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Identification des metaux
Méthodes d'identification des métaux
Il est essentiel de connaître la composition du métal de base pour réussir une soudure. Une
mauvaise identification peut causer les problèmes suivants:
• soudabilité diminuée;
• composition inadéquate du métal de base et du métal d'apport;
• métal d'apport non compatible avec le métal de base;
• propriétés requises absentes (élasticité, ténacité, etc.);
• défauts de soudage (fissuration, soufflures, etc.).
Vous devez donc être en mesure d'identifier divers métaux, neufs et usagés, afin de choisir le
procédé de soudage adéquat et d'appliquer les bons paramètres. On peut identifier un métal
grâce à:
• son apparence;
• un essai de fracture;
• sa masse;
• ses propriétés magnétiques;
• un essai de traction;
• un essai d'étincelles;
• un essai de dureté;
• un essai de résistance au choc Charpy.
Apparence
On peut identifier un métal selon sa couleur ou sa forme. La forme d'une pièce peut inclure
l'état de sa surface (comporte-t-elle des lignes, est-elle lisse ou rugueuse?) et les
caractéristiques de la pièce (est-elle coulée dans un bloc, est-ce un tuyau, comporte-t-elle des
angles ou des plaques de support?). Ainsi, un tuyau moulé a de fortes chances d'être en fonte,
tandis que s'il paraît forgé, il est probablement en acier.
La couleur d'un métal constitue souvent un bon indice de sa nature. Elle permet d'identifier
des métaux tels le cuivre, le laiton, l'aluminium, le magnésium et les métaux précieux.
Si un métal est oxydé, nettoyez-le avant d'observer sa couleur. Cette précaution est
particulièrement utile pour identifier le plomb, le magnésium et même le cuivre.
La corrosion, ou la rouille, sur l'acier permet de déterminer s'il s'agit d'un acier au carbone
standard ou d'un acier résistant à la corrosion.
Essai de fracture
On peut identifier rapidement certains métaux en observant, à l'œil nu ou au microscope, la
structure de leur grain à la suite d'une cassure, ou en examinant les éclats obtenus à l'aide d'un
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burin. La rugosité et la texture de la surface de la brisure indiquent le type de structure du
métal. D'autre part, la facilité avec laquelle on peut casser le métal fournit une indication de sa
ductilité. Si le métal plie facilement sans se casser, il est ductile. À l'opposé, s'il est friable et
se casse facilement, il appartient aux métaux non ductiles. À titre d'exemple, la figure
présente la structure de différentes fontes.
Micrographie des fontes
Masse
La masse volumique d'un métal permet parfois de l'identifier. Ainsi, les alliages d'aluminium
et de magnésium se distinguent par leur grande légèreté.
Propriétés magnétiques
À l'aide d'un aimant, on peut rapidement vérifier si un métal présente des propriétés
magnétiques ou non. par exemple, les aciers au carbone et faiblement alliés, les alliages de
fer, le nickel et les aciers inoxydables martensitiques seront fortement attirés par l'aimant,
tandis que le cuivre, l'aluminium et le magnésium n'auront aucune réaction.
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Essai de traction
Cet essai consiste à exercer une force de
traction suffisante sur une pièce métallique
normalisée, appelée éprouvette. Cette force de
traction est augmentée graduellement jusqu'à
la rupture de l'éprouvette. À l'aide de cet essai,
on peut déterminer la limite d'élasticité, la
charge de rupture et l'allongement à la rupture
de la pièce examinée.
La limite d'élasticité en traction est définie comme étant la contrainte à partir de laquelle la
pièce commence à se déformer plastiquement; elle est exprimée en MPa ou en ksi ( 1 ksi =
1000 lb/po2
). Pour sa part, la charge de rupture correspond à la charge qui provoque la rupture
du matériau. La limite d'élasticité et la charge de rupture diffèrent d'un matériau à l'autre.
Essai d'étincelles
L'essai d'étincelles est une méthode d'identification économique, rapide et relativement
précise. Elle consiste à produire un faisceau d'étincelles suffisamment long à l'aide d'une
meule. La couleur, la forme, la longueur et l'agitation des étincelles fournissent de bonnes
indications au sujet du métal à identifier.
Essai de dureté
Cet essai sert à mesurer la dureté d'un métal en tenant compte de la profondeur à laquelle une
pointe pénètre dans le métal lorsqu'on applique une charge donnée.
Les essais de dureté peuvent être réalisés à l'aide de plusieurs appareils de mesure. La
principale différence entre les divers essais réside dans la forme de la pointe
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Duromètre numérique (Mitutoyo)
Essai Rockwell
Généralement, on procède à l'essai de dureté Rockwell à l'aide d'un duromètre. La lecture de
la dureté Rockwell se fait directement sur le cadran, dont le mécanisme de l'aiguille est relié à
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celui du pénétrateur dans la pièce. Il est à noter que le duromètre est muni de deux échelles de
lecture:
• l'échelle B (HRB), utilisée avec le pénétrateur en forme de bille;
• l'échelle C (HRC), utilisée avec le cône de diamant.
