comme la satisfaction clients
(qui tourne autour de 90 %). Le contrat
d’exploitation courant jusqu’à 2021,
Abdellah Chajai vise l’excellence
opérationnelle ainsi que la satisfaction
clients maximale tout en garantissant
la sécurité de tous. « Chez Keolis,
l’homme est au cœur de nos
actions : nous nous
sommes appuyés
sur l’engagement
des personnels déjà
présents en leur
apportant une vision
stratégique, des
méthodes et un appui
sur le terrain. »
NICOLAS
E
Une étape essentielle
dans la construction de ma carrière”
Nicolas Renoir, chargé d’exploitation sur le réseau DLR
ACCOMPAGNER
LESMOBILITÉS
INTERNATIONALES
Olga Damiron, directrice
des ressources humaines
du Groupe Keolis
Keolis s’est fixé comme
ambition de développer
la dimension internationale
des parcours de ses
collaborateurs pour enrichir
leur expérience et en faire
bénéficier l’ensemble
du Groupe. C’est pourquoi
la DRH s’applique à
accompagner toutes les
mobilités internationales,
qu’elles soient à l’initiative
du collaborateur ou du
Groupe, de courte durée
(commepourundéploiement
d’outil Groupe ou la réponse
à un appel d’offres), ou
encore de longue durée
(expatriation).
C’est ainsi que des managers
opérationnels, comme
Abdellah, des experts ou
des financiers sont envoyés
comme ambassadeurs de
l’ADN Keolis dans le cadre
de reprises d’exploitation,
d’acquisitions ou de joint-
ventures. Cela sans oublier
nos jeunes issus de la
pépinière Keolis qui, comme
Nicolas, ont l’opportunité
de passer leur deuxième
année de cursus à l’étranger.
C’estunvéritableaccélérateur
deformationpoureuxetc’est
pour Keolis un formidable
vecteur de création
d’intelligence collective et de
partagedebonnespratiques.
ABDELLAH
DIRECTEUR
DESOPÉRATIONS
AU SIÈGE
DE KEOLIS
OLGA
Ma principale mission est
la mise en place d’un outil
de management des
ressources (planning).
Cela passe par la carto-
graphie des processus
existants, depuis la table
horaire fournie par l’Autorité
Organisatrice jusqu’à la
prépaie. Il s’agit ensuite
d’optimiser ces processus
et de construire les spécifi-
cations du nouvel outil avant
de lancer l’appel d’offres.
Une de mes autres missions
consiste à mettre en
place le tableau emploi-
ressources, afin de mieux
piloter l’exploitation. Il s’agit
là d’une « mini-révolution »
qui aura un fort impact sur
le management du quoti-
dien. Enfin, tous ces projets
sont en parfaite adéquation
avec la stratégie du Groupe.
Entre une approche terrain
et une vision Groupe,
c’est une expérience très
formatrice pour moi !
SUR LE TERRAIN
12. 12
Keo’POLIS
Depuis 1979, la communauté d’agglomération de
Blois et Keolis collaborent avec rigueur et transparence
pour offrir aux habitants un réseau de transport
performant. Entièrement repensé en 2013, le nouvel
Azalys continue de séduire ses utilisateurs.
Agglopolys est un territoire
de 732 km2
avec une
très faible densité de
population – 137 habitants
au km2
contre 493 en
moyenne dans les villes
de taille similaire –, qui
concentre de nombreux
sites touristiques.
Nous avons donc conçu
avec Keolis une offre
efficiente financièrement
et techniquement,
basée sur deux logiques
complémentaires :
des lignes régulières et
cadencées qui desservent
le centre et des services
de TAD pour s’adapter
aux besoins des différents
voyageurs. Nos priorités pour
l’avenir ? Le post-paiement,
la révision de la priorité
aux feux, le renforcement
de l’accessibilité de nos
installations et l’achat
de 120 vélos à assistance
électrique supplémentaires,
voire d’une navette de
centre-ville électrique,
dans le cadre du projet
« Territoires à énergie
lient historique de Keolis,
Agglopolys, la commu-
nauté d’agglomération de
Blois, a de nouveau fait
confiance au Groupe en 2013, lors du
renouvellement de sa DSP1
. Extension
du PTU2
de 26 à 48 communes, réseau
vieillissant… autant de bonnes raisons
de se lancer dans une restructuration
profonde. Le nouveau réseau Azalys,
très hiérarchisé, s’articule autour de
sept lignes structurantes, d’une navette
gratuite en hyper-centre, de 35 lignes
secondaires et de trois offres de trans-
port à la demande (TAD). Des vélos
électriques, classiques et pliants, ainsi
quedenouvellessolutionsd’information
voyageurs (site mobile, information
en temps réel par SMS ou téléphone,
nouvelleagencecommerciale)ontvule
jour. Une tarification repensée vient
également compléter cette offre ainsi
qu’une solution de billettique sans
contact,Keobill,déployéeparleGroupe
KeolisetpourlaquelleAzalysaétépilote.
