2. Pendant des siècles…
objectif de l ’école : développer la mémoire
distinction mémoire naturelle et mémoire
artificielle
importance des procédés mnémotechniques
Francès YATES, l ’art de la mémoire, 1966
3. Mémoire et apprentissage
La mémoire est au cœur de toutes les
théories de l’apprentissage.
Aujourd’hui l’accent est mis sur les
processus, sur la construction du savoir
que doit faire l’élève.
Quelle place pour l’effort conscient de
mémorisation ?
4. Rôle de la mémoire dans
l’apprentissage
Rôle important même si l ’apprentissage par
cœur est moins souvent convoqué.
Tout le monde a une mémoire mais certains ne
savent pas l’utiliser à l’école
La mémoire fonctionne automatiquement.
Elle est nécessaire pour la réalisation de toutes
nos activités physiques et mentales.
Elle permet l ’acquisition, la stabilisation, la
mobilisation de nos connaissances et savoir-
faire.
5. Rôle de la mémoire dans
l’apprentissage
Elle est nécessaire à la compréhension
Comprendre c ’est établir une relation entre une
nouvelle expérience et ce que l ’on sait déjà.
Différencier mémorisation par cœur et
automatisation
Pédagogiquement il est important de distinguer
:
les exercices visant à maîtriser l ’application de
procédures ou de règles
les exercices visant à maîtriser la reconnaissance de
la situation
6. Importance des automatismes
Exemple en mathématiques:
une planche mesure 1,60 m de long. Je la
coupe au quart de sa longueur et j ’utilise le
morceau le plus long pour…
au moment de lire ou relire la suite :
planche 1,60 m, couper au quart, plus long
morceau…
morceau de planche de 1,20 m
situation de partage : division par 4 et multiplication
par 3 pour le plus long
7. Importance des automatismes
2types :
automatisme de reconnaissance des situations
automatisme de calcul
l’absence d’automatisme =>
perd le fil : et on dit manque de méthode
la MT ne peut pas accéder au raisonnement de
haut niveau : et on dit manque d’intelligence
8. Comment s’acquiert
l’automatisation ?
Automatisation : différent de « par cœur »
passage possible par le par cœur mais pas
indispensable (ex: date de naissance)
recours (ex : orthographe)
un savoir mémorisé mais non automatisé
s’efface si la mémoire n’est pas rafraîchie.
plus intéressante mais plus difficile à atteindre
un savoir est automatisé quand on l ’utilise
fréquemment dans un contexte qui lui donne
du sens
9. Comment aider un élève à
automatiser un savoir ?
Par la répétition mais à condition de varier
les contextes.
Automatiser la reconnaissance du
contexte
en lecture : automatiser la liaison entre un
contexte et une prononciation
en grammaire : automatiser la liaison entre
un contexte et un accord
10. En lecture
automatiser la liaison entre un contexte et
une prononciation
ga go gu et ge gi : reconnaître le son du
début puis se concentrer sur la voyelle
ga gi gu gan : travail de reconnaissance
du son sur chaque syllabe
mots et phrases : encore plus pertinent
11. Une nécessité :
l ’explicitation
Qu ’est-ce qui est attendu de l ’élève ?
Quel usage doit-il faire de sa mémoire ?
Que doit-il y mettre ?
Dans quel contexte devra-t-il utiliser ces
informations ?
Que signifie Apprendre ? Être attentif ? Se
concentrer ?
13. L’attention
Favorise l’ouverture de nos sens à la réalité
externe ou interne
Assure une réception maximale de toutes
les informations
Est un réflexe mais on peut la diriger
S’accompagne d’une mobilisation des
ressources de l’organisme
14. La concentration
Ferme notre conscience à tout ce qui
peut distraire notre esprit de la tâche
Agit comme un isolant : bloque
l ’arrivée à la conscience de toute
information qui pourrait nuire à la
réflexion
Favorise une utilisation maximale de la
mémoire de travail
15. Attention et concentration
Consomment de l’énergie ==> fatigue
L’effort pour rester concentré varie en
fonction des tâches :
l’acquisition de nouvelles connaissances
(+++)
la mise en application de connaissances
déjà acquises(++)
la mise en forme d’informations déjà
mémorisées et assimilées (+)
16. Avantages de développer un meilleur
contrôle de l’attention et de la
concentration
Ne pas manquer une information importante
Pouvoir se concentrer rapidement sur une tâche
Devenir plus résistant aux distractions
Rester concentré plus longtemps
Avoir moins d’effort à fournir pour rester
concentré
Maximiser l’utilisation de ses ressources
intellectuelles
17. Niveau et durée variables
Une personne se comporte de façon d’autant
plus efficace que son niveau d’éveil n’est ni
trop faible ni trop élevé (Loi de Yerkes-Dodson)
La durée de concentration efficace varie selon
la réserve d’énergie disponible et selon la
difficulté de la tâche. On peut l’allonger :
importance des pauses pour la récupération et
l’assimilation.
