Cours SE Le système Linux : La ligne de commande bash - IG IPSET
Cours conflits sociaux 2017
1. Chapitre 9:
La conflictualité sociale : pathologie,
facteur de cohésion ou moteur du
changement social ?
Problématique générale : Comment ont évolué les conflits sociaux et quels
sont leurs effets ?
Comment analyser l’évolution des objets et des modes d’action
collective?
Facteurs de cohésion sociale (qui révèlent et renforcent la cohésion
sociale) ou pathologie sociale qui met en danger la société ?
Frein ou moteur du changement social ?
2. Page 232
Un conflit social se caractérise par le fait d’être une
action collective, nécessitant la coordination des
acteurs. Ces acteurs défendent des intérêts communs
et s’opposent à un adversaire. (Contre un autre
groupe, ou contre l’Etat, pour que la transformation
de l’objet du conflit en « problèmes publics » et son
inscription à « l’agenda politique » permettent la
satisfaction des revendications.
Remarque: l’existence du conflit révèle à la fois la
réalité du groupe social et aussi que des conditions
sont réunies pour expliquer le paradoxe d’Olson.
Existence de normes et valeurs communes, plaisir
de les partager collectivement (sociabilité
militante)?
Existence d’un système d’incitations sélectives
I) Les conflits sociaux au sein des sociétés contemporaines
A) Conflits sociaux et mouvements sociaux
Alternatiba= alternatives en basque
Il est possible d’associer Alternatiba à la notion de conflit social: actions collectives (les villages) autour d’une cause:
(la lutte contre le réchauffement climatique), contre des adversaires plus ou moins identifiés (les FMN, les pouvoirs
publics…), autonomes. Toutefois, la portée très générale des revendications avec la volonté de transformer la
société toute entière (et aussi les individus qui la composent…) font que l’on pourrait aussi parler de mouvement
social:
Mouvement social = action collective significative visant à changer la société
3. Les conflits sociaux peuvent prendre différentes formes (grèves, manifestations, sit-
in, flash-mob, pétitions, boycott…) et sont porteurs de revendications variées :
mobilisation des étudiants contre les frais de scolarité, défense de l’égalité devant la
loi (mariage pour tous), défense des droits des salariés (blocage des raffineries de
pétrole lors des conflits liés à la« loi travail » en 2016), etc.
4. Page 233
1. Sit-in, pétitions, boycott d’entreprise ou produit, piratage de
sites, interruption d’événements…
2 Les caractéristiques de ces NMS, en dehors de la caractéristique
principale des mouvements sociaux qui est la portée générale des
revendications:
Les nouveaux mouvements sociaux sont davantage horizontaux que
verticaux : ils refusent la centralisation de la décision et la délégation
d’autorité à des supérieurs. Ces mouvements portent aussi davantage des
revendications post-matérielles, qualitatives (demande d’égalité,
d’autonomie, de reconnaissance des identités) plutôt que des
revendications matérielles, quantitatives (partage des richesses); plus
d’autonomie par rapport à l’Etat. Enfin les individus acteurs de ces
mouvements sont divers, et s’ ils revendiquent leur identité (écologistes,
féministes, homosexuels,...) comme base de leur engagement, et il ne s’agit
pas (plus?) d’une appartenance à une classe sociale.(Lien avec la
moyennisation).
3) Acteurs: individus divers qui se coordonnent via des sites internet, des journaux, des
news letters… qui appartiennent à des réseaux qui s’interpénètrent.
5. Le collectif Alternatiba peut être associé à un nouveau mouvement social (NMS).
Les revendications du collectif sont qualitatives (lutte contre le réchauffement climatique). Il
ne s’agit pas, pour le mouvement, d’exercer le pouvoir, mais d’influencer les décideurs publics
et de sensibiliser les citoyens.
Enfin, le collectif est organisé de manière décentralisée (ville, région…) et sans structure
hiérarchisée.
6. B) La mutation des conflits sociaux depuis les années 1970
1) Le recul du conflit central capital /travail
Marx faisait de la lutte des classes le principal moteur de transformation des sociétés, tout en ramenant tout à la dimension
économique. Le conflit social central entre le capital et le travail déterminant tous les autres.
Page 234
Le nombre de journées individuelles non
travaillées pour fait de grève a baissé de 62
% entre 2005 et 2012, mais il y a de fortes
variations selon les années. Par exemple, en
2010, le nombre de journées individuelles
non travaillées étaient 1,9 fois plus
nombreuses qu’en 2005. Toutefois, il se
dégage avec évidence une tendance lourde!