Résultat ? Un bond de la fréquentation
de 21 % entre 2012 et 2014 !
1. Délégation de service public.
2. Périmètre de transport urbain.
3. Projet lancé par le ministère de l’Écologie,
du Développement durable et de l’Énergie.
C Une offre hiérarchisée
et innovante
positive pour la croissance
verte »3
. Et sur tous ces
sujets, comme ce fut le cas
pour Keobill, nous allons
continuer à bénéficier de
l’expérience nationale et
internationale de Keolis !
Jean Gasiglia,
conseiller délégué en charge
des transports d’Agglopolys
1
ÀBLOIS,
LAREFONTEDURÉSEAU
PORTESESFRUITS
13. 13Keolis Octobre 2015
Grâce à une offre
adaptée, la fréquentation
du réseau a bondi de 21 %
entre 2012 et 2014.
Pierre-Marie Ditte,
directeur opérationnel
de Keolis Blois
côté
Lorsque le nouveau réseau
Azalys a été déployé,
en 2013, il a tout de suite
bénéficié d’une forte
notoriété car les habitants
ont été associés au choix de
la livrée. Il a été rapidement
très fréquenté car il facilite
les déplacements de
tous les habitants, quelle
que soit leur situation.
Un exemple de ce succès ?
110 personnes sont sur liste
d’attente pour obtenir un
vélo à assistance électrique,
alors même que le parc a
été augmenté en mai 2014.
Par ailleurs, 15 % des
voyages sont effectués
en TAD, que ce soit via
Resago (service proposé
en soirée, accessible à tous),
ou Handigo, qui propose
des trajets porte à porte
aux personnes à mobilité
réduite. Ces solutions,
couplées à une tarification
solidaire fine constituée de
trois niveaux de réduction
pouvant aller jusqu’à 90 %,
ont fortement dynamisé le
réseau, qui a comptabilisé
6 429 000 voyages en 2014.
Un réseau dynamique et fréquenté
2. Sept lignes
principales de bus
et une navette de
centre-ville gratuite
desservent toute
l’année Blois
et les communes
limitrophes.
3.La communauté
d’agglomération Agglopolys
regroupe 48 communes.
Ce territoire est centré
autour de Blois, qui compte
46 000 habitants.
1.Keolis exploite le réseau
Azalys depuis 2013, pour huit
ans. En pleine modernisation,
le réseau a pris début 2015
le virage de la billettique
sans contact.
2 3
14. En France comme
à l’international, la lutte
contre le dérèglement
climatique est particulière-
ment d’actualité en 2015.
C’est l’occasion d’en savoir
plus sur le rôle joué par
le transport public dans
la transition énergétique.
LETRANSPORTPUBLIC
ENPLEINETRANSITION…
ENERGETIQUE
’énergie et le climat auront
occupé une place médiatique
importante en 2015. Après
l’adoption cet été en France de
la loi « transition énergétique
pour la croissance verte », qui
fixe les grands objectifs du modèle énergé-
tique français, Paris va accueillir fin novembre
la 21e Conférence des Nations unies sur les
changements climatiques. L’enjeu de cette
conférence internationale – l’une des plus impor-
tantes jamais organisées par la France – est
majeur : parvenir à un accord universel pour
maintenir le réchauffement mondial en deçà de
2 °C. Comment ? En diminuant les émissions de
gaz à effet de serre. La marche vers une société
décarbonée devrait donc s’accélérer dans les
prochaines décennies. Avec, pour le transport
public, un rôle de premier plan à jouer.
Privilégier une démarche globale
« Ce rôle est double, souligne Jean Thévenon,
responsable transports et mobilité durables
à la fédération d’associations France Nature
Environnement. En soi, le développement des
réseaux de transport collectif est bon pour la
qualité de l’air. La massification diminue en effet
la part de la voiture individuelle, responsable de la
L
14
Keo’FOCUS
15. La voiture
individuelle
représente
50 %
de l’énergie
consommée
en France,
contre
2 %
pour les
transportspublics.
(Source : Ademe)
moitié des émissions polluantes liées au transport.
