1. Chapitre 9:
La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion
ou moteur du changement social ?
Problématique générale : Comment ont évolué les conflits sociaux et quels sont leurs effets ?
Comment analyser l’évolution des objets et des modes d’action collective?
Facteurs de cohésion sociale (qui révèlent et renforcent la cohésion sociale) ou pathologie
sociale qui met en danger la société ?
Frein ou moteur du changement social ?
Programme officiel:
On montrera que les conflits peuvent être appréhendés à partir de grilles de lecture
contrastées : comme pathologie de l’intégration ou comme facteur de cohésion ;
comme moteur du changement social ou comme résistance au changement. On
s’intéressera plus particulièrement aux mutations des conflits du travail et des conflits
sociétaux en mettant en évidence la diversité des acteurs, des enjeux, des formes et
des finalités de l’action collective.
Acquis de première : conflit
NOTIONS : Conflits sociaux, mouvements sociaux, régulation des conflits, syndicat
2. Page 232
Un conflit social se caractérise par le fait d’être une
action collective, nécessitant la coordination des
acteurs. Ces acteurs défendent des intérêts communs
et s’opposent à un adversaire. (Contre un autre
groupe, ou contre l’Etat, pour que la transformation
de l’objet du conflit en « problèmes publics » et son
inscription à « l’agenda politique » permettent la
satisfaction des revendications.
Remarque: l’existence du conflit révèle à la fois la
réalité du groupe social et aussi que des conditions
sont réunies pour expliquer le paradoxe d’Olson.
Existence de normes et valeurs communes, plaisir
de les partager collectivement (sociabilité
militante)?
I) Les conflits sociaux au sein des sociétés contemporaines
A) Conflits sociaux et mouvements sociaux
Alternatiba= alternatives en basque
Il est possible d’associer Alternatiba à la notion de conflit social: actions collectives (les villages) autour d’une cause: (la
lutte contre le réchauffement climatique), contre des adversaires plus ou moins identifiés (les FMN, les pouvoirs
publics…), autonomes. Toutefois, la portée très générale des revendications avec la volonté de transformer la société
toute entière (et aussi les individus qui la composent…) font que l’on pourrait aussi parler de mouvement social:
Mouvement social = action collective significative visant à changer, transformer la société et dont les revendications
ont une portée générale.
3. Les conflits sociaux peuvent prendre différentes formes (grèves, manifestations, sit-
in, flash-mob, pétitions, boycott…) et sont porteurs de revendications variées :
4. Page 233
1. Sit-in, pétitions, boycott d’entreprise ou produit, piratage de
sites, interruption d’événements…
2 Les caractéristiques de ces NMS, en dehors de la caractéristique
principale des mouvements sociaux qui est la portée générale des
revendications:
Les nouveaux mouvements sociaux sont davantage horizontaux que
verticaux : ils refusent la centralisation de la décision et la délégation
d’autorité à des supérieurs.
Ces mouvements portent aussi davantage des revendications post-
matérielles, qualitatives (demande d’égalité, d’autonomie, de
reconnaissance des identités) plutôt que des revendications matérielles,
quantitatives (partage des richesses); demande de plus d’autonomie par
rapport à l’Etat. (Et non pas prendre le contrôle de l’Etat dans le cadre d’une
vision marxiste révolutionnaire)
( Enfin les individus acteurs de ces mouvements sont divers, et s’ ils
revendiquent leur identité (écologistes, féministes, homosexuels,...) comme
base de leur engagement, et il ne s’agit pas (plus?) d’une appartenance à
une classe sociale.(Lien avec la moyennisation).
3) Acteurs: individus divers qui se coordonnent via des sites internet, des journaux, des news letters…
qui appartiennent à des réseaux qui s’interpénètrent et qui revendiquent des identités qui ne sont pas
pensées en termes de lutte des classes.
5. Le collectif Alternatiba peut être associé à un nouveau mouvement social (NMS).
Les revendications du collectif sont qualitatives (lutte contre le réchauffement climatique). Il
ne s’agit pas, pour le mouvement, d’exercer le pouvoir, mais d’influencer les décideurs publics
et de sensibiliser les citoyens.
Enfin, le collectif est organisé de manière décentralisée (ville, région…) et sans structure
hiérarchisée.
