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Louis PATRY, médecin du travail, ergonome
Michel ROSSIGNOL, médecin du travail, épidémiologiste
Marie-Jeanne COSTA, infirmière, ergonome
Martine BAILLARGEON, spécialiste en chirurgie plastique
GUIDE POUR LE DIAGNOSTIC
DES LÉSIONS MUSCULO-SQUELETTIQUES
ATTRIBUABLES AU TRAVAIL RÉPÉTITIF
3
Les lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif (LATR) représentent
un des principaux problèmes de santé au travail pour lesquels les médecins sont de plus
en plus consultés. L’origine professionnelle de certaines de ces lésions a été bien docu-
mentée sur le plan scientifique.
Ce guide a été conçu pour aider le processus décisionnel au moment d’une évalua-
tion médicale. Il intègre à la stratégie diagnostique utilisée en clinique une démarche
permettant de rechercher les facteurs étiologiques afin que le médecin puisse mieux se
prononcer sur l’origine de la lésion.
Louis Patry est diplômé en médecine de l’Université Laval. Il est spé-
cialiste en médecine du travail et membre associé du Collège royal
des médecins et chirurgiens du Canada et diplômé en ergonomie du
Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris (CNAM). Il est
professeur au département de santé au travail de l’Université McGill
et médecin-conseil à la Direction de la santé publique, d’abord à
Québec et maintenant dans la région de Montréal-Centre.
Michel Rossignol est diplômé en biochimie et en médecine de l’Uni-
versité de Sherbrooke, en épidémiologie et santé com­mu­nautaire
de l’Université McGill et en médecine du travail de l’Université Johns
Hopkins. Il est professeur au Département d’épidémiologie et de
biostatistiques de l’Université McGill et directeur-adjoint au Centre
d’épidémiologie clinique de l’Hôpital général juif à Montréal. Il est
également médecin épidémiologiste à la direction de la santé pu-
blique de la région de Montréal-Centre.
Marie-Jeanne Costa est infirmière graduée de l’Institut d’études
paramédicales de Liège et diplômée en ergonomie de l’École Pratique
des Hautes Études de Paris. Consultante en ergonomie, elle a participé
à plusieurs recherches sur les LATR. Elle s’intéresse particulièrement
au développement de l’ergonomie participative et de manière plus
spécifique aux processus de résolution de problèmes et à la conduite
des diagnostics.
Martine Baillargeon est diplômée en médecine de l’Université de
Montréal. Elle est spécialiste en chirurgie plastique et membre associé
du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Après avoir
exercé la chirurgie durant plusieurs années, elle travaille comme
médecin-conseil à la Direction de la santé publique de la région de
Montréal-Centre, principalement sur la problématique des lésions,
musculo-squelettiques du membre supérieur. De plus, elle exerce à
la Clinique des accidents du travail et des maladies professionnelles
de la même région.
Les tendinites
de l’épaule
Les tendinites
de l’épaule
AUTEURS
Guide LATR 3 Tend. couv.indd 1 28/08/07 13:57:56
Conception graphique: Gérard Beaudry
Illustrations: Max Stiebel,Instructional Communications Centre (ICC),
Université McGill
Photos de la couverture arrière: Gil Jacques
Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 1998
Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 1998
ISBN 2-921146-63-0 Éditions MultiMondes
© Éditions MultiMondes, 1998
Éditions MultiMondes Institut de recherche en santé
930,rue Pouliot et en sécurité du travail
Sainte-Foy (Québec) 505, boul. de Maisonneuve Ouest
Canada G1V 3N9 Montréal (Québec)
Tél.: (418) 651-3885 Canada H3A 3C2
Téléc.: (418) 651-6822 Tél.: (514) 288-1551
Téléc.: (514) 288-7636
Régie régionale de la santé Régie régionale de la santé
et des services sociaux – Québec et des services sociaux – Montréal
525,boul.Wilfrid-Hamel 3725,rue Saint-Denis
Québec (Québec) Montréal (Québec)
Canada G1M 2S8 Canada H2X 3L9
Tél.: (418) 529-5311 Tél.: (514) 286-5500
Téléc.: (418) 529-4463 Téléc.: (514) 286-5669
Données de catalogage avant publication (Canada)
Vedette principale au titre:
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables
au travail répétitif
Comprend des réf. bibliogr.
Sommaire:1.Le syndrome du canal carpien – 2.La ténosynovite de De Quervain.3. Les
tendinites de l’épaule.
Publ.en collab.avec:Institut de recherche en santé et en sécurité du travail du Québec,
Régie régionale de la santé et des services sociaux,Directions de la santé publique de Montréal-
Centre et de Québec.
ISBN 2-921146-63-0 (v.3)
1.Locomoteur,Appareil – Lésions et blessures – Diagnostic.2.Lésions dues aux mouvements
répétitifs – Diagnostic. 3. Syndrome du canal carpien – Diagnostic. 4. Ténosynovite –
Diagnostic.5.Tendinite – Diagnostic.6.Maladies professionnelles – Diagnostic.I.Patry,Louis.
II.IRSST (Québec).III.Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre
(Québec). IV. Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec (Québec).
RC925.7.G84 1996 616.7’075 C96-941319-X
v
PRÉFACE
Diagnostiquer une lésion attribuable au travail répétitif (LATR) pose des défis particu-
liers,notamment aux médecins.Lors des travaux d’un groupe international d’experts man-
daté par l’IRSST pour rédiger un bilan de connaissances sur les LATR*, plusieurs
membres du comité aviseur avaient signalé l’absence de critères précis pour établir un
diagnostic clinique ou pour émettre un avis sur la possibilité d’un lien entre le travail et
ces lésions.C’est pour combler cette lacune que l’IRSST a confié,en 1992,à une équipe
de chercheurs le mandat de produire des guides diagnostiques sur les trois lésions sui-
vantes: le syndrome du canal carpien, la ténosynovite de De Quervain et les tendinites
de l’épaule.
Amorcé par deux médecins du travail,Louis Patry et Michel Rossignol,respectivement
ergonome et épidémiologiste, le projet a vite rassemblé une équipe multidisciplinaire:
une infirmière ergonome,Marie-Jeanne Costa,et un médecin spécialisé en chirurgie plas-
tique,Martine Baillargeon,qui ont participé à la rédaction des trois guides.Les objectifs
visés sont de faciliter l’établissement d’un diagnostic clinique au cours d’une consulta-
tion médicale et de déceler les facteurs étiologiques susceptibles d’être à l’origine de la
lésion.Il est nécessaire de préciser que ces ouvrages n’ont pas été conçus à des fins ad-
ministratives ni légales et que l’étude de leur fiabilité ne faisait pas l’objet du mandat confié
aux chercheurs.
Avec la publication de ces guides conçus spécialement pour les médecins,l’IRSST pose
un jalon de plus dans ses efforts en vue de mieux comprendre le phénomène des lésions
attribuables au travail répétitif et de doter les intervenants d’outils adéquats pour pré-
venir ces lésions et amorcer des actions afin de diminuer les facteurs de risque.
Jean Yves Savoie
Directeur général
Institut de recherche en santé et en sécurité du travail du Québec
* I. KUORINKA, L. FORCIER, M. HAGBERG, B. SILVERSTEIN, R. WELLS, M.J. SMITH, H.W. HENDRICK, P. CARAYON, M. PÉRUSSE,
1995, Les lésions attribuables au travail répétitif (LATR), Sainte-Foy, Éditions MultiMondes, et Paris, Éditions Maloine, Montréal,
IRSST, XXII et 512 p.
vii
AVANT-PROPOS
Le présent guide est le troisième d’une série de documents qui présentent,sous une forme
pratique,une synthèse des connaissances médicales relatives à certaines lésions musculo-
squelettiques dont l’origine professionnelle a été documentée sur le plan scientifique :
– le syndrome du canal carpien (SCC) ;
– la ténosynovite de De Quervain ;
– les tendinites de l’épaule.
Ces lésions, lorsqu’elles sont liées au travail, sont souvent désignées au Québec par
le terme « LATR ». Cette appellation décrit des « troubles et maladies du système
musculo-squelettique qui comportent, parmi leurs causes, un élément lié au travail »
(Kuorinka et al.,1995).
Quels que soient les autres termes qui les désignent,occupational overuse syndrome
(OOS), repetitive strain injuries (RSI) ou cumulative trauma disorders (CTD) chez les
auteurs anglophones,troubles musculo-squelettiques (TMS), lésions musculo-squelettiques
(LMS), lésions musculo-tendineuses liées aux tâches répétitives ou pathologies d’hyper-
sollicitation chez les auteurs d’expression française,ils font tous référence à des lésions
attribuables à des contraintes biomécaniques de tension,de pression et de friction,me-
surées sur le plan de la force, de la fréquence et de la durée.
Ce guide s’adresse aux médecins qui, dans le cadre de leur pratique, sont appelés à
diagnostiquer des lésions musculo-squelettiques et à préciser la possibilité d’une relation
avec le travail.Il a pour objectif d’aider le médecin à poser un diagnostic et à trouver la
ou les causes possibles de la lésion.
Pour ce faire, le guide présente d’abord des connaissances anatomiques, physiopa-
thologiques et étiologiques préalables à la formulation d’un diagnostic. Ensuite, les élé-
ments nécessaires pour évaluer les symptômes et effectuer un examen clinique sont ex-
posés.Enfin,les auteurs proposent une démarche pour étayer les différents facteurs de
risque pouvant jouer un rôle dans l’apparition de la lésion.
Les causes des lésions musculo-squelettiques sont multiples. Les tendinites de
l’épaule, tout comme le syndrome du canal carpien (SCC) et la ténosynovite de De
Quervain,peuvent être liées à des activités professionnelles,sportives,récréatives ou do-
mestiques, mais elles peuvent aussi résulter d’un état de santé ou de problèmes parti-
culiers.
Pour répondre au besoin de connaissances et de soutien exprimé par les médecins,
de plus en plus préoccupés par les LATR, ce guide met davantage l’accent sur les élé-
ments à prendre en considération pour documenter les facteurs de risque liés au travail,
aspect peu abordé au cours de la formation médicale.On intègre cependant,dans la dé-
marche pour établir un diagnostic, l’exploration des autres causes possibles des tendi-
nites de l’épaule.
viii
Ce guide s’inscrit dans une démarche clinique. Il propose au médecin, sous forme
d’encadrés,plusieurs séries de questions à poser au patient pour recueillir l’information
nécessaire à la formulation du diagnostic et à la détermination des causes de la lésion.
Ces questions ont été formulées d’après des échelles psychophysiques utilisées en er-
gonomie dans l’évaluation subjective des charges de travail (Sinclair,1992) et des ques-
tionnaires élaborés en médecine pour diagnostiquer une LATR et évaluer les incapaci-
tés fonctionnelles (Katz et al., 1994 ; Levine et al.,1993 ;Rossignol et al.,1995).
Si toutefois l’ensemble des informations recueillies par ce moyen n’apparaît pas suf-
fisant pour se faire une idée d’un lien possible avec le travail,le médecin devra chercher
à obtenir des renseignements complémentaires qui lui permettront de mieux évaluer
le degré de sollicitation auquel a été soumis le patient dans le cadre de son travail.
Enfin,il importe de préciser que si,dans ce guide,on n’aborde ni la notion de lésions
multiples,ni celle des aspects psychosociaux des lésions musculo-squelettiques,ces deux
aspects demeurent cependant pertinents dans l’évaluation globale du patient.
ix
TABLE DES MATIÈRES
Chapitre 1 – Informations générales
Terminologie.................................................................................................................1
Épidémiologie...............................................................................................................1
Rappel anatomique.......................................................................................................1
Structure articulaire de l’épaule.............................................................................2
Structure du tendon ...............................................................................................2
Aspects biomécaniques..........................................................................................3
Innervation.............................................................................................................5
Physiopathologie ..........................................................................................................6
Chapitre 2 – Étiologie
Description générale des facteurs de risque ................................................................9
Facteurs de risque spécifiques pour l’épaule .............................................................10
Sollicitations musculo-squelettiques d’origine professionnelle..................................10
Sollicitations d’origine sportive, récréative ou domestique........................................11
Sollicitations chez les musiciens.................................................................................11
Chapitre 3 – Diagnostics différentiels
Atteintes des structures avoisinantes de la coiffe des rotateurs.................................13
Bursite sous-acromiale..........................................................................................13
Capsulite adhésive (capsulite rétractile, épaule gelée, épaule bloquée) ..............13
Pathologies de la région de l’épaule...........................................................................15
Troubles cervico-brachiaux..................................................................................15
Compression du nerf sus-scapulaire.....................................................................15
Atteintes radiculaires cervicales...........................................................................15
Syndrome du défilé thoracique............................................................................15
Instabilité de l’épaule...........................................................................................16
Pathologies générales ou systémiques........................................................................16
Chapitre 4 – Aspects cliniques
Documentation de la symptomatologie......................................................................17
Localisation des symptômes (où ?).......................................................................17
Début des symptômes (quand ?)..........................................................................18
Circonstances d’apparition (comment ?) .............................................................18
x
Symptomatologie dans la vie quotidienne ...........................................................18
Symptomatologie et activités physiques ..............................................................19
Chapitre 5 – Recueil des informations sur les sollicitations
musculo-squelettiques
Histoire des activités professionnelles .................................................................21
Activités professionnelles antérieures .............................................................21
Travail actuel....................................................................................................21
Facteurs organisationnels du travail actuel......................................................22
Histoire des activités sportives, récréatives ou domestiques ...............................24
Chapitre 6 – Examen physique de l’épaule
Évaluation générale.....................................................................................................25
Évaluation spécifique..................................................................................................27
Tendinite du sus-épineux .....................................................................................27
Tendinite du sous-épineux...................................................................................28
Tendinites du sous-scapulaire et du petit rond ....................................................28
Syndrome d’accrochage sous-acromial ................................................................29
Déchirure de la coiffe des rotateurs.....................................................................32
Ténosynovite de la longue portion bicipitale ......................................................33
Chapitre 7 – Synthèse de l’évaluation........................................................................35
Chapitre 8 – Éléments d’orientation pour les démarches thérapeutique
et préventive
Démarche thérapeutique............................................................................................37
Démarche préventive .................................................................................................37
Conclusion ......................................................................................................................39
Bibliographie ..................................................................................................................41
Liste des figures
Figure 1.1 Complexe articulaire de l’épaule...................................................................2
Figure 1.2 Structure d’un tendon ...................................................................................2
Figure 1.3a Muscles et tendons de la coiffe (épaule antérieure) .....................................3
Figure 1.3b Muscles et tendons de la coiffe (épaule postérieure) ...................................3
Figure 1.4 Course du tendon de la longue portion bicipitale ........................................3
Figure 1.5 Actions des muscles des rotateurs.................................................................4
Figure 1.6 Composantes des forces de rotation et de coaptation
dans un mouvement de l’épaule ...................................................................4
Figure 1.7 Dermatomes et innervation sensitive............................................................5
xi
Figure 1.8 Zone critique des tendons du sus-épineux et de la longue portion
bicipitale soumis à une usure précoce..........................................................6
Figure 2.1 Liens entre les différents facteurs de risque..................................................9
Figure 3.1 Bursite sous-acromiale.................................................................................13
Figure 3.2 Compression du nerf sus-scapulaire............................................................15
Figure 3.3 Anatomie du carrefour cervicothoracoscapulaire.......................................15
Figure 3.4 Structures pouvant entraîner des douleurs à l’épaule.................................16
Figure 4.1 Diagramme des épaules et des membres supérieurs ..................................17
Figure 6.1 Points douloureux de l’épaule.....................................................................25
Figure 6.2 Arcs douloureux ..........................................................................................26
Figure 6.3 Abduction contrariée du bras......................................................................27
Figure 6.4 Manœuvre de Jobe.......................................................................................27
Figure 6.5 Rotation externe contrariée de l’avant-bras ................................................28
Figure 6.6 Manœuvre de Patte......................................................................................28
Figure 6.7 Rotation interne contrariée de l’avant-bras .................................................28
Figure 6.8 Mécanisme d’accrochage.............................................................................29
Figure 6.9 Signe de Neer ..............................................................................................31
Figure 6.10 Signe de Hawkins ........................................................................................31
Figure 6.11 Manœuvre du bras tombant ........................................................................32
Figure 6.12 Élévation contrariée du bras........................................................................33
Figure 6.13 Flexion contrariée du coude .......................................................................33
Figure 8.1 Algorithme thérapeutique ...........................................................................38
Figure 8.2 Approche thérapeutique et déchirure de la coiffe des rotateurs................38
Liste des tableaux
Tableau 6.1 Stades du syndrome d’accrochage ..............................................................30
Tableau 6.2 Techniques d’imagerie pour les déchirures
de la coiffe des rotateurs .............................................................................32
Tableau 8.1 Mesures de prévention en fonction de l’état
et de l’origine de la lésion ...........................................................................37
Liste des encadrés
Encadré 1.1 Innervation des muscles de la coiffe des rotateurs
et du muscle bicipital ....................................................................................5
Encadré 1.2 Éléments contributifs à une tendinite de la coiffe des rotateurs
et à une ténosynovite de la longue portion bicipitale...................................7
Encadré 2.1 Illustrations des mouvements les plus souvent associés
au développement de tendinites de l’épaule ..............................................12
Encadré 3.1 Manifestations cliniques d’une bursite sous-acromiale ...............................14
Encadré 3.2 Résumé clinique d’une capsulite adhésive..................................................14
Encadré 4.1 Questions sur les activités de la vie quotidienne ........................................18
Encadré 4.2 Manifestations des symptômes et degré de gravité.....................................19
xii
Encadré 5.1 Questions sur les activités professionnelles antérieures .............................21
Encadré 5.2 Questions générales sur l’activité de travail
et les symptômes associés ...........................................................................22
Encadré 5.3 Questions sur les activités sollicitantes pour les épaules............................23
Encadré 5.4 Questions sur les facteurs organisationnels ................................................24
Encadré 5.5 Questions sur les activités sportives, récréatives
ou domestiques impliquant les épaules ......................................................24
Encadré 6.1 Évaluation générale......................................................................................25
Encadré 6.2 Arcs douloureux au moment de l’abduction active du bras ......................26
Encadré 7.1 Aspects cliniques.........................................................................................35
1
TERMINOLOGIE
Les tendinites de l’épaule se définissent cliniquement
comme « une douleur à l’épaule associée à une sen-
sibilité au toucher de la tête humérale » (Hagberg et
Wegman,1987).Elles correspondent aux lésions in-
flammatoires et dégénératives des tendons de la
coiffe des rotateurs et de la longue portion bicipi-
tale.La «coiffe des rotateurs» désigne les tendons des
muscles qui prennent naissance au niveau de l’omo-
plate, convergent vers la tête humérale qu’ils vien-
nent « coiffer » avant de se fixer sur la grosse ou la
petite tubérosité.Le tendon de la longue portion bi-
cipitale origine de la partie supérieure de la glène,
à proximité du tendon sus-épineux.Il est générale-
ment soumis aux mêmes contraintes que les tendons
de la coiffe des rotateurs (Pujol et al.,1993).
ÉPIDÉMIOLOGIE
Le bureau américain des statistiques du travail in-
dique que,dans les consultations cliniques,les dou-
leurs à l’épaule arrivent au second rang après les dou-
leurs au dos et que la prévalence de ces atteintes
associées aux activités de travail est actuellement en
forte hausse (Sommerich et al.,1993).
Les études épidémiologiques portant sur la re-
lation entre le travail et les tendinites de l’épaule de-
meurent peu nombreuses.Cependant,malgré des pa-
ramètres d’exposition faiblement définis,l’incidence
de ces lésions semble liée à des activités impliquant
l’élévation prolongée des bras,des flexions répétées
de l’épaule et des mouvements répétitifs des
membres supérieurs qui demandent d’exercer une
force (NIOSH,1997 ;Kuorinka et al.,1995).
Le risque est particulièrement important pour les
activités répétitives exécutées plus haut que les
épaules en raison de la charge exercée sur les ten-
dons de l’épaule (Kuorinka et al., 1995). Cette af-
fection est également souvent décrite chez les
athlètes,lanceurs au base-ball,nageurs et joueurs de
tennis,et chez les musiciens professionnels (Dupuis,
1995).
RAPPEL ANATOMIQUE
L’épaule est constituée par un assemblage osseux et
ligamentaire qui nécessite l’interaction de diffé-
rents groupes musculaires pour, à la fois, stabiliser
l’articulation humérale et permettre l’exécution de
mouvements.Les muscles de la coiffe des rotateurs
ont pour rôle principal de stabiliser la tête humérale
dans la cavité glénoïde lors des mouvements de cette
articulation. Ils contribuent à 50 % de la puissance
de l’épaule en abduction et à au moins 80 % de la
puissance en rotation externe (Marks et al., 1994).
Le tendon de la longue portion bicipitale participe
à la flexion de l’avant-bras,à la coaptation de la tête
humérale et au mouvement d’abduction lorsque le
bras est en rotation externe.
Informations générales1
2
Structure articulaire de l’épaule
Le complexe articulaire de l’épaule,est formé par :
– trois articulations cartilagineuses (glénohumérale,
acromio-claviculaire, sterno-claviculaire) ;
– deux surfaces de glissement (sous-acromiale et
scapulo-thoracique) (Kapandji, 1983) ;
– une voûte créée par la jonction ligamentaire de
l’acromion et de l’apophyse coracoïde (figure 1.1).