Si, par ailleurs, le transport public devient de plus
en plus “durable”, via par exemple le dévelop-
pement de l’électromobilité, c’est encore mieux.
D’autant qu’il peut avoir valeur d’exemple, ouvrant
la voie et créant un effet d’entraînement grâce à
l’argent public investi. » Sur quels leviers s’appuyer
pour permettre au transport public de jouer
pleinement ce double rôle dans la transition éner-
gétique ? « Sur tous ceux dont nous disposons,
répondJeanThévenon.Nousnesavonspasdequoi
l’avenir sera fait, c’est pourquoi il est important de
privilégier une approche globale et de ne négliger
aucune piste. »
Transformer la ville
Le premier levier d’action consiste à réduire l’utili-
sation de la voiture individuelle. Les urbanistes ont
déjàesquissélesplansdelavilledurablededemain.
Compacte,mêlantlogements,espacesdetravailet
commerces, elle est conçue pour minimaliser les
temps de déplacement, encourager la marche et
l’usage du vélo et favoriser le recours aux modes
de transport collectifs et partagés. « On observe
partout en France des exemples d’aménagements
urbains réalisés dans cet esprit, mais ces initia-
tives restent marginales, regrette Jean Thévenon.
Actuellement, quand on construit 100 logements
dans un écoquartier, on en construit en même
temps plusieurs milliers en zones périurbaines,
alors que ces zones restent très difficiles à relier
par des réseaux de transport collectif. »
Changer les comportements
À défaut de changer la ville, on peut faire en sorte
de changer les comportements et les modes de
vie en usant de moyens incitatifs… ou dissuasifs.
En 2013, l’université de Rennes a décalé d’un quart
d’heure le début de certains cours le matin pour
désengorger le métro aux heures de pointe et
améliorer le confort des voyageurs. Début 2015,
le Conseil de Paris a quant à lui adopté un plan
de lutte contre la pollution qui comprend des
restrictions à la circulation pour les véhicules les
plus polluants, assorties de mesures favorisant
l’utilisation des transports en commun et des
services Autolib’ et Vélib’.
Convaincre les voyageurs de délaisser leur voiture
au profit du transport public est aussi l’affaire des
opérateurs. En liaison étroite avec leurs Autorités
Organisatrices, ceux-ci s’attachent à optimiser
l’exploitation pour offrir aux voyageurs la meilleure
offre possible. En s’appuyant sur tous les modes
à leur disposition (y compris le transport à la
demande ou le covoiturage), en travaillant sur leur
complémentarité, en adaptant les horaires
côté
Entre 2012 et 2013, sous
l’impulsion de la communauté
urbaine, le réseau de transport
public de Dijon s’est
métamorphosé. Deux lignes
de tramway ont été ouvertes.
La moitié du parc de bus est
devenue hybride grâce à l’achat
de 102 véhicules neufs, et
les 550 conducteurs ont tous
été formés à l’éco-conduite.
Enfin, un nouveau centre
d’exploitation a été construit,
avec deux priorités : la maîtrise
de l’eau et celle de l’énergie.
« Nous utilisons de l’eau recyclée
pour laver les véhicules et
arroser le gazon du tramway,
explique Pierre Audouin, directeur
technique de Keolis Dijon.
Notre bâtiment administratif,
fruit d’un projet expérimental
mené avec le soutien de l’Ademe,
est soumis à des normes de
haute qualité environnementale.
L’atelier et le dépôt sont chauffés
via un collecteur d’eaux usées
coupléàunéchangeurthermique.
Enfin, l’énergie produite sur
le site grâce à la présence
de panneaux photovoltaïques
est en partie revendue à EDF. »
Pour tirer le meilleur parti
des outils mis à sa disposition,
Keolis a développé une vraie
démarche interne, sensibilisant
ses équipes, installant des
compteurs pour mieux suivre
ses consommations…
L’entreprise a également fait
le choix de renouveler une partie
de sa flotte de véhicules de
service en berlines et utilitaires
« tout électrique ».
ÀDIJON,UN RÉSEAU « ECO-FRIENDLY »
Pierre Audouin,
directeur technique de Keolis Dijon
Keolis Octobre 2015 15
16. côté
EN SUÈDE,
PRIORITÉ AUX
CARBURANTS
ALTERNATIFS
Depuis le début des années
1990, la Suède se mobilise
pour limiter les émissions de
gaz à effet de serre. Comme
le souligne Karl Orton, directeur
du business support chez Keolis
Suède : « Les transports en
commun sont un terrain d’action
idéal, d’autant plus que les deux
plus grands fabricants mondiaux
de bus – Scania et Volvo – sont
implantés ici. » Aujourd’hui, près
de 80 % des transports publics
suédois fonctionnent avec
des carburants renouvelables.
