Approche comparative de la logique de sûreté et de la posture cindynique pour l'évaluation de la criticité du risque d'une part et de la robustesse de la réponse proposée d'autre part face au Danger "Zika" afin de tenter de répondre à la question "sommes-nous prêt?"
12. SOMMES-NOUS PRÊTS ?
AEDES ALBOPICTUS EST DÉJÀ VECTEUR DE 3
VIROSES : DENGUE, CHIKUNGUNYA & ZIKA
Dr Jan-Cedric Hansen
Médecin Coordonnateur CH Pacy-sur-Eure
Administrateur SFMC responsable questions NRBC et organisation territoriale de la réponse
Administrateur StratAdviser Ltd co-développeur de iCrisis TM simulateur de pilotage stratégique de cellule de crise
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
13. POUR MÉMOIRE, EN 2015 : 127 CAS IMPORTÉS DE DENGUE, 30 CAS IMPORTÉS DE CHIKUNGUNYA
LE MOUSTIQUE TIGRE EN FRANCE MÉTROPOLITAINE AUJOURD’HUI
8/13 RÉGIONS
TOUCHÉES
Régions au sein
desquelles le
moustique Tigre est
implanté et actif dans
au moins un
département
13
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
14. POUR MÉMOIRE, EN 2015 : 127 CAS IMPORTÉS DE DENGUE, 30 CAS IMPORTÉS DE CHIKUNGUNYA
LE MOUSTIQUE TIGRE EN FRANCE MÉTROPOLITAINE AUJOURD’HUI
8/13 RÉGIONS
TOUCHÉES
Régions au sein
desquelles le
moustique Tigre est
implanté et actif dans
au moins un
département
La dengue est désormais autochtones en
métropole (Languedoc-Roussillon) :
6 cas confirmés du 01/05 au 27/11 2015
14
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
16. EVALUATION DU RISQUE : CONSTAT
SITUATION DANS LES CARAÏBES (31/03/2016)
Cas cumulés
Cas cliniquement
évocateurs
Cas biologiquement
confirmés
Population ‰
Guadeloupe 900 139 400 000 2,25
Guyane 3 190 299 255 000 12,51
Martinique 15 440 n/a 378 000 40,85
St Barthélemy - - - -
St Martin 157 36 36 824 4,26
Global 19 687 n/a 1069824 18,4
16
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
17. EVALUATION DU RISQUE : CONSTAT
SITUATION DANS LES CARAÏBES (31/03/2016)
Cas cumulés
Cas cliniquement
évocateurs
Cas biologiquement
confirmés
Population ‰
Guadeloupe 900 139 400 000 2,25
Guyane 3 190 299 255 000 12,51
Martinique 15 440 n/a 378 000 40,85
St Barthélemy - - - -
St Martin 157 36 36 824 4,26
Global 19 687 n/a 1069824 18,4
17
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
18. EVALUATION DU RISQUE : MICROCÉPHALIE
CONSTATS ISSUS DE L’EPIDEMIE DE 2014 EN POLYNESIE
Cas cliniquement
évocateurs
Cas biologiquement
confirmés
Population ‰
Zika 8 750 384 278 260 31,45
Cas potentiellement
liés à Zika
‰
Microcéphalie 9 1,03
18
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
19. EVALUATION DU RISQUE : GUILLAIN BARRE
CONSTATS ISSUS DE L’EPIDEMIE DE 2014 EN POLYNESIE
Cas cliniquement
évocateurs
Cas biologiquement
confirmés
Population ‰
Zika 8 750 384 278 260 31,45
Cas cliniquement
évocateurs
Admissions en USI Ventilation Assistée ‰
Guillain Barré 42 16 12 4,8
‰ 1,83 1,37
19
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
20. EVALUATION DU RISQUE : GUILLAIN BARRE
CONSTATS ISSUS DE L’EPIDEMIE DE 2014 EN POLYNESIE
Cas cliniquement
évocateurs
Cas biologiquement
confirmés
Population ‰
Zika 8 750 384 278 260 31,45
Cas cliniquement
évocateurs
Admissions en USI Ventilation Assistée ‰
Guillain Barré 42 16 12 4,8
‰ 1,83 1,37
20
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
21. EVALUATION DU RISQUE : PROJECTION
45 M HA POTENTIELLEMENT CONCERNÉS
7,7 M Ha
5,6 M Ha 4,9 M Ha
5,8 M Ha
3,6 M Ha
11,9 M Ha 5,5 M Ha
Hypothèse basse :
18,40 ‰ x 45 000 000 =
828 000 cas possibles
Hypothèse haute :
31,45 ‰ x 45 000 000 =
1 415 250 cas possibles
21
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
22. EVALUATION DU RISQUE : PROJECTION MICROCÉPHALIE
45 M HA POTENTIELLEMENT CONCERNÉS
7,7 M Ha
5,6 M Ha 4,9 M Ha
5,8 M Ha
3,6 M Ha
11,9 M Ha 5,5 M Ha
Hypothèse basse :
18,40 ‰ x 45 000 000 =
828 000 cas possibles
1,03 ‰ x 828 000 = 852
Microcéphalies à suivre
Hypothèse haute :
31,45 ‰ x 45 000 000 =
1 415 250 cas possibles
1,03 ‰ x 1 415 250 = 1 458
Microcéphalies à suivre
22
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
23. EVALUATION DU RISQUE : PROJECTION MICROCÉPHALIE
45 M HA POTENTIELLEMENT CONCERNÉS
7,7 M Ha
5,6 M Ha 4,9 M Ha
5,8 M Ha
3,6 M Ha
11,9 M Ha 5,5 M Ha
Hypothèse basse :
18,40 ‰ x 45 000 000 =
828 000 cas possibles
1,03 ‰ x 828 000 = 852
Microcéphalies à suivre
Hypothèse haute :
31,45 ‰ x 45 000 000 =
1 415 250 cas possibles
1,03 ‰ x 1 415 250 = 1 458
Microcéphalies à suivre
Pour mémoire, en France :
160 000 grossesses pathologiques/an
23
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
24. EVALUATION DU RISQUE : PROJECTION GUILLAIN BARRÉ
45 M HA POTENTIELLEMENT CONCERNÉS
7,7 M Ha
5,6 M Ha 4,9 M Ha
5,8 M Ha
3,6 M Ha
11,9 M Ha 5,5 M Ha
Hypothèse basse :
18,40 ‰ x 45 000 000 =
828 000 cas possibles
4,80 ‰ x 828 000 = 3 974
Guillain Barré à prendre en charge
dont :
1 515 nécessitant un lit en USI
1 134 requérant une VA
Hypothèse haute :