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
Figure 1.1
Complexe articulaire de l’épaule
Figure 1.2
Structure d’un tendon
La majorité des mouvements de l’épaule impli-
quent une action simultanée de deux groupements
articulaires fonctionnels, soit l’action articulaire glé-
nohumérale corrélée avec un mouvement de glisse-
ment sous-acromial et l’action scapulo-thoracique cor-
rélée à la mobilisation des articulations sterno-
claviculaire et acromio-claviculaire (Déziel, 1995 ;
Murnagham,1988 ;Kapandji,1983).
Structure du tendon
Un tendon est composé d’un tissu conjonctif dense
à forme régulière.Sa structure de fibres de collagène
disposée de façon parallèle lui confère une force égale
à environ 50 % de l’os cortical.Certains tendons ont
sur leur étendue une gaine synoviale fibreuse qui les
protège contre les frictions avec les structures ostéo-
ligamenteuses avoisinantes.Le rôle d’un tendon est
d’assurer la transmission de la force d’un muscle afin
de stabiliser une articulation,d’exécuter un mouve-
ment ou de maintenir une posture (figure 1.2).
Aspects biomécaniques
Articulation
glénohumérale
Articulation
acromio-claviculaire
Surface de glissement
scapulo-thoracique
Articulation
sterno-claviculaire
Os
Périoste
Gaine tendineuse fibreuse
Membrane synoviale (couche externe)
Membrane synoviale
(couche interne)
Muscle
Fibres collagènes
Région
de la tendinite
ou de la
péritendinite
Région de la
ténosynovite
Tendon
Région de la
tendinite d’insertion
Couche tendineuse
fibreuse
Zone
d’inflammation
de la jonction
myotendineuse
Surface
de glissement
sous-acromiale
3
La coiffe des rotateurs et la longue portion bicipitale
occupent un rôle central dans le contrôle des mou-
vements effectués par l’articulation glénohumérale.
Les rotateurs centrent la tête humérale de façon
qu’elle puisse pivoter dans la cavité glénoïde.
La coiffe des rotateurs est formée par :
– l’extrémité des tendons du sus-épineux,du sous-
épineux,du petit rond et du sous-scapulaire qui
s’insèrent sur la partie supérieure de l’humérus
juste sous la tête humérale (figures 1.3a et 1.3b).
Le parcours du tendon de la longue portion
bicipitale le met dans un rapport intime
avec la coiffe des rotateurs :
– il prend son origine sur le tubercule sus-
glénoïdien,passe sous la capsule de l’articulation
glénohumérale,puis suivant la courbe de la tête
humérale,il subit une angulation de 90° pour en-
fin se glisser dans la gouttière bicipitale où il est
engainé avant de rejoindre le muscle bicipital (fi-
gure 1.4).
Dans des mouvements d’abduction et d’élévation,
LES TENDINITES DE L’ÉPAULE
Figure 1.3b
Muscles et tendons de la coiffe
(épaule postérieure)
Figure 1.4
Course du tendon
de la longue portion bicipitale
cet ensemble tendineux déprime la tête humérale de
manière que la grosse tubérosité se glisse sous la voûte
coraco-acromiale (Lacoste, 1993). Ce faisant, il s’op-
pose au mouvement ascensionnel du deltoïde qui
élève la tête de l’humérus contre la bourse acromiale.
Cette dernière amortit les différentes forces et faci-
lite le glissement de la tête humérale sous le deltoïde
et la voûte coraco-acromiale (Dupuis et Leclaire,1986).
Action des muscles de la coiffe des rotateurs
et du muscle bicipital (Kendall Peterson et
Biceps
(longue portion)
Sus-épineux
Sous-épineux
Petit rond
Sous-scapulaire
Figure 1.3a
Muscles et tendons de la coiffe
(épaule antérieure) Tendon de
la longue
portion
bicipitale
4
Kendall McCreary, 1988) (figure 1.5)
Sus-épineux – abduction du bras (1)
Sous-scapulaire – rotation interne du bras (2)
Sous-épineux – rotation externe du bras (3)
Petit rond – rotation externe du bras (4)
Longue portion – antépulsion et abduction du
bicipitale bras lorsque l’humérus est
en rotation (5)
– participe également à la
flexion du coude
La coiffe des rotateurs et le tendon de la longue
portion bicipitale sont plus particulièrement impli-
qués dans la coaptation et la rotation de la tête hu-
mérale.La coaptation est la force développée par les
muscles qui sert à rapprocher et à maintenir les sur-
faces articulaires entre elles.La force de rotation per-
met le mouvement du bras (Williams et al., 1986).
La figure 1.6 décrit les composantes des forces de
rotation et de coaptation du muscle
deltoïde.
Innervation
Sur le plan moteur,la coiffe des rotateurs et la longue
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
Figure 1.5
Actions des muscles des rotateurs
Figure 1.6
Composantes des forces de rotation et de coaptation dans un mouvement de l’épaule
D = force du muscle deltoïde ; Fr = force de rotation ; Fc = force de coaptation ; G = poids du membre supérieur
1
2
3
4
5
1
Fc
Fr
G
D
5
portion bicipitale sont contrôlées par les nerfs issus
des racines C4 à C7 (encadré 1.1).
L’innervation sensitive est principalement assurée
par les branches nerveuses issues des racines com-
LES TENDINITES DE L’ÉPAULE
Encadré 1.1
Innervation des muscles de la coiffe des rotateurs
et du muscle bicipital
Sus-épineux nerf sus-scapulaire ; C5, C6
Sous-épineux nerf sus-scapulaire ; C5, C6
Petit rond nerf circonflexe ; C5, C6
Sous-scapulaire nerf supérieur et inférieur du sous-scapulaire ; C5, C6
Longue portion bicipitale musculo-cutané ; C5, C6
Sources : Kendall Peterson et Kendall McCreary, 1988; Tubiana et Thomine,1990
prises entre C4 et D1 (Kendall Peterson et Kendall
McCreary,1988) (figure 1.7).
PHYSIOPATHOLOGIE
Figure 1.7
Dermatomes et innervation sensitive
DERMATOMES
INNERVATION SENSITIVE
Vue antérieure Vue postérieure
C7
C6
C5
C8
D1
C3
C4
D2
D2
C4 C5 C6
C7
D1
C8
1
2
3
4
5
1
2
3
4
1. Nerf sus-claviculaire C3, C4
2. Nerf circonflexe C5, C6
3. Nerf radial C5, C6
4. Nerf accessoire cutané brachial D1, D2
5. Nerf brachial cutané interne C8, D1
Sources: Tubiana, 1981; Dupuis et Leclaire, 1986
6
Le mécanisme physiopathologique le plus souvent
évoqué pour expliquer l’apparition d’une tendinite
de la coiffe des rotateurs et d’une ténosynovite de
la longue portion bicipitale fait référence à des phé-
nomènes mécaniques liés aux fonctions motrices de
l’épaule et à l’instabilité anatomique de l’articulation.
Codman fut le premier, en 1934, à décrire des at-
teintes de la coiffe des rotateurs chez des personnes
qui, dans le cadre d’activités quotidiennes ou pro-
fessionnelles,devaient maintenir des postures contrai-
gnantes avec les bras en flexion ou en abduction.Plus
tard, en 1983, Neer a décrit une pathologie dégé-
nérative appelée « syndrome d’accrochage » qu’il a
associée à des frottements entre le tendon du sus-
épineux et le bord antérieur de l’acromion survenant
principalement au moment de l’élévation du bras en
rotation interne (Leffert, 1992).
À ce phénomène mécanique s’ajoute l’effet du tra-
vail musculaire qui,lors du maintien de certaines pos-
tures,amène une diminution de la perfusion sanguine.
Les travaux de Järvholm et al. (1990) ont montré que
la circulation à l’intérieur du muscle sus-
épineux est perturbée lorsque la position du bras dé-
passe 60° en flexion ou 30° en abduction. D’autres
études par artériographies ont révélé que l’impact de
la compression latérale sur le réseau vasculaire ten-
dineux et péritendineux entraîne un état quasi avas-
culaire (Caillet,1985).À l’épaule,ce phénomène a été
surtout remarqué au niveau des tendons du muscle
sus-épineux et à celui de la longue portion bicipitale
(figure 1.8).
Le mécanisme inflammatoire qui accompagne ces
ténopathies semble lié à une interruption du pro-
cessus de guérison qui,sous l’effet des sollicitations
répétées ou prolongées,conduit au développement
d’un tissu cicatriciel,souvent hyperplasique,favori-
sant de nouvelles blessures.
Ce processus connaît les étapes suivantes
(Lacoste, 1993) :
1. dépôt de fibrine ;
2. œdème continu avec inflammation ;
3. développement d’un tissu de granulation ;
4. formation d’un tissu de calcification et d’ossi-
fication.
Le nouveau tissu formé à la suite de ce proces-
sus interrompu de guérison aura des propriétés dif-
férentes et entraînera un déséquilibre fonctionnel du
couple deltoïde sus-épineux et se répercutera sur les
structures péri-articulaires.
Les autres tendons de la coiffe des rotateurs (sous-
épineux,sous-scapulaire et petit rond) sont rarement
touchés de façon indépendante. Ils sont habituelle-
ment atteints lorsqu’une décompensation fonction-
nelle accompagne la tendinite du sus-
épineux ou la ténosynovite de la longue portion
bicipitale (encadré 1.2).
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
Figure 1.8
Zone critique des tendons
du sus-épineux et de la longue
portion bicipitale
soumis à une usure précoce
Ligament acromio-coracoïdien
Zone critique
du tendon
sus-épineux
Zone critique
du tendon de la longue
portion bicipitale
7
LES TENDINITES DE L’ÉPAULE
Encadré 1.2
Éléments contributifs à une tendinite de la coiffe des rotateurs
et à une ténosynovite de la longue portion bicipitale
• Anatomique
– existence d’une zone avasculaire critique de Codman située environ 1 cm avant l’insertion
des tendons, particulièrement dans le cas du sus-épineux.
• Mécanique
– contraintes occasionnées par la compression survenant au moment de l’élévation de la tête
humérale contre la voûte acromio-coracoïdienne ;
– sollicitations répétées ou prolongées qui amènent un processus inflammatoire ;
– tractions brusques associées à des gestes de lancer avec le bras en abduction ou en élévation.
• Vasculaire
– perturbation de la perfusion sanguine associée à des positions du bras dépassant 30° en flexion;
– compression sur le réseau vasculaire tendineux et péritendineux.
Sources : Kuorinka et al., 1995 ; Dupuis et Leclaire, 1986
9
DESCRIPTION GÉNÉRALE DES FACTEURS
DE RISQUE
Comme pour les autres LATR, il faut, dans l’étiolo-
gie des atteintes tendineuses à l’épaule, considérer
les facteurs suivants :
– les facteurs individuels : l’âge, le sexe, le vieillis-
sement, la condition physique et les antécé-
dents médicaux ;
– les facteurs biomécaniques : la force, la répétiti-
vité et les postures ;
– les facteurs organisationnels : la cadence et le
rythme de travail.
Le risque de développer une lésion musculo-sque-
lettique associée à une activité de travail a été défini
de façon clinique comme étant la conséquence d’un
déséquilibre entre une sollicitation à laquelle est sou-
mise un sujet et les capacités fonctionnelles de l’in-
dividu (figure 2.1) (Cnockaert et Claudon,1994).La
sollicitation s’évalue d’abord en fonction des facteurs
biomécaniques que sont la répétitivité,la force et la
posture,selon leur durée d’exposition.Les capacités
fonctionnelles d’un individu reposent sur ses ca-
ractéristiques personnelles, son état de santé et les
perceptions qu’il a de sa tâche et de l’organisation
du travail.
Étiologie2
Figure 2.1
Liens entre les différents facteurs de risque
Contexte de réalisation de l’activité de travail
Durée
Adapté de Cnockaert et Claudon, 1994
ForceRépétitivité Posture
Caractéristiques personnelles
(âge, sexe, condition physique)
État de santé
(antécédents médicaux)
Facteurs psychosociaux
(perception de la tâche
et de l’organisation
du travail)
Sollicitations
Capacités fonctionnelles
Risque d’une lésion =
10
La répétitivité comme facteur de risque d’une lé-
sion musculo-squelettique a clairement été démon-
trée, même si ce facteur n’est pas toujours facile à
définir et à quantifier (NIOSH,1997 ;Kuorinka et al.,
1995 ;Bjelle et al.,1981).Sur le plan scientifique,la
répétitivité est vue comme une sollicitation va-
riable mais répétée des mêmes tissus.La répétitivité
est habituellement définie en fonction d’éléments de
la tâche. Il s’agit du nombre de produits fabriqués
ou de cycles de travail par unité de temps.Elle peut
aussi être définie en fonction de la réponse d’un in-
dividu soumis à une activité de travail.L’analyse de
la rapidité des gestes ou de l’enregistrement du si-
gnal électromyographique peut alors être utilisée
pour déduire un indice de répétitivité (Malchaire et
Indesteege, 1997).
La force est un concept plus facile à définir mais
un paramètre difficile à mesurer. Elle peut s’appré-
cier selon les charges à soulever ou à maintenir ou
encore selon la réponse électromyographique d’un
muscle lors d’un effort (Malchaire et Indesteege,
1997).
Les postures constituent un facteur de risque dont
l’évidence a été reconnue dans le développement de
lésions musculo-squelettiques au cou,à la région cer-
vico-scapulaire et dans l’apparition de lésions ten-
dineuses à l’épaule,au poignet et à la main (NIOSH,
1997 ;Kuorinka et al.,1995).Il s’agit le plus souvent
de postures statiques maintenues de façon prolon-
gée ou de postures associées à des mouvements exé-
cutés de façon rapide ou continuelle.L’évidence est
encore plus forte si ce facteur est combiné aux deux
autres facteurs biomécaniques.
FACTEURS DE RISQUE SPÉCIFIQUES
POUR L’ÉPAULE
Outre les phénomènes de dégénérescence liés à l’âge,
les tendinites de la coiffe des rotateurs et la téno-
synovite de la longue portion bicipitale résultent de
contraintes mécaniques associées à des sollicita-
tions musculo-squelettiques survenant de façon ré-
pétée ou prolongée. Les changements hyperpla-
siques qui peuvent en découler,rendent les tendons
moins aptes à assurer la fonction de coaptation et de
mobilisation de l’épaule. Même léger, ce dysfonc-
tionnement,par les frictions et microtraumatismes ré-
pétés,tend à accentuer les effets de la dégénérescence
des tissus au niveau des tubérosités de la tête hu-
mérale et sous l’acromion.
Parmi les facteurs de risque décelés,on trouve des
sollicitations liées à des activités professionnelles,
sportives,récréatives ou domestiques.On peut aussi
trouver des lésions tendineuses à l’épaule chez les
musiciens qui jouent des instruments à corde ou à
percussion.
SOLLICITATIONS MUSCULO-SQUELETTIQUES
D’ORIGINE PROFESSIONNELLE
Les lésions péri-articulaires d’hypersollicitation
associées au travail sont une conséquence directe
d’une atteinte des tissus mous causée par une sur-
charge physique ou une modification de la circulation
périphérique. Elles surviennent lorsque la
demande d’un travail dépasse les capacités musculo-
squelettiques de la personne à s’adapter et à travailler
sans douleur.Dans la détermination des facteurs de
risque,il faut distinguer le travail musculaire statique
(maintien prolongé d’une posture) et le travail mus-
culaire dynamique (répétition des mouvements).Le
travail musculaire statique fixe l’épaule en position
de fonction et permet l’exécution d’un travail dyna-
mique avec la main.Ce sont les tendons du sus-épi-
neux et de la longue portion bicipitale qui sont par-
ticulièrement soumis aux contraintes mécaniques
dans les mouvements d’élévation (Kuorinka et al.,
1995 ;Lacoste,1993).
Les postures contraignantes maintenues de ma-
nière prolongée,les bras en élévation ou en abduc-
tion, avec des manutentions répétitives de poids
constituent un risque élevé dans le développement
des tendinites de l’épaule (Dimberg et al., 1989 ;
Kroemer, 1989). Les tendons peuvent être diffé-
remment affectés selon l’activité. Les activités im-
pliquant des flexions antérieures du bras affectent
davantage le tendon de la longue portion bicipitale,
et l’abduction de l’épaule sollicite surtout le sus-épi-
neux (Chipman et al.,1991).
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
11
SOLLICITATIONS D’ORIGINE SPORTIVE,
RÉCRÉATIVE OU DOMESTIQUE
Les tendinites de l’épaule peuvent être secondaires
à un traumatisme ou survenir de façon insidieuse à
la suite de gestes techniques effectués de façon ré-
pétée,parfois à la limite du jeu articulaire physiolo-
gique (Lacoste,1994).Pour les lésions d’origine spor-
tive,les patients sont habituellement plus jeunes et
peuvent présenter une instabilité glénohumérale sub-
clinique.
Les gestes avec traction sur l’articulation sont
parmi ceux qui risquent le plus d’entraîner un syn-
drome douloureux à l’épaule (Kuorinka et al.,1995 ;
Lacoste, 1994).
Ces gestes se retrouvent dans :
– le lancement d’objets (balle,javelo,disque) ;
– la pratique de sports comme le hand-ball, le
volley-ball, le tennis et la natation (papillon,
crawl).
SOLLICITATIONS CHEZ LES MUSICIENS
L’exécution d’une pièce musicale sollicite,de façon
particulière,les articulations du membre supérieur.
Des tendinites à l’épaule ont été observées chez le
musicien qui joue d’un instrument à cordes,à cause
du jeu de l’archet qui combine des mouvements ré-
pétitifs et des efforts statiques pour garder le bras
en élévation (Dupuis, 1994).
Chez le percussionniste,la sollicitation de la coiffe
des rotateurs est liée à l’effort que le musicien doit
déployer pour stabiliser son instrument.
L’encadré 2.1 illustre des postures et mouvements
qui sont fréquemment associés au développement
de tendinites de l’épaule.
LES TENDINITES DE L’ÉPAULE
12
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
Illustrations des mouvements les plus souvent associés
au développement de tendinites de l’épaule
Rotation de l’épaule Abduction et flexion de l’épaule
Extension Flexion de l’épaule
Encadré 2.1
Lancement d’objets Travail avec élévation des bras
Sources : Kroemer, 1989 ; Dimberg et al., 1989 ; Kuorinka et al., 1995 ; NIOSH, 1997
– Exposition à une ambiance froide
– Utilisation d’outils vibrants
– Port de gants de travail
Cofacteurs d’une LATR
à éviter
à éviter OK
Figure 3.1
Bursite sous-acromiale
13
Des douleurs au niveau de l’épaule peuvent prove-
nir des structures de l’épaule avoisinant la coiffe des
rotateurs ou dépendre d’affections régionale, géné-
rale ou systémique.
ATTEINTES DES STRUCTURES AVOISINANTES
DE LA COIFFE DES ROTATEURS
Bursite sous-acromiale
Il existe deux formes de bursite.La forme aiguë cor-
respond à un gonflement sous-acromial se manifestant
par une vive douleur avec exacerbation
nocturne (Leduc, 1986). Son expression fait généra-
lement suite à l’évacuation soudaine,dans la bourse,
des cristaux d’une tendinite calcifiée (Caillet,1985)
(figure 3.1). À l’examen, la palpation locale est dou-
loureuse et le patient peut présenter une diminution
de la mobilité articulaire.Cette affection pourrait être
favorisée par des activités comportant des abductions
répétées, surtout si elles sont accompagnées de ro-
tations latérales de l’épaule (Sommerich et al.,1993).
La forme chronique présente un tableau clinique plus
insidieux, souvent difficile à distinguer d’une tendi-
nite du sus-épineux.Elle fait suite à un épaississement
inflammatoire de la bourse s’accompagnant d’adhé-
rences.Elle se manifeste par l’apparition d’une dou-
leur habituellement localisée à l’insertion distale du
deltoïde (Leduc,1986).L’encadré 3.1 présente les prin-
cipales manifestations que l’on peut retrouver chez
un patient souffrant d’une bursite sous-acromiale.
Capsulite adhésive (capsulite rétractile,
épaule gelée, épaule bloquée)
Cette affection touche la capsule de l’articulation glé-
nohumérale.C’est une lésion inflammatoire corres-
pondant à un épaississement fibreux de la capsule
Diagnostics différentiels3
avec rétraction.Elle entraîne fréquemment la réduc-
tion des mouvements de l’épaule (Dupuis et Leclaire,
1986).
La forme primitive survient surtout chez les per-
sonnes âgées de plus de 50 ans qui,pour diverses rai-
sons,limitent leurs mouvements de l’épaule.Cette af-
fection connaît généralement une histoire évolutive
qui peut s’étendre sur une trentaine de mois, avec
une récupération spontanée qui n’est pas toujours
Dépôt
calcique
Vidange
des cristaux
14
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
complète (Dupuis et Leclaire,1986).Elle s’installe ha-
bituellement de façon progressive sans raison appa-
rente.La forme secondaire,même si elle est souvent
associée à une atteinte inflammatoire de l’articulation
ou de la coiffe des rotateurs,peut survenir à la suite
de plusieurs problèmes de santé qui amènent la prise
Manifestations cliniques d’une bursite sous-acromiale
Bursite aiguë
– douleur vive avec exacerbation nocturne ;
– la pression locale est douloureuse ;
– la mobilisation active de l’épaule peut être réduite ;
– le patient ne peut se coucher sur le côté affecté ; il adopte généralement une position
antalgique.
Bursite chronique
– douleur ressentie près de l’insertion distale du deltoïde ;
– cellulalgie locale ;
– le patient peut aussi avoir de la difficulté à se coucher sur le côté affecté.