« Chacun a ses avantages
et ses inconvénients, c’est
pourquoi, chez Keolis, nous
avons développé non pas
une, mais plusieurs solutions
à base d’éthanol, de biogaz,
d’huile de colza et d’huile
végétale hydrotraitée. À cela
s’ajoute l’électrification des
véhicules, de plus en plus au
point sur le plan technologique. »
Aujourd’hui, aucun des 1 600 bus
de la flotte suédoise de Keolis
ne fonctionne à l’énergie fossile.
« Mais le prix des carburants
alternatifs dépend beaucoup
des taxes, d’où l’importance
pour les opérateurs de transport,
les fabricants de bus et les
entreprises pétrolières de
bénéficier du soutien de l’État »,
conclut Karl Orton.
Le transport public en pleine transition… énergétique
Keo’FOCUS
aux besoins, mais aussi en veillant à la robustesse
et à la fiabilité des réseaux. En formant leurs per-
sonnels, en optimisant les taux de remplissage
des véhicules ou en développant des solutions
digitales d’aide à la mobilité, ils favorisent le report
modal. L’augmentation des trafics en témoigne.
Faire évoluer le « mix énergétique »
Même si les normes européennes imposent aux
moteurs diesel des plafonds d’émissions de
polluants de plus en plus bas, le deuxième levier
d’action consiste à faire évoluer le « mix éner-
gétique » du transport public en développant
le recours à des énergies plus respectueuses de
l’environnement. Cela suppose de déployer les
véhicules à la technologie électrique éprouvée
(métro, tramway, trolleybus) partout où ils peuvent
être pertinents. Grâce à cette politique, près des
trois quarts des déplacements en transport public
à Lyon sont désormais réalisés en mode électrique.
À Lille, ce sont les deux tiers, et à Bordeaux plus de
la moitié. « En parallèle, il faut poursuivre la mise
au point des motorisations alternatives au moteur
diesel, qui équipe encore la très grande majorité
des bus », indique Jean Thévenon.
« Verdir » les parcs de bus
La démarche apparaît d’autant plus urgente que
la loi « transition énergétique pour la croissance
verte » prévoit un « verdissement » des bus : dès
2020, lors des renouvellements de parcs, les
Autorités Organisatrices des transports urbains
devront faire l’acquisition de 50 % de véhicules
à faibles ou très faibles émissions de gaz à effet
de serre et polluants atmosphériques. En 2025,
ce taux sera porté à 100 %. Un décret doit entre-
temps préciser ce qu’entend le législateur par « de
faibles et très faibles émissions ». D’ores et déjà, la
palette de solutions envisageables est large, allant
des bus 100 % électriques à ceux roulant au biogaz
en passant par les bus hybrides associant moteurs
diesel et électrique. « Le défi pour les acteurs éco-
nomiques est de passer sans encombre du stade
Réussirlatransitionénergétique,c’estagir
etréagirenpensantsystèmeetdurée.
Système, pour
aligner tous les
maillons de la chaîne
industrielle : les
véhicules, bien
sûr, mais aussi
les stations et
les équipements
de recharge
électrique, de
distribution
de gaz, et leur
approvisionnement.
Durée, pour
faire des choix
responsables :
expérimenter avant
de déployer, avoir
prévu les coûts
de maintenance
à dix ans, recycler
massivement les
batteries en fin
de vie… L’argent
public est rare,
à nous d’en faire
le meilleur usage
durable.”
Jacques Damas,
directeur exécutif
groupe-ferroviaire
et industriel, Keolis
44 %
des émissions
de particules
fines à Paris
sont imputables
aux véhicules
particuliers, contre
2 % aux bus.
(Source : Mairie
de Paris)
32 %
c’est la part du
transport dans
la consommation
énergétique
totale française.