Pourquoi?
7. Page 234
Syndicats:
Association chargée de défendre
les intérêts professionnels de ses
membres. (Ex: Salaires, conditions
de travail, droits à une protection
sociale…)
1) Les syndicats rendent les
conflits du travail plus
probables, dans la mesure où ils
fédèrent les mécontentements,
informent les salariés, disposent
de moyens matériels et
financiers et d’un niveau parfois
élevé d’expertise.
Dans le même temps, ils
participent à désamorcer les
formes les plus dures de
conflits, voire à les éviter par la
négociation préalable avec
l’employeur.
2. La part des salariés qui adhèrent à un syndicat a baissé d’environ 20 points de 1950
à 2005.
8. En fait, le niveau de la syndicalisation est beaucoup 3
fois plus faible dans le privé que le public!
9. Remarque: lire bien la
source!
Toutefois, cette faible
syndicalisation n’est pas
forcément synonyme de
faiblesse des syndicats.
Une part de plus en plus
importante de leur
financement provient de
subventions publiques et
leur présence dans les
entreprises et sur les lieux
de travail est plutôt en
hausse.
Question complexe:
Certes la désyndicalisation peut révéler un échec des syndicats à
faire partager des valeurs et de croyances communes et donc
expliquer la baisse des conflits collectifs au travail, notamment des
grèves. (Montée de l’individualisme professionnel…) … mais on
peut aussi penser que cette baisse s’explique par l’augmentation de
la précarité (les CDD ne font pas grève…), la peur du chômage
(difficultés à retrouver un emploi de plus en plus grandes…)… et
que les syndicats ne sont pas forcément responsables de la
désaffection à leur égard.
10. Page 235
1) Débrayage, pétition,
manifestation, grève perlée,
grève du zèle, recours aux
prud’hommes, absentéisme,
refus d’heures
supplémentaires.
2) Un débrayage au
travail est une grève de
très courte durée, grève
perlée= à tour de rôle…
grève du zèle= suivre
absurdement des
consignes…
3) En prenant en compte une définition plus large de la conflictualité que les JINT pour
fait de grève, il semble difficile de conclure à une réelle diminution de la
conflictualité du travail. Le recours à la manifestation (parfois en dehors des heures
de travail) peut notamment s’interpréter comme un choix plus efficace que la grève
pour modifier les rapports de force en faisant appel à l’opinion publique pour faire
aboutir les revendications.
11. 1) Les mouvements écologistes, féministes, régionalistes,
antiracistes, etc. se sont développés dans les années
1970. Ces mouvements défendent des valeurs,
revendiquent des droits pour les groupes qu’ils
défendent.
Ronald Inglehart souligne, sur la base d'enquêtes
internationales, un passage de valeurs « matérialistes » à
des valeurs « post-matérialistes ». Les conflits
concerneraient moins la répartition des ressources, les
revenus, les salaires ou le pouvoir que des questions
liées à l'identité, à la reconnaissance ou aux « droits
culturels ».
2) Il paraît difficile de distinguer, dans une négociation
salariale par exemple, ce qui relève de la revendication
matérielle (amélioration recherchée du niveau de vie) de ce
qui relève de la revendication de la reconnaissance (le
salaire étant la traduction de la reconnaissance accordée au
travail exercé). De même (vice versa), les revendications
antiracistes sont aussi indirectement des revendications
matérielles, pour de bons salaires pour tous.
2) L’émergence de NMS?
12. L'opposition est schématique et ne doit pas être surestimée : si, effectivement, certains
mouvements renvoient clairement à des questions de reconnaissance (du mouvement des
« droits civiques » aux États-Unis aux différentes questions liées à la liberté sexuelle), il ne
faut pas oublier que les questions « matérialistes » demeurent importantes (la question
des retraites en France, les mouvements d'opposition aux politiques d'austérité en Europe,
ou encore le mouvement « Occupy Wall Street » aux États-Unis qui a fait des inégalités
économiques son principal cheval de bataille).
Enfin, il faudrait se garder d’une lecture trop « évolutionniste » dans laquelle les nouveaux
mouvements sociaux auraient vocation à se substituer aux anciens conflits: les conflits au
travail restent centraux!
13. II) Conflits sociaux et intégration: des relations complexes
A) Les conflits sociaux comme pathologie de l’intégration (page 236/237)
page 236
2) Les conflits du travail dans
la grande industrie sont plus
nombreux car, dans le cadre
de cette organisation du
travail, les travailleurs et les
détenteurs du capital sont
séparés, ils ne partagent pas
le quotidien, ne travaillent
plus ensemble, n’effectuent
plus les mêmes tâches,
contrairement aux maîtres et
ouvriers du Moyen Âge.
