2. ETHYMOLOGIE
Le mot anesthésie provient des
racines grecques an → priver et
aïsthêsis → sensibilité.
3. ANESTHESIE ET DOULEUR
Priver de sensibilité.
Notion de douleur
Marc Antoine Petit
Chirurgien en chef de l'Hôtel - Dieu de Lyon.
Des narcotiques - Opium et ses préparations - Le vin
Le froid et l'application de la glace - Utilité de la douleur
28 Brumaire de l’An VII – 21 Novembre 1799
4. Anesthésie à l’ Ether
a Boston par William
Morton 16/10/1846
Anesthésie au
chloroforme par
Simpson à Edinburgh
en novembre 1847
6. Objectifs
Définir ce qu’est une Anesthésie Générale (AG)
Expliquer les composants d’une AG
Enumérer les différentes phases de l’AG
Décrire les différents éléments de surveillance
clinique et de monitorage de l’AG
Enoncer les risques de l’AG
8. Quelques chiffres:
8 millions d’actes d’anesthésie/an en France
La ½ des patients est considérée en bonne
santé
1/3 des patients a plus de 60 ans
30% des hommes de plus de 75 ans subiront
une anesthésie pendant l’année
9. Définition
L’anesthésie est un ensemble de techniques qui
permet et facilite la réalisation d’un acte
chirurgical, obstétrical ou médical (endoscopie,
radiologie...), en supprimant ou en atténuant la
douleur. Il existe deux grands types d’anesthésie:
l’anesthésie générale
l’anesthésie locorégionale.
10. ANESTHESIE GENERALE
L’anesthésie générale est un état comparable
au sommeil, produit par l’injection de
médicaments, par voie intraveineuse et / ou
par
la respiration de gaz anesthésiques, à l’aide
d’un dispositif approprié.
11. Obligation lors de la réalisation d’une
anesthésie
Pratiquée en France par un Médecin
Anesthésiste Réanimateur
Assisté dans la majorité des cas par
un(e) Infirmier Anesthésiste D.E.
12. Le décret du 5/12/1994 régissant la pratique de
l’anesthésie impose:
Une consultation pré anesthésique
Une visite pré anesthésique
Un monitorage minimum:
ECG - Pression artérielle - Spo2
Mesure de la fraction respirée d’O2
Mesure de la fraction inspirée et expirée des halogénés
Mesure de la fraction expirée de CO2
Mesure des volumes de ventilation: volume courant ,
spirométrie , fréquence
Mesure des pressions dans les voies respiratoires
13. Les 3 phases de l’AG sont:
L’induction ( le décollage)
L’entretien (le vol en vitesse de croisière)
Le réveil (l’atterrissage)
15. L’analgésie
Administration IV de morphinomimétiques
puissants pour supprimer la douleur liée à:
l’intubation trachéale, au geste chirurgical
A titre indicatif: Morphine (1) Rémifentanil (100)
Fentanyl (100) Sufentanil (1000)
Posologie: en fonction du patient, de la durée de
l’intervention , de la stimulation nociceptive
chirurgicale.