18. Les facteurs favorables à la
concentration
Un environnement approprié
moments, lieux, ambiances de travail
Un démarrage rapide
crée la motivation
Une organisation du travail adaptée
temps, espace, outils
19. Les facteurs nuisibles à la
concentration
La fatigue physique et nerveuse
Des habitudes de vie déséquilibrées
Des problèmes personnels
L’anxiété, la peur de l’échec, le
stress…
Le manque d’intérêt pour la tâche, les
attitudes négatives
20. Les symptômes d’un contrôle insuffisant
de l’attention et la concentration
La lenteur à se mettre au travail
la difficulté à résister aux sollicitations de
l ’environnement ou aux préoccupations
personnelles
la difficulté à rester longtemps concentré
21. Les stratégies de contrôle
Mobiliser son attention
Focaliser son attention
Utiliser son langage interne
Utiliser l’imagerie mentale
24. La MCT ou mémoire de
travail
Consensus autour de l’existence de la MCT dans
les années 60
Elle se trouve à la charnière de l’information
arrivant de l’extérieur qu’elle stocke
provisoirement et de l’information interne qu’elle
fait venir de la MLT et qui lui sert à comprendre
ce qui vient de l ’extérieur. Elle fait
éventuellement une synthèse entre les deux,
encode le nouveau produit et le stocke dans la
MLT.
25. Mémoire de travail
lieu où se négocient les compromis entre
assimilation (intégration de ce qui vient de
l ’extérieur) et accommodation (modification des
structures internes pour les adapter à un apport qui les
contredit).
Ce travail intellectuel a un coût :
l’automatisation diminue la fatigue et libère
l’esprit pour les activités de niveau supérieure.
Idem pour l ’activité motrice et l’automatisation des gestes
26. Auditif/Visuel
A. de La Garanderie a distingué les sujets
auditifs et visuels.
Ce traitement particulier des informations est en
partie indépendant du support perceptif.
Inciter l’élève à doubler l ’information verbale
par une image mentale ou le schéma par une
verbalisation.
Lui laisser du temps pour effectuer cette
opération mentale.
27. Exercer la mémoire de travail
Préparer une séance pédagogique c’est :
préparer ce que l’on va dire et ce que vont
faire concrètement les élèves
Mais aussi : s’interroger sur le rythme de la
séance, préparer les consignes qui
accompagne l ’activité de la MT (décrire,
verbaliser, reformuler mentalement ),
prévoir de se taire
28. La mémoire à long terme
Permet de conserver durablement des informations.
Serait subdivisée en :
mémoire non déclarative ou procédurale :
conserve les habitudes sensori-motrices, les procédures,
les automatismes
mémoire déclarative ou propositionnelle : que l’on
peut exprimer avec le langage, elle-même subdivisée en:
mémoire épisodique : mémoire des événements de la
vie personnelle
mémoire sémantique : mémoire des connaissances
29. Quelles formes de
stockage ?
les informations de type verbal changent de
codage. Elles sont interprétées et condensées
en MLT : on y retrouve un équivalent
sémantique (inférence)
les images seraient reconstituées en MLT : le
temps de travail sur les images est
proportionnel aux dimensions de l ’objet réel.
les informations sont mieux mémorisées si elles
sont verbales ET visuelles
30. Favoriser la solidité de la
mémorisation
La durée et le rythme des apprentissages
laisser les élèves travailler
apprentissage distribué plutôt que massé
besoin de silence et de repos
la nature et la profondeur du traitement
de l ’information
reformuler pour s’approprier
associer, mettre en lien
inférer
anticiper la réutilisation de l’information
31. Développer les capacités
de mémorisation
Varier ce qui est à mémoriser : poème,
dialogue, histoire, événements et dates, croquis,
schéma, plans, tables, conjugaison, orthographe,
autodictée, définition de mots, leçon complète….