Sources : Béliveau, 1993 ; Leduc, 1986
Encadré 3.1
de positions antalgiques. Le tableau clinique d’une
capsulite peut,au début,ressembler à celui d’une ten-
dinite de l’épaule. L’encadré 3.2 présente de façon
résumée les signes cliniques et certaines causes pos-
sibles d’une capsulite.
Résumé clinique d’une capsulite adhésive
Signes à l’examen
– spasme douloureux au niveau du trapèze ;
– rythme glénohuméral perturbé ;
– limitations de la mobilisation active et passive de l’épaule.
Causes possibles
Forme primitive
Installation progressive sans raison apparente. Elle peut débuter dans un contexte anxiogène ou
de stress.
Forme secondaire
Apparition secondaire à un problème de santé entraînant une diminution de la mobilisation de
l’épaule : lésions traumatiques, affections du système nerveux, insuffisance coronarienne et affec-
tions cardiaques, diabète, hyperthyroïdie, brûlures, lésions inflammatoires, infections et facteurs
psychologiques.
Source : Dupuis et Leclaire, 1986
Encadré 3.2
15
LES TENDINITES DE L’ÉPAULE
PATHOLOGIES DE LA RÉGION DE L’ÉPAULE
Ces pathologies peuvent comprendre des problèmes
dont l’origine est musculaire ou nerveuse.
Troubles cervico-brachiaux
Une atteinte à la région cervicale peut être la cause
de douleurs à l’épaule. Les douleurs se manifestent
dans la partie supérieure de l’épaule et au niveau du
trapèze supérieur et moyen.La symptomatologie est
généralement associée au maintien d’une posture fixe
prolongée du tronc,de la tête et des bras,alors que
les mains sont impliquées dans des mouvements ré-
pétitifs (assemblage de pièces électroniques ou sai-
sie de données) (Sommerich et al.,1993).
Compression du nerf sus-scapulaire
Elle peut être confondue avec une bursite.Le nerf sus-
scapulaire est un nerf qui origine du plexus brachial.
Il innerve les muscles sus-épineux et sous-
épineux.Sa compression engendre des douleurs à la
région latérale et postérieure de l’épaule. Elle peut
survenir à la suite d’une chute mais est souvent as-
sociée au transport de charges portées en bandou-
lière ou directement sur l’articulation de l’épaule
(Sommerich et al., 1993) (figure 3.2).
Figure 3.3
Anatomie du carrefour
cervicothoracoscapulaire
À l’examen, le patient présente une faiblesse en
abduction et en rotation externe ; on peut aussi re-
trouver une atrophie de la fosse du sous-épineux.
Atteintes radiculaires cervicales
Un syndrome radiculaire se caractérise par l’atteinte
d’une ou de plusieurs racines nerveuses.La douleur
peut apparaître de manière soudaine ou s’installer
progressivement.La forme aiguë fait habituellement
suite à un traumatisme,et la forme chronique résulte
d’une discopathie protusive ou dégénérative.Les ra-
cines spinales C6 et C7 sont les plus souvent touchées
(Berger et Kleinert, 1991).
Syndrome du défilé thoracique
Le syndrome du défilé thoracique demeure avant tout
un diagnostic clinique. Il correspond principale-
ment à la compression de structures nerveuses ou
vasculaires situées à la base du cou,dans le carrefour
cervicothoracoscapulaire (Vender et al.,1998;Leffert,
1992 ; Leclaire, 1986) (figure 3.3). La forme neuro-
logique serait reliée à la compression des branches
latérales issues des racines C8 et D1 du plexus bra-
chial. Elle se manifesterait par des paresthésies, des
engourdissements et de la douleur dans le territoire
Figure 3.2
Compression du nerf sus-scapulaire
Transport de poids sur l’épaule (directement) ou avec une bandoulière
Scalène moyen
Scalène
postérieur
Plexus brachial
Nerf
médian
Nerf cubital
Petit pectoral
Scalène antérieur
Artère
axillaire
Veine
axillaire
16
du nerf cubital.La forme vasculaire serait surtout as-
sociée à une compression de l’artère sous-claviaire
et se caractériserait par de la froidure,une sensation
de muscles endoloris et une baisse de la force mus-
culaire lors d’efforts continus.(Vender et al.,1998 ;
Leffert, 1992). Cette symptomatologie peut s’ac-
compagner d’un gonflement et de cyanose à l’avant-
bras et à la main.La littérature scientifique demeure
cependant controversée sur les tests diagnostiques
et l’identification des structures anatomiques im-
pliquées dans la pathogénèse de ce syndrome
(Leffert, 1992 ; Berger et al., 1991 ; Dawson et al.,
1990).
Selon Leffert (1992),la pathogénèse ne repose pas
uniquement sur les structures anatomiques (côte cer-
vicale,bande fibreuse et malformations congénitales).
Elle serait aussi associée aux effets de contraintes dy-
namiques liées à la croissance,aux traumatismes et
aux postures. Les postures les plus souvent citées
sont celles qui nécessitent des gestes plus haut que
les épaules, celles qui forcent les épaules vers l’ar-
rière ou le bas (soulèvement et transport de charges)
et les mouvements de flexion répétée ou prolongée
de l’épaule à plus de 60º (Vender,1998 ;Sommerich
et al.,1993).
Instabilité de l’épaule
L’instabilité de l’articulation glénohumérale corres-
pond à une incapacité de maintenir la tête humérale
centrée à l’intérieur de la cavité glénoïde (Jackins et
Matsen,1994).On distingue une forme d’origine trau-
matique et une autre non traumatique.Cette dernière
est généralement associée à une laxité ligamentaire
et touche souvent les deux épaules. La forme trau-
matique survient habituellement à la suite d’un trau-
matisme aigu, une luxation de l’articulation gléno-
humérale,ou résulte de microtraumatismes liés à des
gestes exécutés de façon répétée par-dessus l’épaule
(p. ex. le lancement d’objet, la natation) (Sagerman
et al.,1998 ;Iannotti,1994).
L’évaluation d’un patient présentant une insta-
bilité glénohumérale nécessite une documentation
détaillée de la symptomatologie afin d’identifier les
actions ou les gestes à l’origine de la blessure initiale
ou ceux liés aux épisodes de récidive et d’apprécier
la direction de l’instabilité.Cette évaluation des fac-
teurs étiologiques est essentielle dans la caractéri-
sation du type d’instabilité et la formulation d’une
démarche thérapeutique appropriée (Marks et al.,
1997 ;Iannotti,1994 ;Jackins et al.,1994).Il importe
de préciser que les patients souffrant d’une instabilité
glénohumérale ont souvent en association une at-
teinte de la coiffe des rotateurs qui,secondairement,
contribue à l’instabilité de l’épaule.
PATHOLOGIES GÉNÉRALES
OU SYSTÉMIQUES
Les douleurs diffuses à l’épaule peuvent découler de
pathologies générales ou systémiques (Béliveau,
1993).L’existence possible de ces pathologies est sur-
tout envisagée lorsque les mouvements sont com-
plets,qu’ils ne déclenchent pas de douleurs et que
les examens radiologiques sont normaux.
On trouve comme pathologies générales pouvant
entraîner des douleurs à l’épaule :les affections car-
diovasculaires,les tumeurs de l’apex pulmonaire et
les irritations diaphragmatiques avec atteinte viscé-
rale abdominale (figure 3.4).L’arthrite rhumatoïde
et le syndrome épaule-main sont des affections sys-
témiques qui peuvent donner des douleurs dif-
fuses.
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
Figure 3.4
Structures pouvant entraîner
des douleurs à l’épaule
Rachis
cervical
Poumons Cœur
Diaphragme
Vésicule
biliaire
Coude
17
DOCUMENTATION
DE LA SYMPTOMATOLOGIE
Les symptômes d’une tendinite de l’épaule peuvent
s’installer de façon progressive à la suite de mou-
vements répétitifs, d’efforts importants ou lors du
maintien prolongé de postures contraignantes. Ils
peuvent aussi survenir soudainement à la suite d’un
accident ou de gestes brusques.
Ils se manifestent le plus souvent par des douleurs
à la face externe ou antérieure de l’épaule (Bélisle
et Croteau, 1988) pouvant irradier jusqu’au coude
(Chipman et al.,1991).Avec la progression des symp-
tômes, les douleurs deviennent constantes et peu-
vent empêcher le patient de dormir appuyé sur son
épaule.
Lorsqu’une personne consulte pour des symp-
tômes touchant l’épaule, il faut, pour documenter
l’histoire médicale, s’appuyer sur des questions
clés:
– Où ressentez-vous des douleurs ?
– Quand ont-elles débuté ?
– Comment sont-elles apparues ?
– De quelle manière se manifestent-elles actuelle-
ment ?
Il faut,en outre,cerner les conséquences du pro-
blème sur la vie courante afin de mieux en saisir l’im-
portance.
Localisation des symptômes (où ?)
L’utilisation d’un diagramme des épaules et des
membres supérieurs est pertinente pour aider le pa-
tient à localiser ses symptômes (figure 4.1).C’est un
moyen qui permet de bien cerner les zones où le pa-
tient ressent des douleurs.Les symptômes liés à l’at-
teinte de l’un ou de l’autre des tendons de la coiffe
sont cependant très semblables ;ce n’est qu’à l’exa-
men objectif que l’on peut mieux repérer le tendon
en cause.
Une tendinite de la coiffe des rotateurs se mani-
feste généralement par une douleur vive à la face su-
péro-externe de l’épaule pouvant irradier à la face
externe de l’épaule et au bras.Les mouvements ac-
tifs,en particulier l’abduction,augmentent les dou-
leurs.
Une ténosynovite de la longue portion bicipitale
se manifeste par une douleur à la face antérieure de
l’épaule pouvant irradier dans le bras.Les mouvements
avec flexion contrariée provoquent la douleur (Dupuis
et Leclaire,1986 ;Choquette,1988 ;Hazeltine,1990).
Aspects cliniques4
Figure 4.1
Diagramme des épaules
et des membres supérieurs
18
Début des symptômes (quand ?)
Au moment de la consultation médicale,il importe
de s’informer du temps qui s’est écoulé entre l’ap-
parition des premiers symptômes et le moment de
la visite.
Les tendinites de l’épaule représentent un état
douloureux habituellement non traumatique.Comme
les exigences d’une activité physique définissent un
niveau de contrainte externe qui entraîne une ré-
ponse physiologique, il faut s’assurer que l’exposi-
tion a précédé l’apparition des symptômes.Il est aussi
utile de faire préciser la raison qui a conduit à la
consultation.
Circonstances d’apparition (comment ?)
Au moment de l’anamnèse, il est utile de faire pré-
ciser au patient les circonstances de l’apparition des
symptômes.Le mode d’apparition d’une tendinite de
la coiffe peut être aigu, insidieux ou encore pro-
gressif. La mise en tension et les efforts physiques
accentuent la symptomatologie. Certains mouve-
ments de la vie quotidienne, tels que s’habiller ou
se coiffer, peuvent faire ressurgir les symptômes.
La ténosynovite de la longue portion bicipitale
peut se manifester lors de la flexion du coude as-
sociée à des efforts contre une résistance,plus par-
ticulièrement lorsque l’avant-bras est en supination.
Elle peut également être ressentie lors d’actions qui
combinent des mouvements d’abduction, d’exten-
sion et de rotation (p.ex.mettre un manteau) ou lors
de gestes associant une flexion de l’avant-bras à des
mouvements de rotation (p. ex. utilisation d’un
tournevis) (Lacoste, 1993).
Symptomatologie dans la vie quotidienne
En plus des douleurs,le patient peut présenter une
détérioration de son habileté à exécuter des mou-
vements de rotation, de flexion et d’abduction de
l’épaule. L’encadré 4.1 propose une série de ques-
tions qui aident à apprécier les manifestations de la
symptomatologie dans la vie quotidienne.
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
Questions sur les activités de la vie quotidienne
Quelle est la main dominante? Droite ❐ Gauche ❐
Jamais Parfois Souvent Toujours
La personne éprouve-t-elle de la difficulté à:
– prendre des objets situés plus haut
que les épaules ?
– effectuer des activités plus haut que les épaules
(p. ex. changer l’ampoule électrique
d’un plafonnier) ?
– conduire une automobile ?
– mettre une chemise ou un manteau ?
– lancer un objet ?
– se peigner, se maquiller ?
– éplucher des légumes ?
– tenir une tasse de café ?
– tricoter ou tourner une clé dans une serrure ?
– boutonner une chemise ?
Encadré 4.1
19
Symptomatologie et activités physiques
Il existe une relation entre la gravité de l’atteinte et
les activités physiques professionnelles,sportives,ré-
créatives ou domestiques.L’encadré 4.2 propose une
façon d’établir le degré de gravité de l’atteinte.
LES TENDINITES DE L’ÉPAULE
Encadré 4.2
Manifestations des symptômes et degré de gravité
Degré de gravité Symptômes
0. Aucune aucune douleur au cours de l’activité physique
1. Légère symptômes apparaissant seulement après des activités intenses et répétitives
2. Modérée symptômes apparaissant seulement après des activités légères ou occasionnelles
3. Sévère symptômes présents, sans relation avec les activités
21
Pour établir le lien étiologique d’une tendinite de
l’épaule liée à des activités physiques, il est essen-
tiel de documenter les gestes effectués par le patient
et les postures qu’il prend. Les symptômes appa-
raissent généralement à l’épaule la plus fortement
sollicitée.Cette section propose une démarche per-
mettant au médecin de recueillir un maximum d’in-
formation sur les activités professionnelles qui ris-
quent le plus de jouer un rôle déterminant dans
l’apparition des symptômes.La démarche proposée
vise également la collecte d’informations sommaires
sur les activités sportives,récréatives et domestiques.
HISTOIRE DES ACTIVITÉS
PROFESSIONNELLES
Activités professionnelles antérieures
La description des activités professionnelles anté-
rieures a comme objectif de déterminer dans quelle
mesure les différents emplois occupés ont comporté
des sollicitations des membres supérieurs (enca-
dré 5.1).
Travail actuel
La description de l’emploi actuel doit permettre d’ob-
tenir une bonne représentation du travail effectué et
des différentes conditions d’exécution de la tâche.
Comme il est généralement difficile pour un méde-
cin de se rendre sur les lieux de travail,le guide pro-
pose une série de questions qui visent à :
– cerner l’activité générale de travail (encadré
5.2) ;
– identifier les sollicitations musculo-squelettiques
particulières qui peuvent favoriser l’apparition
d’une tendinite de l’épaule (encadré 5.3) ;
– connaître le rythme et le degré d’autonomie dans
l’exécution du travail (encadré 5.4).
Les activités dans les milieux de travail sont très
variées.Dans l’encadré 5.3,on propose une liste d’ac-
tivités courantes qui peuvent présenter un risque
pour le développement d’une tendinite de l’épaule.
Recueil des informations
sur les sollicitations
musculo-squelettiques
5
Questions sur les activités professionnelles antérieures
Travail effectué Début et durée Heures par jour Facteurs ou cofacteurs
en mois ou années de risque*
* Voir encadré 2.1
Encadré 5.1
Encadré 5.2
Questions générales sur l’activité de travail et les symptômes associés
– L’emploi actuel est-il à temps complet ou à temps partiel ?
– Quel est le bras le plus sollicité par les activités de travail ?
– Un fait accidentel ou un mouvement soudain inhabituel est-il à l’origine de la douleur ?
– La douleur s’est-elle installée progressivement ?
Si oui, en combien de temps et de quelle manière ?
– Quels sont les gestes et mouvements qui accentuent les symptômes ?
22
Si l’activité de la personne correspond peu ou par-
tiellement à cette liste,il peut être utile de faire ex-
pliciter les activités (gestes,mouvements) qui sem-
blent exigeantes et d’en évaluer les caractéristiques
biomécaniques en termes de durée,de fréquence et
de force.
Facteurs organisationnels du travail actuel
Certains facteurs liés aux rythmes, à l’organisation
et à la perception du travail peuvent influer sur la
susceptibilité de la personne à développer des pro-
blèmes musculo-squelettiques.
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
23
LES TENDINITES DE L’ÉPAULE
Questions sur les activités sollicitantes pour les épaules
Activités Durée Fréquence Force exigée
(h/jour) faible moyenne élevée faible moyenne élevée
– travailler les mains plus haut
que les épaules
– manipuler des objets ou outils plus
haut que les épaules ou loin du corps
– soulever des objets avec les bras
en flexion ou en abduction
– tirer ou lancer des objets
– effectuer des mouvements
avec les bras écartés du corps
– maintenir des postures fixes,
les bras en flexion ou en abduction
– prendre ou déposer des objets situés
en arrière du corps (extension)
– appliquer des pressions avec la main
Autres activités à faire préciser
Autres remarques à ce sujet
Cofacteurs augmentant la charge Jamais Occasionnellement Régulièrement
musculo-squelettique
– port de gants de travail
– exposition à une ambiance froide
– utilisation d’outils vibrants ou
à percussion
Encadré 5.3
24
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
Questions sur les facteurs organisationnels
Au cours de son travail, Jamais Occasionnellement Régulièrement
la personne :
– doit-elle alimenter une machine ou un sys-
tème de production à un rythme régulier ?
– travaille-t-elle sous contrainte de temps
ou de production ?
– doit-elle faire preuve d’attention
soutenue ?
– perçoit-elle son travail comme monotone ?
– a-t-elle un rythme de travail imposé
et rigide ?
– travaille-t-elle à un poste fixe
sans rotation ?
Autres remarques à ce sujet
Encadré 5.4
Questions sur les activités sportives, récréatives ou domestiques
impliquant les épaules
Activités Heures par semaine Facteurs ou cofacteurs de risque*
* Voir encadré 2.1
Encadré 5.5
HISTOIRE DES ACTIVITÉS SPORTIVES,
RÉCRÉATIVES OU DOMESTIQUES
Les activités sportives, récréatives ou domestiques
peuvent intervenir dans le développement d’une
tendinite de l’épaule ;il est donc important de savoir
quelle était l’intensité de pratique de ces activités (en-
cadré 5.5). La natation, le base-ball et le tennis sem-
blent constituer des activités à risque pour ce type
de lésion.
L’épaule est une articulation complexe. Il n’est pas
toujours facile de préciser l’origine des symptômes.
Le but de cette section est de fournir au médecin une
démarche structurée pour le guider dans le diagnostic
d’une tendinite de l’épaule.Dans la présente section,
il est d’abord question des composantes générales
d’un examen de l’épaule. Ensuite les tests et ma-
nœuvres permettant de cerner le siège de la lésion
sont décrits de façon plus précise.
ÉVALUATION GÉNÉRALE
L’évaluation générale comprend :
– l’observation ;
– la palpation et le repérage de points douloureux;
– l’évaluation de la mobilité articulaire ;
– la détection des arcs douloureux.
L’observation permet de vérifier la posture adop-
tée par le patient, d’évaluer les difficultés fonction-
nelles et de situer les limites d’une épaule en la com-
parant avec l’autre. L’encadré 6.1 résume les
principaux points composant un examen visuel.
La palpation vise à confirmer une constatation vi-
suelle, à évaluer manuellement l’état des tissus ou
d’une déformation et à mettre en évidence les
points douloureux. Le réveil de points douloureux
à la
palpation permet d’orienter le diagnostic clinique
(figure 6.1).
Examen physique de l’épaule6
Encadré 6.1
Évaluation générale
Aspect des membres – posture antalgique aux épaules ou à la région cervicale
– relief de la tête humérale et de l’omoplate
– déformation des différentes articulations
État des tissus – trophicité, déformation, gonflement
Observation
25
Figure 6.1
Points douloureux de l’épaule
1. Arthrite ou arthrose sterno-claviculaire
2. Arthrite acromio-claviculaire
3. Tendinite du sus-épineux et bursite sous-acromiale
4. Ténosynovite de la longue portion bicipitale
5. Cellulagie du trapèze
6. Tendinite de l’angulaire de l’omoplate
7. Cordons myalgiques du sus-épineux
8. Cordons myalgiques du sous-épineux
Source : Leduc, 1986
1
2
3
4
5
6
7
8
↑↑
↑↑
↓↓
↑↑
↑↑
↑↑
↑↑↑↑
Vue antérieure Vue postérieure
26
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
Figure 6.2
Arcs douloureux
L’abduction active du bras peut déclencher un arc douloureux.
Arcs douloureux au moment de l’abduction active du bras
Entre 60° et 120° – friction douloureuse du complexe bourse-tendon
au moment du passage sous la voûte coraco-acromiale
Entre 120° et 180° – trouble de l’articulation acromio-claviculaire
Sources : Dupuis et Leclaire, 1986 ; Bélisle et Croteau, 1988 ; Murnagham, 1988
Encadré 6.2
L’évaluation de la mobilité articulaire aide à cer-
ner les limitations fonctionnelles.Elle comprend une
évaluation passive et une autre active.L’évaluation pas-
sive de la mobilité est effectuée par l’examinateur et
vise à apprécier la mobilisation de la tête humérale
dans la cavité glénoïde.L’évaluation active de la mo-
bilité est effectuée uniquement par le patient et per-
met d’apprécier la capacité du système musculo-li-
gamentaire à soulever le bras ou à maintenir une
position dans un angle donné (figure 6.2). Elle per-
met d’observer :
– l’amplitude active et la symétrie des mouve-
ments ;
– le rythme glénohuméral pendant l’abduction
par l’observation de l’élévation puis de l’abais-
sement des bras ;
et de mettre en évidence un arc douloureux (enca-
dré 6.2) (Chipman et al., 1991 ; Bélisle et Croteau,
1988 ;Dupuis et Leclaire,1986).