16. Le sommeil :
Administration intraveineuse d’hypnotiques:
Propofol, Etomidate ,Penthotal(barbiturique)
En IVD lors de l’induction
Au PSE (Propofol) pendant la durée de l’acte
chirurgical
Administration intraveineuse de
benzodiazépines: Midazolam ( potentialisation +
amnésie,myorelaxation,anxiolytique)
Administration de gaz anesthésiques (inhalation)
par l’intermédiaire du circuit de ventilation du
respirateur
17. La curarisation per opératoire:
Administration de curare IV afin d’assurer le
relâchement musculaire
Peut faciliter l’intubation
Souvent indispensable pour l’acte chirurgical:
chirurgie abdominale,orthopédique et
traumatologique, gynécologique, urologique…
Délai et durée d’action variables en fonction du
curare utilisé
Certaines chirurgies sous AG peuvent se dispenser
de curarisation: fracture du nez,hallux valgus,IVG…
18. Les 2 types d’anesthésie générale:
AG par inhalation
AG intraveineuse
19. AG par inhalation
Inhalation d’un mélange gazeux: O2 +
Vapeurs anesthésiques
Vapeurs anesthésiques:les halogénés
contenus dans des cuves
Isoflurane, Desflurane, Sévoflurane
Technique utilisée: chez les enfants et
chez l’adulte
22. Déroulement d’une anesthésie
Lors de l’accueil du patient au bloc vérification de:
La consultation pré anesthésique:
Identité , date de naissance et type d’intervention
Jeûne et prémédication
Antécédents:médicaux et chirurgicaux
Fonction cardiaque,respiratoire,rénale,neurologique…
Allergie connue
Traitement en cours
Difficulté d’intubation
Type d’anesthésie retenue: AG, Rachi ou ALR
Vérification dossier: Groupe sanguin, recherche
d’anticorps irréguliers, numération, crase sanguine,
électrolytes, glycémie….
ECG, thorax, Scanner, IRM….
Consultation cardiologue, pneumologue…
23. Déroulement d’une anesthésie
Installation sur la table d’opération
Abord veineux + perfusion + antibiothérapie
préventive selon la chirurgie
Monitorage:
ECG - Pression artérielle - Spo2
Monitorage de la ventilation:
Mesure de la fraction respirée d’O2, de
CO2,d’halogénés
Mesure des paramètres ventilatoires : volume
courant, spirométrie , fréquence
Mesure des pressions dans les voies respiratoires
Selon les indications: P.A.S, KT central , sonde
vésicale , sonde gastrique , sonde thermique…
24. Déroulement d’une anesthésie
Induction: IV ou par inhalation
Contrôle des voies aériennes:
Masque facial
Masque laryngé
Sonde d’intubation endotrachéale
25. Ventilation
Spontanée
Assistée
Contrôlée par respirateur
26.
27.
28.
29. Entretien de l’AG
Ventilation 50% O2 +50% N20
Inhalation halogénés
IV ( bolus ou PSE):
Morphinomimétiques
Curares
Surveillance clinique:
Pouls,PA,SpO2,pupilles,mouvements,
réactions à la douleur
Patient chaud,sec et rose
Suivi des temps chirurgicaux
30. Fin d’intervention et réveil:
Interruption de la délivrance des gaz et vapeurs:
100% O2
Arrêt des PSE Hypnotiques
Le patient sera extubé lorsqu’il aura éliminé:
Les hypnotiques > conscience retrouvée
Les curares > muscles respiratoires et voies
aériennes supérieures fonctionnels
Les morphiniques >ventilation spontanée
(volume,fréquence, Spo2) absence de dépression
respiratoire
Paramètres cardiaques stables
Normo thermie
31. Accidents de l’anesthésie générale
Liés à une pathologie pré existante:
Allergie: choc anaphylactique (latex,curares,colloïdes)
Hyperthermie maligne
Liés aux agents anesthésiques:
Interférences médicamenteuses
Effets cardio dépresseurs > collapsus
Effets arythmogènes > troubles du rythme
Liés aux défaillances de l’appareillage: matériovigilance
Coupure de gaz, d’électricité
Coudure des tuyaux,débranchement accidentel du
respirateur, panne du respirateur
Liés aux défaillances humaines:
Défaut de compétence, de surveillance
Maladresses, négligences, fautes
Sanctions médico-légales
32. Surveillance et soins post-opératoires lors du retour du
patient dans sa chambre
Transmissions lors de la sortie de SSPI
Présentation à la personne
Installation:
Confortable (couverture) et atmosphère paisible
(lumière, silence)
Sonnette, cellulose, haricot
Consignes chirurgicales: décubitus latéral,plan
d’abduction,membre supérieur surélevé par un
oreiller, bras en écharpe…
Soins d’hygiène
Etat de conscience:orientation temporo spatiale
Paramètres cardio respiratoires:
Fréquence cardiaque, pression artérielle, fréquence
respiratoire + surveillance clinique
33. Surveillance et soins post-opératoires lors du retour du
patient dans sa chambre
Prise de la température
Evaluation de la douleur: EVA – Echelle numérique
Administration systématique des antalgiques prescrits
Appel du médecin si prise en charge de la douleur
non satisfaisante (paliers de l’OMS)
Surveillance des perfusions:
Point de ponction, fixation, débit, application des
prescriptions
Surveillance du pansement et des drainages:
fixation, saignement, aspect et volume des
drainages
34. Surveillance et soins post-opératoires lors du retour du
patient dans sa chambre
Application des prescriptions:
Antibiothérapie
HBPM
Antiémétisants….