1) Leur fréquence et leur
violence sont anormales
dans la société
capitaliste… et même
dangereuses car elles
remettent en question le
rôle la division du travail
3) Il semble en effet que plus la taille de l’entreprise est importante, plus le pourcentage d’entreprises ayant déclaré au
moins une grève sur la période 2010 à 2012 augmente, selon des données de la DARES. Ainsi, en 2012, 27,9 % des
entreprises d’au moins 500 salariés ont connu au moins une grève en 2012, contre seulement 2,4 % des entreprises de 50
à 199 salariés, soit 25,5 points d’écart.
14. Le document statistique semble confirmer l’intuition d’É. Durkheim : plus les
entreprises sont grandes, plus il y a de distance entre les salariés et leurs
employeurs, et plus augmentent les conflits du travail.
Il faut également souligner que les syndicats sont davantage présents dans les
grandes entreprises, ce qui facilite l’organisation des salariés et leur capacité de
mobilisation. Enfin, dans les petites entreprises dans lesquelles les relations
entre employeurs et salariés sont interpersonnelles, le coût individuel de la
mobilisation en termes de salaire, de carrière et de risque de perte d’emploi
peut faire renoncer les salariés à s’engager dans un conflit.
15. page 237
1) Conflit social car il y a une action collective, un vague ennemi commun… MAIS ces actions collectives
sont violentes, non-coordonnées, sans revendications, sans leader, sans « sens » évident… sans ennemis
évidents, les voitures brûlées n’étant pas celles d’un ennemi … Il s’agit donc d’une forme assez particulière
de conflit social…le mot « émeutes » étant fortement péjoratif.
2) L’humiliation vécue dans leur vie quotidienne. Ils se perçoivent comme des citoyens de seconde zone,
en rupture avec l’école et l’emploi, marginalisés voire rejetés par le reste de la société.
3) Durkheim: Manque d’intériorisation de certaines normes? : le recours à la violence physique signe
d’une non-intégration de certains interdits qui révèlent la proximité avec la délinquance ? Refus de se
résigner à leur sort ?
Merton : Non adéquation entre les fins proposées par la société et les moyens… et révolte!
16. B) Les conflits sociaux comme source de cohésion sociale?
1) Renforcer les liens sociaux?
Page
239
1) Un conflit crée des relations entre des
adversaires. Dans le cadre d’un conflit du
travail, par exemple, salariés et représentants
syndicaux doivent discuter, négocier, chercher
une sortie de crise avec l’employeur. Dès lors,
le conflit, au lieu de fragiliser le lien social,
crée au contraire des liens qui n’auraient pas
nécessairement existé autrement entre les
adversaires.
0) Pourquoi les conflits renforcent-ils
les liens sociaux au sein des groupes
qui entrent en conflits?
0) Action collective révèle et renforce
les valeurs, la solidarité, réduisent les
conflits internes. (cf guerres…)
2) Si les conflits sociaux sont inévitables, il
convient de chercher à les pacifier et à les
organiser. C’est ce que l’on nomme «
l’institutionnalisation des conflits ». Il s’agit
de donner des formes reconnues et
acceptées par tous aux conflits.
17. .
Ils obéissent à des règles mais contribuent en outre à en produire de nouvelles. Ils portent
parfois directement ou indirectement sur les règles mêmes qui encadrent les conflits.
Ce processus a pour but d’éviter que les conflits d’intérêt inhérents aux sociétés capitalistes
entre les apporteurs de travail et de capital ne débouchent sur des émeutes violentes, une
lutte de classes qui se transformerait en guerre de classe.
Dans une vision conservatrice, il permet de maintenir l’essentiel du système capitaliste.
Dans une vision progressiste, il permet une amélioration de la situation des travailleurs
qui profitent ainsi des gains de productivité… alors qu’ils n’obtiendraient rien s’ils
n’avaient pas la possibilité de négocier collectivement
Dans une perspective révolutionnaire: il y a débat.
La participation aux négociations peut s’interpréter comme une forme de
compromission/collaboration avec l’ennemi qui n’est pas pensable. Les petites
améliorations entraînerait un risque d’embourgeoisement des ouvriers qui les
détournerait de la lutte.