(Source : Ademe)
16
17. de l’expérimentation au stade industriel, remarque
JeanThévenon.C’estunpariquicomportetoujours
une part de risque. »
Agir ensemble
Selon Jean Thévenon, pour utiliser au mieux ces
différents leviers d’action, il est essentiel de mettre
autour de la table tous les acteurs concernés : État,
collectivités, opérateurs de transport, construc-
teurs de véhicules, start-up, ONG, associations…
« Chacun joue un rôle essentiel, explique-t-il. Les
acteurs associatifs sont dans le plaidoyer et la
pédagogie. Les acteurs publics donnent l’impul-
sionetlesmoyens.Lesacteursprivésinnovent.Mais
que ce soit pour fixer des objectifs, élaborer une
stratégie ou agir sur le terrain, nous sommes plus
fortsetallonsplusloinquandnoussommesréunis. »
Trouver des solutions de financement
Les leviers d’action sont identifiés, les acteurs sont
mobilisésetdéjàengagésdansunedynamiquecol-
lective. Reste à savoir comment financer la marche
vers la transition énergétique, dans un contexte
budgétaire particulièrement contraint. Tous les
observateursfontlemêmeconstat :cettetransition
engendre des surcoûts et nécessite des investis-
sements lourds. Toutefois, les avis sont partagés
sur les solutions de financement à mettre en
œuvre. « Chez France Nature Environnement,
nous plaidons pour que le transport de passagers
ait le même niveau de taxe diesel que le transport
routier de marchandises, mais cette mesure est
loindefairel’unanimité,reconnaîtJeanThévenon.
Il faut continuer à travailler sur le sujet et rester
attentifs : financer la transition énergétique est
indispensable, mais pas n’importe comment ni à
n’importe quel prix. »
MOTS CROISÉS
TOUSUNRÔLEÀJOUER !
CLAUDEFAUCHER
délégué général de l’UTP
« Réussir la transition énergétique
dans les transports suppose de faire
dialoguer et travailler ensemble tous
les acteurs concernés. Dans ce cadre,
l’UTP joue un rôle d’animation globale.
Nous participons à des projets de
recherche européens, partageons
et diffusons l’information, suscitons
les échanges sur le sujet et prenons
position auprès des pouvoirs publics
pour défendre notre vision. Nous
prônons une démarche résolue mais
pragmatique, prenant en compte
les aspects à la fois technologiques,
sociétaux mais aussi économiques.
Il est clair, par exemple, que les
motorisations électriques engendrent
un surcoût que l’économie du secteur
peut difficilement supporter seule
aujourd’hui. »
PHILIPPE GRAND,
directeur des affaires institutionnelles
d’Iveco Bus
« Iveco Bus est impliqué à 100 %
dans la transition énergétique.
Nos moteurs diesel respectent les
normes européennes antipollution
Euro, de plus en plus exigeantes, qui
ont permis de diminuer les émissions
de 98 % en vingt ans. Par ailleurs,
nous élargissons progressivement
la gamme des solutions alternatives
au diesel proposées à nos clients.
En 2015, la moitié de notre production
d’autobus sera ainsi constituée de bus
roulant au gaz naturel ou hybrides.
D’après nos calculs, l’exploitation
de tous ces véhicules pendant
un an permettrait d’éviter le rejet
dans l’atmosphère de 10 tonnes de
particules fines, 100 tonnes d’oxydes
d’azote et 10 000 tonnes de CO2
. »
Keolis Octobre 2015 17
19. 19Keolis Octobre 2015
3.Rennes.Lemétro
automatiqueestéquipé
d’undispositifpermettant
derécupérerl’énergielors
dufreinage.Cettetechnologie
génèreuneéconomiede
300 000 kWhparan,
soitenviron30 000 euros.
6
7
6. Stockholm
Keolis gère
plus de 400 bus
fonctionnant aux
énergies alternatives
– biogaz, éthanol,
biodiesel – à
Stockholm. D’ici à
2017, 100 % des bus
seront concernés.
7. Nottingham
Sur le réseau
de tramway
britannique, des
travaux d’extension
viennent d’être
achevés : doublement
de l’offre existante,
avec 17,5 km de voies
supplémentaires et
28 nouveaux arrêts.
3
5
4. Lille
Un service de location
de vélos à assistance
électrique est disponible
dans l’agglomération. Depuis
le lancement, de l’offre, son
succès ne se dément pas.
5. Lyon
Les trolleybus ne circulent
aujourd’hui que dans trois
villes de France. À Lyon, il
existe huit lignes, ce qui en
fait le réseau de trolleybus
le plus important du pays.
4
20. Rythmes de travail et de vie décalés, vieillissement de la population,
crise de l’emploi… Vit-onlafindutraditionnel« métro-boulot-dodo »et
desfameuxfluxpendulairesde« commuters »quiutilisentrégulièrement
lestransportspublicsauxheuresdepointe ?Commentsatisfairelesbesoins
demobilitédetoussansdépenserplus ?Réponsesd’experts.
HORAIRES :
VERSLAFINDU
RÈGNEDEL’HEURE
DEPOINTE ?
