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Série ‘Vers une politique de sécurité et de paix au XXIème siècle’
Sous-série 3 - ‘Préparer une défense civile non-violente’
Diaporama n° 6
6 - La résistance civile
contre les coups d’État
Étienne Godinot
13.04.2021
La résistance civile
contre les coups d’État
Sommaire
1 - Allemagne (putsch de Kapp, 1921)
2 - France (putsch des généraux à Alger, avril 1961)
3 - Espagne (putsch de l’armée, avril 1981)
4 - Russie (putsch de Moscou, 1991)
5 - Birmanie (putsch des militaires, février 2021)
Sources : - revue Alternatives non-violentes, n° 119-120 et 121 (2001) Les luttes non-
violentes au XXème siècle
- Internet Wikipedia, presse
Rappel : ce diaporama fait partie de la sous-série
3 - ‘Préparer une défense civile non-violente’
qui fait elle-même partie de la série ‘Vers une politique de
sécurité et de paix au XXIème siècle’ sur irnc.org
1 – Allemagne
Le putsch de Kapp en 1921
En 1919, une brigade anti-républicaine est fondée en
Allemagne par le capitaine Erhardt en soutien au député
monarchiste Wolfgang Kapp, fondateur du Deutsche
Vaterlandspartei ( "Parti allemand de la patrie").
Les Alliés exigent sa dissolution, acceptée par le
gouvernement de la république de Weimar.
Le 13 mars 1920, la "brigade Erhardt" de 6 000
hommes, commandée par le général monarchiste von
Lüttwitz, marche sur Berlin.
Photos : - Wolfgang Kapp
- L’entrée de la brigade Erhardt à Berlin le 13 mars 1920
Grève générale et résistance des fonctionnaires
L’armée refuse de tirer sur les insurgés. Le conseil des
ministres se réfugie à Dresde, puis à Stuttgart. La brigade
occupe les quartiers gouvernementaux et décrète la mise en
place d’un gouvernement provisoire.
Kapp proclame l’état de siège, suspend les journaux.
Mais il est confronté à une grève générale de quatre
jours, déclenchée par les syndicats et les partis de gauche,
qui bloque toute l’économie. 12 millions de salariés participent
à la grève.
Photos :
- Les soldats de la brigade de marine distribuent des tracts le 13 mars
1920
- La brigade putschiste en position
L’échec des putschistes
Les putschistes se heurtent aussi à la résistance des
fonctionnaires berlinois.
Le directeur de la Reichsbank refuse de payer les 10
millions de marks que lui réclame Kapp.
Le 17 mars, Kapp fuit vers la Suède. Il revient en
Allemagne après deux ans d’exil. Il décèdera en 1922, avant
son procès.
La république de Weimar prendra fin en 1933 avec
l’avènement du nazisme.
Photos :
- Affiche d’appel à la grève générale contre le putsch de Kapp
- Plaque en mémoire de la mise en échec du putsch de Kapp
(station Wetter à Berlin)
2 – France
Le putsch des généraux à Alger
en avril 1961
Le 8 janvier 1961, par un référendum sur l'autodétermination
en Algérie organisé en métropole et en Algérie, les électeurs
s'étaient prononcés à près de 75 % en faveur de
l'autodétermination. Des négociations secrètes sont ouvertes entre
le gouvernement français de Michel Debré et le Gouvernement
provisoire de la République algérienne (GPRA) lié au Front de
libération nationale (FLN).
Une partie des cadres de l'armée, qui avaient mené sept
années de durs combats sous la direction de plusieurs
gouvernements depuis le début de la guerre d'Algérie, se sent
trahie par le général de Gaulle. Elle veut s'opposer par un coup de
force aux projets d'indépendance de l'Algérie.
Photos : - Logo du FLN
- Bulletin de vote Oui au 2ème référendum de juillet 1962
Quatre généraux représentant
une partie des militaires de carrière
Le pouvoir gaulliste était bien informé depuis plusieurs mois
par la police judiciaire d'Alger et les services de renseignements
des intentions de certains militaires.
Le putsch des généraux du 21 avril 1961, également
appelé putsch d'Alger, est conduit par quatre généraux (Maurice
Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller).
Ils déclarent « Le commandement réserve ses droits pour
étendre son action à la métropole et reconstituer un ordre
constitutionnel et républicain gravement compromis par un
gouvernement dont l'illégalité éclate aux yeux de la nation. »
Photos : - Les 4 généraux le jour du putsch
- Le quotidien La Croix
La prise de contrôle des points stratégiques à Alger
Dans la nuit, le 1er Régiment étranger de parachutistes (REP) sous
les ordres du commandant Hélie de Saint-Marc, s’empare en trois heures
des points stratégiques d'Alger, notamment du Gouvernement général
d'Alger, de l’Hôtel de Ville, de la radio et de l’aéroport d'Alger.
Les militaires rebelles font arrêter le Délégué général du
gouvernement, Jean Morin, le ministre des Transports, Robert Buron, qui
se trouve en voyage, et un certain nombre d’autorités civiles et militaires.
Les partis de gauche, les syndicats et la Ligue des Droits de
l’Homme appellent à manifester « l’opposition des travailleurs et des
démocrates au coup de force d’Alger ».
Photos : - Hélie Denoix de Saint Marc a connu la Résistance, l'Indochine, l'Algérie et
5 ans prison après le putsch de 1961. Ecoeuré par les aventures coloniales de la
France, par le sort réservé aux harkis en Algérie et en France, c’était aussi un
humaniste.
- Robert Buron (1910-1973), négociateur et signataire des accords d'Évian,
qui mettent fin, en mars 1962, à la guerre d'Algérie. Cet homme politique a compris
très tôt les enjeux de la non-violence.
L’intervention télévisée du général de Gaulle
Le 23 avril à 20 heures, le président Charles de Gaulle, vêtu
de son uniforme de général, paraît à la télévision, et prononce un
discours appelant les soldats d'Algérie, les Français, d'Algérie ou
de métropole, à refuser le coup d'État :
«Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en
retraite ; il a une réalité : un groupe d'officiers partisans, ambitieux
et fanatiques. Ce groupe et ce quarteron possèdent un savoir-faire
limité et expéditif, mais ils ne voient et ne connaissent la nation et le
monde que déformés au travers de leur frénésie.(…)
Au nom de la France, j'ordonne que tous les moyens, je dis
tous les moyens, soient employés partout pour barrer la route à ces
hommes-là, en attendant de les réduire. J'interdis à tout Français,
et d'abord à tout soldat, d'exécuter aucun de leurs ordres. (…)
Françaises, Français ! Aidez-moi ! »
Le refus d’obéir aux rebelles
Conformément à l'article 16 de la Constitution de la 5ème
République, le général de Gaulle se saisit alors des pleins pouvoirs
mis en œuvre jusqu'au 30 septembre 1961.
« Cinq cent mille gaillards munis de transistors », comme dira
le général de Gaulle à propos du contingent, entendent son appel à
l'obéissance et à l'aide ainsi que son interdiction d'obéir aux
officiers rebelles. Des unités d'appelés refusent d'obéir aux ordres
des mutins, se soulèvent à leur tour et arrêtent les officiers
putschistes en leur sein.