31,45 ‰ x 45 000 000 =
1 415 250 cas possibles
4,80 ‰ x 1 415 250 = 6 793
Guillain Barré à prendre en charge
dont :
2 590 nécessitant un lit en USI
1 939 requérant une VA
24
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
25. EVALUATION DU RISQUE : PROJECTION GUILLAIN BARRÉ
45 M HA POTENTIELLEMENT CONCERNÉS
7,7 M Ha
5,6 M Ha 4,9 M Ha
5,8 M Ha
3,6 M Ha
11,9 M Ha 5,5 M Ha
Pour mémoire, en France :
5 707 lits de réanimation adulte
Hypothèse basse :
1 515 GB nécessitant un lit en USI
1 134 GB requérant une VA
soit 2 649 GB
Hypothèse haute :
2 590 GB nécessitant un lit en USI
1 939 GB requérant une VA
soit 4 529 GB
25
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
26. EVALUATION DU RISQUE : PROJECTION GUILLAIN BARRÉ
45 M HA POTENTIELLEMENT CONCERNÉS
7,7 M Ha
5,6 M Ha 4,9 M Ha
5,8 M Ha
3,6 M Ha
11,9 M Ha 5,5 M Ha
Pour mémoire, en France :
5707 lits de réanimation adulte
“une unité de réanimation de 8 lits
devrait avoir un taux moyen
d'occupation de l'ordre de 80 % avec
une durée moyenne de séjour de 7
jours environ, ce qui représente 350
patients hospitalisés dans l'année
dont 40 à 50 % de patients ventilés et
20 % ventilés plus de 48 heures”
Circulaire DHOS/SDO n° 2003-413 du
27 août 2003 relative aux établissements de
santé publics et privés pratiquant la réanimation,
les soins intensifs et la surveillance continue
Hypothèse basse :
1 515 GB nécessitant un lit en USI
1 134 GB requérant une VA
soit 2 649 GB
Hypothèse haute :
2 590 GB nécessitant un lit en USI
1 939 GB requérant une VA
soit 4 529 GB
26
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
27. EVALUATION DU RISQUE : PROJECTION GUILLAIN BARRÉ
45 M HA POTENTIELLEMENT CONCERNÉS
7,7 M Ha
5,6 M Ha 4,9 M Ha
5,8 M Ha
3,6 M Ha
11,9 M Ha 5,5 M Ha
Pour mémoire, en France :
5707 lits de réanimation adulte
“une unité de réanimation de 8 lits
devrait avoir un taux moyen
d'occupation de l'ordre de 80 % avec
une durée moyenne de séjour de 7
jours environ, ce qui représente 350
patients hospitalisés dans l'année
dont 40 à 50 % de patients ventilés et
20 % ventilés plus de 48 heures”
Circulaire DHOS/SDO n° 2003-413 du
27 août 2003 relative aux établissements de
santé publics et privés pratiquant la réanimation,
les soins intensifs et la surveillance continue
46 %
79 %
Hypothèse basse :
1 515 GB nécessitant un lit en USI
1 134 GB requérant une VA
soit 2 649 GB
Hypothèse haute :
2 590 GB nécessitant un lit en USI
1 939 GB requérant une VA
soit 4 529 GB
27
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
28. EVALUATION DU RISQUE : UNE CERTITUDE
EN TOUTE HYPOTHÈSE : IMPACT MAJEUR SUR LA DMS DES USI & SATURATION
Tableau XXII: Caractéristiques générales des patients ayant eu une ventilation de courte ou de longue durée
Caractéristiques Ventilation
courte durée
N=18
Ventilation
prolongée
N=21
p
Age (année) 55 (44-60) 62 (47-64) p=0,3
Homme-femme 8/10 18/3 p=0,01
IGS II 27 (24-34) 27 (18-37) p=0,9
IMC 24 (23-26) 24 (21-28) p=0,9
Délai symptôme-hospitalisation 1 (0-2) 2 (1-4) p=0,1
Durée d’hospitalisation
Réanimation
Total
19 (12-24)
29 (23-36)
70 (43-82)
86 (60-103)
p<0,001
p<0,001
Syndrome infectieux précédent l’hospitalisation :
Diarrhée
Respiratoire
3 (17%)
12 (67%)
2 (10%)
4 (19%)
p=0,64
p=0,003
Perte de l’antéfléxion du pied :
J-0
J7-10
11 (61%)
6 (33%)
16 (76%)
14 (67%)
p=0,45
p=0,03
Paralysie faciale à l’admission 7 (39%) 9 (43%) p=1
Perte de la toux à l’admission 15 (83%) 18 (85%) p=0,8
JR GARRIC Thèse de medecine Octobre 2014. Syndrome de Guillain-Barré et Strohl en réanimation. Université de Lorraine
Ven$la$on courte durée < 15 jours ; Ven$la$on longue durée ≥ 15 jours
28
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
29. EVALUATION DU RISQUE : UNE CERTITUDE
EN TOUTE HYPOTHÈSE : IMPACT MAJEUR SUR LA DMS DES USI & SATURATION
Tableau XXII: Caractéristiques générales des patients ayant eu une ventilation de courte ou de longue durée
Caractéristiques Ventilation
courte durée
N=18
Ventilation
prolongée
N=21
p
Age (année) 55 (44-60) 62 (47-64) p=0,3
Homme-femme 8/10 18/3 p=0,01
IGS II 27 (24-34) 27 (18-37) p=0,9
IMC 24 (23-26) 24 (21-28) p=0,9
Délai symptôme-hospitalisation 1 (0-2) 2 (1-4) p=0,1
Durée d’hospitalisation
Réanimation
Total
19 (12-24)
29 (23-36)
70 (43-82)
86 (60-103)
p<0,001
p<0,001
Syndrome infectieux précédent l’hospitalisation :
Diarrhée
Respiratoire
3 (17%)
12 (67%)
2 (10%)
4 (19%)
p=0,64
p=0,003
Perte de l’antéfléxion du pied :
J-0
J7-10
11 (61%)
6 (33%)
16 (76%)
14 (67%)
p=0,45
p=0,03
Paralysie faciale à l’admission 7 (39%) 9 (43%) p=1
Perte de la toux à l’admission 15 (83%) 18 (85%) p=0,8
JR GARRIC Thèse de medecine Octobre 2014. Syndrome de Guillain-Barré et Strohl en réanimation. Université de Lorraine
Ven$la$on courte durée < 15 jours ; Ven$la$on longue durée ≥ 15 jours
29
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
QUID DE LA T2A
EN SITUATION
D’URGENCE SANITAIRE ?