6. B) Les mutations des conflits sociaux depuis les années 1970
1) Le recul du conflit central capital /travail
Marx faisait de la lutte des classes le principal moteur de transformation des sociétés, tout en
ramenant tout à la dimension économique. Le conflit social central entre le capital et le travail
déterminant tous les autres.
Page 234
Le nombre de journées individuelles non
travaillées pour fait de grève a baissé de 62
% entre 2005 et 2012, mais il y a de fortes
variations selon les années. Par exemple, en
2010, le nombre de journées individuelles
non travaillées étaient 1,9 fois plus
nombreuses qu’en 2005. Toutefois, il se
dégage avec évidence une tendance lourde!
Pourquoi?
… surtout si on regarde l’évolution des JINT depuis 1975:
Baisse du nombre de journée de grève.
7. Page 234
Syndicats:
Association chargée de défendre
les intérêts professionnels de ses
membres. (Ex: Salaires, conditions
de travail, droits à une protection
sociale…)
1) Les syndicats rendent les
conflits du travail plus
probables, dans la mesure où ils
fédèrent les mécontentements,
informent les salariés, disposent
de moyens matériels et
financiers et d’un niveau parfois
élevé d’expertise.
Dans le même temps, ils
participent à désamorcer les
formes les plus dures de
conflits, voire à les éviter par la
négociation préalable avec
l’employeur.
2. La part des salariés qui adhèrent à un syndicat a baissé d’environ 20 points de 1950
à 2005.
8. En fait, le niveau de la syndicalisation est beaucoup fois plus faible dans le privé que le
public! (Trois fois plus faible):
Explications possibles:
Moins de besoins de se syndiquer dans le secteur privé (meilleures conditions de travail,
parfois petites structures qui permettent un dialogue direct avec la direction)
Plus grande crainte de se syndiquer dans le secteur privé où l’employeur peut exercer
une influence plus grande sur la carrière des salariés que dans le public (licenciement,
pas de promotions… pour ceux qui sont trop combatifs syndicalement)
9. Remarque: lire bien la
source!
Toutefois, cette faible
syndicalisation n’est pas
forcément synonyme de
faiblesse des syndicats.
Une part de plus en plus
importante de leur
financement provient de
subventions publiques et
leur présence dans les
entreprises et sur les lieux
de travail est plutôt en
hausse.
Question complexe:
Certes la désyndicalisation peut révéler un échec des syndicats à faire partager
des valeurs et de croyances communes et donc expliquer la baisse des conflits
collectifs au travail, notamment des grèves. (Montée de l’individualisme
professionnel…) … mais on peut aussi penser que cette baisse s’explique par
l’augmentation de la précarité (les CDD ne font pas grève…), la peur du
chômage (difficultés à retrouver un emploi de plus en plus grandes…)… et que
les syndicats ne sont pas forcément responsables de la désaffection à leur
égard, ils seraient les victimes d’une montée de l’individualisme au travail, lui-
même explicable par l’évolution des conditions d‘emploi.
10. Page 235
1) Débrayage, pétition,
manifestation, grève perlée,
grève du zèle, recours aux
prud’hommes, absentéisme,
refus d’heures
supplémentaires.
2) Un débrayage au
travail est une grève de
très courte durée, grève
perlée= à tour de rôle…
grève du zèle= suivre
absurdement des
consignes…
3) En prenant en compte une définition plus large de la conflictualité que les JINT pour fait de grève,
il semble difficile de conclure à une réelle diminution de la
conflictualité du travail. Le recours à la manifestation (parfois en dehors des heures de travail) peut
notamment s’interpréter comme un choix plus efficace que la grève pour modifier les rapports de
force en faisant appel à l’opinion publique pour faire aboutir les revendications.
De plus, le niveau de conflictualité mesuré de cette façon reste assez élevé. (1/3 des entreprises)
11. 1) Les mouvements écologistes, féministes, régionalistes,
antiracistes, etc. se sont développés dans les années
1970. Ces mouvements défendent des valeurs,
revendiquent des droits pour les groupes qu’ils
défendent.
Ronald Inglehart souligne, sur la base d'enquêtes
internationales, un passage de valeurs « matérialistes » à
des valeurs « post-matérialistes ». Les conflits
concerneraient moins la répartition des ressources, les
revenus, les salaires ou le pouvoir que des questions
liées à l'identité, à la reconnaissance ou aux « droits
culturels ».