Bilan des entrées et des sorties
Surveillance de la diurèse (rétention post op?)
Surveillance du transit (iléus paralytique?)
Prévention des escarres, Kinésithérapie, 1er lever
Bilan sanguin, examens complémentaires (RX, ECG)
Reprise alimentaire en fonction des prescriptions
35. Surveillance et soins post-opératoires lors du retour du
patient dans sa chambre
Exemples de surveillance spécifique:
Après une opération pour hernie discale:
Demander au patient de bouger les jambes et les orteils
Exclure un déficit sensitif et/ou moteur
Après une intervention pour enclouage huméral:
Demander au patient de bouger les doigts
Exclure un déficit sensitif et/ou moteur
Les doigts sont roses et chauds,le pouls est palpable
Exclure un problème vasculaire
S’assurer du maintien correct du bras dans une contention type
Dessault
37. L’anesthésie loco régionale
L’ALR est obtenue par l’administration au
contact des fibres nerveuses d’un
anesthésique local
Les anesthésiques locaux bloquent la
conduction des influx sensitifs et moteurs
par les fibres nerveuses
39. L’anesthésie loco régionale
Les deux principaux avantages de l’ALR:
Possibilité de rester réveillé pendant l’intervention
Analgésie puissante et prolongée
L’ALR est un recours lorsque le risque de l’AG est jugé trop
important:
Intubation sur estomac plein en traumatologie et en
obstétrique
En fonction du terrain:
Grand vieillard, intubation difficile prévue, pathologie
associée (cardiaque, respiratoire…), anesthésie
répétée, allergie…
L’ALR pré opératoire peut être associée à une anesthésie
générale:
Réveil plus rapide, meilleurs scores de douleur post
opératoire
41. Indications de l ’ALR:
Acte chirurgical
La prise en charge de douleurs
aigues et de douleurs chroniques
Certaines indications thérapeutiques
ou diagnostiques
42. Les anesthésiques locaux
L’ALR est obtenue par l’administration au
contact des fibres nerveuses d’un
anesthésique local
Tous les AL ont:
Une structure moléculaire commune
Un mode d’action identique
Les AL diffèrent par:
La puissance
Le délai d’action
La durée d’action
La toxicité
43.
44. Propriétés physico - chimiques
Plus un anesthésique local est
liposoluble , plus grande est sa
puissance
La liaison aux protéines conditionne
la durée d’action
Plus le pKa est élevé, plus long sera
le délai d’action
45. Mécanisme d’action des
anesthésiques locaux
Les anesthésiques locaux bloquent la
conduction des influx sensitifs et
moteurs par les fibres nerveuses
46. Au repos: fibre nerveuse polarisée
Concentration de Na+
plus élevée à
l’extérieur de la cellule
+
Concentration de K+
plus élevée à
l’intérieur de la cellule
-
Les canaux sodiques
sont fermés
47. Dépolarisation
Ouverture des
canaux sodiques et
mouvement du -
sodium vers
l’intérieur de la
cellule +
48. Repolarisation
La repolarisation
implique la
migration des ions
+
K+ en sens inverse
des ions Na+ -
49. Le déséquilibre résultant
des ces échanges est
corrigé après la
repolarisation par
les pompes +
ioniques ( ouverture des
canaux)
-
50. Application aux anesthésiques locaux:
Les anesthésiques locaux bloquent la
dépolarisation qui est responsable de
la conduction de l’influx nerveux.