À 00 h 45, le premier ministre Michel Debré apparaît à la télévision
et appelle la population à se rendre sur les aéroports « à pied ou en
voiture », « dès que les sirènes retentiront », pour « convaincre les
soldats engagés trompés de leur lourde erreur » et repousser les
putschistes.
Photo : Michel Debré (1912-1996)
Le retour progressif à l’ordre républicain
Progressivement, les troupes ayant suivi les généraux se rendent. 220 officiers
sont relevés de leur commandement, 114 sont traduits en justice. Le Groupement des
commandos de l'air ainsi que les trois régiments ayant pris part au putsch sont dissous
par ordre du chef de l'État.
Le Haut Tribunal Militaire condamne Challe et Zeller à 15 ans de réclusion. Ils seront amnistiés
et réintégrés dans leurs dignités militaires 5 ans plus tard. Salan et Jouhaud s'enfuient, avant d'être
arrêtés et condamnés, le premier à la détention à perpétuité, et le second, qui était pied-noir, à la
peine de mort (qui sera ensuite commuée).
Les partisans acharnés de l’Algérie française entrent dans l’action clandestine
avec l’Organisation armée secrète (OAS). Salan et Jouhaud en prennent la tête avec
Jean-Jacques Susini.
Les accords d'Évian organisant l’indépendance de l’Algérie sont
signés moins d'un an plus tard.
18 mars 1962, à l'hôtel du Parc à Évian : Louis Joxe, Robert Buron et
Jean de Broglie, les négociateurs désignés par le général de Gaulle, et
le vice-président du GPRA (Gouvernement provisoire de la république
algérienne), Krim Belkacem, signent les accords qui mettent fin à 132
ans de colonisation et à 8 ans et demi de guerre.
3 - Espagne
La tentative de coup d’État de février 1981
Le coup d'État de 1981 est lié aux évènements qui se sont
déroulés pendant la transition démocratique espagnole.
4 facteurs engendrent une tension permanente : - crise économique ;
- difficultés de mise en œuvre d'une nouvelle organisation territoriale de
l'État ; - actions terroristes de l'ETA; - résistances de certains secteurs
de l'armée à accepter un système démocratique.
Le 23 février 1981à 18 h 00, lors du second vote d'investiture du
Président du Gouvernement espagnol, un groupe de gardes civils
armés, commandés par le lieutenant-colonel Antonio Tejero Molina,
fait son entrée dans l'hémicycle et interrompt la séance,
ordonnant à tout le monde de s'allonger sur le sol.
Photos : - L’hémicycle du Cortès, Parlement à Madrid
- Antonio Tejero Molina, pistolet au poing, ordonne aux députés de
s’allonger
Coup d’État à l’Assemblée nationale et à Valence
Le militaire le plus gradé dans la salle, le général Manuel
Gutiérrez Mellado, 70 ans, Vice-président du gouvernement chargé
des Affaires de Sécurité et de Défense nationale, donne l'ordre aux
putschistes de déposer les armes. Le groupe de gardes civils arrête le
général, et, pour affirmer son autorité, tire à la mitraillette et au
pistolet dans le plafond de la salle des séances. Les députés se
couchent par terre. Un opérateur de la Télévision espagnole continue
de filmer la séance pendant une demi-heure.
Peu après, à Valence, le général de la 3ème Région militaire,
Jaime Milans del Bosch, fait sortir les chars en ville, et proclame l'état
d’exception en tentant de convaincre les autres militaires de le suivre.
Photos : - Manuel Gutiérrez Mellado (1912-1995), qui fait front aux putschistes
dans la salle de l’Assemblée Nationale
- Jaime Milans del Bosch (1915-1997), putschiste à Valencia
Le rôle décisif du roi Juan Carlos
À 21 h 00, un communiqué du ministère de l'Intérieur annonce
la constitution d'un gouvernement provisoire présidé par Francisco
Laína, pour assurer la direction de l'État, en étroit contact avec la
junte des chefs de l'état-major.
Le refus du roi Juan Carlos 1er de soutenir le coup d'État le fait
avorter dans la nuit. Le monarque lui-même s'assure par sa gestion
personnelle et celle de ses collaborateurs de la fidélité des comman-
dants militaires.
À une heure du matin, Juan Carlos intervient à la télévision, en
uniforme de capitaine général des armées pour s'opposer au coup
d'État, défendre la constitution et destituer le général Jaime Milans
del Bosch. À partir de ce moment, le coup d'État est considéré
comme avorté. À 5 heures, isolé, Milans del Bosch renonce à ses
plans et est arrêté. Tejero résiste jusqu'à midi le 24 février, mais les
députés sont libérés dans la matinée.
Le renforcement de la démocratie
Milans del Bosch, Alfonso Armada et Antonio Tejero
Molina sont condamnés à 30 ans de réclusion, comme
principaux responsables du coup d’État.
Le seul civil condamné est Juan García Carrés, l'ex-
dirigeant du Sindicato Vertical (‘Syndicat vertical’ franquiste, le
seul autorisé à l’époque).
Les conséquences les plus notables de la tentative de
coup d’État sont le renforcement de la démocratie, le début
du processus d'évolution autonomiste (LOAPA : loi organique
d’harmonisation du processus autonomiste) et un puissant
renforcement de l'image de la monarchie dans la population
et les médias.
4 – Russie - Putsch de Moscou
(19 au 21 août 1991)
Depuis sa nomination en mars 1985 au poste de
Secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique,
Mikhaïl Gorbatchev (photo) avait lancé un programme
ambitieux de réformes, perestroïka (restructuration
économique) et glasnost (transparence politique). Ces
changements déclenchent des résistances et de la suspicion
de la part de membres conservateurs du système
communiste.
Le 19 août 1991, un jour avant que Gorbatchev
et un groupe de dirigeants des républiques
signent le nouveau traité d'union qui prévoit
un important transfert de pouvoir entre Moscou
et les 15 républiques, un groupe se faisant
appeler le Comité d'État pour l'état d'urgence,
tente de prendre le pouvoir à Moscou.
360 chars, 42 véhicules blindés et 4000
militaires convergent vers le centre de
Moscou (photo).
Les putschistes annoncent que Gorbatchev est
malade et qu'il a été déchargé de son poste de président.
Gorbatchev est en vacances dans sa datcha en Crimée
lorsque la prise de pouvoir est déclenchée et y est assigné
durant tout son déroulement.
Le vice-président de l'Union soviétique, Guennadi Ianaïev, est nommé
président par intérim. Le comité de 8 membres inclut le responsable du
KGB Vladimir Krioutchkov, le ministre des Affaires intérieures Boris Pougo,
le ministre de la Défense Dmitri Iazov, tous ayant accédé à leur fonction
sous Gorbatchev.
Photo : 3 représentants des putschistes
Le président de la Russie, Boris Eltsine, dirige
la résistance depuis la Maison Blanche, le parlement de
Russie, appelant à la désobéissance civile au nouveau
pouvoir. Des manifestations importantes contre les
putschistes se déroulent à Moscou et à Leningrad.
Durant l'une des manifestations, Eltsine se
tient debout sur un blindé pour condamner la ‟junte”.
L'image, diffusée dans le monde entier à la télévision,
devient l'une des images les plus marquantes du coup
d'État et renforce très fortement la position d’Eltsine.