30. EVALUATION DU RISQUE : LIMITE DE LA LOGIQUE DE SÛRETÉ
QUELLE CRITICITÉ ?
Faible Moyenne Grave Très grave
Trés probable
Probable
Improbable
Très improbable
Gravité
accessoire impérativeRéduction du risque
Probabilité
30
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
31. EVALUATION DU RISQUE : LIMITE DE LA LOGIQUE DE SÛRETÉ
QUELLE CRITICITÉ ?
Faible Moyenne Grave Très grave
Trés probable
Probable
Improbable
Très improbable
Gravité
accessoire impérativeRéduction du risque
Probabilité
?
31
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
32. EVALUATION DU RISQUE : LIMITE DE LA LOGIQUE DE SÛRETÉ
UNE PROJECTION HYPER SIMPLIFIÉE DONC CARICATURALE
▸ Néglige la dynamique des interactions Virus (Zika) — Vecteur (Tigre) — Hôte (Humain)
▸ Néglige la dynamique des interactions Virus (Zika) — Vecteur (Tigre) — Environnement (météo, typo, hydro, …)
▸ Néglige la cinétique de diffusion du vecteur en fonction du milieu (rural/urbain/axes de circulation/…)
▸ Néglige les autres vecteurs/hôtes potentiels (autres moustiques ? autres mammifères ? … ?)
▸ Néglige les possibles contaminations inter-humaines et les flux de population inter-régions …
▸ Néglige l’étalement dans le temps des cas cliniques et leurs variations temporelles (modèle SIS, SIR, SIRS, SIES, …)
▸ Néglige les autres lits de SI : cardio, pneumo, neuro, …
▸ Néglige l’incidence et la prévalence des complications de la VA …
▸ …
32
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
33. SOMMES-NOUS PRÊTS ?
ÉLÉMENTS DE CINDYNIQUES POUR NOUS AIDER À
NOUS REPRESENTER L’IMPENSABLE
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
34. ÉTYMOLOGIE
LES CINDYNIQUES
▸ Du Grec κινδυνοσ : danger
Création de l’Institut Européen de Cindyniques (IEC) en 1990 par GY Kervern
et JL Deschanels
Création de l’Institut de la Maitrise des Risques (IMdR) en 2002 par Guy
Planchette
Intégration de l'IEC au sein de l'IMdR en 2006
34
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
35. QUELQUES DÉFINITIONS
RISQUE
▸ Confrontation volontaire ou non — incertaine ou d'un terme indéterminée — d’un organisme à un danger,
pouvant, en fonction de l’état de vulnérabilité — ou non — de l’organisme, engendrer (immédiatement ou à
terme) soit un bénéfice (matériel ou moral), soit tout type de dommage (pour lui-même ou pour des tiers), soit
les deux (simultanément ou séquentiellement)
DANGER
▸ Situation où les propriétés intrinsèques (substances, structures, modalités, …) d’un élément en interaction
avec un organisme, constituent une menace pour celui-ci en fragilisant — s’il est en état de vulnérabilité
vis-à-vis de l’interaction — sa cohésion, son intégrité, sa sécurité, son fonctionnement, son existence
SITUATIONS CINDYNOGÈNES
▸ Ensemble des flux/interactions techniques, documentaires, organisationnelles et sociales — quelle que soit leur
cinétique (rapide ou lente) — déterminant les conditions de cohésion, d’intégrité, de sécurité, de
fonctionnement, d’existence, d'un organisme à un moment donnée de son histoire alors qu’il est menacé par
un ou des danger(s) et qu’il est en état de vulnérabilité
35
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
36. NOTION D’APPROCHE CINDYNIQUE DU RISQUE
L’ACCENT EST MIS SUR LE CONTEXTE
▸ Les Cindyniques étudient les évolutions des situations dans le but d’apprécier leur propension
(tendance) à se diriger (évoluer) vers une zone plus ou moins dangereuse (notion de
vulnérabilité de la situation qu’elle soit technique, documentaire, organisationnelle ou sociale)
▸ Les Cindyniques explorent, de fait, le jeu des interactions conduisant à des situations
potentiellement cindynogènes par rapport à une situation de référence pour identifier des
dangers impensables et en proposer des représentations
▸ Les cindyniques ne se contentent donc pas de multiplier une fréquence “probabiliste” avec
une gravité “supposée” pour calculer une criticité “déterminante” en vue d’évaluer un risque
▸ Les cindyniques évaluent la vulnérabilité des situations afin d'y apporter des solutions de
résilience
36
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
37. QUELQUES REPÈRES
UN ORGANISME AU SENS CINDYNIQUE
Organisme
Organisation ActeursDocumentation Production
FLUX
INTERACTIONS
37
Contexte
Environnement
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
38. QUELQUES REPÈRES
LES CINDYNIQUES
▸ Se distinguent de la logique de “sûreté" en ce sens qu’elles :
intègrent la propension de toute situation à se diriger inéluctablement vers le désordre si elle est livrée à elle-même