2) Il paraît difficile de distinguer, dans une négociation
salariale par exemple, ce qui relève de la revendication
matérielle (amélioration recherchée du niveau de vie) de ce
qui relève de la revendication de la reconnaissance (le
salaire étant la traduction de la reconnaissance accordée au
travail exercé). De même (vice versa), les revendications
antiracistes sont aussi indirectement des revendications
matérielles, pour de bons salaires pour tous.
2) L’émergence de NMS?
Page 235
12. L'opposition est schématique et ne doit pas être surestimée : si, effectivement, certains
mouvements renvoient clairement à des questions de reconnaissance (du mouvement des
« droits civiques » aux États-Unis aux différentes questions liées à la liberté sexuelle), il ne
faut pas oublier que les questions « matérialistes » demeurent importantes (la question
des retraites en France, les mouvements d'opposition aux politiques d'austérité en Europe,
ou encore le mouvement « Occupy Wall Street » aux États-Unis qui a fait des inégalités
économiques son principal cheval de bataille).
Enfin, il faudrait se garder d’une lecture trop « évolutionniste » dans laquelle les nouveaux
mouvements sociaux auraient vocation à se substituer aux anciens conflits: les conflits au
travail restent centraux!
13. II) Conflits sociaux et intégration: des relations complexes
A) Les conflits sociaux comme pathologie de l’intégration (page 236/237)
page 236
2) Les conflits du travail dans la
grande industrie sont plus
nombreux car, dans le cadre de
cette organisation du travail, les
travailleurs et les détenteurs du
capital sont séparés, ils ne
partagent pas le quotidien, ne
travaillent plus ensemble,
n’effectuent plus les mêmes
tâches, contrairement aux
maîtres et ouvriers du Moyen
Âge.
1) Leur fréquence et leur
violence sont anormales
dans la société
capitaliste… et même
dangereuses car elles
remettent en question le
rôle la division du travail
dans la construction de la
solidarité.
Les conflits du travail
modernes auraient
détruits l’unité interne
des corporations.
3) Il semble en effet que plus la taille de l’entreprise est importante, plus le pourcentage d’entreprises ayant déclaré au
moins une grève sur la période 2010 à 2012 augmente, selon des données de la DARES. Ainsi, en 2012, 27,9 % des
entreprises d’au moins 500 salariés ont connu au moins une grève en 2012, contre seulement 2,4 % des entreprises de 50
à 199 salariés, soit 25,5 points d’écart.
14. Le document statistique semble confirmer l’intuition d’É. Durkheim : plus les
entreprises sont grandes, plus il y a de distance entre les salariés et leurs
employeurs, et plus augmentent les conflits du travail.
Il faut également souligner que les syndicats sont davantage présents dans les
grandes entreprises, ce qui facilite l’organisation des salariés et leur capacité de
mobilisation.
Enfin, les petites entreprises dans lesquelles les relations entre employeurs et
salariés sont interpersonnelles, peuvent être considérés comme des groupes
primaires (cf 1ES) fonctionnant un peu comme des corporations au moyen-âge
(avec le patron de PME qui travaille aussi avec ses salariés), voire comme
familles…
Pour Durkheim, les conflits dans le monde du travail devenus excessifs dans la
société capitaliste sont pathologiques car ils ne permettent pas à la division du
travail de remplir normalement sa fonction normale à savoir produire de la
solidarité et de la cohésion sociale, ils ne permettent plus l’intériorisation de
normes communes et sont source d’anomie!
15. page 237
1) Conflit social car il y a une action collective, un vague ennemi commun… MAIS ces actions collectives sont violentes,
non-coordonnées, sans revendications formulées de façon structurées dans l’espace public, sans leader, sans « sens »
évident… sans ennemis évidents, les voitures brûlées n’étant pas celles d’un ennemi … Il s’agit donc d’une forme assez
particulière de conflit social…le mot « émeutes » étant fortement péjoratif.
2) L’humiliation vécue dans leur vie quotidienne. Ils se perçoivent comme des citoyens de seconde zone, en rupture avec
l’école et l’emploi, marginalisés voire rejetés par le reste de la société.
3) Durkheim: Manque d’intériorisation de certaines normes? : le recours à la violence physique signe d’une non-
intégration de certains interdits qui révèlent la proximité avec la délinquance ? Refus de se résigner à leur sort de
pauvres des pays riches, aspirent à un emploi, une dignité, un revenu qui leur permette de consommer… ?