Varier les types de supports et de
formalisation des connaissances : à l ’oral et à
l ’écrit / mots, phrases, textes, schémas / dans le
cahier, un carnet, une fiche…
32. Développer les capacités
de mémorisation
Distinguer différentes méthodes : lire plusieurs fois,
répéter à haute voix, à voix basse, dans sa tête, s’enregistrer
puis écouter, faire dire par qq d ’autre et répéter,
« photographier » et revoir dans sa tête, épeler, recopier,
effacer, repérer les mots-clés, surligner, retrouver le plan,
résumer, décrire le schéma à retenir, répondre à des
questions, prévoir des questions, réciter à qq, petit papier
avec réponse au dos, …
Recourir à des jeux de mémoire auditive, visuelle,
olfactive, tactile
Commencer à apprendre en classe
33. Développer les capacités
de mémorisation
Associer les élèves à l ’élaboration des
connaissances à retenir: habituer les élèves à faire
le point « qu’avons-nous appris ? Que faut-il retenir ?
Prendre le temps de formaliser ce qui est rencontré.
Utiliser des traces impeccables (présentation et
lisibilité) et structurées : faire apparaître
l ’organisation de ce qui est à apprendre : plan, mots
importants, hiérarchie, distinguer règle et exemple
Envisager les contextes où les connaissances
seront utiles.
34. Développer les capacités de
mémorisation
Apprendre à identifier le contexte
pertinent de son utilisation
Et travailler la décontextualisation :
identifier les éléments du contexte qui
sont pertinents et qu’il convient d’encoder
avec ce savoir et les distinguer de ceux
qui ne le sont pas et n ’y sont associés
que par coïncidence.
35. Développer les capacités
de mémorisation
Montrer le sens et l ’intérêt de ce qui
est à retenir : quoi ? Pourquoi ? Pour
quoi ?
Apprendre en plusieurs fois
Réactiver les connaissances
Prévoir avec les élèves le type de
contrôle
36. Comment favoriser la
décontextualisation
Importance du temps de récapitulation :
pause structurante, résumé, évocation
mentale.
idéalement 2 temps :
avoir le temps de mettre des images sur ce
qu’il vient d’entendre, de lire, d’apprendre
verbalisation collective
37. « Reformule ce que tu viens
de comprendre »
Etape essentielle pour provoquer la
mémorisation puisque ce n’est pas
quand il écoute qu’il mémorise mais
au moment où il se représente
intérieurement le savoir à mémoriser.
38. Comment le français utilise la
mémoire ?
lecture : coordination de la mémoire
verbale et visuelle
l ’écriture : coordination des mémoires
gestuelle, verbale et visuelle.
Automatisation libère la MT
compréhension : la mémoire permet les
inférences
vocabulaire : le sens et les mots
39. Comment les mathématiques
utilisent la mémoire ?
Les mathématiques sollicitent en
permanence la maîtrise de nombreux
automatismes et font appel à la
métacognition (catégorisation du Pb, choix
de la méthode, anticipation des étapes…
calcul mental relève du niveau 2 : entraîne
à mobiliser des savoirs pour répondre à des
questions
40. Bibliographie
Alan Baddeley, Essential of Human Memory, Psychology
Press, Hove, 1999.
Alan Baddeley, La mémoire humaine, Presses
Universitaires de Grenoble, Grenoble, 1993.
R. Versace, B. Nevers & C. Padovan, La mémoire dans
tous ses états, Solal, Marseille, 2002.
Israël Rosenfield, L'invention de la mémoire (trad. A-S
Cismareso), Flammarion, Paris, 1994.
Alain Lieury, Psychologie de la mémoire : histoire,
théories, expériences, Dunod, Paris, 2005.
41. Bibliographie
Cécile Delannoy, Une mémoire pour apprendre, Hachette.
Aider à mémoriser, cahiers pédagogiques n°474, juin 2009.
Eric Jensen, Le cerveau et l ’apprentissage, mieux
comprendre le fonctionnement du cerveau pour mieux
enseigner, Chenelière, 2001.
Francesca Gianesin, Mémoriser pour…comprendre,
réfléchir, créer, Chenelière, 2001.
Thomas Amstrong, Déficit d ’attention et hyperactivité,
stratégie pour intervenir autrement en classe, Chenelière,
2002.
Francis Eustache, Les petites cases de ma mémoire, le
Pommier, 2005.