Tous les progrès sont bons à prendre, l’amélioration des conditions de vie matérielles
des travailleurs leur laisse plus de temps et d’énergie pour comprendre le système
capitaliste et se préparer à son remplacement.
2) L’institutionnalisation des conflits
Régulation des conflits : ensemble de règles qui exercent un contrôle sur les
manifestations des conflits et sur les manières de les résoudre.
L’institutionnalisation des conflits : processus d’encadrement, de routinisation et de
légitimation des conflits sociaux
18. Ce processus est marqué par quelques grandes dates :
1864 : abolition du délit de coalition et reconnaissance du droit de grève
1884 : reconnaissance du droit syndical et de la valeur des accords collectifs.
1946 : droit de grève est dans la constitution
1982 :relative au développement des institutions représentatives du personnel
• l’élection chaque année par les salariés du délégué du personnel et tous les deux ans
du comité d’entreprise qui doit avoir toutes informations sur la situation de
l’entreprise, et qui bénéficie d’une subvention de fonctionnement ;
• l’élection par chaque section syndicale d’un délégué syndical qui représente le
syndicat auprès de l’employeur et qui informe ses adhérents des activités du syndicat.
• Les délégués syndicaux ne peuvent pas être licenciés sans l’avis de l’inspection du
travail. Le délégué syndical a droit à un certain nombre d’heures prises sur son temps
de travail pour ses activités syndicales, le nombre d’heures étant fonction du nombre
de salariés dans l’entreprise.
• négociation annuelle obligatoire dans chaque entreprise sur les salaires et le temps
de travail, assurant en particulier l’égalité des salaires entre hommes et femmes,
français et étrangers.
Liens entre présence syndicale et conflits est connu, c’est donc en toute connaissance
de cause que ces lois favorisent l’implantation des syndicats.
19. Doc 4 page 239:
1. Employeurs et syndicats de salariés s’opposent sur la
hausse des salaires.
2. Patronat et syndicats de salariés négocient,
organisent des réunions pour échanger sur leurs
revendications et propositions. Ils se rencontrent en
terrain neutre; l’Etat pousse au dialogue!
3. Choisir le dialogue plutôt que l’affrontement . Ils
sont prêts à modifier leurs revendications en prenant
en compte les arguments de leur adversaire : dans le
cas de ces négociations salariales dans les transports,
les syndicats de salariés ont ainsi modéré leurs
revendications salariales.
4. Ces négociations créent du lien entre les salariés qui
revendiquent des hausses des salaires. Ils créent aussi
du lien entre salariés et patronat car ils doivent
négocier pour trouver une sortie de crise. (Se mettre
d’accord sur les désaccords… et sur la manière de les
résoudre, cela rapproche!)
20. 2) Les conflits défensifs : l’arme des faibles pour résister
aux changements sociaux que les forts peuvent imposer
sans conflits?
Par exemple, une transformation de l’environnement
économique peut pousser les dirigeants d’une
entreprise à fermer des unités de production, à réduire
les effectifs salariés ou à réduire les rémunérations ; ou,
inversement, à imposer une hausse de leur propre
rémunération. Ils peuvent ainsi déclencher le
changement social (ici, le changement dans la
répartition des richesses) sans forcément recourir au
conflit.
Au contraire, les salariés peuvent beaucoup plus
difficilement imposer de modification collective de leur
contrat de travail sans recourir au conflit.
3) Protection des acquis sociaux/ des services publics…
qui seraient en voie de démantèlement…
A) Des conflits comme résistance aux
changements: doc 2 page 240
III) Quel rôle jouent les conflits dans le changement social
1) Libertés publiques…
2) Difficile à faire la différence:
il y a toujours l’espoir d’un
meilleur futur (encore plus de
libertés publiques qu’avant?)
21. A86 à NanterreA86 à Rueil-Malmaison
Libellé
commune ou
ARM
Ménages
fiscaux
Médiane
revenu
disponible par
UC (en euros)
Part ménages
fiscaux
imposés
Taux de
pauvreté-
Ensemble
1er
décile
(en euros)
9ème
décile
(en euros)
Nanterre 34250 18489,0 66,5 20,2 9291,0 37944,8
Rueil-
Malmaison 32503 29723,4 83,6 6,2 14027,1 60089,3
Exercice page 241 Exercice Nimby
2) Comme dans chaque action collective, il faut une forme d’altruisme, car il n’est pas rationnel de se mobiliser;
les valeurs mobilisées (défense de l’environnement) ont bien une dimension altruiste…)
NIMBY= qualificatif péjoratif qui souligne le caractère local et
égoïste de l’action collective; Le mouvement anti-éolien est
qualifié de NIMBY car vise au déplacement des éoliennes, que
l’on veut éventuellement voir ailleurs, chez les autres mais pas
chez nous. Il ne propose pas une alternative pour la société.