Merton : Non adéquation entre les fins proposées par la société et les moyens… et révolte!
La non-coordination de leurs actions, leur non alliance avec d’autres groupes (associations, partis…) peut révéler la
faiblesse du lien social avec d’autres individus… le manque de normes communes…
Ces émeutes ne sont pas productrices de nouvelles normes, meilleures pour l’ensemble de la société… et donc
renforçant la cohésion sociale.
16. B) Les conflits sociaux comme source de cohésion sociale?
1) Renforcer les liens sociaux?
Page
239
1) Un conflit crée des relations entre des
adversaires. Dans le cadre d’un conflit du
travail, par exemple, salariés et
représentants syndicaux doivent discuter,
négocier, chercher une sortie de crise avec
l’employeur. Dès lors, le conflit, au lieu de
fragiliser le lien social, crée au contraire
des liens qui n’auraient pas
nécessairement existé autrement entre les
adversaires.
De plus, le conflit « résout les tensions »
aboutit à de nouvelles normes, de nouveaux
équilibres, meilleurs pour le groupe.
0) Pourquoi les conflits renforcent-ils
les liens sociaux au sein des groupes
qui entrent en conflits?
0)Action collective révèle et renforce les
valeurs, la solidarité, réduisent les conflits
internes à l’intérieur du groupe qui entre en
conflit (cf guerres…)
2) Si les conflits sociaux sont inévitables, il convient
de chercher à les pacifier et à les organiser. C’est ce
que l’on nomme « l’institutionnalisation des conflits
». Il s’agit de donner des formes reconnues et
acceptées par tous aux conflits.
17. .
Ils obéissent à des règles ET contribuent en outre à en produire de nouvelles. Ils portent
parfois directement ou indirectement sur les règles mêmes qui encadrent les conflits.
Ce processus a pour but d’éviter que les conflits d’intérêt inhérents aux sociétés capitalistes
entre les apporteurs de travail et de capital ne débouchent sur des émeutes violentes, une
lutte de classes qui se transformerait en guerre de classes.
Dans une vision conservatrice, il permet de maintenir l’essentiel du système capitaliste.
Dans une vision progressiste, il permet une amélioration de la situation des travailleurs
qui profitent ainsi des gains de productivité… alors qu’ils n’obtiendraient rien s’ils
n’avaient pas la possibilité de négocier collectivement
Dans une perspective révolutionnaire: il y a débat.
La participation aux négociations peut s’interpréter comme une forme de
compromission/collaboration avec l’ennemi qui n’est pas pensable. Les petites
améliorations entraînerait un risque d’embourgeoisement des ouvriers qui les
détournerait de la lutte.
Tous les progrès sont bons à prendre, l’amélioration des conditions de
vie matérielles des travailleurs leur laisse plus de temps et d’énergie pour
comprendre le système capitaliste et se préparer à son remplacement.
2) L’institutionnalisation des conflits
Régulation des conflits : ensemble de règles qui exercent un contrôle sur les
manifestations des conflits et sur les manières de les résoudre.
L’institutionnalisation des conflits : processus d’encadrement, de routinisation et de légitimation des conflits sociaux
Institutions = ensemble de règles durables, qui s’imposent à tous.
Institutionnalisation des conflits= processus de développement de règles encadrant les conflits
18. Ce processus est marqué par quelques grandes dates :
1864 : abolition du délit de coalition et reconnaissance du droit de grève
1884 : reconnaissance du droit syndical et de la valeur des accords collectifs.
1946 : droit de grève est dans la constitution
1982 :relative au développement des institutions représentatives du personnel
• l’élection chaque année par les salariés du délégué du personnel et tous les deux ans
du comité d’entreprise qui doit avoir toutes informations sur la situation de l’entreprise,
• l’élection par chaque section syndicale d’un délégué syndical qui représente le syndicat
auprès de l’employeur et qui informe ses adhérents des activités du syndicat.
• Les délégués syndicaux ne peuvent pas être licenciés sans l’avis de l’inspection du
travail. Le délégué syndical a droit à un certain nombre d’heures prises sur son temps
de travail pour ses activités syndicales, le nombre d’heures étant fonction du nombre
de salariés dans l’entreprise. (Heures syndicales financées par le syndicat avec les
cotisations et les subventions de l’Etat)
• Négociation annuelle obligatoire dans chaque entreprise sur les salaires et le temps de
travail, assurant en particulier l’égalité des salaires entre hommes et femmes, français
et étrangers.