identifient la nature asymptotique de la prévention des risques basée sur la seule analyse des dangers
matériellement perceptibles et d’une réponse purement technique ou procédurale
reconnaissent les niveaux “global”, “individuel”, “interindividuel” et “organisationnel” comme critiques
constatent l’influence du contexte, des flux, de la dynamique et des interactions au sein d’une situation, sur la
constitution d’un danger
perçoivent l’existence de conditions additionnelles “imperceptibles” ou “impensables” susceptibles de renforcer le
caractère cindynogène d’une situation
postulent la nature multidimensionnelle du danger pour expliquer les précédents constats
proposent d’appréhender le(s) danger(s) grâce à ses projections dans un espace à 5 dimensions pour aboutir à une
représentation accessible permettant de suggérer des réponses posturales ou opérationnelles adaptées (résilience)
38
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
39. L’ESPACE CINDYNIQUE SIMPLIFIÉ
CINQ AXES & 5 QUALIFICATEURS
axe axiologique
axe téléologique
axe déontologiqueaxe épistémique
axe statistique
finalité
lois & normes
valeurs
modèles
données
Borné
Maitrisé
Partagé
Déterminé
Infini
Non maitrisé
Non partagé
Indéterminé
Global
Individuel
Interindividuel
Organisationnel
39
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
40. REPRÉSENTATION DES PROJECTIONS DES 5 DIMENSIONS DU DANGER
AU NIVEAU GLOBAL, INDIVIDUEL, INTERINDIVIDUEL ET ORGANISATIONNEL
Au niveau global de l’organisme
➟ Déficits Systémiques Cindynogènes
Au niveau d’un acteur
➟ Déficits Individuels Cindynogènes
Au niveau des interactions entre
les acteurs ➟ Dissonances Cindynogènes
Au niveau organisationnel
➟ Déficits Organisationnels Cindynogènes
Les Déficits et Dissonances Cindynogènes d’une situation donnée sont qualifiés et, éventuellement quantifiés, à l’aide
de l’analyse documentaire, de l’observation des pratiques et d’interviews directifs ou semi-directifs, individuels ou en
groupe, à travers les thématiques suggérées par les qualificateurs des 5 axes
40
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
41. EN PRATIQUE
8 POSSIBILITÉS DE DÉFICITS SYSTÉMIQUES CINDYNOGÈNES*
▸ DSC 1 : Culture d’infaillibilité
▸ DSC 2 : Culture de simplisme
▸ DSC 3 : Culture de non-communication
▸ DSC 4 : Culture nombriliste
▸ DSC 5 : Absence de RETEX
▸ DSC 6 : Absence de méthode Cindynique
▸ DSC 7 : Absence de formation adaptée
▸ DCS 8 : Absence de planification aux situations accidentelles
* Liste indicative - Dépend de la situation considérée et des résultats de l’enquête/analyse
41
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
42. EN PRATIQUE
4 POSSIBILITÉS DE DÉFICITS INDIVIDUELS CINDYNOGÈNES*
▸ DIC 1 : les lacunes (au niveau des connaissances, de la formation au pilotage des crises/
catastrophes … par exemple)
▸ DIC 2 : les disjonctions (incohérences entre l’application de règles en fonction des données
statistiques … par exemple)
▸ DIC 3 : les dégénérescences (de la capacité d’analyse, de la qualité des déductions, de la
hiérarchisation des décisions … par exemple)
▸ DIC 4 : les blocages (au niveau des échanges, des décisions, des arbitrages, … par exemple)
* Liste indicative - Dépend de la situation considérée et des résultats de l’enquête/analyse
42
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
43. EN PRATIQUE
10 POSSIBILITÉS DE DISSONANCES CINDYNOGÈNES*
Entre
ce que je pense,
ce que je veux dire,
ce que je crois dire,
ce que je dis,
ce que vous avez envie d'entendre
ce que vous croyez entendre,
ce que vous entendez,
ce que vous avez envie de comprendre,
ce que vous croyez avoir compris,
ce que vous comprenez vraiment,
il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer !
Mais essayons quand même…
* Liste indicative - Dépend de la situation considérée et des résultats de l’enquête/analyse
43
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
44. EN PRATIQUE
2 POSSIBILITÉS DE DÉFICITS ORGANISATIONNELS CINDYNOGÈNES*
▸ DOC 1 : Subordination des fonctions de gestion du risque aux fonctions de production
▸ DOC 2 : Dilution des responsabilités
* Liste indicative - Dépend de la situation considérée et des résultats de l’enquête/analyse
44
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
46. L’ORGANISME CONSIDÉRÉ
LES TERRITOIRES CONCERNÉES ET LEUR 45 M D’HABITANTS
7,7 M Ha
5,6 M Ha 4,9 M Ha
5,8 M Ha
3,6 M Ha
11,9 M Ha 5,5 M Ha
46
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
47. L’ORGANISATION DE LA PRÉPARATION
LOGIQUE DE RÉPONSE “NATIONALE - ZONALE - TERRITORIALE”
ORSEC
Plan Iode
Plan Variole
Plan pandémie
PPI
Dispositions
NRBC
...