Les étapes pour effectuer un essai de dureté Rockwell sont les suivantes:
1. Choisir un plateau qui supportera adéquatement la pièce à vérifier.
2. Sélectionner le pénétrateur correspondant au matériau à vérifier (cône pour les métaux
trempés et bille pour l'acier doux, la fonte ou les métaux non ferreux).
3. S'assurer que la surface est exempte d'oxydation.
4. Placer la pièce propre et lisse sur le plateau.
5. Exercer une charge initiale de 10 kg en tournant la vis élévatrice (cabestan) jusqu'à ce que
la petite aiguille du cadran corresponde avec le point de repère sur celui-ci.
6. Régler la bague du cadran à zéro.
7. Appliquer la charge d'essai: 150 kg pour le cône et 100 kg pour la bille.
8. Enlever la charge aussitôt que l'aiguille du cadran est stable.
9. Lire la mesure de la dureté sur l'échelle appropriée.
Essai Brinell
L'essai Brinell s'effectue en faisant pénétrer une bille d'acier trempé d'un diamètre
correspondant à l'épaisseur de la pièce dont on désire connaître la dureté. Le degré de dureté
Brinell est obtenu en faisant le rapport entre la force appliquée sur la bille et la surface de
l'empreinte. La force ou la charge varie selon la nature du métal et le diamètre de la bille.
Charge Brinell
Fonte et acier Cuivre et alliages
Empreinte
Aluminium et
métaux légers
Épaisseur de la
pièce (mm)
Diamètre de la
bille (mm)
F=30D2
Temps(s) F=10D2
Temps(s) F=2,5D2
Temps (s)
>6 10 3000 30 1000 30 250 60
3 à 6 5 750 30 250 30 62,5 60
<3 2,5 187,5 30 62,5 15,6 60
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F = force en kg
D = diamètre de la bille (mm)
d = diamètre de l'empreinte (mm)
temps = durée de la pression en secondes
Lorsque l'essai est terminé, on mesure le diamètre de l'empreinte afin de calculer la dureté
Brinell «HB» (Hardness Brinell) à l'aide de l'équation suivante:
dans laquelle
F= Charge (kg)
D = Diamètre de la bille (mm)
d = Diamètre de l'empreinte (mm)
Voici un exemple d'application de cette équation.
Problème
On effectue un essai Brinell sur une plaque d'acier (alliage inconnu) de 5 mm d'épaisseur à
l'aide d'une bille de 5 mm de diamètre sur laquelle on applique une charge de 750 kg pendant
30 secondes, conformément aux données du tableau. L'empreinte laissée par la bille sur la
surface de la plaque a 3 mm de diamètre. Quel est le degré de dureté Brinell de la plaque?
Calcul de la dureté Brinell
La dureté Brinell se calcule à l'aide de l'équation suivante:
dans laquelle
F = 750 kg
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D = 5 mm
d= 3 mm
Il ne reste plus qu'à appliquer ces données pour résoudre l'équation:
HB = 95,5 ce qui correspond à l'acier numéro 1010.
Essai de résistance au choc Charpy
Cet essai sert à mesurer la ténacité des métaux. Il consiste à rompre une éprouvette entaillée
par le choc. Le pendule, lâché d'une hauteur H1. vient briser l'éprouvette entaillée au moment
où il passe par la position verticale. Après avoir rompu l'éprouvette, le pendule remonte à une
hauteur H qui varie selon la ténacité du métal de l'éprouvette. Plus la hauteur H de remontée
est faible, plus le métal est tenace et vice versa.
Résumé
Voici, sous forme de courtes définitions, les principales propriétés physiques des métaux:
• Fragilité: absence de flexibilité, cassant.
• Ductilité: facilité d'allongement, d'étirement sans rupture.
• Élasticité: reprise de la forme après une déformation.
• Dureté: difficulté de pénétration.
• Malléabilité: mise en forme facile (pâte à modeler).
• Ténacité: résistance aux chocs.
• Résistance à la corrosion: résistance à la dégradation causée par la réaction chimique
avec l'oxygène.
• Résistance à l'abrasion: opposition à l'usure par frottement.
• Dilatation et contraction thermiques: allongement et rétrécissement d'un matériau
selon la température.
• Magnétisme: propriété des métaux ferreux sensibles à l'attraction des aimants.
• Fatigue: détérioration d'un matériau par sollicitations répétées.
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• Point de fusion: température à laquelle le matériau se liquéfie.
• Conductivité: capacité de conduire ou de transférer la chaleur ou l'électricité.
Une mauvaise identification des métaux peut causer des problèmes au moment du soudage et
produire des soudures déficientes.
L'identification des métaux peut se faire à l'aide des moyens suivants:
• apparence;
• masse;
• magnétisme;
• essai d'étincelles;
• essai de dureté;
• essai de traction;
• essai de résistance au choc Charpy.