2020
Keo’LABHoraires : vers la fin du règne de l’heure de pointe ?
21. 21Keolis Octobre 2015
CÔTÉ KEO
MARTIN ROMAN,
directeur offre marketing,
branche Territoires de Keolis
« Notre enjeu :
adapter l’offre
à la demande réelle »
L’étude des déplacements sur
des réseaux urbains de moins de
120 000 habitants et sur les réseaux
interurbains est aussi riche d’ensei-
gnements que celle des réseaux
des grandes métropoles. D’abord,
comme dans ces dernières, on
constate tout au long de la semaine
des flux constants en volume sur
les heures de pointe. Mais derrière
cette constance, ce ne sont jamais
les mêmes personnes d’un jour
à l’autre. Les clients dits « d’heures
de pointe » sont aussi des clients le
reste du temps. Si nous concentrons
l’offre uniquement aux heures de
pointe, nous pénalisons de potentiels
passagers, car à un moment ou
à un autre, tous se déplaceront en
dehors de ces périodes. Et si l’offre
n’est pas au rendez-vous, nous
perdrons ces clients également aux
heures de pointe. C’est grâce à la
billettique que nous pouvons mieux
comprendre le comportement
de nos voyageurs. Les scolaires,
par exemple, qui sont de grands
utilisateurs des réseaux en heures
de pointe, ont aussi des horaires
décalés, et quand l’offre existe, on
constate qu’ils se déplacent aussi
aux heures creuses. D’ailleurs, leur
première attente est de se voir
proposer des horaires plus étalés
les jours où ils sont en cours.
Lorsque leurs cours finissent à
15 heures, ils veulent pouvoir rentrer
chez eux et ne pas attendre l’unique
bus de 17 heures. C’est pourquoi,
dans certains cas, plutôt que de
renforcer la desserte en heure
de pointe, il suffit d’étaler la plage
horaire pour diluer le trafic. Cela
permet de réaliser des économies
en ressources, car un même véhicule
et un même conducteur peuvent
refaire le trajet une heure après.
Au final, nous améliorons le confort
et l’attractivité du service, tout
en faisant des économies !
LAURENT BULTÉ,
responsable commercial et
marketing, Keolis Quimper
« À Quimper,
nous avons remis
l’offre à plat »
Suite au renouvellement de
l’équipe municipale et au vu de la
baisse progressive des dotations
de l’État aux collectivités,
le développement du réseau,
souhaité par la communauté
d’agglomération, a été réfléchi
à partir d’une démarche
pragmatique liée à l’usage.
Ainsi, nous avons constaté que
certaines lignes connaissaient
une fréquentation à la fois
soutenue et continue dans la
journée, et quel que soit le jour.
D’autres lignes affichaient
une fréquentation modérée
en semaine scolaire, plus ciblée
en heures de pointe, et perdaient
la moitié de leurs voyages
en période de vacances.
Nous avons donc nuancé et
adapté la permanence globale de
l’offre en l’appliquant uniquement
aux deux lignes structurantes
du réseau. Dès la fin de l’été,
nous avons lancé une nouvelle
offre, plus hiérarchisée, mettant
en avant les deux axes majeurs
grâce à une fréquence constante
de 12 minutes, complétée
par une extension d’amplitude
jusqu’à 21h30. Cette nouvelle
construction a été réalisée
à périmètre constant.
L
’arrivéedelabillettiqueaboule-
versélafaçond’appréhenderles
déplacements.Eneffet,l’analyse
des validations des titres de
transport par les abonnés a per-
misdeconstaterlacomplexitédesdéplacements
individuels sur une journée, une semaine, une
quinzaine ou un mois. Si la fréquentation reste
stable d’un jour sur l’autre en volume en heures
depointe,cenesontpasforcémentlesmêmes
voyageurs que l’on retrouve matin et soir ou
d’un jour à l’autre ! Sur une journée, seuls 40 %
des abonnés circulent aux heures de pointe
uniquement, le même pourcentage mixe
heures de pointe et autres moments de la
journée, et 20 % ne se déplacent qu’en dehors
de la pointe. Le lendemain, seuls 60 % de ceux
quinevoyageaientqu’enheuresdepointelaveille
réitèrentcecomportement.Cequisignifiequ’en
seulementdeuxjours,seulunquartdesabonnés
a un comportement pendulaire. Il n’existe donc
pas d’un côté les utilisateurs de pointe et de
l’autre côté les autres ; la grande majorité des
clients utilisent les solutions de mobilité tout au
longdelajournée,selonlesjours.