Refus d’obéissance des troupes
La foule fait obstruction devant l’armée
Des fidélités divergentes dans les ministères de la Défense et
de la Sécurité empêchent les forces armées de venir à bout de la
résistance. Un assaut planifié du bâtiment par la Force Alpha, les
forces spéciales du KGB, échoue après que les troupes ont
unanimement refusé d'obéir.
Des confrontations ont lieu, l'une menant à la mort de trois
protestataires écrasés par un tank, mais dans l'ensemble on
dénombre un faible nombre de violences.
À l’appel du maire de Leningrad, Anatoli Sobchak (photo), une foule de
200 000 personnes barre la route à l’Armée rouge
(photo du bas).
Le 21 août 1991, une large majorité des troupes envoyées à
Moscou se range ouvertement aux côtés des manifestants
ou fait défection. Le coup d'État échoue et Gorbatchev
retourne à Moscou.
La fin de l’Union Soviétique
L'échec du coup d'État amène une série d'effondrements
des institutions de l'Union.
Mikhaïl Gorbatchev, incapable de gérer la situation avec
les putschistes, est évincé politiquement par Boris Eltsine en
quelques jours seulement. Eltsine prend le contrôle de la société
centrale de télévision et des ministères et agences économiques
clés.
Le 23 août, Eltsine convoque Gorbatchev au Parlement
russe afin de l’humilier publiquement pour son attentisme face aux
événements du 19 août. Gorbatchev est contraint de démissionner
le 24 août de son poste de Secrétaire Général du Parti
Communiste et de dissoudre le Comité Central : dans les faits,
l’URSS n’existe plus.
Dans la foulée, les quinze républiques soviétiques
acquièrent leur indépendance de droit (photo du bas).
Photo du haut : Le 21 août, Boris Eltsine annonce l’échec du putsch
5 - Birmanie - Putsch des militaires
Février 2021
Les élections législatives de novembre 2020 en Birmanie* sont
remportées comme les précédentes par la ‘National League for
Démocracy’ (NLD), dirigée par Aung San Suu Kyi (photo ci contre). La victoire
de la ligue est encore plus marquée qu'auparavant, tandis que l’‘Union
Solidarity and Development Party’ (USDP), contrôlé par l'armée, ne
remporte que quelques dizaines de sièges.
* ou Myanmar, entre 57,5 millions d’habitants (2008, officiel) et 62,4 millions (2011, FMI) :
Birmans (68 %) et de plus de 130 minorités ethniques (Shans, Môns, Kachins, Karens, Chins,
Kachins, Arakanais, Rohingyas, etc.).
Le coup d'État du 1er février 2021 est une opération militaire
menée le 1er février 2021 par l'armée birmane, la Tatmadaw. Après des
jours de rumeurs, Aung San Suu Kyi, Conseillère spéciale de l’État, et le
président Win Myint sont mis en résidence surveillée par l'armée, qui
proclame l'état d'urgence, nomme l'un des siens Président par intérim et
confie les pleins pouvoirs à son commandant en chef Min Aung Hlaing.
À la tête d’une fortune opaque, le chef de l’armée, qui s’est rapproché de la
Russie, veut se poser en garant de l’unité nationale, malgré sa responsabilité dans
le massacre des Rohingyas, pour mieux défendre ses intérêts économiques. Il ne
veut pas de la modification, demandée par Aung San Suu Kyi, de la constitution de
2008 qui attribue à l’armée 25 % des sièges des deux chambres du Parlement.
L’état d’urgence
Min Aung Hlaing proclame l'état d'urgence pour un an et dissout le
Parlement. L'armée s'empare de l‘Hôtel de ville de Rangoun en déployant
cinq camions militaires et des soldats. Elle déploie également des
camions aux alentours des ambassades américaine et australienne.
Dans une déclaration effectuée sur la chaîne de télévision de
l’armée (NAME), les militaires justifient ce coup d'État par la nécessité de
préserver la « stabilité » de l’État. Ils accusent également la commission
électorale de ne pas avoir remédié à d'« énormes irrégularités » qui
auraient eu lieu, selon eux, lors des dernières élections. L'armée indique
dans un communiqué mettre en place une « véritable démocratie
multipartite » et affirme que le pouvoir sera transféré après « la tenue
d’élections générales libres et équitables ».
Les télécommunications dans le pays sont fortement impactées :
les lignes téléphoniques fixes sont coupées ; la télévision publique cesse
de diffuser en évoquant des « problèmes techniques » et l'accès à
Internet est gravement perturbé.
Réactions nationales et internationales
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres,
condamne « fermement » l'arrestation des dirigeants birmans et la prise
de pouvoir par l'armée, considérant que « ces développements portent
un coup dur aux réformes démocratiques en Birmanie ».
Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies
est convoquée. La Chine utilise alors son veto pour bloquer une
proposition de résolution condamnant le coup d'État.
Celui-ci est condamné par l’Union européenne, les États-Unis, le
Royaume Uni, l’Australie, Japon, la Turquie, Singapour, le Bangladesh,
etc.
Photos :
- Protestation contre le coup d'État devant l'ambassade de Birmanie à Bangkok (Thaïlande)
- Antonio Guterres,
Aung San Suu Kyi réagit dans une lettre diffusée sur les
réseaux sociaux par son parti et « exhorte la population [...] à
réagir et à manifester de tout cœur contre le putsch mené par
l’armée ».
Un communiqué de l’association des banques du pays
annonce que celles-ci sont « temporairement fermées » à compter
du 1er février.
Malgré la peur
« Nous continuerons à nous rassembler jusqu’à ce que nous
obtenions la démocratie. À bas la dictature ! », déclare Myo Win,
37 ans, sous un concert de coups de klaxons. « La dictature est
enracinée dans notre pays depuis trop longtemps », déplore
Myat Soe Kyaw. La Birmanie a déjà vécu près de 50 ans sous le
joug de l’armée depuis son indépendance en 1948.
Désobéissance civile
et non-coopération
Des internautes lancent un mouvement de désobéis-
sance civile. En 24 heures, le personnel médical public dans la
quasi-totalité des villes du pays répond à l’appel. Les médecins
et infirmières se mettent en grève massivement, conscients de
leur rôle stratégique en ces temps d’épidémie.
Les syndicats étudiants avec l’université de Rangoun en
tête ont, eux aussi, appellent à la désobéissance civile.
70 ingénieurs de l’entreprise Mytel détenue par l’armée
démissionnent. Les fonctionnaires du ministère des Affaires
étrangères et ceux de la mairie de Mandalay, 2ème ville du pays,
refusent également de servir l’armée.
Les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux se transforment en plateforme politique
d’ampleur dès le retour d’Internet. Tout un chacun partage des appels à la
désobéissance civile, à condamner la prise de pouvoir ou plus sobrement
à changer sa photo de profil en rouge, couleur de la ‘Ligue Nationale pour
la Démocratie’ (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, ou en noir, couleur du
deuil de la démocratie.
Réunis dans des appartements étroits sous la menace d’un couvre-
feu aux horaires indéterminés, on se partage des vidéos d’artistes, de
parlementaires et de célébrités racontant tantôt leur assignation à
résidence, tantôt un appel à la résistance et à la prudence.