27
LES TENDINITES DE L’ÉPAULE
ÉVALUATION SPÉCIFIQUE
L’évaluation spécifique de l’épaule a pour but d’iden-
tifier,à l’aide de certaines manœuvres,les structures
atteintes dans l’expression d’une symptomatologie.
Il s’agit de reproduire une douleur évoquée à l’aide
de mouvements contrariés.
Cette section présente les manœuvres diagnos-
tiques permettant de mettre en évidence les atteintes
suivantes : tendinite de chacun des tendons de la
coiffe des rotateurs, syndrome d’accrochage sous-
acromial, déchirure de la coiffe des rotateurs, téno-
synovite de la longue portion bicipitale.
Tendinite du sus-épineux
L’atteinte de ce tendon amène des douleurs locali-
sées à l’attache du tendon au trochiter,dans le sillon
bicipital avec irradiation de la douleur dans leV del-
toïdien. Il n’y a pas de limitation des mouvements
(Bélisle et Croteau, 1988). Figure 6.4
Manœuvre de Jobe
Figure 6.3
Abduction contrariée du bras
Manœuvres diagnostiques
L’abduction contrariée (figure 6.3) se fait en plaçant le bras du
patient à 30° et en lui demandant de forcer contre la main de
l’examinateur.La présence d’une douleur lors de cette manœuvre
indique habituellement une atteinte tendineuse du sus-épineux.
La manœuvre de Jobe (figure 6.4) s’effectue en plaçant les
bras du patient en abduction à 90° et 30° vers l’avant,les pouces
tournés vers le bas. L’examinateur applique une pression vers
le bas en demandant au patient de résister. Si la manœuvre
évoque une douleur sans faiblesse,il s’agit habituellement d’une
tendinite du sus-épineux.Par contre,si le patient ne peut résister
à l’abaissement,la manœuvre signale généralement une déchi-
rure tendineuse.
28
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
Figure 6.5
Rotation externe contrariée de l’avant-bras
Figure 6.6
Manœuvre de Patte
Figure 6.7
Rotation interne contrariée
de l’avant-bras
Tendinite du sous-épineux
Cette tendinite d’insertion est surtout liée aux mou-
vements de rotation externe (Béliveau, 1993). Elle
peut également évoluer vers la déchirure et favori-
ser l’apparition d’une tendinite du sus-épineux.
Manœuvres diagnostiques
Les symptômes peuvent être reproduits lorsque l’examinateur
applique une résistance alors que le patient effectue un mou-
vement de rotation externe de l’avant-bras avec le coude collé
près du corps et fléchi à 90° (figure 6.5).
La maœuvre de Patte (figure 6.6) consiste à demander au
patient d’effectuer un mouvement de rotation externe contra-
rié avec le bras en abduction à 90° dans une position semblable
à celle du lanceur au base-ball.Ce test est positif s’il déclenche
une douleur alors que l’examinateur applique une résistance.
Tendinites du sous-scapulaire
et du petit rond
Ces tendinites apparaissent avec la progression de la
décompensation fonctionnelle de l’épaule et sur-
viennent rarement de façon isolée.Elles sont cepen-
dant difficiles à mettre en évidence.
Manœuvre diagnostique
Les symptômes peuvent être reproduits lorsque l’examinateur
applique une résistance alors que le patient effectue un mou-
vement de rotation interne de l’avant-bras avec le coude collé
près du corps et fléchi à 90° (figure 6.7).
29
LES TENDINITES DE L’ÉPAULE
Figure 6.8
Mécanisme d’accrochage
Ligament coraco-acromial Zone avasculaire relative
Tendon du
sus-épineux
ABDUCTION ADDUCTION
Espace sous-acromial normal Espace sous-acromial réduit
A B
Syndrome d’accrochage sous-acromial
Ce syndrome correspond à un conflit à la région sous-
acromiale. Il peut résulter d’une atteinte des tissus
(tendinite, bursite) passant sous la voûte
coraco-acromiale ou être causé par une réduction de
l’espace par où passent les tendons du sus-
épineux et de la longue portion bicipitale.Cet espace,
appelé « défilé sus-épineux » (supraspinatus outlet),
est délimité par la partie antérieure de l’acromion,
le ligament coraco-acromial et l’articulation acromio-
claviculaire (Marks et al., 1994) (figure 6.8).
Les autres termes utilisés pour désigner ce syn-
drome sont :l’« accrochage antérieur de l’épaule »,le
« conflit antérieur de l’épaule » ou l’impigement
syndrome.
Ce syndrome,décrit par Neer (1983),a plusieurs
stades de gravité qui sont corollaires à la progression
du dysfonctionnement ou de l’incapacité de l’arti-
culation glénohumérale (tableau 6.1).
Deux types de mouvements peuvent être utilisés
pour mettre en évidence un conflit antérieur sous-
acromial ou syndrome d’accrochage. Il s’agit du
signe de Neer (figure 6.9) et du signe de Hawkins (fi-
gure 6.10).
Zone de compression
30
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
Tableau 6.1
Stades du syndrome d’accrochage
Stades Symptômes À l’examen Physiopathologie
Premier stade Les douleurs sont diffuses Les mouvements passifs et Correspond à la phase
ou stade aigu* dans la partie antéro- actifs sont normaux. inflammatoire : le tendon
latérale de l’épaule. Elles Il y a présence d’un arc s’enflamme, la bourse sous-
surviennent généralement douloureux. acromiale s’œdématise et
après un travail prolongé, subit des microhémorragies.
le bras en élévation antérieure
et en rotation interne.
Deuxième stade Les douleurs se manifestent Les signes de bursite et Processus de fibrose de
(état chronique)* au moment de l’élévation de tendinite se superposent. la bourse, alors que se
du bras. Elles cessent au repos. développe une tendinite
du sus-épineux ou une
ténosynovite de la longue
portion bicipitale.
Troisième stade Les douleurs sont Les mouvements passifs Correspond à la phase
permanentes. La nuit, elles demeurent généralement dégénérative : les lésions
empêchent le sujet de dormir complets. tendineuses sont plus graves.
appuyé sur son épaule.
L’apparition d’une faiblesse à Les mouvements actifs Il peut y avoir une rupture
l’élévation antérieure ou sont réduits et douloureux. dégénérative du sus-épineux
à l’abduction est signe ou de la longue portion
d’un début de déchirure. bicipitale. Le sous-épineux
Une difficulté plus peut également être affecté.
importante indique une
déchirure massive.
* Selon l’auteur, les premier et deuxième stades pourraient être permutés.
Source : Neer, 1983
31
LES TENDINITES DE L’ÉPAULE
Figure 6.9
Signe de Neer
Figure 6.10
Signe de Hawkins
90°
90°
Manœuvre diagnostique
Pour mettre en évidence le signe de Hawkins (figure 6.10),l’exa-
minateur place le bras et le coude du patient à 90° de flexion.
Il ramène ensuite le bras horizontalement devant la poitrine.Il
abaisse l’avant-bras du patient dans un mouvement de rotation
interne de l’épaule.L’apparition d’une douleur lors de cette ma-
nœuvre indique un passage difficile des tendons sous le ligament
coraco-acromial (Pujold, 1993).
Manœuvre diagnostique
Pour rechercher le signe de Neer (figure 6.9),l’examinateur se
place derrière le patient et stabilise l’omoplate en posant une
main sur l’épaule.Avec son autre main, il amène le bras du pa-
tient pour obtenir une flexion active assistée. Une douleur se
manifestant dans un secteur d’élévation compris entre 60° et
120°,signale un test positif.Cette manœuvre reproduit le frot-
tement des tendons de la coiffe des rotateurs contre le bord an-
térieur de l’acromion et la face inférieure du ligament coraco-
acromial (Pujold, 1993).
32
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
Déchirure de la coiffe des rotateurs
La coiffe des rotateurs est très sensible aux déchi-
rures.Celles-ci se retrouvent à l’autopsie chez 40 %
des personnes âgées de plus de 50 ans (Leduc,1986).
En plus d’être occasionnées par des changements
dégénératifs liés à l’âge, elles peuvent
résulter de microtraumatismes associés à des sollici-
tations répétées ou prolongées des structures mus-
culotendineuses de l’épaule (Iannoti,1994).Dans le
cas d’une déchirure partielle,le tableau clinique est
souvent asymptomatique et correspond sensiblement
à celui d’une tendinite de l’épaule.
La rupture totale de la coiffe des rotateurs est plu-
tôt rare.Elle implique alors toute l’épaisseur d’un ten-
don. Elle touche le plus souvent le tendon du sus-
épineux suivi des tendons sous-épineux et
sous-scapulaire.Elle survient fréquemment à la suite
d’une chute.Si la rupture est récente,l’abduction est
impossible et le patient présente un haussement ca-
ractéristique de l’épaule lorsqu’il tente de faire ce
mouvement (Leduc,1986).Trois types de manœuvres
peuvent aider à poser un diagnostic de déchirure par-
tielle ou complète de la coiffe des rotateurs; il s’agit
de la manœuvre de Jobe (voir figure 6.4) pour le ten-
don sus-épineux; le mouvement actif de rotation ex-
terne contrariée de l’avant-bras (voir figure 6.5) pour
une déchirure associée au tendon du sous-épineux;
et la manœuvre du bras tombant pour une déchirure
complète de la coiffe (figure 6.11).L’examen clinique
peut être complété par des techniques d’imagerie
médicale :radiographie,arthrographie,échographie
et résonance magnétique (tableau 6.2).
Dans la présente section nous ne développons pas
Figure 6.11
Manœuvre du bras tombant
Manœuvre diagnostique
L’examinateur amène le bras du patient en abduction complète
qui tente alors d’abaisser lentement et progressivement le mem-
bre supérieur. En présence d’une déchirure complète du ten-
don sus-épineux, l’abaissement progressif cède brusquement
sous la douleur vers 90° d’abduction.
Tableau 6.2
Techniques d’imagerie pour les déchirures de la coiffe des rotateurs
Radiographie Arthographie Résonance magnétique Échographie
Déchirure Normale au début Imagerie de référence. Ce test diagnostique est Permet
de la coiffe du processus Le passage de la en voie de devenir d’apprécier
des rotateurs de déchirure. substance de contraste la technique de choix. les atteintes
Par la suite, de l’articulation Validité de la coiffe
l’espace sous- glénohumérale à déchirure partielle principalement
acromial se réduit. la bourse sous-acromiale – sensibilité : 67-89 % au niveau du
signale une déchirure – spécificité : 84-89 % tendon sus-
complète de la coiffe. déchirure totale épineux.
Validité – sensibilité : 80-97 % Validité
– sensibilité : 71-100 % – spécificité : 93-94 % inconnue
– spécificité : 71-100 %
Sources : Irwin et al., 1998 ; Cuomo et al., 1997 ; Murnagham, 1988 ; Marks et al., 1994 ; Ladd, 1994
33
LES TENDINITES DE L’ÉPAULE
Figure 6.13
Flexion contrariée du coude
Figure 6.12
Élévation contrariée du bras
Palm-up test ou test de Speed
Manœuvres diagnostiques
La ténosynovite de la longue portion bicipitale peut être mise
en évidence par l’élévation contrariée du bras en plaçant l’avant-
bras en supination (figure 6.12). Cette manœuvre, aussi appe-
lée test de Speed ou Palm-up test,reproduit le mécanisme dou-
loureux.Ce test est aussi positif lorsque le patient souffre d’une
rupture partielle du tendon de la longue portion bicipitale.
La rupture du tendon de la longue portion bicipitale peut
survenir à la suite d’une tendinite et se manifester par un gon-
flement à l’entrée de la gouttière bicipitale, lors de la flexion
contrariée du coude (figure 6.13).
Ténosynovite de la longue portion bicipitale
L’atteinte de la longue portion de ce tendon se ma-
nifeste généralement par des douleurs bien localisées
au niveau de l’épaule antérieure pouvant irradier jus-
qu’au coude (Chipman et al., 1991). Le mécanisme
physiopathologique est lié :
– à une course tendineuse longue avec un trajet an-
gulé à 90° et à un encastrement du tendon dans
la gouttière du sillon inter-tubéral ;
– au stress mécanique (tractions,frottements) avec
des contraintes maximales au niveau de la courbe
de la petite tubérosité (Lacoste,1993 ;Dupuis et
Leclaire,1986).
35
Synthèse de l’évaluation7
Aspects cliniques
IMPORTANCE DES TROUBLES Aucun Faible Modéré Sévère
Symptômes exprimés
– Fréquence et intensité des symptômes (p. 17 et 18)
– Perturbations des activités de la vie quotidienne (p. 18)
Examen physique
– Anomalies trouvées au moment de l’observation (p. 25)
– Anomalies à la palpation (p. 25 et 26)
– Anomalies à l’exécution de mouvements de l’épaule
(p. 26)
– Anomalies au cours de manœuvres particulières
(p. 27 à 33)
Précisez :
Diagnostic différentiel Oui Non
– Atteintes des structures avoisinantes de la coiffe
(p. 13 et 14) ❏ ❏
– Atteintes de la région cervico-scapulaire (p. 15 et 16) ❏ ❏
– Atteinte générale ou systémique (p. 16) ❏ ❏
Sollicitations musculo-squelettiques Aucun Faible Modéré Sévère
– Activités professionnelles antérieures (p. 21)
– Travail actuel (p. 21 à 24)
– Activités sportives, récréatives ou domestiques (p. 24)
Diagnostic et opinion sur la relation avec les sollicitations musculo-squelettiques
Encadré 7.1
37
d’approche thérapeutique ou préventive particu-
lière.Nous présentons plutôt les principes de base per-
mettant d’orienter la prise en charge des personnes
qui souffrent de tendinites de l’épaule.Il importe de
préciser à cette étape que la réussite thérapeutique
repose sur la connaissance du facteur étiologique et
exige une bonne compréhension de l’anatomie et de
la biomécanique de la ceinture scapulaire.
DÉMARCHE THÉRAPEUTIQUE
Le but de la démarche thérapeutique est d’amoindrir
les douleurs,de rétablir la mobilité articulaire,d’amé-
liorer la fonction, de renforcer la musculature de
l’épaule et de prévenir l’aggravation et les rechutes
(Marks et al., 1994). Les algorithmes présentés aux
figures 8.1 et 8.2 décrivent les étapes à suivre dans
le traitement d’un patient souffrant d’une tendinite
de l’épaule ou d’une rupture de la coiffe des rotateurs.
DÉMARCHE PRÉVENTIVE
Lorsqu’une tendinite de l’épaule est diagnostiquée et
que l’origine probable des sollicitations a été trouvée,
il peut être opportun de suggérer des mesures pré-
ventives. Le tableau 8.1 propose des mesures pré-
ventives en fonction du diagnostic et du niveau de sol-
licitation physique.
La démarche préventive intègre des actions cor-
rectives dirigées vers les activités qui présentent des
risques pour le développement d’une tendinite de
l’épaule. Ces mesures sont essentielles pour préve-
nir l’aggravation et la récidive de la lésion ou l’ac-
centuation des symptômes avec la reprise ou la pour-
suite des activités.
Éléments d’orientation
pour les démarches
thérapeutique et préventive
8
Tableau 8.1
Mesures de prévention en fonction de l’état et de l’origine de la lésion
Sollicitations musculo-squelettiques
État de la lésion Significatives Non significatives
+ –
Évidence de l’existence + – modification des activités – traitement du facteur causal
d’une tendinite de l’épaule – diminution des sollicitations – modification des activités
– actions et corrections ergonomiques
Pas d’évidence de tendinite – – diminution des sollicitations – information sur les activités
de l’épaule – actions et corrections ergonomiques à risque
38
Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques
attribuables au travail répétitif
Figure 8.1
Algorithme thérapeutique
* Il y a risque d’atrophie tendineuse si l’on répète souvent.
Figure 8.2
Approche thérapeutique et déchirure de la coiffe des rotateurs
Arthrographie ou
résonance magnétique
Actions préventives sur les facteurs de risque
Incomplète
Déchirure de la coiffe
Aiguë,
patient âgé < 60 ans
Physiothérapie
Douleur persistante > 3 mois ou
perte fonctionnelle importante
Chirurgie
Complète
▲
▲
▲
▲▲
Tendinite de l’épaule
aiguë
Détermination du facteur de risque
+
Contrôle de la douleur
– repos
– glace
– AINS
chronique
Amélioration Non-amélioration
Amélioration
Envisager
l’infiltration*
– Mobilisation progressive
– Renforcement musculaire
– Rééducation fonctionnelle
Non-amélioration
Envisager la chirurgie
après 6 mois
▲▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲ ▲
▲
▲
▲
39
Ce guide a été conçu pour assister les médecins qui, depuis quelques années, ont à
faire face à une augmentation du nombre de consultations pour des problèmes
musculo-squelettiques dont l’une des causes peut être liée au travail.On y présente l’es-
sentiel des connaissances actuelles sur le sujet et propose une démarche qui aide à do-
cumenter les aspects cliniques de la lésion et à préciser le lien possible avec les activi-
tés sollicitantes du point de vue musculo-squelettique.Le lecteur y trouvera également
une démarche thérapeutique qui intègre au traitement des éléments de prévention orien-
tés vers la réduction des facteurs de risque.
CONCLUSION
41
BÉLISLE,C.,CROTEAU,S.,1988,« La tendinite sus-épineuse »,
Le Médecin du Québec,juillet :25-31.
BÉLIVEAU,P.,1993,« Mouvements répétitifs du membre su-
périeur »,Colloque sur les mouvements répétitifs du
membre supérieur, Montréal,Association des méde-
cins du travail du Québec.
BERGER, A.C., KLEINERT, J.M., 1991, « Work related vascular
injuries and diseases », dans Occupational Hand
and Upper Extremity Injuries and Diseases,Kasdan,
M.L.(dir.),Philadelphie,Hanley & Belfus,p.319-339.
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  • 1. Louis PATRY, médecin du travail, ergonome Michel ROSSIGNOL, médecin du travail, épidémiologiste Marie-Jeanne COSTA, infirmière, ergonome Martine BAILLARGEON, spécialiste en chirurgie plastique GUIDE POUR LE DIAGNOSTIC DES LÉSIONS MUSCULO-SQUELETTIQUES ATTRIBUABLES AU TRAVAIL RÉPÉTITIF 3 Les lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif (LATR) représentent un des principaux problèmes de santé au travail pour lesquels les médecins sont de plus en plus consultés. L’origine professionnelle de certaines de ces lésions a été bien docu- mentée sur le plan scientifique. Ce guide a été conçu pour aider le processus décisionnel au moment d’une évalua- tion médicale. Il intègre à la stratégie diagnostique utilisée en clinique une démarche permettant de rechercher les facteurs étiologiques afin que le médecin puisse mieux se prononcer sur l’origine de la lésion. Louis Patry est diplômé en médecine de l’Université Laval. Il est spé- cialiste en médecine du travail et membre associé du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et diplômé en ergonomie du Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris (CNAM). Il est professeur au département de santé au travail de l’Université McGill et médecin-conseil à la Direction de la santé publique, d’abord à Québec et maintenant dans la région de Montréal-Centre. Michel Rossignol est diplômé en biochimie et en médecine de l’Uni- versité de Sherbrooke, en épidémiologie et santé com­mu­nautaire de l’Université McGill et en médecine du travail de l’Université Johns Hopkins. Il est professeur au Département d’épidémiologie et de biostatistiques de l’Université McGill et directeur-adjoint au Centre d’épidémiologie clinique de l’Hôpital général juif à Montréal. Il est également médecin épidémiologiste à la direction de la santé pu- blique de la région de Montréal-Centre. Marie-Jeanne Costa est infirmière graduée de l’Institut d’études paramédicales de Liège et diplômée en ergonomie de l’École Pratique des Hautes Études de Paris. Consultante en ergonomie, elle a participé à plusieurs recherches sur les LATR. Elle s’intéresse particulièrement au développement de l’ergonomie participative et de manière plus spécifique aux processus de résolution de problèmes et à la conduite des diagnostics. Martine Baillargeon est diplômée en médecine de l’Université de Montréal. Elle est spécialiste en chirurgie plastique et membre associé du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Après avoir exercé la chirurgie durant plusieurs années, elle travaille comme médecin-conseil à la Direction de la santé publique de la région de Montréal-Centre, principalement sur la problématique des lésions, musculo-squelettiques du membre supérieur. De plus, elle exerce à la Clinique des accidents du travail et des maladies professionnelles de la même région. Les tendinites de l’épaule Les tendinites de l’épaule AUTEURS Guide LATR 3 Tend. couv.indd 1 28/08/07 13:57:56
  • 2.
  • 3.