Plans nationaux
Plan de
vaccination de
masse
Plan blanc
Moyens tactiques
Plan d organisation
des soins
Plan blanc élargi
Réserve
sanitaire
stocks stratégiques
Plan zonal de mobilisation
Loi Fourcade
Plan de
formation
Organisation de défense et de sécurité sanitaire
47
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
48. LA DOCUMENTATION DE RÉFÉRENCE
LA MENACE ZIKA RELÈVE DE LA RÉPONSE B DU NRBC & AUX MALADIES VIRALES À VECTEURS
▸ Plan national de réponse à une menace de variole (ministère de la santé,
juin 2003)
▸ Circulaires DHOS : plan d’organisation hospitalière en cas d’afflux de
victimes (DHOS/CGR/2006/401 du14 sept 2006)
▸ Loi n° 2007-294 du 05 mars 2007 relative à la préparation du système de
santé à des menaces sanitaires de grande ampleur
▸ Circulaire interministérielle DHOS/O1/DDSC/BSIS no 2007-457 du
31 décembre 2007 relative à la nécessité d’établir une mise en cohérence
des schémas départementaux d’analyse et de couverture des risques
(SDACR) et des schémas régionaux d’organisation sanitaire (SROS)
▸ Décret n° 2008-1409 du 19 décembre 2008 relatif aux maladies qui
nécessitent une intervention urgente locale, nationale ou internationale,
complétant le décret n° 2006-473 du 24 avril 2006 complétant la liste des
maladies faisant l'objet d'une transmission obligatoire de données
individuelles à l'autorité sanitaire.
▸ Plan national de prévention et de lutte «Pandémie grippale» n°850/SGDSN/
PSE/PSN Octobre 2011
▸ Arrêté du 7 juillet 2006 relatif à la notification obligatoire des cas de
chikungunya. Ministère chargé de la Santé, Bulletin officiel 2006; 7:38.
▸ Circulaire N°DGS/SD5C/2006/310 du 10 juillet 2006 relative à la
transmission obligatoire de données individuelles à l’autorité sanitaire
en cas de diagnostic de chikungunya sur le territoire métropolitain et
dans les départements français d’Amérique (DFA).
▸ Arrêté du 31 janvier 2013 modifiant l'arrêté du 26 août 2008 fixant la
liste des départements où les moustiques constituent une menace
pour la santé de la population
▸ Guide annexe à l’instruction DGS/RI/2013/182
▸ Instruction N°DGS/RI1/2015/125 du 16 avril 2015 mettant à jour le
guide relatif aux modalités de mise en oeuvre du plan anti-
dissémination du chikungunya et de la dengue en métropole
▸ Articles L3131-7 ; R3131-4 ; R3131-9 ; D6124-23 du CSP (par
exemple)
48
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
49. LA PRODUCTION (ATTENDUE)
EN TOUTE HYPOTHÈSE
▸ Clarification des enjeux et de la doctrine choisie
▸ Détection précoce des cas importés et autochtones
▸ Identification et annonce du franchissement du seuil
épidémique
▸ Explication des décisions des autorités d’agir ou de
ne pas agir
▸ Constitution d’un stock stratégique de réactifs pour
la détection et quantification IgG, IgM, ARN viral
(PCR)
▸ Information de la population sur les conséquences
de la contamination
▸ Constitution d’un stock stratégique de respirateur
pour VA (+ anticorps monoclonaux +/- matériel de
plasmaphérèse ?)
▸ Lutte contre l’expansion du vecteur
▸ Prise en charge des patients symptomatiques (où ?
quel tri ? quelle régulation ?)
▸ Échéance raisonnable de mise à disposition d’un
vaccin
▸ Critères de succès du pilotage et de sortie de crise
49
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
50. LES ACTEURS
AU MINIMUM
03/04/12
DGS- DUS
ARS Zone
Préfet de
zone
Préfet
Professionnels
libéraux
ESR
ARS
EPRUS
Stocks stratégiques
Etablissement de santé
CESUSAMUCUMP
NRBC
Plans BLANC d établissement
Plan blanc élargi
Plan ZONAL
de mobilisation
Organisation de défense et de sécurité sanitaire
Organisation de défense et de sécurité sanitaire
population contaminée - asymptomatiques - malades
Virus Moustique
CAVG
CIRE
InVS
Réseaux sentinelles
50
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
51. LES INTERACTIONS
MULTIPLES ET INTRIQUÉES
▸ Virus — Vecteur — Population
▸ Virus — Vecteur — Environnement
▸ Autorités — Professionnels — Population
▸ Indemnes — Contaminés
▸ Soignants — Soignés
▸ ….