Les éoliennes risqueraient d’être déplacées là où la population
n’est pas capable de se mobiliser, ne dispose pas de relais parmi
les élus…
http://www.nanterre.fr/1
221-une-petition-pour-la-
couverture-de-l-
echangeur.htm
http://www.marianne.net/les-
riverains-du-16e-
arrondissement-rejettent-
violemment-futur-centre-
hebergement-100241091.html
22. B) Le conflit moteur du changement social : (doc 1, 2, 3 page 242, 243)
C’est par le conflit, les grèves, les manifestations… qu’un grand nombre de droits
sociaux en France ont été acquis. Ainsi, les réformes du Front populaire (congés
payés, etc.) ont été accompagnées de grandes grèves pour « faire pression » sur les
employeurs pour lesquels les avancées sociales proposées n’étaient pas
envisageables.
23. 2) Classe en soi devient classe pour soi avec prise de
conscience de l’exploitation.
Marx faisait de la lutte des classes le principal moteur
de transformation des sociétés, tout en ramenant tout
à la dimension économique.
Le conflit social central entre le capital et le travail
déterminant tous les autres.
L’Histoire, c’est l’Histoire de la lutte des classes.
La classe dominante finit toujours par être renversée,
de façon violente par la classe dominée qui construit
une nouvelle société.
3) Logique de conflits offensifs pour que les faibles (lorsqu’ils sont isolés) imposent des progrès et du changement
aux forts (les employeurs/ les blancs/ les hommes dont les intérêts sont toujours mieux défendus par l’Etat qui est
complice des forts, de classe bourgeoise chez Marx)
Permet les progrès économiques et sociaux, l’acquisition de nouveaux droits (des droits des femmes, des noirs…)
24. Conclusion partielle:
Les conflits permettent de changer des normes sociales, des valeurs
(Ils imposent un jugement moral nouveau, un vocabulaire nouveau:
Ex: Ne pas parler d’accident de la route, mais de délinquance automobile.
Les conflits permettent d’obtenir de nouveaux droits, conduisent les pouvoirs
publics à mener des politiques publiques nouvelles
(Act Up, Association de victimes d’accidentés de la route … obtiennent que l’Etat
accède à leurs demandes… contre d’autres lobbys (catholiques, constructeurs
automobiles))
Les conflits entraîne la construction de nouvelles identités collectives
(la classe ouvrières, les féministes, les 68-tards, les écologistes…)
25. 1) + 18 points, augmentation de 50%
2) Augmentation de l’engagement dans des
formes d’actions protestataires et en
même temps hausse des réponses
considérant qu’un changement radical
est nécessaire.
3) La volonté de changement pourrait
logiquement être la cause de
l’augmentation des actions de
protestations…
26. Conclusion: Vers un déplacement des objets des conflits? (source melchior.fr)
La dimension matérialiste/postmatérialiste a joué un rôle crucial dans la montée de la vague du nouveau
mouvement social qui est devenu de plus en plus important ces dernières années. Car les postmatérialistes
mettent l'accent sur une hiérarchie des valeurs fondamentalement différente de celle qui a prévalu dans la
société industrielle durant de nombreuses décennies
Leur soutien à l'écologie reflète ce souci – avec une référence explicite à la qualité de l'environnement
physique ; et (moins ouvertement, mais de manière au moins aussi importante) ils ont le souci de la qualité
de l'environnement social: ils recherchent des relations entre les gens qui soient moins hiérarchiques, plus
intimes et informelles. Ce n'est pas que les postmaterialistes rejettent les fruits de la prospérité – mais
simplement que leur hiérarchie des valeurs est moins fortement dominée par les impératifs qui étaient
centraux dans la société industrielle naissante.
Les partis politiques établis qui contrôlent la politique électorale dans la plupart des
sociétés occidentales ont fait leur apparition durant une période où le conflit entre
classes sociales dominait la scène politique ; et les alliances existantes continuent à
refléter largement cette orientation. Mais les anciennes lignes de force (notamment le
clivage gauche-droite) ne reflètent pas de manière adéquate des questions aussi
nouvelles que le mouvement féministe, le mouvement écologiste, ou l'opposition à
l'énergie nucléaire.
