2. Scénario : Pascale Breton
Musique : Eric Duchamp
Photographie : Tom Harari
Costumes : Danila
Fatovich
Décors : Pascal Le Déault
Producteur : Mélanie
Gerin
Production : Zadig Films
Pays d'origine : France
Durée : 148 minutes
Genre : Film dramatique
3. Valérie Dréville : Françoise
Kaou Langoët : Ion
Elina Löwensohn : Moon
Manon Evenat : Lydie
Laurent Sauvage : John
Klet Beyer : Gweltaz
Yvon Raude : Stéphane
Nedellec
Peter Bonke : Sven
Catherine Riaux : la grande
Catherine
Jean-Marie Le Scraigne :
le grand-père
4. Née à Morlaix, Pascale Breton étudie la
géographie et l’aménagement du
D’abord scénariste, elle collabore
notamment avec Catherine Corsini.
En 1995, elle réalise son premier film, La
Huitième Nuit, moyen-métrage en noir et
blanc. Cette comédie sur un traducteur en
proie avec une langue qu’il ne parle pas
remporte le prix du scénario au Festival
d’Angers (Premiers Plans 1996) et le
Grand Prix au Festival de Clermont-
Ferrand. Trois moyens-métrages suivent,
dont le plus remarqué est Les Filles du
douze, qui reçoit le Grand Prix du Festival
de Brest et est nominé aux Césars en
2002.
Son premier long-métrage, Illumination,
chronique d’un jeune pêcheur en crise
avec la réalitéen 2004. Il remporte
notamment le prix KNF au Festival de
Rotterdam en 2005.
En 2014, Pascale Breton réalise son
deuxième long-métrage, Suite
Armoricaine avec Valérie Dréville, Elina
Löwensohn, Catherine Riaux et Kaou
Langoët, dont le principal décor est
l’Université de Rennes. Sélectionné en
Compétition internationale au Festival de
Locarno en 2015, il remporte le
prix FIPRESCI de la presse internationale.
5. Pascale Breton est bretonne. Et “Suite armoricaine”, son dernier film, est
complètement breton. La cinéaste décloisonne le cinéma français.
Tourné à Rennes et dans le Finistère, son film déploie avec grâce une géographie
et une histoire régionales, jusqu'à y ouvrir des perspectives qui nous parlent à
tous. Bretonne dans l'âme et fière de l'être, Pascale Breton a trouvé la formule,
assez magique, d'un cinéma qui parle de ses racines et regarde vers l'universel,
sans passer par Paris. Une réussite tranquillement rebelle, à contre-courant de la
centralisation toujours très grande qui est la règle dans le cinéma français.
6. Une année universitaire à Rennes vécue par deux personnages dont les
destins s'entrelacent : Françoise, enseignante en histoire de l'art, et Ion,
étudiant en géographie. Trop occupés à fuir leurs fantômes, ils ignorent
qu'ils ont un passé en commun.
7. Enseignante d'histoire de l'art,
Françoise quitte Paris pour
retourner s'installer à Rennes
où elle a vécu plus jeune. Là,
elle a accepté un poste de
professeure à l'université
Rennes. C'est dans ce même
établissement que vient de
s'inscrire Ion, jeune homme de
19 ans. Par honte, il fait croire à
son entourage que Moon, sa
mère sans domicile, est morte.
Alors qu'Ion tombe rapidement
amoureux de Lydie, une
étudiante malvoyante,
Françoise renoue avec les amis
qui l'entouraient quand elle
passait son temps dans les
salles de concert, à l'image de
Catherine, installée au dernier
étage d'une tour ou de John, qui
n'a jamais renoncé à la
musique...
8. Elle est formée au Théâtre national de
Chaillot et au Conservatoire national
supérieur d'art dramatique de Paris
Sa carrière au théâtre est marquée par sa
rencontre avec Antoine Vitez, son
professeur à Chaillot, qui la dirigera dans
Électre, Le Soulier de satin, La Célestine,
La Vie de Galilée (Comédie-Française).
Elle a également joué sous la direction de
Claude Régy dans Le Criminel de Leslie
Kaplan, La terrible voix de Satan de
Gregory Motton, Quelqu’un va venir de
Jon Fosse, Des couteaux dans les poules
de David Harrower, Variations sur la mort
de Jon Fosse, Comme un chant de David,
traduction des psaumes de Henri
Meschonnic, La Mort de Tintagiles de
Maurice Maeterlinck.
Depuis quelques années, elle travaille en
Russie avec Anatoli Vassiliev t sa troupe.
Valérie Dréville est artiste associée du
Festival d'Avignon 2008.
9. C’est à la fin d’un concert que Kaou donnait avec son groupe, Gimol Dru Band, qu’il a rencontré Pascale Breton.
Kaou est arrivé sur le tournage de Suite Armoricaine empreint de timidité. Venu dès les premiers jours de
tournage, alors même qu’il n’y tournait pas de scènes, il s’est fait observateur hyperactif.
La réalisatrice a fait le choix d’échelonner son tournage sur 6 mois afin de profiter réellement des changements
de saisons. Un choix qui a permis à Kaou de travailler sur l’évolution de son personnage au fil des mois.
Kaou incarne Ion, un étudiant qui arrive de nulle part en 2e année de géo. Amoureux d’une jeune étudiante
aveugle, il prétend, par honte que sa mère est décédée.