51
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
52. PROJECTIONS DANS L’ESPACE CINDYNIQUE SIMPLIFIÉ
AU NIVEAU “GLOBAL”
Borné
Maitrisé
Partagé
Déterminé
Infini
Non maitrisé
Non partagé
Indéterminé
Global
Individuel
Interindividuel
Organisationnel
axe axiologique
axe téléologique
axe déontologiqueaxe épistémique
axe statistique
finalité
lois & normes
valeurs
modèles
données
Déficits Systémiques
Cindynogènes (DSC)
Culture d’infaillibilité
Culture de simplisme
Absence de méthode Cindyniques
Absence de planification dédiée
…
52
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
53. PROJECTIONS DANS L’ESPACE CINDYNIQUE SIMPLIFIÉ
AU NIVEAU “INDIVIDUEL”
axe axiologique
axe téléologique
axe déontologiqueaxe épistémique
axe statistique
finalité
lois & normes
valeurs
modèles
données
Borné
Maitrisé
Partagé
Déterminé
Infini
Non maitrisé
Non partagé
Indéterminé
Global
Individuel
Interindividuel
Organisationnel
Déficits Individuels Cindynogènes
(DIC)
Lacunes (virus, vecteur(s),
modalités de contamination, …)
Disjonctions (épidémiologiques,
physiopathologiques, …)
Dégénérescences (analytiques,
épistémologiques, …)
…
53
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
54. PROJECTIONS DANS L’ESPACE CINDYNIQUE SIMPLIFIÉ
AU NIVEAU “INTERINDIVIDUEL”
axe axiologique
axe téléologique
axe déontologiqueaxe épistémique
axe statistique
finalité
lois & normes
valeurs
modèles
données
Borné
Maitrisé
Partagé
Déterminé
Infini
Non maitrisé
Non partagé
Indéterminé
Global
Individuel
Interindividuel
Organisationnel
Dissonances Cindynogènes (DC)
Multitude des modèles échangés
Divergence des finalités (en
fonction des acteurs)
Méconnaissance des interactions
Pluralité des données à maitriser
…
54
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
55. PROJECTIONS DANS L’ESPACE CINDYNIQUE SIMPLIFIÉ
AU NIVEAU “ORGANISATIONNEL”
axe axiologique
axe téléologique
axe déontologiqueaxe épistémique
axe statistique
finalité
lois & normes
valeurs
modèles
données
Borné
Maitrisé
Partagé
Déterminé
Infini
Non maitrisé
Non partagé
Indéterminé
Global
Individuel
Interindividuel
Organisationnel
Déficits Organisationnels
Cindynogènes (DOC)
Subordination des décisions de
santé publique au contexte
politique
Difficulté de la Veille sanitaire face
à un signal faible & banal (Sd
apparemment grippal)
…
55
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
56. SYNTHÈSE
DES PROJECTIONS DISPERSÉES À TOUS LES NIVEAUX
axe axiologique
axe téléologique
axe déontologiqueaxe épistémique
axe statistique
finalité
lois & normes
valeurs
modèles
données
Borné
Maitrisé
Partagé
Déterminé
Infini
Non maitrisé
Non partagé
Indéterminé
Global
Individuel
Interindividuel
Organisationnel
Une situation probablement
cindynogène
Sous réserve de refaire l’étude de
manière holistique et non sur la
seule perception de l’auditoire
56
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
57. AU TOTAL
NOUS SOMMES INSUFFISAMMENT PRÉPARÉS À AFFRONTER - RÉGULER - DÉPASSER
▸ Notre évaluation de la Criticité n’est pas suffisamment qualitative, en l’état,
pour proposer une hiérarchisation pertinente du risque “Zika" vis-à-vis de la
population des territoires concernés
▸ Notre analyse Cindynique de la situation de la population des territoires
concernés vis-à-vis du danger “Zika” est trop embryonnaire pour, en l’état,
appréhender la robustesse de notre société face à ce risque s’il elle devait y
être confrontée
57
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
59. POSTURE DE VIGILANCE & DE PRÉVENTION
RECONNAITRE LE MOUSTIQUE TIGRE ET LE SIGNALER
disponible
gratuitement sur
Apple store et
Google play
LUTTER CONTRE LA PROLIFERATION DES MOUSTIQUES
la première des protections
LA VIGILANCE POUR MIEUX
SE PROTÉGERCe qu’il faut savoir
SOYEZ D’ABORD VIGILANT CONTRE
«LES GITES LARVAIRES», LÀ OÙ LES
MOUSTIQUES FEMELLES PONDENT LEURS
CENTAINES D’ŒUFS.
Toute collection d’eau calme doit être surveillée,
renouvelée ou vidée
• naturelle (creux d’arbre, marécage, inondation)
• accidentelle (travaux…).
• urbaine (le moustique tigre en particulier est une espèce
urbaine), dans les jardins (privés ou publics) mais aussi
dans les jardineries
professionnelles.
- Coupelles sous les pots
de fleurs, canalisations
d’eaux usées ou gouttières
bouchées, pneus usagés,
vases (pensez à changer
l’eau une fois par semaine),
bidons, bâches, poubelle
à ciel ouvert, brouette,
et tout objet (même petit) susceptible de retenir de l’eau de
pluie: il suffit de très peu…
- Les récipients impossibles à vider (puits, cuves de récupé-
ration des eaux de pluie…) peuvent être couverts de toiles de
moustiquaire.
VIGILANCE CITOYENNE
PLUS NOUS SERONS NOMBREUX À ÊTRE
VIGILANTS, PLUS NOUS SERONS EFFICACES !
Plus d’infos sur www.vigilance-moustiques.com
MOUSTIQUAIRES
• Très efficace.
• Autour du lit
(Border autour du matelas)
et/ou aux fenêtres.
• Pré-imprégnées
ou à imprégner
de produits «spécial tissus».
RÉPULSIFS CUTANÉS
• Très efficace, s’ils utilisent l’un des 4 principes actifs
recommandés (IR3535, Icaridine, Citriodiol, Deet).
• Attention aux prescriptions spéciales pour les enfants et
femmes enceintes…
VÊTEMENTS LONGS AMPLES ET CLAIRS
• Efficace, sachant que
40% des piqûres passent
par les vêtements !
• A imprégner de produits
«spécial tissus» et qui
résistent au lavage.
FEMMES ENCEINTES
ATTENTION :
certaines études récentes montre-
raient une possible toxicité du DEET
chez l’homme, en particulier pour
les femmes enceintes.
FIN DE GROSSESSE :
protection maximale pour les 3
derniers mois, en cas de risque de
dengue ou de chikungunya. Des cas
de transmission de la mère à l’enfant
ont été constatés avec des conséquences potentielles graves
voire mortelles.
BÉBÉS
• Jusqu’à 12 mois, pas de lotion cutanée. La bonne solution,
c’est la moustiquaire (imprégnée). Eviter les tortillons
fumigènes à proximité.