  • 4. Conception graphique: Gérard Beaudry Illustrations: Max Stiebel,Instructional Communications Centre (ICC), Université McGill Photos de la couverture arrière: Gil Jacques Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 1998 Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 1998 ISBN 2-921146-63-0 Éditions MultiMondes © Éditions MultiMondes, 1998 Éditions MultiMondes Institut de recherche en santé 930,rue Pouliot et en sécurité du travail Sainte-Foy (Québec) 505, boul. de Maisonneuve Ouest Canada G1V 3N9 Montréal (Québec) Tél.: (418) 651-3885 Canada H3A 3C2 Téléc.: (418) 651-6822 Tél.: (514) 288-1551 Téléc.: (514) 288-7636 Régie régionale de la santé Régie régionale de la santé et des services sociaux – Québec et des services sociaux – Montréal 525,boul.Wilfrid-Hamel 3725,rue Saint-Denis Québec (Québec) Montréal (Québec) Canada G1M 2S8 Canada H2X 3L9 Tél.: (418) 529-5311 Tél.: (514) 286-5500 Téléc.: (418) 529-4463 Téléc.: (514) 286-5669 Données de catalogage avant publication (Canada) Vedette principale au titre: Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Comprend des réf. bibliogr. Sommaire:1.Le syndrome du canal carpien – 2.La ténosynovite de De Quervain.3. Les tendinites de l’épaule. Publ.en collab.avec:Institut de recherche en santé et en sécurité du travail du Québec, Régie régionale de la santé et des services sociaux,Directions de la santé publique de Montréal- Centre et de Québec. ISBN 2-921146-63-0 (v.3) 1.Locomoteur,Appareil – Lésions et blessures – Diagnostic.2.Lésions dues aux mouvements répétitifs – Diagnostic. 3. Syndrome du canal carpien – Diagnostic. 4. Ténosynovite – Diagnostic.5.Tendinite – Diagnostic.6.Maladies professionnelles – Diagnostic.I.Patry,Louis. II.IRSST (Québec).III.Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre (Québec). IV. Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec (Québec). RC925.7.G84 1996 616.7’075 C96-941319-X
  • 5. v PRÉFACE Diagnostiquer une lésion attribuable au travail répétitif (LATR) pose des défis particu- liers,notamment aux médecins.Lors des travaux d’un groupe international d’experts man- daté par l’IRSST pour rédiger un bilan de connaissances sur les LATR*, plusieurs membres du comité aviseur avaient signalé l’absence de critères précis pour établir un diagnostic clinique ou pour émettre un avis sur la possibilité d’un lien entre le travail et ces lésions.C’est pour combler cette lacune que l’IRSST a confié,en 1992,à une équipe de chercheurs le mandat de produire des guides diagnostiques sur les trois lésions sui- vantes: le syndrome du canal carpien, la ténosynovite de De Quervain et les tendinites de l’épaule. Amorcé par deux médecins du travail,Louis Patry et Michel Rossignol,respectivement ergonome et épidémiologiste, le projet a vite rassemblé une équipe multidisciplinaire: une infirmière ergonome,Marie-Jeanne Costa,et un médecin spécialisé en chirurgie plas- tique,Martine Baillargeon,qui ont participé à la rédaction des trois guides.Les objectifs visés sont de faciliter l’établissement d’un diagnostic clinique au cours d’une consulta- tion médicale et de déceler les facteurs étiologiques susceptibles d’être à l’origine de la lésion.Il est nécessaire de préciser que ces ouvrages n’ont pas été conçus à des fins ad- ministratives ni légales et que l’étude de leur fiabilité ne faisait pas l’objet du mandat confié aux chercheurs. Avec la publication de ces guides conçus spécialement pour les médecins,l’IRSST pose un jalon de plus dans ses efforts en vue de mieux comprendre le phénomène des lésions attribuables au travail répétitif et de doter les intervenants d’outils adéquats pour pré- venir ces lésions et amorcer des actions afin de diminuer les facteurs de risque. Jean Yves Savoie Directeur général Institut de recherche en santé et en sécurité du travail du Québec * I. KUORINKA, L. FORCIER, M. HAGBERG, B. SILVERSTEIN, R. WELLS, M.J. SMITH, H.W. HENDRICK, P. CARAYON, M. PÉRUSSE, 1995, Les lésions attribuables au travail répétitif (LATR), Sainte-Foy, Éditions MultiMondes, et Paris, Éditions Maloine, Montréal, IRSST, XXII et 512 p.
  • 6.
  • 7. vii AVANT-PROPOS Le présent guide est le troisième d’une série de documents qui présentent,sous une forme pratique,une synthèse des connaissances médicales relatives à certaines lésions musculo- squelettiques dont l’origine professionnelle a été documentée sur le plan scientifique : – le syndrome du canal carpien (SCC) ; – la ténosynovite de De Quervain ; – les tendinites de l’épaule. Ces lésions, lorsqu’elles sont liées au travail, sont souvent désignées au Québec par le terme « LATR ». Cette appellation décrit des « troubles et maladies du système musculo-squelettique qui comportent, parmi leurs causes, un élément lié au travail » (Kuorinka et al.,1995). Quels que soient les autres termes qui les désignent,occupational overuse syndrome (OOS), repetitive strain injuries (RSI) ou cumulative trauma disorders (CTD) chez les auteurs anglophones,troubles musculo-squelettiques (TMS), lésions musculo-squelettiques (LMS), lésions musculo-tendineuses liées aux tâches répétitives ou pathologies d’hyper- sollicitation chez les auteurs d’expression française,ils font tous référence à des lésions attribuables à des contraintes biomécaniques de tension,de pression et de friction,me- surées sur le plan de la force, de la fréquence et de la durée. Ce guide s’adresse aux médecins qui, dans le cadre de leur pratique, sont appelés à diagnostiquer des lésions musculo-squelettiques et à préciser la possibilité d’une relation avec le travail.Il a pour objectif d’aider le médecin à poser un diagnostic et à trouver la ou les causes possibles de la lésion. Pour ce faire, le guide présente d’abord des connaissances anatomiques, physiopa- thologiques et étiologiques préalables à la formulation d’un diagnostic. Ensuite, les élé- ments nécessaires pour évaluer les symptômes et effectuer un examen clinique sont ex- posés.Enfin,les auteurs proposent une démarche pour étayer les différents facteurs de risque pouvant jouer un rôle dans l’apparition de la lésion. Les causes des lésions musculo-squelettiques sont multiples. Les tendinites de l’épaule, tout comme le syndrome du canal carpien (SCC) et la ténosynovite de De Quervain,peuvent être liées à des activités professionnelles,sportives,récréatives ou do- mestiques, mais elles peuvent aussi résulter d’un état de santé ou de problèmes parti- culiers. Pour répondre au besoin de connaissances et de soutien exprimé par les médecins, de plus en plus préoccupés par les LATR, ce guide met davantage l’accent sur les élé- ments à prendre en considération pour documenter les facteurs de risque liés au travail, aspect peu abordé au cours de la formation médicale.On intègre cependant,dans la dé- marche pour établir un diagnostic, l’exploration des autres causes possibles des tendi- nites de l’épaule.
  • 8. viii Ce guide s’inscrit dans une démarche clinique. Il propose au médecin, sous forme d’encadrés,plusieurs séries de questions à poser au patient pour recueillir l’information nécessaire à la formulation du diagnostic et à la détermination des causes de la lésion. Ces questions ont été formulées d’après des échelles psychophysiques utilisées en er- gonomie dans l’évaluation subjective des charges de travail (Sinclair,1992) et des ques- tionnaires élaborés en médecine pour diagnostiquer une LATR et évaluer les incapaci- tés fonctionnelles (Katz et al., 1994 ; Levine et al.,1993 ;Rossignol et al.,1995). Si toutefois l’ensemble des informations recueillies par ce moyen n’apparaît pas suf- fisant pour se faire une idée d’un lien possible avec le travail,le médecin devra chercher à obtenir des renseignements complémentaires qui lui permettront de mieux évaluer le degré de sollicitation auquel a été soumis le patient dans le cadre de son travail. Enfin,il importe de préciser que si,dans ce guide,on n’aborde ni la notion de lésions multiples,ni celle des aspects psychosociaux des lésions musculo-squelettiques,ces deux aspects demeurent cependant pertinents dans l’évaluation globale du patient.
  • 9. ix TABLE DES MATIÈRES Chapitre 1 – Informations générales Terminologie.................................................................................................................1 Épidémiologie...............................................................................................................1 Rappel anatomique.......................................................................................................1 Structure articulaire de l’épaule.............................................................................2 Structure du tendon ...............................................................................................2 Aspects biomécaniques..........................................................................................3 Innervation.............................................................................................................5 Physiopathologie ..........................................................................................................6 Chapitre 2 – Étiologie Description générale des facteurs de risque ................................................................9 Facteurs de risque spécifiques pour l’épaule .............................................................10 Sollicitations musculo-squelettiques d’origine professionnelle..................................10 Sollicitations d’origine sportive, récréative ou domestique........................................11 Sollicitations chez les musiciens.................................................................................11 Chapitre 3 – Diagnostics différentiels Atteintes des structures avoisinantes de la coiffe des rotateurs.................................13 Bursite sous-acromiale..........................................................................................13 Capsulite adhésive (capsulite rétractile, épaule gelée, épaule bloquée) ..............13 Pathologies de la région de l’épaule...........................................................................15 Troubles cervico-brachiaux..................................................................................15 Compression du nerf sus-scapulaire.....................................................................15 Atteintes radiculaires cervicales...........................................................................15 Syndrome du défilé thoracique............................................................................15 Instabilité de l’épaule...........................................................................................16 Pathologies générales ou systémiques........................................................................16 Chapitre 4 – Aspects cliniques Documentation de la symptomatologie......................................................................17 Localisation des symptômes (où ?).......................................................................17 Début des symptômes (quand ?)..........................................................................18 Circonstances d’apparition (comment ?) .............................................................18
  • 10. x Symptomatologie dans la vie quotidienne ...........................................................18 Symptomatologie et activités physiques ..............................................................19 Chapitre 5 – Recueil des informations sur les sollicitations musculo-squelettiques Histoire des activités professionnelles .................................................................21 Activités professionnelles antérieures .............................................................21 Travail actuel....................................................................................................21 Facteurs organisationnels du travail actuel......................................................22 Histoire des activités sportives, récréatives ou domestiques ...............................24 Chapitre 6 – Examen physique de l’épaule Évaluation générale.....................................................................................................25 Évaluation spécifique..................................................................................................27 Tendinite du sus-épineux .....................................................................................27 Tendinite du sous-épineux...................................................................................28 Tendinites du sous-scapulaire et du petit rond ....................................................28 Syndrome d’accrochage sous-acromial ................................................................29 Déchirure de la coiffe des rotateurs.....................................................................32 Ténosynovite de la longue portion bicipitale ......................................................33 Chapitre 7 – Synthèse de l’évaluation........................................................................35 Chapitre 8 – Éléments d’orientation pour les démarches thérapeutique et préventive Démarche thérapeutique............................................................................................37 Démarche préventive .................................................................................................37 Conclusion ......................................................................................................................39 Bibliographie ..................................................................................................................41 Liste des figures Figure 1.1 Complexe articulaire de l’épaule...................................................................2 Figure 1.2 Structure d’un tendon ...................................................................................2 Figure 1.3a Muscles et tendons de la coiffe (épaule antérieure) .....................................3 Figure 1.3b Muscles et tendons de la coiffe (épaule postérieure) ...................................3 Figure 1.4 Course du tendon de la longue portion bicipitale ........................................3 Figure 1.5 Actions des muscles des rotateurs.................................................................4 Figure 1.6 Composantes des forces de rotation et de coaptation dans un mouvement de l’épaule ...................................................................4 Figure 1.7 Dermatomes et innervation sensitive............................................................5
  • 11. xi Figure 1.8 Zone critique des tendons du sus-épineux et de la longue portion bicipitale soumis à une usure précoce..........................................................6 Figure 2.1 Liens entre les différents facteurs de risque..................................................9 Figure 3.1 Bursite sous-acromiale.................................................................................13 Figure 3.2 Compression du nerf sus-scapulaire............................................................15 Figure 3.3 Anatomie du carrefour cervicothoracoscapulaire.......................................15 Figure 3.4 Structures pouvant entraîner des douleurs à l’épaule.................................16 Figure 4.1 Diagramme des épaules et des membres supérieurs ..................................17 Figure 6.1 Points douloureux de l’épaule.....................................................................25 Figure 6.2 Arcs douloureux ..........................................................................................26 Figure 6.3 Abduction contrariée du bras......................................................................27 Figure 6.4 Manœuvre de Jobe.......................................................................................27 Figure 6.5 Rotation externe contrariée de l’avant-bras ................................................28 Figure 6.6 Manœuvre de Patte......................................................................................28 Figure 6.7 Rotation interne contrariée de l’avant-bras .................................................28 Figure 6.8 Mécanisme d’accrochage.............................................................................29 Figure 6.9 Signe de Neer ..............................................................................................31 Figure 6.10 Signe de Hawkins ........................................................................................31 Figure 6.11 Manœuvre du bras tombant ........................................................................32 Figure 6.12 Élévation contrariée du bras........................................................................33 Figure 6.13 Flexion contrariée du coude .......................................................................33 Figure 8.1 Algorithme thérapeutique ...........................................................................38 Figure 8.2 Approche thérapeutique et déchirure de la coiffe des rotateurs................38 Liste des tableaux Tableau 6.1 Stades du syndrome d’accrochage ..............................................................30 Tableau 6.2 Techniques d’imagerie pour les déchirures de la coiffe des rotateurs .............................................................................32 Tableau 8.1 Mesures de prévention en fonction de l’état et de l’origine de la lésion ...........................................................................37 Liste des encadrés Encadré 1.1 Innervation des muscles de la coiffe des rotateurs et du muscle bicipital ....................................................................................5 Encadré 1.2 Éléments contributifs à une tendinite de la coiffe des rotateurs et à une ténosynovite de la longue portion bicipitale...................................7 Encadré 2.1 Illustrations des mouvements les plus souvent associés au développement de tendinites de l’épaule ..............................................12 Encadré 3.1 Manifestations cliniques d’une bursite sous-acromiale ...............................14 Encadré 3.2 Résumé clinique d’une capsulite adhésive..................................................14 Encadré 4.1 Questions sur les activités de la vie quotidienne ........................................18 Encadré 4.2 Manifestations des symptômes et degré de gravité.....................................19
  • 12. xii Encadré 5.1 Questions sur les activités professionnelles antérieures .............................21 Encadré 5.2 Questions générales sur l’activité de travail et les symptômes associés ...........................................................................22 Encadré 5.3 Questions sur les activités sollicitantes pour les épaules............................23 Encadré 5.4 Questions sur les facteurs organisationnels ................................................24 Encadré 5.5 Questions sur les activités sportives, récréatives ou domestiques impliquant les épaules ......................................................24 Encadré 6.1 Évaluation générale......................................................................................25 Encadré 6.2 Arcs douloureux au moment de l’abduction active du bras ......................26 Encadré 7.1 Aspects cliniques.........................................................................................35
  • 13. 1 TERMINOLOGIE Les tendinites de l’épaule se définissent cliniquement comme « une douleur à l’épaule associée à une sen- sibilité au toucher de la tête humérale » (Hagberg et Wegman,1987).Elles correspondent aux lésions in- flammatoires et dégénératives des tendons de la coiffe des rotateurs et de la longue portion bicipi- tale.La «coiffe des rotateurs» désigne les tendons des muscles qui prennent naissance au niveau de l’omo- plate, convergent vers la tête humérale qu’ils vien- nent « coiffer » avant de se fixer sur la grosse ou la petite tubérosité.Le tendon de la longue portion bi- cipitale origine de la partie supérieure de la glène, à proximité du tendon sus-épineux.Il est générale- ment soumis aux mêmes contraintes que les tendons de la coiffe des rotateurs (Pujol et al.,1993). ÉPIDÉMIOLOGIE Le bureau américain des statistiques du travail in- dique que,dans les consultations cliniques,les dou- leurs à l’épaule arrivent au second rang après les dou- leurs au dos et que la prévalence de ces atteintes associées aux activités de travail est actuellement en forte hausse (Sommerich et al.,1993). Les études épidémiologiques portant sur la re- lation entre le travail et les tendinites de l’épaule de- meurent peu nombreuses.Cependant,malgré des pa- ramètres d’exposition faiblement définis,l’incidence de ces lésions semble liée à des activités impliquant l’élévation prolongée des bras,des flexions répétées de l’épaule et des mouvements répétitifs des membres supérieurs qui demandent d’exercer une force (NIOSH,1997 ;Kuorinka et al.,1995). Le risque est particulièrement important pour les activités répétitives exécutées plus haut que les épaules en raison de la charge exercée sur les ten- dons de l’épaule (Kuorinka et al., 1995). Cette af- fection est également souvent décrite chez les athlètes,lanceurs au base-ball,nageurs et joueurs de tennis,et chez les musiciens professionnels (Dupuis, 1995). RAPPEL ANATOMIQUE L’épaule est constituée par un assemblage osseux et ligamentaire qui nécessite l’interaction de diffé- rents groupes musculaires pour, à la fois, stabiliser l’articulation humérale et permettre l’exécution de mouvements.Les muscles de la coiffe des rotateurs ont pour rôle principal de stabiliser la tête humérale dans la cavité glénoïde lors des mouvements de cette articulation. Ils contribuent à 50 % de la puissance de l’épaule en abduction et à au moins 80 % de la puissance en rotation externe (Marks et al., 1994). Le tendon de la longue portion bicipitale participe à la flexion de l’avant-bras,à la coaptation de la tête humérale et au mouvement d’abduction lorsque le bras est en rotation externe. Informations générales1
  • 14. 2 Structure articulaire de l’épaule Le complexe articulaire de l’épaule,est formé par : – trois articulations cartilagineuses (glénohumérale, acromio-claviculaire, sterno-claviculaire) ; – deux surfaces de glissement (sous-acromiale et scapulo-thoracique) (Kapandji, 1983) ; – une voûte créée par la jonction ligamentaire de l’acromion et de l’apophyse coracoïde (figure 1.1). Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Figure 1.1 Complexe articulaire de l’épaule Figure 1.2 Structure d’un tendon La majorité des mouvements de l’épaule impli- quent une action simultanée de deux groupements articulaires fonctionnels, soit l’action articulaire glé- nohumérale corrélée avec un mouvement de glisse- ment sous-acromial et l’action scapulo-thoracique cor- rélée à la mobilisation des articulations sterno- claviculaire et acromio-claviculaire (Déziel, 1995 ; Murnagham,1988 ;Kapandji,1983). Structure du tendon Un tendon est composé d’un tissu conjonctif dense à forme régulière.Sa structure de fibres de collagène disposée de façon parallèle lui confère une force égale à environ 50 % de l’os cortical.Certains tendons ont sur leur étendue une gaine synoviale fibreuse qui les protège contre les frictions avec les structures ostéo- ligamenteuses avoisinantes.Le rôle d’un tendon est d’assurer la transmission de la force d’un muscle afin de stabiliser une articulation,d’exécuter un mouve- ment ou de maintenir une posture (figure 1.2). Aspects biomécaniques Articulation glénohumérale Articulation acromio-claviculaire Surface de glissement scapulo-thoracique Articulation sterno-claviculaire Os Périoste Gaine tendineuse fibreuse Membrane synoviale (couche externe) Membrane synoviale (couche interne) Muscle Fibres collagènes Région de la tendinite ou de la péritendinite Région de la ténosynovite Tendon Région de la tendinite d’insertion Couche tendineuse fibreuse Zone d’inflammation de la jonction myotendineuse Surface de glissement sous-acromiale
  • 15. 3 La coiffe des rotateurs et la longue portion bicipitale occupent un rôle central dans le contrôle des mou- vements effectués par l’articulation glénohumérale. Les rotateurs centrent la tête humérale de façon qu’elle puisse pivoter dans la cavité glénoïde. La coiffe des rotateurs est formée par : – l’extrémité des tendons du sus-épineux,du sous- épineux,du petit rond et du sous-scapulaire qui s’insèrent sur la partie supérieure de l’humérus juste sous la tête humérale (figures 1.3a et 1.3b). Le parcours du tendon de la longue portion bicipitale le met dans un rapport intime avec la coiffe des rotateurs : – il prend son origine sur le tubercule sus- glénoïdien,passe sous la capsule de l’articulation glénohumérale,puis suivant la courbe de la tête humérale,il subit une angulation de 90° pour en- fin se glisser dans la gouttière bicipitale où il est engainé avant de rejoindre le muscle bicipital (fi- gure 1.4). Dans des mouvements d’abduction et d’élévation, LES TENDINITES DE L’ÉPAULE Figure 1.3b Muscles et tendons de la coiffe (épaule postérieure) Figure 1.4 Course du tendon de la longue portion bicipitale cet ensemble tendineux déprime la tête humérale de manière que la grosse tubérosité se glisse sous la voûte coraco-acromiale (Lacoste, 1993). Ce faisant, il s’op- pose au mouvement ascensionnel du deltoïde qui élève la tête de l’humérus contre la bourse acromiale. Cette dernière amortit les différentes forces et faci- lite le glissement de la tête humérale sous le deltoïde et la voûte coraco-acromiale (Dupuis et Leclaire,1986). Action des muscles de la coiffe des rotateurs et du muscle bicipital (Kendall Peterson et Biceps (longue portion) Sus-épineux Sous-épineux Petit rond Sous-scapulaire Figure 1.3a Muscles et tendons de la coiffe (épaule antérieure) Tendon de la longue portion bicipitale
  • 16. 4 Kendall McCreary, 1988) (figure 1.5) Sus-épineux – abduction du bras (1) Sous-scapulaire – rotation interne du bras (2) Sous-épineux – rotation externe du bras (3) Petit rond – rotation externe du bras (4) Longue portion – antépulsion et abduction du bicipitale bras lorsque l’humérus est en rotation (5) – participe également à la flexion du coude La coiffe des rotateurs et le tendon de la longue portion bicipitale sont plus particulièrement impli- qués dans la coaptation et la rotation de la tête hu- mérale.La coaptation est la force développée par les muscles qui sert à rapprocher et à maintenir les sur- faces articulaires entre elles.La force de rotation per- met le mouvement du bras (Williams et al., 1986). La figure 1.6 décrit les composantes des forces de rotation et de coaptation du muscle deltoïde. Innervation Sur le plan moteur,la coiffe des rotateurs et la longue Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Figure 1.5 Actions des muscles des rotateurs Figure 1.6 Composantes des forces de rotation et de coaptation dans un mouvement de l’épaule D = force du muscle deltoïde ; Fr = force de rotation ; Fc = force de coaptation ; G = poids du membre supérieur 1 2 3 4 5 1 Fc Fr G D
  • 17. 5 portion bicipitale sont contrôlées par les nerfs issus des racines C4 à C7 (encadré 1.1). L’innervation sensitive est principalement assurée par les branches nerveuses issues des racines com- LES TENDINITES DE L’ÉPAULE Encadré 1.1 Innervation des muscles de la coiffe des rotateurs et du muscle bicipital Sus-épineux nerf sus-scapulaire ; C5, C6 Sous-épineux nerf sus-scapulaire ; C5, C6 Petit rond nerf circonflexe ; C5, C6 Sous-scapulaire nerf supérieur et inférieur du sous-scapulaire ; C5, C6 Longue portion bicipitale musculo-cutané ; C5, C6 Sources : Kendall Peterson et Kendall McCreary, 1988; Tubiana et Thomine,1990 prises entre C4 et D1 (Kendall Peterson et Kendall McCreary,1988) (figure 1.7). PHYSIOPATHOLOGIE Figure 1.7 Dermatomes et innervation sensitive DERMATOMES INNERVATION SENSITIVE Vue antérieure Vue postérieure C7 C6 C5 C8 D1 C3 C4 D2 D2 C4 C5 C6 C7 D1 C8 1 2 3 4 5 1 2 3 4 1. Nerf sus-claviculaire C3, C4 2. Nerf circonflexe C5, C6 3. Nerf radial C5, C6 4. Nerf accessoire cutané brachial D1, D2 5. Nerf brachial cutané interne C8, D1 Sources: Tubiana, 1981; Dupuis et Leclaire, 1986
  • 18. 6 Le mécanisme physiopathologique le plus souvent évoqué pour expliquer l’apparition d’une tendinite de la coiffe des rotateurs et d’une ténosynovite de la longue portion bicipitale fait référence à des phé- nomènes mécaniques liés aux fonctions motrices de l’épaule et à l’instabilité anatomique de l’articulation. Codman fut le premier, en 1934, à décrire des at- teintes de la coiffe des rotateurs chez des personnes qui, dans le cadre d’activités quotidiennes ou pro- fessionnelles,devaient maintenir des postures contrai- gnantes avec les bras en flexion ou en abduction.Plus tard, en 1983, Neer a décrit une pathologie dégé- nérative appelée « syndrome d’accrochage » qu’il a associée à des frottements entre le tendon du sus- épineux et le bord antérieur de l’acromion survenant principalement au moment de l’élévation du bras en rotation interne (Leffert, 1992). À ce phénomène mécanique s’ajoute l’effet du tra- vail musculaire qui,lors du maintien de certaines pos- tures,amène une diminution de la perfusion sanguine. Les travaux de Järvholm et al. (1990) ont montré que la circulation à l’intérieur du muscle sus- épineux est perturbée lorsque la position du bras dé- passe 60° en flexion ou 30° en abduction. D’autres études par artériographies ont révélé que l’impact de la compression latérale sur le réseau vasculaire ten- dineux et péritendineux entraîne un état quasi avas- culaire (Caillet,1985).À l’épaule,ce phénomène a été surtout remarqué au niveau des tendons du muscle sus-épineux et à celui de la longue portion bicipitale (figure 1.8). Le mécanisme inflammatoire qui accompagne ces ténopathies semble lié à une interruption du pro- cessus de guérison qui,sous l’effet des sollicitations répétées ou prolongées,conduit au développement d’un tissu cicatriciel,souvent hyperplasique,favori- sant de nouvelles blessures. Ce processus connaît les étapes suivantes (Lacoste, 1993) : 1. dépôt de fibrine ; 2. œdème continu avec inflammation ; 3. développement d’un tissu de granulation ; 4. formation d’un tissu de calcification et d’ossi- fication. Le nouveau tissu formé à la suite de ce proces- sus interrompu de guérison aura des propriétés dif- férentes et entraînera un déséquilibre fonctionnel du couple deltoïde sus-épineux et se répercutera sur les structures péri-articulaires. Les autres tendons de la coiffe des rotateurs (sous- épineux,sous-scapulaire et petit rond) sont rarement touchés de façon indépendante. Ils sont habituelle- ment atteints lorsqu’une décompensation fonction- nelle accompagne la tendinite du sus- épineux ou la ténosynovite de la longue portion bicipitale (encadré 1.2). Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Figure 1.8 Zone critique des tendons du sus-épineux et de la longue portion bicipitale soumis à une usure précoce Ligament acromio-coracoïdien Zone critique du tendon sus-épineux Zone critique du tendon de la longue portion bicipitale
  • 19. 7 LES TENDINITES DE L’ÉPAULE Encadré 1.2 Éléments contributifs à une tendinite de la coiffe des rotateurs et à une ténosynovite de la longue portion bicipitale • Anatomique – existence d’une zone avasculaire critique de Codman située environ 1 cm avant l’insertion des tendons, particulièrement dans le cas du sus-épineux. • Mécanique – contraintes occasionnées par la compression survenant au moment de l’élévation de la tête humérale contre la voûte acromio-coracoïdienne ; – sollicitations répétées ou prolongées qui amènent un processus inflammatoire ; – tractions brusques associées à des gestes de lancer avec le bras en abduction ou en élévation. • Vasculaire – perturbation de la perfusion sanguine associée à des positions du bras dépassant 30° en flexion; – compression sur le réseau vasculaire tendineux et péritendineux. Sources : Kuorinka et al., 1995 ; Dupuis et Leclaire, 1986
  • 20.