Ils empêchent l’ouverture des
canaux sodiques et stabilisent la
membrane.
51. Choix d’un anesthésique local:
Type de nerf à bloquer
Le délai ou temps de latence
La durée d’action
53. Les blocs nerveux périphériques
Principe:
Déposer le plus près possible d’un tronc nerveux
ou des troncs d’un plexus une solution concentrée
d’anesthésique local afin d’obtenir un bloc sensitif
et éventuellement moteur
Difficultés:
Connaissance de l’anatomie en fonction de l’acte
chirurgical
Repères anatomiques variables selon les patients
Risque d’échec par anesthésie incomplète et
passage à l’anesthésie générale
54. Stimulateur électrique - générateur d’impulsion
Permet le repérage des nerfs
périphériques grâce à des
impulsions de faible intensité qui
génèrent des contractions
musculaires dans le territoire
concerné
55. Aiguilles
Utilisation d’aiguilles recouvertes de Téflon et seule la
pointe métallique émerge
Reliées au stimulateur de nerf et à la seringue contenant
l’anesthésique local
Lorsque les contractions musculaires sont obtenues avec
une faible intensité (< 50mA) la concentration
anesthésique est injectée
56.
57. Blocs du membre supérieur
Deux variantes: parmi d’autres
Bloc axillaire
Bloc sus claviculaire: interscalénique
59. Bloc axillaire
Technique de blocage du plexus brachial la plus
utilisée (musculaire,osseuse et cutanée)
Indications: chirurgie du membre supérieur,
mobilisation douloureuses…
Contre indications: adénopathies axillaires,
traumatismes sévères avec ischémie du membre
Nerfs concernés: médian, ulnaire, radial et
musculo cutané
62. Bloc interscalénique
ou BIS
Indications: chirurgie de l’épaule qui est souvent
très douloureuse, kinésithérapie et mobilisation…
Le BIS permet l’anesthésie et l’analgésie post
opératoire
Un cathéter péri nerveux peut être posé et
assurer l’analgésie postopératoire pendant 48 h
Une PCA reliée au cathéter permet d’impliquer le
patient à la prise en charge de la douleur
63. Bloc interscalénique
ou BIS
Contres indications:
Paralysie phrénique controlatérale
Pneumectomie controlatérale
Insuffisance respiratoire
Pneumothorax
64. Bloc interscalénique
ou BIS
Complications:
Bloc phrénique dans 100% des cas, c’est un effet
attendu plus qu’une complication
Bloc du récurrent 5 à 25% des cas
Pneumothorax rarissime
Toxicité des anesthésiques locaux
Syndrome de Claude Bernard
Bloc sympathique
66. Blocs du membre inférieur
2 exemples parmi d’autres:
Bloc fémoral
Bloc parasacré
67. Anatomie
Plexus lombo sacré
Plexus lombaire:
Nerfs issus de L1-L2-L3-L4
Plexus sacré:
Nerfs issus de L5-S1-S2-S3
68. Bloc fémoral
Technique simple pratiquée au niveau du creux
inguinal
La diffusion de la solution anesthésique atteint:
Le nerf fémoral et parfois le nerf cutané latéral.
Le nerf génito fémoral et le nerf obturateur sont
parfois également bloqués
69. Bloc fémoral
Indications:
Le bloc fémoral seul, est rarement suffisant pour un
geste chirurgical.