Àl’originedecesnouveauxrythmesdedéplace-
ment :lepassaged’uneéconomieindustrielleà
unesociétédeservices,fonctionnantdésormais
en flux tendu, avec des horaires « à la carte ».
Mais aussi l’explosion d’Internet, qui facilite le
télétravail et la mobilité des cadres, et le secteur
des services à la personne, en plein boom. Soit
autant de manières de travailler qui ne relèvent
plus de rythmes réguliers, tant géographiques
quetemporels.Estaussiàprendreencomptele
fait que seul un adulte français sur deux de plus
de 25 ans travaille. Les retraités, les chômeurs
et les étudiants n’ont pas à suivre des horaires
de bureau ; mais pour autant, ils se déplacent
aussi !Unchangementdeparadigmes’impose,
car l’heure de pointe a un coût. Et à l’heure des
arbitrageséconomiques,latendanceconsistant
à sanctuariser l’heure de pointe au détriment
des heures « creuses », des week-ends et des
vacances scolaires est à reconsidérer. Car, loin
de fidéliser un usager pendulaire finalement
fantasmé,onpénalisel’ensembledesvoyageurs.
Il faut affiner l’observation des déplacements,
et considérer l’individu plutôt que le flux, pour
adapterl’offredemanièreadéquateetrenforcer
l’attractivité des réseaux.
22. L’EXPERT
LA MOBILITÉ : UN ENJEU
CHARNIÈRE POUR
UN DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE DURABLE
Pourquoi les collectivités
s’intéressent-elles à l’étude
des temps ?
Depuis le début des années 2000,
à Lyon comme dans d’autres
collectivités, ont été créés des
« bureaux des temps ». Leur objectif :
mieux articuler les rythmes de vie des
individus – entre temps familial, vie
sociale, professionnelle, engagement
citoyen – avec ceux des territoires.
Quand nous avons interrogé les élus
des 55 communes constituant la
métropole, la question de la mobilité
s’est révélée primordiale. Au croisement
des enjeux de développement durable,
de la compréhension des nouveaux
comportements et des attentes
des citoyens, mais aussi des bassins
d’activités. Les acteurs économiques
nous ont interpellés sur la nécessité
de revoir les rythmes pendulaires
de manière à encourager l’emploi,
certaines dessertes mal synchronisées
pénalisant le recrutement.
Que révèlent ces analyses ?
Dans le cadre de « diagnostics
mobilité » par territoire économique,
nous avons cartographié précisément
les déplacements sur chaque zone
d’emploi impliquée, pour mieux
connaître les déplacements domicile-
travail et professionnels des salariés.
Et pour cela, les enquêtes sur la mobilité
Keoscopie, réalisées par Keolis,
sont d’une aide précieuse. Le constat
est net : les temporalités se sont
complexifiées et le rythme pendulaire
« métro-boulot-dodo » n’a plus lieu
d’être. Les 35 heures, les changements
de rythme scolaire, l’ouverture des
magasins le dimanche, entre autres
grandes évolutions, ont contribué
à modifier les comportements.
Par exemple : les congés annuels
ne se concentrent désormais plus sur
le seul mois d’août mais se ressentent,
en termes de trafic, de manière plus
diffuse et étalée de juin à septembre.
Onsaitparailleursque60 %dessalariés
n’ont pas les mêmes horaires selon
les jours de la semaine, et que 37 %
débutent ou terminent leur journée
en dehors des heures de pointe…
Quelles sont les solutions
proposées par le Grand Lyon ?
Nous avons mis en place des plans
de déplacements interentreprises
(PDIE) sur 14 bassins d’emploi de la
métropole. Ce sont des préconisations
d’améliorations – meilleure information
des passagers sur les modes de
transport alternatifs, concertation
accrue entre Autorité Organisatrice
et exploitant… – mises en œuvre
par des animateurs mobilité. À la clé,
de belles réalisations : en 2011, Keolis
et le Sytral ont adapté l’intégralité des
horaires des lignes de bus aux besoins
des voyageurs, et pour y parvenir
les diagnostics PDIE ont été exploités.
Mais nous testons aussi de nouveaux
services comme le covoiturage,
l’autopartage ou la location de vélos…
Notre ambition est d’offrir le bouquet
de services de mobilité le plus large
pour couvrir les besoins des citoyens
et des territoires.