  • 21. 9 DESCRIPTION GÉNÉRALE DES FACTEURS DE RISQUE Comme pour les autres LATR, il faut, dans l’étiolo- gie des atteintes tendineuses à l’épaule, considérer les facteurs suivants : – les facteurs individuels : l’âge, le sexe, le vieillis- sement, la condition physique et les antécé- dents médicaux ; – les facteurs biomécaniques : la force, la répétiti- vité et les postures ; – les facteurs organisationnels : la cadence et le rythme de travail. Le risque de développer une lésion musculo-sque- lettique associée à une activité de travail a été défini de façon clinique comme étant la conséquence d’un déséquilibre entre une sollicitation à laquelle est sou- mise un sujet et les capacités fonctionnelles de l’in- dividu (figure 2.1) (Cnockaert et Claudon,1994).La sollicitation s’évalue d’abord en fonction des facteurs biomécaniques que sont la répétitivité,la force et la posture,selon leur durée d’exposition.Les capacités fonctionnelles d’un individu reposent sur ses ca- ractéristiques personnelles, son état de santé et les perceptions qu’il a de sa tâche et de l’organisation du travail. Étiologie2 Figure 2.1 Liens entre les différents facteurs de risque Contexte de réalisation de l’activité de travail Durée Adapté de Cnockaert et Claudon, 1994 ForceRépétitivité Posture Caractéristiques personnelles (âge, sexe, condition physique) État de santé (antécédents médicaux) Facteurs psychosociaux (perception de la tâche et de l’organisation du travail) Sollicitations Capacités fonctionnelles Risque d’une lésion =
  • 22. 10 La répétitivité comme facteur de risque d’une lé- sion musculo-squelettique a clairement été démon- trée, même si ce facteur n’est pas toujours facile à définir et à quantifier (NIOSH,1997 ;Kuorinka et al., 1995 ;Bjelle et al.,1981).Sur le plan scientifique,la répétitivité est vue comme une sollicitation va- riable mais répétée des mêmes tissus.La répétitivité est habituellement définie en fonction d’éléments de la tâche. Il s’agit du nombre de produits fabriqués ou de cycles de travail par unité de temps.Elle peut aussi être définie en fonction de la réponse d’un in- dividu soumis à une activité de travail.L’analyse de la rapidité des gestes ou de l’enregistrement du si- gnal électromyographique peut alors être utilisée pour déduire un indice de répétitivité (Malchaire et Indesteege, 1997). La force est un concept plus facile à définir mais un paramètre difficile à mesurer. Elle peut s’appré- cier selon les charges à soulever ou à maintenir ou encore selon la réponse électromyographique d’un muscle lors d’un effort (Malchaire et Indesteege, 1997). Les postures constituent un facteur de risque dont l’évidence a été reconnue dans le développement de lésions musculo-squelettiques au cou,à la région cer- vico-scapulaire et dans l’apparition de lésions ten- dineuses à l’épaule,au poignet et à la main (NIOSH, 1997 ;Kuorinka et al.,1995).Il s’agit le plus souvent de postures statiques maintenues de façon prolon- gée ou de postures associées à des mouvements exé- cutés de façon rapide ou continuelle.L’évidence est encore plus forte si ce facteur est combiné aux deux autres facteurs biomécaniques. FACTEURS DE RISQUE SPÉCIFIQUES POUR L’ÉPAULE Outre les phénomènes de dégénérescence liés à l’âge, les tendinites de la coiffe des rotateurs et la téno- synovite de la longue portion bicipitale résultent de contraintes mécaniques associées à des sollicita- tions musculo-squelettiques survenant de façon ré- pétée ou prolongée. Les changements hyperpla- siques qui peuvent en découler,rendent les tendons moins aptes à assurer la fonction de coaptation et de mobilisation de l’épaule. Même léger, ce dysfonc- tionnement,par les frictions et microtraumatismes ré- pétés,tend à accentuer les effets de la dégénérescence des tissus au niveau des tubérosités de la tête hu- mérale et sous l’acromion. Parmi les facteurs de risque décelés,on trouve des sollicitations liées à des activités professionnelles, sportives,récréatives ou domestiques.On peut aussi trouver des lésions tendineuses à l’épaule chez les musiciens qui jouent des instruments à corde ou à percussion. SOLLICITATIONS MUSCULO-SQUELETTIQUES D’ORIGINE PROFESSIONNELLE Les lésions péri-articulaires d’hypersollicitation associées au travail sont une conséquence directe d’une atteinte des tissus mous causée par une sur- charge physique ou une modification de la circulation périphérique. Elles surviennent lorsque la demande d’un travail dépasse les capacités musculo- squelettiques de la personne à s’adapter et à travailler sans douleur.Dans la détermination des facteurs de risque,il faut distinguer le travail musculaire statique (maintien prolongé d’une posture) et le travail mus- culaire dynamique (répétition des mouvements).Le travail musculaire statique fixe l’épaule en position de fonction et permet l’exécution d’un travail dyna- mique avec la main.Ce sont les tendons du sus-épi- neux et de la longue portion bicipitale qui sont par- ticulièrement soumis aux contraintes mécaniques dans les mouvements d’élévation (Kuorinka et al., 1995 ;Lacoste,1993). Les postures contraignantes maintenues de ma- nière prolongée,les bras en élévation ou en abduc- tion, avec des manutentions répétitives de poids constituent un risque élevé dans le développement des tendinites de l’épaule (Dimberg et al., 1989 ; Kroemer, 1989). Les tendons peuvent être diffé- remment affectés selon l’activité. Les activités im- pliquant des flexions antérieures du bras affectent davantage le tendon de la longue portion bicipitale, et l’abduction de l’épaule sollicite surtout le sus-épi- neux (Chipman et al.,1991). Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif
  • 23. 11 SOLLICITATIONS D’ORIGINE SPORTIVE, RÉCRÉATIVE OU DOMESTIQUE Les tendinites de l’épaule peuvent être secondaires à un traumatisme ou survenir de façon insidieuse à la suite de gestes techniques effectués de façon ré- pétée,parfois à la limite du jeu articulaire physiolo- gique (Lacoste,1994).Pour les lésions d’origine spor- tive,les patients sont habituellement plus jeunes et peuvent présenter une instabilité glénohumérale sub- clinique. Les gestes avec traction sur l’articulation sont parmi ceux qui risquent le plus d’entraîner un syn- drome douloureux à l’épaule (Kuorinka et al.,1995 ; Lacoste, 1994). Ces gestes se retrouvent dans : – le lancement d’objets (balle,javelo,disque) ; – la pratique de sports comme le hand-ball, le volley-ball, le tennis et la natation (papillon, crawl). SOLLICITATIONS CHEZ LES MUSICIENS L’exécution d’une pièce musicale sollicite,de façon particulière,les articulations du membre supérieur. Des tendinites à l’épaule ont été observées chez le musicien qui joue d’un instrument à cordes,à cause du jeu de l’archet qui combine des mouvements ré- pétitifs et des efforts statiques pour garder le bras en élévation (Dupuis, 1994). Chez le percussionniste,la sollicitation de la coiffe des rotateurs est liée à l’effort que le musicien doit déployer pour stabiliser son instrument. L’encadré 2.1 illustre des postures et mouvements qui sont fréquemment associés au développement de tendinites de l’épaule. LES TENDINITES DE L’ÉPAULE
  • 24. 12 Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Illustrations des mouvements les plus souvent associés au développement de tendinites de l’épaule Rotation de l’épaule Abduction et flexion de l’épaule Extension Flexion de l’épaule Encadré 2.1 Lancement d’objets Travail avec élévation des bras Sources : Kroemer, 1989 ; Dimberg et al., 1989 ; Kuorinka et al., 1995 ; NIOSH, 1997 – Exposition à une ambiance froide – Utilisation d’outils vibrants – Port de gants de travail Cofacteurs d’une LATR à éviter à éviter OK
  • 25. Figure 3.1 Bursite sous-acromiale 13 Des douleurs au niveau de l’épaule peuvent prove- nir des structures de l’épaule avoisinant la coiffe des rotateurs ou dépendre d’affections régionale, géné- rale ou systémique. ATTEINTES DES STRUCTURES AVOISINANTES DE LA COIFFE DES ROTATEURS Bursite sous-acromiale Il existe deux formes de bursite.La forme aiguë cor- respond à un gonflement sous-acromial se manifestant par une vive douleur avec exacerbation nocturne (Leduc, 1986). Son expression fait généra- lement suite à l’évacuation soudaine,dans la bourse, des cristaux d’une tendinite calcifiée (Caillet,1985) (figure 3.1). À l’examen, la palpation locale est dou- loureuse et le patient peut présenter une diminution de la mobilité articulaire.Cette affection pourrait être favorisée par des activités comportant des abductions répétées, surtout si elles sont accompagnées de ro- tations latérales de l’épaule (Sommerich et al.,1993). La forme chronique présente un tableau clinique plus insidieux, souvent difficile à distinguer d’une tendi- nite du sus-épineux.Elle fait suite à un épaississement inflammatoire de la bourse s’accompagnant d’adhé- rences.Elle se manifeste par l’apparition d’une dou- leur habituellement localisée à l’insertion distale du deltoïde (Leduc,1986).L’encadré 3.1 présente les prin- cipales manifestations que l’on peut retrouver chez un patient souffrant d’une bursite sous-acromiale. Capsulite adhésive (capsulite rétractile, épaule gelée, épaule bloquée) Cette affection touche la capsule de l’articulation glé- nohumérale.C’est une lésion inflammatoire corres- pondant à un épaississement fibreux de la capsule Diagnostics différentiels3 avec rétraction.Elle entraîne fréquemment la réduc- tion des mouvements de l’épaule (Dupuis et Leclaire, 1986). La forme primitive survient surtout chez les per- sonnes âgées de plus de 50 ans qui,pour diverses rai- sons,limitent leurs mouvements de l’épaule.Cette af- fection connaît généralement une histoire évolutive qui peut s’étendre sur une trentaine de mois, avec une récupération spontanée qui n’est pas toujours Dépôt calcique Vidange des cristaux
  • 26. 14 Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif complète (Dupuis et Leclaire,1986).Elle s’installe ha- bituellement de façon progressive sans raison appa- rente.La forme secondaire,même si elle est souvent associée à une atteinte inflammatoire de l’articulation ou de la coiffe des rotateurs,peut survenir à la suite de plusieurs problèmes de santé qui amènent la prise Manifestations cliniques d’une bursite sous-acromiale Bursite aiguë – douleur vive avec exacerbation nocturne ; – la pression locale est douloureuse ; – la mobilisation active de l’épaule peut être réduite ; – le patient ne peut se coucher sur le côté affecté ; il adopte généralement une position antalgique. Bursite chronique – douleur ressentie près de l’insertion distale du deltoïde ; – cellulalgie locale ; – le patient peut aussi avoir de la difficulté à se coucher sur le côté affecté. Sources : Béliveau, 1993 ; Leduc, 1986 Encadré 3.1 de positions antalgiques. Le tableau clinique d’une capsulite peut,au début,ressembler à celui d’une ten- dinite de l’épaule. L’encadré 3.2 présente de façon résumée les signes cliniques et certaines causes pos- sibles d’une capsulite. Résumé clinique d’une capsulite adhésive Signes à l’examen – spasme douloureux au niveau du trapèze ; – rythme glénohuméral perturbé ; – limitations de la mobilisation active et passive de l’épaule. Causes possibles Forme primitive Installation progressive sans raison apparente. Elle peut débuter dans un contexte anxiogène ou de stress. Forme secondaire Apparition secondaire à un problème de santé entraînant une diminution de la mobilisation de l’épaule : lésions traumatiques, affections du système nerveux, insuffisance coronarienne et affec- tions cardiaques, diabète, hyperthyroïdie, brûlures, lésions inflammatoires, infections et facteurs psychologiques. Source : Dupuis et Leclaire, 1986 Encadré 3.2
  • 27. 15 LES TENDINITES DE L’ÉPAULE PATHOLOGIES DE LA RÉGION DE L’ÉPAULE Ces pathologies peuvent comprendre des problèmes dont l’origine est musculaire ou nerveuse. Troubles cervico-brachiaux Une atteinte à la région cervicale peut être la cause de douleurs à l’épaule. Les douleurs se manifestent dans la partie supérieure de l’épaule et au niveau du trapèze supérieur et moyen.La symptomatologie est généralement associée au maintien d’une posture fixe prolongée du tronc,de la tête et des bras,alors que les mains sont impliquées dans des mouvements ré- pétitifs (assemblage de pièces électroniques ou sai- sie de données) (Sommerich et al.,1993). Compression du nerf sus-scapulaire Elle peut être confondue avec une bursite.Le nerf sus- scapulaire est un nerf qui origine du plexus brachial. Il innerve les muscles sus-épineux et sous- épineux.Sa compression engendre des douleurs à la région latérale et postérieure de l’épaule. Elle peut survenir à la suite d’une chute mais est souvent as- sociée au transport de charges portées en bandou- lière ou directement sur l’articulation de l’épaule (Sommerich et al., 1993) (figure 3.2). Figure 3.3 Anatomie du carrefour cervicothoracoscapulaire À l’examen, le patient présente une faiblesse en abduction et en rotation externe ; on peut aussi re- trouver une atrophie de la fosse du sous-épineux. Atteintes radiculaires cervicales Un syndrome radiculaire se caractérise par l’atteinte d’une ou de plusieurs racines nerveuses.La douleur peut apparaître de manière soudaine ou s’installer progressivement.La forme aiguë fait habituellement suite à un traumatisme,et la forme chronique résulte d’une discopathie protusive ou dégénérative.Les ra- cines spinales C6 et C7 sont les plus souvent touchées (Berger et Kleinert, 1991). Syndrome du défilé thoracique Le syndrome du défilé thoracique demeure avant tout un diagnostic clinique. Il correspond principale- ment à la compression de structures nerveuses ou vasculaires situées à la base du cou,dans le carrefour cervicothoracoscapulaire (Vender et al.,1998;Leffert, 1992 ; Leclaire, 1986) (figure 3.3). La forme neuro- logique serait reliée à la compression des branches latérales issues des racines C8 et D1 du plexus bra- chial. Elle se manifesterait par des paresthésies, des engourdissements et de la douleur dans le territoire Figure 3.2 Compression du nerf sus-scapulaire Transport de poids sur l’épaule (directement) ou avec une bandoulière Scalène moyen Scalène postérieur Plexus brachial Nerf médian Nerf cubital Petit pectoral Scalène antérieur Artère axillaire Veine axillaire
  • 28. 16 du nerf cubital.La forme vasculaire serait surtout as- sociée à une compression de l’artère sous-claviaire et se caractériserait par de la froidure,une sensation de muscles endoloris et une baisse de la force mus- culaire lors d’efforts continus.(Vender et al.,1998 ; Leffert, 1992). Cette symptomatologie peut s’ac- compagner d’un gonflement et de cyanose à l’avant- bras et à la main.La littérature scientifique demeure cependant controversée sur les tests diagnostiques et l’identification des structures anatomiques im- pliquées dans la pathogénèse de ce syndrome (Leffert, 1992 ; Berger et al., 1991 ; Dawson et al., 1990). Selon Leffert (1992),la pathogénèse ne repose pas uniquement sur les structures anatomiques (côte cer- vicale,bande fibreuse et malformations congénitales). Elle serait aussi associée aux effets de contraintes dy- namiques liées à la croissance,aux traumatismes et aux postures. Les postures les plus souvent citées sont celles qui nécessitent des gestes plus haut que les épaules, celles qui forcent les épaules vers l’ar- rière ou le bas (soulèvement et transport de charges) et les mouvements de flexion répétée ou prolongée de l’épaule à plus de 60º (Vender,1998 ;Sommerich et al.,1993). Instabilité de l’épaule L’instabilité de l’articulation glénohumérale corres- pond à une incapacité de maintenir la tête humérale centrée à l’intérieur de la cavité glénoïde (Jackins et Matsen,1994).On distingue une forme d’origine trau- matique et une autre non traumatique.Cette dernière est généralement associée à une laxité ligamentaire et touche souvent les deux épaules. La forme trau- matique survient habituellement à la suite d’un trau- matisme aigu, une luxation de l’articulation gléno- humérale,ou résulte de microtraumatismes liés à des gestes exécutés de façon répétée par-dessus l’épaule (p. ex. le lancement d’objet, la natation) (Sagerman et al.,1998 ;Iannotti,1994). L’évaluation d’un patient présentant une insta- bilité glénohumérale nécessite une documentation détaillée de la symptomatologie afin d’identifier les actions ou les gestes à l’origine de la blessure initiale ou ceux liés aux épisodes de récidive et d’apprécier la direction de l’instabilité.Cette évaluation des fac- teurs étiologiques est essentielle dans la caractéri- sation du type d’instabilité et la formulation d’une démarche thérapeutique appropriée (Marks et al., 1997 ;Iannotti,1994 ;Jackins et al.,1994).Il importe de préciser que les patients souffrant d’une instabilité glénohumérale ont souvent en association une at- teinte de la coiffe des rotateurs qui,secondairement, contribue à l’instabilité de l’épaule. PATHOLOGIES GÉNÉRALES OU SYSTÉMIQUES Les douleurs diffuses à l’épaule peuvent découler de pathologies générales ou systémiques (Béliveau, 1993).L’existence possible de ces pathologies est sur- tout envisagée lorsque les mouvements sont com- plets,qu’ils ne déclenchent pas de douleurs et que les examens radiologiques sont normaux. On trouve comme pathologies générales pouvant entraîner des douleurs à l’épaule :les affections car- diovasculaires,les tumeurs de l’apex pulmonaire et les irritations diaphragmatiques avec atteinte viscé- rale abdominale (figure 3.4).L’arthrite rhumatoïde et le syndrome épaule-main sont des affections sys- témiques qui peuvent donner des douleurs dif- fuses. Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Figure 3.4 Structures pouvant entraîner des douleurs à l’épaule Rachis cervical Poumons Cœur Diaphragme Vésicule biliaire Coude
  • 29. 17 DOCUMENTATION DE LA SYMPTOMATOLOGIE Les symptômes d’une tendinite de l’épaule peuvent s’installer de façon progressive à la suite de mou- vements répétitifs, d’efforts importants ou lors du maintien prolongé de postures contraignantes. Ils peuvent aussi survenir soudainement à la suite d’un accident ou de gestes brusques. Ils se manifestent le plus souvent par des douleurs à la face externe ou antérieure de l’épaule (Bélisle et Croteau, 1988) pouvant irradier jusqu’au coude (Chipman et al.,1991).Avec la progression des symp- tômes, les douleurs deviennent constantes et peu- vent empêcher le patient de dormir appuyé sur son épaule. Lorsqu’une personne consulte pour des symp- tômes touchant l’épaule, il faut, pour documenter l’histoire médicale, s’appuyer sur des questions clés: – Où ressentez-vous des douleurs ? – Quand ont-elles débuté ? – Comment sont-elles apparues ? – De quelle manière se manifestent-elles actuelle- ment ? Il faut,en outre,cerner les conséquences du pro- blème sur la vie courante afin de mieux en saisir l’im- portance. Localisation des symptômes (où ?) L’utilisation d’un diagramme des épaules et des membres supérieurs est pertinente pour aider le pa- tient à localiser ses symptômes (figure 4.1).C’est un moyen qui permet de bien cerner les zones où le pa- tient ressent des douleurs.Les symptômes liés à l’at- teinte de l’un ou de l’autre des tendons de la coiffe sont cependant très semblables ;ce n’est qu’à l’exa- men objectif que l’on peut mieux repérer le tendon en cause. Une tendinite de la coiffe des rotateurs se mani- feste généralement par une douleur vive à la face su- péro-externe de l’épaule pouvant irradier à la face externe de l’épaule et au bras.Les mouvements ac- tifs,en particulier l’abduction,augmentent les dou- leurs. Une ténosynovite de la longue portion bicipitale se manifeste par une douleur à la face antérieure de l’épaule pouvant irradier dans le bras.Les mouvements avec flexion contrariée provoquent la douleur (Dupuis et Leclaire,1986 ;Choquette,1988 ;Hazeltine,1990). Aspects cliniques4 Figure 4.1 Diagramme des épaules et des membres supérieurs