Il faut y associer un bloc du nerf sciatique (bibloc
femoral-sciatique)
Permet la chirurgie de la jambe et de la cheville
Très fréquent en analgésie post opératoire:
Chirurgie du fémur, du genou, du tibia
Mobilisation post op, pansements…
Possibilité de mettre en place un cathéter péri
nerveux relié à une pompe
72. Bloc parasacré
Abord du nerf sciatique par ponction au niveau de la
fesse , patient en décubitus latéral.
Indications:
Chirurgie et analgésie du genou, de la jambe ou du
pied
Association avec un bloc fémoral notamment dans la
chirurgie prothétique du genou (+ AG)
Contre indications:
Refus du patient, coagulopathie, sepsis, neuropathie
73. Effets secondaires des anesthésiques
locaux lors de la réalisation des blocs
Liés à l’augmentation de leur concentration sanguine:
par injection accidentelle
par résorption + ou – rapide du produit
Complications neurologiques:
logorrhée, goût métallique dans la bouche, troubles
visuels, acouphènes puis convulsion, coma, arrêt
respiratoire
Complications cardiaques:
Bradycardie, trouble de la conduction, TV, FV.
Baisse de l’ inotropisme avec collapsus
Complications allergiques
74. Précautions lors de la réalisation des blocs
nerveux
Une ALR est une anesthésie à part entière
2002: 7 décès aux USA suite à une ALR
La surveillance est maintenue en SSPI au minimum 2
heures après la réalisation du bloc nerveux
La SFAR ne fait pas de différence entre une AG et une
ALR
75. Précautions lors de la réalisation des blocs
nerveux
Voie veineuse
Sédation si nécessaire
Monitorage:
ECG, TA, SpO2
O2 lunettes nasales
Disponibilité du matériel de réanimation
Disponibilité d’ anticonvulsivants: Rivotril, Penthotal
76. Gestion des cathéters péri nerveux
Risque infectieux: mineur pour des durées < à 5 jours
Surveillance du pst, réfection stérile si besoin.
Filtre anti bactérien systématique
Fixation solide
Toxicité des anesthésiques locaux: exceptionnelle
KT tronculaires: pas de répercussions
hémodynamique
KT plexiques: complications du BIS
77. Gestion des cathéters péri nerveux
Lors d’un bloc nerveux, l’altération de la sensibilité peut
entraîner:
Une compression vasculo nerveuse
Un escarre aux points de compression
Un traumatisme
Une position inadéquate
Un retard de diagnostic d’un syndrome des loges
Les blocs fémoraux et sciatiques s’accompagnent d’un risque
de chute
Les membres supérieurs doivent être maintenus en écharpe
Le patient ne doit pas se lever sans aide
78. Gestion des cathéters péri nerveux
Retour sanguin dans le cathéter: effraction vasculaire
Arrêt de la perfusion, appel du médecin anesthésiste
Reflux de sang dans le pansement: réfection stérile
du pansement, poursuite de la perfusion s’il n’y a pas
de sang dans le cathéter
Alarme de pression: recherche plicature du cathéter,
cathéter bouché?