Les liens entre présence syndicale et conflits sont connus, c’est donc en toute
connaissance de cause que ces lois favorisent l’implantation des syndicats et donc la
probabilité des conflits.
19. Doc 4 page 239:
1. Employeurs et syndicats de salariés s’opposent sur la hausse des salaires
pour éviter une « smicardisation du secteur », càd que tous les salariés
soient payer au smic. But pour les salariés: que les minima conventionnels
repassent au-dessus du SMIC
2. Patronat et syndicats de salariés négocient, organisent des réunions pour
échanger sur leurs revendications et propositions. Ils se rencontrent en
terrain neutre; l’Etat pousse au dialogue!
Signes qui révèlent la répétition des conflits:
« retrouvailles, existence de conventions collectives= accords déjà signés
avant avec des grilles de salaires, règles de représentativité des syndicats,
drapeaux, gilets jaunes, sifflets sont utilisés de façon rituelle… certains
depuis des années: beaucoup de cadres ont été fixés à l’avance…
Le dialogue s’opère dans des sentiers battus (kijàrt ut)
3.Choisir le dialogue plutôt que l’affrontement . Ils sont prêts à modifier
leurs revendications en prenant en compte les arguments de leur adversaire
: dans le cas de ces négociations salariales dans les transports, les syndicats
de salariés ont ainsi modéré leurs revendications salariales. La combativté
des salariés s’exprime de façon sans violence physique (on se déclare
combattif, on siffle dans des sifflets, on montre son nombre… mais c’est
TOUT.)
4. Ces négociations créent du lien entre les salariés qui revendiquent des
hausses des salaires (union CGT et CFDT?). Ils créent aussi du lien entre
salariés et patronat car ils doivent négocier pour trouver une sortie de crise.
Se mettre d’accord sur les désaccords, sur des nouveaux problèmes (les
travailleurs détachés…) et sur la manière de les résoudre pour éviter que le
secteur ne disparaisse, cela rapproche! (Retour de l’esprit des corporations?
)
(Idée à ne pas noter mais l’expression est belle: Quand Durkheim sort par
la porte, il revient par la fenêtre!)
On peut bien-sûr remplacer Durkheim par un autre mot…
20. 2) Les conflits défensifs : l’arme des faibles pour résister aux
changements sociaux que les forts peuvent imposer sans
conflits?
Par exemple, une transformation de l’environnement
économique peut pousser les dirigeants d’une entreprise à
fermer des unités de production, à réduire les effectifs
salariés ou à réduire les rémunérations ; ou, inversement, à
imposer une hausse de leur propre rémunération. Ils
peuvent ainsi déclencher le changement social (ici, le
changement dans la répartition des richesses) sans
forcément recourir au conflit. Au contraire, les salariés
peuvent beaucoup plus difficilement imposer de
modification collective de leur contrat de travail sans
recourir au conflit.
Conflits offensifs: pour de nouveaux droits (avortement,
droit de vote, contrôle de l’accès aux armes aux EU
A) Des conflits comme résistance aux
changements: doc 2 page 240
III) Quel rôle jouent les conflits dans le changement social
1) Libertés publiques…
2) Difficile à faire la différence:
il y a toujours l’espoir d’un
meilleur futur (encore plus de
libertés publiques qu’avant?)
3) Protection des acquis sociaux/ des services publics… qui seraient en
voie de démantèlement… et fragilisé par une vision de plus en plus
libérale de l’économie
21. A86 à NanterreA86 à Rueil-Malmaison
Libellé
commune ou
ARM
Ménages
fiscaux
Médiane
revenu
disponible par
UC (en euros)
Part ménages
fiscaux
imposés
Taux de
pauvreté-
Ensemble
1er
décile
(en euros)
9ème
décile
(en euros)
Nanterre 34250 18489,0 66,5 20,2 9291,0 37944,8
Rueil-
Malmaison 32503 29723,4 83,6 6,2 14027,1 60089,3
Exercice page 241 Exercice Nimby
2) Comme dans chaque action collective, il faut une forme d’altruisme, car il n’est pas rationnel de se mobiliser;
les valeurs mobilisées (défense de l’environnement) ont bien une dimension altruiste… Exemple de la ZAD…
NIMBY= qualificatif péjoratif qui souligne le caractère local et égoïste de
l’action collective; Le mouvement anti-éolien est qualifié de NIMBY car vise
au déplacement des éoliennes, que l’on veut éventuellement voir ailleurs,
chez les autres mais pas chez nous. Il ne propose pas une alternative pour
la société.