Rattrapée par l’ampleur de la contestation, l’armée décide de
bloquer Facebook à partir du jeudi 4 février. Si la mesure va déranger les
manifestations, la centralité du réseau social en Birmanie où « Internet,
c’est Facebook » galvanise encore l’opposition populaire.
La mobilisation de l’Église catholique …
De son côté, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de
Rangoun, l’ancienne capitale birmane, et président de la Conférence
épiscopale birmane, multiplie les déclarations pour s’opposer au putsch.
«J’appelle chacun d’entre vous à rester calme, à ne jamais céder à la
violence. (…) Sept décennies de sang versé et d’usage de la violence
n’ont apporté aucun résultat. (…) Chère Aung San Suu Kyi, vous avez
vécu pour votre peuple et vous avez sacrifié votre vie pour lui. Vous serez
toujours la voix de notre peuple (…) Je vous exhorte à vous joindre à
toute forme de protestation non-violente et pacifique à la lumière des
Évangiles et au nom de Dieu », écrit-il le 5 février sur Twitter avant de
publier par le même biais quelques minutes plus tard une citation du pape
François : « Si un chrétien n’est pas révolutionnaire, à notre époque, ce
n’est pas un chrétien. »
Quant aux personnes arrêtées après le coup d'État, l’archevêque exige leur
libération immédiate : « Si vous promettez la démocratie, commencez par
leur libération et le monde vous comprendra».
Le cardinal exhorte la communauté internationale à ne pas recourir
à des sanctions, qui risquent «d'anéantir l'économie birmane, faisant
basculer des millions de personnes dans la pauvreté.»
Photos : Le cardinal Bo
Le pape François et Aung San Suu Kyi, fin nov. 2017
… et des communautés religieuses
« Les élections de novembre dernier ont été amplement reconnues comme libres
et équitables» ce qui «confère au nouveau gouvernement le mandat et l'obligation de
poursuivre les objectifs économiques et sociaux inclusifs pour lesquels il a été élu ».
Un appel, qui s'articule en sept points, est promu par des responsables religieux de
différentes communautés, membres de l’organisation Religions for Peace of Myanmar, qui
se font «ambassadeurs de paix et de réconciliation» :
- « Mettre de côté la futile recherche de solutions militaires »
- Éliminer toute discrimination ethnique;
- « La violence ne génère jamais la paix. »
- Chercher des solutions politiques,
- Poursuivre au sein de la nation le processus de réforme
de la magistrature, de l'instruction, de la prévoyance sociale
et des systèmes sanitaires,
- Procéder à la décentralisation de la prise de décision,
- « S'engager en faveur de l'instruction pour tous en Birmanie est cent fois plus précieux
pour la construction de la paix que l'achat d'armes.
Les manifestations
malgré la répression
Les funérailles de la première victime des affrontements, dans la
périphérie de la capitale Naypyidaw, galvanisent la résistance,
rassemblant des milliers de personnes. Mya Thwate Thwate Khaing,
jeune employée d’un supermarché, blessée par balles à la tête et
décédée après 10 jours passés en soins intensifs, devient la première
martyre de la crise.
Des centaines de milliers de manifestants descendent dans les
rues des principales villes, bravant les mises en garde de l’armée, pour
réclamer le respect des élections et la libération d’Aung San Suu Kyi.
«Nous n’acceptons pas le coup d’État militaire», proclament les
pancartes brandies dans les rues de Yangon ou de Mandalay, sous la
menace des forces de l’ordre.
Les manifestants birmans utilisent le geste de la célèbre série
littéraire américaine Hunger Games, adaptée au cinéma, pour dénoncer
le coup d’État. Le salut à trois doigts avait déjà été popularisé en 2014
par les militants pro-démocratie thaïlandais comme un symbole de
résistance et de solidarité pour toute l’Asie du Sud-Est.
La résistance des femmes
Aux premiers rangs des manifestants, les Birmanes
défient aussi, par leur résistance, la culture patriarcale du
pays. Les résistantes ont trouvé un moyen simple et
éprouvé de ralentir la phalange de policiers s’avançant à
la rencontre des manifestants dans les moments de
batailles rangées : tendre au-dessus de leurs têtes des
htamain.
Marcher sous des vêtements féminins est en effet
considéré par les mâles comme de mauvais augure dans la
très patriarcale Birmanie. Si par hasard un homme passe sous
des « jupes » en train de sécher dans les jardins, il prend le
risque d’affaiblir son hpon, son pouvoir masculin.
Cette « révolte des sarongs » donne lieu à des scènes
cocasses qui, en dépit du tragique de la situation, provoquent
une saine hilarité sur les réseaux sociaux : des policiers
décrochant les htamain avant de charger la foule…
L’unité nationale enfin trouvée ?
Les minorités en Birmanie ont toujours constitué un casse-tête,
sources de guerres et de divisions dans un pays qui n’a jamais su bâtir
l’unité et la paix sur son territoire.
La junte au pouvoir est le cauchemar des Rohingyas, minorité
musulmane de 1,3 millions de membres, persécutée par les militaires et
dont plus de la moitié s’est réfugiée au Bangladesh. Le cerveau du
putsch, le général Min Aung Hlaing, avait dirigé les massacres de l’été
2017 (selon les estimations de l’ONU, au moins 10 000 femmes,
hommes et enfants tués, photo du bas).
Les manifestations rassemblent Birmans et minorités ethniques
comme jamais par le passé, au point d’envisager une possible réconci-
liation nationale.
« La perversité de ce système a été que pour justifier son
pouvoir, l’armée a toujours saboté les tentatives de fédérer le
pays en y intégrant équitablement les minorités. »
David Camroux, chercheur au CERI de ‘Sciences po’ Paris
« On observe, pour la première fois dans l’histoire de la
Birmanie, un basculement des minorités qui se rassemblent
autour d’Aung San Suu Kyi. »**
Sophie Boisseau du Rocher, Centre Asie de l’IFRI
Répression,
résistance non-violente
À la mi avril 2021, on dénombre environ 600 victimes.
« L’armée et la police sont encore assez distantes et le mouvement de
désobéissance civile modifie sa tactique avec des stratégies assez
impressionnantes : des voitures à l’arrêt, capot ouvert avec un panneau
"En panne" qui bloquent l’accès aux grandes villes pour permettre aux
manifestants de poursuivre leur marche en empêchant les chars d’avancer.
Il y a une tradition contestataire au Myanmar avec une population
prête à risquer sa vie et descendre dans la rue. L’armée a très clairement
sous-estimé la vigueur de la résistance. Elle ne s’attendait surtout pas à
une jeunesse inventive, mieux organisée et surtout plus connectée. »
Sophie Boisseau du Rocher
« C’est un mouvement général essentiellement porté par les jeunes
avec des actions de désobéissance civile qui remettent sévèrement en
cause le succès de départ du coup d’État. »
François Robinne
Photo : Soeur Ann Nu Thawng arrêtant la police. Plus de 100 manifestants ont pu trouver refuge
dans son monastère.
Le choix de la non-violence
"Mais je vous en prie, refusez la violence. L'œuvre la plus honorable, la plus
digne d'admiration qu'un peuple ou une nation puisse accomplir, c'est de réaliser ses
aspirations en agissant dans la discipline et la non-violence."
