2. ÉTAT DE STRESS POST-TRAUMATIQUE (ESPT)
• L’état de stress post-traumatique (ESPT) est un état se caractérisant
par le développement de symptômes spécifiques faisant suite à
l'exposition à un événement traumatique dans un contexte de mort,
de menaces de mort, de blessures graves ou d’agression sexuelle.
3. Quand et comment cet état apparaît-il
généralement?
• Ce problème peut apparaître à la suite d’événements potentiellement traumatiques tels qu’un vol
à main armée, un accident de la route, un désastre naturel, une expérience de combat (militaire)
ou des sévices physiques ou sexuels.
• L’exposition à l’événement traumatique peut se faire de différentes façons:
• La personne a vécu personnellement le ou les événements.
• La personne a été témoin de ce ou de ces événements survenus à d’autres personnes.
• La personne a appris que ce ou ces événements étaient survenus à un membre de sa famille
proche ou à un ami proche. Dans des contextes de décès d’un proche, l’événement doit être
violent ou accidentel.
• La personne a été exposée de façon répétée ou extrême à des détails aversifs de l’événement (p.
ex. : un policier exposé à répétition à de la pornographie infantile).
• L’ESPT peut survenir à tout âge y compris durant l’enfance. Les symptômes apparaissent
habituellement dans les trois premiers mois suivant l’événement traumatique bien qu’il puisse
exister un délai de plusieurs mois ou même de plusieurs années avant que les symptômes
n’apparaissent.
4. Quels sont les principaux symptômes de l’ESPT?
• Lorsque l’individu vit, est témoin ou est confronté indirectement à un
événement particulièrement traumatisant, il peut éprouver une peur
intense, un sentiment d’impuissance ou d'horreur. Par la suite, un
ensemble de symptômes et de comportements spécifiques peuvent
apparaître. Par exemple:
• Des reviviscences:
Souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement
• Cauchemars
• Flashbacks
• Détresse ou réactivité physiologique lors de l’exposition à des stimuli
associés à l’événement traumatique
5. • De l’évitement:
Évitement des souvenirs, pensées et sentiments liés au trauma
• Évitement des éléments (personnes, lieux, activités, objets, situations) rappelant le trauma
• Des altérations cognitives et émotionnelles:
Incapacité à se rappeler un aspect important de l’événement traumatique
• Croyances négatives persistantes et exagérées au sujet de soi, des autres ou du monde
• Tendance à se blâmer
• Émotions négatives persistantes (peur, horreur, colère, culpabilité, honte)
• Diminution de l’intérêt pour les activités
• Sentiment de détachement d’autrui
• Restrictions des émotions positives
6. • L’hyperactivation du système nerveux:
Irritabilité ou excès de colère
• Comportement imprudent ou autodestructeur
• Hypervigilance
• Sursauts
• Difficultés de concentration
• Difficultés de sommeil
•
7. Une personne présentant certains des symptômes
précédemment rapportés souffre-t-elle
nécessairement d’ESPT?
• Non. Pour établir un diagnostic d’ESPT, les symptômes doivent
persister dans le temps (plus d’un mois) et doivent entraîner une
souffrance cliniquement significative ou des problèmes dans le
fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines
importants de la vie de la personne.
8. Les symptômes d’ESPT ont-ils la même durée ou la
même intensité chez tous les individus?
• Non. La fréquence et l’intensité des symptômes peuvent varier dans le temps. La
durée des symptômes est également variable:
ESPT aigu (les symptômes persistent moins de trois mois)
• ESPT chronique (les symptômes persistent trois mois ou plus)
• ESPT avec survenue différée (au moins six mois se sont écoulés entre l’événement
traumatique et le début des symptômes)
• Dans environ la moitié des cas, une guérison complète survient en trois mois,
alors que de nombreux autres individus ont des symptômes qui persistent plus de
douze mois après l’événement traumatique.
• L’ESPT peut être particulièrement sévère ou prolongé dans le temps lorsque
l’événement traumatique est lié à une activité humaine (p. ex.: torture, viol).
9. De quelle façon les professionnels de la santé
diagnostiquent-ils l’ESPT chez un individu?
• Lors d’entrevues cliniques et à l’aide de différents outils d’évaluation
(p. ex.: questionnaires, grilles), les professionnels de la santé (p. ex.:
médecins, psychiatres, psychologues) sont généralement en mesure
d’identifier un individu présentant un ESPT. La référence en matière
de diagnostic est généralement le « Manuel diagnostique et
statistique des troubles mentaux (DSM) ». À l’heure actuelle, la
version la plus fréquemment utilisée est le DSM-5.
10. Existe-t-il certaines différences entre hommes et
femmes en ce qui a trait à l’ESPT?