Les éoliennes risqueraient d’être déplacées là où la population n’est pas
capable de se mobiliser, ne dispose pas de relais parmi les élus…
Mouvement défensif des forts pour protéger leurs privilèges et s’opposer à
un changement social globalement bon??
http://www.nanterre.fr/1
221-une-petition-pour-la-
couverture-de-l-
echangeur.htm
http://www.marianne.net/les-
riverains-du-16e-
arrondissement-rejettent-
violemment-futur-centre-
hebergement-100241091.html
22. B) Le conflit moteur du changement social : (doc 1, 2, 3 page 242, 243)
C’est par le conflit, les grèves, les manifestations… qu’un grand nombre de droits
sociaux en France ont été acquis. Ainsi, les réformes du Front populaire (congés
payés, etc.) ont été accompagnées de grandes grèves pour « faire pression » sur les
employeurs pour lesquels les avancées sociales proposées n’étaient pas
envisageables.
23. 2) Classe en soi devient classe pour soi avec prise de
conscience de l’exploitation et de sa force avec son
accroissement numérique.
Logique de conflits offensifs pour que les faibles (lorsqu’ils sont isolés) imposent des progrès et du changement
aux forts (les employeurs/ les blancs/ les hommes dont les intérêts sont toujours mieux défendus par l’Etat qui est
complice des forts, de classe bourgeoise chez Marx)
Permet les progrès économiques et sociaux, l’acquisition de nouveaux droits (des droits des femmes, des noirs…)
Page
242
3) Marx faisait de la lutte des classes le principal
moteur de transformation des sociétés, tout en
ramenant tout à la dimension économique.
Le conflit social central entre le capital et le travail
déterminant tous les autres.
L’Histoire, c’est l’Histoire de la lutte des classes.
La classe dominante finit toujours par être
renversée, de façon violente par la classe dominée
qui construit une nouvelle société.
24. 1) + 18 points, augmentation de 50%
3) La volonté de changement pourrait
logiquement être la cause de l’augmentation des
actions de protestations… même si on peut
penser aussi que la multiplication des formes
d’engagement dans des actions collectives, peut-
être facilitée par de nouvelles façons de
communiquer (pétitions sur internet, partage
des actions via des photos…) a renforcé la
conviction de la nécessité (et de la possibilité) de
changements radicaux.
2) Augmentation de l’engagement dans des
formes d’actions protestataires et en même
temps et dans les mêmes proportions, hausse
des réponses considérant qu’un changement
radical est nécessaire.
Page
243
25. Conclusion :
Les conflits permettent de changer des normes sociales, des valeurs
(Ils imposent un jugement moral nouveau, un vocabulaire nouveau:
Ex: Ne pas parler d’accident de la route, mais de délinquance automobile.
Les conflits permettent d’obtenir de nouveaux droits, conduisent les pouvoirs publics à
mener des politiques publiques nouvelles
(Ex: Association de victimes d’accidentés de la route … obtiennent que l’Etat accède à leurs
demandes… contre d’autres lobbys (constructeurs automobiles)
Les conflits entraînent la construction de identités collectives (la visibilité des conflits fait
qu’il est parfois inévitable de se positionner…)
Ex: La classe ouvrière, les féministes, les 68-tards, les écologistes
Du fait qu'ils veulent atteindre des buts à la poursuite desquels les partis politiques issus
des conflits classiques en capital et travail ne sont pas toujours bien adaptés , les individus
engagés dans la défense de valeurs postmatérialistes ont tendance à se tourner vers de
nouveaux mouvements sociaux plutôt qu’à s’engager des l’activisime politique
traditionnel.
Ouverture: affaiblissement du clivage gauche/droite (et surtout déclin des partis faisant
référence aux classes sociales) ? Développement d’une nébuleuse de groupes d’intérêts, de
pression… Duflot à Oxfam?
26. Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10points)
Cette partie comporte trois documents.
À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que les conflits
sociaux peuvent être un facteur de cohésion sociale.
DOCUMENT 1
Une fois que le conflit a éclaté […], il est en fait un mouvement de protection contre le
dualisme qui sépare, et une voie qui mènera à une sorte d'unité, quelle qu'elle soit […]. En
lui-même, le conflit est déjà la résolution des tensions entre les contraires […].
À côté de cela, il y a cette autre signification sociologique du conflit : non pas celle qui
concerne le rapport réciproque des parties, mais la structure interne de chacune d’entre
elles. L’expérience quotidienne montre qu’un conflit entre deux individus peut très
facilement modifier l’un d’entre eux non seulement dans sa relation à l’autre, mais
aussi en lui-même […].
Grâce [au conflit], non seulement une unité existante se concentre plus
énergiquement sur elle-même, éliminant tous les éléments qui pourraient brouiller la
netteté de ses contours face à l’ennemi – mais encore, des personnes et des
groupes qui sans cela n’auraient rien à faire ensemble sont amenées à se
rassembler.
Source : Sociologie, Georg SIMMEL, 1992.
27. Taux de négociation et taux d’aboutissement des négociations selon que
l’entreprise ait connu au moins une grève ou non en2010 (en %)
Source : DARES,
DOCUMENT 2
Note : ce document
porte sur les entreprises
de 10 salariés ou plus
(secteur marchand non
agricole). L’étude porte
sur des négociations au
niveau central des
entreprises.
Lecture : parmi les
entreprises ayant connu
une grève en 2010,
61,1% des entreprises
ont négocié et 82,4% de
ces négociations ont
abouti.
28. DOCUMENT 3
Les modes d’action visent, certes, à instaurer un rapport de forces avec un
adversaire, à manifester la détermination du groupe, à exprimer ses revendications et à
affirmer son identité. Mais ils doivent aussi assurer le maintien du groupe en tant que tel
et entretenir sa mobilisation. D’où l’importance, s’agissant de grèves reconductibles,
dont la durée est incertaine, de ces activités parallèles, souvent à caractère ludique,
qui permettent d’affirmer publiquement des revendications tout en offrant une
occupation aux salariés désœuvrés. […] L’animation, notamment musicale, du lieu de
grève visant à attirer la curiosité des passants est encore un autre moyen de favoriser
les échanges entre public extérieur et grévistes et de créer ainsi une ambiance de solidarité
réconfortante.
Même les activités les plus traditionnelles – comme la fabrication de pancartes et
banderoles – prennent une partie de leur sens en [permettant] […] d’entretenir une
effervescence collective qui, en transcendant les désagréments individuels, incite à voir
dans la grève un moment de « défrustration » personnelle et professionnelle. Drôles,
épiques(1) ou ordinaires, il s’agit de proposer des activités valorisantes dans et par lesquelles
les membres du groupe trouveront un motif de fierté […]. Quoique de nature militante,
elles mobilisent des savoir-faire ou des ressources qui, eux, sont d’ordre extra-militant –
ce qui contribue à les rendre séduisantes aux yeux des grévistes les plus novices(2) en
matière de militantisme […].
Source : « Mobilisations improbables et apprentissage d'un répertoire syndical », Annie
COLLOVALD et Lilian MATHIEU, Politix, 2009.
(1) Épique : extraordinaire. (2) Novice : débutant.
29. Correction du RASD :
I ) Le conflit renforce la cohésion interne dans les groupes qui entrent en conflit
A) Effacement des différences internes pour faire face à l’ennemi (doc1)
B) Offre la possibilité aux individus de jouer un rôle valorisant (un peu comme le travail) au
sein du groupe...(doc 3)
C)... mais aussi vis-à-vis de la société toute en entière (encore un autre moyen de favoriser
les échanges entre public extérieur, doc3)
II) Le conflit renforce la cohésion interne entre les groupes qui entrent en conflit
A) L’institutionnalisation des conflits relie les groupes en conflit (doc1, se mettre d’accord
sur l’existence d’un problème, sur son importance, sur la façon de le résoudre...)
B) Permet le plus souvent l’aboutissement d’un accord (doc 2)
C) Qui permet le plus souvent de trouver une solution qui améliore la cohésion globale
(changement social= progrès social, doc1, vers une sorte d’unité)