Absence d’analgésie: test du territoire bloqué et appel du
médecin anesthésiste
Malaise, surdosage: arrêt de la pompe, O2 nasal, chariot
d’urgence, appel du médecin anesthésiste
81. La moelle se termine au niveau
L2 L3
La ponction est effectuée en
position assise ou en décubitus
latéral dans l’espace L3 L4 ou
L4 L5
Repères: les crêtes iliaques
correspondent à L5
82. Réalisation de la rachianesthésie
Aiguilles très fines (25/26G)
pour prévenir les céphalées
(+introducteur)
L’aiguille est introduite sur la
ligne médiane entre 2
apophyses épineuses
L’aiguille traverse le ligament
inter épineux,le ligament
jaune et la dure mère
Le reflux de LCR signe la
bonne position de l’aiguille et
autorise l’injection
d’anesthésique
84. L’anesthésique utilisé
Dépend de l’habitude du médecin
Dépend de la durée d’anesthésie souhaitée
La lidocaine 5% est interdite car très toxique
Sont couramment utilisés:
Mépivacaïne à 4% et Bupivacaïne à 0.5%
Ces solutions sont hyperbares
L’adjonction d’une petite dose de clonidine ou de morphine
sans conservateur permet de prolonger l’anesthésie
85. Rachianesthésie
La rachianesthésie procure:
Une anesthésie intense > bloc sensitif
Une « paralysie » > bloc moteur
Un bloc sympathique responsable de chutes
tensionnelles qui doivent être prévenues
86. Niveau et durée de la rachianesthésie
Installation en 10 à 15 minutes
Testé par un stimulus thermique, au froid
Sensibilité au pincement
Niveau de l’anesthésie: par exemple, le nombril
correspond à D10
La durée moyenne est de 3 à 5 heures
87. L’anesthésie péridurale
L’espace péridural est
situé entre la dure mère
en avant et le ligament
jaune en arrière
88. L’anesthésie péridurale
L’anesthésique local est
injecté dans l’espace
péridural
Il agit par diffusion au
niveau des nerfs
rachidiens issus de la
moelle
Selon la concentration
de l’anesthésique injecté
on obtient un bloc
sensitif ou un bloc
sensitif et moteur
Le niveau du bloc est
fonction du volume
injecté
89. Réalisation d’une péridurale:
Ponction avec aiguille de Tuhoy 16 ou 18 G après
anesthésie locale de la peau
Le repérage de l’espace péridural se fait par la perte subite
de résistance du piston de la seringue remplie d’air
Dose test pour vérifier l’absence de brèche de la dure mère
Introduction du cathéter qui permet d’injecter le reste de la
dose, de faire des injections itératives ou de mettre une
pompe en place
Les doses d’anesthésique sont 8 à 10 fois plus élevées que
pour la rachianesthésie
90. Complication des anesthésies rachidiennes
Bloc sympathique avec bradycardie et chute de
tension ( arrêt cardiaque)
Traitement: remplissage vasculaire grosses molécules,
atropine (parasympatholytique), éphédrine
(sympathicomimétique) , O2
Ponction péridurale: brèche accidentelle et fuite de
LCR qui génère des céphalées post op intenses et
rebelles (hydratation+++, alitement, blood patch)
Extension trop importante du bloc moteur: dépression
respiratoire
Rétention urinaire: vigilance en SSPI
91. Complication des anesthésies rachidiennes
De façon retardée, l’absence de récupération sensitive
et motrice doit faire suspecter une complication
hémorragique:
Hématome péridural compressif
Hématome sous dural en cas de rachianesthésie
Complication grave et exceptionnelle relevant de la
chirurgie
Anesthésie rachidienne contre indiquée si troubles de
la coagulation ou traitement par anticoagulants
L’infection: doit être prévenue par les mesures
d’asepsie lors de la réalisation
92. Complication des anesthésies rachidiennes
Paralysies séquellaires:
Causes évidentes, hématome extra ou sous dural qui
malgré la chirurgie a laissé des séquelles (paresthésie,
paraplégie)
Lésions nerveuses directes lors de la réalisation
(douleur très vive, arrêt de l’injection)
Cas très rares: malgré une technique irréprochable,
séquelles motrices ou sensitives. On évoque une toxicité
directe des anesthésiques ou un mécanisme vasculaire
Les séquelles sont toujours à l’origine de procès car elles
sont à juste titre très mal vécues par les patients
93. ALRIV
Cette technique consiste à injecter une solution
d’anesthésique local dans une veine d ’un membre
préalablement exsanguiné et isolé de la circulation
générale par un garrot artériel placé à sa racine.