• Après 12 mois se référer aux spécifications des produits.
Pour qu’un moustique soit dangereux quand il vous pique,
il faut:
• Qu’il soit « vecteur » (qu’il soit capable de transmettre une
maladie)
• Qu’il soit « malade » lui-même (qu’il ait piqué auparavant
un être porteur du virus). Une bonne politique de prévention
rend cette hypothèse peu probable dans l’hexagone
(voir page “Qui contacter ?“).
QUELQUES CONSEILS PUISÉS DANS L’EXPÉRIENCE DE RÉGIONS PARTICULIÈREMENT EXPOSÉES
collection d’eau accidentelle en milieu urbain
INFORMEZ-VOUS INFORMEZ-NOUS !
59
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
61. POSTURE DE VIGILANCE & DE PRÉVENTION
NE PAS NÉGLIGER L’APPROCHE “PREVENTIQUE"
Bien évidemment, ces considérations
portent autant sur les pathologies
et parasites humains que sur les zoo-
noses et parasites animaux ou que les
parasitoses et viroses des végétaux
qui peuvent directement ou indirec-
tement impacter l’être humain. Cet
impact se fait soit directement via la
transmission interespèces pour les
zoonoses soit via la raréfaction des res-
sources alimentaires ou industrielles
pour les zoonoses et les maladies des
végétaux qui détruisent ou rendent
impropre à l’usage les productions
de l’activité agronomique (céréales,
légumes, prairies, fourrages, oléagi-
neux, protéagineux, plantes à fibres,
horticulture, élevage viande ou lait,
pêche, pisciculture…) voire même de
la sylviculture.
Les cas du moustique Aedes albopictus
(moustique tigre), vecteur potentiel
de la dengue et du chikungunya, des
phlébotomes vecteurs de leishmaniose
chez le chien et chez l’homme en région
méditerranéenne, de l’épidémie à virus
West Nile en France en 2003, des dip-
tères du genre Culicoïdes (moucheron
hématophage) vecteurs de la fièvre
catarrhale ovine (maladie de la langue
bleue des ruminants domestiques) qui
a envahi l’Europe depuis 20064
, en sont
de parfaits exemples au même titre que
le paludisme, Ebola ou encore la fièvre
de la vallée du Rift5
.
Des effets indirects
Au-delà de l’impact direct sur l’écosys-
tème des agents pathogènes et de leur
vecteurs éventuels, les situations de
tensions sur les ressources alimentaires
(nourriture et/ou boisson) entraîneront
une exacerbation et une extension des
déplacements économiques de popu-
lation que nous connaissons déjà6
. Ces
Le concept de maladies émer-
gentes ou ré-émergentes a émergé au
début des années 90 à la fin du siècle
dernier, notamment lors de la confé-
rence de Washington qui a posé le
principe d’aborder cette question de
manière pluridisciplinaire en intégrant
« les aspects évolutionnistes, environne-
mentaux, sociaux et politiques » pour
investir la complexité de l’émergence.
Au milieu des années 90,le CDC2
lançait
la revue Emerging Infectious Diseases et
l’OMS créait la division «Surveillance et
contrôle des maladies émergentes et
autres maladies transmissibles».
Naturel et/ou anthropogénique, linéaire
et/ou oscillant, local et/ou régional, le
réchauffement climatique est désor-
mais un principe de réalité qu’il convient
d’intégrer dans une réflexion «préven-
tique» touchant toutes les dimensions
environnementales de l’activité humaine
donc y compris les scénarios d’impacts
sur les maladies émergentes notamment
en termes de santé publique.
Facteurs
environnementaux et
vecteurs pathogènes
Les facteurs environnementaux tels que
l’amplitude thermique, l’hygrométrie,
la pluviométrie, le régime des vents…
sont des déterminants reconnus de
la prolifération, de la survie, de l’abon-
dance et de la capacité vectorielle des
espèces d’arthropodes (moustiques)
exotiques ou autochtones. De manière
moins directe, les modifications de
cycles saisonniers ou de la fréquence
des phénomènes météorologiques
exceptionnels peuvent impacter les
interfaces vecteurs-hôtes, les modalités
de transmission des maladies et par là
leur répartition ou leur incidence3
.
1.DPC:développement professionnel continu ,voir sur le site de la SFMC:www.sfmc.eu/
2.Le CDC (Center for Disease Control) est une agence gouvernementale nord-américaine chargée de la prévention,de l’étude et du contrôle des maladies.
3.S.de La Rocque,J.A.Rioux,«Influence des changements climatiques sur l’épidémiologie des maladies transmissibles»,Bull Soc Pathol Exot. 2008,101(3),p.213-219.
4.G.Duvallet,«Parasites,vecteurs de pathogènes et changements climatiques»,HydroécolAppl. 2006,15,p.87-96.
5.M.Pépin,F.Guiguen,V.Chevalier,F.Bouloy,«La fièvre de la vallée du rift :prochaine maladie infectieuse émergente en France ?»,Bulletin des GTV,2008,p.21-28.
6.F.Mendonç,«Rechauffement global et santé:aspects généraux et quelques particularités du monde tropical»,Annalesdel’Associationinternationaledeclimatologie,2004,12,1,p.157-175.
L’effet du réchauffement climatique sur la santé n’est
pas uniquement direct (canicules, grands
froids…). Des maladies inconnues dans
les zones tempérées émergent, touchant
aussi bien l’homme, l’animal que le
végétal. Avec tous les effets indirects
que l’on peut imaginer (la maladie des
oliviers est une catastrophe économique).