  • 30. 18 Début des symptômes (quand ?) Au moment de la consultation médicale,il importe de s’informer du temps qui s’est écoulé entre l’ap- parition des premiers symptômes et le moment de la visite. Les tendinites de l’épaule représentent un état douloureux habituellement non traumatique.Comme les exigences d’une activité physique définissent un niveau de contrainte externe qui entraîne une ré- ponse physiologique, il faut s’assurer que l’exposi- tion a précédé l’apparition des symptômes.Il est aussi utile de faire préciser la raison qui a conduit à la consultation. Circonstances d’apparition (comment ?) Au moment de l’anamnèse, il est utile de faire pré- ciser au patient les circonstances de l’apparition des symptômes.Le mode d’apparition d’une tendinite de la coiffe peut être aigu, insidieux ou encore pro- gressif. La mise en tension et les efforts physiques accentuent la symptomatologie. Certains mouve- ments de la vie quotidienne, tels que s’habiller ou se coiffer, peuvent faire ressurgir les symptômes. La ténosynovite de la longue portion bicipitale peut se manifester lors de la flexion du coude as- sociée à des efforts contre une résistance,plus par- ticulièrement lorsque l’avant-bras est en supination. Elle peut également être ressentie lors d’actions qui combinent des mouvements d’abduction, d’exten- sion et de rotation (p.ex.mettre un manteau) ou lors de gestes associant une flexion de l’avant-bras à des mouvements de rotation (p. ex. utilisation d’un tournevis) (Lacoste, 1993). Symptomatologie dans la vie quotidienne En plus des douleurs,le patient peut présenter une détérioration de son habileté à exécuter des mou- vements de rotation, de flexion et d’abduction de l’épaule. L’encadré 4.1 propose une série de ques- tions qui aident à apprécier les manifestations de la symptomatologie dans la vie quotidienne. Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Questions sur les activités de la vie quotidienne Quelle est la main dominante? Droite ❐ Gauche ❐ Jamais Parfois Souvent Toujours La personne éprouve-t-elle de la difficulté à: – prendre des objets situés plus haut que les épaules ? – effectuer des activités plus haut que les épaules (p. ex. changer l’ampoule électrique d’un plafonnier) ? – conduire une automobile ? – mettre une chemise ou un manteau ? – lancer un objet ? – se peigner, se maquiller ? – éplucher des légumes ? – tenir une tasse de café ? – tricoter ou tourner une clé dans une serrure ? – boutonner une chemise ? Encadré 4.1
  • 31. 19 Symptomatologie et activités physiques Il existe une relation entre la gravité de l’atteinte et les activités physiques professionnelles,sportives,ré- créatives ou domestiques.L’encadré 4.2 propose une façon d’établir le degré de gravité de l’atteinte. LES TENDINITES DE L’ÉPAULE Encadré 4.2 Manifestations des symptômes et degré de gravité Degré de gravité Symptômes 0. Aucune aucune douleur au cours de l’activité physique 1. Légère symptômes apparaissant seulement après des activités intenses et répétitives 2. Modérée symptômes apparaissant seulement après des activités légères ou occasionnelles 3. Sévère symptômes présents, sans relation avec les activités
  • 32.
  • 33. 21 Pour établir le lien étiologique d’une tendinite de l’épaule liée à des activités physiques, il est essen- tiel de documenter les gestes effectués par le patient et les postures qu’il prend. Les symptômes appa- raissent généralement à l’épaule la plus fortement sollicitée.Cette section propose une démarche per- mettant au médecin de recueillir un maximum d’in- formation sur les activités professionnelles qui ris- quent le plus de jouer un rôle déterminant dans l’apparition des symptômes.La démarche proposée vise également la collecte d’informations sommaires sur les activités sportives,récréatives et domestiques. HISTOIRE DES ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES Activités professionnelles antérieures La description des activités professionnelles anté- rieures a comme objectif de déterminer dans quelle mesure les différents emplois occupés ont comporté des sollicitations des membres supérieurs (enca- dré 5.1). Travail actuel La description de l’emploi actuel doit permettre d’ob- tenir une bonne représentation du travail effectué et des différentes conditions d’exécution de la tâche. Comme il est généralement difficile pour un méde- cin de se rendre sur les lieux de travail,le guide pro- pose une série de questions qui visent à : – cerner l’activité générale de travail (encadré 5.2) ; – identifier les sollicitations musculo-squelettiques particulières qui peuvent favoriser l’apparition d’une tendinite de l’épaule (encadré 5.3) ; – connaître le rythme et le degré d’autonomie dans l’exécution du travail (encadré 5.4). Les activités dans les milieux de travail sont très variées.Dans l’encadré 5.3,on propose une liste d’ac- tivités courantes qui peuvent présenter un risque pour le développement d’une tendinite de l’épaule. Recueil des informations sur les sollicitations musculo-squelettiques 5 Questions sur les activités professionnelles antérieures Travail effectué Début et durée Heures par jour Facteurs ou cofacteurs en mois ou années de risque* * Voir encadré 2.1 Encadré 5.1
  • 34. Encadré 5.2 Questions générales sur l’activité de travail et les symptômes associés – L’emploi actuel est-il à temps complet ou à temps partiel ? – Quel est le bras le plus sollicité par les activités de travail ? – Un fait accidentel ou un mouvement soudain inhabituel est-il à l’origine de la douleur ? – La douleur s’est-elle installée progressivement ? Si oui, en combien de temps et de quelle manière ? – Quels sont les gestes et mouvements qui accentuent les symptômes ? 22 Si l’activité de la personne correspond peu ou par- tiellement à cette liste,il peut être utile de faire ex- pliciter les activités (gestes,mouvements) qui sem- blent exigeantes et d’en évaluer les caractéristiques biomécaniques en termes de durée,de fréquence et de force. Facteurs organisationnels du travail actuel Certains facteurs liés aux rythmes, à l’organisation et à la perception du travail peuvent influer sur la susceptibilité de la personne à développer des pro- blèmes musculo-squelettiques. Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif
  • 35. 23 LES TENDINITES DE L’ÉPAULE Questions sur les activités sollicitantes pour les épaules Activités Durée Fréquence Force exigée (h/jour) faible moyenne élevée faible moyenne élevée – travailler les mains plus haut que les épaules – manipuler des objets ou outils plus haut que les épaules ou loin du corps – soulever des objets avec les bras en flexion ou en abduction – tirer ou lancer des objets – effectuer des mouvements avec les bras écartés du corps – maintenir des postures fixes, les bras en flexion ou en abduction – prendre ou déposer des objets situés en arrière du corps (extension) – appliquer des pressions avec la main Autres activités à faire préciser Autres remarques à ce sujet Cofacteurs augmentant la charge Jamais Occasionnellement Régulièrement musculo-squelettique – port de gants de travail – exposition à une ambiance froide – utilisation d’outils vibrants ou à percussion Encadré 5.3
  • 36. 24 Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Questions sur les facteurs organisationnels Au cours de son travail, Jamais Occasionnellement Régulièrement la personne : – doit-elle alimenter une machine ou un sys- tème de production à un rythme régulier ? – travaille-t-elle sous contrainte de temps ou de production ? – doit-elle faire preuve d’attention soutenue ? – perçoit-elle son travail comme monotone ? – a-t-elle un rythme de travail imposé et rigide ? – travaille-t-elle à un poste fixe sans rotation ? Autres remarques à ce sujet Encadré 5.4 Questions sur les activités sportives, récréatives ou domestiques impliquant les épaules Activités Heures par semaine Facteurs ou cofacteurs de risque* * Voir encadré 2.1 Encadré 5.5 HISTOIRE DES ACTIVITÉS SPORTIVES, RÉCRÉATIVES OU DOMESTIQUES Les activités sportives, récréatives ou domestiques peuvent intervenir dans le développement d’une tendinite de l’épaule ;il est donc important de savoir quelle était l’intensité de pratique de ces activités (en- cadré 5.5). La natation, le base-ball et le tennis sem- blent constituer des activités à risque pour ce type de lésion. L’épaule est une articulation complexe. Il n’est pas
  • 37. toujours facile de préciser l’origine des symptômes. Le but de cette section est de fournir au médecin une démarche structurée pour le guider dans le diagnostic d’une tendinite de l’épaule.Dans la présente section, il est d’abord question des composantes générales d’un examen de l’épaule. Ensuite les tests et ma- nœuvres permettant de cerner le siège de la lésion sont décrits de façon plus précise. ÉVALUATION GÉNÉRALE L’évaluation générale comprend : – l’observation ; – la palpation et le repérage de points douloureux; – l’évaluation de la mobilité articulaire ; – la détection des arcs douloureux. L’observation permet de vérifier la posture adop- tée par le patient, d’évaluer les difficultés fonction- nelles et de situer les limites d’une épaule en la com- parant avec l’autre. L’encadré 6.1 résume les principaux points composant un examen visuel. La palpation vise à confirmer une constatation vi- suelle, à évaluer manuellement l’état des tissus ou d’une déformation et à mettre en évidence les points douloureux. Le réveil de points douloureux à la palpation permet d’orienter le diagnostic clinique (figure 6.1). Examen physique de l’épaule6 Encadré 6.1 Évaluation générale Aspect des membres – posture antalgique aux épaules ou à la région cervicale – relief de la tête humérale et de l’omoplate – déformation des différentes articulations État des tissus – trophicité, déformation, gonflement Observation 25 Figure 6.1 Points douloureux de l’épaule 1. Arthrite ou arthrose sterno-claviculaire 2. Arthrite acromio-claviculaire 3. Tendinite du sus-épineux et bursite sous-acromiale 4. Ténosynovite de la longue portion bicipitale 5. Cellulagie du trapèze 6. Tendinite de l’angulaire de l’omoplate 7. Cordons myalgiques du sus-épineux 8. Cordons myalgiques du sous-épineux Source : Leduc, 1986 1 2 3 4 5 6 7 8 ↑↑ ↑↑ ↓↓ ↑↑ ↑↑ ↑↑ ↑↑↑↑ Vue antérieure Vue postérieure
  • 38. 26 Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Figure 6.2 Arcs douloureux L’abduction active du bras peut déclencher un arc douloureux. Arcs douloureux au moment de l’abduction active du bras Entre 60° et 120° – friction douloureuse du complexe bourse-tendon au moment du passage sous la voûte coraco-acromiale Entre 120° et 180° – trouble de l’articulation acromio-claviculaire Sources : Dupuis et Leclaire, 1986 ; Bélisle et Croteau, 1988 ; Murnagham, 1988 Encadré 6.2 L’évaluation de la mobilité articulaire aide à cer- ner les limitations fonctionnelles.Elle comprend une évaluation passive et une autre active.L’évaluation pas- sive de la mobilité est effectuée par l’examinateur et vise à apprécier la mobilisation de la tête humérale dans la cavité glénoïde.L’évaluation active de la mo- bilité est effectuée uniquement par le patient et per- met d’apprécier la capacité du système musculo-li- gamentaire à soulever le bras ou à maintenir une position dans un angle donné (figure 6.2). Elle per- met d’observer : – l’amplitude active et la symétrie des mouve- ments ; – le rythme glénohuméral pendant l’abduction par l’observation de l’élévation puis de l’abais- sement des bras ; et de mettre en évidence un arc douloureux (enca- dré 6.2) (Chipman et al., 1991 ; Bélisle et Croteau, 1988 ;Dupuis et Leclaire,1986).
  • 39. 27 LES TENDINITES DE L’ÉPAULE ÉVALUATION SPÉCIFIQUE L’évaluation spécifique de l’épaule a pour but d’iden- tifier,à l’aide de certaines manœuvres,les structures atteintes dans l’expression d’une symptomatologie. Il s’agit de reproduire une douleur évoquée à l’aide de mouvements contrariés. Cette section présente les manœuvres diagnos- tiques permettant de mettre en évidence les atteintes suivantes : tendinite de chacun des tendons de la coiffe des rotateurs, syndrome d’accrochage sous- acromial, déchirure de la coiffe des rotateurs, téno- synovite de la longue portion bicipitale. Tendinite du sus-épineux L’atteinte de ce tendon amène des douleurs locali- sées à l’attache du tendon au trochiter,dans le sillon bicipital avec irradiation de la douleur dans leV del- toïdien. Il n’y a pas de limitation des mouvements (Bélisle et Croteau, 1988). Figure 6.4 Manœuvre de Jobe Figure 6.3 Abduction contrariée du bras Manœuvres diagnostiques L’abduction contrariée (figure 6.3) se fait en plaçant le bras du patient à 30° et en lui demandant de forcer contre la main de l’examinateur.La présence d’une douleur lors de cette manœuvre indique habituellement une atteinte tendineuse du sus-épineux. La manœuvre de Jobe (figure 6.4) s’effectue en plaçant les bras du patient en abduction à 90° et 30° vers l’avant,les pouces tournés vers le bas. L’examinateur applique une pression vers le bas en demandant au patient de résister. Si la manœuvre évoque une douleur sans faiblesse,il s’agit habituellement d’une tendinite du sus-épineux.Par contre,si le patient ne peut résister à l’abaissement,la manœuvre signale généralement une déchi- rure tendineuse.
  • 40. 28 Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Figure 6.5 Rotation externe contrariée de l’avant-bras Figure 6.6 Manœuvre de Patte Figure 6.7 Rotation interne contrariée de l’avant-bras Tendinite du sous-épineux Cette tendinite d’insertion est surtout liée aux mou- vements de rotation externe (Béliveau, 1993). Elle peut également évoluer vers la déchirure et favori- ser l’apparition d’une tendinite du sus-épineux. Manœuvres diagnostiques Les symptômes peuvent être reproduits lorsque l’examinateur applique une résistance alors que le patient effectue un mou- vement de rotation externe de l’avant-bras avec le coude collé près du corps et fléchi à 90° (figure 6.5). La maœuvre de Patte (figure 6.6) consiste à demander au patient d’effectuer un mouvement de rotation externe contra- rié avec le bras en abduction à 90° dans une position semblable à celle du lanceur au base-ball.Ce test est positif s’il déclenche une douleur alors que l’examinateur applique une résistance. Tendinites du sous-scapulaire et du petit rond Ces tendinites apparaissent avec la progression de la décompensation fonctionnelle de l’épaule et sur- viennent rarement de façon isolée.Elles sont cepen- dant difficiles à mettre en évidence. Manœuvre diagnostique Les symptômes peuvent être reproduits lorsque l’examinateur applique une résistance alors que le patient effectue un mou- vement de rotation interne de l’avant-bras avec le coude collé près du corps et fléchi à 90° (figure 6.7).
  • 41. 29 LES TENDINITES DE L’ÉPAULE Figure 6.8 Mécanisme d’accrochage Ligament coraco-acromial Zone avasculaire relative Tendon du sus-épineux ABDUCTION ADDUCTION Espace sous-acromial normal Espace sous-acromial réduit A B Syndrome d’accrochage sous-acromial Ce syndrome correspond à un conflit à la région sous- acromiale. Il peut résulter d’une atteinte des tissus (tendinite, bursite) passant sous la voûte coraco-acromiale ou être causé par une réduction de l’espace par où passent les tendons du sus- épineux et de la longue portion bicipitale.Cet espace, appelé « défilé sus-épineux » (supraspinatus outlet), est délimité par la partie antérieure de l’acromion, le ligament coraco-acromial et l’articulation acromio- claviculaire (Marks et al., 1994) (figure 6.8). Les autres termes utilisés pour désigner ce syn- drome sont :l’« accrochage antérieur de l’épaule »,le « conflit antérieur de l’épaule » ou l’impigement syndrome. Ce syndrome,décrit par Neer (1983),a plusieurs stades de gravité qui sont corollaires à la progression du dysfonctionnement ou de l’incapacité de l’arti- culation glénohumérale (tableau 6.1). Deux types de mouvements peuvent être utilisés pour mettre en évidence un conflit antérieur sous- acromial ou syndrome d’accrochage. Il s’agit du signe de Neer (figure 6.9) et du signe de Hawkins (fi- gure 6.10). Zone de compression
  • 42. 30 Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Tableau 6.1 Stades du syndrome d’accrochage Stades Symptômes À l’examen Physiopathologie Premier stade Les douleurs sont diffuses Les mouvements passifs et Correspond à la phase ou stade aigu* dans la partie antéro- actifs sont normaux. inflammatoire : le tendon latérale de l’épaule. Elles Il y a présence d’un arc s’enflamme, la bourse sous- surviennent généralement douloureux. acromiale s’œdématise et après un travail prolongé, subit des microhémorragies. le bras en élévation antérieure et en rotation interne. Deuxième stade Les douleurs se manifestent Les signes de bursite et Processus de fibrose de (état chronique)* au moment de l’élévation de tendinite se superposent. la bourse, alors que se du bras. Elles cessent au repos. développe une tendinite du sus-épineux ou une ténosynovite de la longue portion bicipitale. Troisième stade Les douleurs sont Les mouvements passifs Correspond à la phase permanentes. La nuit, elles demeurent généralement dégénérative : les lésions empêchent le sujet de dormir complets. tendineuses sont plus graves. appuyé sur son épaule. L’apparition d’une faiblesse à Les mouvements actifs Il peut y avoir une rupture l’élévation antérieure ou sont réduits et douloureux. dégénérative du sus-épineux à l’abduction est signe ou de la longue portion d’un début de déchirure. bicipitale. Le sous-épineux Une difficulté plus peut également être affecté. importante indique une déchirure massive. * Selon l’auteur, les premier et deuxième stades pourraient être permutés. Source : Neer, 1983
  • 43. 31 LES TENDINITES DE L’ÉPAULE Figure 6.9 Signe de Neer Figure 6.10 Signe de Hawkins 90° 90° Manœuvre diagnostique Pour mettre en évidence le signe de Hawkins (figure 6.10),l’exa- minateur place le bras et le coude du patient à 90° de flexion. Il ramène ensuite le bras horizontalement devant la poitrine.Il abaisse l’avant-bras du patient dans un mouvement de rotation interne de l’épaule.L’apparition d’une douleur lors de cette ma- nœuvre indique un passage difficile des tendons sous le ligament coraco-acromial (Pujold, 1993). Manœuvre diagnostique Pour rechercher le signe de Neer (figure 6.9),l’examinateur se place derrière le patient et stabilise l’omoplate en posant une main sur l’épaule.Avec son autre main, il amène le bras du pa- tient pour obtenir une flexion active assistée. Une douleur se manifestant dans un secteur d’élévation compris entre 60° et 120°,signale un test positif.Cette manœuvre reproduit le frot- tement des tendons de la coiffe des rotateurs contre le bord an- térieur de l’acromion et la face inférieure du ligament coraco- acromial (Pujold, 1993).