Outre le reproche initial de non-respect d’une disposition commerciale, d’autres chefs
d’inculpation sont retenus par les militaires contre Aung San Suu Kyi, assignée à résidence à
Naypyidaw, pour tenter de justifier sa mise en accusation : mauvaise gestion de « catastrophes
naturelles », en l’occurence la pandémie de Covid-19 ; viol d'une loi sur les télécommunications ;
« incitation aux troubles publics »…
À suivre…

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  • 1. Série ‘Vers une politique de sécurité et de paix au XXIème siècle’ Sous-série 3 - ‘Préparer une défense civile non-violente’ Diaporama n° 6 6 - La résistance civile contre les coups d’État Étienne Godinot 13.04.2021
  • 2. La résistance civile contre les coups d’État Sommaire 1 - Allemagne (putsch de Kapp, 1921) 2 - France (putsch des généraux à Alger, avril 1961) 3 - Espagne (putsch de l’armée, avril 1981) 4 - Russie (putsch de Moscou, 1991) 5 - Birmanie (putsch des militaires, février 2021) Sources : - revue Alternatives non-violentes, n° 119-120 et 121 (2001) Les luttes non- violentes au XXème siècle - Internet Wikipedia, presse Rappel : ce diaporama fait partie de la sous-série 3 - ‘Préparer une défense civile non-violente’ qui fait elle-même partie de la série ‘Vers une politique de sécurité et de paix au XXIème siècle’ sur irnc.org
  • 3. 1 – Allemagne Le putsch de Kapp en 1921 En 1919, une brigade anti-républicaine est fondée en Allemagne par le capitaine Erhardt en soutien au député monarchiste Wolfgang Kapp, fondateur du Deutsche Vaterlandspartei ( "Parti allemand de la patrie"). Les Alliés exigent sa dissolution, acceptée par le gouvernement de la république de Weimar. Le 13 mars 1920, la "brigade Erhardt" de 6 000 hommes, commandée par le général monarchiste von Lüttwitz, marche sur Berlin. Photos : - Wolfgang Kapp - L’entrée de la brigade Erhardt à Berlin le 13 mars 1920
  • 4. Grève générale et résistance des fonctionnaires L’armée refuse de tirer sur les insurgés. Le conseil des ministres se réfugie à Dresde, puis à Stuttgart. La brigade occupe les quartiers gouvernementaux et décrète la mise en place d’un gouvernement provisoire. Kapp proclame l’état de siège, suspend les journaux. Mais il est confronté à une grève générale de quatre jours, déclenchée par les syndicats et les partis de gauche, qui bloque toute l’économie. 12 millions de salariés participent à la grève. Photos : - Les soldats de la brigade de marine distribuent des tracts le 13 mars 1920 - La brigade putschiste en position
  • 5. L’échec des putschistes Les putschistes se heurtent aussi à la résistance des fonctionnaires berlinois. Le directeur de la Reichsbank refuse de payer les 10 millions de marks que lui réclame Kapp. Le 17 mars, Kapp fuit vers la Suède. Il revient en Allemagne après deux ans d’exil. Il décèdera en 1922, avant son procès. La république de Weimar prendra fin en 1933 avec l’avènement du nazisme. Photos : - Affiche d’appel à la grève générale contre le putsch de Kapp - Plaque en mémoire de la mise en échec du putsch de Kapp (station Wetter à Berlin)
  • 6. 2 – France Le putsch des généraux à Alger en avril 1961 Le 8 janvier 1961, par un référendum sur l'autodétermination en Algérie organisé en métropole et en Algérie, les électeurs s'étaient prononcés à près de 75 % en faveur de l'autodétermination. Des négociations secrètes sont ouvertes entre le gouvernement français de Michel Debré et le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) lié au Front de libération nationale (FLN). Une partie des cadres de l'armée, qui avaient mené sept années de durs combats sous la direction de plusieurs gouvernements depuis le début de la guerre d'Algérie, se sent trahie par le général de Gaulle. Elle veut s'opposer par un coup de force aux projets d'indépendance de l'Algérie. Photos : - Logo du FLN - Bulletin de vote Oui au 2ème référendum de juillet 1962
  • 7. Quatre généraux représentant une partie des militaires de carrière Le pouvoir gaulliste était bien informé depuis plusieurs mois par la police judiciaire d'Alger et les services de renseignements des intentions de certains militaires. Le putsch des généraux du 21 avril 1961, également appelé putsch d'Alger, est conduit par quatre généraux (Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller). Ils déclarent « Le commandement réserve ses droits pour étendre son action à la métropole et reconstituer un ordre constitutionnel et républicain gravement compromis par un gouvernement dont l'illégalité éclate aux yeux de la nation. » Photos : - Les 4 généraux le jour du putsch - Le quotidien La Croix
  • 8. La prise de contrôle des points stratégiques à Alger Dans la nuit, le 1er Régiment étranger de parachutistes (REP) sous les ordres du commandant Hélie de Saint-Marc, s’empare en trois heures des points stratégiques d'Alger, notamment du Gouvernement général d'Alger, de l’Hôtel de Ville, de la radio et de l’aéroport d'Alger. Les militaires rebelles font arrêter le Délégué général du gouvernement, Jean Morin, le ministre des Transports, Robert Buron, qui se trouve en voyage, et un certain nombre d’autorités civiles et militaires. Les partis de gauche, les syndicats et la Ligue des Droits de l’Homme appellent à manifester « l’opposition des travailleurs et des démocrates au coup de force d’Alger ». Photos : - Hélie Denoix de Saint Marc a connu la Résistance, l'Indochine, l'Algérie et 5 ans prison après le putsch de 1961. Ecoeuré par les aventures coloniales de la France, par le sort réservé aux harkis en Algérie et en France, c’était aussi un humaniste. - Robert Buron (1910-1973), négociateur et signataire des accords d'Évian, qui mettent fin, en mars 1962, à la guerre d'Algérie. Cet homme politique a compris très tôt les enjeux de la non-violence.