Un KT court est inséré dans une veine du dos de la
main du bras opéré
Application de la bande d’Esmarch puis garrot gonflé à
250mmHg
Injection de l’anesthésique local:40ml Xylocaïne 0,5%
Le délai d’action est de 15min, la durée d’action de 60
à 90 min
94. ALRIV
Extrême vigilance à la
pression de gonflage du
garrot
Un passage dans la
circulation provoquerait
un accident toxique
Le garrot peut être
dégonflé sans risque 45
min après la réalisation
du bloc
Indications: chirurgie
de l’avant bras, du
poignet et de la main
95. Conclusion
L’ALR permet d’opérer un patient conscient et réalise
un bloc sensitivo moteur
L’ALR permet la prise en charge de la douleur post
opératoire (Cathéter – bloc sensitif )
L’ALR n’est pas sans risque. Certaines complications
peuvent compromettre l’autonomie du patient
Inversement certaines complications post op sont
parfois attribuées à tort à l’ALR
96. Conclusion
L’anesthésie locorégionale doit obéir à des règles de sécurité
aussi strictes que l’AG:
Consultation à distance de l’acte
Information objective du patient
Respect du libre choix du patient
Praticien qualifié et entraîné
Présence permanente d’un médecin ou d’un infirmier
anesthésiste
Surveillance en SSPI: retour à des fonctions neurologiques
normales
97. Anesthésie locale par infiltration
L’infiltration locale des tissus par une solution
d’anesthésique peu concentrée procure une
anesthésie longue qui permet des gestes de petite
chirurgie: chirurgie dentaire, dermatologique,
orthopédique…
Xylocaine, novocaine,mépivacaine…
L’adjonction d’adrénaline (1/200 000) prolonge l’effet
et diminue la toxicité
Infiltration plan par plan en aspirant avant d’injecter
98. L’anesthésie de contact
Lidocaine / prilocaine, spécialité: EMLA
EMLA 5% crème et EMLA patch 5%
Anesthésie locale de la peau saine avant ponction veineuse,
petite chirurgie…
Après 1h d’application> 3mm après 2 h > 5mm
Anesthésie locale des muqueuses génitales avant biopsie,
exérèse…
5 à 10 min d’application, l’effet dure 20 min
Anesthésie locale avant la détersion des ulcères variqueux
Application 30 min, ne pas laisser en place
La posologie et le temps d’application varie en fonction de
l’age du patient
99. Evolution permanente des techniques
Echographie pour le repérage des nerfs - ALR
Analyse bi spectrale: EEG per op - indice de perte
de conscience
Recommandations des sociétés savantes
Nécessité de la formation continue
Notes de l'éditeur
Il existe bien sur une corrélation entre anesthésie et douleur et quelle que soit la méthode employée, de tout temps l’objectif était de diminuer ou de faire disparaitre la douleur
AG agissant sur les aires corticales et les centres supérieurs A Locale et locorégionale: interruption de la conduction des influx sensitifs nociceptifs de la périphérie vers les centres
Diplôme obligatoire depuis 1994 Il n’ existe plus dans les Hôpitaux publics français de « faisant fonction »
Comme pour le pilotage le 1 er et le 3eme temps sont les plus dangereux)
Analgésie : suppression de la douleur (c’est la seule composante indispensable) produite par les morphiniques (alfentanil, sufentanil,rémifentanil….) Le sommeil est induit par les hypnotiques : - Barbituriques type Thiopenthal ou Nesdonal -Non barbituriques Propofol ( Diprivan) Etomidate, Kétamine, benzodiazépines La myorelaxation : relâchement musculaire, composante facultative produite par les curares La curarisation peut faciliter l’intubation trachéale et est indispensable pour certains gestes chirurgicaux (chir; abdominale) Curare dépolarisant : la succinylcholine (célocurine) Curares non dépolarisants : qui diffèrent en fonction de leur delais et durée d’action Atracuronium mivacurium nimbex …. Les curares dépolarisants comme le succinylcholine (celocurine) miment les effets de l'ACH sur les récepteurs et entraînent la dépolarisation de la membrane post-synaptique et la contraction musculaire (fasciculation) puis bloquent la transmission neuro-musculaire par dépolarisation prolongée. A l'inverse, les curares non dépolarisants comme le Vecuroniurn (NORCURON), Pancuroniurn (PAVULON) l'Atracrium (TRACRIUM) prennent la place de l'ACH sur les récepteurs empêchent l'ouverture du canal ionique et la dépolarisation.