  • 44. 32 Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Déchirure de la coiffe des rotateurs La coiffe des rotateurs est très sensible aux déchi- rures.Celles-ci se retrouvent à l’autopsie chez 40 % des personnes âgées de plus de 50 ans (Leduc,1986). En plus d’être occasionnées par des changements dégénératifs liés à l’âge, elles peuvent résulter de microtraumatismes associés à des sollici- tations répétées ou prolongées des structures mus- culotendineuses de l’épaule (Iannoti,1994).Dans le cas d’une déchirure partielle,le tableau clinique est souvent asymptomatique et correspond sensiblement à celui d’une tendinite de l’épaule. La rupture totale de la coiffe des rotateurs est plu- tôt rare.Elle implique alors toute l’épaisseur d’un ten- don. Elle touche le plus souvent le tendon du sus- épineux suivi des tendons sous-épineux et sous-scapulaire.Elle survient fréquemment à la suite d’une chute.Si la rupture est récente,l’abduction est impossible et le patient présente un haussement ca- ractéristique de l’épaule lorsqu’il tente de faire ce mouvement (Leduc,1986).Trois types de manœuvres peuvent aider à poser un diagnostic de déchirure par- tielle ou complète de la coiffe des rotateurs; il s’agit de la manœuvre de Jobe (voir figure 6.4) pour le ten- don sus-épineux; le mouvement actif de rotation ex- terne contrariée de l’avant-bras (voir figure 6.5) pour une déchirure associée au tendon du sous-épineux; et la manœuvre du bras tombant pour une déchirure complète de la coiffe (figure 6.11).L’examen clinique peut être complété par des techniques d’imagerie médicale :radiographie,arthrographie,échographie et résonance magnétique (tableau 6.2). Dans la présente section nous ne développons pas Figure 6.11 Manœuvre du bras tombant Manœuvre diagnostique L’examinateur amène le bras du patient en abduction complète qui tente alors d’abaisser lentement et progressivement le mem- bre supérieur. En présence d’une déchirure complète du ten- don sus-épineux, l’abaissement progressif cède brusquement sous la douleur vers 90° d’abduction. Tableau 6.2 Techniques d’imagerie pour les déchirures de la coiffe des rotateurs Radiographie Arthographie Résonance magnétique Échographie Déchirure Normale au début Imagerie de référence. Ce test diagnostique est Permet de la coiffe du processus Le passage de la en voie de devenir d’apprécier des rotateurs de déchirure. substance de contraste la technique de choix. les atteintes Par la suite, de l’articulation Validité de la coiffe l’espace sous- glénohumérale à déchirure partielle principalement acromial se réduit. la bourse sous-acromiale – sensibilité : 67-89 % au niveau du signale une déchirure – spécificité : 84-89 % tendon sus- complète de la coiffe. déchirure totale épineux. Validité – sensibilité : 80-97 % Validité – sensibilité : 71-100 % – spécificité : 93-94 % inconnue – spécificité : 71-100 % Sources : Irwin et al., 1998 ; Cuomo et al., 1997 ; Murnagham, 1988 ; Marks et al., 1994 ; Ladd, 1994
  • 45. 33 LES TENDINITES DE L’ÉPAULE Figure 6.13 Flexion contrariée du coude Figure 6.12 Élévation contrariée du bras Palm-up test ou test de Speed Manœuvres diagnostiques La ténosynovite de la longue portion bicipitale peut être mise en évidence par l’élévation contrariée du bras en plaçant l’avant- bras en supination (figure 6.12). Cette manœuvre, aussi appe- lée test de Speed ou Palm-up test,reproduit le mécanisme dou- loureux.Ce test est aussi positif lorsque le patient souffre d’une rupture partielle du tendon de la longue portion bicipitale. La rupture du tendon de la longue portion bicipitale peut survenir à la suite d’une tendinite et se manifester par un gon- flement à l’entrée de la gouttière bicipitale, lors de la flexion contrariée du coude (figure 6.13). Ténosynovite de la longue portion bicipitale L’atteinte de la longue portion de ce tendon se ma- nifeste généralement par des douleurs bien localisées au niveau de l’épaule antérieure pouvant irradier jus- qu’au coude (Chipman et al., 1991). Le mécanisme physiopathologique est lié : – à une course tendineuse longue avec un trajet an- gulé à 90° et à un encastrement du tendon dans la gouttière du sillon inter-tubéral ; – au stress mécanique (tractions,frottements) avec des contraintes maximales au niveau de la courbe de la petite tubérosité (Lacoste,1993 ;Dupuis et Leclaire,1986).
  • 46.
  • 47. 35 Synthèse de l’évaluation7 Aspects cliniques IMPORTANCE DES TROUBLES Aucun Faible Modéré Sévère Symptômes exprimés – Fréquence et intensité des symptômes (p. 17 et 18) – Perturbations des activités de la vie quotidienne (p. 18) Examen physique – Anomalies trouvées au moment de l’observation (p. 25) – Anomalies à la palpation (p. 25 et 26) – Anomalies à l’exécution de mouvements de l’épaule (p. 26) – Anomalies au cours de manœuvres particulières (p. 27 à 33) Précisez : Diagnostic différentiel Oui Non – Atteintes des structures avoisinantes de la coiffe (p. 13 et 14) ❏ ❏ – Atteintes de la région cervico-scapulaire (p. 15 et 16) ❏ ❏ – Atteinte générale ou systémique (p. 16) ❏ ❏ Sollicitations musculo-squelettiques Aucun Faible Modéré Sévère – Activités professionnelles antérieures (p. 21) – Travail actuel (p. 21 à 24) – Activités sportives, récréatives ou domestiques (p. 24) Diagnostic et opinion sur la relation avec les sollicitations musculo-squelettiques Encadré 7.1
  • 48.
  • 49. 37 d’approche thérapeutique ou préventive particu- lière.Nous présentons plutôt les principes de base per- mettant d’orienter la prise en charge des personnes qui souffrent de tendinites de l’épaule.Il importe de préciser à cette étape que la réussite thérapeutique repose sur la connaissance du facteur étiologique et exige une bonne compréhension de l’anatomie et de la biomécanique de la ceinture scapulaire. DÉMARCHE THÉRAPEUTIQUE Le but de la démarche thérapeutique est d’amoindrir les douleurs,de rétablir la mobilité articulaire,d’amé- liorer la fonction, de renforcer la musculature de l’épaule et de prévenir l’aggravation et les rechutes (Marks et al., 1994). Les algorithmes présentés aux figures 8.1 et 8.2 décrivent les étapes à suivre dans le traitement d’un patient souffrant d’une tendinite de l’épaule ou d’une rupture de la coiffe des rotateurs. DÉMARCHE PRÉVENTIVE Lorsqu’une tendinite de l’épaule est diagnostiquée et que l’origine probable des sollicitations a été trouvée, il peut être opportun de suggérer des mesures pré- ventives. Le tableau 8.1 propose des mesures pré- ventives en fonction du diagnostic et du niveau de sol- licitation physique. La démarche préventive intègre des actions cor- rectives dirigées vers les activités qui présentent des risques pour le développement d’une tendinite de l’épaule. Ces mesures sont essentielles pour préve- nir l’aggravation et la récidive de la lésion ou l’ac- centuation des symptômes avec la reprise ou la pour- suite des activités. Éléments d’orientation pour les démarches thérapeutique et préventive 8 Tableau 8.1 Mesures de prévention en fonction de l’état et de l’origine de la lésion Sollicitations musculo-squelettiques État de la lésion Significatives Non significatives + – Évidence de l’existence + – modification des activités – traitement du facteur causal d’une tendinite de l’épaule – diminution des sollicitations – modification des activités – actions et corrections ergonomiques Pas d’évidence de tendinite – – diminution des sollicitations – information sur les activités de l’épaule – actions et corrections ergonomiques à risque
  • 50. 38 Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif Figure 8.1 Algorithme thérapeutique * Il y a risque d’atrophie tendineuse si l’on répète souvent. Figure 8.2 Approche thérapeutique et déchirure de la coiffe des rotateurs Arthrographie ou résonance magnétique Actions préventives sur les facteurs de risque Incomplète Déchirure de la coiffe Aiguë, patient âgé < 60 ans Physiothérapie Douleur persistante > 3 mois ou perte fonctionnelle importante Chirurgie Complète ▲ ▲ ▲ ▲▲ Tendinite de l’épaule aiguë Détermination du facteur de risque + Contrôle de la douleur – repos – glace – AINS chronique Amélioration Non-amélioration Amélioration Envisager l’infiltration* – Mobilisation progressive – Renforcement musculaire – Rééducation fonctionnelle Non-amélioration Envisager la chirurgie après 6 mois ▲▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲
  • 51. 39 Ce guide a été conçu pour assister les médecins qui, depuis quelques années, ont à faire face à une augmentation du nombre de consultations pour des problèmes musculo-squelettiques dont l’une des causes peut être liée au travail.On y présente l’es- sentiel des connaissances actuelles sur le sujet et propose une démarche qui aide à do- cumenter les aspects cliniques de la lésion et à préciser le lien possible avec les activi- tés sollicitantes du point de vue musculo-squelettique.Le lecteur y trouvera également une démarche thérapeutique qui intègre au traitement des éléments de prévention orien- tés vers la réduction des facteurs de risque. CONCLUSION
  • 52.
  • 53. 41 BÉLISLE,C.,CROTEAU,S.,1988,« La tendinite sus-épineuse », Le Médecin du Québec,juillet :25-31. BÉLIVEAU,P.,1993,« Mouvements répétitifs du membre su- périeur »,Colloque sur les mouvements répétitifs du membre supérieur, Montréal,Association des méde- cins du travail du Québec. BERGER, A.C., KLEINERT, J.M., 1991, « Work related vascular injuries and diseases », dans Occupational Hand and Upper Extremity Injuries and Diseases,Kasdan, M.L.(dir.),Philadelphie,Hanley & Belfus,p.319-339. BJELLE, A., HAGBERG, M., MICHAELSON, G., 1981, « Occu- pational and individual factors in acute shoulder-neck disorders among industrial workers »,Bristish Journal of Industrial Medicine,38 :356-363. CAILLET, R., 1985, L’épaule. Collection de rééducation fonctionnelle et de réadaptation, 2e édition, Paris, Masson,144 pages. CHIPMAN,J.R.,MORTON,L.K.,GAMACHO,G.,1991,« Tendinitis of the Upper Extremity », dans Occupational Hand and Upper Extremity Injuries and Diseases,Kasdan, M.L.(dir.),Philadelphie,Hanley & Belfus,p.403-431. CHOQUETTE,D.,1988,« Bursites et tendinites ou le signe de la douleur »,Le clinicien,juin :65-86. CNOCKAERT,J.C.,CLAUDON,L.,1994,« Biomécanique des tis- sus mous ; modèles biomécaniques d’analyse des contraintes au poste de travail dans le contexte des TMS ». Document pour le médecin du travail. INRS, 58 : 140-147. CUOMO, F., LONNER, J.H., SPIVAK, J.M., ZUKERMAN, J.D., 1997, « Clinical evaluation of the neck and the shoulder », dans Musculoskeletal Disorders in the Workplace, Nordin,M.,Andersson,G.B.J.,Pope,M.H.(dir.),St-Louis, Mosby,p.360-377. DAWSON, M.D., HALLETT, M., MILLENDER, L.H., 1990, Entrap- ment neuropathies, Boston,Toronto, London, Little, Brown and Company, 434 pages. DÉZIEL, J., 1995, Introduction à l’anatomie clinique. Sys- tème locomoteur,Faculté de médecine,Université de Montréal, Département d’anatomie. DIMBERG,L.,OLAFSSON,A.,STEFANSSON,E.,ODEN,A.,ANDERSON, G.B.J., HANSSON,T., HAGERT,T., 1989, « The correlation between work environment and the occurrence of cervicobrachial symptoms »,Journal of Occupational Medicine,31(5) : 447-458. DUPUIS, M., 1995, « La tendinite du musicien : thème et va- riations »,2e Conférence scientifique internationale sur la prévention des lésions musculo-squelettiques liées au travail (PREMUS ’95), Montréal, Institut de re- cherche en santé et en sécurité du travail du Québec. DUPUIS, M., 1994, « Tendinites et autres lésions dues aux gestes répétés du musicien »,Actualité médicale,mars: 11-14. DUPUIS,M.,LECLAIRE,R.,1986,Pathologie médicale de l’ap- pareil locomoteur, Saint-Hyacinthe, Edisem, et Paris, Maloine,999 pages. HAGBERG,M.,WEGMAN,D.H.,1987,« Prevalence rate and odd ratio of shoulder-neck diseases in different occupa- tional groups »,British Journal of Industrial Medicine, 445 :602-610. HAZELTINE,M.,1990,« L’épaule douloureuse :comment s’y reconnaître », Le Clinicien,novembre :47-57. IANNOTTI,J.P.,1994,« Evaluation of the painful shoulder », Journal of Hand Surgery,7(2) :77-83. IRWIN, J.P., AARON, J.O., PETERSON, G.H., THEBERT, A.R., 1998, « How the radiologist can help to evaluate injuries and disease of the upper extremity »,dans Occupational Hand and Upper Extremity Injuries and Diseases, Kasdan, M.L. (dir.), Philadelphie, Hanley & Belfus, p. 409-436. BIBLIOGRAPHIE
  • 54. 42 Guide pour le diagnostic des lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif JACKINS,S.,MATSEN,F.A.,1994,« Management of shoulder in- stability », Journal of Hand Surgery,7(2) :99-106. JÄRVHOLM, U., PALMERUD, G., KARLSSON, O., HERBERTS, P., KADEFORS,R.,1990,« Intramuscular pressure and elec- tromyographic in four shoulder muscles »,Journal of Orthopaedic Research,9 :600-619. KAPANDJI, I.A., 1983, Physiologie articulaire, tome 1 : Membre supérieur,Paris,Maloine,296 pages. KATZ,J.N.,GELBERMAN,R.H.,WRIGHT,E.,LEW,R.A.,LIANG,M.H., 1994,« Responsiveness of self-reported and objective measure of disease severity in carpal tunnel syn- drome »,Medical Care,32 :1127-1133. KENDALL PETERSON, F., KENDALL MCCREARY, E., 1988, Les muscles. Bilan et étude fonctionnelle,3e édition,Paris, Maloine,325 pages. KROEMER,K.H.E.,1989,« Cumulative trauma disorders :Their recognition and ergonomic measures to avoid them », Applied Ergonomics,20(4) :274-280. KUORINKA,I.FORCIER,L.,HAGBERG,M.,SILVERSTEIN,B.,WELLS, R.,SMITH,M.J.,HENDRICK,H.W.,CARAYON,P.,PÉRUSSE,M., 1995, Les lésions attribuables au travail répétitif (LATR), Sainte-Foy, Éditions MultiMondes, Paris, Maloine, et Montréal, Institut de recherche en santé et en sécurité du travail du Québec,534 pages. LACOSTE, P., 1993, Les tendinites et les gestes répétés, dia- gnostic et traitement,25e symposium de physiatrie de l’hôpital Notre-Dame. LACOSTE,P.,1994,« Tendinites et gestes répétés du sportif. Le cahier de formation médicale continue»,L’Actualité médicale (suppl.),mars :4-10. LADD, A.L., 1994, « Diagnostic Imaging of the shoulder », Journal of Hand Surgery,7(2) :84-89. LECLAIRE,R.,1986,« Rachis cervical »,dans Pathologie mé- dicale de l’appareil locomoteur, Dupuis,M.,Leclaire, R. (dir.),Saint-Hyacinthe,Edisem,et Paris,Maloine,p. 173-221. LEDUC, B., 1986, « L’Épaule », dans Pathologie médicale de l’appareil locomoteur,Dupuis,M.,Leclaire,R.(dir),Saint- Hyacinthe,Edisem,et Paris,Maloine,p.477-505. LEFFERT, R.D., 1992, « Thoracic Outlet Syndrome », dans Hand Clinics,Ghazi M.Rayan (dir.),Philadelphie,W.B. Saunders,p.285-297. LEFFERT, R.D., 1992, « Disorders of the neck and shoulder in workers », dans Occupational Disorders of the Upper Extremity,Millender,L.H.,Louis,D.S.,Simmons, B.P.(dir.),NewYork,Churchill Livingstone,p.177-200. LEVINE,D.W.,SIMMONS,B.P.,KORIS,M.J.,DALTROY,L.H.,HOHL, G.G., FOSSEL, A.H., KATZ, J.N., 1993, « A self-administe- red questionnaire for the assessment of severity of symptoms and functional status in carpal tunnel syn- drome », Journal of Bone and Joint Surgery, 75-A : 1585-1592. MALCHAIRE, J., INDESTEEGE, B., 1997, Troubles musculo- squelettiques, analyse du risque, Bruxelles, Institut National de Recherche Scientifique sur les Conditions deTravail (INRCT), 122 pages. MARKS, P.H., FU, F.H., 1997, « Treatment of shoulder dis- orders »,dans Musculoskeletal disorders in the work- place,Nordin,M.,Andersson,G.B.J.,Pope,M.H.(dir.), St-Louis,Mosby,p.394-410. MARKS,P.H.,WARNER,J.J.P.,IRRGANG,J.J.,1994,« Rotator cuff disorders of the shoulder »,Journal of Hand Therapy, 7(2) :90-98. MURNAGHAM, J.P., 1988, « Uncovering the causes of shoul- der pain »,Medecine North America,octobre:4807- 4818. NEER, Charles S., 1983, « Impingement lesions », Clinical Orthopedic and Related Research,173 :70-77. NIOSH, 1997, Musculoskeletal Disorders and Workplace Factors : a critical review of epidemiologic evidence for work-related musculoskeletal disorders of the neck, upper extremity and low back, Cincinnati, National Insitute for Occupational Safety and Health. PUJOL, M., 1993, Pathologie professionnelle d’hypersolli- citation : atteinte périarticulaire du membre supé- rieur,collection de monographies de Médecine du tra- vail,Paris,Masson,168 pages. ROSSIGNOL, M., PATRY, L., BAILLARGEON, M., COSTA, M.J.,
  • 55. 43 LES TENDINITES DE L’ÉPAULE CENTOMO,P.,DAVID,M.J.,HAIJAN-TILAKI,K.O.,HANLEY,J.A., SACKS,S.,1997,Document de support aux Guides pour le diagnostic des lésions attribuables au travail ré- pétitif. Jurisprudence. Cadre de la pratique clinique au Québec. Bilan des connaissances scientifiques. Montréal,Institut de recherche en santé et en sécu- rité du travail du Québec, 169 pages. SAGERMAN, S.D., TRUPPA, K.L., 1998, « Diagnosis and man- agement of occupational disorders of the shoulder », dans Occupational Hand and Upper Extremity Injuries and Deseases,Kasdan,M.L.(dir.),Philadelphie, Hanley & Belfus,p.277-284. SINCLAIR, M.A., 1992, « Subjective assessment », dans Evaluation of Human Work : A Pratical Ergonomics Methodology, Wilson, J.R., Corlett, E.N. (dir.), Washington (DC),Taylor and Francis, p. 58-88. SOMMERICH, C.M., MCGLOTHLIN, J.D., MARRAS, W.S., 1993, « Occupational risk factors associated with soft tis- sue disorders of the shoulder :A review of recent in- vestigations in the literature »,Ergonomics,36(6) :697- 717. TUBIANA,R.,THOMINE,J.-M.,1990,La main, anatomie fonc- tionnelle et examen clinique,Paris,Masson,210 pages. TUBIANA, R., 1981, The Hand, vol. 1, Philadelphia, W.B. Saunders,755 pages. VENDER,M.I.,RUDER,J.R.,POMERANCE,J.,TRUPPA,K.L.,1998, « Upper extremity compressive neuropathies »,dans Occupational Hand and Upper Extremity Injuries and Diseases,Kasdan,M.L.(dir.),Philadelphie,Hanley & Belfus Inc., p. 83-96. WILLIAMS,M.,LISSNER,H.R.,LEVEAU,B.,1986,Biomécanique du mouvement humain,Ville Mont-Royal,Décarie Édi- teur,et Paris,Éditions Vigot,250 pages.