  • 9. L’intervention télévisée du général de Gaulle Le 23 avril à 20 heures, le président Charles de Gaulle, vêtu de son uniforme de général, paraît à la télévision, et prononce un discours appelant les soldats d'Algérie, les Français, d'Algérie ou de métropole, à refuser le coup d'État : «Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite ; il a une réalité : un groupe d'officiers partisans, ambitieux et fanatiques. Ce groupe et ce quarteron possèdent un savoir-faire limité et expéditif, mais ils ne voient et ne connaissent la nation et le monde que déformés au travers de leur frénésie.(…) Au nom de la France, j'ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés partout pour barrer la route à ces hommes-là, en attendant de les réduire. J'interdis à tout Français, et d'abord à tout soldat, d'exécuter aucun de leurs ordres. (…) Françaises, Français ! Aidez-moi ! »
  • 10. Le refus d’obéir aux rebelles Conformément à l'article 16 de la Constitution de la 5ème République, le général de Gaulle se saisit alors des pleins pouvoirs mis en œuvre jusqu'au 30 septembre 1961. « Cinq cent mille gaillards munis de transistors », comme dira le général de Gaulle à propos du contingent, entendent son appel à l'obéissance et à l'aide ainsi que son interdiction d'obéir aux officiers rebelles. Des unités d'appelés refusent d'obéir aux ordres des mutins, se soulèvent à leur tour et arrêtent les officiers putschistes en leur sein. À 00 h 45, le premier ministre Michel Debré apparaît à la télévision et appelle la population à se rendre sur les aéroports « à pied ou en voiture », « dès que les sirènes retentiront », pour « convaincre les soldats engagés trompés de leur lourde erreur » et repousser les putschistes. Photo : Michel Debré (1912-1996)
  • 11. Le retour progressif à l’ordre républicain Progressivement, les troupes ayant suivi les généraux se rendent. 220 officiers sont relevés de leur commandement, 114 sont traduits en justice. Le Groupement des commandos de l'air ainsi que les trois régiments ayant pris part au putsch sont dissous par ordre du chef de l'État. Le Haut Tribunal Militaire condamne Challe et Zeller à 15 ans de réclusion. Ils seront amnistiés et réintégrés dans leurs dignités militaires 5 ans plus tard. Salan et Jouhaud s'enfuient, avant d'être arrêtés et condamnés, le premier à la détention à perpétuité, et le second, qui était pied-noir, à la peine de mort (qui sera ensuite commuée). Les partisans acharnés de l’Algérie française entrent dans l’action clandestine avec l’Organisation armée secrète (OAS). Salan et Jouhaud en prennent la tête avec Jean-Jacques Susini. Les accords d'Évian organisant l’indépendance de l’Algérie sont signés moins d'un an plus tard. 18 mars 1962, à l'hôtel du Parc à Évian : Louis Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie, les négociateurs désignés par le général de Gaulle, et le vice-président du GPRA (Gouvernement provisoire de la république algérienne), Krim Belkacem, signent les accords qui mettent fin à 132 ans de colonisation et à 8 ans et demi de guerre.
  • 12. 3 - Espagne La tentative de coup d’État de février 1981 Le coup d'État de 1981 est lié aux évènements qui se sont déroulés pendant la transition démocratique espagnole. 4 facteurs engendrent une tension permanente : - crise économique ; - difficultés de mise en œuvre d'une nouvelle organisation territoriale de l'État ; - actions terroristes de l'ETA; - résistances de certains secteurs de l'armée à accepter un système démocratique. Le 23 février 1981à 18 h 00, lors du second vote d'investiture du Président du Gouvernement espagnol, un groupe de gardes civils armés, commandés par le lieutenant-colonel Antonio Tejero Molina, fait son entrée dans l'hémicycle et interrompt la séance, ordonnant à tout le monde de s'allonger sur le sol. Photos : - L’hémicycle du Cortès, Parlement à Madrid - Antonio Tejero Molina, pistolet au poing, ordonne aux députés de s’allonger
  • 13. Coup d’État à l’Assemblée nationale et à Valence Le militaire le plus gradé dans la salle, le général Manuel Gutiérrez Mellado, 70 ans, Vice-président du gouvernement chargé des Affaires de Sécurité et de Défense nationale, donne l'ordre aux putschistes de déposer les armes. Le groupe de gardes civils arrête le général, et, pour affirmer son autorité, tire à la mitraillette et au pistolet dans le plafond de la salle des séances. Les députés se couchent par terre. Un opérateur de la Télévision espagnole continue de filmer la séance pendant une demi-heure. Peu après, à Valence, le général de la 3ème Région militaire, Jaime Milans del Bosch, fait sortir les chars en ville, et proclame l'état d’exception en tentant de convaincre les autres militaires de le suivre. Photos : - Manuel Gutiérrez Mellado (1912-1995), qui fait front aux putschistes dans la salle de l’Assemblée Nationale - Jaime Milans del Bosch (1915-1997), putschiste à Valencia
  • 14. Le rôle décisif du roi Juan Carlos À 21 h 00, un communiqué du ministère de l'Intérieur annonce la constitution d'un gouvernement provisoire présidé par Francisco Laína, pour assurer la direction de l'État, en étroit contact avec la junte des chefs de l'état-major. Le refus du roi Juan Carlos 1er de soutenir le coup d'État le fait avorter dans la nuit. Le monarque lui-même s'assure par sa gestion personnelle et celle de ses collaborateurs de la fidélité des comman- dants militaires. À une heure du matin, Juan Carlos intervient à la télévision, en uniforme de capitaine général des armées pour s'opposer au coup d'État, défendre la constitution et destituer le général Jaime Milans del Bosch. À partir de ce moment, le coup d'État est considéré comme avorté. À 5 heures, isolé, Milans del Bosch renonce à ses plans et est arrêté. Tejero résiste jusqu'à midi le 24 février, mais les députés sont libérés dans la matinée.
  • 15. Le renforcement de la démocratie Milans del Bosch, Alfonso Armada et Antonio Tejero Molina sont condamnés à 30 ans de réclusion, comme principaux responsables du coup d’État. Le seul civil condamné est Juan García Carrés, l'ex- dirigeant du Sindicato Vertical (‘Syndicat vertical’ franquiste, le seul autorisé à l’époque). Les conséquences les plus notables de la tentative de coup d’État sont le renforcement de la démocratie, le début du processus d'évolution autonomiste (LOAPA : loi organique d’harmonisation du processus autonomiste) et un puissant renforcement de l'image de la monarchie dans la population et les médias.
  • 16. 4 – Russie - Putsch de Moscou (19 au 21 août 1991) Depuis sa nomination en mars 1985 au poste de Secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev (photo) avait lancé un programme ambitieux de réformes, perestroïka (restructuration économique) et glasnost (transparence politique). Ces changements déclenchent des résistances et de la suspicion de la part de membres conservateurs du système communiste. Le 19 août 1991, un jour avant que Gorbatchev et un groupe de dirigeants des républiques signent le nouveau traité d'union qui prévoit un important transfert de pouvoir entre Moscou et les 15 républiques, un groupe se faisant appeler le Comité d'État pour l'état d'urgence, tente de prendre le pouvoir à Moscou. 360 chars, 42 véhicules blindés et 4000 militaires convergent vers le centre de Moscou (photo).
  • 17. Les putschistes annoncent que Gorbatchev est malade et qu'il a été déchargé de son poste de président. Gorbatchev est en vacances dans sa datcha en Crimée lorsque la prise de pouvoir est déclenchée et y est assigné durant tout son déroulement. Le vice-président de l'Union soviétique, Guennadi Ianaïev, est nommé président par intérim. Le comité de 8 membres inclut le responsable du KGB Vladimir Krioutchkov, le ministre des Affaires intérieures Boris Pougo, le ministre de la Défense Dmitri Iazov, tous ayant accédé à leur fonction sous Gorbatchev. Photo : 3 représentants des putschistes Le président de la Russie, Boris Eltsine, dirige la résistance depuis la Maison Blanche, le parlement de Russie, appelant à la désobéissance civile au nouveau pouvoir. Des manifestations importantes contre les putschistes se déroulent à Moscou et à Leningrad. Durant l'une des manifestations, Eltsine se tient debout sur un blindé pour condamner la ‟junte”. L'image, diffusée dans le monde entier à la télévision, devient l'une des images les plus marquantes du coup d'État et renforce très fortement la position d’Eltsine. Refus d’obéissance des troupes
  • 18. La foule fait obstruction devant l’armée Des fidélités divergentes dans les ministères de la Défense et de la Sécurité empêchent les forces armées de venir à bout de la résistance. Un assaut planifié du bâtiment par la Force Alpha, les forces spéciales du KGB, échoue après que les troupes ont unanimement refusé d'obéir. Des confrontations ont lieu, l'une menant à la mort de trois protestataires écrasés par un tank, mais dans l'ensemble on dénombre un faible nombre de violences. À l’appel du maire de Leningrad, Anatoli Sobchak (photo), une foule de 200 000 personnes barre la route à l’Armée rouge (photo du bas). Le 21 août 1991, une large majorité des troupes envoyées à Moscou se range ouvertement aux côtés des manifestants ou fait défection. Le coup d'État échoue et Gorbatchev retourne à Moscou.