Jan Cédric Hansen
Médecin, directeur des programmes DPC de la Société française de
médecine de catastrophe1
Changement climatique
Ces maladies qui arrivent
santé publique
52 Préventique–No
142–Septembre2015
Paca – pour le disperser en masse sur
tout l’Hexagone. Il convient aussi de
garder en mémoire qu’historiquement
la Camargue et même les marécages de
Versailles étaient des zones d’infestation
paludéenne parfaitement identifiées il
y a à peine 200 ans. Ou encoure, que
compte tenu des échanges touristiques
entre la France et la Tunisie, cette hypo-
thèse est loin d’être anecdotique dans
un contexte ou le risque de réintroduc-
tion du paludisme en Tunisie est réel et
sérieux8
, ce d’autant plus que les condi-
tions politiques risquent d’influencer à
court terme les conditions sanitaires.
Surveillance sanitaire
et prévention
Dès lors se pose le problème de la pré-
vention face à ces maladies émergentes
ou ré-émergentes. Dans ce contexte,
la surveillance sanitaire a trois rôles
principaux9
:
1. contribuer au suivi et à la
compréhension des impacts
sanitaires du changement climatique
à travers la constitution de séries de
données exploitables sur de longues
périodes de temps;
2. apporter des éléments pour
hiérarchiser les actions d’adaptation,
les mettre en œuvre,et évaluer leur
efficacité;
3. anticiper les menaces émergentes.
S’il n’est pas nécessaire de créer de
nouveaux systèmes de surveillance
sanitaires. pour cela, une meilleure
connexion entre surveillance environne-
mentale et sanitaire et une plus grande
interdisciplinarité sont nécessaires pour
répondre à ces nouveaux objectifs.
Ainsi, la surveillance de la densité et de
la répartition territoriale des vecteurs
par des entomologistes sentinelles ; la
surveillance de l’incidence et de la pré-
valence des maladies virales et parasi-
taires des cultures et des forêts par les
ingénieurs agronomes et des Eaux et
Forêts ; la surveillance de l’incidence
et de la prévalence des agents patho-
gènes et de leur traduction clinique
par les vétérinaires, les médecins et
les biologistes permettent de colliger
ces données au niveau des agences
régionales de santé (ARS), puis de les
analyser au niveau de l’Institut de veille
sanitaire (InVS), enfin de partager les
conclusions, le cas échéant les alertes,
entre les ministères et les professionnels
concernés.
Cette posture,complétée par la concep-
tion et la planification de riposte en cas
de risque avéré permet – si les dimen-
sions cindyniques du pilotage des
crises sont bien prises en compte – de
construire les conditions d’une détec-
tion précoce et donc d’un contrôle
plus efficace des conséquences sani-
taires, économiques et sociales de ces
pathologies. n
déplacements de populations favorise-
ront les diffusions interindividuelles des
maladies vectorielles et infectieuses
(parasitaires, bactériennes ou virales)
en raison de la promiscuité prolongée
et des médiocres conditions d’hygiène
qu’elles engendre d’une part ; l’impor-
tation des parasites, bactéries et virus
sur des zones déjà colonisées par leur
vecteur d’autre part.
Pour autant toutes les augmenta-
tions d’incidence ou de prévalence
de maladies émergentes ou ré-émer-
gentes ne relèvent pas spécifique-
ment du réchauffement climatique. Par
exemple, l’augmentation de la borré-
liose de Lyme ou de la fièvre pourpre,
secondaires aux virus de type rickett-
sie, vectorisés par les ixodes (tiques)
que l’on constate en Lorraine ou en
Europe de l’Est depuis près de 20 ans
est surtout le fait d’une augmentation
du contact homme-tiques infectées.
Soit par l’accroissement des effectifs
des espèces hôtes des tiques, comme
le chevreuil, soit par changements des
pratiques agricoles et sociologiques7
.
La conviction que les pays « insuffi-
samment développés » seraient plus
exposés que les pays « développés »
aux risques émergents liés à l’impact de
l’interaction directe entre phénomènes
d’ordre «naturels/environnementaux»
et conditions «psycho-socio-économi-
co-technologico-sanitaires» relève des
cultures d’infaillibilité, de simplisme et
d’absence de formation aux concepts
cindyniques.
Pour s’en convaincre, il suffit de consta-
ter que le moustique tigre, qui a déjà
largement colonisé le territoire métro-
politain, n’attend plus que de ren-
contrer des êtres humains porteur du
virus du chikungunya ou de la dengue
– comme c’est déjà le cas en région
7.S.E.Randolph,«Faune,climat et politique :causes possibles aux récents accroissements des zoonoses à
tiques»,Arch Pediatr., 2004,11(10),p.1282-1285.
8.K.Aoun,E.Siala,D.Tchibkere,R.Ben Abdallah,N.Zallagua,M.K.Chahed,A.Bouratbine,«Paludisme
d’importation enTunisie:conséquences sur le risque de réintroduction de la maladie»,Médecine
Tropicale,2010,70,p.33-37.
9.M.Pascal,S.Medina,A.C.Viso,P.Beaudeau,«Quels impacts sanitaires du changement climatique et
quels rôles pour la surveillance ?»,BHE,2012,03(12-13),p.146-148.
«construire les conditions
d’une détection précoce
et donc d’un contrôle
plus efficace des
conséquences
»
La Camargue,infestée par
le paludisme,il y a 200 ans.
À gauche,les vecteurs de virus:
une tique (maladie de Lyme,
fièvre pourpre) et un moustique
tigre (chikungunya,dengue).
ou qui reviennent
PhotosAndreyZharikh,JohnTannetShadowgate,viaFlickr(LCC)
santé publique
No
142–Septembre2015-Préventique 53
61
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
62. POSTURE DE VIGILANCE & DE PRÉVENTION
S’ENRICHIR DE L’APPROCHE CINDYNIQUE
62
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006
63. POSTURE DE VIGILANCE & DE PRÉVENTION
APPRENDRE À AFFRONTER - RÉGULER - DÉPASSER LES INCERTITUDES
63
Dr Jan-Cedric Hansen 04/2006