• Il a été possible d’observer que le taux d’ESPT semble plus élevé chez
la femme que chez l’homme (femme: 11,3 %, homme: 6 %). Par
ailleurs, il semble que le risque d’exposition à un événement de
nature traumatique soit, quant à lui, quelque peu plus élevé chez les
hommes que chez les femmes. Il semble également qu’en ce qui a
trait à la nature des traumatismes, celle-ci diffère généralement entre
les hommes et les femmes, ces dernières étant plus souvent victimes
de traumas interpersonnels.
11. Une personne souffrant d’ESPT peut-elle s’en sortir
seule?
• La littérature scientifique a démontré qu’il était possible pour un
individu souffrant d’ESPT de diminuer significativement ses
symptômes et retrouver un fonctionnement social, personnel et
interpersonnel satisfaisant, et ce, même sans traitement avec un
professionnel. L’aide professionnelle devient importante lorsqu’une
personne présentant des symptômes d’ESPT voit son fonctionnement
général affecté ou qu’une souffrance significative y est associée.
Consulter peut également favoriser un rétablissement plus rapide. Par
ailleurs, les traitements généralement utilisés et recommandés dans
le cas de l’ESPT sont la TCC et la pharmacothérapie.
12. Quelle est l’importance du soutien des proches
dans le rétablissement d’une personne avec un
ESPT?
• Selon certaines études, moins une personne ayant vécu un événement
traumatisant se confie à ses proches, moins elle assimile l’événement et
plus elle est à risque de développer un ESPT. À l’inverse, le fait de parler à
ses proches de l’événement contribue à mieux gérer les émotions et à
mieux rationaliser le tout. D’être capable de parler de l’événement à ses
proches constitue donc un grand pas en avant vers un rétablissement.
L’implication d’un proche dans le traitement de l’ESPT demeure une voie
prometteuse pour améliorer la qualité de son soutien, mais aussi l’état
psychologique de la victime. Une intervention psychoéducationnelle de
quelques séances seulement avec un proche (p. ex.: avec le conjoint ou la
conjointe) augmente l’effet positif de la TCC!
13. • Ces séances auprès des proches ont comme objectif:
de modifier leurs perceptions
• de leur apporter du soutien
• de favoriser leur compréhension des réactions de la victime
• de renforcer leurs liens ou améliorer leurs interactions avec elle
• Très souvent, le fait de parler à l’entourage (p. ex.: famille, amis),
d’exprimer ses craintes, ses émotions et ses inquiétudes constituent
d’excellents moyens qui permettent de dédramatiser l’événement
traumatisant, de trouver des solutions et même de faire ressortir des
conséquences positives à la suite d’un événement qui, de prime abord,
semble catastrophique.
14. • Cependant, les proches ne savent pas nécessairement quoi faire pour
aider la personne ayant vécu un événement traumatisant et ceci est
tout à fait normal. Les proches adoptent intuitivement certains
comportements qui peuvent s’avérer utiles lors d’événements
stressants normaux. Toutefois, les événements traumatisants et les
conséquences qu’ils entraînent sont de nature différente et peuvent
entraîner des réactions de stress beaucoup plus intenses.
Conséquemment, les comportements de soutien habituels peuvent
s’avérer insuffisants et peuvent même nuire au bien-être de la
victime, et ce, même si l’intention était bien positive au départ.
15. Concrètement, de quelles façons un proche peut-il
apporter du soutien à la personne ayant vécu un
événement traumatisant?
• L’encourager à parler de l’événement
Pourquoi? Parce qu’une discussion ouverte et non culpabilisante
pourrait contribuer à lui faire voir les événements sous de nouveaux
angles.
Ne pas critiquer négativement ses réactions ou le temps qu’elle
prend pour se remettre de l’événement
Pourquoi? Parce que les critiques négatives sont fréquemment vécues
comme des agressions de la part des victimes et peuvent ralentir le
processus de récupération plutôt que l’accélérer.
16. La thérapie d'approche cognitivo-comportementale
(TCC) pour l’ESPT est-elle efficace?
• Les résultats de plusieurs études contrôlées confirment que la TCC est
efficace pour traiter l’ESPT. La TCC obtient en général un taux de
réussite de 60 à 70 % auprès de victimes de divers types
d’événements traumatiques. En fait, à l’heure actuelle,
la TCC représenterait l’approche psychothérapeutique de choix pour
traiter l’ESPT. Ce serait celle qui donne les meilleurs résultats et qui
favorise un apaisement, une diminution des symptômes, voire un
rétablissement complet.
17. La psychoéducation
• La psychoéducation consiste à fournir de l’information à la personne
présentant un ESPT au sujet de ses réactions post-traumatiques, de
l’origine de ses symptômes ainsi que sur les facteurs explicatifs de
l’ESPT. Très souvent, les individus ne comprennent pas ce qui leur
arrive et pensent, à tort, qu’il n’est pas normal d’éprouver de telles
réactions. Ainsi, au moyen de la psychoéducation, une personne peut
être en mesure de mieux comprendre ses réactions et leurs fonctions,
ce qui peut favoriser une diminution de l’anxiété et augmenter le
sentiment de contrôle?