  • 19. La fin de l’Union Soviétique L'échec du coup d'État amène une série d'effondrements des institutions de l'Union. Mikhaïl Gorbatchev, incapable de gérer la situation avec les putschistes, est évincé politiquement par Boris Eltsine en quelques jours seulement. Eltsine prend le contrôle de la société centrale de télévision et des ministères et agences économiques clés. Le 23 août, Eltsine convoque Gorbatchev au Parlement russe afin de l’humilier publiquement pour son attentisme face aux événements du 19 août. Gorbatchev est contraint de démissionner le 24 août de son poste de Secrétaire Général du Parti Communiste et de dissoudre le Comité Central : dans les faits, l’URSS n’existe plus. Dans la foulée, les quinze républiques soviétiques acquièrent leur indépendance de droit (photo du bas). Photo du haut : Le 21 août, Boris Eltsine annonce l’échec du putsch
  • 20. 5 - Birmanie - Putsch des militaires Février 2021 Les élections législatives de novembre 2020 en Birmanie* sont remportées comme les précédentes par la ‘National League for Démocracy’ (NLD), dirigée par Aung San Suu Kyi (photo ci contre). La victoire de la ligue est encore plus marquée qu'auparavant, tandis que l’‘Union Solidarity and Development Party’ (USDP), contrôlé par l'armée, ne remporte que quelques dizaines de sièges. * ou Myanmar, entre 57,5 millions d’habitants (2008, officiel) et 62,4 millions (2011, FMI) : Birmans (68 %) et de plus de 130 minorités ethniques (Shans, Môns, Kachins, Karens, Chins, Kachins, Arakanais, Rohingyas, etc.). Le coup d'État du 1er février 2021 est une opération militaire menée le 1er février 2021 par l'armée birmane, la Tatmadaw. Après des jours de rumeurs, Aung San Suu Kyi, Conseillère spéciale de l’État, et le président Win Myint sont mis en résidence surveillée par l'armée, qui proclame l'état d'urgence, nomme l'un des siens Président par intérim et confie les pleins pouvoirs à son commandant en chef Min Aung Hlaing. À la tête d’une fortune opaque, le chef de l’armée, qui s’est rapproché de la Russie, veut se poser en garant de l’unité nationale, malgré sa responsabilité dans le massacre des Rohingyas, pour mieux défendre ses intérêts économiques. Il ne veut pas de la modification, demandée par Aung San Suu Kyi, de la constitution de 2008 qui attribue à l’armée 25 % des sièges des deux chambres du Parlement.
  • 21. L’état d’urgence Min Aung Hlaing proclame l'état d'urgence pour un an et dissout le Parlement. L'armée s'empare de l‘Hôtel de ville de Rangoun en déployant cinq camions militaires et des soldats. Elle déploie également des camions aux alentours des ambassades américaine et australienne. Dans une déclaration effectuée sur la chaîne de télévision de l’armée (NAME), les militaires justifient ce coup d'État par la nécessité de préserver la « stabilité » de l’État. Ils accusent également la commission électorale de ne pas avoir remédié à d'« énormes irrégularités » qui auraient eu lieu, selon eux, lors des dernières élections. L'armée indique dans un communiqué mettre en place une « véritable démocratie multipartite » et affirme que le pouvoir sera transféré après « la tenue d’élections générales libres et équitables ». Les télécommunications dans le pays sont fortement impactées : les lignes téléphoniques fixes sont coupées ; la télévision publique cesse de diffuser en évoquant des « problèmes techniques » et l'accès à Internet est gravement perturbé.
  • 22. Réactions nationales et internationales Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, condamne « fermement » l'arrestation des dirigeants birmans et la prise de pouvoir par l'armée, considérant que « ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques en Birmanie ». Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies est convoquée. La Chine utilise alors son veto pour bloquer une proposition de résolution condamnant le coup d'État. Celui-ci est condamné par l’Union européenne, les États-Unis, le Royaume Uni, l’Australie, Japon, la Turquie, Singapour, le Bangladesh, etc. Photos : - Protestation contre le coup d'État devant l'ambassade de Birmanie à Bangkok (Thaïlande) - Antonio Guterres, Aung San Suu Kyi réagit dans une lettre diffusée sur les réseaux sociaux par son parti et « exhorte la population [...] à réagir et à manifester de tout cœur contre le putsch mené par l’armée ». Un communiqué de l’association des banques du pays annonce que celles-ci sont « temporairement fermées » à compter du 1er février.
  • 23. Malgré la peur « Nous continuerons à nous rassembler jusqu’à ce que nous obtenions la démocratie. À bas la dictature ! », déclare Myo Win, 37 ans, sous un concert de coups de klaxons. « La dictature est enracinée dans notre pays depuis trop longtemps », déplore Myat Soe Kyaw. La Birmanie a déjà vécu près de 50 ans sous le joug de l’armée depuis son indépendance en 1948.
  • 24. Désobéissance civile et non-coopération Des internautes lancent un mouvement de désobéis- sance civile. En 24 heures, le personnel médical public dans la quasi-totalité des villes du pays répond à l’appel. Les médecins et infirmières se mettent en grève massivement, conscients de leur rôle stratégique en ces temps d’épidémie. Les syndicats étudiants avec l’université de Rangoun en tête ont, eux aussi, appellent à la désobéissance civile. 70 ingénieurs de l’entreprise Mytel détenue par l’armée démissionnent. Les fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères et ceux de la mairie de Mandalay, 2ème ville du pays, refusent également de servir l’armée.
  • 25. Les réseaux sociaux Les réseaux sociaux se transforment en plateforme politique d’ampleur dès le retour d’Internet. Tout un chacun partage des appels à la désobéissance civile, à condamner la prise de pouvoir ou plus sobrement à changer sa photo de profil en rouge, couleur de la ‘Ligue Nationale pour la Démocratie’ (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, ou en noir, couleur du deuil de la démocratie. Réunis dans des appartements étroits sous la menace d’un couvre- feu aux horaires indéterminés, on se partage des vidéos d’artistes, de parlementaires et de célébrités racontant tantôt leur assignation à résidence, tantôt un appel à la résistance et à la prudence. Rattrapée par l’ampleur de la contestation, l’armée décide de bloquer Facebook à partir du jeudi 4 février. Si la mesure va déranger les manifestations, la centralité du réseau social en Birmanie où « Internet, c’est Facebook » galvanise encore l’opposition populaire.