Du fait qu'ils veulent atteindre des buts à la poursuite desquels les partis politiques
existants ne sont pas bien adaptés, les postmatérialistes ont tendance à se tourner vers
de nouveaux mouvements sociaux.
27. Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10points)
Cette partie comporte trois documents.
À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que les conflits
sociaux peuvent être un facteur de cohésion sociale.
DOCUMENT 1
Une fois que le conflit a éclaté […], il est en fait un mouvement de protection contre le
dualisme qui sépare, et une voie qui mènera à une sorte d'unité, quelle qu'elle soit […]. En
lui-même, le conflit est déjà la résolution des tensions entre les contraires […].
À côté de cela, il y a cette autre signification sociologique du conflit : non pas celle qui
concerne le rapport réciproque des parties, mais la structure interne de chacune d’entre
elles. L’expérience quotidienne montre qu’un conflit entre deux individus peut très
facilement modifier l’un d’entre eux non seulement dans sa relation à l’autre, mais
aussi en lui-même […].
Grâce [au conflit], non seulement une unité existante se concentre plus
énergiquement sur elle-même, éliminant tous les éléments qui pourraient brouiller la
netteté de ses contours face à l’ennemi – mais encore, des personnes et des
groupes qui sans cela n’auraient rien à faire ensemble sont amenées à se
rassembler.
Source : Sociologie, Georg SIMMEL, 1992.
28. Taux de négociation et taux d’aboutissement des négociations selon que
l’entreprise ait connu au moins une grève ou non en2010 (en %)
Source : DARES,
DOCUMENT 2
Note : ce document
porte sur les entreprises
de 10 salariés ou plus
(secteur marchand non
agricole). L’étude porte
sur des négociations au
niveau central des
entreprises.
Lecture : parmi les
entreprises ayant connu
une grève en 2010,
61,1% des entreprises
ont négocié et 82,4% de
ces négociations ont
abouti.
29. DOCUMENT 3
Les modes d’action visent, certes, à instaurer un rapport de forces avec un
adversaire, à manifester la détermination du groupe, à exprimer ses revendications et à
affirmer son identité. Mais ils doivent aussi assurer le maintien du groupe en tant que tel
et entretenir sa mobilisation. D’où l’importance, s’agissant de grèves reconductibles,
dont la durée est incertaine, de ces activités parallèles, souvent à caractère ludique,
qui permettent d’affirmer publiquement des revendications tout en offrant une
occupation aux salariés désœuvrés. […] L’animation, notamment musicale, du lieu de
grève visant à attirer la curiosité des passants est encore un autre moyen de favoriser
les échanges entre public extérieur et grévistes et de créer ainsi une ambiance de solidarité
réconfortante.
Même les activités les plus traditionnelles – comme la fabrication de pancartes et
banderoles – prennent une partie de leur sens en [permettant] […] d’entretenir une
effervescence collective qui, en transcendant les désagréments individuels, incite à voir
dans la grève un moment de « défrustration » personnelle et professionnelle. Drôles,
épiques(1) ou ordinaires, il s’agit de proposer des activités valorisantes dans et par lesquelles
les membres du groupe trouveront un motif de fierté […]. Quoique de nature militante,
elles mobilisent des savoir-faire ou des ressources qui, eux, sont d’ordre extra-militant –
ce qui contribue à les rendre séduisantes aux yeux des grévistes les plus novices(2) en
matière de militantisme […].
Source : « Mobilisations improbables et apprentissage d'un répertoire syndical », Annie
COLLOVALD et Lilian MATHIEU, Politix, 2009.
(1) Épique : extraordinaire. (2) Novice : débutant.
30. Correction du RASD :
I ) Le conflit renforce la cohésion interne dans les groupes qui entrent en conflit
A) Effacement des différences internes pour faire face à l’ennemi (doc1)
B) Offre la possibilité aux individus de jouer un rôle valorisant (un peu comme le travail) au
sein du groupe...(doc 3)
C)... mais aussi vis-à-vis de la société toute en entière (encore un autre moyen de favoriser
les échanges entre public extérieur, doc3)
II) Le conflit renforce la cohésion interne entre les groupes qui entrent en conflit
A) L’institutionnalisation des conflits relie les groupes en conflit (doc1, se mettre d’accord
sur l’existence d’un problème, sur son importance, sur la façon de le résoudre...)
B) Permet le plus souvent l’aboutissement d’un accord (doc 2)
C) Qui permet le plus souvent de trouver une solution qui améliore la cohésion globale
(changement social= progrès social, doc1, vers une sorte d’unité)