Lucie Verchère,
chargée de mission
Temps et services
innovants,
Grand Lyon Métropole
INTERVIEW
22
La mobilité, un enjeu charnière pour un développement économique durable
Keo’LAB
23. Keolis Octobre 2015
« COMMENTINTÉGRER
LEVÉLODANSLAVILLE ? »
www.futuremag.fr/nouveaux-objets/
integrer-le-velo-dans-la-ville
UneémissionsignéeArteconsacrée
àl’influenceduvélosurlaville.Lorsqu’ilpédale,
lecitadinnepolluepasetnefaitaucunbruit.
LesvillesdeStrasbourg,Copenhagueet
Tokyosesontmétamorphoséespouraccueillir
lesvoyageursécolos.Partezàladécouverte
decesinnovations…
INSOLITE
« LEVÉLOEN10ŒUVRESD’ART »
Levélosoustouteslescoutures,
auservicedel’art.Delasimple
peinturedeFrancisBacon
àl’installationgéantede
Claes OldenburgetCoosje
van Bruggenenpassantpar
l’assemblagedePabloPicasso,
lerésultatestimpressionnant.
Cityclevousproposeainsi
deredécouvrirunesélection
desdixplusbellesœuvresd’art
réaliséesàpartirdecycles.
www.citycle.com/20945-
le-velo-en-10-oeuvres-d-art
LIVRE. Voyagedanslesvilles
intelligentes: entredatapolis
etparticipolis.
Francis Pisani nous livre une véritable
enquête et un témoignage passionnant
des premières villes intelligentes à travers
le monde, des territoires émergents
aux grandes métropoles européennes.
Comprendre les enjeux sociétaux et la
transformation digitale des grandes villes
mondiales est un préalable pour mieux
se projeter dans la vie urbaine de demain.
Un livre publié par Keolis et l’Observatoire
Netexplo. Date de sortie : 6 octobre.
SUR LES RÉSEAUX
SOCIAUX. Suivez
l’actualité de la COP21
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Cité du train : « Histoire des wagons »
du 1er avril au 30 octobre
Présentée en extérieur, dans l’espace « Panorama
ferroviaire », l’exposition retrace l’histoire et l’évolution
du transport ferroviaire de marchandises. De 1827
à nos jours, le chemin de fer a permis l’acheminement
de tous types de marchandises, des plus classiques
aux plus insolites, à bord de ces wagons.
Cité du train, Mulhouse
AGENDA
TRANSPORT PUBLIC
25es Rencontres nationales du
transport public : le rendez-vous
professionnel stratégique de la
mobilité se déroulera à Lyon du
30 septembre au 2 octobre 2015.
L’enjeu de ce congrès : optimiser les
ressources du transport public pour
améliorer l’équilibre économique et
maintenir la qualité du service public.
Retrouvez Keolis au stand 53 du hall 3.
www.rencontres-transport-public.fr/
ITS WORLD CONGRESS
Pour cette 22e édition, le salon
compte 300 exposants et attend
8 000 visiteurs en provenance
de plus de 60 pays. Il se déroulera
à Bordeaux du 5 au 9 octobre.
Le thème : plus d’espace pour une
mobilité plus durable. Le congrès
mondial ITS de Bordeaux 2015 se
consacrera plus spécifiquement
aux innovations permettant
d’améliorer la mobilité durable.
Retrouvez Keolis au stand E96 de la
zone C-D-E. itsworldcongress.com/
COP21
La 21e Conférence des Nations unies
sur les changements climatiques,
ou COP21, se tiendra du 30 novembre
au 11 décembre 2015 à Paris.
L’enjeu est crucial : aboutir à un
nouvel accord international sur
le climat applicable à tous les pays,
dans l’objectif de maintenir le
réchauffement mondial en deçà
de 2 °C. www.cop21.gouv.fr/fr/
VU, LU & ENTENDU
SURLEWEB
23
Keo’KIOSQUE
EXPOSITION
Voyagedanslesvillesintelliget
Voyage dans
les villes intelligentes:
entre datapolis et
participolis
FRANCIS PISANI
A journey
through Smart Cities:
Between Datapolis
and Participolis
24. 24
Keo’CLAP
LA FILLE DU TRAIN,
DE PAULA HAWKINS,
ÉDITIONS SONATINE
UN THRILLER
HALETANT
Rachel prend le train, chaque jour, pour se rendre à Londres.
Sur le trajet, elle observe une jolie maison et finit par donner des
noms à ses occupants : Jason et Jess. À travers la vitre, elle imagine
un couple heureux, parfait… Mais un jour, elle découvre avec
stupeur la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme,
de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…
Paru en janvier 2015, ce thriller britannique publié dans plus de
47 pays est en tête des meilleures ventes. Les droits d’adaptation
cinématographique ont été achetés par Steven Spielberg.