  • 26. La mobilisation de l’Église catholique … De son côté, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, l’ancienne capitale birmane, et président de la Conférence épiscopale birmane, multiplie les déclarations pour s’opposer au putsch. «J’appelle chacun d’entre vous à rester calme, à ne jamais céder à la violence. (…) Sept décennies de sang versé et d’usage de la violence n’ont apporté aucun résultat. (…) Chère Aung San Suu Kyi, vous avez vécu pour votre peuple et vous avez sacrifié votre vie pour lui. Vous serez toujours la voix de notre peuple (…) Je vous exhorte à vous joindre à toute forme de protestation non-violente et pacifique à la lumière des Évangiles et au nom de Dieu », écrit-il le 5 février sur Twitter avant de publier par le même biais quelques minutes plus tard une citation du pape François : « Si un chrétien n’est pas révolutionnaire, à notre époque, ce n’est pas un chrétien. » Quant aux personnes arrêtées après le coup d'État, l’archevêque exige leur libération immédiate : « Si vous promettez la démocratie, commencez par leur libération et le monde vous comprendra». Le cardinal exhorte la communauté internationale à ne pas recourir à des sanctions, qui risquent «d'anéantir l'économie birmane, faisant basculer des millions de personnes dans la pauvreté.» Photos : Le cardinal Bo Le pape François et Aung San Suu Kyi, fin nov. 2017
  • 27. … et des communautés religieuses « Les élections de novembre dernier ont été amplement reconnues comme libres et équitables» ce qui «confère au nouveau gouvernement le mandat et l'obligation de poursuivre les objectifs économiques et sociaux inclusifs pour lesquels il a été élu ». Un appel, qui s'articule en sept points, est promu par des responsables religieux de différentes communautés, membres de l’organisation Religions for Peace of Myanmar, qui se font «ambassadeurs de paix et de réconciliation» : - « Mettre de côté la futile recherche de solutions militaires » - Éliminer toute discrimination ethnique; - « La violence ne génère jamais la paix. » - Chercher des solutions politiques, - Poursuivre au sein de la nation le processus de réforme de la magistrature, de l'instruction, de la prévoyance sociale et des systèmes sanitaires, - Procéder à la décentralisation de la prise de décision, - « S'engager en faveur de l'instruction pour tous en Birmanie est cent fois plus précieux pour la construction de la paix que l'achat d'armes.
  • 28. Les manifestations malgré la répression Les funérailles de la première victime des affrontements, dans la périphérie de la capitale Naypyidaw, galvanisent la résistance, rassemblant des milliers de personnes. Mya Thwate Thwate Khaing, jeune employée d’un supermarché, blessée par balles à la tête et décédée après 10 jours passés en soins intensifs, devient la première martyre de la crise. Des centaines de milliers de manifestants descendent dans les rues des principales villes, bravant les mises en garde de l’armée, pour réclamer le respect des élections et la libération d’Aung San Suu Kyi. «Nous n’acceptons pas le coup d’État militaire», proclament les pancartes brandies dans les rues de Yangon ou de Mandalay, sous la menace des forces de l’ordre. Les manifestants birmans utilisent le geste de la célèbre série littéraire américaine Hunger Games, adaptée au cinéma, pour dénoncer le coup d’État. Le salut à trois doigts avait déjà été popularisé en 2014 par les militants pro-démocratie thaïlandais comme un symbole de résistance et de solidarité pour toute l’Asie du Sud-Est.
  • 29. La résistance des femmes Aux premiers rangs des manifestants, les Birmanes défient aussi, par leur résistance, la culture patriarcale du pays. Les résistantes ont trouvé un moyen simple et éprouvé de ralentir la phalange de policiers s’avançant à la rencontre des manifestants dans les moments de batailles rangées : tendre au-dessus de leurs têtes des htamain. Marcher sous des vêtements féminins est en effet considéré par les mâles comme de mauvais augure dans la très patriarcale Birmanie. Si par hasard un homme passe sous des « jupes » en train de sécher dans les jardins, il prend le risque d’affaiblir son hpon, son pouvoir masculin. Cette « révolte des sarongs » donne lieu à des scènes cocasses qui, en dépit du tragique de la situation, provoquent une saine hilarité sur les réseaux sociaux : des policiers décrochant les htamain avant de charger la foule…
  • 30. L’unité nationale enfin trouvée ? Les minorités en Birmanie ont toujours constitué un casse-tête, sources de guerres et de divisions dans un pays qui n’a jamais su bâtir l’unité et la paix sur son territoire. La junte au pouvoir est le cauchemar des Rohingyas, minorité musulmane de 1,3 millions de membres, persécutée par les militaires et dont plus de la moitié s’est réfugiée au Bangladesh. Le cerveau du putsch, le général Min Aung Hlaing, avait dirigé les massacres de l’été 2017 (selon les estimations de l’ONU, au moins 10 000 femmes, hommes et enfants tués, photo du bas). Les manifestations rassemblent Birmans et minorités ethniques comme jamais par le passé, au point d’envisager une possible réconci- liation nationale. « La perversité de ce système a été que pour justifier son pouvoir, l’armée a toujours saboté les tentatives de fédérer le pays en y intégrant équitablement les minorités. » David Camroux, chercheur au CERI de ‘Sciences po’ Paris « On observe, pour la première fois dans l’histoire de la Birmanie, un basculement des minorités qui se rassemblent autour d’Aung San Suu Kyi. »** Sophie Boisseau du Rocher, Centre Asie de l’IFRI
  • 31. Répression, résistance non-violente À la mi avril 2021, on dénombre environ 600 victimes. « L’armée et la police sont encore assez distantes et le mouvement de désobéissance civile modifie sa tactique avec des stratégies assez impressionnantes : des voitures à l’arrêt, capot ouvert avec un panneau "En panne" qui bloquent l’accès aux grandes villes pour permettre aux manifestants de poursuivre leur marche en empêchant les chars d’avancer. Il y a une tradition contestataire au Myanmar avec une population prête à risquer sa vie et descendre dans la rue. L’armée a très clairement sous-estimé la vigueur de la résistance. Elle ne s’attendait surtout pas à une jeunesse inventive, mieux organisée et surtout plus connectée. » Sophie Boisseau du Rocher « C’est un mouvement général essentiellement porté par les jeunes avec des actions de désobéissance civile qui remettent sévèrement en cause le succès de départ du coup d’État. » François Robinne Photo : Soeur Ann Nu Thawng arrêtant la police. Plus de 100 manifestants ont pu trouver refuge dans son monastère.
  • 32. Le choix de la non-violence "Mais je vous en prie, refusez la violence. L'œuvre la plus honorable, la plus digne d'admiration qu'un peuple ou une nation puisse accomplir, c'est de réaliser ses aspirations en agissant dans la discipline et la non-violence." Outre le reproche initial de non-respect d’une disposition commerciale, d’autres chefs d’inculpation sont retenus par les militaires contre Aung San Suu Kyi, assignée à résidence à Naypyidaw, pour tenter de justifier sa mise en accusation : mauvaise gestion de « catastrophes naturelles », en l’occurence la pandémie de Covid-19 ; viol d'une loi sur les télécommunications ; « incitation aux troubles publics »… À suivre…