Pour ses premiers jours de tournage, Kaou était avec d’autres jeunes gens de son âge.
Kaou est sorti de ce tournage « transformé ». Il est extrêmement reconnaissant à Pascale Breton de lui avoir
accordé cette confiance, ainsi qu’à toute l’équipe au contact de laquelle il s’est véritablement enrichi.
Une aventure qui lui a donné encore davantage d’appétit pour ce milieu et pour le métier d’acteur.
10. Elle quitte son pays natal à 14 ans
pour s’installer aux États-Unis. Elle
étudie le théâtre à New York our
enchaîner trois films d'Hal Hartley.
Elle alterne aussi films
indépendants américains tel que
Basquiat de Julian Schnabel
Sa carrière se développe également
en Europe avec plusieurs films
notables tels que : Sombre de
Philippe Grandrieux, La Sagesse
des crocodiles de Po-Chih Leong, ,
Vénus noire de Abdellatif
Kechiche…
En France (où désormais elle vit)
elle joue au théâtre dans Le Cas de
Sophie K, Le Livre d'or de Jan de
Hubert Colas ou Contractions de
Mike Bartlt.
Depuis 2011, elle collabore avec
Bertrand Mandico à une série de
films courts et créations multiformes.
11. En voyant ce film on pense aux romans de
Philippe Le Guillou, qui a souvent raconté sa
Bretagne comme le lieu d'un éveil au monde et
à soi-même. On pense aussi au cinéma
d'Arnaud Desplechin, pour l'art de jouer une
partition clairement autobiographique avec
raffinement et mystère. En créant un univers
plein de confluences, Pascale Breton trouve sa
voie et entraîne dans son sillage des
comédiens magnifiques, Elina Löwensohn,
Kaou Langoët, et surtout Valérie Dréville dans
le rôle de Françoise, femme de tête qui trouvera
où son coeur bat.
12. La séduction du film repose aussi bien sur le mystère actuel de ses personnages que sur
son immersion dans le passé. Chacun des souvenirs de jeunesse ou d’enfance, chaque
référence à l’histoire de l’art ou de la Bretagne, propulse les héros en avant, d’abord à
travers les dédales de la ville de Rennes et les recoins de son université, souvent filmées
la nuit, puis dans la nature et le paysage.
La vision apaisante de cette Arcadie de fiction (plan magique sur la boucle d’un fleuve
striée par un hors-bord) est le point d’orgue d’un périple nostalgique, aussi mental que
matériel, qui happe et intrigue sans recourir aux conventions habituelles du cinéma
romanesque.
13. La Bretagne est rock ! A Paris, il m'arrive
de parler de groupes de rock avec des
Parisiens de mon âge et je vois qu'ils ne
connaissent rien de tout cela. En
Bretagne, si je parle avec un banquier ou
un journaliste de Ouest-France qui a le
même âge que moi, il connaît tous les
groupes que je connais. Ça fait partie de
notre culture. C'est la musique que les
gens ont écoutée et continuent à écouter.
Il y a, en Bretagne, une contre-culture
très forte, qui est arrivée, comme je le
raconte en accéléré à travers les images
du générique de mon film, par tous les
mouvements politiques des années 70. Il
y a aussi eu des luttes ailleurs, mais en
Bretagne ça a donné naissance à des
festivals de musique avec du rock, des
groupes punk. Et le rock peut se
mélanger à une culture érudite. Ou à une
culture traditionnelle.
Le film montre qu'il n'y a pas de
hiérarchie entre toutes ces cultures. Ça
vaut le coup de les envisager à égalité,
comme un savoir global de l'humanité.
14. Le breton est une langue celtique parlée par
172 000 personnes en Bretagne (en 2009). Ses locuteurs
sont des brittophones ou bretonnants.
Elle appartient au groupe des langues celtiques
brittoniques. Elle est apparentée au cornique et au gallois,
pratiqués au Royaume-Uni.
Le breton est reconnu comme langue régionale ou
minoritaire de France et comme langue de la région de la
Bretagne, aux côtés du français et du gallo. Il est classé
comme « langue sérieusement en danger » selon
l'Unesco.
La langue bretonne, qui avait décliné au XXe siècle,
connaît depuis les années 2000 un certain regain sous sa
forme unifiée. Les écoles associatives Diwan, qui
dispensent des cours en breton, ont favorisé cet essor. En
2010, elles sont quarante et une à scolariser 3 528 élèves,
de la maternelle au baccalauréat.
15. Depuis les années 1990, le breton
est de plus en plus représenté dans
toute la Bretagne, notamment dans
l'enseignement, la signalisation, la
télévision, la vie quotidienne, etc. Ya
d'ar brezhoneg (oui au breton), une
campagne de promotion et de
revitalisation de la langue, a été
créée par l'Office public de la langue
bretonne en 2001.
La prononciation, le vocabulaire,
comme d'autres points en rapport
avec la forme sous laquelle la langue
devrait être conservée dans le monde
contemporain, sont des objets de
controverses sur le breton. Il y a des
partisans d'un breton « populaire » et
les partisans d'une langue
« purifiée », n’utilisant pas ou très
peu d’emprunts au français. De plus,
ces controverses portent aussi sur
l’écriture de la langue, l'orthographe
officielle, de facto, étant le peurunvan
("tout à fait unifié"). Toutefois, ces
querelles se sont beaucoup
atténuées depuis quelques années.