18. L’entraînement à la gestion de l’anxiété
• Les stratégies de gestion de l’anxiété, dont la respiration
diaphragmatique, permettent d’apprendre à contrôler la réaction
anxieuse et favorisent la détente. Elles peuvent également permettre
de prévenir l’hyperventilation?
19. La correction cognitive
• Cette stratégie consiste à identifier et à modifier les pensées
irrationnelles qui engendrent de la détresse et de l’anxiété. Les
pensées dysfonctionnelles peuvent être de plusieurs ordres et porter,
par exemple, sur le rôle joué pendant l’événement traumatique
(«C’est ma faute.» ou «J’ai dû faire quelque chose pour mériter cela.»)
ou sur la perception du monde et des autres («Je ne peux plus faire
confiance.» ou «Le monde est dangereux.»). La personne est ainsi
amenée à s’interroger sur ses perceptions et ses interprétations et à
vérifier leur validité. Avec cette stratégie, la personne aux prises avec
un ESPT est aussi aidée à mieux gérer certains de ses sentiments tels
que la culpabilité, la colère ainsi que d’autres sentiments déplaisants?
20. diagnostique
• Les symptômes du stress post-traumatique
• Le diagnostic de stress post-traumatique ne peut être posé qu'un à trois
mois après l'exposition à un ou des événement(s) traumatique(s).
Lorsque l'exposition est plus récente (3 jours à 1 mois), un diagnostic de
stress aigu est considéré.
• Catégories
• 1. Reviviscence
• 2. L'évitement
• 3. Les altérations négatives
• 4. Troubles neurovégétatifs
21. • A. Exposition à la mort, à des blessures graves, ou à la violence sexuelle, effectives ou
potentielles
• B. Présence d'un (ou plusieurs) des symptômes intrusifs suivants associés à
l'événement traumatique
• C. Évitement persistant des stimuli associés à l'événement traumatique
• D. Altérations négatives des cognitions et de l'humeur associées à l'événement
traumatique
• E. Altérations marquées dans l'activation et la réactivité associées à l'événement
traumatique
• F. Durée de perturbation
• G. La perturbation entraîne une souffrance cliniquement significative ou une altération
du fonctionnement
• H. La perturbation n'est pas imputable aux effets physiologiques d'une substance
22. • 80 % des victimes souffrent d’un autre trouble psychologique et/ou
physique :
• Maladies telles que: maux de dos, diabète, cancers etc.
• Manque important de désir sexuel
• Risque suicidaire près de 5 à 7 fois supérieur à celui d’une personne de la
population en général
• Abus et dépendance de substances
• Difficultés relationnelles
• Troubles alimentaires
• Dépression
• Anxiété
23. LA VIOLENCE ET LES DÉPLACEMENTS
• Des refugiés sont conduits à un nouvel endroit par camion, et ils
apprennent que c’est là qu’ils vont vivre désormais. Ils ont été
déplacés à cause de la guerre qui ravage la région d’où ils viennent. À
la descente des camions, certains pleurent, d’autres ont l’air très
inquiets, d’autres encore semblent très désorientés, alors que
certaines personnes soupirent de soulagement.
La plupart des réfugiés ont peur et redoutent de s’installer dans ce
nouvel endroit, sans savoir où ils vont dormir, manger ou s’ils
recevront des soins médicaux. Certains d’entre eux ont des réactions
de peur dès que se produit un bruit fort, croyant entendre encore des
coups de feu.
24. Quand vous rencontrez le groupe de réfugiés, que
devez-vous observer ?
De quoi la plupart des réfugiés ont-ils besoin ? Ont-ils faim, ont-ils soif, sont-ils fatigués ?
Certains d’entre eux sont-ils blessés ou malades ?
» Y a-t-il des familles ou des personnes d’un même village au sein du groupe des réfugiés ?
» Y a-t-il des enfants ou des adolescents non accompagnés ? Qui d’autre pourrait avoir besoin d’une
aide particulière ?
» Les personnes qui composent le groupe de réfugiés semblent réagir différemment à cette
situation de crise. Quels types de fortes réactions émotionnelles puis-je observer ?
25. Quand vous abordez des personnes au sein du groupe de
réfugiés, comment pouvez-vous au mieux écouter leurs
préoccupations et leur apporter du réconfort ?
• Comment me présenter pour proposer mon soutien ?
• Les personnes ayant subi ou ayant été témoins de violences peuvent être
terrorisées et ne pas se sentir en sécurité.
• Comment les soutenir et les aider à retrouver leur calme ?
• Comment savoir quels sont les besoins et les préoccupations des personnes
qui peuvent nécessiter une aide particulière, comme les femmes ?
• Comment aborder les enfants et les adolescents non accompagnés pour les
aider ?