Inhalation: Gaz > protoxyde d’azote Vapeurs anesthésiques : les halogénés Halothane, isoflurane, desflurane, sevoflurane AG intraveineuse: Injection de bolus intraveineux Perfusion continue grâce à des PSE
Dénitrogénation: en oxygène pur, le remplacement de l’azote alvéolaire par l’oxygène (dénitrogénation) et l’augmentation des réserves tissulaires en oxygène permettent de doubler le temps d’apnée (6 minutes).
L' hyperthermie maligne est une maladie pharmacogénétique du muscle strié de transmission autosomique dominante se manifestant sous forme de crise, dont la principale manifestation est une élévation de la température corporelle mettant rapidement en jeu le pronostic vital. La crise d'hyperthermie maligne est déclenchée par certains médicaments à tropisme musculaire, en particulier les anesthésiques halogénés. Complication extrêmement rare de l'anesthésie générale, elle est rapidement fatale en l'absence de diagnostic rapide et de traitement adéquat. Une maladie génétique est dite de transmission autosomique dominante quand l'allèle morbide (version "malade", mutée du gène en cause) est sur un chromosome non sexuel (ni X, ni Y). la présence d'un seul allèle morbide est suffisante pour que la maladie s'exprime. L'allèle morbide est transmis soit par le père soit par la mère (ou par les deux, s'ils ont la même maladie génétique de transmission autosomique dominante) . Au cours de la gamètogenèse, les cellules mâles ou femelles à 2n chromosomes (cellule diploïde) se divisent en cellules à n chromosomes (cellule haploïde). L'allèle morbide est donc présent dans la moitié des gamètes. Les caractéristiques d'une maladie génétique à transmission autosomique dominante sont les suivantes : toute personne atteinte a l’un de ses parents atteint ; toute personne atteinte a un risque de 1/2 de transmettre sa maladie à chaque grossesse ; les personnes indemnes ne transmettent pas la maladie ; la maladie atteint autant les hommes que les femmes ; toutes les générations sont atteintes.
PALIER I : Douleurs faibles à modérées Stratégie : antalgiques périphériqes non opioïdes. Produits : Paracétamol, Aspirine, AINS PALIER II : Douleurs modérées à intenses Stratégie : antalgiques centraux opioïdes faibles +/- associés aux antalgiques du palier I ou aux corticoïdes en cure courte Produits : Codéine, dextroproxyphène, Tramadol PALIER III : douleurs intenses à trés intenses Stratégie : antalgiques centraux opioïdes forts volontiers associés aux AINS, corticoïdes en cure courte , antidépresseurs Produits : Morphine ou dérives morphiniques et Durogesic Fentanyl transdermique
Structure chimique: La molécule des anesthésiques locaux est faite de 3 parties: 1-Le cycle aromatique qui constitue le pôle lipophile et joue un rôle dans la diffusion et la fixation du médicament 2- Un pôle hydrophile qui conditionne la répartition sanguine et la diffusion 3-Entre les 2, la chaîne intermédiaire dont la longueur influence la liposolubilité (allongement) ou l’hydro solubilité (raccourcissement) la puissance ainsi que la toxicité La liaison entre le cycle aromatique et le pôle hydrophile est soit du type esters soit du type amide La liaison ester est instable , ce type d’A.locaux est dégradé rapidement La liaison amide est stable, ce type d’ A. locaux subit une dégradation hépatique plus lente, leur durée d’action est plus longue et il existe des métabolites actifs
le pKa est le pH pour lequel une fonction acide a libéré 50% de ses protons ...
Le syndrome des loges est une ischémie musculaire provoquée par une augmentation anormale de pression dans une loge ostéo-aponévrotique peu ou pas extensible.